Salutation à tous et à toutes !

Nous y voici, le chapitre du mois. Après le petit bisou du chapitre précédent, on est certain qu'un certain mafieux n'aura pas à chercher trop loin sa partenaire du bal... et nous y voici. Que va-t-il se passer durant ces vacances de Noël pour nos petits sorciers en formation ?

Merci encore une fois pour vos commentaires à tous et à toutes, ça fait toujours très plaisir de les lire. Vraiment. Un régal de chaque instant. Passons aux reviews :

TheSepticPuppet : c'est de moi, l'idée de la sphère de gaz. Disons que quand je suis tombée sur cette musique dans ma playlist, j'ai la scène qui s'est imposée à moi. J'ai peut-être pas tout à fait réussi à reproduire vraiment ce que j'avais dans le cerveau, mais c'est pas trop mal.

lilylys : j'ai cru comprendre ..

Yzuete : au plaisir

Morgane93 : elles sont pas importantes ces épreuves ! c'est mieux de ce concentrer sur le bisou final :3

Apozmis : Oui, THE bisou !

NeferGwen : Pépite, j'irais pas jusque là, mais au moins, ça rend la rentrée plus facile à supporter. /J'ai un peu de mal avec le romantisme en règle général, donc, je suis contente d'avoir bien dosé sur ce coup-là. /Rendre les gens content est la raison pour laquelle j'écris.

Merci aussi à ceux toujours plus nombreux qui laissent un fav/follow sur cette histoire (ce qui est drôle, c'est qu'au moment où je fais cette note, j'ai autant de reviews que de fav sur cette histoire XD) et je vous dis à bientôt pour la suite !

Biiiiiiises et portez vous bien.

.


.

Un Weasley, certainement Charlie, avait interrompu avec un sourire Harry dans son tête-à-tête avec Luna pour lui dire que Verpey l'attendait dans la première tente avec les autres champions. Les deux adolescents s'étaient alors séparés et Luna avait dit qu'elle allait l'attendre avec les autres à proximité du portail. Comme ça, une fois qu'il en aurait fini avec sa mère, ils pourraient rentrer ensemble au château. Puis, elle partit en courant, rouge comme une tomate, après lui avoir rendu ses affaires.

Harry s'était raclé la gorge en essayant de retrouver contenance, avant de remettre ses colliers à son cou, sa robe sur son épaule, de ramasser l'œuf d'or par terre et de prendre la direction de la tente où il arriva en dernier, juste après Verpey qui avait l'air tout aussi heureux que si c'était lui qui avait arraché l'œuf d'or aux dragons. Le D. eut une grimace compatissante en voyant que Cedric avait été sévèrement brûlé au visage si on en croyait l'énorme couche de crème orange avec laquelle on l'avait badigeonné.

- Faire la course avec un dragon. Tu n'as rien trouvé de moins stupide ? demanda le grand Poufouffle.

- J'ai trop misé sur le plan A qui a échoué, alors, je suis passé au plan S comme Stupide, accorda le D. en haussant des épaules. Au moins, je suis vivant.

- T'es ex-aequo avec Delacour.

Harry haussa les épaules à nouveau, se foutant totalement de cela. Il se massa le bras. Les muscles le tiraient un peu malgré les soins.

- Bravo à vous tous ! s'exclama Ludo Verpey.

Avec l'expression extatique qu'il tirait, il devrait plutôt songer à rembourser ses dettes plutôt que gaspiller son argent en se shootant.

- Et maintenant, quelques petites précisions très rapides, dit-il. Vous allez avoir largement le temps de souffler avant la deuxième tâche qui aura lieu le vingt-quatre février à neuf heures et demie du matin, mais, entre-temps, on va vous donner de quoi réfléchir un peu ! Si vous regardez bien les œufs d'or qui sont en votre possession, vous constaterez qu'on peut les ouvrir... Vous voyez les charnières, là ?

Comme les autres champions, Harry regarda l'œuf pour voir une fine rainure à l'une des extrémités.

- Alors écoutez bien : ces œufs contiennent une énigme que vous devrez élucider pour savoir en quoi consistera la deuxième tâche et comment vous y préparer. Tout est clair ? Vous êtes sûrs ? Très bien, vous pouvez partir !

Sa robe sur l'épaule, Harry quitta la tente pour aller rejoindre les portes de l'école, avec l'intention de dire à sa mère qu'il avait survécu. Après, il rejoindrait la Cabane Hurlante et il aviserait la suite avec Sirius. Il avait tout juste contourné le bosquet d'arbre que l'abominable sorcière Rita Skeeter se jeta sur lui, dans une immonde robe verte criarde qui allait parfaitement avec sa plume à papote déjà dans sa main.

- Félicitations, Harry ! lança-t-elle en lui adressant un grand sourire. Je voulais te demander si tu pouvais simplement me dire un mot ? Qu'as-tu ressenti en affrontant le dragon ? Et que ressens-tu maintenant, après avoir vu tes notes ? Tu trouves qu'elles sont justes ?

- Adressez-vous à l'avocat de ma famille, lui dit Harry en lui faisant un doigt d'honneur.

Et il continua sa route.

.


.

Harry referma immédiatement l'œuf, les oreilles encore sifflantes suite à la plainte aiguë et assourdissante qui s'en était échappée. Avec précaution, le reste de la bande se déboucha les oreilles et Neville alla jeter un regard dehors pour s'assurer que personne n'avait rien entendu. Vu que Sirius avait fait comprendre à son filleul qu'il allait finir par avoir des ennuis en restant hors du dortoir, le D. se devait de réaménager dans la tour de Gryffondor… surtout que sa mère et Thatch avaient appuyé la demande du parrain. Mais ce n'était pas pour autant que le garçon allait se socialiser plus. D'où le pourquoi ils s'étaient réfugiés dans une salle de classe à l'abandon. La Salle sur Demande étant apparemment occupée, ils n'avaient eu que cette option.

- On dirait Ronald quand il chante sous la douche, dit Neville en revenant s'asseoir sur sa chaise.

- C'est tout bonnement hideux comme son, frissonna Drago.

Harry avait bien envie de dire que quand sa mère était motivée et en colère, ses victimes pouvaient produire un son pareil, mais il ne souhaitait pas offusquer Hermione.

- Ce sont des selkies.

Tout le monde regarda Luna qui était assise à côté de Harry, sur la même table que le D., si proche qu'il aurait été impossible de passer une feuille de papier entre eux. Même si cela faisait sourire les autres, ils se gardèrent bien de faire un commentaire. De toute façon, Haruta, Izou et Thatch avaient déjà tout ce qu'il fallait pour taquiner le garçon. Ils risquaient moins que les adolescents.

- Et si ce sont des selkies, on ne pourra pas les comprendre, à moins de plonger l'œuf avec nous sous l'eau, continua la blondinette. J'en ai déjà entendu quand j'étais toute petite, quand je suis partie en expédition avec papa.

- Ça ne coûte rien d'essayer, accorda Hermione. Et cette fois, réfléchi un peu plus, Harry, tu nous as déjà fait une frousse monumentale avec ton plan inefficace de cet après-midi.

- Oui m'dame, soupira Harry.

- Il est deux heures du matin, on devrait y aller, pointa Drago en regardant sa montre.

.


.

Harry était plongé dans l'étude de son manuel de runes quand on vint le déranger dans son petit-déjeuner. Il leva un œil pour voir une bonne partie des Gryffondor réunis autour de lui en arborant des mines plus ou moins boudeuses voir colériques.

- On t'a attendu une bonne partie de la nuit, Portgas ! Qu'est-ce que t'as foutu ! attaqua Seamus.

Le D. échangea un regard avec Neville et Hermione qui montrèrent qu'ils n'avaient pas plus d'idées de ce qu'il se passait.

- On avait organisé une fête pour la fin de la Tâche et tu t'es pas pointé ! continua Ronald.

- Parce qu'il y avait quelque chose à fêter ? s'enquit placidement Neville.

- Bien sûr ! Portgas a fini à la seconde place de la Première Tâche, ça se fête ! lança quelqu'un.

- Je ne pense pas, non. Il n'y a rien à fêter quand on se retrouve forcé d'affronter des dragons quand on n'a rien demandé, pointa Hermione.

- Avant de vous en prendre à Hermione, je vais vous dire une dernière fois clairement les choses, coupa Harry en voyant plusieurs bouches s'ouvrir. J'ai pas demandé à participer. Pour moi, c'est une tentative de meurtre, et pour avoir déjà failli me faire tuer par Quirrell, oui, je peux me permettre de penser qu'on en veut à ma vie. J'ai eu beaucoup de chance avec ce dragon, et il s'en est fallu de peu pour que je finisse en barbecue ou en crêpe. Donc, amusez-vous si vous le voulez, mais j'ai pas l'intention de crier victoire avant d'en avoir fini avec ces conneries et de pouvoir cracher dans les yeux du salopard qui m'a impliqué dans cette connerie.

Harry se tourna vers la table des professeurs, adressant son regard le plus haineux à Karkarroff et Maugrey, les suspects numéros un.

- Le ou les responsables sauront pourquoi on dit qu'il ne faut jamais faire à autrui ce qu'on ne veut pas qu'on nous fasse à nous. Parce que la Loi du Talion veille au grain.

Il referma son dictionnaire de runes et se leva.

- Je vous retrouve en classe, dit-il à ses potes.

- On arrive, lui assura Neville.

Hermione termina son jus d'orange et suivit les deux garçons hors de la Grande Salle.

.


.

Le début du mois de décembre apporta du vent et de la neige fondue. En hiver, Poudlard était plein de courants d'air mais, lorsque Harry passait devant le vaisseau de Durmstrang qui tanguait sous les rafales, ses voiles gonflées contre le ciel noir, il était content de se dire que de bons feux de cheminée et des murs bien épais l'attendaient au château. Le carrosse de Beauxbâtons devait être plutôt glacial, lui aussi. Il remarqua que Hagrid fournissait aux chevaux de Madame Maxime de bonnes quantités de whisky pur malt, leur boisson préférée, dans le seul espoir de s'attirer les faveurs de la belle directrice française.

Les vapeurs d'alcool qui s'échappaient de l'abreuvoir installé dans un coin de leur enclos auraient suffi à faire tourner la tête à toute une classe de soins aux créatures magiques, pourtant, Thatch en était totalement indifférent, même s'il autorisa l'usage du sortilège de TêtenBulle pour filtrer l'air à se élèves. Il avait obtenu l'autorisation de Mme Maxime pour présenter les chevaux à ses élèves de toutes les années, alors, vu la proximité avec l'alcool, c'était nécessaire.

- En voilà une classe bien attentive.

Tout le monde se retourna pour voir qu'ils avaient une invitée en la présence de Rita Skeeter qui portait une épaisse cape rose foncé avec un col de fourrure violette et son sac en peau de crocodile sur l'épaule

- Je crois me rappeler que vous êtes persona non grata sur le territoire de cette école, Skeeter, gronda Thatch avec un rictus qui montra ses crocs de loup. La pleine lune est bientôt, j'ai vraiment pas la patience de m'occuper de votre sale tête, alors, barrez-vous.

- On vous laisse toujours enseigner à ce que je vois. Dumbledore a d'étranges critères de sélection pour ses employés.

Les regards revinrent vers le roux quand il se mit à grogner.

- Vous êtes en train de déranger mon cours. Ceci est mon dernier avertissement. Prenez-vous la porte ou je vous renvoie dehors.

- On aimerait bien pouvoir terminer ce cours, merci de partir, siffla Drago en plissant des yeux.

- Oooh ! Drago Malefoy, tu es le fils de Lucius, c'est bien ça ? Tu aimes les cours que donne le professeur Newgate ? Tu ne te sens pas effrayé d'avoir un loup-garou pour professeur ? demanda Skeeter en se jetant sur sa proie qui eut un mouvement de recul.

- J'en ai assez entendu. La classe est finie, annonça Thatch en frappant dans ses mains. Vous me ferez un rouleau et demi sur ces chevaux, allant de leur anatomie jusqu'à leur comportement et ce qu'ils peuvent apporter aux sorciers. Que ce soit positif ou négatif.

Et pour la plus grande surprise de Skeeter et pour le plus grand amusement de la classe, le roux attrapa la sorcière pour la jeter sur son épaule comme un sac de patate et s'en alla avec elle, sourd à ses protestations et ses tentatives pour se dégager.

- Le professeur Newgate est vraiment cool pour un moldu, avoua Nott pour résumer la pensée de la classe.

.


.

Thatch passait pas mal de temps dans les cuisines avec Chourave. Pour s'assurer que tout allait bien pour les elfes, mais aussi faire le point de la semaine avec eux et réfléchir sur ce qui s'était mal passé pour améliorer les choses. Quand ils en avaient le temps, les jeunes descendaient avec eux pour apprendre à les connaître. Du lot, c'était Drago qui avait eu le plus de mal, parce que même s'il n'avait pas été violent comme son père, les serviteurs n'avaient jamais été en très haute estime.

Pourtant, quand la petite Winky arriva dans les rangs des elfes du château, quelque chose dans la forme sanglotante et désespérée de la petite elfe le toucha et il passa une bonne partie de ses soirées à essayer de l'apaiser.

- Monsieur Drago a une chance de devenir un meilleur sorcier que Monsieur Lucius, annonça Dobby quand le jeune Serpentard s'en alla pour regagner son dortoir.

Le blond avait regardé l'ancien elfe de maison de sa famille qui se tenait droit et fier dans son kimono propre. Puis, il avait hoché la tête.

- Je vais essayer Dobby. Je suis désolé.

L'elfe avait secoué la tête en souriant et fait signe à son ancien maître de s'en aller pour ne pas craindre le couvre-feu.

Le loup-garou avait regardé tout ça en souriant et échangé un regard complice avec sa collègue de Poufsouffle. Ils arriveraient peut-être à faire changer les choses plus sérieusement. Puis, il observa Winky qui s'était endormie dans le coin dortoir de la cuisine (l'une des premières victoires que Thatch et Pomona avaient enregistrée pour la cause des elfes). La petite elfe avait travaillé pour Croupton. L'homme qui avait envoyé Sirius en prison sans procès. Elle avait peut-être des informations qui pourraient les aider.

.


.

- Tu écris un poème ?

Harry leva le nez de sa pile de livres pour voir Luna, penchée par-dessus son épaule, lui sourire. Il lui rendit son sourire et se poussa un peu pour la laisser s'asseoir sur ses genoux. Mme Pince ne pourrait rien dire, vu qu'ils étaient calmes et dans un angle mort. La blondinette s'installa sur la place offerte et eut un léger rire quand elle sentit un bras se refermer autour de sa taille.

- Ce n'est pas un poème, c'est l'énigme de l'œuf.

Luna tira à elle le cahier pour lire la retranscription.

Descends nous visiter et entends nos paroles

Nous devons pour chanter être au-dessous du sol.

A présent, réfléchis, exerce ton esprit,

Ce qui t'est le plus cher, nous te l'avons ravi,

Pendant une heure entière il te faudra chercher

Si tu veux retrouver ce qu'on t'a arraché.

Après l'heure écoulée, renonce à tout espoir

Tes efforts seront vains car il sera trop tard.

- Des selkies, donc j'avais raison ? devina la blondinette alors que Drago venait se joindre à la table.

- Quoi donc ? Vous planifiez votre Lune de Miel ?

- Non, la tienne avec Hermione, rétorqua Harry en faisant pouffer Luna.

- Je ne vois pas de quoi tu parles, lui dit le blond en ouvrant un de ses livres.

- Non, du tout, c'est pas comme si tu buvais la moindre de ses paroles ou si tu la défendais devant Parkinson et Bullstrode. Tu es aussi crédible à ce sujet que quand tu dis que tu es ami avec moi simplement pour que je ne t'engloutisse pas ton héritage.

- Parce que c'est la vérité, Portgas.

- Continue de dire ça et peut-être que toi-même tu y croiras un jour.

Drago lui adressa un regard noir en déroulant brutalement un parchemin.

- C'est quoi cette histoire de sirènes ?

Harry lui donna son cahier de brouillon pour que le blond puisse voir.

- L'énigme de l'œuf. Je suis bon pour un plongeon dans le lac.

- Ah.

- Une heure sous l'eau, et certainement en profondeur.

- Tu nous fais pas le même coup que l'autre fois, n'est-ce pas, Portgas ?

- J'aurais un plan A, B, C, jusqu'à Z s'il le faut, surtout que cette fois, je suis dans mon élément.

Harry eut un immense sourire réjouit. La simple idée d'avoir une excuse valable pour s'aventurer sous le lac lui plaisait énormément. Il n'était pas le fils d'une pirate pour rien.

.


.

Le programme du jeudi était terminé. Les dindes qu'ils avaient transformées en cochons d'Inde avaient été enfermées dans une grande cage posée sur le bureau du professeur McGonagall (le cochon d'Inde de Ronald avait encore des plumes, c'était plutôt un cochon-dinde, comme l'avait fait remarquer le professeur). Ils venaient de recopier les devoirs indiqués au tableau noir (« Décrivez en donnant des exemples les diverses façons d'adapter les sortilèges de métamorphose aux transferts inter-espèces ») et la cloche n'allait pas tarder à sonner. Harry était déjà en train de préparer ses affaires quand l'enseignante réclama leur attention :

- Le bal de Noël approche. Il s'agit d'une tradition du Tournoi des Trois Sorciers, qui donne l'occasion de mieux connaître nos invités étrangers. Le bal est ouvert à tous les élèves à partir de la quatrième année mais vous avez le droit d'y inviter des élèves plus jeunes, si vous le souhaitez...

Lavande laissa échapper un gloussement suraigu et Parvati lui donna un coup de coude dans les côtes. L'indienne se retourna vers Harry avec une grimace, mais le D. sentait un coup foireux venir à pleine vitesse.

- Les tenues de soirée seront obligatoires, poursuivit le professeur. Le bal aura lieu dans la Grande Salle, le jour de Noël, il commencera à huit heures du soir et se terminera à minuit.

Le professeur McGonagall lança à toute la classe un regard appuyé.

- Bien entendu, le bal de Noël a toujours quelque chose d'un peu... échevelé, reprit-elle d'un ton désapprobateur.

Lavande se mit à glousser plus fort que jamais, la main plaquée contre sa bouche pour essayer de faire un peu moins de bruit. Cette fois, Harry comprit ce qu'il y avait de drôle : quand on voyait le professeur McGonagall, avec ses cheveux impeccablement tirés en un chignon serré, il était difficile d'imaginer qu'elle n'ait jamais été échevelée, dans tous les sens du terme. On pouvait songer qu'elle était « échevelée » quand elle avait un cheveu plus haut que l'autre dans son chignon. C'était comme dire que sa mère pouvait se comporter en princesse. Il neigerait en enfer ce jour-là.

- Cela ne signifie pas, que nous tolérerons de la part des élèves de Poudlard une conduite plus relâchée qu'à l'ordinaire, annonça la femme avec un air qui faisait presque peur. Je serais extrêmement mécontente si jamais je voyais un ou une élève de Gryffondor se comporter d'une manière qui puisse porter atteinte à la réputation de l'école.

La cloche retentit et l'habituel brouhaha s'éleva dans la classe tandis que les élèves rangeaient leurs affaires dans leurs sacs et commençaient à partir.

- Portgas, je voudrais vous voir, s'il vous plaît, lança le professeur McGonagall d'une voix suffisamment forte pour couvrir le bruit ambiant.

Qu'est-ce qu'il s'était dit, il l'avait senti venir le coup foireux. Harry s'avança vers l'estrade d'un air sombre et attendit que la femme parle. Sauf que la professeure attendit que les autres élèves soient partis avant de déclarer :

- Portgas, les champions et leur partenaire...

- De quoi vous parlez ? demanda Harry en fronçant les sourcils.

Le professeur McGonagall le regarda d'un air méfiant, comme si elle le soupçonnait d'essayer d'être drôle. Le D. était totalement perplexe, il ne voyait absolument pas de quoi elle parlait.

- Vos partenaires pour le bal, Portgas, dit-elle d'un ton glacial. Votre cavalière.

- Professeur, je n'ai pas l'intention de participer à ce bal. Je serais dans le train pour Londres, samedi. Je rentre chez moi, je vais pas revenir juste pour me ridiculiser à un bal stupide.

- Il est de tradition que les champions et leur partenaire ouvrent le bal, monsieur Portgas, et vous êtes un champion.

- Non, professeur. J'ai rien demandé de tout ça, donc, votre bal, ce sera sans moi. Et n'essayez même pas de m'empêcher de rentrer chez moi, vous découvrirez que je suis un garçon plein de ressources.

- Portgas, soyez raisonnable. Ce n'est qu'un hiver et c'est un bal traditionnel. Vous êtes un champion de Poudlard et vous allez faire ce que l'on attend de vous en tant que représentant de l'école.

- Non, professeur. J'ai suffisamment été gentil garçon, mais là, c'est trop. Je ne participerai pas à votre bal, je ne resterai pas cet hiver au château. Je vais attendre la fin de la Troisième Tâche, puis je prends mes affaires et vous ne me verrez plus. Vous direz au Directeur que l'école secondaire japonaise devrait pas tarder à venir lui réclamer mon dossier scolaire. J'ai assez donné comme ça, alors, maintenant, passez de bonnes vacances.

Et il quitta la pièce d'un pas raide.

Il faillit revenir sur sa décision quand il apprit que Drago allait rester au château, pour ne pas subir plus que nécessaire son père. Cela ne devrait pas être trop terrible, après tout, Diggory avait calmé ses amis et camarades de Poufsouffle au sujet des injures et quolibets, en remerciement de l'aide du D. pour les dragons. Et Luna lui avait dit en riant qu'elle ne verrait aucun problème à essayer de ne pas se faire marcher sur les pieds. Noël pourrait être sympathique.

Jusqu'au dernier cours de Potion, il contempla l'idée. En fin de classe, Rogue donna à Drago une enveloppe avant de leur demander de remonter rapidement pour aller dîner. Le blond avait pris le courrier avec perplexité avant d'obéir. Cependant, il n'entra pas directement dans la Grande Salle. Il s'assit dans une alcôve pour décacheter la lettre.

- Tu veux qu'on te laisse ? proposa Hermione avec douceur.

Drago avait haussé les épaules. Le groupe lui souhaita une bonne soirée et alla manger, spéculant sur le contenu du courrier. Ils n'eurent pas à attendre très longtemps, parce que le blond vint les trouver. Il tapota l'épaule de Harry pour lui faire signe qu'il voulait lui parler en privé et sans un mot, le D. le suivi jusqu'à un couloir vide hors de la Grande Salle.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- C'était une lettre de ma mère qui me déconseillait de revenir à la maison pour Noël… elle… elle proposait que je le passe avec toi.

- Elle a conscience que je vis en milieu non-magique et que je ne reste jamais au château ? se fit préciser Harry.

Le blond roula des yeux au commentaire.

- C'est juste au niveau du temps, mais je doute que m'man y verra un souci. Elle sera pas là souvent, donc, ça sera surtout tonton, mais t'es le bienvenu.

- Merci.

Le ton de voix de Drago, presque trop bas pour être entendu, alerta Harry.

- J'ai comme l'impression que ce ne sont pas que des mots que tu as échangés avec ton père. C'est à ce point ?

- Je veux pas finir comme lui. Je…

Drago se passa une main dans ses cheveux. A une époque, il s'y mettait une couche de gel énorme pour les avoir en arrière comme son père, mais depuis le début de l'année, il les laissait tranquille, dévalant librement autour de son visage, le rendant plus maigre qu'il n'était déjà.

- Ecoute… c'est simple. D'un côté, il m'a appris ce que c'était de se faire craindre et de l'autre, tu m'as appris le respect. Je… je n'aime pas la peur. Faire peur et avoir peur… et… et cette idée d'être mieux parce que je suis un Malefoy…

Sentant qu'il allait en avoir pour un moment, Harry embarqua son ami avec lui jusqu'à une salle de classe vide. Le blond craquait enfin, il avait besoin de soutien.

.


.

- Bonsoir Dobby, il y a un problème à l'école ? salua Remus alors qu'Ace signait un énième contrat pour armer ses équipes.

L'elfe de maison venait d'apparaître dans le bureau du bar et il tordait entre ses mains un morceau de son kimono avec nervosité.

- Dobby ? s'inquiéta Ace en posant son stylo.

Elle se leva de sa chaise et s'accroupit au niveau de l'elfe de maison, essayant de savoir ce qui rendait nerveux son employé.

- Monsieur Harry… monsieur Harry m'a demandé de… de vous dire qu'il allait revenir avec un de ses amis, durant les vacances, couina l'elfe sans regardait la femme.

Ace et Remus échangèrent un regard, puis portèrent de nouveau leur attention sur l'elfe. La femme eu un profond soupir en se massant le nez.

- Et moi qui pensais que c'était plus grave…

- La Commandante n'est pas fâchée ? s'inquiéta Dobby. Monsieur Harry dit que s'il doit être puni…

- Qu'il me prévienne que maintenant m'agace, c'est tout. Je vais pas me fâcher pour ça, bougonna Ace alors que Remus ne pouvait s'empêcher de rire.

Il resta totalement insensible au regard noir que lui adressa la femme, bien habitué à celui-ci à présent. Ce n'était que le numéro trois « arrête de te moquer de moi ou je vais me fâcher ». Le numéro deux, c'était autre chose, plus sérieux, présage d'une blessure. Le un… en général, c'était celui pour ceux qui ne verraient jamais un jour de plus.

- La Commandante n'est pas fâchée du tout ? se fit confirmer naïvement Dobby.

- Non, je ne suis pas fâchée, arrête de te faire du mouron. Il embarque qui ?

Elle se releva pour attraper de quoi noter l'adresse de l'appartement.

- Monsieur Drago. Il… Monsieur Harry a dit qu'il avait des problèmes.

Fini de rire, les deux adultes se regardèrent avec inquiétude.

- Lucius doit en avoir assez de voir son fils se comporter comme un adolescent normal et se faire des amis avec des jeunes qui ne sont pas de la même classe sociale. Pour lui, ça doit laisser présager que la réputation de Sang-Pur de leur lignée va s'éteindre avec Drago, spécula Remus.

- C'est ridicule ! Il a quatorze ans ! Il choisit pas sa future femme, seulement ses potes ! cracha la D. avec colère.

- Bienvenue dans le monde des Sang-Purs. Sirius a eu lui aussi des déboires avec sa famille quand il était jeune et il a fini par fuguer de chez lui. Ce sont les parents de James qui l'ont accueilli. Il campait littéralement dans leur jardin, raconta le loup-garou.

- Ouais, ben je préfère prendre le gamin avec moi plutôt que de le laisser dans ce merdier.

- Lucius a de l'argent et de l'influence, ça risque de poser problème.

- On n'utilise pas l'argent et la peur pour obtenir ce qu'on veut, Remus Lupin. Parce qu'il y a toujours quelqu'un dehors qui a plus d'argent ou qui peut foutre bien plus sérieusement la trouille. Sans compter que son argent est mien dans quasiment sa totalité.

Le loup-garou resta un instant pensif avant de hocher la tête.

- Le point se tient.

La pirate termina d'écrire et braqua le papier sous les yeux de Remus qui cligna des yeux de surprise. Il lut en silence le contenu et hocha la tête avant de le rendre. Dobby se retrouva en suivant avec le papier dans les mains.

- Que Harry le montre à ceux en qui il a confiance. Mais que personne d'autre ne mette la main dessus. Et quand ça sera fait, assure-toi que ce soit détruit et que personne, je dis bien personne,ne puisse remettre la main dessus. Je compte sur toi, Dobby. C'est l'adresse du Fidelitas, donc, tu sais à quel point c'est précieux.

- Dobby ne décevra pas la commandante !

- Et je le sais, crois-moi. Merci infiniment.

Et l'elfe disparut.

.


.

Drago regarda la veste à doublure laineuse que lui donna Harry alors que le train ralentissait et l'enfila. Hermione se chargea de lui rabattre la capuche sur la tête avant de lui prendre un bras pour le rassurer. Ils souhaitèrent de bonnes vacances à Neville avant que Luna ne décide de reprendre sa position favorite sur le dos de Harry qui la laissa faire. Ainsi, le groupe se glissa dans la foule, tête basse pour ne pas attirer l'attention, leurs quelques affaires pour l'hiver dans les sacs qu'ils avaient au dos ou à l'épaule. Drago tira un peu plus sur sa capuche, craignant d'être reconnu et qu'on dise à son père ce qu'il avait fait. C'est ainsi qu'ils passèrent dans le côté non-magique de la gare.

Ce fut d'abord Luna qui se sépara des autres. Elle échangea un timide baiser avec Harry, avant de partir en courant rejoindre son père qui les regarda faire avec un sourire attendri.

Puis, ce fut au tour de Hermione qui, de toute façon, devait venir travailler au bar le lendemain après-midi.

Restés seuls dans la foule des voyageurs, Drago commença à paniquer légèrement. Il était vraiment loin de sa zone de confort.

- KABU !

L'appel permit à Harry de repérer son oncle qui leur faisait signe pas loin de l'entrée du bâtiment. Sans lâcher d'une semelle son meilleur ami, Drago s'enfonça dans la foule jusqu'à rejoindre le professeur Newgate presque méconnaissable avec sa coiffure originale.

- Vous avez loupé l'animation du siècle, leur dit Thatch en les voyant arriver. Ronny a demandé à miss Delacour de venir au bal avec lui.

- Ce devait être épique, commenta Harry avec nonchalance alors que son oncle prenait leurs sacs.

- Beaucoup moins que la crise d'apoplexie qu'a fait Dumby en réalisant que tu étais dans le train du retour ! Le voyage n'a pas été trop long ?

- Stressant, marmonna Drago entre ses dents.

- Severus te couvre auprès de ton paternel, tu n'as pas à t'en faire. La voiture est plus loin, venez.

Et le roux guida les deux adolescents jusqu'à la voiture garée un peu plus loin. Drago avait des yeux tellement ronds, devant le paysage non-magique, qu'ils menaçaient de tomber de ses orbites. Son expression changea radicalement quand il eut droit à une bonne bouffée de gazole à cause d'un véhicule qui passa devant eux.

- C'est…

- Puant et bruyant, termina Harry.

Ils arrivèrent à destination et Thatch ouvrit les portières.

- A l'arrière, kabu, on va récupérer ta mère avant de rentrer.

Les deux jeunes s'installèrent sur la banquette arrière. Le téléphone de Harry sonna à cet instant pour lui signaler un message. Il montra à Drago comment trouver et mettre la ceinture de sécurité avant de se tortiller sur son siège pour prendre son téléphone.

- Tu nous fais quoi, là, Portgas ? s'enquit Drago.

Est-ce que c'était un rituel à accomplir pour faire bouger l'énorme engin de métal dans lequel ils étaient assis ? Thatch jeta un œil à son neveu avec un sourire moqueur depuis sa place au volant.

- Garde ta parade amoureuse pour Luna, kabu, elle te sert à rien ici !

- Damare ! grogna Harry.

Il avait carrément enfoncé la moitié de son bras dans une poche de sa veste, avant de la tirer avec un cri vainqueur, extirpant des confins du tissu son téléphone.

- La poche est percée, les objets tombent dans la doublure, se justifia le D. en consultant son message.

- Et tu attends quoi pour la réparer, cette poche ? demanda son oncle.

- La flemme

- Et tu sais ce que va dire ta mère quand elle le saura ?

- Je vais devoir lui montrer que je sais coudre, je sais. Bon, faut qu'on fasse un pari, tonton.

Thatch venait tout juste de mettre le moteur en marche quand son neveu lui dit ça. Il jeta un regard méfiant au garçon à l'arrière avant de lancer le véhicule dans la rue pour aller chercher Ace.

- Pourquoi tu veux faire un pari ? demanda Drago avec une voix étranglée devant l'étrange situation qu'il était en train de vivre.

Premier voyage en voiture pour un Malefoy, il faudrait fêter ça, tout de même.

- Parce que je viens d'en perdre un avec Hermione et que j'ai pas la monnaie pour la payer, donc, je vais parier autant avec mon oncle qui perd à tous les coups contre moi ou maman.

- Rêve pas, sale gosse. Ça paye pas des milles et des cents le travail de professeur. Même Remus touche plus que moi. Faudra qu'on aille voir Sally, aussi, cette année.

- On ira la voir ? répéta Harry avec espoir.

- Oui, kabu, on ira souhaiter un joyeux noël à Sally, assura Thatch. Ce qui veut dire qu'on va au cimetière, Drago. Tu nous accompagneras ou tu resteras avec Remus ?

- Euh…

- Tu as encore le temps avant d'y songer, lui dit le brun. Bon en attendant, je dois toujours trouver un moyen de payer Hermione. Moi qui pensais que ses parents seraient heureux de voir que la magie l'aidait à ne plus avoir besoin de son appareil dentaire. Les Granger lui ont fait la morale, parce qu'elle aurait pu faire n'importe quoi et tout et tout.

- Quand il est question de la santé, si on ne sait pas dans quoi on s'aventure, on ne s'y risque pas, lui dit son oncle.

- Oui m'sieur.

.


.

C'étaient les vacances les plus apaisantes qu'avait passé Drago depuis un long moment. Et enrichissante. A la différence de Poudlard où il faisait profil bas autour de la majorité des Serpentard pour traîner exclusivement avec ses amis, il n'avait pas cette peur au ventre qui le tenaillait. Et il n'y avait pas non plus de décor riche à outrance du manoir Malefoy ou le spectacle écrasant, même si quotidien, de l'immensité de Poudlard. Chez les Portgas, la sobriété était de mise. L'ameublement était simple et sobre, avec des aquarelles exotiques accrochés aux murs en guise de décoration (faîtes par Ace de ce que lui dit Harry), si on ne comptait pas le tableau jumeau des gardiens de la tour de Gryffondor ou le siège de toilette sur la porte de la chambre de Harry.

Mais surtout, il n'y avait pas cette impression oppressante et étouffante qui accompagnait les repas. Ce silence presque sacré des dîners du manoir où seul son père parlait et où on devait l'écouter et seulement acquiescer à ce qu'il disait. Ici, c'était vivant, on parlait beaucoup. Parfois pour ne rien dire, juste pour le plaisir d'échanger. Le foyer rayonnait sous le simple plaisir d'être ensemble. Un endroit où Drago se sentait le bienvenu.

Et Ace l'avait dit d'elle-même. Il serait toujours le bienvenu ici s'il le souhaitait.

- Ta mère est une sainte, finit par dire le Sang-Pur au fond du lit que Harry lui avait laissé.

- Nan, c'est un comportement logique dans sa nature, lui répondit le D. qui se balançait doucement dans le hamac qu'on avait installé pour le coup. Elle est comme ça tout le temps.

- Tout de même… on la prévient au dernier moment et elle accepte que je vienne, ils ne sont pas nombreux qui auraient fait autant.

- Entre nous, si on l'avait prévenu un mois à l'avance, elle aurait été nerveuse comme personne, par peur que tu te sentes pas bien, alors que comme ça, elle peut se retrancher derrière l'improvisation et me blâmer si les choses vont mal.

Drago tourna la tête sur le côté pour voir son ami qui avait les yeux fermés et les mains sous la tête.

- Et ça t'amuse qu'elle te considère responsable de tout et n'importe quoi ?

Le jeune Portgas eut un reniflement hilare.

- Elle le fait pas tout le temps, mais c'est une sorte de rituel entre nous. Elle dit qu'elle aurait dû s'attendre à ça, en signant mon adoption, et je lui réponds que de toute façon, c'est trop tard pour s'adresser au Service Après-Vente. Alors, elle hausse les épaules et dit quelque chose comme « tant pis, on va faire avec comme on l'a toujours fait ». C'est notre petit délire à nous, pour dire à l'autre que malgré tout ce qui peut arriver, rien n'est plus important que ce qui nous uni.

- Tu es vraiment chanceux, Portgas. Vraiment très chanceux.

- Toi aussi Drago.

Le blond se redressa dans le lit pour regarder l'autre occupant de la pièce. Avec un soupir, le brun se tourna dans le hamac pour faire face à son ami en dépit de l'obscurité de la nuit.

- Ta mère t'aime, même si elle est moins démonstrative à ce niveau que la mienne. Elle a cherché à plusieurs reprises à faire tampon entre toi et ton père. Elle a très souvent agi dans ton intérêt. La preuve en est que tu es ici ce soir. Elle aurait pu très bien se foutre de ce que tu penses ou ressens et ne pas t'envoyer cette lettre. Non, elle t'a proposé de te rendre chez un ami bien particulier, celui dont la famille n'a pas peur d'envoyer ton père se faire voir s'il vient toquer à la porte.

Le jeune Serpentard se rallongea dans le lit.

- Tu as peut-être raison.

- J'ai raison, y'a pas de peut-être. Maintenant, rendors-toi.

.


.

Le lendemain matin, Harry et Drago passèrent en revue les vêtements du blond pour voir ce qui pouvait vraiment passer pour moldu (ce qui était bien peu), avant que le brun ne laisse son ami choisir dans sa propre garde-robe ce qu'il voulait mettre. Bon, les entraînements avaient fait de Harry un garçon assez grand pour son âge, sans compter qu'il avait de bonnes épaules, mais ce n'était pas énorme, Drago pouvait toujours mettre les vêtements. Ils descendirent prendre le petit déjeuner pour trouver, comme à son habitude, Ace assise sur le balcon à lire le journal. Les deux jeunes frissonnèrent quand un courant d'air entra dans la baraque, et sans la moindre hésitation, le brun alla enfermer sa mère sur le balcon, ce qui fit rire la femme.

- T'as pas honte d'enfermer ta mère ainsi dans le froid ? demanda Izou avec un sourire en fumant son kiseru.

- Qu'elle fasse fondre la neige dehors au lieu de nous laisser tous mourir de… froid…

Harry se figea sous le regard perplexe de Drago. Le Serpentard le regarda renifler quelque chose et l'imita avec curiosité, se demandant ce que son ami avait senti pour qu'il se soit figé ainsi.

Une odeur fabuleuse commença l'invasion de ses narines, une senteur sucrée et appétissante qui lui descendit dans la gorge avec une langueur sadique, réveillant sa langue qui se retrouva noyé sous des litres de salives. Puis, ce fut l'estomac qui se manifesta, puisqu'il laissa échapper un gémissement d'envie qui surprit le Sang-Pur.

Le blond tourna un regard noir vers le tableau qui venait de rire. Jusqu'à tourner un regard ahuri vers Harry quand le ventre du brun poussa un grognement digne d'un monstre. Alors là, le tableau ne s'en priva pas, surtout quand le Gryffondor se jeta sur la porte de la cuisine pour essayer de l'ouvrir… et voir qu'elle était fermée.

- Tonton ! Ouvre la porte ! S'il te plaiiiiit ! quémanda le garçon en tambourinant la porte.

- C'est pas prêt, alors, calme-toi ! lui répondit son oncle de l'autre côté.

- Alleeeeez ! Je me meurs !

- Calme-toi ou il y aura rien pour toi !

Drago se détourna du spectacle ridicule qu'offrait Harry (n'avait-il donc aucune fierté, aucun amour-propre pour se comporter ainsi ?) pour entendre un cri de rage de l'autre côté, suivi d'un rire de gosse. La porte s'ouvrit à la volée pour laisser voir le cuisinier tenant Ace par la peau du cou qu'il jeta au dehors avant de refermer le battant avec violence et de reverrouiller la porte.

- Recommence et je t'enferme dans le four ! avertit l'homme.

- J'aurai essayé, soupira la femme en haussant des épaules.

- Comment t'es passée ? demanda Harry en montrant le balcon toujours fermé avec le journal dehors.

- J'attends depuis tout à l'heure qu'il allume le four. Vu qu'on est au gaz, il a besoin d'une flamme.

- Ah.

- C'est quoi ce cirque ? demanda Drago. C'est comme ça tous les matins, ici ?

- Non… on est comme ça seulement quand tonton fait des cookies, lui dit Harry.

- Tout ce remue-ménage… pour des cookies ?

Le blond se demandait de plus en plus dans quel monde il était tombé. Même pour des moldus, c'était un comportement bizarre, il en était certain.

- C'est pas n'importe quel genre de cookies, intervint Haruta d'un air grave alors qu'Izou roulait des yeux d'exaspération. C'est une recette secrète de Thatch. Et crois-moi, tu en tomberas amoureux à la première bouchée. La meilleure chose que tu as mangé de ta vie, c'est de la merde en boîte à côté. Même le pauvre Dobby est sous le charme.

- Où est-il, d'ailleurs ? demanda Drago.

- En haut, en train de réparer mes dégâts. J'ai pas très bien dormi, grimaça la D. en se massant la nuque.

- Combustion spontanée, explicita Harry à son ami. Dobby doit être en train de réparer les dégâts du départ d'incendie. J'ai appris à l'âge de cinq ans comment faire marcher un extincteur avec ça.

- Un quoi ?

Avec le plus de patience qu'il pouvait, le Gryffondor enseigna au Serpentard ce qu'était un extincteur, perdant presque en route son ami. Du moins, jusqu'à ce que la porte du paradis s'ouvre.

Ace se retrouva avec le pied de son frère dans la figure qui la garda loin du plat de cookies chauds qu'il avait en main.

- Si tu ne recules pas immédiatement, tu peux t'asseoir sur ces cookies, avertit Thatch à sa sœur sans retirer pour autant son pied du visage.

Des petits pas résonnèrent dans l'escalier et Dobby arriva juste en suivant, attiré par l'odeur des biscuits.

- Soit tout le monde s'assoit gentiment, soit je les garde tous pour Remus, Hermione et moi, menaça le roux en montrant les crocs.

Comme des gosses, la mère et le fils allèrent s'asseoir sur le canapé avec des mines angéliques.

- Je suis en train de me poser de sérieuses questions sur ta santé mentale, Portgas, annonça Drago alors que Dobby se faufilait entre la table et le canapé d'angle pour se trouver une petite place de là où il pourrait facilement chiper un cookie.

- Y'en a qui serait prêt à tuer pour avoir la possibilité de manger des cookies de Thatch, expliqua Izou. Quand on était encore tous ensemble, c'était la guerre à chaque fois qu'il en faisait. Et Cassandra poussait une gueulante en suivant parce qu'il y avait toujours des blessés qu'il fallait remettre sur pied et que la tête de piaf était toujours aux abonnés absents dans ces moments-là.

- La tête de piaf pensait que c'était une bonne leçon pour tout le monde de subir les foudres de la démone, rappela Ace. Bon, tu as fini de faire la causette ou pas ? Drago, reste pas debout, va.

Le pauvre Serpentard se disait qu'il allait devenir fou avant la fin des vacances si ça continuait ainsi. Il alla s'asseoir à côté de son ami. Voir lait, jus d'orange, thé et café apparaître par magie était, par contre, familier, ce qui lui donna un petit espoir qu'il survivrait à cet hiver avec un bout de raison encore intact. Il accepta la bouteille de jus quand Harry eut fini de servir sa mère et la sainte assiette arriva enfin sur la table. Trois mains jaillirent pour se servir et chacune se prit une tape de la part du cuisinier.

- Laissez le pauv' gosse se servir, bande de morfales.

- Dobby n'est pas un morfal ! Dobby cherche à percer le secret des Saints Cookies ! s'indigna le petit elfe en levant fièrement son grand nez au ciel.

- Ouais, ben, tu vas attendre un peu. Sers-toi avant qu'ils n'avalent tout, Drago.

Il n'était question que de cookies, Drago ne voyait pas pourquoi tout le monde en faisait tout un plat ! Le blond prit l'un des biscuits et croqua dedans… avant de s'immobiliser. L'arôme envoutant qui lui avait fait presque tourner la tête était de retour, cent fois plus puissant, avec une douce chaleur en plus, libérant des saveurs uniques sur sa langue. C'était croquant juste à point, et les pépites de chocolats coulaient librement entre ses papilles gustatives. C'était doux, velouté, sucré.

L'adolescent rouvrit les yeux qu'il n'avait même pas réalisé avoir fermé.

Ces cookies étaient emplis de magie, il en était persuadé.

- Vous êtes un sorcier, avouez-le, accusa Drago.

- Je suis un loup-garou mais je ne fais pas de la magie pour autant. Sauf quand il s'agit de faire de la cuisine. Mais je vais prendre ça comme un compliment.

Le reste du gâteau disparut rapidement dans la bouche du garçon qui alla jusqu'à se suçoter les doigts pour ne pas en perdre une miette.

- Allez-y les morfales, et pas plus de trois par personne. Je vous surveille.

- Trois ? T'es devenu radin ! bougonna Ace en se prenant ses gâteaux.

- Portgas D. Harry, repose le biscuit que tu viens de piquer à Dobby. Maintenant.

Pris en flagrant délit, le brun reposa délicatement l'un des cookies de Dobby et rentra la tête dans les épaules. Maintenant qu'il avait goûté à cet enchantement gustatif, Drago pouvait bien comprendre pourquoi tout le monde se tirait dans les pattes pour en avoir.

- Si je suis devenu radin, Ace, c'est parce que j'en ai mis de côté pour d'autres personnes aussi.

- Il t'en reste que je puisse envoyer à Sirius ? demanda Harry en trempant un de ses biscuits dans son jus lait. Il va déjà passer Noël tout seul, au moins qu'il puisse avoir ça.

- Il n'est plus à Azkaban, c'est déjà ça, rappela Drago.

- Sans parler qu'il est caché dans la Cabane Hurlante, que tu as quand même nettoyé, avant de réparer le mobilier, rappela Ace. C'est toujours mieux que rester dehors dans le froid.

- J'y étais presque mieux que dans la tour. Le dortoir est trop… trop.

Drago ne chercha pas à savoir de quoi son ami parlait. Il cherchait plutôt un moyen de chaparder au D. un des cookies sans surveillance.

- T'es né un siècle trop tard pour voler quelque chose à un Portgas, Drago Malefoy, pointa Ace avec amusement. C'est pas parce que Harry parle qu'il ne t'a pas à l'œil. Essaye et tu risques d'avoir très mal aux doigts.

Le Gryffondor jeta un regard à son camarade et retourna à ses explications, laissant le blond peser le pour et le contre. Ces satanés biscuits étaient bien trop bons. Il se devait de tenter sa chance pour en avoir un quatrième. Tant pis pour ses doigts ! Et puis, il restait un attrapeur, donc, outre Krum, il n'y avait personne avec de meilleurs réflexes que lui ! Vif comme un serpent, Drago passa à l'attaque.

SBAM !

Il changea rapidement d'avis quand Harry lui écrasa sans ménagement la main pour protéger sa part.

Il l'aurait… Foi de Malefoy !

.


.

A.N : Qui veut un des cookies magiques de Thatch ? Levez le bras bien haut !