Bonjour à tous et à toutes !
On se retrouve en ce jour de fête du travail pour la nouvelle publication ! Alors... comment ça se passe avec Drago dans la maisonné Portgas ? Surtout avec Marco. On a des choses à faire. A voir. Et surtout, des trucs importants qui se préparent dans l'ombre. Alors, n'attendont pas plus.
Gemesies : Je suis heureuse que ma fic ait mérité que tu la relises deux fois, cependant, si tu parles de "deux trois problèmes", tu pourrais m'en dire plus, parce que si c'est quelque chose d'important, d'autres peuvent les avoir et je veux y répondre. Concernant celui dont tu m'as parlé concernant le manque de réaction d'Ace devant son changement de genre, je veux te renvoyer au chapitre 33 de la fic, où j'ai Ace qui dit qu'iel est le feu et que le feu n'a pas de genre, d'où son manque de réaction/panique. / Pour tes questions, je n'y répondrais pas. Tu comprends bien, cela relève du spoil.
Kasumikuna : You have a dirty mind, but I do like 'cause this is Ace and Marco and we do like them./ Parkour ? Well, yes, their are pirates, so yeah, that's normal. And we have mister bird and miss fire, so, playing with the law of physic, it's logic coming from them. / Marco is the right hand man and he did throw his familiy in a sucide war. There is some guilt in there, we can't deny that. / Narcissa need to learn to ask for help and step out of her pureblood prejudice.
sebferga : Oui chef ! A vos ordres cherfs !
AngelMiki : Je suis toujours heureuse d'avoir des commentaires de la masse silencieuse !/ Ah, mais oui, c'est dommage de ne pas connaître One Piee, surtout avec tout ce qu'on apprend en ce moment. Rentrer dedans peut être un peu difficile, mais ça en vaut la peine./ C'est toujours un plaisir, crois-le, de publier cette histoire. / Je suis ravi que ma plume soit à ton goût./ Je suis contente de voir que le développement des deux garçons soient bien gérer.
Misstykata: Meh. Tu es excusée.
Yz3ut3: On va vite voir comment ça va être géré l'affaire Malefoy.
Marukolaugier : Oui, le couple est mignon et oui, on a de la peine pour Drago.
Sur ce, on a fait le tour et on peut donc passer au chapitre..
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Drago se réveilla en sursaut quand on le secoua. Il se redressa d'un bond en reculant des mains qui le touchaient, essayant de calmer son cœur.
- Oi… Drago… c'est un cauchemar, tout va bien…
Une lumière douce s'alluma à proximité, révélant la présence d'une lampe de chevet. Harry resta accroupi à côté du lit de son ami, attendant en silence qu'il se réveille totalement. Le Serpentard finit par passer une main sur son visage, travaillant sur sa respiration, une main crispée sur sa jambe blessée.
- Désolé de t'avoir réveillé.
- Je dormais pas, lui répondit Harry en haussant les épaules. Tu veux en discuter ?
Son ami secoua la tête à la négative.
Toc toc.
Perplexe, le brun se releva et alla ouvrir la porte pour voir Marco sur le seuil, tenant deux tasses fumantes de chocolat au lait, s'éclairant avec quelques plumes sur ses avant-bras pour percer les ténèbres. Sa méthode de transformation donnait vraiment envie.
- Prenez ça et ne tardez pas trop, il est trois heures du matin, yoi, dit simplement l'homme.
Harry le déchargea des tasses en le remerciant.
- En cas de problème, n'hésitez pas, d'accord ?
C'était quelque chose que Harry appréciait. Il n'essayait pas de le couver, de l'étouffer, de le surprotéger et de s'imposer. Il se présentait juste comme disponible, assurant qu'il était là pour aider, montrant par des petites attentions, comme ici les chocolats au lait, qu'il faisait attention à l'adolescent, tout en le laissant libre de venir le voir.
- On devrait gérer mais on viendra vous embêter, toi ou maman, si on s'en sort pas, sourit avec embarras le D. à l'adulte.
Le pirate lui fit un vague salut militaire pour ensuite refermer la porte. Quelques instants plus tard, une autre porte s'ouvrit et se referma, indiquant que l'homme était retourné se coucher. Harry retourna vers le lit que Drago occupait et lui tendit une des tasses. Le blond hésita, puis accepta la boisson, regardant son ami s'asseoir au bord de son propre lit pour boire la sienne sans s'occuper du fait qu'elle était encore très chaude.
- Pourquoi tu ne dormais pas, toi ? demanda doucement Drago en regardant sa tasse où se reflétait la faible lumière de la lampe de chevet.
Harry haussa ses épaules.
- Beaucoup de trucs. Surtout de la culpabilité.
- Tu n'as pas à te sentir responsable de mon cas, j'ai fait mes choix seuls, lui pointa le blond avec un bref regard.
- J'te rassure, y'a pas que tes beaux yeux qui me font culpabiliser.
- Tu seras toujours autant un cas, Portgas.
- Merci pour le compliment.
Harry leva sa tasse en remerciement et la termina cul sec. Il la posa sur sa propre table de chevet et jeta ses jambes sur son lit.
- Tu sauras éteindre la lampe ?
Drago se pencha sur le côté et attrapa le câble pour appuyer sur l'interrupteur, répondant à la question, avant de la rallumer.
- Si tu veux parler ou quoique ce soit, n'hésite pas. Bonne nuit.
- Bonne nuit, Harry… et merci d'être un si bon ami.
Le D. ne répondit pas, se contentant de se rouler de nouveau en boule autour de Mangetsu pour essayer de trouver le sommeil. Le chat leva la tête, regarda le petit homme et se réenroula pour se rendormir.
Il avait l'impression d'avoir tout juste fermé l'œil, la chaleur insoutenable ayant fini par baisser, quand une voix tenta de le tirer de son sommeil. Il gémit et resserra son coussin entre ses bras. Il était bien dans son rêve, pour une fois, y'avait Luna dedans et pas Cedric !
- Chaton, debout, il est sept heures, il faut te préparer.
- Hmmm… trop chaud pour s'lever…
Et il enfonça sa tête sous son coussin.
- Harry, allez, debout.
Une main brûlante le secoua, suffisamment chaude pour lui donner envie de se rendormir.
- Mmmnon… trop chaud…
- Très bien.
La main s'en alla.
Un bruit lui indiqua qu'on avait ouvert les volets. Il enfonça un peu plus sa tête dans l'obscurité de son coussin pour échapper au réveil.
- Thatch, ton neveu a trop chaud ! lança Ace en quittant la chambre.
Et le silence revint, avec un léger bruit d'eau de quelqu'un qui occupait certainement la salle de bain, puis le silence.
SPLASH !
Harry bondit comme un chat surpris hors de son lit, parfaitement réveillé, gelé et trempé. Il dégoulinait d'eau froide et regardait son oncle souriant avec un seau vide en main. Qu'il installa sur le crâne de l'adolescent comme un couvre-chef original.
- Tu passeras la serpillère, n'est-ce pas, Harry ? sourit moqueusement le loup-garou.
- Tu es pathétique, Portgas, soupira Drago qui se levait de son lit en s'appuyant sur une béquille.
Le brun secoua ses mains pour chasser un maximum d'eau et regarda son ami tout aussi peu éveillé que lui.
- C'est pas toi qui voulait qu'on passe au niveau supérieur pour le Free Running ? demanda Thatch alors que le jeune Portgas retirait le sceau de sa tête. Si tu te lèves pas, tu devras t'entraîner dans un hangar en tôle, avec la canicule. Autant que tu passes au four, ça reviendra au même. Allez, zou, à la douche.
Le roux se tourna vers Drago qui se frottait les yeux, pendant que le brun partait en quête de ses affaires.
- Marco va examiner ta jambe avant que tu te douches, puis on va faire l'inventaire de tes affaires.
- De ce que j'ai vu, c'est mon placard entier qui a été vidé, donc, pas besoin d'en faire l'inventaire, pointa Drago.
- Pas dans ce sens-là. Tu as des vêtements moldus pour l'hiver, pas pour l'été. Tu sors dehors avec ça, tu vas mourir de chaud. Tu peux peut-être utiliser les vêtements de Harry tant que tu es blessé, mais après, il faudra tout de même faire des courses.
- Donc, je reste assis dans un coin aujourd'hui ?
- Non, tu es bien parti pour supporter la fournaise. Ace essaye de faire dégager la vieille femme qui a emménagé au rez-de-chaussée. On a vu des espions plus discrets dans le métier. Et si, quand je rentre à midi avec le kabu, tu n'as pas été transformé en rôtie, on s'organisera mieux pour la suite, d'accord ?
Drago hocha la tête.
- Allez, va à la salle de bain, Marco doit t'attendre devant pour examiner la plaie de ta jambe.
- Dobby t'enverra des vêtements, quand j'aurai trouvé de quoi ne pas froisser ta fierté de Serpentard, assura Harry, la tête dans son placard.
- Quand j'aurais besoin de tes commentaires spirituels, je te ferais signe, stupide Gryffondor.
- Comme ça te plaît, Mister Tsundere.
Drago se traîna hors de la chambre en ponctuant chaque syllabe de son « je ne suis pas un tsundere » avec sa béquille. Thatch le regarda faire en secouant la tête avant de sortir de la chambre.
- Dobby ne passera pas la serpillère pour toi, Harry.
- Oi, c'est toi qui m'as renversé l'eau dessus ! s'indigna le garçon.
- Mais je n'aurais pas eu à le faire si tu avais accepté de te lever quand ta mère te l'a demandé. Alors, tu ne protestes pas et tu trouves des affaires à ton ami, avant de passer la serpillère.
..
..
- Dites …
Ace se redressa de là où elle était penchée par-dessus la rambarde du balcon. Elle regarda Drago qui était assis sur le canapé, sa jambe blessée appuyée sur la table basse, un livre sur le Quidditch entre les mains.
- Dis-moi.
- C'est quoi ce qu'est parti faire exactement Harry ? se renseigna le sorcier.
- Le Free Running ?
Un sourire immense se dessina sur le visage de la femme pour la plus grande incompréhension de l'adolescent.
- C'est l'image même de la liberté !
- Je ne comprends pas.
Marco, assis par terre en tailleur de l'autre côté de la table, eut un petit rire et retira ses lunettes.
- Le free running et le parkour sont des modes de déplacements, expliqua le pirate.
Le sourcil du sorcier exprima toute l'incompréhension qu'il ressentait.
- Marcher, courir, voler, nager… tout cela entre dans la catégorie de mode de déplacement, yoi, lui dit patiemment Marco. Le Free Running est une méthode qui permet, sans la magie, de s'affranchir des limites et des obstacles que l'on peut rencontrer dans un déplacement. Cela nécessite un bon sens de l'équilibre, de la force et une bonne vitesse. Parce que tu peux être amené à courir le long d'un mur ; escalader une façade ou sauter de toit en toit, voire faire des chutes vertigineuses pouvant facilement être fatales si on n'a pas une bonne réception, yoi.
- Sans magie ? répéta Drago d'un air dubitatif.
- Juste avec la force du corps humain. N'importe qui peut l'apprendre, il faut juste être prêt à accepter les risques. Le problème est que c'est un mode de déplacement, certes, connu, même si peu courant, qui n'est pas toléré partout, yoi. Parce que ça reste dangereux, pour nous et les autres, mais aussi parce que cela peut causer des dégradations.
- Et Harry est en train d'apprendre ça ?
- Je lui ai appris les bases quand il avait treize ans, éclaircit Ace. Là, il se perfectionne, il apprend d'autres nuances du déplacement. Quand il aura pris de l'expérience, il pourra se forger son propre style. Soit l'économique, soit le… flashy ?
Elle regarda son fiancé qui lui rendit un regard dubitatif.
- Je suis un oiseau de feu, je ne fais pas de télépathie, yoi. Ce n'est pas dans le descriptif du zoan.
- Le style voyant et audacieux on va dire, alors.
- Je présume que c'est quelque chose qu'il faut voir pour comprendre le principe, marmonna le jeune Serpentard.
- En effet ! De mon point de vue, c'est largement plus cool et impressionnant que des corniauds sur un balais avec des capes ridicules ! sourit largement la brune.
Le fan et joueur de Quidditch sentit la moutarde lui monter au nez devant la moquerie. Rien n'avait plus d'élégance que ce sport ! Et encore moins une invention moldu ! Il allait protester devant l'injure quand il réalisa qu'Ace était retournée à son espionnage des étages au-dessous du sien.
- Tu vas faire peur aux passants, yoi, lui dit Marco en remettant ses lunettes sur le nez.
- Ils ne peuvent pas me voir, je suis dans la zone du Fidelitas, lui répondit sa fiancée.
- Peut-être, mais ils te verront quand tu t'écraseras en bas.
- Homme de peu de foi. Dobby, on peut y aller, elle est partie !
L'elfe débarqua de l'étage avec deux gros seaux de peintures encore fermés. Il les donna à la femme avant de la prendre par la jambe.
- On revient.
Et elle disparut avec l'elfe, emportant avec elle une bonne partie de la chaleur, pour le soulagement des deux blonds.
- Elle est partie où ? s'enquit Drago.
- Au rez-de-chaussée. Chez la nouvelle voisine, yoi, répondit Marco sans lever le nez de sa lecture. Demande pas ce qu'elle va y faire, j'ai pas envie de savoir moi-même.
Bonne initiative. Quand elle revint à la mi-journée, avec Dobby, ils avaient des traces de peinture partout sur le corps avec des poils de chats et un air satisfait. Le pourquoi de leur expression trouva une explication dans l'après-midi, avec le hurlement perçant de Mrs Figg.
Avec curiosité, Harry, revenu entre-temps avec son oncle, alla voir de quoi il s'agissait, Mangetsu dans les bras pour toute compagnie.
Tous les chats de la vieille femme étaient perchés sur les ruines du logement saccagé. Et tous, sans exception, fixaient la grand-mère en montrant les dents, le poil hérissé de colère. L'appartement en lui-même n'était plus qu'un amas de bois, de tissus et de verres brisés, avec des inscriptions menaçantes sur les murs de toutes les pièces. Mais personne ne pouvait louper la silhouette dessinée avec du scotch, sur le sol, juste devant l'entrée, comme si c'était une scène de crime et que le corps avait été là. Un grand « Get Out » avait été écrit à la peinture rouge au-dessus.
Le message était limpide.
Mrs Figg devait partir tant qu'elle le pouvait encore.
Et c'est ce qu'elle fit.
..
..
Neville regarda Marco, puis Hermione, et essaya en vain de ne pas rire.
Le groupe d'amis avait décidé de faire leurs devoirs d'astronomie durant leur sortie au large, restant exprès très tard sur le pont du navire loué pour les vacances. Sauf que voilà, même en pouvant observer les étoiles à leur guise, les futures cinquièmes années se cassaient les dents sur leur devoir. Luna avait essayé de les aider, sans succès, lui faisant craindre le jour où elle aurait à faire ce devoir à son tour.
Hermione était partie dans une crise de nerf à la simple idée de devoir rendre une copie blanche, jusqu'à ce que leur sauveur monte sur le pont pour savoir s'ils avançaient. Il avait vu la montagne de papiers brouillons froissés, une Hermione au bord de l'hystérie, un Drago déprimé et les trois autres justes blasés.
Sans rien dire, Marco s'était accroupi, avait ramassé l'énoncé et lu.
- Une feuille et un crayon, s'il vous plaît, les jeunes.
Luna avait tiré le crayon de derrière son oreille et Harry avait poussé son carnet de brouillon raturé vers Marco. L'homme avait installé ses lunettes sur son nez, rapproché la lanterne qui éclairait les jeunes pour mieux voir et commencé les explications, levant souvent le nez et le crayon vers le ciel pour montrer aux adolescents de quoi il parlait.
Cela avait semblé si simple quand il leur expliquait…
- Comment j'ai pu passer à côté de ça ?! s'étrangla Hermione, clairement déçue de ne pas avoir compris plus tôt.
- T'énerve pas inutilement, il n'y a aucune honte d'avouer qu'on ne comprend pas quelque chose, yoi, lui dit en souriant Marco. Et connaître les étoiles est essentiel quand on est un navigateur à l'ancienne.
D'où le pourquoi Neville avait essayé de ne pas rire.
- Hermione veut absolument réussir du premier coup tout ce qu'elle fait, expliqua Luna avec un sourire (toujours aussi shootée qu'à son habitude) pour la lionne qui lui administra un regard noir.
- On ne peut pas toujours réussir du premier coup, yoi, rassura le pirate. Il arrive toujours un moment où on échoue. La première fois que j'ai voulu utiliser volontairement mon don, j'aurais pu me tuer si ma régénération instantanée avait décidé d'attendre après moi pour se manifester.
- Comment vous vous êtes y pris ? s'enquit Neville.
- J'ai fait une chute de l'équivalent d'un immeuble de trente étages en me disant que me jeter dans le vide ferait sortir mes ailes. J'avais neuf ans, Thatch en avait sept. C'est la première et dernière fois où je l'ai laissé me passer un savon, yoi. Je pissais du sang alors que mon corps se reconstruisait de lui-même pour m'empêcher de mourir. Pas du tout agréable, yoi. Mais j'ai appris de mes erreurs. Mes connaissances, je les ai forgées à force d'essais et d'échecs. J'ai acquis mes compétences dans la pratique. Je suis tombé très souvent, mais je me suis toujours relevé.
- Et on vous a laissé faire ? s'étonna Hermione avec des yeux ronds. Vous auriez pu vous tuer !
Le blond haussa des épaules en retirant ses lunettes.
- On n'avait personne à l'époque pour nous dire de faire attention quand on risquait nos vies. Thatch avait trois ans quand ses parents ont été assassinés, et j'avais le même âge quand mon géniteur s'est débarrassé de moi, yoi.
- Oh… souffla Hermione qui ne savait plus quoi dire pour le coup.
Donc, ce devait être entre le moment où ils avaient réussi à fuir l'esclavage et leur adoption qu'il avait eu cette si… splendide idée, avait conclu Harry dans sa tête.
- Y'a-t-il un domaine où vous ne savez rien faire ? demanda Drago avec curiosité. Vous êtes médecin, vous maîtrisez clairement les navires et vous connaissez les étoiles comme votre poche ! Sans parler de votre capacité de vous transformer en animal !
- Je ne sais pas faire à manger. Je suis incapable de prendre soin de moi-même. Si on me laisse seul, sans surveillance, je serai capable de dépérir, yoi. Ah, et je ne sais pas nager et je ne peux pas apprendre, mais c'est un contre-coup de mon pouvoir, pas de quoi s'en faire.
- Parce que vous êtes un oiseau de feu ? demanda Neville.
Marco passa sa langue sur les dents, cherchant clairement comment expliquer la chose aux jeunes sorciers, avant de s'y résoudre :
- Là d'où je suis originaire, on a une sorte de fruit magique qui donne un pouvoir aléatoire aux gens, mais en échange, les maudits. La malédiction est toujours la même et ça fait d'eux des enclumes dans l'eau, yoi. C'est ce fruit qui m'a donné des ailes.
- Vous n'êtes pas japonais, devina Hermione de but en blanc.
Marco se contenta de se lever en souriant mystérieusement.
- Vous couchez pas trop tard. Bonne nuit les jeunes.
Et il s'en alla avec un petit salut de la main dans les profondeurs du navire à voile.
- Ton père est vachement cool, quand même, pointa Luna avec un sourire pour son petit-copain.
- Ouais… il est très cool, accorda Harry avec une esquisse de sourire en regardant la touffe de cheveux blonds disparaître dans l'escalier menant sous le pont.
..
..
Ace se massa les tempes.
Elle n'arrivait pas à croire qu'après ce qu'il s'était passé, on espérait encore obtenir son aide. Surtout qu'il était connu qu'elle avait une injonction de mise à distance sur le dos par peur qu'elle n'achève Vernon.
Pire que tout, on avait compensé le départ de Figg par quelqu'un qui s'amusait à la suivre, elle et Harry, à chacun de leurs déplacements, et toujours sous cape d'invisibilité. Ils en étaient venus à devoir utiliser celle héritée de James Potter afin de semer la personne qui les prenait en filature.
Cela avait aussi forcé Thatch à être plus discret et ingénieux pour ne serait-ce que rentrer et sortir de ce qui était chez lui. Si on voulait que Dumbledore ignore le lien qu'ils avaient, il fallait s'assurer qu'il ne remarque pas la présence du roux. Pour Marco, c'était plus simple, il avait toujours le ciel en option pour rester un maximum incognito.
Cela ne résolvait pas le problème avec Pétunia Dursley qui chialait aux oreilles d'Ace, par téléphone, dans l'espoir d'avoir son aide. Et dommage, c'était la pleine lune, sinon, la D. aurait bien envoyé Remus à sa place, pour dire d'aller se faire voir à ce cheval.
- Y'a un truc qui m'échappe, avoua Harry alors que sa mère commençait à plier ses affaires pour aller au bar. Pourquoi ils sont revenus à Privet Drive, après toutes leurs tentatives de déménagement pour échapper à tes cambriolages ?
- Ils avaient mis la maison en location pour se faire de l'argent, tout en emménageant ailleurs. Sauf que j'ai fait assez peur aux différents locataires pour que plus personne ne veuille y habiter, expliqua Ace. A côté, comme je volais toujours chez eux, ils ont plus d'une fois vendu leur logement pour en acheter un autre, à chaque fois plus petit et pauvre, pour finir par se dire qu'il ne servait à rien de fuir et de revenir là-bas.
- Aaaaah... Tu les as pris financièrement en tenaille, donc.
- Tu as toujours été vicieuse quand il s'agissait de tes vengeances, nota Marco sans la moindre surprise de là où il était appuyé contre le mur. Je crois que c'est l'une des raisons qui fait que je t'ai demandé de m'épouser.
- Elle l'a cherché. Et j'ai pas l'intention de l'aider, surtout après ce que son mari a fait à Sally, marmonna la D. sans relever le commentaire de son fiancé.
- Pourquoi elle veut faire appel à tes services, exactement ? s'enquit le fils.
- Son gros lard de mari a réussi à offenser Gordon.
L'adolescent manqua de s'étouffer avec sa propre salive, alors qu'un sourire froid étirait les lèvres de la femme.
- Vernon Dursley est un homme qui a l'habitude d'obtenir ce qu'il veut grâce à sa carrure en intimidant plus petit que lui. Il a juste pas saisi qu'en prison, ça ne marchait pas ainsi si tu n'as pas un minimum de compétence de combat.
- J'aurais pu m'économiser une visite au parloir et de l'argent si j'avais su ça, grommela Harry. Cela explique pourquoi Gordon envoie moins de gars pour me faire chier, il les concentre sur une cible plus facile.
- Tu veux que je m'en charge ? proposa Marco alors que la porte s'ouvrait sur Drago qui revenait des toilettes.
Ace se redressa de là où elle fermait son sac, semblant considérer l'idée. Et plus elle y réfléchissait, plus son expression devenait malsaine. Drago frissonna en la voyant sourire ainsi et se glissa vers son ami.
- Qu'est-ce qu'il se passe ? se renseigna le blond.
- M'man cherche un moyen de faire comprendre aux Dursley qu'ils se sont mis seuls dans la merde et qu'elle n'a pas l'intention de les aider. Sauf qu'elle n'a pas le droit de s'approcher du mari, lui résuma le brun.
Ace traversa la pièce et attrapa le visage de son fiancé pour l'embrasser avec brusquerie, un grand sourire aux lèvres. Elle se tourna ensuite vers les deux jeunes qui la regardaient faire en silence.
- Que diriez-vous d'une balade dans le Surrey, messieurs ?
- Vous vous rappelez qu'il y a un mage noir, dehors ? se fit confirmer Drago d'un air dubitatif.
- Je l'attends, yoi, assura Marco avec calme en glissant un pouce dans sa ceinture de tissus. Et on ne va pas partir seul. C'est pas Will qui voulait voir du pays ?
- Il supportera pas les Dursley, lui dit Ace.
- Mais il pourra surveiller les jeunes si je me sens d'envie de remettre les idées en place à ces sympathiques personnages, yoi.
- Y'a un parc, dans les environs. On pourrait aller y faire un tour, t'en penses quoi, toi, Drago ? Profiter de la fraîcheur nocturne, avec un vampire pour nounou ? demanda innocemment Harry.
Le blond regarda son ami avec lassitude.
- Je me demande encore pourquoi je traîne avec le stupide Gryffondor que tu es, Portgas.
- Mon charme, que veux-tu.
Drago attrapa un coussin et le jeta sur son camarade de classe qui se contenta d'en rire.
Et c'est ainsi que les trois hommes, avec la compagnie de Will, qui se protégeait des brûlures du soleil grâce à la merveilleuse invention qu'était la crème solaire, débarquèrent à Privet Drive à l'heure des journaux du soir.
Ils en étaient certains, c'était officiel, aujourd'hui était la journée la plus chaude de l'année et pour eux, elle prenait enfin ses bagages, avec un remerciement silencieux de la part du groupe de voyageurs qui descendait de la voiture de fonction qu'utilisait Will.
Un silence somnolant les accueillit dans les grandes maisons aux angles parfaitement droits de Privet Drive. Les allées étaient pleines de voitures couvertes de poussière et les pelouses offraient au regard que des étendues jaunâtres d'herbe brûlée. La sécheresse avait frappé plus fort ici, dans le Sud-Est du pays, que sur Londres qui trouvait un semblant de fraîcheur avec la Tamise. Drago fronça le nez d'un air guère impressionné, s'éventant avec sa main.
Les rues étaient vides. Pas le moindre chat à l'horizon… ah non, pardon, il y en avait un sous une voiture, un peu plus loin. Et ils avaient un autre espion sur place, ou alors, c'était juste Dumbledore qui faisait surveiller la maison des Dursley. Après, avec son désir de voir Harry vivre ici, ça n'était guère étonnant. Mais pour ce qui était des habitants eux-mêmes, ils s'étaient réfugiés à l'ombre fraîche de leur maison, les fenêtres grandes ouvertes dans l'espoir d'attirer une brise inexistante.
- Y'a une façade qui a été repeinte récemment, ça sent la peinture, nota Will en arrangeant son bonnet sur ses cheveux bouclés.
- Peut-être, lui dit Marco en reconnaissant l'odeur.
- Ils vivent là-bas, informa Harry en montrant le numéro quatre du menton.
Et on comprenait au premier regard le problème des habitants. Le massif d'hortensias moribonds avait été saccagé ; la voiture qui valait autrefois si cher avait les vitres brisées ; les jantes certainement volées ; le coffre retenu fermé par un tendeur et le pare choc défoncé. Douce justice aux yeux de Harry de voir l'état du véhicule qui avait coûté la vie à Sally.
Le numéro quatre, dont les habitants avaient tout fait pour se fondre dans la masse, était aujourd'hui un lointain souvenir sous des dégradations et des destructions.
On entendit le jingle d'une publicité pour une marque de céréales, sortant d'une des fenêtres ouvertes tandis qu'il voyait Mrs Figg passer de son petit pas lent. Apparemment, elle avait emménagé dans le coin.
- Mrs Figg, vous vivez ici maintenant ? s'étonna Drago.
- Oh, bonjour mes garçons, vous n'êtes pas avec votre maman ? salua la vieille dame.
- Ils nous accompagnent pour la patronne, répondit Will en se montrant lui et Marco du pouce.
- Oh. Passez donc me voir, avant de partir, j'habite Wisteria Walk, la rue voisine, on pourrait prendre le thé !
- On ne va pas s'attarder, mais on y pensera, yoi, assura Marco avec un sourire poli.
- Je vous connais, non ? s'enquit la femme en penchant la tête vers l'arrière pour pouvoir regarder dans les yeux la gigasse qu'était Marco.
- Docteur O'hara. Commandant réformé de la Navy.
Et il offrit une main à la vieille dame avec le même sourire cordial.
- Enchantée, Commandant, ou vous préférez Docteur, peut-être ?
- Docteur me va très bien. Permettez ?
Il passa derrière la femme, lui prit une épaule d'une main et lui appliqua son autre main dans le milieu du dos, la faisant se redresser lentement dans un concert de craquements, afin qu'elle se tienne bien droite.
- Je pense que ça va déjà mieux comme ça, non ? sourit l'homme.
La vieille femme fit rouler ses épaules et remercia chaleureusement le blond avant de s'en aller en disant qu'elle allait acheter de quoi faire des gâteaux en remerciement. Ils la regardèrent s'éloigner avec des pas déjà plus grands et énergiques qu'auparavant.
- /Je ne sais pas ce qui me surprend. Que tu lui arranges le dos après la façon dont maman lui a fait comprendre de ne plus nous espionner, ou que tu sortes un alias du néant avec autant de facilité,/ avoua Harry qui ne savait pas s'il pouvait se permettre de rire.
- /Justement, après ce que lui a fait ta mère, c'est la moindre des choses, elle reste une vieille femme sans défense, pas comme Tsuru ou Big Mum. Et le nom de O'hara est un alias que j'ai plusieurs fois utilisé en mission quand me faire appeler Newgate était trop risqué. Tout bon mensonge à une racine de vérité, yoi. Mais j'évite d'utiliser trop ce nom, je l'apprécie très peu./ Allons-y.
- Duddy est allé dîner quelque part ? demanda la voix de Vernon avec un timbre plus faible que dans les souvenirs que le D. gardait.
- Oui, chez les Polkiss, répondit sa femme d'un ton affectueux. Il a tellement d'amis, tout le monde veut l'avoir à sa table…
- Oui, autant que Crabbe ou Goyle, marmonna Harry alors que le groupe se dirigeait à pas lents vers la maison.
- Laisse-moi deviner, c'est un gros bras qui se sert plus de ses poings que de sa tête ? devina Drago.
- Le genre de racaille qui a besoin de ses potes derrière pour frapper plus faible que soit.
- Charmant le gosse. S'il continue comme ça, il va très mal finir. Du genre… soit dans mon estomac, soit dans la Tamise, grogna Will.
- On range les crocs, essayons la raison avant la peur, yoi, demanda Marco.
« Un nombre record de vacanciers se retrouvent bloqués dans les aéroports alors que la grève des bagagistes espagnols entre dans sa deuxième semaine…» annoncèrent les journaux alors qu'ils entraient dans le jardin de la famille.
- On n'a qu'à leur accorder la sieste à vie, grogna Vernon en couvrant la fin de la phrase du présentateur.
La sonnette poussa une plainte stridente quand Marco appuya dessus, faisant grimacer Drago. Will lui jeta un regard pour lui faire comprendre d'être moins flagrant dans son comportement, qu'on ne se pose pas plus de question sur son inexpérience du monde moldu, pour ne pas attirer l'attention.
Pendant que le journal se mettait à parler de la sécheresse persistante dans ce coin du pays, Pétunia vint ouvrir la porte, fronçant les sourcils devant le groupe étrange sur son paillasson. Puis, elle remarqua Harry et pinça les lèvres.
- Je suis le Docteur O'hara, c'est moi qui aie été désigné par Miss Portgas pour vous apporter la réponse à votre demande, yoi, annonça Marco en retirant ses lunettes de soleil rondes de son visage. Pouvons-nous entrer pour discuter ? Je ne pense pas que vous souhaitiez qu'on ait cette conversation sur le pas de votre porte.
- … VERNON ! appela Pétunia en penchant la tête vers l'arrière sans quitter des yeux les visiteurs.
Le mari arriva, avec toujours son cou absent sous sa moustache de morse. Il avait repris du poids depuis sa sortie de prison, mais il ressemblait toujours à un gros ballon de baudruche flasque avec toute sa peau en trop et il commençait à perdre ses cheveux blanchis par les ennuis.
- Elle les a envoyés, informa l'épouse avec une voix inquiète.
Vernon plissa ses petits yeux porcins et méchants.
- Pourquoi n'est-elle pas venu elle-même ?
- Au cas où vous l'auriez oublié, la patronne a l'interdiction de vous approcher, rappela Will en se portant son poing devant sa bouche pour masquer ses crocs dévoilés par son rictus.
Le couple se regarda, avant que Vernon ne s'écarte pour revenir au salon. Pétunia ouvrit un peu plus la porte et le groupe entra, les adultes encadrant automatiquement les jeunes. La femme sembla sur le point de poser des questions sur la présence des adolescents, mais se ravisa. Elle referma la porte derrière eux et leur indiqua le salon. Marco se laissa tomber dans un fauteuil en face de celui de Vernon, posant une de ses longues jambes sur son genou, les mains croisées sur la ceinture, Will se tenant contre le mur derrière avec les bras croisés.
Pétunia attrapa nerveusement la télécommande pour éteindre la télévision, coupant l'animateur dans son discours au sujet d'une perruche ayant appris à faire du ski nautique.
- Comme nous l'avons déjà dit à… cette femme, nous avons besoin d'aide. Si nous avions eu un autre choix, nous aurions fait appel à quelqu'un d'autre, mais nous avons déjà tout essayé, expliqua Vernon en se lissant nerveusement sa moustache. Je vais vous servir quelque chose ! J'ai un très bon bourbon ! Vous préférez du thé peut-être, monsieur… j'ai pas eu votre nom.
- Je l'ai dit à votre femme. Je suis le Docteur O'hara. Et lui, c'est William Ombrage, yoi. Je n'ai aucun problème avec un verre d'alcool.
Will leva une main en réponse à son nom.
- Oh, un docteur ! Vous êtes spécialisés dans quoi ? Et ce charmant garçon blond, c'est votre fils ? un peu maigrelet, mais il a une bonne tête !
Vernon se dépêcha de servir des verres de bourbon pour les adultes, alors que sa femme restait derrière le fauteuil de son époux, regardant partout, sauf dans la direction de son neveu.
- Pét', et si tu sortais la citronnade dans le frigo pour les garçons ? demanda Vernon avec un sourire forcé à sa femme.
Pétunia disparut immédiatement dans la cuisine pour revenir avec un plateau de citronnade et des verres.
- Marco n'est pas mon père, dit de but en blanc Drago. Même s'il vaut largement mieux que le mien, ce n'est pas l'homme qui m'a donné la vie. Si je suis capable de marcher aujourd'hui, c'est grâce à lui.
Il accepta le verre de citronnade fraîche que lui servit Pétunia et Harry n'en crut pas ses yeux quand elle lui en donna un à lui aussi, même si elle continua de fuir son regard et avait une main tremblante en faisant ça. Elle déposa la carafe sur la table basse et retourna à sa place derrière Vernon, qui se prenait lui aussi un verre de bourbon, quand un bruit assourdissant réveilla la rue endormie.
Un craquement sonore qui brisa comme un coup de feu le silence du quartier.
Will se pencha par la fenêtre, regardant la rue avant de se tourner vers Marco qui sirotait son verre comme si rien ne s'était passé. Tranquillement, il posa l'alcool sur son genou plié et offrit un sourire froid aux Dursley.
- Ne vous en faîtes pas, ce n'est qu'un fouineur qui a jugé qu'il n'y avait rien d'intérêt dans les environs, yoi. Et pour rebondir sur votre remarque, vous vous êtes trompés de garçon en supposant que Drago-kun était mon fils, même si je l'apprécie.
C'était assez intéressant à voir.
Marco était un homme qui se savait puissant, et par conséquent, il gardait un calme à tout épreuve. Il agissait tranquillement, sans se presser. Ce fut lentement qu'il décida de décroiser les jambes, son verre entre ses mains, un sourire froid, un brin supérieur relevant que très légèrement le coin de son visage.
- Vous croyez vraiment qu'après avoir tué une de ses amies, ma fiancée va vous accorder sa protection ? C'est très mal la juger, yoi. Ace n'est pas du genre à pardonner. Elle a la rancune très tenace. Un crime se repaye par quelque chose d'équivalent.
Serait-ce de l'inquiétude ou de l'intérêt qui venait de s'allumer dans l'œil de Vernon ?
- C'était qu'un accident ! défendit Pétunia. Et elle nous a attaqué par la suite !
- Maman ne vous aurait pas attaqué si les secours avaient été appelés. C'est un passant qui a fait la démarche, siffla Harry avec colère. C'est ce qu'on appelle de la non-assistance à personne en danger et délit de fuite, donc, votre mari n'est pas tout blanc tout propre dans l'affaire !
- Portgas, commence pas à t'énerver, rappela à l'ordre Drago en donnant une taloche à son ami.
- C'est de ta faute si on en est là ! accusa Pétunia à l'adresse de son neveu biologique en le regardant pour la première fois dans les yeux.
- Si vous vous mettez à accuser mon fils, je vais commencer à m'énerver. Je suis calme jusqu'à présent, mais s'en prendre à ma famille est le meilleur moyen de m'agacer. A moins que vous ne souhaitiez comprendre pourquoi on a mis ma tête à prix quand j'avais neuf ans, surveillez vos paroles, yoi, annonça calmement Marco sans perdre son ton doucereux et presque plaisant.
Les Dursley perdirent immédiatement leurs couleurs.
- Nous sommes d'accord, conclut le blond.
- Hey, le piaf, j'commence à avoir les crocs, avertit Will en se décollant de son poste contre le mur.
- T'as ce qu'il te faut ? demanda Marco en levant la tête pour regarder le vampire.
En réponse, l'homme tapota sa poche de manteau.
- Viens, on va te montrer le parc, lui dit Harry.
- Merci pour la citronnade, salua Drago en finissant son verre.
Il le reposa sur la table basse, à côté du verre encore plein de Harry, suivant son ami et Will dehors, dans le soleil tombant de l'été. Derrière eux, le ton de Vernon commença à monter sans pour autant que celui de Marco ne bouge d'une octave. Ils enjambèrent le muret du jardin des Dursley et s'éloignèrent dans la rue sous le regard perçant des voisins en mal de ragots.
Ils allaient être servis !
On avait Drago qui, malgré ses vêtements moldus et la chaleur, conservait un air de garçon de bonne famille avec son tee-shirt manche longue, certes relevé aux coudes, sous un veston sombre et léger, avec un pantalon à pince pour accompagner ses mocassins d'un noir luisant. Puis, venait Harry, avec son tee-shirt vert sous sa chemise jaune manche courte et ouverte, le tout sur un bermuda cargo noir dont les poches étaient gonflées par leur mystérieux contenu, pour bien contraster avec ses espadrilles malmenées et bonnes pour la poubelle aux couleurs chatoyantes. Sans parler de l'allure peu rassurante de Will qui portait tout de même un col roulé, des gants et un grand manteau en dépit de la température, et on ne parle même pas de son bonnet.
Une bien étrange compagnie pour ce quartier bien sous tout rapport de Little Whinning.
En arrivant en bout de rue, Harry s'arrêta pour se remettre en mémoire le chemin, avant de s'engager dans la nouvelle rue. Ils traversèrent Magnolia Crescent, tournèrent dans Magnolia Road et se dirigèrent vers le parc assombri par le crépuscule. Will sauta le premier par-dessus la grille verrouillée du parc, suivi par Harry comme si c'était une simple formalité. Drago s'arrêta devant celle-ci, leva un sourcil, jeta un œil à l'étendue de pelouse desséchée et poussa un profond soupir. Il fit des commentaires au sujet du manque d'élégance des moldus en escaladant à son tour la barrière. Au moins l'endroit était aussi désert que les rues environnantes.
- Petit un, les moldus n'ont pas accès aux sorts et autres enchantements pour contrer les ravages de l'été, lui répondit Harry alors que Will s'approchait d'une poubelle déglinguée. Et de deux, le coin m'a l'air d'être le terrain de jeu favoris des voyous.
Will sortit de son manteau deux poches de sang. Il les ouvrit d'un coup de crocs et les vida en quelques gorgées, pour jeter le plastique dans la poubelle en suivant.
Pendant ce temps, Harry s'était approché des balançoires, remarquant qu'il n'y en avait qu'une seule sur les trois d'encore intact. Il secoua la tête et éclata de rire en voyant Drago lui voler la place comme si c'était tout à fait normal, arborant un air totalement innocent alors qu'il se balançait doucement sur le siège de plastique au bout des deux chaînes.
- Vas-y, me suis fait gruger à la balançoire par le Tsundere ! ricana Harry.
- Raison de plus pour ne pas te céder la place, stupide Gryffondor, lui dit froidement le blond en passant une main dans ses cheveux.
- Pas grave.
Harry se déchaussa et se ramassa sur lui-même et sauta pour attraper la barre du haut de la structure, se hissant debout dessus, pour faire l'équilibriste sous le regard vaguement intéressé de Drago.
- Tu vas tomber, lui dit Will.
Harry leva les mains au-dessus de sa tête et se renversa vers l'avant dans un poirier, faisant des aller et retour le long de la barre avec la force de ses bras, avant de se mettre de côté pour glisser vers l'arrière et atterrir souplement sur le plancher des vaches, pile sur ses chaussures qu'il remit.
- Tu disais, Will ? demanda innocemment le D. avec un immense sourire moqueur.
Cela lui valut une taloche derrière le crâne.
- Ta forme animagus, ce ne serait pas un singe ? demanda Drago en roulant des yeux.
- Même pas !
Drago se leva d'un bond, attrapant son ami par les bras.
- Tu as réussi ? Ça y est ?!
- Ouep ! sourit le brun avec une certaine fierté.
- C'est quoi ?! Montre !
- Nop ! D'une, on est dans un quartier moldu, on sait pas qui peut passer, donc, pas envie de foutre en l'air le statut du secret. Et de deux, je veux le dire à Sirius et Remus en premier, avant de diffuser la nouvelle.
- Et pas à ta mère, ton oncle ou Marco ? s'étonna Will.
- Ils savent déjà. Tu sais, le mystérieux sixième sens.
- Il y a des limites à ce qu'il peut faire, ce sixième sens ? s'enquit le vampire d'un air blasé.
- Je sais pas, j'ai que deux ans de pratique pour l'instant.
- Portgas… appela Drago.
Harry regarda son ami qui avait un air sérieux.
- Tu as vraiment réussi ou tu me fais marcher ? se fit confirmer le blond.
- J'ai réussi, assura Harry.
- Tu voudrais bien m'apprendre ?
- Demain, on va faire un tour sur le Chemin de Traverse pour t'acheter des feuilles de mandragore et on commencera ton entraînement.
Des éclats de voix interrompirent leur conversation. Ils tournèrent la tête pour fixer le coin hors du parc. Les réverbères des rues alentour projetaient une lueur brumeuse suffisante pour distinguer un groupe de jeunes gens qui s'avançaient dans le parc. L'un d'eux chantait bruyamment une chanson grossière. Les autres éclataient de rire. Des vélos de course haut de gamme, poussés par leurs propriétaires, produisaient un cliquetis discret. Le D. sortit ses lunettes d'une de ses poches pour espérer voir mieux les jeunes en mouvements et eut un grognement en reconnaissant la silhouette de tête. Dudley. Aussi volumineux que la dernière fois qu'il l'avait vu, avec néanmoins un changement sensible dans son apparence physique avec la transformation d'une bonne partie de la graisse en muscle. Cela se voyait par le fait que la peau des bras du garçon ne pendouillaient plus n'importe comment quand il agitait les bras. Vu la façon dont il faisait semblant de frapper l'air pour la joie et l'hilarité de ses amis, il devait s'être mis à la boxe. Et ce n'était pas une bonne nouvelle. Parce que s'il n'avait pas changé dans son caractère, il devait à présent utiliser les gosses du quartier en punching-ball.
Quand ils étaient ensemble à l'école, le D. avait été toujours plus doué que son énergumène de cousin quand il s'agissait de frapper, même si Harry n'appréciait pas encore l'entraînement que lui faisait suivre sa mère. Raison pour laquelle il y avait toujours eu d'autres garçons autour pour lui couper sa retraite et l'empêcher de bouger afin que Dudley puisse s'en prendre à lui.
Un sourire froid étira les lèvres du brun à l'idée de rendre enfin la monnaie de sa pièce à ce gros porc avec qui il avait le malheur de partager un peu de son sang.
- Je sais pas à quoi tu penses, Harry, mais retire-toi cette idée immédiatement du crâne, ordonna froidement Drago.
- On devrait aller voir s'il reste quelque chose des Dursley. Je ne serais pas surpris que leur salon soit déjà repeint de boyaux, maugréa Will alors que les délinquants en herbe quittaient la zone.
- On aura raté le spectacle, c'est triste, bougonna le D.
- Tu es un cas Portgas, lui dit clairement Drago en se dirigeant vers la grille du parc le premier.
Les deux autres suivirent le mouvement, sautant la barrière pour revenir sur Magnolia Road.
Cette rue était totalement identique à Privet Drive. Les maisons toujours aussi semblables les unes aux autres, les jardins toujours aussi carrés et les voitures toujours aussi grosses et chers. Avec l'obscurité, personne n'avait le nez à sa fenêtre. Les lumières des maisons en faisaient, grâce aux rideaux, des taches de couleur qui brillaient comme des pitiponks dans l'obscurité. Dans le lointain, alors qu'ils avançaient à leur rythme, on pouvait entendre les adieux de la bande d'adolescents. Le trio finit par tourner sur Magnolia suivant Dudley qui avançait nonchalamment en fredonnant des notes sans suite devant eux. Il dû entendre le bruit de leurs pas puisqu'il s'arrêta pour se retourner. Il fronça ses petits yeux porcins, avant de reconnaître le brun.
- Qu'est-ce que tu fabriques ici, connard ?
- Une phrase et il se prouve déjà aussi charmant de Crabbe, nota Drago en fronçant le nez de dégoût. Et c'est lui ton cousin, Harry ?
- Biologiquement parlant seulement. Bonsoir, je vois que tu n'as toujours pas appris la politesse, Dursley. Quand on est poli, tu sauras qu'on commence par un bonsoir.
- J't'ai posé une question, qu'est-ce que tu fiches sur mon territoire ?
- Ton territoire ? ricana Will. C'est la meilleure ! Un gamin qui veut faire comme les grands en parlant comme une petite racaille !
- Tu m'cherches lopette ? Je suis champion de boxe poids-lourd collège du Sud-Est ! T'as aucune chance !
- Allons, tu peux faire mieux que lopette. Je vais t'aider. Essaye tafiole, pédale, enculé, pédéraste… hmm… vous en avez d'autres, les garçons ?
- Père aurait essayé de me tuer il y a longtemps si j'avais eu l'audace de vouloir apprendre des insultes de ce calibre, répondit Drago.
- Essayer d'apprendre ce genre d'insultes homophobes n'est pas dans mon intérêt, surtout quand on regarde ma famille, répondit calmement Harry. Et pour répondre à ta question, Dursley, on est ici parce que tes parents ont chialé auprès de ma mère pour la persuader de vous protéger contre ceux qui s'acharnent sur vous.
- Mes parents n'ont pas besoin d'aide, et encore moins de ta dégénérée de mère ! Je vais la crever pour ce qu'elle a fait à mon père !
- Tu peux toujours essayer.
- Allons-y, sinon, la patronne va se faire du souci, conseilla Will. Allons récupérer le doc' et la caisse.
Une main sur la nuque des deux jeunes sorciers, il les fit reprendre la route, suivi par Dudley qui rentrait chez lui en les surveillant avec une méfiance compréhensible. Il finit par les dépasser, leur montrant involontairement un raccourci. Ils tournèrent à droite pour rejoindre Wisteria Walk. L'allée déserte, dépourvue de réverbères, était beaucoup plus sombre que les deux rues qu'elle reliait. Le bruit de leurs pas était étouffé par le mur d'un garage d'un côté et une haute clôture de l'autre.
- Maman raconte que tu as rejoint une école de cinglés, lança Dudley par-dessus son épaule.
- Le cochon à perruque essaye de faire la causette ? s'étonna Harry.
- Portgas, tu as une raison particulière de l'insulter ? s'enquit Drago avec un air las.
- Parce que tu en as une pour t'en prendre à Ronald ?
- Percy était un imbécile de première et il en reste un en croyant que ce sont ses compétences personnelles qui lui ont permis d'être promu comme assistant du ministre, alors que c'est surtout pour garder un œil sur sa famille qui est proche de Dumbledore. Arthur est un presque aussi frapadingue que Xenophilius… et pourtant, c'est Ronald le pire. Donc, oui, je pense avoir une bonne raison pour descendre en flèche ce satané rouquin à chaque fois qu'il ouvre la bouche. Je redemande donc : ton animosité, c'est à cause de sa mère, ou il l'a cherché ?
- Il l'a cherché plus d'une fois avec ses poings et ses potes.
- D'accord.
Will s'arrêta brusquement, attirant l'attention des deux sorciers. Il semblait concentrer sur quelque chose. Curieux, Harry fit appel à son Haki et sentit son sang se glacer. Il y avait quelque chose de mauvais qui se préparait à les prendre en tenaille dans l'allée.
- Courez. Vite ! encouragea Will.
Personne ne chercha à discuter et tout le monde fonça dans la pénombre vers Wisteria Walk, rattrapant quasiment Dudley qui avait repris de l'avance.
Dudley laissa échapper une exclamation étrange, semblable à un frisson, comme si on l'avait brusquement plongé dans une eau glacée et il accéléra autant que son poids le lui permettait.
Quelque chose venait de bouleverser la nuit tout entière. Le ciel indigo parsemé d'étoiles était soudain devenu d'un noir d'encre, sans la moindre lueur – les étoiles, la lune, les réverbères entourés d'un halo brumeux à chaque extrémité de l'allée… tout avait disparu. Le grondement lointain de la circulation, le murmure des feuillages s'étaient tus. L'atmosphère douce et parfumée avait laissé place à un froid mordant, pénétrant. Ils étaient entourés à présent d'une obscurité totale, impénétrable, silencieuse, comme si une main géante avait laissé tomber sur toute l'allée un épais manteau de glace qui les aurait aveuglés.
Drago trébucha et serait tombé si Will ne l'avait pas rattrapé. Le froid était si intense qu'il tremblait de tous ses membres. Il avait la chair de poule et ses cheveux s'étaient hérissés sur sa nuque.
Harry porta une main à sa goutte pour essayer de se réchauffer. La luciole commençait à faiblir.
- Détraqueurs, comprit-il alors que du liquide chaud coulait à côté de son œil gauche.
- Gamin ! Arrête de courir ! Tu fonces droit dessus ! appela Will à l'adresse de Dudley qui avait pris la fuite sous la panique.
De longs soupirs rauques comme des râles résonnèrent dans le noir avec le bruit des pas de l'adolescent qui espérait fuir la source de ce mal-être. Drago fit un bref geste de sa main et un orbe lumineux s'éleva au-dessus de sa paume, leur permettant de voir qui venait leur rendre visite.
- Avant de devenir animagus, je vais peut-être me renseigner pour apprendre le charme du patronus ! haleta Drago.
Une haute silhouette encapuchonnée glissait doucement vers lui, comme suspendue au-dessus du sol, sans qu'on puisse voir ni pieds ni visage sous sa longue robe. À mesure qu'elle avançait, la créature semblait aspirer la nuit. Le trio recula en déglutissant.
- Je sers autant que des lunettes à un aveugle, j'ai pas ma baguette et je ne connais pas le charme, leur avoua le vampire. Et j'ai vraiment pas envie de passer au corps à corps avec cette horreur. Je tiens à mon âme, merci bien !
Harry recula d'un autre pas, notant presque ironiquement qu'il commençait à développer une légère résistance aux effets des Détraqueurs. Avant, il serait déjà inconscient sur le sol. Il pourrait raconter ça joyeusement à sa famille.
- Spero patronum !
Avec un feulement de colère, la panthère jaillit de la baguette. L'animal frappa le Détraqueur là où son cœur aurait dû être et la créature fut aussitôt rejetée en arrière, aussi dénuée de pesanteur que l'obscurité elle-même. Mais le félin ne s'arrêta pas là. Avec une grande agilité, elle sauta sur le gardien d'Azkaban, déchirant sa cape avec ses griffes et ses flammes, détruisant aisément la créature.
- De l'autre côté ! cria Harry à l'adresse du patronus.
Will aida Drago à se relever, parce que le blond était tombé en arrière en reculant, et le trio fonça le long de l'allée dans la direction d'où ils percevaient les gémissements de Dudley, précédant la panthère.
Ils n'eurent pas à faire plus d'une douzaine de pas pour trouver les deux autres : Dursley était recroquevillé par terre se protégeait la tête de ses bras. Un deuxième Détraqueur accroupi tout près de lui avait saisi ses poignets dans ses mains visqueuses et les écartait lentement, presque avec amour, en penchant sa tête encapuchonnée sur le visage de Dudley comme s'il voulait l'embrasser.
- /ATTAQUE-LE/ ! hurla Harry.
Il y eut un bruissement précipité, et la panthère qu'il avait fait apparaître passa devant lui en courant de toutes ses pattes, le ventre frôlant presque le sol dans la vitesse. Le visage sans yeux du Détraqueur n'était plus qu'à deux centimètres de Dudley lorsque le fauve d'argent lui sauta dessus et le déchiqueta.
La lune, les étoiles et les réverbères se rallumèrent aussitôt. Une brise tiède balaya l'allée. Les feuillages se remirent à murmurer dans les jardins avoisinants et le ronronnement familier des voitures s'éleva à nouveau de Magnolia Crescent.
Harry n'arrivait pas à croire ce qui venait de se passer. Des Détraqueurs ici, à Little Whinging.
Will ramassait déjà Dudley pour le jeter au travers de son épaule avec une force inhumaine.
- Gardez les baguettes dehors, au cas où. On y va, leur dit le vampire alors que la panthère se dissipait comme un simple mirage.
- Le sort est spero patronum et la clef est un souvenir très heureux, énonça Harry à son ami qui hocha la tête.
Et les deux jeunes partirent à la poursuite de Will qui avait pris de l'avance, sans voir ni entendre Mrs Figg qui rejoignait la ruelle aussi vite que ses pantoufles et ses vieilles jambes le lui permettaient.
..
..
Un craquement lointain annonça au trio que leur espion était de retour dans la rue, mais ils ne se retournèrent pas pour le voir. Après tout, ils étaient de retour devant la maison des Dursley, les deux adolescents encadrant Will avec leur baguette magique en main au cas où d'autres Détraqueurs viendraient en visite. Sous la lumière du porche, ils se permirent de souffler et de ranger les baguettes, ignorant les marmonnements du vampire au sujet du poids considérable de l'adolescent qu'il portait sur son épaule. Harry ne s'embarrassa pas de la sonnette et ouvrit directement la porte.
- Diddy, c'est toi ?! Enfin ! Il était temps que tu rentres. Je commençais à être très… Diddy, qu'est-ce qui se passe ?
Pétunia venant d'arriver dans le hall pour accueillir son fils, pour voir la scène. Will jura et fit descendre rapidement de son épaule l'adolescent, pour préserver son par-dessus. Debout devant les fleurs à l'agonie de sa mère, maintenu sur ses pieds grâce au vampire, le garçon vacilla sur place pendant un instant, le teint verdâtre… Puis il ouvrit la bouche et vomit dans les hortensias.
- DIDDY ! Diddy, qu'est-ce qui t'arrive ? Vernon ? VERNON !
Le mâle de la famille sortit du salon d'un pas pesant, sa moustache de morse se hérissant en tous sens dans son état d'agitation. Marco fut plus rapide et passa directement par la fenêtre, soulevant d'une main le malade pour le ramener vers la maison sans la moindre difficulté.
- Il est malade, Vernon ! s'étrangla Pétunia.
- Lâchez mon fils ! ordonna Vernon.
- Vous bloquez le passage, alors, si vous ne voulez pas mon quarante et un au cul, virez de là, yoi, lui dit froidement le Phénix. A moins que vous désiriez faire connaissance avec ceci… c'est au choix.
Marco leva une jambe… qui se plia aisément dans le sens inverse permis à un genou normal. Toute la peau découverte par son pantacourt était à présent ridé et jaune, comme celle d'un rapace, alors que son pied prenait la forme d'ergots tranchants. L'une des serres vint chatouiller le cou absent de Vernon sous le cri d'horreur de Pétunia. Pourtant, en dépit de la peur, le lourdaud eut l'idée intelligente de se plaquer autant que possible contre un mur pour laisser entrer le groupe. Marco baissa de nouveau la jambe qui redevient humaine dans un bref embrasement bleuté et entraîna Dudley dans le salon.
- Un seau ou une bassine et une serviette humide froide, demanda le blond en allongeant l'adolescent sur le canapé en position latérale de sécurité pour s'assurer qu'il ne s'étouffe pas sous son vomi s'il avait une nouvelle remontée.
- Qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi est-il tout sale ? demanda Vernon alors que Pétunia courrait chercher ce qu'avait demandé Marco. Vous l'avez attaqué en pleine rue, c'est ça ?! Je le savais qu'on ne pouvait pas faire confiance aux gens de votre espèce ! J'appelle la police !
- Pour leur dire quoi ? demanda Will de sa voix caverneuse alors que Harry se faufilait discrètement vers la cuisine. Hein ? Prouvez-leur qu'on a agressé ce gros tas de mou !
Pétunia était occupée à sortir un seau de sous l'évier de la cuisine quand elle vit son visiteur indésirable se mettre littéralement à fouiller ses placards.
- Tu te crois où comme ça ? Hein ?! Qu'est-ce que tu fais là !?
Harry tourna vaguement la tête vers elle, dévoilant des lignes sanglantes ruisselant depuis sa cicatrice. Il sembla considérer l'idée de lui répondre, avant de se détourner d'elle en continuant ses recherches.
- Je cherche du chocolat pour vot' gosse. C'est le meilleur remède connu contre ce qui nous a attaqué. Bingo.
Harry attrapa l'épaisse plaquette de chocolat qu'il venait de dénicher et quitta la pièce pour rejoindre les autres au salon. Drago venait de finir de raconter à Marco ce qu'il s'était passé. Le D. était occupé à briser en morceau l'énorme friandise quand un hibou moyen duc s'engouffra par la fenêtre du salon. Manquant de peu le sommet du crâne de Vernon, il traversa la pièce, laissa tomber aux pieds de Harry la grande enveloppe en parchemin qu'il portait dans son bec, exécuta un gracieux demi-tour, l'extrémité de ses ailes effleurant à peine le haut du téléviseur, puis ressortit dans le jardin.
- DES HIBOUX ! rugit l'oncle Vernon, l'éternelle veine de sa tempe palpitant de fureur alors qu'il fermait violemment la fenêtre du salon. ENCORE DES HIBOUX ! JE NE VEUX PLUS DE HIBOUX DANS MA MAISON !
Marco se redressa de là où il examinait Dudley en fronçant les sourcils. Pourquoi une famille qui refusait à tout prix le moindre contact avec le monde magique agirait comme s'ils étaient harcelés par les rapaces nocturnes utilisés en postier par les sorciers ? Pétunia revint à cet instant avec ce qu'avait demandé le médecin qui la renvoya de nouveau en cuisine pour qu'elle lui apporte une carafe d'eau fraîche.
- Donne, je vais le casser, proposa Will à Harry. Occupe-toi de ton courrier.
Le brun passa la tablette au vampire et ramassa l'enveloppe. Il sortit la lettre qu'elle contenait, perplexe, la parcourant des yeux en silence.
Cher Mr Portgas-Potter,
Nous avons reçu des informations selon lesquelles vous auriez exécuté le sortilège du Patronus ce soir à neuf heures vingt-trois, dans une zone habitée par des Moldus et en présence de l'un d'eux.
La gravité de cette violation du décret sur la Restriction de l'Usage de la Magie chez les Sorciers de Premier Cycle entraîne d'office votre expulsion de l'école de sorcellerie Poudlard. Des représentants du ministère se présenteront à votre domicile dans les plus brefs délais afin de procéder à la destruction de votre baguette magique.
Étant entendu que vous avez déjà reçu un avertissement officiel pour une précédente infraction à l'article 13 du Code du secret établi par la Confédération internationale des sorciers, nous avons le regret de vous informer que votre présence sera requise lors d'une audience disciplinaire qui aura lieu au ministère de la Magie le 12 août prochain à neuf heures précises.
Vous espérant en bonne santé, je vous prie d'agréer, cher Mr Portgas-Potter, l'expression de mes sentiments distingués.
Mafalda Hopkrik
Service des usages abusifs de la magie
Ministère de la Magie.
Harry relut deux fois la lettre de bout à bout, sentant comme une immense chaleur se répandre en lui. S'il avait songé à une solution aussi simple, il l'aurait fait avant. Se faire expulser de Poudlard était une bonne méthode pour, justement, ne pas y retourner. Tant pis pour sa baguette, il pourrait toujours en avoir une autre sous le manteau et apprendre ce qu'il fallait dans les livres, même si ça serait plus compliqué.
- Bon ben… merci les Détraqueurs, ils viennent de nous retirer une épine monumentale du pied, annonça Harry.
Il accepta le morceau de chocolat que lui donna Will, même si pour le coup, il n'en avait plus besoin. Alors que Marco penchait Dudley au-dessus du seau quand il fut saisi d'un nouveau haut-le-cœur, un téléphone portable sonna.
- Je vais me faire tuer par la patronne, grimaça Will en donnant un morceau de chocolat à Drago qui venait d'arracher des mains de son ami sa lettre de renvoie pour la lire.
- Je plaiderai ta cause. Hai, moshi moshi, Portgas desu, fit Harry en décrochant son téléphone.
« Tout va bien ? La goutte s'est éteinte, » demanda la voix tremblante d'Ace à l'autre bout.
- /On a eu la visite de deux Détraqueurs pendant qu'on faisait un tour du quartier, Will, Drago et moi. En faîte, on allait revenir pour savoir si Marco avait repeint en rouge le salon quand ils ont débarqué./
Marco eut un reniflement narquois, marmonnant quelque chose comme « fauteuil confortable » ; « alcool correct » et « amusant de se foutre de leur gueule ». Trois simples explications sur pourquoi il n'avait pas tué les Dursley.
- /On était avec le fils Dursley et j'ai dû sortir la panthère pour nous défendre. Là, on vient de rentrer chez eux et je suis heureux de t'apprendre que je ne retournerai plus à Poudlard parce que je viens de me faire expulser !/
Harry retira le téléphone de son oreille quand sa mère poussa un cri de célébration.
- Vous savez que des gens normaux ne seraient pas heureux d'être viré de Poudlard ? fit remarquer narquoisement Drago.
- Mettre un D. et normal dans une même phrase est ce qu'on appelle un oxymore, yoi, annonça Marco en épongeant le front de Dudley après lui avoir fait se rincer la bouche. C'est quoi ce chocolat sur le fauteuil ?
- Remède contre les Détraqueurs, expliqua Harry.
- On va attendre de lui stabiliser l'estomac pour ça. Du pain pour éponger l'alcool, yoi.
- Pardon ? demanda Vernon.
- Votre fils a bu, et certainement fumé de l'herbe, yoi. Donc, il me faut du pain pour éponger l'alcool et lui stabiliser l'estomac.
- Vous êtes un menteur, jamais mon Diddy ne ferait des choses pareilles ! s'indigna Pétunia.
- Et je suis un poisson, yoi.
Un bruit les informa de l'arrivée d'un nouveau visiteur en la présence de Haiiro qui passa par la fenêtre de la cuisine pour venir se percher sur l'épaule de Harry.
Sans prêter attention aux vociférations angoissées de Vernon qui criait : « ENCORE CES HIBOUX ! », la chouette tendit une patte à laquelle était attaché un petit rouleau de parchemin, secoua ses plumes et commença leur nettoyage dès que l'adolescent eut pris la lettre. Puisque c'était la pleine lune, le courrier ne pouvait pas venir de Remus, qui, de toute façon, l'aurait directement appelé sur son portable. Il déroula le parchemin sur lequel un mot avait été hâtivement griffonné à l'encre noire.
Harry,
Dumbledore vient d'arriver au ministère pour essayer d'éclaircir les choses. Je ne sais pas ce que tu fais chez les Dursley, mais n'y reste pas. RENTRE IMMÉDIATEMENT CHEZ TA MERE, NE FAIT PLUS USAGE DE MAGIE ET NE RENDS PAS TA BAGUETTE.
Sirius.
Dumbledore essayait d'éclaircir les choses… Qu'est-ce que cela signifiait ? Monsieur voulait annuler une décision ministérielle ? Mais dans quel genre de pays vivaient-ils pour qu'un directeur d'école se permette ce genre de chose ?
« Chaton ? » appela Ace toujours en ligne.
- /Fausse joie. Dumby veut empêcher mon expulsion. Tu penses qu'on serait capable de faire une évasion de la prison d'Azkaban ?/ lui dit son fils en reprenant le téléphone et donnant à son ami la lettre.
« Aucune prison ne retiendra mon fils !» annonça froidement la pirate.
- /Il faudra me passer sur le corps avant qu'on ne mette mon fils en taule !/ cracha Marco dont les yeux prirent brièvement une teinte de rapace.
C'était réconfortant de savoir que Marco tenait assez à lui pour ça, alors qu'ils ne se connaissaient que depuis un mois et quelques.
- On devrait partir, c'est pas bon de rester ici, pronostiqua Will qui lisait le message de Sirius par-dessus l'épaule de Drago.
Pétunia jeta un regard désespéré à Vernon dont la veine de sa tempe violacée palpitait plus que jamais.
- D'où sortent tous ces fichus hiboux ?! rugit-il.
Marco se leva avec un regard d'avertissement pour le ballon dégonflé humain et alla rejoindre Harry.
- Le premier venait du ministère de la Magie pour m'annoncer mon expulsion de mon internat Ecossais, répondit Harry d'une voix très calme. Le deuxième était envoyé par mon parrain qui me dit de rentrer chez moi.
- Le ministère de la Magie ? beugla le moldu. Des gens comme vous au gouvernement ? Oh mais ça explique tout, je comprends maintenant, pas étonnant que le pays soit en pleine dégringolade !
- La stupidité des gens a des profondeurs qui me surprendront toujours, yoi, soupira Marco avec lassitude. Je me fais trop vieux pour ces conneries, peut-être ?
Il attrapa le visage de Harry et le pencha sur le côté pour mettre à la lumière sa plaie au sourcil qui avait cessé de saigner. Dérangé par le mouvement, Haiiro s'envola pour aller se poser sur la tringle du rideau du salon, alors que Harry baissait le téléphone toujours en ligne.
- Tu t'es cogné pour que ta cicatrice s'ouvre ainsi ?
- Nan. Elle a tendance à s'ouvrir en la présence des Détraqueurs, rassura Harry. C'est pas nouveau.
Marco humecta son pouce pour nettoyer assez le sang afin d'en juger et hocha la tête.
- Nettoie le sang, va, sinon, tu vas donner faim à Will.
- Je suis repus, aucun risque, rassura le vampire avec un sourire plein de crocs qui effraya un peu plus les Dursley.
Vernon ouvrit à nouveau la bouche mais se vit dispensé de tout effort supplémentaire par l'arrivée du troisième hibou de la soirée. L'oiseau s'engouffra par une fenêtre de la cuisine comme un boulet de canon emplumé, vira jusqu'au salon et atterrit avec bruit sur la table basse, s'épargnant une rencontre brutale avec le pichet d'eau grâce au réflexe de Drago. Les trois Dursley sursautèrent d'un même mouvement d'effroi. Harry saisit l'enveloppe d'aspect officiel que le hibou tenait dans son bec et l'ouvrit tandis que l'oiseau repartait par la fenêtre en disparaissant dans la nuit.
- J'en ai assez de ces noms de noms de fichus hiboux, marmonna l'oncle Vernon, l'air exaspéré.
À grands pas pesants, il alla refermer la fenêtre de la cuisine d'un geste brusque, puisqu'elle était la dernière ouverte.
Cher Mr Portgas-Potter,
Suite à notre lettre d'il y a approximativement dix minutes, le ministère de la Magie est revenu sur sa décision de procéder à la destruction immédiate de votre baguette magique. Vous pourrez donc la conserver jusqu'à votre audience disciplinaire du 12 août à l'issue de laquelle une décision officielle sera prise.
À la suite d'un entretien avec le directeur de l'école de sorcellerie Poudlard, le ministère a bien voulu que la question de votre expulsion soit également examinée à cette date. Vous devrez par conséquent vous considérer comme simplement suspendu jusqu'à nouvel ordre.
Je vous prie d'agréer, cher Mr Portgas-Potter, l'expression de mes sentiments distingués.
Mafalda Hopkrik
Service des usages abusifs de la magie
Ministère de la Magie
-/Troisième hibou et j'ai une audience disciplinaire pour savoir quoi faire de moi finalement,/ résuma Harry au téléphone en donnant la lettre à Marco qui la lut rapidement avant de la faire passer à un Drago curieux.
- Alors ? dit Vernon. Qu'est-ce qui se passe, maintenant ? Ils t'ont condamné à quelque chose ? Vous avez encore la peine de mort, chez vous ? ajouta-t-il avec espoir.
N'y tenant plus, c'est Drago qui répondit :
- La peine de mort des sorciers, c'est votre fils qui a failli y goûter et Harry l'en a sauvé alors que les sorciers qui n'ont pas encore dix-sept ans n'ont pas le droit de faire de magie hors de l'école, sauf quand il s'agit de s'exercer, et encore, dans certaines circonstances précises imposées par le ministère. Ce qu'il se passe, c'est que Portgas est convoqué à une audience disciplinaire pour savoir si oui ou non, il sera expulsé de l'école.
- C'est là qu'ils le condamneront ?
- J'imagine, répondit Harry.
- Alors, tout espoir n'est pas perdu, dit Vernon avec méchanceté. Une peine de mort, la prison à vie… je ne suis pas difficile.
- /On en a fini, on rentre,/ annonça le garçon à sa mère.
- On plie bagage, allons-y, yoi. Quand votre fils cessera de vomir, donnez-lui le chocolat, pas avant. Et il doit boire beaucoup d'eau dans les jours à venir. Et manger des fruits dans le genre kiwi, orange, mandarine, yuzu, ça lui fera le plus grand bien, recommanda Marco.
Alors qu'Harry raccrochait le téléphone, et allait à la cuisine pour se nettoyer le sang du visage, Vernon explosa :
- CE N'EST PAS DU TOUT TERMINÉ ! HORS DE QUESTION QUE VOUS PARTIEZ COMME CA !
Marco le regarda l'air de lui demander s'il pensait vraiment les en empêcher. Drago se pinça le nez, marmonnant qu'il devrait présenter ces agaçants moldus à son père et ses amis Mangemorts pour en finir.
- Qu'est-ce qu'il y a, maintenant ? demanda Will d'un ton agacé.
- DUDLEY ! Voilà ce qu'il y a ! rugit Vernon. Je veux savoir ce qui est arrivé exactement à mon fils !
- PARFAIT ! s'écria Harry en revenant d'un pas rageur dans le salon, son visage dégoulinant d'eau. Vous voulez des réponses, et bien vous en aurez, mais moi aussi, j'en veux !
Les bras croisés, il leur résuma l'affaire :
- On revenait quand on a croisé votre fils qui rentrait lui aussi. Nous étions dans une allée entre Magnolia Crescent et Wisteria Walk ! dit D, qui parlait très vite en s'efforçant de contrôler ses nerfs. On a échangé quelques mots pour se montrer qu'on s'apprécie toujours autant quand deux Détraqueurs sont arrivés… !
- QUI SONT ces Détracoïdes ? demanda le gros lard avec fureur. Qu'est-ce qu'ils FONT ?
- Ils enlèvent toute idée de bonheur, font revivre les pires moments de notre vie, et s'ils en ont l'occasion, ils vous embrassent, répondit Drago.
- Ils t'embrassent ? s'exclama Vernon, les yeux légèrement exorbités. Ils t'embrassent ?
- Le Baiser du Détraqueur est la peine de capital infligée aux sorciers, répondit Will. Ils soulèvent leur cagoule et aspirent l'âme à travers la bouche.
Et il fit un petit bruit de succion malsain.
Pétunia laissa échapper un petit cri.
- Son âme ? Ils ne lui ont quand même pas pris… Il a toujours…
Elle attrapa Dudley par les épaules et le secoua comme si elle espérait entendre son âme remuer en lui.
- Vous allez le rendre encore plus malade, yoi, lui dit Marco en se pinçant le nez d'exaspération.
Preuve à l'appui, le garçon eut un nouveau haut-le-cœur.
- Qu'est-ce que je disais, yoi. Enfin, même s'il n'a pas été encore scientifiquement prouvé que les âmes existent, les Détraqueurs doivent agir au minimum sur la conscience. En clair, s'ils avaient fait quoique ce soit, c'est un légume qu'on vous aurait ramené, yoi. Et même s'il n'est pas en bon état, il a assez de réaction pour dire qu'il est toujours là
- Alors tu t'es défendu, fils, c'est ça ? reprit Vernon d'une voix sonore, en s'efforçant de ramener la conversation sur un plan qu'il pouvait comprendre. Tu leur as envoyé un bon vieux gauche-droite bien placé ?
- On ne peut pas envoyer à un Détraqueur un bon vieux gauche-droite, dit Harry entre ses dents serrées.
- Alors, pourquoi est-il entier ? s'exclama Vernon. Pourquoi n'est-il pas tout vide à l'intérieur ?
- Parce que Portgas est le seul de nous tous à maîtriser la magie du Patronus qui permet de repousser et détruire ces choses, cracha Drago entre ses dents. En gros, sans lui, vos… policiers c'est ça ? auraient retrouvé quatre corps à l'état végétatif dans la ruelle.
- C'est pas dit, la personne qui a envoyé ces horreurs aurait pu décider de faire le ménage, yoi, pointa Marco.
- Et qu'est-ce que ces Détracoïdes faisaient à Little Whinging ?! demanda Vernon d'un ton outragé.
- Envoyez une lettre à Trelawney, elle aura une réponse qui vous plaira, marmonna Harry en se massant les tempes pour lutter contre son début de mal de tête. C'est censé être une voyante. En tout cas, j'ai pas toutes les réponses.
- C'est à cause de toi, dit Vernon avec force en pointant Harry du doigt. Tu as quelque chose à voir là-dedans, mon garçon, je le sais. Sinon, pourquoi seraient-ils venus jusqu'ici ? Pourquoi auraient-ils pris cette allée ? Tu es certainement le seul… le seul…
De toute évidence, il ne pouvait se résoudre à prononcer le mot « sorcier ».
- Le seul tu-sais-quoi à des kilomètres à la ronde.
- Faux, y'a moi, répondit Drago en levant la main. Je suis même ce qu'on appelle un Sang-Pur. Vous pouvez remonter quasiment jusqu'à Merlin, vous ne trouverez que des sorciers chez les Malefoy. L'un de mes ancêtres, Lucius premier du nom, a été un prétendant à la main de la première Reine Elizabeth. Alors, avant de l'ouvrir sur ce que vous ne savez pas, bouclez-la et réfléchissez.
- Sans compter qu'à l'exception de ma fiancée et de mon petit-frère, les seuls à avoir su que nous venions ici, aujourd'hui, sont ici, dans cette pièce, yoi, pointa Marco. Harry ne vit pas dans le coin, après tout, sa chambre a vu sur la Tamise.
Il posa un pied sur la table basse pour s'appuyer dessus, fixant froidement les Dursley.
- A côté, il y a vous, qui avez insistés envers et contre tout pour me garder plus longtemps que nécessaire alors qu'il était clair que vous n'alliez avoir aucune protection de notre part. Plus encore, c'est un choix pas logique de faire appel à la personne que vous détestez le plus, et qui vous le rend bien, pour assurer votre sécurité, yoi.
Pétunia jeta un regard de plus en plus inquiet à son époux qui devenait livide.
- Allez-vous-en ou je vais chercher mon fusil, menaça Vernon.
Will retira ses lunettes pour dévoiler ses yeux rouges.
- Le Capitaine a demandé des réponses, gronda-t-il en montrant les dents.
Pétunia laissa échapper un glapissement étranglé en protégeant de sa carrure maigrelette son fils.
- Vous croyez qu'un pirate comme moi à peur d'un peu de plomb ? demanda moqueusement Marco alors que ses yeux prenaient une teinte dorée. Je suis un phénix. Je suis un putain d'immortel. Et je veux des réponses sur pourquoi on a tendu ce piège à mon fils et son ami.
WHOOSH !
Accompagné d'un bruissement d'ailes et d'un petit nuage de poussière, un quatrième hibou fit irruption par le foyer de la cheminée.
- POUR L'AMOUR DU CIEL ! rugit l'oncle Vernon en arrachant des touffes de poils à sa moustache. J'EN AI ASSEZ DE CES HIBOUX !
L'oiseau descendit la cheminée si vite qu'il heurta le sol avant de reprendre son vol en lançant un cri aigu. Harry leva la main pour attraper la lettre qui se trouvait dans une enveloppe rouge vif, mais le hibou passa au-dessus de lui et vola droit vers Pétunia qui se baissa en poussant un hurlement, les bras croisés devant son visage. Le hibou laissa tomber l'enveloppe sur sa tête, fit demi-tour et repartit aussitôt par la cheminée.
Harry se précipita pour ramasser la lettre mais Pétunia fut plus rapide que lui.
- Tu peux l'ouvrir si tu veux, dit le sorcier. Mais on saura quand même ce qu'il y a dedans. C'est une Beuglante.
- Lâche ça, Pétunia, rugit Vernon. N'y touche pas. Ça peut être dangereux !
- Non, outre réveiller les voisins et perdre un tympan, vous ne risquez rien, répondit Drago avec lassitude. Ouvrez-la, sinon, ça sera pire.
- C'est à moi qu'elle est adressée, dit Pétunia d'une voix tremblante. À moi, Vernon, regarde ! Mrs Pétunia Dursley, dans le salon du Quatre, Privet Drive…
Horrifiée, elle reprit son souffle. Une fumée s'élevait de l'enveloppe rouge.
- On n'échappe pas à une Beuglante, sauf en la détruisant, lui dit Will.
- Non, je ne veux pas !
La main tremblante, elle jetait en tous sens des regards affolés, comme si elle cherchait un moyen de s'enfuir, mais il était trop tard : l'enveloppe s'enflamma et Pétunia la lâcha en poussant un hurlement. Une voix terrifiante s'éleva alors de la lettre de feu, résonnant avec force dans le salon.
- SOUVIENS-TOI DE MA DERNIÈRE, PÉTUNIA !
Pétunia semblait sur le point de s'évanouir. La tête entre les mains, elle se laissa tomber sur le sol à côté de Dudley. Dans le silence, l'enveloppe acheva de se consumer, se transformant en un petit tas de cendres.
- Qu'est-ce que c'est que ça ? dit Vernon d'une voix rauque. Que… Je ne… Pétunia ?
Elle ne répondit pas. Dudley regardait sa mère d'un air stupide, la bouche grande ouverte, toujours allongé sur le canapé. Un silence horrible, vertigineux, s'installa. Qu'est-ce que tout cela pouvait bien signifier ?
- Pétunia, ma chérie ? dit timidement Vernon. P-Pétunia…
Elle leva les yeux, toujours tremblante, puis déglutit avec difficulté.
- Ce… ce garçon doit rester ici, Vernon, dit-elle d'une voix faible.
- Qu-quoi ?
- Il doit rester, répéta-t-elle en regardant Harry.
Elle se leva à nouveau.
- Il… Mais… Pétunia…
Marco se redressa alors que des flammes bleues lui sortaient des oreilles. Il se les frotta un instant en grimaçant.
- Tout va bien, Capitaine ? demanda Will.
- L'ouïe des rapaces ne peut pas supporter un bruit pareil. La preuve, Haiiro a foutu le camp. J'ai la réponse que je voulais. Allons-y, Ace va se faire du souci sinon. Allez, en avant les jeunes, yoi.
Avec un grand geste des bras pour faire comprendre à tout le monde de quitter le salon, Marco se détourna des Dursley.
- Ne partez pas ! cria Pétunia en se précipitant vers eux. Vous ne pouvez pas !
Et elle se mit devant la porte du salon comme pour leur couper la route.
- On peut, lui assura Harry. C'est très simple.
Avec un geste rapide, il lui enfonça les doigts sous les côtes. L'instinct et la douleur firent que la femme se recroquevilla sur elle-même pour protéger la zone, libérant la voie. Le D. quitta la pièce et alla à la porte d'entrée qu'il ouvrit en grand et la franchit avec de longues enjambées avant de se planter devant la fenêtre du salon et d'adresser un double doigt d'honneurs aux Dursley.
- Passez mon bon souvenir à Dumbledore.
Il se prit une taloche de la part de Marco.
- Ne prend pas les vilaines habitudes de ta mère, yoi. On a assez traîné, elle serait capable de s'envoyer seule les sushis de Thatch.
Le quatuor monta dans la voiture qui attendait un peu plus loin et bientôt, Will les ramena à Londres.
