Bonjour, alors, oui, le chapitre est à l'avance, mais c'est pour une bonne raison et surtout, une bonne cause. A défaut de pouvoir aider ou agir directement, je voulais faire quelque chose pour aider une lectrice qui traverse une période très difficile, et dans ma tête de femme des cavernes, je me suis dite que sortir un chapitre un peu plus vite pour lui offrir un brin de réconfort était le mieux que j'avais en magasin. Je ne la nommerais pas, elle se reconnaîtra, et j'espère qu'elle sait qu'elle a une oreille prête à l'écouter au besoin.

Point suivant, je vous remercie tous pour vos commentaires, toujours un régal. Mais cette fois, je n'y répondrais pas. Et je ne ferais pas le traditionnel "Marco is dead/alive" parce que... bah, c'est dans le titre du chapitre. On règlera nos comptes au chapitre suivant, j'vous en fais la promesse.

Sachez aussi que la chanson de fin de chapitre, c'est Sleep du groupe Poet of the Fall.

Enfin, pour conclure, je veux remercier Wizpeppy, Shadow of Smahain et Kaëlla du discord de la Ligue des Chroniqueurs, ainsi que Arya39 et Misstyata pour les idées juste perfect qu'elles m'ont donné et que j'ai rajouté au dernier moment sur le chapitre.

Voilààà

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Voldemort détourna le regard et commença à examiner son propre corps. Il contempla ses mains, semblables à de grandes araignées blafardes, puis caressa de ses longs doigts blanchâtres sa poitrine, ses bras, son visage. Ses yeux rouges, aux pupilles verticales comme celles d'un chat, paraissaient encore plus brillants dans l'obscurité. Il tendit les mains devant lui, plia et déplia les doigts avec une expression de ravissement.

Ouais, ben, il devait revoir ses critères, parce qu'il était moche comme un pou. Quoique, après tout ce temps passé en tant que spectre, ça devait être déjà bien.

Aucun des deux n'accorda le moindre regard à Queudver qui se tortillait sur le sol, le bras ruisselant de sang, ni au serpent qui était revenu et sifflait en décrivant des cercles autour de Harry.

Le D. restait immobile, le cœur battant, attendant le bon moment pour se barrer. Il abandonnerait sa baguette, pas grave, ça pouvait se racheter. Sa priorité, c'était le Portoloin.

Voldemort glissa dans une poche de sa robe une de ses mains aux doigts d'une longueur surnaturelle et en sortit sa propre baguette magique. Il la caressa doucement, la leva et la pointa sur Peter qui fut soulevé du sol et projeté contre la pierre tombale à laquelle Harry était collé, faisant glisser très légèrement les liens découpés. Peter s'effondra par terre et resta là, recroquevillé, gémissant. Voldemort tourna alors ses yeux écarlates vers Harry et éclata d'un rire aigu, glacial, sans joie.

Du sang luisait sur la cape du Mangemort qui se redressa. Il avait enveloppé son moignon dans un pan d'étoffe.

- Maître... sanglota-t-il. Maître... vous aviez promis... vous aviez promis...

- Tends ton bras, dit Voldemort d'un ton nonchalant.

- Oh, Maître... Merci, Maître...

Il tendit son moignon sanglant, mais Voldemort éclata d'un nouveau rire.

- L'autre bras, Queudver.

- Maître, s'il vous plaît... s'il vous plaît...

Voldemort se pencha et saisit l'animagus par son autre bras. Il lui remonta la manche jusqu'au-dessus du coude et Harry vit que la Marque des Ténèbres, auparavant si peu visible et sombre, avait pris en netteté et une couleur rouge éclatante. Voldemort l'examina attentivement, sans prêter attention aux sanglots incontrôlables de Peter.

- Elle est de retour, dit-il à voix basse. Ils l'auront tous remarquée... Maintenant, nous allons voir... Nous allons savoir...

Il appuya son long index blanchâtre sur la marque que portait le bras de Queudver.

Aussitôt, Pettigrow poussa un long gémissement. Voldemort retira son doigt Harry vit alors que la marque était devenue d'un noir de jais. Avec une expression cruelle et satisfaite, le mage noir se redressa, rejeta la tête en arrière et scruta l'obscurité du cimetière.

- Combien auront le courage de revenir lorsqu'ils la sentiront ? murmura-t-il, ses yeux rouges flamboyant vers les étoiles. Et combien seront assez sots pour rester à l'écart ?

Il se mit à faire les cent pas devant Harry et Peter, son regard balayant l'étendue du cimetière. Au bout d'un long moment, il se tourna à nouveau vers le prisonnier et un sourire féroce déforma son visage de serpent. Chiotte, si ce fichu reptile voulait bien rester en place, il aurait une chance de courir vers le Portoloin, mais là, à s'intéresser un peu trop à lui, ce n'était pas possible.

- Harry Potter, tu te tiens sur les restes de mon père, dit-il d'une voix sifflante. C'était un Moldu et un imbécile... très semblable à ta chère mère. Mais tous deux ont eu leur utilité, n'est-ce pas ? Ta mère est morte pour te protéger quand tu étais enfant... et moi, j'ai tué mon père. Mais regarde comme il m'a été utile dans la mort...

Une nouvelle fois, Voldemort éclata de rire. Il recommença à faire les cent pas en jetant des regards tout autour du cimetière et le serpent continua de décrire des cercles dans l'herbe.

Harry aurait bien voulu lui cracher que d'une, son nom, c'était Portgas et de deux, qu'il n'était qu'un salopard. Ignorant les pensées du D. au sujet de son nom, Voldy lui raconta que la maison sur la colline était celle de son père et qu'il avait quitté sa sorcière de mère quand elle était enceinte, ne lui laissant que son nom. Et patati et patata…

Il continuait inlassablement de faire les cent pas, ses yeux rouges allant d'une tombe à l'autre, suivi du regard par un D. qui n'attendait que le bon moment pour faire tomber ses liens et filer vers le Portoloin.

- Écoute-moi ça, voilà que je suis en train de revivre l'histoire de ma famille..., dit-il à voix basse. Je deviens sentimental... mais regarde, Harry ! Ma véritable famille revient...

S'élevant de partout, Harry entendit soudain des bruissements d'étoffe. Entre les tombes, derrière l'if, dans chaque coin d'ombre, des sorciers vêtus de capes arrivaient en transplanant.

Tous avaient le visage masqué par des capuches et des maques. Et un par un, ils s'avançaient... lentement, précautionneusement, comme s'ils avaient du mal à en croire leurs yeux. Debout au milieu du cimetière, Voldemort les regardait venir vers lui. Puis l'un des Mangemorts tomba à genoux, rampa vers Voldemort et embrassa l'ourlet de sa robe.

- Maître... Maître..., murmura-t-il.

Le Mangemort qui se trouvait derrière lui fit de même.

Chacun d'eux s'avança ainsi à genoux vers Voldemort, embrassa le bas de sa robe puis rejoignit les autres qui formaient à présent un cercle autour de la tombe de Tom Jedusor, de Harry et de Queudver qui n'était plus qu'un petit tas de chiffon secoué de sanglots. Les Mangemorts avaient laissé des espaces libres dans leur cercle comme s'ils attendaient de nouveaux arrivants.

Well fuck. Pour la fuite, c'était loupée.

Voldemort, lui, ne semblait attendre personne d'autre. Il regarda les visages masqués de ses fidèles et, bien qu'il n'y eût pas de vent, un frémissement parcourut le cercle, comme s'il avait été saisi de frissons.

- Soyez les bienvenus, Mangemorts, dit Voldemort à voix basse. Treize ans... Treize ans ont passé depuis la dernière fois que nous nous sommes vus. Pourtant, vous avez répondu à mon appel comme si nous nous étions quittés hier... Cela signifie que nous sommes toujours unis sous la Marque des Ténèbres ! Mais est-ce bien sûr ?

Il rejeta en arrière son horrible tête et renifla, élargissant ses narines en forme de fentes.

- Je sens les effluves de la culpabilité, dit-il. Une terrible culpabilité qui empeste l'atmosphère.

Un nouveau frisson parcourut le cercle, comme si chacun d'eux avait voulu, sans l'oser, faire un pas en arrière.

« Bande de lopettes, » songea clairement Harry.

- Je vous vois tous en parfaite santé, avec des pouvoirs intacts. Vous avez été si prompts à transplaner ! Mais je me demande... comment se fait-il que tous ces sorciers ne soient jamais venus au secours de leur maître à qui ils avaient juré une fidélité éternelle ?

Personne ne répondit, personne ne fit un geste, à part Queudver qui continuait de sangloter sur le sol en serrant contre lui son moignon sanglant. Malgré le gros tissu dans sa bouche, Harry esquissa un sourire moqueur. Et il appelait ça une famille ?

- Je peux donner la réponse moi-même, murmura Voldemort en continuant son discours de bon retour à la maison à ses fidèles. C'est sans doute qu'ils m'ont cru briser, parti, disparu. Ils sont donc retournés parmi mes ennemis, ils ont plaidé l'innocence, l'ignorance, ils ont prétendu avoir été ensorcelés... Je me demande alors... Comment ont-ils pu penser que je ne reviendrais pas ? Eux qui savaient tout ce que j'ai fait, il y a déjà longtemps, pour me garantir contre la mort ?

Non mais il était sérieux ? On nait, on vit, on meurt, c'est dans l'ordre des choses ! Parfois, madame la mort se montre généreuse et vous offre une autre chance, mais on ne peut pas l'éviter !

- … Eux qui avaient eu la preuve de l'immensité de mes pouvoirs, au temps où j'étais le plus puissant des sorciers ?

L'immensité de ton orgueil, plutôt.

- … C'est pour moi une déception... Je m'avoue déçu...

« Votre manque de foi me consterne, » fit une petite voix dans le crâne de Harry qui ressemblait un peu trop au méchant de Star Wars.

Harry dû retenir un reniflement hilare en comparant Voldy à Vador. Non, il fallait qu'il se calme, il ne devait pas perdre la tête, il devait se concentrer sur son objectif. Il avait promis à Luna et à sa mère qu'il reviendrait en vie. Il sentait le Hotarubi à son cou brûler furieusement. Sa mère devait être morte de trouille, il ne pouvait pas rester comme ça.

L'un des sorciers masqués se jeta alors en avant, brisant le cercle. Le corps parcouru de tremblements, il se laissa tomber aux pieds de Voldemort.

- Maître ! s'exclama-t-il d'une voix perçante. Maître, pardonnez-moi ! Pardonnez-nous !

Voldemort se mit à rire et leva sa baguette.

- Endoloris ! dit-il.

Le Mangemort se tordit sur le sol en poussant des hurlements. Harry était sûr qu'on devait l'entendre dans toutes les maisons alentour...

« Pourvu que la police vienne, songea-t-il désespérément... Quelqu'un... Quelque chose... »

Amélia avait dit avoir des aurors dans les environs, non ? Ils auraient dû remarquer quelque chose !

Voldemort leva à nouveau sa baguette et le Mangemort endolori resta étendu à plat ventre, la respiration saccadée.

- Lève-toi, Avery, dit Voldemort d'une voix douce. Lève-toi. Tu demandes mon pardon ? Sache que je ne pardonne pas. Et que je n'oublie pas. Treize longues années... Je veux que tu me rendes treize ans avant de te pardonner. Queudver, ici présent, a déjà payé une partie de sa dette, n'est-ce pas, Queudver ?

Il baissa les yeux vers le petit être prostré qui continuait de sangloter.

- Tu es revenu vers moi non par loyauté, mais par crainte de tes anciens amis. Tu as mérité cette souffrance, Queudver. Tu le sais, n'est-ce pas ?

- Oui, Maître, gémit l'animagus. S'il vous plaît, Maître... s'il vous plaît...

- Mais tu m'as aidé à retrouver mon corps, poursuivit Voldemort de sa voix glacée en regardant Peter sangloter par terre. Bien que tu sois une canaille et un traître, tu m'as aidé... et Lord Voldemort récompense ceux qui l'aident...

Et la récompense était une nouvelle main, une main d'argent qui avait une force assez étonnante apparemment. Au moins, Peter ne sanglotait plus, ce qui était un plus pour le mal de tête. Par contre, la façon dont il remercia Voldy était nauséeuse.

Il se précipita à genoux et embrassa la robe de Voldemort.

- Que ta loyauté ne vacille plus jamais, Queudver, dit Voldemort.

- Oh non, Maître... Plus jamais, Maître...

« Tout simplement écœurant, » songea Harry.

Le visage encore luisant de larmes, l'animagus se releva et alla prendre sa place dans le cercle, sans quitter des yeux sa nouvelle main à la poigne puissante. Voldemort s'approcha alors de l'homme qui se trouvait à la droite du traitre. Il commença ainsi le tour de ses forces armée avec Lucius, parlant de sa prestation à la Coupe du Monde et de son manque d'action pour le retrouver. L'excuse de Lucius n'était que ça : une excuse. Voldemort n'était pas dupe, mais laissa passer la chose, ceux pour quoi le blond le remercia de derrière son masque :

- Certainement, Maître, certainement... Je vous remercie de votre clémence...

- Je te recommande aussi de mieux éduquer ton héritier, il fait une tâche peu reluisante sur ta lignée.

- Je ferais le nécessaire, Maître.

Il fallait empêcher Drago de rentrer chez lui, ou il finirait six pieds sous terre, Harry en était certain…

Voldemort avança d'un pas et s'arrêta, regardant l'espace vide, suffisamment grand pour trois personnes, qui séparait Malefoy de son voisin. Apparemment, il était question de la place des Lestrange, et il avait bien l'intention de les sortir d'Azkaban. Pour être fidèles, ils seraient récompensés. Dans tout le monologue de l'assassin des Potter, Harry apprit aussi qui pourraient le rejoindre. Il y avait les géants, les Détraqueurs…

Harry prit note de chaque parole pour se concentrer sur l'idée qu'il pouvait s'en sortir. Sa famille allait adorer savoir que les Détraqueurs allaient bientôt parcourir les rues. Cela serait utile, il le savait, il s'en sortirait.

Il se le devait.

Voldemort continua d'avancer le long du cercle. Il passait devant certains sans rien dire, mais s'arrêtait devant d'autres et leur parlait. Il s'approcha ensuite des deux silhouettes les plus massives que comptait le cercle des Mangemorts en identifiant Crabbe et Goyle seniors.

Il passa ensuite Nott à qui il fit la même remarque, et lui présenta le même avertissement qu'à Lucius pour son fils. Contrairement à Malefoy, ce père-là ne dit rien sur le sujet. Mais Voldemort passait déjà à un gros espace vide.

- Ici, il manque six Mangemorts, dit-il. Trois sont morts à mon service. Un autre a été trop lâche pour revenir... Il le paiera. Un autre m'a quitté définitivement... Il sera tué, bien entendu... Quant au dernier, il reste mon plus fidèle serviteur et travaille déjà pour moi.

Il y eut un mouvement dans le cercle des Mangemorts. Harry les vit échanger des regards sous leurs cagoules.

- Ce fidèle serviteur se trouve à Poudlard et c'est grâce à ses efforts que notre jeune ami est arrivé ce soir...

Un sourire retroussa sa bouche sans lèvres tandis que les Mangemorts tournaient les yeux vers Harry qui leur adressa à tous son regard le plus noir.

- Oui, reprit Voldemort, Harry Potter, ou Portgas, comme il aime se faire appeler en ce moment, a eu l'amabilité de se joindre à nous pour fêter ma renaissance. On pourrait même aller jusqu'à le considérer comme mon invité d'honneur.

Espèce de connard.

Il y eut un grand silence. Puis le Mangemort qui se trouvait à la droite de Queudver fit un pas en avant et la voix de Malefoy parla :

- Maître, nous avons hâte de savoir... Nous vous supplions de bien vouloir nous dire... comment vous avez accompli ce... ce miracle... Comment avez-vous réussi à revenir parmi nous... ?

- Ah, c'est toute une histoire, Lucius, répondit Voldemort. Tout commence, et finit, avec mon jeune ami ici présent.

Il s'avança vers Harry d'un pas nonchalant et s'arrêta à côté de lui de sorte que tout le monde puisse les voir en même temps. Le serpent continuait de tourner autour de la tombe, pendant que Harry se forçait de ne pas bouger pour ne pas se trahir.

- Bien entendu, vous savez qu'on attribue ma chute à ce garçon, poursuivit Voldemort avec ses yeux rouges fixés sur Harry qui lui adressait son regard le plus noir. Vous savez tous que, la nuit où j'ai perdu mes pouvoirs et mon corps, j'avais essayé de le tuer. Sa mère est morte en voulant le sauver et, sans le savoir, elle lui a ainsi assuré une protection que je n'avais pas prévue, je le reconnais... Il m'était impossible de toucher ce garçon.

Voldemort leva un de ses longs doigts et l'approcha tout près de la joue de Harry.

- Sa mère a laissé en lui des traces de son sacrifice... C'est de la vieille magie, j'aurais dû m'en souvenir, j'ai été stupide de ne pas y penser... Mais ça ne fait rien, maintenant, je peux le toucher.

Harry sentit l'extrémité glacée du long doigt blanchâtre toucher sa peau.

« Casses-toi, tu empestes, » songea Harry.

Voldemort eut un petit rire puis il enleva son doigt et s'adressa à nouveau aux Mangemorts :

- J'avais mal évalué la situation, mes amis, je le reconnais. Pire que tout, elle a réussi à utiliser son sacrifice pour invoquer quelqu'un à sa place ! Une autre femme ! Aaaah... Douleur des douleurs, mes amis, rien n'aurait pu m'y préparer ! Je me suis senti arraché de mon corps, alors qu'elle me brulait vif sans le moindre scrupule ou hésitation, me réduisant à moins qu'un esprit, moins que le plus infime des fantômes... mais j'étais quand même vivant. Ce que j'étais devenu, moi-même je l'ignore... Moi qui suis pourtant allé plus loin que quiconque sur le chemin qui mène à l'immortalité. Vous connaissez mon but : vaincre la mort. Et maintenant que j'étais mis à l'épreuve, il apparaissait qu'une ou plusieurs de mes expériences avaient porté leurs fruits... car je n'avais pas été tué, alors que les flammes auraient dévoré le plus puissant des mortels.

Forcément, si sa mère s'était décidée de tuer quelqu'un, il fallait un miracle pour que cette personne ne périsse pas sur le coup.

Un frisson agita à nouveau le cercle des Mangemorts. Voldemort laissa un horrible silence s'installer avant de poursuivre sa petite histoire sur comment il avait fait pour survivre en se cachant des aurors, jusqu'à sa rencontre avec Quirrell qu'il décrivit comme jeune, stupide et naïf. Harry apprit notamment qu'il n'avait pas possédé l'homme depuis le début, mais seulement au bout d'un certain nombre d'échecs pour s'assurer qu'il ferait bien le boulot.

- Mais mon plan a échoué, je n'ai pas réussi à m'emparer de la Pierre philosophale. La vie éternelle m'échappait. J'avais été mis en échec... et cet échec, c'était Harry Potter qui me l'infligeait... Un garçon plein de haine, qui n'est pas venu seul se mettre en travers de mon chemin. N'est-ce pas, Lucius ?

L'homme baissa la tête avec honte.

Le silence tomba à nouveau. Rien ne bougeait, pas même les feuilles de l'if à l'abandon du cimetière. Les Mangemorts restaient parfaitement immobiles, leurs regards brillants de peur, de fascination, de respect, d'admiration et de dévotion… fixés sur Voldemort et Harry, pendant que l'homme reprenait son récit sans s'occuper du malaise de ses serviteurs, leur parlant de ses retrouvailles avec Peter et de l'affaire de Bertha Jorkins rencontrée par hasard. Comment le traitre l'avait conduit à son maître pour permettre à celui-ci d'obtenir des informations intéressantes de l'esprit de la femme, avant de la détruire. Voldemort sourit de son horrible sourire de serpent, ses yeux rouges flamboyant d'un regard impitoyable en racontant cette histoire.

- Bien entendu, le corps de Queudver était mal adapté à la possession, puisque tout le monde croyait qu'il était mort. Il aurait donc beaucoup trop attiré l'attention si on l'avait vu. Il était cependant le serviteur dont j'avais besoin et, bien que très médiocre sorcier, Queudver a été capable de suivre les instructions que je lui donnais pour me rendre un corps faible, rudimentaire, mais un corps que je pourrais habiter en attendant de réunir les éléments qui permettraient ma véritable renaissance...

Vivre en rat et n'être qu'un humain bon qu'à faire la sale besogne... Se vautrer dans les insultes et les injures… Comment un humain pouvait-il tomber aussi bas ? Harry n'avait pas la moindre idée des critères de sélection de son père pour ses amis, mais il s'était vraiment trompé sur toute la ligne au sujet de cet homme.

- …Je n'avais plus aucun espoir de dérober la Pierre philosophale, puisque je savais qu'elle avait été rendue à ses propriétaires et que dans mon état, il m'aurait été impossible de la leur voler. Mais j'avais la volonté de revenir à une vie mortelle avant de rechercher à nouveau l'immortalité. J'avais revu mes ambitions à la baisse... Je voulais d'abord retrouver mon ancien corps et mon ancienne force. Je savais que pour atteindre cet objectif. Après tout, la potion qui m'a rendu la vie ce soir appartient à la magie noire traditionnelle, j'avais besoin de trois puissants ingrédients. L'un d'eux était déjà à portée de main, n'est-ce pas, Queudver ? La chair d'un serviteur. Les ossements de mon père signifiaient qu'il nous faudrait revenir ici, où il est enterré. Mais le sang d'un ennemi... Queudver aurait voulu que je prenne celui de n'importe quel sorcier, n'est-ce pas, Queudver ? N'importe quel sorcier, pourvu qu'il m'ait haï... et il y en avait beaucoup.

Oh, comme c'est touchant ! Il n'aidait pas Harry à s'enfuir mais il avait gémi pour qu'on foute la paix au pauvre et malheureux soi-disant Survivant. Très touchant Peter, vraiment.

- Mais moi, je savais que, si je voulais renaître aussi puissant que je l'avais été, il me fallait le sang de Harry Potter. Je voulais le sang de celui qui a causé ma perte, il y a treize ans, car alors, la protection que sa mère lui avait léguée coulerait également dans mes veines... Mais comment m'emparer de Harry Potter ? Il était mieux protégé qu'il ne s'en doutait lui-même. Et pourtant, si accessible, vagabondant librement dans la lie du monde moldu, sous la protection de cette femme qui m'a brûlé. Même Dumbledore n'arrivait pas à passer outre ce gardien féroce pour récupérer ce garçon sous sa coupe ! Bien sûr, il y avait la Coupe du Monde de Quidditch... Je pensais que sa protection y serait plus faible, loin de Dumbledore ou de cette femme, mais je n'étais pas encore assez fort pour tenter un enlèvement en plein milieu d'une horde de sorciers du ministère.

Voldemort eut un sifflement inidentifiable.

- De toute façon, il ne s'y est même pas rendu, préférant parjurer sa magie avec ceux qui n'en n'ont point. Et après, il allait retourner à Poudlard où, du matin au soir, il resterait sous le nez crochu de cet imbécile tout aussi amoureux des Moldus. Alors, comment faire pour m'emparer de lui ? Eh bien... en me servant des informations révélées par Bertha, bien entendu. Grâce à mon fidèle Mangemort qui se trouvait à Poudlard, le nom de Harry Potter a été déposé dans la Coupe de Feu. Grâce à ce même Mangemort, tout a été fait pour qu'il remporte le tournoi, et qu'il soit le premier à toucher le trophée, ce trophée que le Mangemort avait transformé en Portoloin, ce qui me permettait de faire venir Harry Potter ici même, où il ne pourrait plus bénéficier de l'aide et de la protection de Dumbledore. Je n'avais plus qu'à l'attendre à bras ouverts. Et le voici... ce garçon dont vous pensiez tous qui avait eu raison de moi, alors qu'il n'avait fait que regarder cette femme faire le geste…

Voldemort s'avança lentement et se tourna pour faire face à Harry. Puis il leva sa baguette. Le D. le fixa dans les yeux sans détourner une seule fois le regard, le mettant au défi.

- Endoloris, dit-il avec une satisfaction et une joie sombre.

Jamais Harry n'avait ressenti une telle douleur. Il avait l'impression que ses os étaient en feu, que sa tête se fendait par le milieu. Ses yeux, devenus comme fous, ne cessaient de rouler dans leurs orbites, alors qu'il tombait à terre, ses liens entamés ne pouvant pas le retenir sous cette torture. Malgré son bâillon, un rire hystérique pouvait se faire entendre. C'était aussi horrible que le jour où Gordon l'avait passé à tabac.

Ne jamais laisser les autres voir qu'il avait mal. Ils ne feraient qu'appuyer un peu plus sur le bouton. Il essaya de lutter contre le sort, de ne pas se cabrer de douleur sur le sol, mais ses nerfs avaient un autre avis.

Puis la douleur disparut. Le corps tremblant, il porta une main à sa bouche pour retirer le bâillon, avant de lever le nez vers les yeux rouges et brillants qui le fixaient, sous les rires des Mangemorts. L'adolescent avait les lèvres retroussées sur ses dents tel un animal sauvage.

- Même pas capable d'attacher correctement quelqu'un, quel bon à rien tu fais, Queudver, nota Voldemort avec froideur.

- C'est c'qu'on appelle le timing, connard, cracha le D. en se mettant sur ses genoux, faisant glisser sa main droite dans l'herbe pour attraper sa baguette magique.

Voldemort leva son semblant d'arcade sourcilière.

- Oui, j'ai toujours la même putain de sale langue qu'en première année, Face de Serpent. Et oui, je suis toujours ce sale petit con de Portgas D. Harry ! T'as aussi le bon souvenir de kaachan ! continua le garçon en se remettant debout.

Il se rejeta à terre quand Voldemort lui lança un maléfice, évitant une nouvelle dose de Doloris.

- J'y pense, pour avoir une sale gueule comme la tienne, t'a pissé dans le chaudron… franchement mec, t'es crade ! Achète des couches, y'en a ta taille, ça arrive à tout le monde, surtout à ton âge, y'a pas à avoir honte !

Ah, s'il en croyait la couleur, cette fois, c'est du chemin d'un avada qu'il parvint à se retirer.

- Quand je pense que tout le monde croit qu'un petit garçon mal élevé puisse l'emporter sur moi, nota Voldemort avec froideur. Que personne ne s'y trompe : seule la chance a permis à Harry Potter de m'échapper et d'être libre ce soir.

- Ouais, je sais, ça va de pair avec le D. de ce que raconte mon oncle. Au passage, revois tes classiques, Dark Vador est plus classe que toi.

Il se reprit un sortilège dans la figure qui le renversa sur le dos. Cette fois, son rire hystérique résonna dans le cimetière alors qu'il se débattait contre la douleur. Elle était si intense, si dévorante, qu'il ne savait plus où il se trouvait... Des lames chauffées à blanc transperçaient chaque centimètre carré de sa peau et sa tête n'allait pas tarder à exploser, mais il continua de rire pour ne pas lui donner la fierté de le voir hurler et quémander pitié.

- Je vais faire la démonstration de mon pouvoir suprême en te tuant ici même, sous les yeux de tous. Cette fois, Dumbledore ne pourra pas t'aider, ta mère ne sera pas là pour mourir à ta place, et ne parlons même pas de cette femme qui t'a prise avec elle pour te sortir d'affaire, lui dit Voldemort.

Il leva sa baguette, mettant fin au sort.

Harry se redressa immédiatement, même s'il était fourbu de douleur et tremblant. Il n'avait pas le loisir de se laisser aller.

- Je vais quand même te donner ta chance, lui dit moqueusement Voldemort. Tu auras le droit de combattre et tous saurons alors lequel de nous deux est le plus fort.

Il émit un sifflement de serpent à l'adresse de l'animal qui s'éloigna en ondulant dans l'herbe et rejoignit le cercle des Mangemorts avides d'assister au spectacle.

- Je vois que tu as déjà récupéré ta baguette magique. Tu as de bons réflexes, je veux bien te l'accorder.

- Ma mère m'a appris à me défendre quand j'étais gamin. Et quand on a une arme, on ne la lâche pas, sinon, l'ennemi nous remerciera en nous tuant avec.

- Bien dommage qu'elle m'ait brûlé, nous aurions pu nous entendre.

- Rêve pas, Portgas D. Ace n'est pas le genre de personne qui courbe l'échine devant le premier venu.

Le garçon arracha d'un geste sec sa manche déjà déchirée et essuya avec un peu de sang et de bile de sa bouche avant de rouler le tissu en boule.

Le cercle des Mangemorts se resserra, effaçant les espaces libres qu'auraient dû occuper les absents.

- On t'a appris à te battre en duel, Harry D. Portgas ? dit Voldemort à voix basse, ses yeux rouges étincelant dans l'obscurité.

- Non, répondit le garçon en approchant son ex-manche de sa goutte pour l'enflammer. On m'a appris à survivre.

Et il jeta la boule de tissus en flamme vers Voldemort avant de foncer vers un côté. D'un geste négligent de la baguette, Voldemort bannit sur les spectateurs l'attaque de fortune et jeta un sort qui entailla profondément le sol là où Harry aurait mis ses pieds sans son instinct et son Haki.

- Voyons… quel manque de respect de lancer l'offensive sans saluer ton adversaire, reprocha Voldemort. Au lieu de t'apprendre à danser, on aurait dû t'enseigner le salut.

- Va t'faire voir chez les Tenryuubito, Face de Craie ! cracha le D en jetant un sort de découpe sur les jambes de Voldemort.

Encore une fois, le sort fut expédié au large alors que l'adolescent était à nouveau en mouvement.

- Allons, il faut respecter les usages... Dumbledore serait content que tu montres ta bonne éducation... Incline-toi devant la mort, Harry...

Les Mangemorts éclatèrent de rire une nouvelle fois. La bouche sans lèvres de Voldemort s'étira en un sourire.

Harry ne s'inclina pas.

Il n'avait pas l'intention de laisser Voldemort jouer avec lui avant qu'il ne le tue... Il n'allait pas lui donner cette satisfaction... il mourrait comme un homme, grand, fort, droit et debout. Il partirait comme le légendaire Benkei !

- Règle numéro un de la défense, ne jamais être là, cracha le D. en partant sur une roulade de côté pour esquiver un sortilège.

- J'ai dit : incline-toi, insista Voldemort en levant sa baguette magique.

Son crâne se vida.

Imperium, sans la moindre incantation audible.

« Incline-toi devant moi »

« Va crever comme la merdre que tu es, » songea Harry en reprenant le contrôle sur ses poumons en feu.

« Soit un gentil garçon et incline-toi. »

« Va chier, j'te dis. »

« Incline-toi MAINTENANT ! »

Harry fonça à l'attaque, percutant Voldemort dans le ventre avec tout son poids, les projetant à terre. D'un coup de baguette, le D. se retrouva propulsé contre le mur de Mangemort qu'il renversa presque sous l'élan, avant d'être renvoyé dans l'arène.

- Règle numéro deux, la meilleure défense reste l'attaque, cracha le D. en se remettant debout.

- On ne t'a pas appris l'obéissance chez les moldus ? Ni le respect ?

Le grand Voldemort, à terre, ça gâchait un peu la légende, même s'il se releva rapidement pour reprendre sa contenance, bien que plus aucun de ses mangemorts ne riaient.

- « Names the rules for us to break ». C'est le motto de la mère. Et les chiens ne font pas des chats.

Harry se jeta derrière une pierre tombale pour se protéger d'un nouveau sortilège.

- On ne joue pas à cache-cache, Harry, dit la voix calme et glacée de Voldemort qui se rapprochait.

Les Mangemorts avaient recommencé à rire.

Le D. se concentra sur son Haki, attendant le bon moment, faisant des tours et des tours devant la goutte accessible par sa chemise au col ouvert, avec sa baguette magique. Sa mère n'allait pas aimer, mais il en avait vraiment besoin pour l'instant. Devant lui, au bout de sa baguette magique, une boule de feu grossissait à vue d'œil. C'était Remus qui avait mis au point le sort en pensant à lui, avec la participation d'Ace. Il était temps de voir ce que ça allait donner.

Il ferait tout pour rentrer chez lui.

Pour retrouver sa famille.

ABSOLUMENT TOUT.

Maintenant !

Le D. ne savait pas d'où venait la voix, mais il lui obéit. Il se jeta sur le côté, hors de la tombe, lança de toutes ses forces sa boule de feu sur Voldemort quand il voulut l'avoir avec un sortilège de mort.

La rencontre entre les deux attaques produisit une explosion monumentale et assourdissante.

Le jeune se demanda si c'était un effet de la fatigue, mais il avait l'impression de voir le feu prendre une teinte turquoise.

Autant que ce soit possible, le feu éclata de nouveau, jetant des flammes en tous sens, provoquant une légère panique chez les mangemorts.

La boule de feu était toujours dans le ciel, totalement turquoise à l'exception de quelques touches d'or, dont… une queue ? Le feu se divisa en deux grandes ailes bleutées, dévoilant qu'il s'agissait en faîte d'un oiseau de la taille d'un très grand homme, avec une étrange croix sombre sur ses plumes du poitrail et un regard océan presque endormi, soulignait par un dessin de lunette.

Voldemort ne chercha pas à identifier ce que c'était comme oiseau.

D'un puissant sortilège mauve, il cueillit la créature dans le ventre. Harry avait choisi le mauvais moment pour se relever parce qu'il se fit percuter au passage par l'oiseau, le projetant contre un des Mangemorts… qu'ils embarquèrent au vol.

Et qui d'ailleurs lui sauva involontairement la vie au prix de la sienne, s'il en croyait le craaac sonore que l'homme fit en percutant une pierre tombale. L'oiseau tomba derrière dans un vague tas de plumes, suivi de Harry qui s'y réfugia pour retrouver ses esprits.

L'univers se foutait royalement de sa gueule pour avoir reproduit la scène qu'il avait inventée pour les beaux yeux pétillants de Dumbledore…

Non, vraiment, c'était flagrant qu'une entité supérieure prenait son pied en se foutant de lui.

L'oiseau bougea, les plumes disparaissant pour laisser place à un humain adulte qui arrangea machinalement ses lunettes en regardant sa chemise déchirée. Chemise qui pour le coup, ne cachait pas l'immense tatouage sur sa poitrine, si semblable à celui que son oncle avait sur la nuque. Mais ce n'était pas ça qui retenu l'attention de Harry.

Son cœur en loupa un battement.

Deux yeux océans, vifs, surmontés de paupières tombantes. Un visage allongé avec un mauvais rasage et une coupe de cheveux blonde totalement improbable.

C'était celui qu'il avait attendu toutes ces années.

L'homme que sa mère avait pleuré en silence pendant tout ce temps.

L'individu qu'il n'avait vu qu'en photo ou dans le miroir de Riséd.

Le seul homme qu'il pourrait un jour espérer appeler père.

Marco des Shirohige.

- /L'univers se fout de ma gueule. Royalement/ marmonna le garçon d'une voix éteinte.

- /Je me suis souvent dit ça aussi, yoi/ lui répondit l'homme en le regardant.

Il fronça les sourcils, comme si quelque chose le gênait, mais il sembla rapidement saisir la situation.

- /J'ai pas mal de questions, mais elles attendront plus tard. Tu sais où tu es et comment te sortir de ce pétrin ?/ demanda le blond en changeant sa position pour rester derrière la pierre tombale mais plus proche de Harry.

Il lui prit son bras blessé et des flammes turquoise jaillirent entre ses doigts, faisant se résorber la plaie de l'adolescent en une cicatrice rosée.

- /Ce n'est pas que l'adrénaline qui te fait trembler, n'est-ce pas ? Tu vas y arriver ?/ s'enquit le blond.

- /On n'abat pas un Portgas comme ça !/ répondit Harry avec un sourire tremblant mais féroce.

Foutu Doloris qui lui mettait les nerfs à vif.

- /Accorde-moi juste un instant, pas de soucis, je te raconterai la blague, juste…/

Harry se pencha de derrière la pierre tombale qui lui servait de protection et leva un doigt.

- Ano, c'est l'heure de la pause pipi, Face de Craie, tu permets ?!

Il se rejeta en arrière pour esquiver de justesse un avada, retrouvant la sécurité de la tombe alors que Marco regardait l'impact sur le sol à quelques centimètres de ses doigts, avant de retourner la tête vers l'adolescent en haussant un sourcil.

- /Je crois que c'est un non. Dommage, parce qu'il manquait que ça pour que cela reflète parfaitement le bobard sorti au dirlo./

- /Je ne sais pas qui a eu l'idée stupide de confier un enfant à Ace, mais je pense que j'ai vraiment bien fait de ne pas lui parler d'adoption, yoi. Je me répète, tu sais comment rentrer, ou au minimum, retrouver l'allumette ? Harry, c'est ça ?/

Deux points : il avait bien été conscient dans ces épisodes du miroir et il s'en rappelait suffisamment pour avoir mémorisé son prénom.

D'un geste nerveux du pouce, alors que les Mangemorts se rapprochaient pour reformer le cercle, Harry pointa dans la direction du Portoloin.

- /Je dois récupérer la coupe enchantée… mais… y'a le corps de Diggory. Je peux pas… je peux pas le laisser là… il allait avoir dix-huit ans cet été…/

Marco hocha la tête et reprit sa forme animale juste à l'instant où les Mangemorts reformaient le cercle, ils ne virent donc pas l'humain sous les plumes.

- /Fais ce que tu as à faire, je te couvre. Reste en vie. Je viens de gagner un fils, j'aimerais éviter de le perdre juste en suivant, yoi./

Cette phrase fit chaud au cœur du garçon.

Ils ne se connaissaient pas, ils se parlaient de vive voix pour la première fois… et pourtant, cet homme le voyait déjà comme un fils, sans chercher le pourquoi du comment, simplement parce qu'il avait été adopté par la personne que le pirate avait voulu épouser.

Sans s'occuper des troubles provoqués chez le gamin, Marco prit son envol en deux grands battements d'ailes et fonça à toute vitesse vers Voldemort qui leva de nouveau sa baguette magique. Le sortilège toucha le zoan sans le faire ralentir ni le perturber, faisant juste jaillir un embrasement bleuté sur le point d'impact.

Harry aurait bien voulu regarder le combat, mais sa priorité consistait à retrouver sa mère.

Il fonça sur ses jambes épuisées hors de sa cachette, sans s'intéresser à ce qu'il se passait entre l'oiseau en colère et immortel et Mister Face de Craie. Heureusement que ce dernier hurla à ses Mangemorts de ne pas intervenir.

Sauf que voilà, le D. prenait le large, renversant au passage deux Mangemorts abasourdis de le voir ainsi foncer sur eux. Il courut en zigzag parmi les tombes, sautant par-dessus les plus basses, sentant derrière lui les sortilèges lancés et qui s'écrasaient contre les pierres tombales. Il se précipitait vers le corps de Cedric, tellement concentré sur son but qu'il ne faisait même plus attention à ses poumons au supplice ou aux courbatures du Doloris.

- Stupéfixez-le ! Maudit piaf !

C'était la voix de Voldemort qu'il entendait hurler derrière lui.

Ouais, ben, fait encore joujou un moment avec Marco, d'accord ?

Parvenu à trois mètres de Cedric, Harry plongea derrière un angelot de marbre pour éviter les jets de lumière rouge et vit une aile de la statue se fracasser sous le choc des sortilèges. La main serrée sur sa baguette, Harry se rua en avant...

- Impedimenta ! s'écria-t-il en pointant sa baguette magique à par-dessus son épaule, en direction des Mangemorts qui le poursuivaient.

Un cri étouffé lui indiqua qu'il en avait arrêté au moins un. Merci le Haki.

Il sauta par-dessus le trophée et se jeta à terre en entendant de nouveaux crépitements derrière lui. D'autres traits de lumière lui passèrent au-dessus de la tête tandis qu'il tombait en avant, tendant la main pour attraper le bras de Cedric.

- HAYAKU ! cria Harry.

Il brandit sa baguette vers le trophée, lançant un sortilège d'attraction vers l'objet.

- Écartez-vous ! Je vais le tuer ! Il est à moi ! hurlait Voldemort d'une voix perçante.

Les yeux rouges de Voldemort flamboyèrent dans la nuit. Harry vit sa bouche se retrousser en un sourire, sa baguette se lever...

Le Trophée des Trois Sorciers s'éleva dans les airs et s'envola vers lui, au moment où Marco tombait sur lui dans un tas de plumes protectrices, ses ergots s'accrochant à sa chemise. Passant sa main de libre par-dessus la masse turquoise, Harry attrapa une hanse du portoloin.

Il entendit le hurlement de fureur de Voldemort à l'instant même où il sentait, au niveau de son nombril, la secousse qui signifiait que le Portoloin avait fonctionné. Il l'emmenait au loin, dans un tourbillon de couleurs, Cedric à côté de lui et Marco toujours contre sa poitrine... Ils retournaient d'où ils étaient venus...

Ça en était fini, il allait revoir sa famille.

.


.

Harry sentit qu'il atterrissait sur le côté, le nez dans l'herbe, dont l'odeur lui emplissait les narines. Il avait fermé les yeux pendant que le Portoloin le transportait et il les garda encore fermés un moment pour se remettre de ses émotions.

Il resta immobile, le souffle coupé. Il avait tellement le tournis que le sol lui paraissait tanguer comme le pont d'un navire. Pour essayer de dissiper cette sensation, il se cramponna au trophée qu'il tenait toujours d'une main, attirant un peu plus l'oiseau contre lui, et au corps de Cedric dont il serrait le poignet de son autre main. Marco se laissa faire, gonflant un peu ses plumes pour lui apporter de la chaleur.

Le choc et l'épuisement l'empêchaient de bouger. Respirant l'odeur de l'herbe, il essayait de remettre son cerveau en marche de faire réagir son instinct de survie.

- /Shhh… rien ne presse…il n'y a plus de danger… tout va bien…/

La voix était si calme, si apaisante, rassurante et tellement tranquille. Il fallut du temps pour que l'adolescent comprenne pourquoi elle lui donnait envie de pleurer.

C'était celle de Marco.

Lentement, ses mains se relâchèrent, libérant Cedric et le Portoloin de sa prise. Il percevait des sons qui se rapprochaient. Un mélange confus de voix, de bruits de pas, de cris, qui venaient de partout, lui envahissant la tête... Il se redressa doucement en position assise, essayant de retrouver des points de repères.

Puis deux mains le saisirent brusquement et voulurent le retourner

- Harry ! Harry !

Dans un cri presque suraigu, Marco jaillit, éloignant Dumbledore qui était celui qui avait touché l'adolescent. Harry se retourna pour voir la scène. Le directeur avait reculé, sa baguette brandit vers l'oiseau, alors que le pirate battait des ailes pour rester en suspension, l'air menaçant et impressionnant, les serres en avant et le regard assassin.

Harry ne s'occupa pas de la foule qui commençait à se masser autour de lui, cherchant à identifier où il était. Apparemment, il se trouvait à l'extérieur du labyrinthe. Il voyait les tribunes, qui s'élevaient sous les étoiles, et des silhouettes bouger le long des bancs.

- HARRY !

Ace poussa tout le monde du chemin sans pardon ni bonsoir, se faisant dans la violence une route vers son fils unique. Elle n'accorda même pas le moindre regard à l'oiseau qui vint tranquillement se poser sur le rebord de la coupe du tournoi en couvant d'un regard menaçant le directeur.

L'adolescent s'accrocha à sa mère quand elle tomba à genoux pour le serrer dans ses bras.

Elle avait la peau brulante, et les flammes couraient sur ses membres avec nervosité, preuve qu'elle avait failli perdre le contrôle sous la peur.

- /Je vais bien… je vais bien, maman… ça va aller/ souffla le garçon en lui frottant le dos.

- /Me fait plus peur comme ça !/ sanglota à moitié la femme en serrant un peu plus son fils dans ses bras.

- Qu'est-ce qui s'est passé ? demanda Fudge.

Il apparut par le passage que s'était faite Ace. Il paraissait livide, effaré. Il ne vit pas le garçon en mauvais état qui essayait de calmer sa mère. Il ne vit que le cadavre à côté.

- Mon Dieu ! Diggory ! murmura-t-il. Dumbledore ! Il est mort !

Ses paroles se répandirent, répétées par les ombres qui se pressaient autour d'eux, dans des murmures d'abord, puis des cris, des hurlements, qui s'élevèrent dans la nuit. « Il est mort ! » ; « Il est mort ! » ; « Cedric Diggory est mort ! »

Fudge fit un pas pour ramasser le corps, mais le garçon se releva sur ses jambes tremblantes pour s'interposer.

- Allez vous faire voir... Les seuls qui s'approcheront de Diggory, c'est sa famille ! cracha l'adolescent épuisé.

- Harry, calme-toi… tu tiens tout juste debout, demanda sa mère en se levant à son tour pour le soutenir.

Les silhouettes sombres se bousculèrent pour s'approcher le plus près possible, se pressant en cercle autour de lui. « Qu'est-ce qui s'est passé ? » ; « Qu'est-ce qu'il a ?» ; « Diggory est mort ! »

- Il faut l'emmener à l'infirmerie ! dit Fudge d'une voix forte. Il est blessé, malade. Dumbledore, les parents de Diggory, ils sont là, dans les tribunes...il faut leur parler avec qu'ils ne voient leur fils…

- Enfin une parole intelligente dans la bouche d'un politicien véreux, gronda Ace. Viens, au moins, Pomfresh sait faire son boulot.

- Je préférerais que votre fils reste à proximité, demanda Dumbledore en gardant en joue l'oiseau lumineux sur la coupe.

Dans d'autres circonstances, Harry aurait hurlé de rire devant le regard dubitatif que reçut le directeur de la part de Marco. On entendait presque une voix sarcastique dire qu'il avait la trouille et de ranger son bout de bois avant de se faire mal.

- Dumbledore, Amos Diggory arrive en courant... Vous ne pensez pas que vous devriez lui dire... avant qu'il voie lui-même, pointa Fudge.

- Harry, reste ici...insista Dumbledore.

- Je ne prends pas d'ordre de vous... ma mère veut que j'aille voir l'infirmière, alors j'irais voir l'infirmière. Et si les Diggory veulent me parler, je leur raconterai tout. Là, j'en ai marre, lui dit le D.

Des filles criaient, sanglotaient... Tout vacillait étrangement sous les yeux de Harry qui commençait à avoir vraiment mal au crâne. Il reconnut son oncle siffler quelque chose dans la foule et Marco réagit immédiatement. Il prit son envol, planant paresseusement au-devant des deux D., la foule se fendant sur leur passage. Alors que l'oiseau bleu se perchait avec grâce sur le bras tendu du loup-garou, Ace continua son chemin avec son fils jusqu'au château, ignorant son frère et son amant, se contentant d'adresser un non de la tête aux amis de son fils qui se précipitaient vers eux. Sebastian suivit sa patronne en jetant des regards méfiants autour d'eux.

- /Tu te souviens, m'man, quand tu m'as dit que tu t'étais assurée que Face de Serpent ne reviendrait pas m'embêter ?/ demanda Harry.

- /Il l'a fait ?/

- /Ouais. J'ai pas été assez rapide pour l'empêcher de tuer Cedric… et j'ai pas été assez bon pour m'enfuir quand on m'a attrapé à mon tour. Il a pris mon sang pour se refaire un corps et ses pouvoirs./

Ils arrivèrent à l'entrée de l'infirmerie.

Pomfresh s'occupait de Fol-Œil étrangement maigre et usé, inconscient dans un lit et avec des cheveux en moins. En le voyant arriver, l'infirmière se précipita sur eux et leur indiqua un autre lit dont elle dressa les paravents. Elle s'interrompit en voyant un chien noir dans l'entrée de l'infirmerie.

Sirius.

Il était venu.

- On peut faire une exception ? demanda Ace à l'infirmière.

La femme hésita, puis céda.

- Pas très hygiénique, marmonna l'infirmière alors que Sirius se précipita vers eux de toutes ses pattes pour sauter sur une chaise qu'Ace rapprocha du lit.

- Seb, t'as ce qu'il faut ?

- Comme toujours, patronne, assura l'homme en tapotant son veston de jean.

- Je compte sur toi.

Le barman hocha la tête et sortit de l'infirmerie. Pomfresh termina de tendre la zone d'intimité et commença à faire l'inventaire des blessures de Harry.

- Vous avez surtout des égratignures et les nerfs à vif… je reste curieuse de la guérison de cette blessure, marmonna la femme en examinant la cicatrice fraîche qu'il restait de la lame de Peter.

- Un phénix m'a porté assistance dans le cimetière. L'univers s'est foutu royalement de ma gueule en le faisant se pointer comme ça, marmonna Harry qui était assis au bord du lit. Dommage qu'il ne soit pas arrivé plus vite, on aurait pu sauver Diggory.

- Chaton, regarde-moi, demanda Ace en s'asseyant à côté de son enfant.

L'adolescent détourna la tête pour regarder sa mère, un air las et vieux sur le visage.

- C'est toi qui l'as tué ? C'est toi qui es l'origine du sort ?

- Non, c'est Face de Craie, mais c'était moi qu'on visait. Il a été pris dans le flot… je… je savais qu'il fallait pas approcher la coupe, j'avais cette alarme dans le crâne…

Avec un gémissement, Sirius posa sa tête sur les genoux de son filleul.

- Tu t'es retrouvé face à un homme adulte qui prend son pied à tuer un garçon de même pas vingt ans. Rien de plus, rien de moins. Tu n'es pas coupable. Cedric est, malheureusement, une victime collatérale. C'est tout. C'est triste, c'est dur, mais te blâmer alors que tu n'y es pour rien ne changera pas les faits. Même si je t'ai entraîné pour que tu saches te défendre, tu restes un adolescent. Tu as quatorze ans, tu n'es pas un personnage de Marvel aux pouvoirs inhumains. Tu es un étudiant, certes en sorcellerie, mais un étudiant de quatorze ans quand même. On est d'accord, mon chaton ?

Harry hocha doucement la tête et Ace appuya son front au sien pendant un instant, le fixant dans les yeux.

- Nous sommes d'accord, Portgas D. Harry ?

- Hai, répondit faiblement l'adolescent.

- Tu te sens capable de nous raconter ce qu'il s'est passé ? Madame Pomfresh, je peux compter sur vous pour faire la messagère, Harry a besoin de calme, avec ce qu'il s'est passé.

Sirius aboya son approbation, avant de donner un coup de museau dans la main de la pirate, histoire de lui dire que lui, il pouvait tout raconter à Dumbledore.

- Patronne, on a un barbu ! lança Seb depuis l'entrée de la pièce.

- Laisse-le passer, lui répondit Ace. Comme ça, Harry n'aura pas à se répéter. Pour une fois, il tombe bien.

Dumbledore arriva dans l'infirmerie et passa l'écran de tissus avec une expression orageuse, suivi par Rogue.

- Je pensais avoir demandé à ce que Harry reste avec moi, fit remarquer le directeur.

- Et pourquoi je devrais écouter un manipulateur tel que vous quand, une fois de plus, l'école la plus sécurisé du monde fait défaut à sa réputation ? Mon fils est épuisé ! Il ne dira qu'unefois ce qu'il s'est passé ce soir, après, vous foutez le camp ! gronda la D. en se levant d'un bond.

- Je vous prierais de me parler sur un autre ton, miss Portgas.

- Et moi, je vous rappellerais qu'il est question de monenfant ! Harry a quatorze ans ! Il vient de participer à une épreuve de tournoi où il ne s'est pas inscrit à la base, et a vu un de ses camarades d'école se faire assassiner devant ses yeux ! Alors, si vous voulez des réponses, ça sera donnant-donnant !

- Kaachan… yamette kudasai, demanda Harry se massant les tempes.

La mère se rassit.

- Il est épuisé physiquement et émotionnellement parlant. Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, professeur, pointa l'infirmière.

- Laissez-nous, nous ne serons pas longs.

Pomfresh hésita, puis passa les écrans de tissus, laissant les Portgas face aux sorciers.

- Miss Portgas, veuillez partir, s'il vous plaît, demanda Dumbledore avec un regard sévère pour la brune qui lui montra les dents.

- Si vous faîtes partir ma mère, monsieur le directeur, je pars avec elle, pointa le garçon en prenant une main de sa mère pour la serrer.

- Je ne pense pas que ce soit une bonne idée de les séparer, professeur, glissa Rogue avec les mains dans son dos. Du moins, pour l'intégrité physique de cette école et la vôtre.

Sirius lui jeta un regard inidentifiable avant de revenir poser sa tête sur les genoux de son filleul.

- Harry, chaton… tu veux bien me raconter ? demanda Ace en lui lissant les cheveux de sa main de libre.

L'adolescent humecta ses lèvres, le regard fixé sur un point imaginaire au sol.

Il sentit sa mère resserrer sa prise, comme pour lui donner courage. Alors, il parla. Dans des phrases courtes et saccadées, il raconta qu'il s'était trouvé dans ce Tournoi à cause d'un agent de Voldemort qui bossait sous couverture sur place, afin de s'assurer qu'il atteigne la dernière tâche. Un homme qui avait changé la coupe de la victoire en Portoloin. Il leur raconta l'étrange rareté des obstacles sur son chemin, puis, son étrange sentiment devant la coupe. Il n'avait pas voulu la prendre, il ne l'aimait pas, mais Cedric ne lui avait pas laissé le choix, lui accrochant de force la main à une anse, afin de pouvoir faire une victoire à égalité pour Poudlard avec eux deux.

Il leur raconta leur arrivée au cimetière et comment Peter était apparu avec un gros serpent sur les talons et un bébé Voldy dans les bras. Bébé qui avait ordonné froidement la mort de Cedric.

- J'ai voulu le pousser sur le côté pour qu'il ne prenne pas le sort… mais… mais ça a percuté sa main… souffla Harry.

- Ce n'est pas ta faute, chaton, chuchota Ace en lui embrassant la tempe. C'est la faute de celui qui tenait l'arme. Rien de plus.

Harry inspira profondément.

Son cœur ne battait plus la chamade mais il avait toujours la bile dans la gorge en songeant à cette affaire. Il raconta le rituel que Voldemort avait utilisé pour se refaire un corps et comment il avait fait venir ses mangemorts.

- Voldemort a remonté les bretelles à Nott et Malefoy pour les fréquentations de leurs fils. Je sais pas trop pour Théodore, mais par contre, Lucius est bien parti pour ramener de gré ou de force son fils sous sa houlette… souffla Harry.

Il leva les yeux vers Rogue.

- Vous prenez soin des vôtres, vous pourriez vous assurer que… je sais, ça va au-delà de votre fonction d'enseignant, mais…

- Je serais attentif, assura Rogue avec un visage de marbre.

- Merci. Je… Nott est sympa et Drago est mon meilleur ami avec Neville. Je veux pas qu'ils aient des problèmes par ma faute.

- Un peu tard pour y penser, mais au moins, vous êtes réaliste, Portgas.

- Continue, s'il te plaît, demanda Dumbledore qui s'était accroupi dans l'espoir de croiser le regard fuyant du jeune.

Harry raconta que Voldemort voulait prouver à tous sa supériorité en le tuant.

- Oui, parce qu'on doit être extrêmement fort pour tuer un jeune de quatorze ans. Quel lâche, cracha la D. avec haine.

Son fils resserra ses doigts sur la main de sa mère alors que Sirius aboyait son approbation.

L'adolescent reprit son récit, expliquant comment il avait réussi plus ou moins à s'en sortir, jusqu'à se retrouver caché derrière une pierre tombale. Sans préciser le sort, il raconta qu'il avait attaqué Voldemort au moment où celui-ci avait jeté un nouveau sort de mort vers lui.

- Et tout a explosé.

- Explosé ? Comment ça ? demanda Dumbledore avec surprise.

Harry mima l'action avec ses mains, embarquant celle de sa mère au passage puisqu'ils ne se lâchaient pas.

- Les deux sorts ont fait une grosse boule de feu après l'explosion. Elle est restée suspendue en l'air, avant d'exploser de nouveau. C'est là que l'oiseau est apparu, comme pour la scène que je vous avais racontée l'autre jour. Voldemort a pas attendu de voir ce que c'était qu'il lui a jeté un sort puissant, comme pour le tuer. L'oiseau a été projeté sur moi et on a percuté un des Mangemorts avant de finir sur une pierre tombale. Je crois que c'était Macnair. Le gars n'a pas survécu, je pense, vu le craquement qu'il a émis en percutant la tombe.

- C'est tout ce qu'il s'est passé de la rencontre de vos deux sortilèges ? s'étonna Dumbledore.

- Vous espériez quoi ? Des anges qui viennent faire de la danse orientale au milieu des tombes ou une représentation des Spooky Scary Skeltons ? demanda Ace avec un grognement presque animal.

Sirius s'éloigna légèrement d'elle avec un gémissement inquiet.

- L'oiseau a survécu à l'attaque, pas amoché pour un sou. Il a posé son aile sur mon bras pour soigner ma blessure, avant de prendre son envol pour occuper Voldemort, le temps que j'aille jusqu'à la coupe. J'ai attrapé Cedric et j'ai invoqué à le portoloin. L'oiseau est revenu juste à temps pour partir avec moi et c'est tout.

Harry adressa un regard mort et vide d'émotion vers Dumbledore.

- Je présume que le Maugrey dans le lit là-bas, c'est le vrai, et que vous avez enfin démasqué l'imposteur, marmonna le jeune en montrant vaguement la direction de l'homme en question.

- Tu savais depuis longtemps que ce n'était pas le vrai Fol-Œil, et tu ne l'as pas dit à un professeur ? reprocha presque Dumbledore.

- Non, le professeur Newgate m'a demandé d'être prudent, parce que lui disait que c'était un imposteur. Et vu qu'il m'a plusieurs fois sauvé la vie, je me suis montré prudent comme il me l'a recommandé. Si vous avez refusé d'écouter un homme que vous fréquentez depuis plus de dix ans, c'est votre problème, pas le mien, rétorqua l'ado en retrouvant un peu de vie dans sa colère.

- Il s'agissait de Barthy Croupton junior, résuma Rogue.

- Il est pas mort en prison suite à l'attaque des parents de Neville ? s'étonna l'adolescent.

- Impel Down m'a l'air plus sécurisé que votre passoire, commenta Ace avec une lueur dur dans le regard.

- Patronne ! On a des gosses curieux ! appela Sebastian depuis l'entrée.

- Vous avez fini ? demanda la D. avec un regard sévère pour les deux hommes.

Dumbledore se releva et dit :

- Je reviendrai dès que j'aurai vu Fudge. Je te demande de rester ici jusqu'à demain, jusqu'à ce que j'ai parlé aux autres élèves, Harry.

- Non. Mon fils se repose ce soir, et on rentre. Vous avez de la chance de nous avoir mis la laisse au cou pour nous empêcher de quitter le pays, mais sachez-le, Dumbledore…

Ace écarta brutalement le rideau pour faire comprendre aux sorciers de s'en aller.

- Même en enfermant un animal sauvage dans une cage, on prend toujours le risque de se faire mordre. Et lorsque je déciderai de vous mordre, croyez-moi, vous y perdrez un bras. Foutez l'camp.

Rogue ne se le fit pas dire deux fois et s'en alla avec une lueur presque amusée dans les yeux.

Dumbledore hésita, puis suivit le mouvement avec un air sombre à l'adresse de la pirate.

Dobby apparut à cet instant avec le jogging que Harry utilisait en pyjama.

- J'vais bien, Dobby. Mais la même chose ne peut pas être dîtes de Diggory, soupira le D. alors que sa mère refermait le paravent.

L'elfe hocha la tête, ses grands yeux luisant d'inquiétude, alors que l'adolescent se mettait en pyjama.

- J'ai utilisé ton Hotarubi, dit Harry à sa mère en retirant sa chemise déchirée.

- Donne.

Le garçon pencha la tête sur le côté pour laisser sa mère lui prendre le collier, avant d'enfiler son tee-shirt en gardant son dos face au mur pour ne pas le mettre à la vue de sa mère, puis son bas de pyjama. Entre-temps, Dobby était revenu avec un chocolat chaud qu'il déposa sur la table de chevet.

Pomfresh passa les voir et eut un pauvre sourire en voyant l'adolescent se mettre au lit.

- Une potion pour dormir ? proposa l'infirmière.

- Je vais m'assurer qu'il se repose. Y'a des fauves à l'entrée et c'est votre infirmerie, pointa Ace en arrangeant les couvertures sur son fils.

Pomfresh alla voir les fauves dont parlait la mère de l'adolescent. Remarquant que son fils s'était serré sur un côté, Ace esquissa un pauvre sourire et se déchaussa. Elle retira son chapeau pour le jeter au pied du lit et se glissa à côté de son fils. Sirius eut un petit aboiement.

- Pas de commentaire, le clebs, grommela l'adolescent épuisé. Et oui, je sais que j'ai passé l'âge, m'man. Mais là, je suis juste trop…

- Je sais, chaton, assura Ace.

Son fils se blottit dans ses bras, fermant les yeux pour se laisser bercer par le battement de cœur de la brune. Sirius sauta sur le lit et s'allongea sur les pieds de son filleul, le regardant en silence, les pattes croisées sous son museau.

- Kaachan

- Nani ?

- /Pourquoi t'es pas avec tonton ? Ton fiancé est là, tu devrais fêter ça, au lieu d'être ici à compter les moutons avec moi./

- /Parce que Marco est un adulte et qu'il est immortel. Il a le temps d'attendre. Toi, tu es mon fils. Ma priorité, c'est mon rôle de mère. J'aurai bien assez de temps pour le voir et lui parler./

- /T'avais raison…/

- /A quel sujet ?/

Harry bailla un instant et arrangea sa position contre sa mère.

- /Il a pas cherché à comprendre quoique ce soit, il m'a juste accepté comme son fils. C'est dingue qu'on puisse trouver un gars pareil./

Ace lui embrassa le crâne en le serrant un peu plus dans ses bras.

- /C'est parce qu'il a lui-même été appelé fils par un homme qui avait le cœur assez grand pour regarder au-delà des histoires personnelles et offrir une famille à ceux qui en avaient besoin. Et quand il apprendra à te connaître, je peux t'assurer qu'il sera encore plus content de t'avoir pour fils/.

- /Il est pas impressionné par ce qu'il a vu… j'crois qu'il a des reproches à te faire sur mon éducation./

- /Qu'il vienne me voir, et on en parlera lui et moi, sur comment une mère célibataire peut gérer un enfant turbulent comme toi./

Harry se contenta d'un « hmmm » pour toute réponse.

- /Tu veux pas essayer de dormir, chaton ?/

- /J'y arrive pas, mais je veux pas de cette potion./

Ace embrassa son fils sur le crâne avec un léger « shhh » apaisant, avant de fredonner une chanson :

Hear your heartbeat

Beat a frantic pace

And it's not even seven AM…

Sirius releva vaguement la tête pour la regarder, mais Ace porta un doigt à ses lèvres pour lui faire signe de ne pas intervenir.

You're feeling the rush of anguish settling

You cannot help showing them in

Hurry up then

Or you'll fall behind and

They will take control of you

And you need to heal the hurt behind your eyes

Fickle words crowding your mind…

Elle passa délicatement ses doigts sur les paupières de son fils, avant de l'attirer un peu plus dans ses bras. Elle lui prit une main, faisant courir entre leurs doigts liés des flammes orangées qui ne dérangèrent pas plus que ça l'adolescent.

So, sleep, sugar, let your dreams flood in

Like waves of sweet fire, you're safe within

Sleep, sweetie, let your floods come rushing in

And carry you over to a new morning

Un baiser vint se perdre dans la chevelure noire en bataille du garçon qui se redressa seulement pour boire le chocolat chaud que lui avait apporté Dobby, avant de revenir se blottir contre sa mère, écoutant en silence la douce et apaisante chanson, à la limite de la berceuse.

Try as you might

You try to give it up

Seems to be holding on fast

It's hand in your hand

A shadow over you

A beggar for soul in your face

Drago, Hermione, Luna et Neville passèrent en silence le paravent. La petite blondinette avait l'air d'avoir pleuré récemment. Elle grimpa sur le lit et se roula en boule contre son petit ami, faisant qu'Ace quitta sa place pour les accommoder, restant assise au bord.

Still it don't matter if you won't listen

If you won't let them follow you

You just need to heal

Make good all your lies

Move on and don't look behind

Elle reprit le refrain Sleep sugar, ajustant les couvertures de son fils pour qu'il soit mieux installé, le regardant glisser dans les bras de Morphée.

Day after day

Fickle visions messing with your head

Fickle, vicious

Sleeping in your bed

Messing with your head

Fickle visions

Fickle, vicious

Elle prit une couverture sur un autre lit et la déposa sur Luna qui avait elle aussi fermé les yeux et se rassit au bord du lit en coiffant doucement les cheveux de son fils.

Sleep, sugar, let your dreams flood in

Like waves of sweet fire, you're safe within

Sleep, sweetie, let your floods come rushing in

And carry you over to a new morning

Elle se pencha vers la tempe de son fils endormi pour y déposer un baiser, scellant la fin d'une horrible journée.