Bonjour à tous !
Alors, déjà, je suis surprise de ne pas mettre prise de pierres dans la figure pour avoir joué avec vous depuis tout ce temps avec mes "Marco is dead/Marco is alive". Mon scénario si vite percé à jour, je n'ai trouvé que cette méthode pour essayer d'entretenir un brin de suspens.
Donc, nous y voici la fine équipe est réunie. Vous le sentez venir vous aussi, les emmerdes ? Moi oui. Dumby va pas aimer tout ça. Spoiler : Marco peut être un gentil comme un méchant garçon.
Passons aux reviews :
TheSepticPuppet : Très enflammé, je soupçonne le Phénix d'avoir été plongé dans une longue période d'ennui mortel peu avant./ Bien entendu qu'il survit, t'as pas lut le chapitre jusqu'à la fin si tu poses la question... ou alors, j'ai pas saisi la blague, dans ce cas-là, je m'incline.
NeferGwen : Vu comme ça, oui, en effet, le chapitre était parfaitement équilibré./ J'aurais voulu voir les belles nouilles à la NeferGwen / On aime tous le Phénix./ Y'a pas que Voldy qui s'en mord les doigts, crois-le./ Pour Harry, on peut dire un peu des deux.
lala : Oh oui, Harry a vraiment l'impression que l'univers s'est ligué contre lui.
lilylys : Alors, non, Marco n'est pas mort, c'est moi qui ait essayé de vous mener en bateau jusqu'au bout./ Les retrouvailles... hmmm... nan. Pas vraiment. Parce qu'il y a autre chose sur le feu pour l'instant. Mais on verra un peu les pensées de Harry sur cet ajout à sa famille.
Arya39 : Alors, avant de passer à la réponse à ton commentaire, je veux que tu lèves les yeux pour voir le titre du chapitre. Tu l'as vue ? Tu sais ce que tu dois faire, ma belle ?/ C'est la maman système V, comme vole. J'ai pas de quoi te nourrir ? T'habiller ? Tant pis, je vais voler. Et oui, pour le coup, Harry est triplement maudit avec les Potter d'un côté, et son côté Portgas D./ Ah mais une idée de ce calibre, j'allais pas la laisser passer ! Cela aurait été sacrilège, je l'ai fait pour l'autre clin d'oeil après tout. Et comme toujours on rend à César ce qui est à César, donc, je te l'ai donc rendu./ Venant de l'un des fils de Shirohige, c'est normal. C'est la famille. Et il avait voulu adopter avant qu'Ace ne fasse le con, donc, au final, ça s'est fait, mais il était pas là au bon moment./"Marco is dead" ? Je me suis amusée. Et je voulais justement vous embrouillez. Parce que je me suis faîtes percer à jour, alors, j'ai essayé de ramener un peu de brouillard sur mon intrigue./ Fol Oeil, c'est Dobby qui l'a trouvé./ On verra les Diggory au chapitre suivant et à quel point Ace peut être fière de son fils./ Keurs à toi aussi !
Mimi76lh : Au plaisir.
portgasyuwine : Oh mais... mais j'ai bien plus en réserve. Comme McGonagall qui réclame une minute de silence pour profiter de la paix de l'univers. Où Drago qui se fait contaminer par les créations moldus (oh mon dieu, que va dire Lucius !)./ Les retrouvailles... off screen. Les vrais retrouvailles seront off screen. Parce que je rappelle, c'est Poudlard, le Tournoi. Politique, magie et tutti quanti. Donc, une vraie réunion de famille, ça sera pas dans l'immédiat. Et je vais pas spoiler les prochains chapitre en disant que la famille va avoir quelques soucis. Dont un lié à Dumbledore.
Aelita Yoru : Elle est en or, je ne pouvais pas la laisser passer. Quand j'ai vu le commentaire, j'ai littéralement retravailler mon chapitre pour l'intégrer.
Neko chan : Avec grand plaisir.
kasumikuna : My, so much emotion / Do enjoy this one./ I love you too, like each one of the person reading my stories. If I made you happy, that's the most important thing their is to know.
Saphis3 : Si tu le craignais à ce point, c'est que j'ai réussi à brouiller à un minimum les pistes.
Yz3ut3 : A très bientôt !
mariam150295 : La suite ne sera que meilleur.
Marukolaugier : J'aime fait languir les gens !
Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture et à bientôt !
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Lorsqu'il se réveilla, Harry se sentait encore si endormi, si confortablement installé dans la tiédeur de son lit, qu'il n'ouvrit pas les yeux, espérant replonger dans le sommeil. La salle était toujours faiblement éclairée, il savait que la nuit n'était pas terminée et il lui semblait qu'il n'avait pas dormi très longtemps.
Il entendit alors murmurer autour de lui :
- Ils vont le réveiller à force de faire du bruit !
- Pourquoi est-ce qu'ils crient comme ça ?
- Shizukani, j'essaye d'entendre.
Harry ouvrit les yeux… sur une longue queue de plumes dorées, brillant doucement dans la semi-obscurité de l'infirmerie. Il redressa un peu la tête pour voir que Marco était perché sur la tête de lit, le bec tourné vers l'entrée, faisant remarquer qu'on avait apparemment retiré les paravents.
- Rendors-toi, chaton, chuchota Ace en serrant une main de son fils.
Harry tourna la tête pour voir sa mère assise sur une chaise à son chevet. La brune lui embrassa sa main, les sourcils froncés toujours braqués vers l'extérieur.
- C'est la voix de Fudge, murmura Drago. L'autre, c'est McGonagall, non ? Mais pourquoi se disputent-ils ?
A présent, Harry les entendait également. Des gens criaient et des pas précipités s'approchaient de l'infirmerie.
- C'est peut-être regrettable, mais c'est comme ça, Minerva, disait Cornélius Fudge d'une voix forte.
- Vous n'auriez jamais dû l'amener dans l'enceinte du château ! s'écria le professeur McGonagall. Quand Dumbledore l'apprendra...
Harry entendit la porte de l'infirmerie s'ouvrir à la volée. Autour de son lit, tout le monde avait tourné la tête, alors qu'il se redressait.
Fudge s'avança dans la salle à grandes enjambées, le professeur McGonagall et le professeur Rogue sur ses talons. Thatch fermait la marche, la mâchoire frémissante de colère et les poings tremblants dans les poches de son blouson.
- Où est Dumbledore ? demanda-t-il d'un ton impérieux au groupe.
- Déjà, on dit bonsoir, et ensuite, on s'excuse d'avoir dérangé les malades, rétorqua Ace avec le grognement de Sirius pour l'accompagner. Et comme vous pouvez le voir, c'est une infirmerie, pas son bureau !
Mais la porte s'ouvrit à nouveau et Dumbledore entra à son tour d'un pas pressé.
- Que s'est-il passé ? demanda-t-il sèchement en regardant alternativement Fudge et le professeur McGonagall. Pourquoi tout ce bruit ? Minerva, je suis surpris de vous voir ici, je vous avais demandé de surveiller Barty Croupton.
- Il ne sert plus à rien de le surveiller, Dumbledore ! répliqua-t-elle d'une voix perçante. Monsieur le ministre s'en est occupé lui-même !
Harry n'avait jamais vu le professeur McGonagall perdre à ce point le contrôle de ses nerfs.
La colère marbrait son visage de taches rouges, elle serrait les poings et tremblait de fureur.
- Karameru-chan a eu teeeellement peur pour ses couilles, en apprenant la capture de l'espion, qu'il a fait appel au pire truc existant pour sa protection, grogna Thatch.
Aujourd'hui, plus que n'importe quand, on comprenait ce qui faisait de l'homme un Alpha pour les loups-garous. Il avait l'air tellement en colère, les lèvres retroussées sur ses crocs, ses yeux ambrés brillants de fureur, qu'on était presque surpris de réaliser qu'il était encore sous sa forme humaine. On sentait la menace qui se dégageait de lui. Quelque chose de si dangereux qu'on avait envie de pleurer de frousse.
- Calmez-vous, Thatch et soyez plus clair, demanda Dumbledore.
- Mr Fudge a semblé estimer que sa sécurité personnelle était menacée. Il a insisté pour être accompagné d'un Détraqueur et il l'a fait entrer dans le bureau où Barty Croupton était retenu, traduisit Rogue dont un tic agitait la joue, seul signe de la fureur qui l'habitait.
- Je lui ai dit que vous ne seriez pas d'accord, Dumbledore ! tonna le professeur McGonagall. Je lui ai dit que vous n'accepteriez jamais de voir un Détraqueur pénétrer dans le château, mais...
- Chère madame, rugit Fudge, que Harry n'avait jamais vu aussi en colère. En tant que ministre de la Magie, je suis en droit de décider s'il convient d'assurer ma protection lorsque je dois interroger quelqu'un qui présente un danger potentiel...
Mais la voix du professeur McGonagall couvrit celle de Fudge :
- Au moment même où ce... cette chose est entrée dans la pièce…! hurla-t-elle en tremblant de la tête aux pieds, le doigt pointé sur Fudge, elle s'est précipitée sur Croupton et... et...
Harry sentit ses entrailles se tordre tandis que le professeur McGonagall essayait de trouver ses mots pour raconter ce qui s'était produit. Il n'avait pas besoin d'entendre la fin de sa phrase. Il savait déjà que le Détraqueur avait dû infliger à Barty Croupton son baiser fatal, aspirant son âme à travers sa bouche. C'était pire que la mort pour les sorciers. La peine capitale. Le Baiser du Détraqueur.
- Et alors, ce n'est pas une grosse perte ! s'emporta Fudge. Apparemment, il a été responsable de plusieurs meurtres !
- Pas une grosse perte ? répéta Neville. PAS UNE GROSSE PERTE ?!
Neville était un garçon calme, mais il semblerait que ce soir, c'était la nuit où tout le monde devait hurler de rage. Il s'était levé d'un bond de sa chaise, les yeux exorbités devant ce qu'il entendait.
- Je suis en droit de savoir pourquoi ce salopard, soi-disant mort à Azkaban, s'est fait passer pour un professeur pendant toute l'année au nez et à la barbe de Dumbledore ! s'énerva Neville. J'étais en droit de vouloir le regarder en face, pour lui cracher dans les yeux et de lui demander pourquoi, lui et ses potes, ont décidé que ce devait être ma famille qui avait des informations sur Voldemort ! J'étais en droit de réclamer justice pour mes parents à Ste Mangouste ! Et votre Détraqueur vient de me couper de tout ça !
- Taisez-vous stupide garçon !
- Il a bien raison de vous dire en face tout cela, Fudge, dit une vieille voix calme.
La porte s'était ouverte en silence sur une petite femme âgée impeccablement vêtue, accompagnée de trois hommes en costards-cravates sombres. Hermione eut une brutale inspiration et fit une révérence sans relever la tête, imitée par McGonagall.
- Votre majesté, salua Thatch avec un salut bas et presque moqueur avant de se redresser.
Les lèvres de la femme tiquèrent un instant, mais rien de plus.
- Tu sais qui c'est ? demanda tout bas Drago à Neville qui eut une moue pour dire son ignorance
- C'est la reine moldue Elizabeth, leur répondit dans un murmure Luna qui s'était assise sur le bord du lit de son petit-ami.
- Madame la Reine, salua froidement Fudge. Je doute que vous souhaitiez participer à une conversation de ce genre.
- Et pourtant, je la trouve fort intéressante. Je suis presque surprise que cette chère Ace n'ait pas encore sorti le paquet de pop-corn pour se réjouir de votre incompétence, répondit la femme avec une voix froide et hautaine.
- Elle fulmine en silence, vous y trompez pas, répondit Harry pour sa mère.
Impossible de se tromper sur le sentiment de la pirate quand ses cheveux longs masquaient son visage, qu'il commençait à faire très chaud et qu'elle tremblait.
- Voyez-vous, Cornélius, je pense être en droit de vouloir, moi aussi, savoir pourquoi et comment un homme de votre prison se balade dans la nature. Surtout s'il a tué un de mes concitoyens, j'ai nommé Frank Bryce.
- Il ne peut plus témoigner, Cornélius, dit Dumbledore. Vous avez fait une erreur en le laissant se faire embrasser.
Il fixait Fudge d'un regard dur, comme si c'était la première fois qu'il le voyait vraiment.
- Il ne pourra plus expliquer pourquoi il a tué tous ces gens.
- Pourquoi il les a tués ? Il n'y a aucun mystère là-dedans ! s'exclama Fudge. C'était un fou furieux ! D'après ce que Minerva et Severus m'ont dit, il semblait persuadé d'avoir agi sur les ordres de Vous-Savez-Qui !
- Lord Voldemort lui a bel et bien donné des ordres, Cornélius, répondit Dumbledore. La mort de ces gens n'a été qu'un effet secondaire du plan qui visait à redonner à Voldemort toute sa force. Et ce plan a réussi. Voldemort a retrouvé son corps.
Fudge donna l'impression d'avoir reçu un coup de poing en pleine figure. Clignant des yeux d'un air stupéfait, il regarda Dumbledore comme s'il ne pouvait croire ce qu'il venait d'entendre.
- Voilà qui est intéressant, nota la Reine pas plus surprise que ça. Ce qui explique donc qu'il y a moins de trente minutes, deux hommes ont vu leur tête mise à prix. Tom Elvis Jedusor et Peter Pettigrow. Une forte somme pour des renseignements valables.
Ah, d'où le pourquoi Sebastian n'était plus là. Il avait dû recevoir des ordres réclamant la mise à prix de ces deux monstres.
- Pettigrow a été tué par Sirius Black, madame la Reine, rappela Cornélius. Et puis… soyons sérieux… Allons, Dumbledore… Vous-Savez-Qui... est revenu ? Ridicule. Allons, Dumbledore, reprenez-vous...
- Ainsi que Minerva et Severus vous l'ont sans doute rapporté, nous avons entendu la confession de Barty Croupton, reprit Dumbledore. Sous l'effet du Veritaserum, il nous a révélé comment il avait réussi à s'échapper d'Azkaban et comment Voldemort, apprenant par Bertha Jorkins qu'il était toujours en vie, l'a libéré de son père et s'est servi de lui pour capturer Harry. Le plan a réussi, comme je vous l'ai dit. Croupton a aidé Voldemort à revenir.
- Voyons, Dumbledore, répliqua Fudge. Vous... vous ne pouvez sérieusement croire cela. Vous-Savez-Qui ? De retour ? Allons, allons, Croupton a certainement cru lui-même qu'il agissait sur ordre de Vous-Savez-Qui, mais comment pouvez-vous croire sur parole un personnage aussi fou, Dumbledore... ?
Harry vit avec stupeur un léger sourire apparaître sur son visage.
- Lorsque Harry a touché le trophée, ce soir, il a été immédiatement transporté auprès de Voldemort, dit Dumbledore d'une voix ferme. Il a assisté à la renaissance de Lord Voldemort. Je vous expliquerai tout en détail si vous voulez bien venir avec moi dans mon bureau.
Dumbledore lança un regard à l'adolescent dans le lit et vit qu'il ne dormait pas, mais il hocha la tête et ajouta :
- Je ne peux malheureusement pas vous permettre d'interroger Harry ce soir.
L'étrange sourire de Fudge s'attarda. Lui aussi jeta un coup d'œil au D., puis il se tourna à nouveau vers Dumbledore.
- Vous êtes... heu... prêt à croire Harry sur parole, Dumbledore ?
Il y eut un moment de silence qui fut rompu par un grognement de Sirius. Ses poils étaient hérissés et il montrait les dents à Fudge
- En effet, je crois Harry, répondit Dumbledore dont le regard flamboyait à présent. J'ai entendu la confession de Croupton et j'ai entendu Harry raconter ce qui s'est passé à partir du moment où il a touché le trophée et les deux récits coïncident, ils expliquent tout ce qui s'est passé depuis que Bertha Jorkins a disparu, l'été dernier.
- Seriez-vous en train de traiter ce garçon de menteur ? demanda la Reine d'une voix doucereuse.
Fudge avait toujours cet étrange sourire.
- C'est un garçon en mal d'attention, et vous êtes tous les deux prêts à croire que Vous-Savez-Qui est revenu simplement parce que vous l'avez entendu dire par un fou assassin et un garçon qui veut juste attirer les projecteurs !
- Vous sortez ça d'où ? demanda Harry en se levant du lit.
Il serra la main de sa mère pour la rassurer et quitta les couvertures. Il hésita en voyant les deux yeux bleus braqués sur lui, puis offrit un bras au Phénix qui vint se poser non pas dessus, mais sur une de ses épaules.
Oui, bon, il n'était pas aussi lourd qu'il l'imaginait, mais l'oiseau faisait quand même son poids, il avait bien fait de se poser sur son épaule finalement. Il n'aurait pas réussi à le garder sur son bras sans le faire tomber.
- Mon fils a posé une question, il me semble, rappela Ace avec une voix grondante.
Fudge rougit légèrement mais une expression de défi apparut sur son visage buté.
- Tous ces articles de presse, ces actes rebelles montrent un garçon qui cherche à s'attirer les regards de tous ! Quoi de mieux que de prétexter le retour du mage qu'il a déjà vaincu, pour se faire aduler par la foule !
Toutes les têtes se rivèrent vers Ace qui se leva d'un bond en renversant sa chaise. Ses yeux n'étaient plus que deux miroirs d'argents liquides assassins, rivés sur Cornelius. Avec la démarche d'un prédateur, elle s'avança vers l'homme qui recula en réponse. Mais, même s'il avait l'air effrayé, il paraissait toujours aussi buté. Thatch se mit derrière le ministre, lui coupant sa retraite, faisait sursauter Fudge quand ils se percutèrent.
- Ecartez-vous majesté. Quand la patronne est dans cet état, elle pourrait attaquer le moindre signe de menace sans réfléchir, conseilla un des gardes du corps de la Reine en l'invitant à reculer du passage.
- Zip-la, Donattello, ou c'est toi qui vas finir au barbec' ! siffla Harry à l'adresse de l'homme. Kaachan… calme-toi…ça va aller…
Oh, non, ça n'allait pas aller. Fudge portait déjà les mains à sa gorge, le front recouvert de sueur froide, sa retraite coupée par le loup-garou.
Puis une trille brisa la tension de l'infirmerie, rendant Harry à moitié sourd de l'oreille gauche. Marco garda le bec vers le plafond, le claqua deux fois, avant de baisser la tête. Ace s'immobilisa, les mains toujours en flammes, mais elle n'était plus sur le point de brûler proprement le ministre. Thatch recula et alla se ranger sur un côté, une étincelle furieuse dans le regard.
Tout le monde regarda l'oiseau, se demandant comment il avait réussi à calmer la situation, mais l'adolescent ne les laissa pas s'attarder pour prendre la parole :
- Vous savez ce que vous êtes, monsieur le ministre ? Une autruche. La réalité vous crève les yeux, mais elle vous fait tellement peur que vous préférez enterrer votre tête dans le sable et nier son existence, plutôt que de l'affronter.
Il se frotta les mains et les leva haut, autant qu'il le pouvait avec un oiseau immense sur l'épaule qui le regardait faire avec curiosité.
- C'est pas grave, c'est votre vie, votre mandat. Moi, je veux des réponses. Je pourrais dire la vengeance au nom des Potter, mais Voldemort n'est pas ma cible prioritaire. Vous niez que Pettigrow est vivant, c'est votre choix. Vous n'acceptez pas le retour de Face de Serpent, grand bien vous fasse. Mais vous cachez pas derrière moi en me traitant de menteur. Vous êtes un chef politique, c'est votre carrière, pas la mienne. Et si vous et Dumbledore ne vous étiez pas obstinés à m'enchaîner, je pourrais aussi dire que de toute façon, je ne suis pas concerné, parce que j'aurais eu la certitude que je ne serais plus ici l'an prochain.
- Tu as déjà raconté des tas d'histoires à dormir debout l'année dernière. Ces affabulations sont de plus en plus invraisemblables et tu persistes à vouloir nous les faire avaler, insista Fudge. Allons, Dumbledore, comment pouvez-vous encore croire ce qu'il dit ?
- Espèce d'idiot ! s'écria le professeur McGonagall. Cedric Diggory ! Bertha Jorkins ! Ces assassinats ne sont pas l'œuvre d'un simple fou qui frappe au hasard !
- Je n'en vois aucune preuve ! répliqua Fudge, le visage violacé de fureur. J'ai l'impression que vous êtes tous décidés à provoquer un mouvement de panique qui va déstabiliser tout ce que nous avons construit au cours de ces treize dernières années !
- Voyez la chose de façon logique. Il vaut mieux se préparer contre une menace inexistante que se faire détruire par quelque chose qu'on refuse d'admettre, pointa Thatch en croisant les bras. Mais c'est vous l'chef, Karameru-chan, foncez donc dans le mur. Vous rirez beaucoup moins entre quatre planches de pins. Le p'tit Portgas l'a dit, les gens comme vous, ce sont des autruches. Tête dans le sable, mais le cul parfaitement à l'air pour se faire enculer par derrière par la menace !
- Newgate ! Surveillez votre langue ! rouspéta McGonagall.
- Pourtant, la description est très adéquate, informa la Reine avec un ton sec. Je vais de ce pas retourner à Londres, afin de faire passer le mot aux autorités concernées de mon gouvernement, pour protéger mon peuple le mieux possible au cas où cette menace serait réelle. Ace, jeune Harry... Ce fut un plaisir de vous revoir, même si j'aurais souhaité que ce soit dans de meilleures circonstances.
- Elizabeth, répondit Ace avec un sec hochement de tête qui fit tomber sa tresse à moitié défaite dans son dos.
Harry inclina la tête vers la Reine et la regarda partir avec sa sécurité rapprochée, suivi des salutations du reste des adultes. Puis, le garçon s'intéressa de nouveau à Fudge. Il n'était plus qu'un petit sorcier fulminant qui refusait tout net l'idée de voir son monde confortable et bien ordonné subir la moindre perturbation.
Tout le monde, à tour de rôle, chercha à faire entendre raison à Fudge, le conseiller sur les choses à faire, mais il refusait d'entendre, craignant pour son poste. Comme il le prouva avec le cas des Détraqueurs que le Ministre voulait à Azkaban à garder les alliés de Voldemort sans prendre en compte le risque qu'ils changent de camp.
Harry ne put réprimer un frisson. L'idée de voir ces créatures dehors ne l'enchantait pas des masses. Non, vraiment. Il souleva son bras droit pour permettre à Luna de se glisser dessous quand il la sentit lui prendre une main en réconfort. Sur l'épaule gauche, Marco jeta un œil au couple, puis à Ace avant de revenir à la discussion.
La seconde chose à faire était de reprendre contact avec les géants pour leur offrir l'amitié avant que Voldemort ne le fasse, sauf que là encore, Fudge ne voulait pas le faire. C'était un homme qui songeait que la naissance et le sang étaient importants. Alors, proposer l'amitié aux géants…
- Complètement fou, murmura Fudge en reculant. De la démence...
- J'aime pas Dumbledore, mais je rejoins le discours, annonça Ace en attrapant Fudge par un bout de sa cape, le regard flamboyant. Dîtes-moi encore une fois que c'est la naissance qui importe, et je vous crame la gueule. Surtout en présence du loup-garou qui a sauvé plus de fois la vie de mon fils que tous les sorciers réunis. Offrez une chance aux gens de prouver leur valeur, et vous aurez des surprises. De très bonnes surprises.
Thatch s'avança et les sépara en évitant de faire le moindre geste brusque pour ne pas souffler sur les braises de la colère de la jeune femme.
- Je crois bien que nous venons de trouver notre unique sujet d'entente, ma chère mademoiselle, nota Dumbledore.
- Je ne vous laisserai pas pour autant prendre mon fils.
- J'irais pas chez les Dursley, renchérit Harry avec un air buté.
- Cornélius, si votre obstination à fermer les yeux vous mène aussi loin, nous avons atteint la croisée des chemins, reprit Dumbledore. Vous agirez comme vous le jugerez bon. Et moi aussi, j'agirai comme je le jugerai bon.
La voix de Dumbledore n'avait rien de menaçant. Elle donnait l'impression d'une simple constatation, mais Fudge se raidit comme s'il l'avait menacé de sa baguette magique.
- Maintenant, écoutez-moi bien, Dumbledore, dit-il en agitant un index accusateur. Je vous ai laissé la bride sur le cou. Toujours. J'avais beaucoup de respect pour vous. Parfois, je n'étais pas d'accord avec certaines de vos décisions, mais je ne disais rien. Il n'y en a pas beaucoup qui vous auraient permis d'engager des loups-garous comme professeurs ou de garder Hagrid, ou encore de fixer le programme scolaire sans en référer au ministère. Mais si vous vous opposez à moi...
- Le seul auquel j'ai l'intention de m'opposer, c'est Lord Voldemort, l'interrompit Dumbledore. Si vous êtes contre lui, Cornélius, nous resterons du même côté.
Apparemment, Fudge ne savait pas quoi répondre. Il oscilla d'avant en arrière sur ses petits pieds en faisant tourner son chapeau melon entre ses mains.
- Il ne peut pas être de retour, Dumbledore, dit-il enfin d'un ton qui avait quelque chose de suppliant. C'est impossible...
- Le répéter ne rendra pas la chose plus véridique, monsieur le Ministre, annonça Drago. Je me doute parfaitement que s'il revient, mon père se rangera de son côté immédiatement. Pour la gloire, pour la peur, le pouvoir… et au nom d'une soi-disant suprématie de sang. C'est un Malefoy qui vous le dit.
Il posa ses mains sur ses hanches, le regard glacial.
- J'ai eu de la chance de rencontrer quelqu'un qui veuille bien m'aider à apprendre, plutôt que de rester borné sur mes positions. Ouvrez les yeux, et votre mandat pourra perdurer.
- Si votre père vous entend, jeune homme…
- Il connaît mon opinion depuis le temps. Vous croyez que c'est par amour de ma mère qu'il a conçu un nouvel héritier du nom des Malefoy ?
Rogue s'avança alors vers le ministre en passant devant Dumbledore. Il releva la manche de sa robe et mit son bras sous le nez de Fudge qui tressaillit. Mais là encore, il fit chou blanc, refusant la vérité en face et n'écoutant pas le moindre mot du professeur de potion. Il se contentait de regarder avec dégoût l'horrible Marque. Enfin, il se tourna à nouveau vers Dumbledore et murmura :
- Je ne sais pas à quoi vous jouez, vous et vos collègues, Dumbledore, mais j'en ai assez entendu. Je n'ai rien d'autre à ajouter. Je vous contacterai demain pour parler un peu de la façon dont cette école doit être dirigée. Pour l'instant, je dois retourner au ministère.
Parvenu devant la porte, il s'arrêta soudain, fit volte-face et revint vers Harry.
- Ton prix, dit-il d'un ton sec. Mille Gallions. Normalement, il aurait dû y avoir une cérémonie, mais étant donné les circonstances...
Il sortit de sa poche un sac d'or qu'il lui lança à la figure. Les serres de Marco interceptèrent la bourse avant l'impact.
- Vous êtes tout simplement pathétique, dirent avec lassitude les deux D. en regardant d'un air écœuré le ministre.
Leur synchronisation aurait pu être marrante dans d'autres circonstances.
Marco en rajouta une couche en renvoyant la bourse d'or au visage de Fudge qui venait de remettre son chapeau. Chapeau melon qui, pour le coup, tomba par terre.
- Et je crois bien que cet oiseau est tout à fait d'accord sur le sujet, annonça McGonagall.
- Prenez cet argent pour organiser les funérailles de Cedric, moi, j'en veux pas. Mettez-le là où je pense, et très profond, lui dit Harry.
Avec un regard sombre, Fudge ramassa la récompense et s'en alla en claquant la porte derrière lui.
Dès qu'il eut disparu, Dumbledore se tourna vers le groupe rassemblé autour de Harry.
- Il y a du travail, dit-il.
- No shit Sherlock, répondit Ace.
Elle se pencha à l'oreille de son fils.
- /Dobby a ramené des affaires. Habille-toi chaton, on rentre à la maison./
Le Phénix se déplaça sur une épaule de la femme, alors que Harry se dégageait de Luna pour aller vers son lit. Sirius se décala pour dévoiler les vêtements en question, totalement moldus, alors que Neville remettait en place le paravent. Le chien sauta du lit pour laisser de l'intimité à son filleul, rejoignant le groupe qui regardait Dumbledore.
- Il faudra que je contacte Arthur, qu'il puisse faire passer le mot à ceux qui seront moins bornés, à l'intérieur du ministère, dit l'homme en caressant sa barbe d'un geste pensif. Minerva, je veux voir Hagrid dans mon bureau le plus vite possible. Et également, si elle consent à venir, Madame Maxime.
Le professeur acquiesça d'un signe de tête et sortit à son tour de la salle.
Dumbledore s'assura que la porte était fermée et que les pas de McGonagall s'étaient éloignés avant de reprendre la parole :
- Et maintenant, il est temps pour deux d'entre nous de se reconnaître tels qu'ils sont. Sirius... Voudriez-vous reprendre votre forme habituelle ?
Le gros chien noir leva les yeux vers Dumbledore puis Ace, et en un instant, se métamorphosa en homme. Rogue contempla le visage de Sirius avec de la colère tout juste maîtrisé.
- Le parrain foireux essaye de se rattraper, n'est-ce pas ? siffla le maître de potion avec un rictus.
- Et c'est reparti… soupira Hermione en roulant des yeux de lassitude.
- Je sais que je peux compter sur vous deux, dit Dumbledore en regardant les deux ennemis. Le moment est venu d'oublier vos anciennes querelles et d'avoir confiance l'un dans l'autre.
Harry pensa que Dumbledore était en train de demander un quasi-miracle. Sirius et Rogue se toisaient avec la plus grande répulsion après tout.
- A court terme, reprit Dumbledore avec une certaine impatience dans la voix. Vous pourriez vous contenter de ne pas vous manifester d'hostilité ouverte. Vous allez commencer par vous serrer la main. Vous êtes du même côté, désormais. Nous n'avons pas beaucoup de temps et, si les rares personnes qui connaissent la vérité ne s'unissent pas dès maintenant, il n'y aura bientôt plus d'espoir pour aucun d'entre nous.
- Le jour où ils cesseront de se faire la guerre, ce sera le jour où j'accepterai qu'on m'appelle Gol au lieu de Portgas, grinça Ace. Donc, aucune chance qu'il y ait un cessez- le-feu entre ces deux-là.
Très lentement, mais en continuant de se lancer des regards assassins, Sirius et Rogue s'avancèrent l'un vers l'autre et se serrèrent la main pendant une fraction de seconde.
Ou comment faire plaisir à un vieillard gâteux.
- Il croit vraiment que les licornes chient des arc-en-ciels ? demanda Harry à Hermione en sortant habillé du paravent.
- Il a dû faire un stage chez les Bisounours. Toujours mieux que les Teletubbies, lui répondit la demoiselle en haussant les épaules.
Les deux hommes étaient au moins d'accord pour dire que le duo, même si les références étaient clairement moldues, avaient raison dans le principe d'improbabilité de paix entre eux.
- Ça suffira pour l'instant, dit Dumbledore en se plaçant entre eux. A présent, j'ai du travail pour vous deux. L'attitude de Fudge, bien qu'elle ne soit pas surprenante, change tout. Sirius, il faut que vous partiez immédiatement prévenir Remus Lupin, Arabella Figg, Mondingus Fletcher… tous les anciens. Restez caché chez Lupin pour le moment, je vous contacterai là-bas.
Sirius hésita nettement.
Très nettement.
- Très bien, je vais le faire, annonça-t-il. Mais soyons clair, Portgas est la mère de Harry, autant que Lily. Il est hors de question que j'apporte mon aide s'il faut les séparer. Ma priorité, c'est mon filleul. J'ai échoué une fois. Pas deux. Si je participe à cette guerre, c'est pour lui.
- Comme c'est émouvant, se moqua Rogue.
- Tu fais gaffe ? demanda Harry à Sirius. Je dois déjà vivre avec ma tête brûlée de mère, j'ai pas envie de perdre stupidement mon parrain.
- Tu as ma parole. On se reverra bientôt, Harry, assura Sirius en lui prenant son épaule. Je te le promets. Mais je dois faire mon devoir et essayer de te protéger. Et si en chemin, je trouve enfin les réponses à tes questions, ça ne sera que mieux.
- Wakkatta.
- Portgas, salua Sirius en se redressant.
- Black, répondit Ace.
Sirius se racla la gorge, toujours aussi embarrassé en sa présence qu'il l'était à l'écrit et lui tendit une main. La D. la lui serra et sans qu'elle ne comprenne quoique ce soit, l'homme lui fit un baisemain qui la laissa en état de choc. Marco resserra ses serres sur l'épaule d'Ace, jetant un regard assassin au fugitif qui en pinçait clairement pour sa fiancée. L'animagus fît un signe de tête à Dumbledore, sans voir le regard de tueur de l'oiseau, se transforma à nouveau en un gros chien et sortit de la salle en actionnant la poignée de la porte avec sa patte. Un instant plus tard, il avait disparu.
- Severus, dit Dumbledore en se tournant vers Rogue. Vous savez ce que je dois vous demander. Si vous y êtes prêt...
- J'y suis prêt, répondit Rogue.
Il paraissait légèrement plus pâle que d'habitude et ses yeux noirs au regard glacé brillaient étrangement.
- Alors, bonne chance, dit Dumbledore.
Son visage exprimait une certaine appréhension lorsqu'il le regarda sortir en silence derrière Sirius. Puis, il se tourna vers Thatch qui leva un sourcil.
- J'ai besoin de votre aide, Thatch. Vous pouvez nous aider à atteindre les loups-garous, à s'assurer qu'ils ne rejoignent pas la guerre au côté de Voldemort.
- Nan, lui répondit le roux.
Dumbledore le regarda avec perplexité.
On venait de lui dire non ?
- Non, je vous aiderai pas. Vous êtes pas mon père ou mon grand-frère pour me donner des ordres. J'ai aucune raison de vous obéir. Si je veux me frotter à Greyback, je le ferais tout seul comme un grand, quand l'envie m'en prendra. Mais certainement pas pour vos beaux yeux. Vot' guerre, je n'en ai rien à foutre. Vous pouvez me virer, si vous voulez, j'en ai rien à cirer, explicita Thatch.
Un sourire moqueur étira les lèvres du pirate alors qu'il se détournait pour aller vers la sortie.
- J'ai cru comprendre que je gâchais mon talent dans l'enseignement. Je me vois parfaitement à la tête d'un petit restaurant pépère où j'aurais pas à faire comprendre à un vieux fou manipulateur que ce n'est pas parce qu'il est vieux comme le monde, qu'il peut se permettre de dicter la vie de tous, pour soi-disant Le Plus Grand Bien.
Thatch se retourna sur le seuil de la porte.
- Vous n'êtes pas de ma meute. Encore moins de ma famille. Passez une bonne soirée.
Et il s'en alla.
- Chaton ? demanda Ace.
- Je pense pas avoir oublié grand-chose, fit Harry en refermant une main sur ses pendentifs. La goutte est de nouveau chaude, ça fait du bien. Mes affaires ?
- Seb est parti avec.
- Eh bien, on se voit cet été, tout le monde, salua le D. avant d'enlacer Luna. Et prépare un bel article pour le Chicaneur.
- Tu n'en reviendras pas, assura la demoiselle.
Le couple hésita un instant, puis s'embrassa avec des joues rouges de timidité, avant de se séparer. Luna plaqua ses mains sur son visage alors que Harry se détournait en se raclant la gorge, tout aussi rouge. Il fit un signe de la main à ses amis et suivit sa mère pour quitter l'infirmerie.
- Je peux savoir où vous allez ? demanda Dumbledore.
- Eh bien, cette affaire de Tournoi étant finie, je peux parfaitement décider de rentrer chez moi avec mon fils, répondit Ace avec froideur. J'ai trouvé un possible professeur particulier, il est donc probable que je décide que Harry n'a pas besoin de revenir l'an prochain ou les années suivantes. Très bon été à vous. J'ai déjà dit aux Diggory que j'entrerais en contact avec eux quand mon fils serait en état.
Elle se tourna vers les amis de son fils, l'oiseau toujours sur l'épaule.
- Ryû-kun… Tu te souviens de ce que je t'ai dit ? Si ça pue, ne traîne pas, je vais déjà installer un second lit en prévision.
- Merci, répondit doucement le blond.
- Vous ne pouvez pas partir comme ça, pas après ce qu'il s'est passé ce soir ! Quel genre de mère êtes-vous pour exposer ainsi votre enfant au danger ! accusa Dumbledore.
- Le genre de mère qui en a assez de se ronger les ongles jusqu'à l'épaule en sachant que son fils court un immense danger quand il est sous votre nez !
Elle pointa un doigt accusateur vers l'homme.
- Depuis qu'il est arrivé ici, c'est incident sur incident et c'est un miracle qu'il ne soit pas encore mort ! Donc, je pense que je suis en droit de dire qu'il est plus en sécurité avec moi (elle se montra du pouce), qu'avec vous (et elle le montra de nouveau de l'index).
Et elle franchit la porte.
Harry resta derrière, une main dans sa poche arrière, l'autre nouée autour de sa goutte.
- Chaton ?
- Juste un instant.
Le garçon s'avança vers Dumbledore et lui dit dans les yeux :
- Je suis pas le Survivant. J'ai pas brisé Voldemort. Vous savez le pire ? Vous vous êtes mis à dos la personne qui a vraiment fait ça. Voldemort l'a dit lui-même. Il n'a pas été détruit, il a été brûlé vif. Passez de très bonnes vacances en tirant toutes les conclusions que vous voulez de ce que je viens de dire.
Et le garçon se détourna pour rejoindre sa mère en courant.
.
.
Quand ils eurent déjà bien entamés le chemin vers Pré-au-lard, Ace finit par se remettre à parler.
- /On joue très serré. Très, très serré./
- /C'est toi le pro de l'infiltration, pas Thatch, vous auriez dû mieux vous organiser,/ lui répondit d'un ton très calme Marco en portant un de ses ergots à son bec comme pour l'examiner.
- /Il était déjà en place et je peux pas me permettre de faire ce genre de chose quand j'ai un fils qui a besoin de moi./
- /Tu as développé le sens des priorités, c'est déjà ça. Tu attends quoi exactement de moi, yoi ?/
- /Que tu te fondes dans la masse, que les sorciers ne te remarquent pas… un peu comme une botte secrète, qu'ils ne se doutent pas de ton importance et de ta force avant le dernier moment./
L'oiseau pencha la tête sur le côté, considérant l'option.
- /C'est bon pour moi. On se sépare et on se retrouve plus tard ? On fait le chemin ensemble ? Ou c'est chacun de son côté, yoi ?/
- /Plus loin, on a une voie ferrée. Si tu la longes, tu arriveras à la gare de Londres. On se retrouve là-bas avec ta forme humaine. Il faudra que tu te transformes discrètement. On se sépare pas ensuite. Pas après tout ce temps./
Le pourquoi de ce refus était assez simple à comprendre avec la façon dont elle posa une main sur les serres accrochées à son épaule. En réponse au geste, les ergots se resserrèrent à peine un peu plus et très brièvement.
- /J'veux pas m'occuper d'affaires d'adultes, mais un oiseau de feu bleu, au-dessus de Londres, ça sera pas discret,/ fit remarquer Harry en parlant pour la première fois depuis qu'ils avaient quitté l'école.
- /Mais non, ça passera crème. Au pire, les gens croiront que c'est un OVNI,/ assura sa mère.
- /Un oiseau, aussi grand soit-il, ça se confond très difficilement avec une soucoupe volante. Autant comparer Wonder Woman à Deadpool./
-/Techniquement parlant, Marco sera toujours un Objet Volant Non Identifié… aïe mon épaule…oui, j'attends avant de recommencer avec les blagues aviaires/.
Marco s'envola pour planer au-dessus d'eux, permettant à Ace de masser son épaule meurtrie par les féroces serres du zoan.
- /Connard…/ grommela la D.
- /Moi aussi je t'aime, bébé. Fais attention à toi et ta mère, Harry./
Ace s'immobilisa, virant au cramoisie à une vitesse record. Avec un rire, l'oiseau s'envola pour finir par ressembler à une grosse étoile filante bleue dans le ciel. Harry regarda sa mère, essayant de ne pas rire. C'était bien la première fois qu'il la voyait comme ça.
- /Tu réalises que quelqu'un est mort ce soir, quand même ?/ rappela-t-il finalement à l'ordre.
- /Fais moi penser à distribuer des claques. Quel enfoiré, il a pas changé ! Un salopard de première, comme toujours…/
Elle disait ça, mais elle avait l'air heureuse de ce « moi aussi je t'aime ». Elle rayonnait presque de l'intérieur, semblant plus vivante que jamais. Plus… sereine.
- Eh, m'man…
Ace s'était remise à marcher. Elle regarda son fils à côté d'elle qui eut un air embarrassé.
- /Il me faudra du temps, mais j'essaierai. J'apprécie qu'il me voit déjà comme son fils mais…/
Sa mère l'attira sous son bras, le serrant contre elle dans leur marche et lui embrassa le crâne.
- /Tu n'as pas à te justifier. C'est tout à fait normal, et Marco sera le dernier à t'en vouloir. Prenez le temps de vous connaître, je sais que ça ira parfaitement entre vous. Ne te force pas, reste tel que tu es./
Et elle l'embrassa une dernière fois sur le crâne.
- /Qu'est-ce qu'on va faire ? On reste hors du conflit ou on va aider Dumbledore ?/ demanda Harry en revenant au sujet le plus important.
- /On va offrir une troisième option, c'est tout. Je n'aime pas ses méthodes mais je ne vais pas faire l'autruche comme ce Fudge. On va faire les choses tous ensemble, comme la famille que nous sommes. Nous allons tendre une main de l'amitié à ceux qui en ont assez et qui souhaitent du changement. Et nous leur dirons clairement que s'ils marchent avec nous, on pourra changer les choses./
- /Et comment ?/
Un sourire sanglant apparut sur les lèvres de la femme.
- /Un vampire ministre de la magie, t'en penses quoi ?/
Harry s'arrêta brutalement, regardant sa mère comme s'il la découvrait pour la première fois.
- /Tu réalises ce que tu dis ?/
- /Parfaitement mon chaton. En attendant de trouver un moyen de rejoindre la Grand Line, on va foutre le bordel ici. On va leur mettre le nez dans leurs merdes pour qu'ils comprennent ce qu'il se passe. On va rester sage un temps, pour bien préparer les évènements. Et ensuite, l'explosion !/
L'adolescent déglutit, se sentant fébrile.
Il ne s'agissait plus d'un hôpital. Mais d'une communauté entière à présent. De quoi donner le tournis. Montrer aux gens une autre alternative, leur pointer l'erreur de leur méthode… C'était… affolant ! Ça ne serait pas forcément dans la paix et la tranquillité, et pourtant, il voulait en être. Il passa une langue nerveuse sur ses lèvres, la pupille vive.
Il avait l'occasion de montrer à ceux qui le voyaient en élu qu'ils étaient des idiots fainéants qui attendaient que ça leur tombe tout cuit dans l'assiette.
-/J'en suis./
Le sourire d'Ace était aussi grand que celui de son fils. Aussi déterminé, aussi sauvage.
- /Alors, allons préparer une révolution./
