Bonjour tout le monde ! Décembre est là, le froid, le mauvais temps… alors, quoi de mieux que profiter d'un petit chapitre bien au chaud sous la couette ! Je vous vois tous, vous voulez tous voir Skeeter en prendre pour son grade. Rappelez-vous ceci : en face, ce sont des pirates. Cela dit tout ce qu'il faut savoir.

TheSepticPuppet : Harry en fait une, déjà./ Oui, oui, c'est une chouette idée l Harry en France et McGo essaie maladroitement de protéger ses lionceaux.

Mimi76lh : Tu me diras quel goût cela a./ Pour oser comparer les cookies du grand Thatch à ceux de la Mie Câline, je te prive de ces douceurs et na !

Lilylys : Voilà la seconde tâche et la réaction du petit Portgas devant la prise d'otage.

Papuchator : il faut dormir de temps à autre, tu sais. Elle va pas s'échapper./ J'ai déjà fait ça, de me rêver à la place de certains personnages./ Merci, j'espère être orignal malgré le respect de la trame. Bisous à toi aussi.

Sur ce, merci à tous d'être toujours avec moi depuis le début, et on se dit à 2022 !

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Thatch leur présenta fièrement les bébés licornes qu'il avait réussi à attraper grâce à Hagrid.

- Ils n'aiment ni les loups, ni les hommes, donc, je garde mes distances, expliqua le roux avec un rire. Mais c'est sans danger, surtout pour vous les filles. Mais ne passez pas derrière, même si ces poulains n'ont pas la force d'un adulte, un coup de sabot part toujours très vite.

- Les licornes, c'est pas censé être blanc ? demanda Dean alors que les filles gagatisaient devant les deux bébés au pelage d'or pur.

- Très bonne question, Thomas. Vous saurez donc que leur couleur change avec l'âge. Les licornes prennent une couleur argentée vers l'âge de deux ans et il leur pousse une corne vers quatre ans. Elles ne deviennent complètement blanches qu'à l'âge adulte, c'est-à-dire aux environs de sept ans. Elles sont un peu plus confiantes quand elles sont toutes petites, mais elles n'aiment pas beaucoup les garçons... Venez, approchez-vous, vous pouvez les caresser si vous voulez...

Harry ne s'y risqua pas, préférant laisser les filles faire joujou avec les licornes, lui permettant de discuter discrètement avec son oncle.

- /McGonagall a contacté ta mère pour lui parler de la démarche auprès de Beauxbaton. Salem a dit non, donc, c'est toujours ça de pris. Remus essaye pour Uagadu./

- /L'école fait rêver de ce que j'ai vu dans les livres de la bibliothèque,/ soupira le garçon en enfonçant ses mains dans ses poches.

- /Exact. Sinon, tu la sens comment cette épreuve ?/

- /J'ai fait des tests avec les Branchiflores que m'a fournies le professeur Chourave, donc, je sais à quoi m'attendre pour l'épreuve. Neville aura l'autre miroir pour me garder à l'œil et me tenir au courant de l'avancement… Je la sens beaucoup mieux cette épreuve. Je sais pas si c'est parce j'ai récupéré au vol quelques manies de pirates, mais la simple idée que je doive faire de la plongée m'enchante. Ou alors, c'est parce que j'ai fait ça tellement souvent par le passé que la baignade ne me fait pas peur./

- Sacré kabu !

Harry esquissa un sourire quand son oncle lui ébouriffa les cheveux.

Cette préparation et le type d'épreuve faisaient que le garçon était tout sauf nerveux. Il était calme. Peut-être trop calme, mais en attendant, il dormit comme un bébé cette nuit-là.

Le lendemain matin, il alla retrouver le professeur McGonagall dans son bureau, celle-ci fut presque surprise de voir le garçon aussi calme, mais elle lui appliqua le sort sur sa goutte sans discuter. Harry se dépêcha ensuite de rejoindre le Hall où attendaient Neville, Hermione et Drago.

- Luna n'est pas là ? s'étonna le D. en fronçant les sourcils.

- Non, d'après Padma, Flitwick voulait la voir hier soir, et depuis, personne ne l'a revue, lui répondit Neville.

Le jeune Portgas eut la mauvaise impression que ce qu'il devait aller chercher au fond du lac, ce qu'on lui avait "dérobé", ce n'était pas quelque chose… mais quelqu'un.

- On a le miroir pour te tenir au courant. Si on la voit en cours de route, on te fera signe.

Harry le remercia de la tête et regarda dans les poches de sa robe pour s'assurer qu'il avait tout. Il avait déjà installé sur ses bras son holster pour sa baguette et son couteau et il mettrait dans sa combinaison le miroir à double sens (il faudrait qu'il demande à Hermione où elle avait trouvé ce sort, parce que c'était extrêmement pratique). Et tant qu'il n'était pas dans l'eau, il n'avait pas besoin de la branchiflore pour le coup et la gardait dans un bocal (c'était répugnant, en apparence. Vraiment. Eurk).

Les gradins étaient à présent installés autour de la rive du lac et ne tarderaient pas à être bondés de spectateurs et de rumeurs. Les juges avaient leur table dédiée, drapée d'or, au bord du lac. Harry n'était pas le premier, cet honneur revenait à Krum qui le salua de la tête, geste auquel le garçon répondit avant de tourner le dos aux juges, bien que Madame Maxime lui adressa un petit sourire quand Dumbledore affichait toujours son air de gentil grand-père. Il remarqua néanmoins que Percy remplaçait Croupton. Fleur et Cédric arrivèrent quasiment en même temps.

Verpey s'avança vers les champions et les disposa à présent le long de la rive à trois mètres de distance les uns des autres. Harry se retrouva à l'autre bout du rang, à côté de Krum qui était en maillot de bain et tenait sa baguette magique prête.

Voyant l'homme ouvrir la bouche, le D. jeta un regard menaçant au directeur de département et se dégagea pour retirer sa robe de sorcier et ses chaussures, dévoilant sa combinaison de plongée courte avec les holsters à ses deux poignets. Il ignora tout bonnement Verpey qui le regarda en ouvrant et refermant la bouche, préférant prendre son pot de confiture qui contenait la branchiflore. L'homme finit par s'en aller, permettant à Harry de prendre le miroir à double-sens dans sa robe.

- Neville Londubat !

L'image de son meilleur ami apparut dans le reflet du miroir, laissant une petite vue sur les gradins.

« On a toujours pas trouvé Luna » lui dit le garçon.

- Ne cherche plus, elle doit être dessous.

Il glissa le miroir dans sa combinaison, au niveau de sa poitrine, refermant bien la fermeture. Pendant que Verpey faisait l'annonce au public, Harry sortit la branchiflore de son pot pour la mettre en bouche, se retenant de la vomir.

- Et voilà, tous nos champions sont prêts à entreprendre la deuxième tâche qui commencera à mon coup de sifflet. Ils auront exactement une heure pour reprendre ce qui leur a été enlevé. Attention, à trois... Un... deux... trois !

Un coup de sifflet strident retentit dans l'air frais du matin. Des applaudissements et des cris explosèrent dans les tribunes. Sans regarder ce que faisaient les autres champions, Harry recula un peu et partit dans son sprint le plus rapide pour sauter de la rive du lac, les bras au-dessus de sa tête pour plonger.

Le lac était froid. Normalement à cette température, cela devrait presque le brûler, pourtant, le sortilège de McGonagall autour de sa goutte tenait bon, permettant au Hotarubi de réchauffer sensiblement l'eau autour de lui alors qu'il nageait dans les profondeurs.

« Tu m'entends toujours ? » demanda Neville.

Harry tapota le miroir sous sa combinaison en réponse alors qu'il avalait la masse gluante dans sa bouche. Il tapota de nouveau le miroir pour signaler à son camarade de lancer le chrono. Il serra les dents quand il sentit son cou se fendre en de larges branchies. Il avala une longue gorgée d'eau qui ressortit en bulles de ses branchies.

Il ne se préoccupa pas du reste des transformations, continuant sa plongée, aidé par la métamorphose subie par ses mains et pieds pour les rendre palmés.

L'eau lui semblait à présent agréablement tiède, comme si elle avait été chauffée par un soleil printanier.

Et c'était surtout plus pratique que des palmes qui faisaient leur poids quand même, sans parler de la visibilité. Certes, il n'avait pas pour habitude d'utiliser des lunettes de plongée, mais là, il y voyait super clair.

Veillant à rester au-dessus des herbes aquatiques, histoire de ne pas se faire surprendre par les créatures qui y habitaient, le garçon continua son avancée jusqu'au milieu du lac, là où il put basculer à la verticale et vers le fond.

Le danger serait plus présent ici, dans la boue, les pierres et les algues.

Harry tapota de nouveau son miroir qui lui transmettait les murmures de la foule et les conversations de ses amis dans les gradins.

« Continue comme ça, Harry et ressort avec Luna, » encouragea Drago.

Il en avait bien l'intention.

Il s'enfonçait de plus en plus vers le cœur du lac, faisant naître sa petite bulle de lumière pour percer les profondeurs grises et inquiétantes des zones opaques de l'eau. Il continua sa nage, étendant son Haki comme lui avait appris son oncle, cherchant le souffle de vie qui pourrait correspondre à Luna, ignorant les petits poissons qui frétillaient autour de lui, comme des fléchettes d'argent. Par deux fois, il crut voir quelque chose de plus grand bouger un peu plus loin mais, lorsqu'il s'en approcha, il ne découvrit qu'un gros morceau de bois noirci et un enchevêtrement particulièrement dense de plantes aquatiques. Il n'y avait pas trace des autres champions, ni de sirènes, ni de Luna, ni, malheureusement, du calmar géant. Ouais, parce que le calmar était sympa et l'avait aidé dans ses exercices avant l'épreuve, c'était triste de pas l'avoir comme compagnon et ça aurait changé de la morne monotonie des herbes vert pâle au-dessus desquels il nageait, prenant garde à son environnement. Un nid à Strangulots ce coin.

Il se retourna brutalement sur le dos, brandissant sa baguette sur la créature cornue qui venait de surgir des herbes et qui loupa sa cheville de quelques centimètres. Deux autres strangulots vinrent aider le premier, mais Harry n'aurait su dire si c'était l'expérience, l'instinct ou son Haki qui lui permit de leur échapper et reprendre de la hauteur.

- Lashlabask ! incanta le sorcier, mais aucun son ne sortit de sa bouche.

Seule une grosse bulle s'échappa d'entre ses lèvres et, au lieu de produire des étincelles, la baguette magique projeta sur les Strangulots quelque chose qui devait être un jet d'eau bouillante, car des taches rouges apparurent sur leur peau verte, comme des marques de fureur.

Le nageur accéléra la cadence, envoyant régulièrement d'autres jets d'eau bouillante par-dessus son épaule, sans prendre la peine de viser. De temps à autre, il percevait un Strangulot qui essayait de lui attraper à nouveau la cheville et il donnait un grand coup de pied pour s'en débarrasser. Il poussa un cri de joie silencieux quand il sentit son pied toucher une tête cornue ; il se retourna et vit un Strangulot étourdi dériver en zigzag, le regard brouillé, tandis que ses congénères menaçaient Harry du poing avant de disparaître à nouveau parmi les herbes. Le D. leur répondit par un majeur avant de remettre sa baguette dans son holster.

« Fleur vient de remonter, elle a été attaquée par des Strangulots de ce que raconte Verpey, » annonça Neville.

Le D. eut un reniflement narquois.

Il voulait bien admettre qu'ils étaient sacrément féroces au fond du lac noir.

Le jeune prit appui sur un rocher à proximité et se projeta un peu plus loin dans le lac dont le silence était seulement brisé par le miroir dans sa combinaison. Il n'aimait pas le calme plat comme celui-ci. Ou du moins, pas en étant seul. Quand il faisait de la plongée, il n'était jamais seul, il pouvait en profiter, mais là, il se sentait oppressé. Finalement, ce n'était pas aussi agréable qu'il l'avait imaginé.

Son regard fut attiré par une marque sur un débris. Il l'avait faîte durant ses tests précédents. Il n'était plus très loin du village des sirènes.

- Alors, ça marche ?

Harry crut qu'il allait avoir une crise cardiaque. Il pivota brusquement et vit la silhouette floue de Mimi Geignarde qui flottait devant lui en le regardant à travers ses épaisses lunettes, brillantes comme des perles.

Sachant qu'il ne pouvait pas se faire entendre, le garçon traça un point d'interrogation du doigt dans l'eau.

- Tu devrais essayer là-bas ! dit-elle en pointant une direction qui était indiquée par le signe qu'il avait fait auparavant. Je préfère ne pas venir avec toi, je ne les aime pas beaucoup. Ils me courent toujours après quand je m'approche...

Harry leva le pouce pour la remercier et suivit la direction indiquée en prenant soin de nager plus haut au-dessus des herbes afin d'éviter les Strangulots qui s'y cachaient. Il nagea ainsi pendant une dizaine de minutes, si vite que ses épaules commençaient à lui dire merde. Il voyait défiler de vastes étendues noires d'où s'échappaient des tourbillons de boue dans les remous qu'il provoquait. Enfin, il entendit un morceau de l'obsédante chanson des sirènes :

Pendant une heure entière, il te faudra chercher

Si tu veux retrouver ce qu'on t'a arraché.

« Le chrono indique bientôt trente minutes ! » annonça Neville.

Il serait encore une fois trop court sur la remontée.

Harry nagea plus vite, forçant sur ses épaules déjà douloureuses et vit bientôt un grand rocher se dessiner dans l'eau boueuse. Des dessins de sirènes et de tritons y étaient gravés. Ils étaient armés de lances et poursuivaient ce qui paraissait être le calmar géant. Il était presque au village. Harry passa devant le rocher en suivant le son de la chanson qu'il continuait d'entendre :

La moitié de ton temps s'est enfuie, hâte-toi

Sinon, ce que tu cherches en ces eaux pourrira...

Ce n'étaient franchement pas rassurant comme message.

Des bâtisses rudimentaires de pierre brute, aux murs parsemés d'algues, apparurent soudain de tous côtés dans la pénombre, accompagnant une impression de vie que le garçon attribua à son Haki qui lui disait que la zone était habitée. Par endroits, derrière les fenêtres sombres, Harry apercevait des visages... des êtres à la peau grise et aux longs cheveux hirsutes d'une couleur vert sombre. Leurs yeux étaient jaunes, tout comme leurs dents cassées. Ils portaient autour du cou de grosses cordes fabriquées avec des cailloux. Ils lancèrent à Harry des regards mauvais en le voyant passer et un ou deux d'entre eux sortirent de leurs repères pour l'observer de plus près, une lance à la main, leurs puissantes queues de poisson argentées battant l'eau avec force.

Des selkies, d'après son oncle.

Le D. les salua de la tête avant de continuer sa nage vers le centre du village, voyant les abris de pierre devenant de plus en plus nombreux et plus luxueux, avec certains permettant d'avoir un petit jardin aquatique. Il rit presque en voyant qu'un des selkie s'était permis d'apprivoiser un Strangulot, puisqu'il en vit un attaché devant une porte à un piquet. Cela devait être leurs chiens de garde. Les êtres de l'eau sortaient de tous les côtés, à présent, se rappelant des quelques visites faites auparavant par l'adolescent, échangeant des commentaires sur son passage.

Il avait craint un instant de s'être perdu dans le dédale des ruelles aquatiques quand il arriva enfin sur la place centrale. Et pour une fois, il y avait foule, c'était franchement perturbant. Sans parler du chœur composé d'êtres de l'eau qui chantait au milieu de la place, invitant les champions à s'approcher, on avait des curieux qui observaient le spectacle. Derrière le chœur, grossièrement taillée dans un bloc de rocher, s'élevait une gigantesque statue qui représentait une de ces créatures. Quatre personnes étaient solidement attachées à la queue de poisson de la statue.

Le cœur de Harry rata un battement. Luna était parmi eux, ligotée entre deux filles de l'école qu'il avait vaguement vue dans les couloirs. Une demoiselle au trait assez asiatique et une brunette à la peau claire. A l'autre bout, on avait une fillette aux longs cheveux d'argents qui devait être de la famille de Delacour.

Toutes les quatre semblaient plongées dans un sommeil profond. Leurs têtes ballottaient sur leurs épaules et de minces filets de bulles s'échappaient régulièrement d'entre leurs lèvres.

Harry se précipita vers les prisonniers. Il s'attendait à voir les êtres de l'eau foncer sur lui en brandissant leurs lances, mais ils ne firent pas un geste. Les prisonniers étaient attachés avec de grosses cordes, solides et visqueuses, constituées d'herbes aquatiques entremêlées. Le garçon caressa une joue de Luna, prit son pouls et soupira. Elle semblait aller bien.

Il se tourna vers celui qu'il avait découvert comme le chef des selkies (pas bien difficile, il avait le plus de bijoux et la plus belle des lances) et montra la fillette du pouce avant de croiser les bras devant lui, essayant de faire comprendre que Fleur ne viendrait pas la chercher.

- Ce n'est pas ton otage, les autres, tu les laisses, lui dit le Selkie.

Ils n'allaient pas chipoter parce qu'il ramenait deux otages au lieu d'un seul ! Ils n'allaient pas laisser une gamine comme ça au fond de l'eau ! Il continua d'essayer de faire comprendre son point de vue aux selkies quand quelques-uns pointèrent le doigt au-dessus de lui l'air surexcité. Harry leva les yeux et vit Cedric qui nageait vers eux. Il avait autour de la tête une énorme bulle qui élargissait étrangement son visage en déformant ses traits.

- Me suis perdu !

Aucun son n'était sorti de sa bouche, mais Harry avait lu sur ses lèvres (merci maman de lui avoir appris la compétence dernièrement et heureusement que le message était simple). Cedric avait l'air paniqué.

- Krum arrive !

Bon, c'était déjà ça.

Il regarda Cedric sortir un couteau de sa poche, trancher la corde qui retenait la fille asiatique prisonnière, puis l'emmener et disparaître dans l'obscurité du lac. Le D. se tourna de nouveau vers les selkies, les poings sur les hanches.

- Non, lui dit le chef avec amusement.

Harry se pinça le nez. Il perdait du temps, alors qu'il aurait déjà pu faire une bonne partie du chemin avec Luna et la fillette. Il avait une heure trente pour remonter à la surface avec la Branchiflore, il ne voulait pas en abuser. Il nagea pour libérer Luna des cordes et la tenant par la taille pour qu'elle ne dérive pas, Harry retourna négocier pour la fillette auprès des selkies.

Brusquement, les êtres de l'eau se mirent à pousser des cris perçants. Le Gryffondor se retourna et vit une créature monstrueuse foncer droit sur eux : elle avait un corps humain vêtu d'un maillot de bain et une tête de requin... C'était Krum. Apparemment, il avait essayé de se métamorphoser mais n'avait pas très bien réussi.

L'homme-requin nagea droit sur l'inconnue (peut-être sa partenaire au bal) et commença à ronger la corde qui l'attachait à la statue. Mais les nouvelles dents de Krum n'étaient pas très pratiques pour mordre quelque chose de plus petit qu'un dauphin et Harry se demanda s'il n'allait pas finir par couper la pauvre nana. Il nagea vers le duo et coupa la corde d'un geste rendu difficile par l'eau. Le bulgare eut un mouvement de tête pour le remercier, saisit la fille et remonta rapidement en direction de la surface.

Bon, tous les champions étaient passés.

« Quarante-cinq minutes, » annonça Neville.

Deux coups pour dire qu'il l'avait entendu et Harry nagea vers la fillette, brandissant son couteau d'un geste menaçant en montrant les dents quand on essaya de lui couper la route. Il se doutait qu'on ne ferait pas une bourde pareille de laisser l'enfant mourir ici, mais il n'allait pas repartir alors qu'elle pourrait être déjà au chaud.

On dut sentir qu'il n'avait pas envie de rire et qu'il n'hésiterait pas à attaquer, car les habitants des profondeurs s'écartèrent, le laissant arriver à la fillette. L'adolescent coupa les cordes, prit les deux filles dans ses bras et se propulsa sur ses jambes palmées.

Il était entravé dans sa remontée, puisqu'il ne pouvait utiliser que ses jambes, ses bras sous les aisselles des filles, mais il était hors de question qu'il ralentisse, battant des pieds aussi vite que possible pour rattraper son retard et retrouver la surface. Il était peut-être habitué au poids de Luna, mais dans l'eau, c'était une toute autre histoire, avec les vêtements alourdis, sans parler de la gamine. Nager juste avec ses pieds, c'était une sacrée expérience. Et l'obscurité ambiante, tout juste brisée par la loupiote de lumière qui l'avait accompagnée dans sa nage, c'était assez dépressif.

Il jeta un regard noir aux selkies qui nageaient avec aisance en l'accompagnant vers la surface, alors que ses jambes devenaient lourdes et que ses bras hurlaient au meurtre. Vint enfin la douleur qui lui disait que ses branchies étaient en train de disparaître. Il avait les plus grandes des difficultés à respirer. Le flux de l'eau qui coulait dans sa bouche lui semblait de plus en plus perceptible... Mais l'obscurité se dissipait nettement... Il voyait même la lumière du jour au-dessus de lui...

Enfin.

Il n'aurait peut-être pas besoin de passer au plan B.

Il transféra la gamine pour l'attraper par le col avec le même bras qui tenait Luna, se libérant une main pour s'aider dans la remontée avant que ses poumons ne causent sa mort. Il recracha l'eau de son mieux et garda la bouche fermée pour que le liquide ne descende pas dans ses poumons et le noie.

Une ampoule s'alluma dans sa tête.

Depuis tout petit, sa mère lui avait appris à utiliser ses dons pour se défendre, notamment repousser un adversaire. Certes, toujours avec ses mains, mais cela ne coûtait rien d'essayer…

L'adolescent ferma les yeux pour se concentrer, accumulant son énergie dans ses pieds comme il l'avait appris pour ses mains. Et il relâcha le tout.

Dans une tempête de bulle, le trio se retrouva expulsé au-delà des quelques mètres qui le séparaient de la surface, lui faisant percer l'eau de la tête.

De l'air ! Pur ! Agressif ! Mais tellement le bienvenu après l'agression qu'avait subie ses poumons sous l'eau.

Il en inspira avidement une longue bouffée, comme si c'était la première fois de sa vie qu'il respirait vraiment puis, hors d'haleine, il hissa Luna et la fillette à la surface. Tout autour de lui, des têtes aux cheveux verts émergèrent à leur tour mais, cette fois, les êtres de l'eau lui souriaient. Il leur adressa un grognement de mauvaise humeur en réponse. Il serait remonté bien avant s'ils ne s'étaient pas interposés.

Un grand tumulte s'élevait des tribunes. Les spectateurs s'étaient levés, ils criaient, hurlaient, comme s'ils avaient peur que Luna et la fillette soient mortes. Ils avaient tort : toutes deux venaient d'ouvrir les yeux. La petite fille, apeurée, avait l'air de se demander ce qu'elle faisait là, alors que Luna adressait un regard rêveur autour d'elle, puis un sourire à son petit-copain.

- Une baignade avec les selkies, c'est si romantique.

- Damare, Lovegood. Déjà que j'ai ramené la gamine parce que je savais pas combien de temps il faudrait attendre avant qu'on ne se décide à venir la chercher…

Luna passa ses bras autour du cou de Harry et l'embrassa sur la joue.

- Quel héros tu fais. Ta mère serait si fière de toi.

- Ouais, ben, tu m'excuseras, pendant que tu roupillais sous le lac, je me suis tapé un aller-retour pour te ramener et je suis mort.

- Je vais l'aider à nager, mon héros au grand cœur.

Ils ramenèrent la fillette vers la rive où les juges les attendaient. Une vingtaine d'êtres de l'eau les accompagnaient comme une garde d'honneur en chantant d'une voix criarde leurs horribles chansons.

Harry vit Madame Pomfresh s'affairer autour de Krum et Cedric, avec les otages, tous les quatre enveloppés dans d'épaisses couvertures. Dumbledore et Ludo Verpey, debouts côte à côte, souriaient à Harry et à Luna qui se rapprochaient de la rive. Le D. envoya toute sa haine au duo souriant.

Pendant ce temps, Madame Maxime essayait de retenir Fleur, prise d'une véritable crise de nerfs, qui se débattait comme une diablesse pour retourner dans l'eau.

- Gabrielle ! Gabrielle ! Elle est vivante ? Elle est blessée ? Enfin, c'est insensé, lâchez-moi !

- Luna, tu peux… marmonna le jeune Portgas.

- Elle va bien ! cria Luna à l'adresse de la française à la place de son petit-ami.

Ils ne purent rien dire de plus parce que Thatch arriva en pataugeant dans l'eau, les hissa tous les trois dans ses bras et les ramena sur la rive, jugeant qu'ils mettaient trop de temps à revenir. Pour le coup, Dumbledore et Verpey se retrouvaient les bras ballants à ne pas pouvoir aider par la faute du roux. Fleur, qui avait réussi à se dégager de Madame Maxime, se précipita sur sa sœur pour la serrer dans ses bras.

- C'est à cause des Strangulots... Ces bestioles sont insensées... Elles m'ont attaquée... Oh, Gabrielle, j'ai cru que... J'ai cru...

- Viens ici, toi, dit la voix de Madame Pomfresh.

Elle prit Harry par le bras et l'amena auprès des autres, embarquant Luna au passage qu'il tenait fermement. Elle les enveloppa alors dans une couverture en serrant si fort qu'il eut l'impression de se retrouver dans une camisole de force, puis elle les obligea à avaler une potion incroyablement pimentée qui lui fit sortir de la vapeur par les oreilles.

Le garçon ouvrit sa combinaison et sortit le miroir qui affichait le visage soulagé de Neville.

- J'ai la blondasse, tout est bon. Par contre, je retourne à la tour, et je me réveille pas jusqu'aux vacances, grommela le brun à son ami.

« Tu es désespérant, Portgas, » lui dit clairement la voix de Drago.

On entendit Hermione rouspéter quelque part à proximité, mais Neville roula des yeux.

« On vient te chercher, reste au chaud avec Luna. Au passage, le sort de McGonagall a tenu ? »

Harry souleva légèrement sa goutte, heureux de sentir la chaleur en sortir.

- Il a tenu, l'héliopathe ne viendra pas nous voir en panique en croyant qu'il s'est passé quelque chose ! assura Luna.

« Parfait ! Je coupe le miroir, on se voit dans quelques instants. »

Et le visage de Neville disparut du reflet.

- /Je peux dormir sur ton épaule ?/ demanda Harry en baillant.

- Je parle pas encore japonais, mais tu m'as l'air épuisé, lui répondit Luna en lui caressant les cheveux.

Elle ne comprenait peut-être pas la langue, mais elle avait dû saisir ce qu'il voulait parce qu'elle arrangea leur position pour que son petit-copain puisse s'appuyer contre son épaule pour s'assoupir, donnant une simple pichenette au scarabée qui grimpait le long de leur couverture, l'envoyant au loin.(Note de la Bêta : ALLER LUNA ! Envoyons le scarabée au loin !)

Elle regarda avec curiosité ce qu'il se passait, notant que Karkaroff les observait. C'était le seul juge qui n'avait pas quitté la table. Le seul juge qui n'ait manifesté aucun signe de joie ou de soulagement en voyant que Harry, Luna et la sœur de Fleur étaient sortis du lac sains et saufs.

Elle lui adressa un sympathique salut de la main avant de rapporter son attention sur le D. qui dormait sur son épaule. Thatch vint voir comment cela se passait et eut un sourire attendri en voyant son neveu ainsi contre sa belle. Son sourire vacilla en se rappelant d'un autre couple, blond et brun, qui se retrouvait souvent dans une position semblable.

Marco avait tellement manqué. Tout autant qu'il manquait à tout le monde. Même Harry, qui ne le connaissait pourtant que de par les récits, s'accrochait à son fantôme. Jusqu'à quand ? Bonne question. Peut-être qu'un jour, il en aurait marre et dirait à sa mère de laisser tomber.

Il tourna la tête pour regarder Dumbledore, accroupi sur le rivage, en grande conversation avec ce qui paraissait être le chef des selkies. Le directeur émettait les mêmes cris perçants que les êtres de l'eau lorsqu'ils s'exprimaient à l'air libre. Enfin, il se releva, se tourna vers les autres juges et dit :

- Je demande une réunion du jury avant de donner les notes.

Les juges se rassemblèrent aussitôt, à l'écart des oreilles indiscrètes. Entre-temps, Madame Pomfresh alla chercher Fleur et sa sœur. Fleur avait de nombreuses écorchures au visage et aux bras, et sa robe était déchirée, mais elle ne semblait pas s'en soucier et refusa de laisser Madame Pomfresh lui administrer des soins.

- Occupez-vous plutôt de Gabrielle, lui dit-elle, puis, se tournant vers Harry, la respiration haletante, elle ajouta : Tu l'as sauvée. Et pourtant, ce n'était pas elle que tu devais délivrer.

- Il dort, souffla Luna en portant un doigt à ses lèvres.

- Il voulait certainement éviter de laisser une enfant en bas âge trop longtemps sous l'eau, expliqua Thatch en se redressant. L'expérience aurait pu être traumatisante.

- Oh.

La française hésita, notamment devant la farouche possessivité de Luna envers Harry, avant que la vélane ne lui pose une main sur le poignet.

- Prends soin de lui, c'est un garçon bien.

- C'est pour ça que je sors avec lui justement.

La voix magiquement amplifiée de Ludo Verpey résonna derrière eux et les fit sursauter. Dans les tribunes, la foule se tut aussitôt. Harry se redressa, réveillé par le bruit, les sourcils froncés alors qu'il continuait à dégouliner d'eau.

- Mesdames et messieurs, nous venons de prendre une décision. La sirène Murcus, chef des êtres de l'eau (-Ce sont des selkies, espèce d'imbécile ! rouspéta Thatch), nous a fait le compte rendu détaillé de ce qui s'est passé au fond du lac et, en conséquence, voici les notes, sur cinquante, que nous avons décidé d'accorder à chacun des champions : Miss Fleur Delacour, bien qu'elle ait fait un excellent usage du sortilège de Têtenbulle, a été attaquée par des Strangulots en approchant du but et n'a pas réussi à délivrer sa prisonnière. Nous lui accordons vingt-cinq points.

Des applaudissements s'élevèrent dans les tribunes.

- C'est insensé, je méritais zéro, dit Fleur d'une voix rauque en hochant sa tête aux cheveux magnifiques.

Harry lui jeta un regard, se demandant ce qu'elle foutait devant son nez.

- Mr Cedric Diggory, qui a également fait usage du sortilège de Têtenbulle, a été le premier à revenir avec sa prisonnière, bien qu'il ait dépassé d'une minute le temps imparti.

Un tonnerre d'acclamations retentit dans les rangs des Poufsouffle et Harry vit l'asiatique lancer à Cedric un regard brillant.

- Nous lui accordons par conséquent quarante-sept points.

Harry se gratta le nez, se foutant des points, voulant juste qu'on le relâche pour rejoindre son dortoir. Pas qu'il n'apprécie pas la compagnie de Luna, mais il voulait se réchauffer sérieusement et prendre des vêtements secs.

- Mr Viktor Krum, reprit Ludo, a eu recours à une forme incomplète de métamorphose, qui s'est quand même révélée efficace puisqu'il a été le deuxième à ramener sa prisonnière. Nous lui accordons quarante points.

L'air très supérieur, Karkaroff applaudit de toutes ses forces.

- Mr Harry Potter…

Harry se leva d'un bond, mais, heureusement, ce fut Percy, membre du jury, qui rappela à l'ordre le blond.

- Mr Portgas… se rattrapa l'homme alors que Pomfresh essayait de faire se rasseoir Harry, a utilisé d'une manière très judicieuse les propriétés de la Branchiflore, sans compter qu'il était clairement le plus préparer, avec un système de communication avec la surface qui lui permettait de garder à l'oreille ce qu'il se passait. Il est, malheureusement, revenu le dernier et bien après la limite de temps. Toutefois, la sirène Murcus nous a informés que Mr Portgas a été le premier à arriver auprès des prisonniers et que son retard est dû à la détermination qu'il a manifestée à vouloir ramener la jeune sœur de mademoiselle Delacour, et ce, en plus de son propre otage, étant apparemment au courant que la championne française ne pourrait pas la secourir.

- C'est pas de ma faute si vous êtes tellement cons que vous avez besoin d'impliquer des enfants dans vos délires d'idiots, marmonna Harry que personne n'entendit, sauf les champions et leur otage ainsi que Thatch.

- La plupart des juges (Verpey lança alors à Karkaroff un coup d'œil féroce) pensent que cette attitude démontre une grande force morale et aurait mérité la note maximum. Il obtient cependant quarante-six points.

- On est à égalité, Portgas, lui signala Cedric en se penchant vers l'avant.

- M'en fou de mon classement, j'ai survécu à l'épreuve, point, grommela le D.

Fleur, elle aussi, applaudissait avec vigueur.

- La troisième et dernière tâche se déroulera le vingt-quatre juin au coucher du soleil, reprit Verpey. Les champions seront informés de la nature de cette tâche un mois exactement avant sa date. Merci à tous du soutien que vous avez manifesté aux champions.

C'était enfin fini.

Harry se leva avec l'aide de son oncle alors que Madame Pomfresh rassemblait les champions et les prisonniers pour les ramener au château et leur donner des vêtements secs.

C'était terminé, il avait passé l'épreuve.

Il en avait presque fini. Il pouvait respirer. Il avait jusqu'en juin pour se faire de nouveau des cheveux-blancs.

- Faut que je demande au professeur Chourave combien je lui dois pour toutes les Branchiflores qu'elle m'a filées, marmonna Harry.

- Tu la payeras une fois que tu auras dormi, lui dit Luna.

Ouais. Un lit serait une bonne idée.

Ou un bon bain chaud.

Il avait oublié à quel point faire de la plongée était éreintant. Au moins, il se serait entraîné pour la sortie estivale annuelle.

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Lorsqu'arriva le mois de mars, le temps devint plus sec mais des vents implacables leur écorchaient le visage et les mains chaque fois qu'ils sortaient dans le parc. Le courrier était retardé en raison des bourrasques qui détournaient les hiboux de leurs itinéraires. Haiiro, que Harry avait envoyée à Sirius pour lui indiquer la date du prochain week-end à Pré-au-Lard, revint le vendredi matin, la moitié de ses plumes retournées. Harry avait à peine détaché de sa patte la réponse de Sirius qu'elle s'envola à nouveau en lui jetant un regard froid et hautain, comme pour le mettre au défi de le renvoyer dehors par ce temps.

La lettre de Sirius était presque aussi brève que la précédente.

Trouve-toi devant la clôture, au bout de la route de Pré-au-Lard (après Derviche et Bang) samedi après-midi à deux heures. Apporte autant de provisions que tu le pourras.

Il ne pouvait pas se cacher dans la Cabane Hurlante comme il faisait jusqu'à présent ? Pourquoi prenait-il le risque de sortir ?

Harry replia la lettre et réfléchit. Si Sirius se faisait chopper, il demanderait à le voir juste pour lui mettre une droite dans la figure. Pourquoi est-ce qu'il prenait tous ces risques ?

- Yuki est là, lui annonça Hermione, le tirant de ses pensées.

Le D. leva le nez pour voir la chouette blanche, sérieusement ébouriffée, arriver à la table avec juste une lettre au lieu du paquet habituel. Il prit le courrier et en reconnaissant l'écriture de sa mère, il réalisa une chose importante.

Pas une seule fois, il s'était fait du souci pour elle, depuis le début de l'année. Etait-ce parce qu'il était tellement inquiet pour sa pomme ? Ou alors parce qu'il s'était fait une raison et avait enfin compris que rien sur ce monde ne pouvait tuer la femme qui l'avait élevé ? Il déplia le courrier et fronça les sourcils. Le message était encore plus court que celui de Sirius. Elle lui demandait de faire profil bas, parce que ça allait barder… et de refuser toute entrevue avec quiconque sans sa présence.

- Je vais avoir des ennuis, annonça le jeune en se levant.

- Comment ça ? s'inquiéta Neville alors qu'il suivait le mouvement avec Hermione.

Pour toute réponse, le D. leur montra le courrier que sa mère lui avait envoyé.

Il eut la réponse de ce qu'il se passait avant le dernier cours de l'après-midi — cours commun de potions.

Drago était à l'écart, en compagnie de Nott, Greengrass et Zabini, alors que Parkinson avait sa petite cour en la présence de Crabbe et Goyle, et de sa bande de filles, gardant clairement l'entrée du cachot.

- Non seulement, tu t'inscris au tournoi malgré l'interdiction de Dumbledore, mais en plus tu désertes ! Ca va, tu veux pas qu'on te nomme ministre de la magie, aussi ! attaqua la demoiselle.

- Oi, le pékinois, quand tu auras décidé d'être plus claire et surtout, de bien te renseigner pour tes accusations, tu auras un minimum mon attention, maintenant, boucle-la.

- Ah ouais ! Tu te prends pour qui, Saint Potter ?! Tu éradiques soi-disant le Seigneur des Ténèbres et après tu veux qu'on se plie en quatre pour toi !

Harry se pinça le nez pour s'encourager à mi-voix de ne pas craquer. Hermione adressa un regard interrogateur à Drago qui lui tendit un journal pour toute réponse.

HARRY POTTER QUITTE POUDLARD

- Je crois que les tentatives pour te transférer ailleurs ont fuités, annonça la fille en parcourant l'article. Skeeter invite le bon peuple anglais de s'indigner devant cet abandon de leur héro national qui cherche à se faire accepter dans une autre école. « Comportement violent »…

- C'est pas nouveau, marmonna Harry.

- « Mauvais élève, parmi les derniers de la promotion ».

- Si elle veut.

- « Incapable de parler correctement en anglais ».

- Oublions juste que je suis bilingue et que je baragouine en français grâce à toi.

- « Vulgaire et caractériel ».

- Amen.

Hermione releva le nez et donna le journal à Harry.

- Même si tu es violent, vulgaire et caractériel…

- Rassure-toi, je n'ai pas l'intention de changer.

- Sauvez-moi de ces stupides Gryffondor, marmonna Drago en se pinçant le nez.

- … Skeeter a néanmoins compris que si tu veux changer d'école, c'est en grande partie à cause de Dumbledore.

- C'est déjà ça.

Le jeune Portgas leva un bras vers l'arrière, interceptant la main de Ronald qui voulait le prendre par l'épaule.

- Nanda ? demanda le D. en se tournant vers le roux.

- Tu comptes te barrer ? T'es le Survivant et tu comptes partir de Poudlard qui est juste la meilleure école du monde ?!

- Si on avait pu, je serais pas ici à la base, Weasley alors, t'excite pas trop. Et de ce que j'ai lu, honnêtement, j'aurai bien aimé commencer à Uagadu en Afrique. Sans compter qu'ils apprennent à maîtriser leur magie sans l'usage de baguette, chose qui apparemment demande de la puissance et de la discipline, presque la majorité des élèves de notre âge sont animagi là-bas.

Harry enfonça son doigt dans la poitrine du roux, lui ramenant les pieds sur terre.

- Un troll s'est baladé dans les couloirs durant notre première année et Quirrel avait un mage noir de l'autre côté de la tête. Pourquoi ? Parce que Dumby a tendu un piège à Voldy en plein cœur d'une école ! Tu trouves ça normal ? On était quatre premières années, et on a réussi à passer les épreuves qui devaient protéger la Pierre Philosophale de cet homme. Tu trouves ça logique ? Je dois rappeler à tout le monde ce qu'il s'est passé en seconde année ? Vous avez vu des aurors ? Une enquête ? Quoique ce soit ? Moi, que dalle. Par contre, je sais qu'on a fait chier le professeur Newgate avec les cours de Self-Défense qu'il m'a donnés parce qu'on croyait qu'il voulait me changer en loup. Non mais réfléchis ! Tu trouves ça logique ?! Tu enfermes plus de trois cent enfants dans une école où un monstre fait joujou dans les couloirs, et tout le monde reste sur son cul à laisser faire ! Et c'est bien plus tard qu'en reliant des points, on réalise que c'était un foutu basilic qui se baladait dehors et que c'est un putain de miracle qu'il n'y ait pas eu de mort. Et comment on le découvre ? Grâce à un devoir de Soins aux Créatures Magiques ! Le monstre est toujours là, quelque part, parce qu'il n'a pas été arrêté. Puisqu'on a plus d'attaque, il doit être coincé ou rendormi. Pourtant, il y a déjà eu un mort il y a cinquante ans ! Demande à Mimi Geignarde comment elle est morte, tu serais surpris de la réponse !

Le D. ne laissa pas le roux reculer quand il chercha à se dégager de son camarade de classe furieux. Harry voulait leur ouvrir les yeux, qu'ils réalisent tous que c'était logique qu'il veuille partir.

- Tu veux qu'on remette sur le tapis la véritable identité de Croûtard, ou alors, simplement discuter du danger constant qu'on a tous subi à cause des Détraqueurs ?! Envoyons les pires monstres de la création dans une école, sans leur laisser le moyen de s'en protéger ! C'est marrant ! C'est pas parce que ta vie est un conte de fée où la seule menace vient d'extra-terrestre, dont l'unique méthode pour s'en protéger revient à enculer des dauphins, que c'est le cas pour tout le monde ! Ce n'est pas toi qui t'es retrouvé impliqué dans un Tournois fait pour des sorciers plus matures ! Alors, oui, je veux partir !

Harry repoussa Ronald et arrangea son sac sur son épaule.

- Je veux partir parce que j'ai assez donné comme ça. Parce que j'ai jamais été aussi en danger de toute ma vie depuis que j'ai mis les pieds dans cette école. Je sais pas pour toi, mais perso, j'en ai marre de devoir me demander à chaque rentrée scolaire si je pourrais revoir ma mère un jour. J'ai eu de la chance de m'en sortir jusqu'à présent, mais la roue tourne et je sais que je payerais ça un jour ou l'autre.

- Quand vous aurez fini, Portgas, vous saurez que vous êtes attendu chez le Directeur, annonça la voix sarcastique de Rogue.

Harry cligna des yeux pour remarquer qu'il n'y avait plus que lui et Ronald dans le couloir, et que Rogue se tenait dans l'embrasure de la porte.

- Désolé professeur, s'excusa le D. en se glissant dans l'espace entre l'homme et le mur pour entrer.

- Ma salle de classe n'est pas le bureau directorial, Portgas.

- Si le directeur veut discuter de mon transfert, qu'il s'adresse à ma mère.

Et avec un air buté, le garçon alla s'asseoir à sa place entre Hermione et Neville, avant de sortir ses affaires. Weasley resta avec la bouche grande ouverte devant la désinvolture de son camarade de classe, avant de se faire rappeler à l'ordre par cinq points en moins.

Pour le coup, les scarabées de la potion d'Aiguise-Méninge qu'ils devaient faire en prirent pour leur pomme. Très sévèrement. Qu'est-ce que ça pouvait leur foutre qu'il veuille partir de Poudlard ? Sa scolarité n'était pas l'affaire du pays entier ! Il coupa ses racines de gingembres avec tant de colère qu'il manqua d'y laisser ses doigts.

- Portgas. Sortez un instant, exigea Rogue qui passait dans les rangs.

- Gomen, marmonna le jeune en se levant.

Il quitta la pièce et referma délicatement la porte derrière lui. Il s'adossa au mur et commença ses exercices de respiration et méditation pour contrôler sa colère. Il n'adressa même pas un regard à Karkaroff quand il vint frapper à la porte avant d'entrer. L'adolescent resta contre le mur le temps de retrouver son calme, avant de toquer à son tour. Il passa le seuil quand on l'y invita. Il referma le battant sur lui, marcha jusqu'au bureau et s'inclina devant Rogue qui s'y était assis.

- Je m'attendais presque à vous entendre hurler de rage. Vous n'êtes pas aussi irrattrapable qu'on pourrait le penser. Retournez vous asseoir.

Sans un mot, Harry retourna à sa place et à la préparation de sa potion.

Il remarqua néanmoins que Karkaroff faisait le piquet près du tableau noir, avec l'intention très nette d'empêcher Rogue de filer à la fin de la classe. Cela se voyait dans ses yeux. Le D. regarda Hermione et Neville qui eurent une mimique pour dire qu'ils ne savaient rien, mais ils se remirent au travail.

Ils rangèrent leurs affaires à la fin de la classe, le directeur de Durmstrang toujours dans son coin. En remontant l'allée, le groupe remarqua que Drago était à moitié caché derrière son chaudron, épongeant apparemment de la bile de tatou qu'il avait fait tomber. Il porta un doigt à ses lèvres pour leur faire comprendre de ne pas le vendre et le groupe d'amis échangea un regard et sortit de la pièce pour aller attendre dans le hall.

Un peu plus tard, un Karkaroff furieux passa devant eux, suivi bientôt de Drago étrangement pâle.

- Il voulait parler de la marque au professeur Rogue, leur apprit le Serpentard. Elle redevient nette.

- Donc, Face de Craie est sur le chemin du retour ? supposa Neville.

- Si c'est le cas, ils devront trouver quelqu'un d'autre que moi pour faire le sale boulot, j'en ai assez de cette affaire, grommela Harry en croisant des bras. Je suis pas une arme, ni un agneau sacrificiel sur le confort et la santé des sorciers anglais. Voldy me veut ? Ok, mais il a intérêt à avoir de bonnes réponses pour moi. Je n'ai pas l'intention de le traquer ou quoique ce soit. Qu'il vienne à moi. Il l'a déjà fait une fois.

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C'était très astucieux, Remus devait l'admettre.

Généralement, le sort de confusion était lancé sur quelqu'un, ce qui le rendait malheureusement facilement détectable. Cependant, appliqué sur des lunettes ou une carte de visite, c'était plus discret et on n'y pensait pas forcément. On oubliait le nom inscrit sur le papier parce qu'il apparaissait banal et sans intérêt, et en regardant les lunettes, les gens voyaient le visage derrière commun et l'oubliaient rapidement. Rien d'assez troublant pour élever l'attention, tout dans la discrétion.

Ace avait beau ne pas avoir d'autres talents magiques en dehors du feu, elle avait des idées assez bonnes.

Le loup-garou arrangea sa cravate en se regardant dans le reflet d'une vitre et se détourna en entendant que le directeur de la Gazette du Sorcier allait le recevoir.

Finalement, il commençait à aimer son travail.

Le loup-garou passa la porte du bureau, la laissant juste assez ouverte pour donner à la petite secrétaire du patron la tentation d'espionner ce qui serait dit. Les ragots iraient de bons trains avec ça. Et ça marcherait parfaitement dans le sens des Portgas.

- Je suis un homme occupé, allez droit au but, demanda le patron derrière son bureau.

- Je serais bref, assura Remus en déposant une enveloppe devant le l'homme. Je viens de la part de Miss Portgas. Pour un dernier avertissement. Dans cette enveloppe, vous trouverez une annonce concernant un nouveau dépôt de plainte contre Rita Skeeter. Miss Portgas veut des résultats immédiats. Rétractation sur l'article injurieux envers son fils paru récemment, et des excuses concernant la violation de la vie privée de Mr Portgas. Sans ça, c'est contre les journaux qui laisse cette femme publier ces horreurs, qu'elle portera plainte. Donc vous.

- Vous ne connaissez rien au fonctionnement de la presse, on est libre d'écrire ce que l'on veut et ce que les anglais veulent savoir.

- Sauf quand il s'agit de pourrir la vie d'un adolescent de quatorze ans. Continuez ainsi, et vous reverrez ma patronne au tribunal. La Gazette du Sorcier est le seul journal officiel anglais, pourtant, il se vend de moins en moins.

Une main dans le dos, l'autre sur le bureau, Remus lui parla d'une chose qu'il commençait par contre à bien connaître :

- Votre entreprise est à la limite du déficit, vous ne pouvez pas vous permettre de passer de nouveau au tribunal, parce que votre maigre recette partira dans des frais d'avocats, en dépit de tout le soutien que vous apporte le Ministère. Vous savez pourquoi ? Parce que les Portgas sont doués quand il s'agit de toucher la conscience des gens, les faire se sentir biens et justes, par un acte aussi dérisoire que leur accorder une victoire en procès. Clairement, si vous continuez ainsi, vous devrez vous séparer de journalistes brillants qui, je suis certain, n'auront pas peur d'envoyer des papiers bien crades au sujet de vos méthodes au Chicaneur, ou de mettre en place un journal alternatif sur lequel vous n'aurez aucun pouvoir.

- Ce sont des menaces ?

- Non, un avertissement. Gardez Skeeter en laisse, ou assumez les conséquences. Vous saurez que ma patronne est une grande adepte de la Loi du Talion. Je vous laisse méditer.

Et sans un mot, Remus quitta la pièce, trouvant la secrétaire terminant de se rasseoir derrière son bureau.

Parfait.

Le loup-garou salua la femme de la tête avec un sourire et continua sa route en sortant son téléphone portable.

- Ace ? Je viens de finir.

« Alors ? » demanda la femme qui devait marcher au vu du bruit autour d'elle.

- C'est bien la première fois où je cherche à faire le méchant pour une bonne cause, sans me donner de fausses excuses.

« Ravie de t'avoir fait découvrir comment on mord les gens. »

- C'est un comble pour quelqu'un comme moi.

Le rire de la brune le fit sourire alors qu'il arrivait dans le hall du journal.

- Je vais à Pré-au-Lard pour découvrir ce que manigance Patmol.

« Envoie mes amitiés à la bande et dit au chaton que je serais là demain matin au plus tard avec l'avocat, s'il te plaît. »

- Bien patronne.

Remus pivota sur lui-même en raccrochant, transplanant à Pré-au-Lard.

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Cette visite à Sirius ne leur avait pas apporté grand-chose de plus, outre la confirmation que les choses ne tournaient pas ronds dans le pays en ce moment, avec notamment Bertha ou Croupton. Cela avait ravivé la vieille blessure de Neville qui connaissait très bien le nom de ceux qui s'en étaient pris à ses parents. Le fils de Croupton était l'un d'eux. Mais l'idée d'être condamné à la prison par son propre père faisait froid dans le dos.

Harry n'en parla à personne, mais cela lui rappelait une confidence que lui avait faite sa mère durant l'été. L'homme qui se disait son grand-père s'était battu pour que son exécution ait lieu.

Ça foutait la trouille de voir ainsi des familles se déchirer pour de stupides idéologies ou des ambitions. Tout comme Thatch s'était fait tuer à la base par un homme de son équipage qu'il avait considéré comme un frère.

- Ne, ji-chan… ça existe des gens qui ne craignent pas les Détraqueurs ? marmonna Harry en levant le nez de sa bande dessinée alors qu'il squattait le bureau de son oncle qui préparait le prochain cours.

- Oui, ça existe. Faut bien fouiller, mais c'est trouvable, pourquoi ?

- Je sais pas, mais… j'ai un étrange sentiment.

Thatch posa son stylo et regarda son neveu avec attention.

- Quel genre ?

- Quelque chose me dit que ce qu'il se passe aujourd'hui a une partie de sa réponse à Azkaban.

Le garçon secoua la tête en agitant la main.

- Oublie, c'est stupide.

- Azkaban est un nid à merde, comme toutes les prisons politiques. On trouvera peut-être quelque chose sur ton implication au tournoi, mais pas que. Ce n'est pas stupide, disons que si on n'a pas de direction, on va se retrouver à fouiller à l'aveuglette.

- Tu as raison.

Le garçon montra du menton les notes de cours.

- C'est pour nous ?

- Et pas qu'un peu, kabu ! Au prochain cours, on travaille sur les niffleurs !