Bonsoir ! Premier week-end du mois, alors on commence les publications. Avant de commencer avec les reviews, je veux mettre au point un petit truc pour les lecteurs de Golden Prince. La fic est en réécriture. Si tout vas bien, à partir de janvier, la v2 commencera sa diffusion mensuelle. Au fur et à mesure, je retirerais les chapitres de la v1 au fur et à mesure. Il y a eu beaucoup de changement dans cette nouvelle version, j'espère que cela sera à votre goût. Concernant la version de Luffy, la réécriture n'a pas encore commencé et ne commencera pas avant l'an prochain, donc, ça restera dispo encore un bon moment. Si vous avez des questions, n'hésitez pas à vous adressez à moi sur twitter ou discord puisque je ne reçois pas les notifs mp.
Ensuite, petite chose. Misstykata a fait un petit omake pour sa propre fiction sur Harry Potter en x-over avec cette histoire. N'hésitez donc pas à jeter un oeil sur L'Ombre du Trio.
Sur ce, passons aux reviews pour lesquels je vous remercie encore et toujours.
Mizu Fullbuster : Oh non, le modèle de la retenue ne sera pas apprécié et 'kaachan ainsi que Marco ne vont pas aimer non plus ;)
Neko chan 124 : Disons que je suis arrivée à un point où suivre mon idée de base me fait entrer en contradiction avec plein de truc importants. Sans compter que j'ai prit de la bouteille depuis le début, tout comme la commu, alors, c'est une occasion pour tout recommencer. Je garderais cependant une copie des reveiws, ça, y'a pas moyen que je les perde, je les garde en souvenir. Et non, je ne les mettrais pas sur une autre plateforme. Donc, si on tombe sur un reposte dehors, c'est quelqu'un qui le fait sans mon accord.
Ann : Merci, je m'éclate énormément en l'écrivant. / Oui, c'est certain, surtout quand on part de deux points différents. Cela peut porter à confusion. / Je sais comment gérer le Département des Mystères et les soirées pensines.
Portgasyuwine : Il est obligé de se laisser faire, c'est son adoption qui est mise en danger et il y tient./ Oooh, t'as pas idée de comment ça va se passer, mais certainement pas de la façon dont tu le penses.
FoxyCha24 : Dolores ne sait pas à quoi elle se frotte, mais elle le saura. Elle apprendra.
Mimi76lh : On aura mieux avec McGo et je remercie Missty pour l'idée qu'elle m'a donné. / Pas con pour l'option sombral. Le souci est que si Ombrage disparait, on a Lucius à ce stade pour la remplacer et on ne veut pas de lui avec Drago à Poudlard.
Yz3ut3 : mais avec plaisir.
Marukolaudier : Ombrage se souviendra de cette année à Poudlard, tu verras.
Sur ce, bonne lecture.
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Ce soir-là, le dîner dans la Grande Salle n'eut rien de très réjouissant pour Harry. La nouvelle du déroulement du cours de Défense avait déjà fait le tour de l'école, ce qui était rapide, même pour Poudlard. Lorsqu'il s'assit entre Neville et Hermione, des murmures s'élevèrent de toutes parts.
Certes, on faisait toujours l'effort de se taire sur son passage, mais les regards restaient, et juste ça, c'était bien assez pour lui donner envie de disparaître.
- Viens, sortons d'ici, finit par proposer la demoiselle en voyant la façon dont Harry faisait tourner son couteau en jetant des regards noirs tout autour.
Hermione posa bruyamment ses propres couverts, suivie par Neville. Tout le monde les accompagna du regard lorsqu'ils quittèrent la salle. Rapidement, Luna vint les rejoindre avec Drago.
- Heureusement qu'on t'a demandé de faire profil bas, rappela Drago. On ne joue pas avec Ombrage, Harry. C'est une erreur monumentale que tu nous as faite.
La pluie martelait les vitres tandis qu'ils arpentaient les couloirs en direction de la Salle sur Demande. Harry eut l'impression que son premier jour avait duré une semaine mais il avait encore une montagne de devoirs à faire avant d'aller se coucher. Une douleur sourde et lancinante s'était installée au-dessus de son œil droit.
Une migraine.
La salle leur offrit un salon qui ressemblait à s'y méprendre à la salle privée du bar d'Ace et chacun se laissa tomber sur un siège. Neville fit l'étoile de mer dans un pouffe de velours sombre pendant que Drago et Hermione se mettaient sur le même canapé. Harry se laissa tomber par terre devant la table basse, Luna s'installant entre ses jambes.
Pendant un instant, ce fut le silence, puis un long soupir collectif leur échappa.
- C'est quoi leur problème, sérieux ? marmonna Harry. Je leur demande rien, mais je me prends quand même des coups.
- Tu n'as pas bien compris quelle a été l'ambiance générale après les faits, répondit Hermione à voix basse. Tu es réapparu au milieu de la pelouse, cramponné au cadavre de Cedric, avec Marco accroché à toi… Aucun de nous n'avait vu ce qui s'était passé dans le labyrinthe… Nous avons dû croire Dumbledore sur parole quand il a dit que Voldy était revenu, qu'il avait tué Cedric et que tu t'étais battu contre lui.
- L'absence de témoin n'a pas joué en ta faveur. Certains disent que tu as toi-même tué Cedric, souffla doucement Luna.
Elle pencha la tête en arrière pour regarder son petit ami par en-dessous.
- Pour quelle stupide raison j'aurais voulu sa mort, vraiment… je lui ai à peine parlé durant le Tournois et on se côtoyait pas pendant les cours.
- Je me demande surtout comment on peut accepter que cette horrible bonne femme nous donne des cours ? gronda Neville. J'ai entendu dire que quand Lockhart a été enseignant, Poudlard a eu le plus bas taux de réussite aux épreuves de Défense de toute son histoire ! Ils veulent que ça recommence avec les BUSES et ASPICS de cette années ?
- On n'a jamais eu de très bons profs en défense contre les forces du Mal, fit remarquer Harry. Tu sais bien pourquoi, tout le monde dit qu'il est maudit, ce poste.
- Oui, mais de là à engager quelqu'un qui nous interdit d'utiliser la magie ! À quoi joue Dumbledore, bordel de merde !
- Je pense qu'Ombrage a été imposée par le ministère, supposa Drago.
- Elle est là pour nous espionner tous, c'est évident, sinon pourquoi Fudge l'aurait-il fait venir ? trancha Hermione.
- A quoi tu penses ? chuchota Luna à son petit-copain silencieux.
- Je me demande pourquoi on s'obstine à vouloir suivre les lois, marmonna Harry. Genre… On pourrait s'barrer à l'étranger, sous un faux nom et suivre les cours par correspondance d'une autre école.
- Mais ta mère serait alors accusée de kidnapping et tu finiras chez la sœur de ta mère biologique dès qu'on mettra la main sur vous et je doute que Marco et ton oncle veuillent la calmer si elle pète un plomb, lui rappela Hermione. Je comprends ton sentiment, mais la fuite n'est pas toujours une bonne option.
Elle regarda sa montre.
- Vu l'heure, on devrait retourner à nos dortoirs. Faire nos devoirs ici nous mènerait hors du couvre-feu et je préfère qu'on réduise l'utilisation des Retourneurs de Temps aux week-ends prolongés, indiqua Hermione.
Le break touchait à sa fin. Tout le monde se leva et quitta la Salle sur Demande, bien qu'ils ne puissent pas louper le baiser que Drago déposa sur la tempe d'Hermione quand il fut persuadé que personne ne les regardait. Le groupe se sépara donc pour retourner à leurs dortoirs respectifs et s'attelaient à leur montagne de devoir.
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Le lendemain matin, l'aube d'une couleur de plomb était aussi pluvieuse que la veille et, à l'heure du petit déjeuner, Thatch était de retour, l'air fatigué, mais au rendez-vous. Il jeta un regard à son neveu disant qu'il allait l'entendre, mais resta un maximum concentré sur son café.
- Portgas ! Yuki est là ! appela Dean en sortant son camarade de classe de ses pensées.
Harry leva le nez et dégagea un espace sur la table pour que la chouette puisse se poser avec son chargement. Il siffla doucement pour lui dire qu'il était fier et qu'elle était la plus belle, la plus intelligente et la plus maligne de toutes les chouettes, faisant que l'oiseau gonfla fièrement ses plumes devant l'attention que lui prodiguait son ami. Neville se chargea de donner à la belle chouette un peu de lard pendant que son ami ouvrait le paquet, sortant comme toujours les devoirs non-magiques. Il allait la sentir passer cette année. Vraiment !
Il ouvrit ensuite la lettre de sa mère pour la parcourir, souriant vaguement au « t'as le bonjour de l'ananas volant, ne lui dit pas que je l'ai appelé comme ça ». Bon, elle avait dû écrire la lettre avant d'apprendre pour le déroulement de son cours de défense. A l'heure qu'il était, elle devait savoir, Haruta et Izou avaient dû le lui dire.
- Hermione… Pattenrond n'est pas castré, n'est-ce pas, se fit confirmer Harry en baissant sa lettre.
- Non pourquoi ? Il est à moitié fléreur, ils réagissent mal à la stérilisation de ce que m'a dit la femme de l'animalerie, répondit la demoiselle.
Le D. se leva et poussa un sifflement sonore qui attira l'attention de la table entière.
- Mangetsu va avoir des chatons ! Je ne sais pas encore le nombre, ni à quoi ils ressembleront, outre qu'ils ont un père avec du sang de fléreur ! S'il y en a qui voudrait en avoir un, merci de me le faire savoir ! M'man va en donner, ok, mais ça sera premier arrivé, premier servi ! Merci !
Et Harry se rassit pour revenir à sa lecture.
- Quand est-ce que Pattenrond a trouvé le temps de faire des petits à Mangetsu ? s'étonna Neville. Ils se sont juste côtoyés durant notre troisième année.
Hermione se massa le nez en soupirant.
- Cet été, quand Dumbledore m'a enlevée. Ils ont pris toutes mes affaires, le chat aussi. J'ai passé le reste de la nuit chez les Portgas, donc, je présume que c'est à ce moment qu'ils ont fait leur affaire.
- Certainement. On va en garder un, en tout cas, c'est certain. Ou peut-être deux. Ça dépendra du nombre de chatons qu'elle aura et de qui sera intéressé. Neville ?
Son ami secoua la tête pour montrer son désintérêt.
- J'ai assez de mal avec Trevor, si je rajoute un chat par-dessus, ça ne le fera pas.
- Je vais en prendre un, annonça Hermione.
Ça en faisait déjà deux de réservés. Il leva un sourcil devant le post-scriptum de sa mère.
P.S. : Je dois te parler avant Noël. Dis-moi quand a lieu ta prochaine sortie à Pré-au-Lard, que je fasse le déplacement.
Qu'est-ce que sa mère avait encore de prévu ? Il soupira et regarda sa chouette s'en aller alors qu'il finissait son petit-déjeuner. Il avait autre chose à faire.
Le double cours de sortilèges fut suivi par un double cours de métamorphose. Le professeur Flitwick et le professeur McGonagall passèrent tous les deux le premier quart d'heure de leur classe à leur faire un discours sur l'importance des BUSE.
- Ce que vous devez toujours avoir en tête, c'est que ces examens peuvent influencer votre avenir pour de longues années ! couina le professeur Flitwick, perché comme toujours sur une pile de livres qui lui permettait de voir par-dessus son bureau. Si vous n'avez pas encore sérieusement pensé à la carrière que vous choisirez, il est temps de le faire. Et en attendant, je le crains, il nous faudra travailler plus dur que jamais pour être sûrs de mettre toutes les chances de votre côté !
Ils passèrent ensuite plus d'une heure à réviser les sortilèges d'Attraction qui, selon le professeur Flitwick, allaient sûrement leur être demandés à l'épreuve de BUSE. Il termina le cours en leur donnant la plus grande quantité de devoirs qu'ils aient jamais eus en classe de sortilèges.
La même chose se produisit, en pire peut-être, au cours de métamorphose.
- Vous ne réussirez jamais vos BUSE, sans une application, une pratique et une étude du plus grand sérieux, annonça gravement le professeur McGonagall. Il n'y a aucune raison pour que quiconque dans cette classe échoue à l'épreuve de métamorphose, si vous donnez le meilleur de vous-mêmes.
Elle s'arrêta à côté de Neville et lui posa une main sur l'épaule.
- Londubat est la preuve même que tout le monde peut y arriver, assura le professeur McGonagall. Mais pour cela, il faut, comme lui-même l'a fait, travailler et prendre confiance en soi. Bien… aujourd'hui, nous allons commencer l'étude des sortilèges de Disparition. Ils sont plus faciles que les sortilèges d'Apparition que l'on n'aborde normalement qu'au niveau des ASPIC, mais ils représentent quand même un des exercices magiques les plus délicats parmi tous ceux qui vous seront demandés à votre épreuve de BUSE.
Elle avait raison. Harry trouva le sortilège de Disparition d'une difficulté épouvantable. Il réussit tout juste à faire disparaître l'escargot sur lequel il s'entraînait avant la fin du cours. L'escargot d'Hermione, en revanche, s'était volatilisé dès la troisième tentative, ce qui lui avait valu un bonus de dix points au profit de Gryffondor. Elle fut la seule à être dispensée de devoirs. Tous les autres devaient continuer à s'entraîner dans la soirée pour renouveler leurs tentatives sur des escargots le lendemain après-midi.
Ils déjeunèrent sur le pouce à midi avant de se réunir avec leurs autres camarades de cinquième année à la bibliothèque pour avancer dans leur montagne de devoirs. Bien heureusement, un sympathique elfe très bien payé leur envoya des petits sandwichs qu'ils mangèrent avec discrétion pour ne pas se faire tuer par la documentaliste.
L'après-midi, lorsqu'ils arrivèrent au cours de soins aux créatures magiques, Harry avait de nouveau mal à la tête.
Le temps était devenu frais, il y avait du vent, et le long du chemin qui descendait en pente douce vers la cabane de Hagrid, ils sentirent sur leur visage quelques gouttes de pluie. Thatch les attendait à une dizaine de mètres de la cabane. Devant lui, une longue table à tréteaux était recouverte de brindilles
- Tout le monde est là ? demanda d'une voix fatiguée Thatch quand tous les élèves de Gryffondor et de Serpentard furent arrivés. Alors, on s'y met. Qui peut me dire comment s'appelle ce qu'on voit sur cette table ?
Il se massa les yeux alors qu'il montrait les petites branches entassées. Bien ! Il leur épargnait le discours sur les BUSES ! Le loup-garou regarda ses élèves et fit le tour du quatuor au premier rang, puis les autres élèves.
- Granger ?
- Botrucs.
- Chouchou du prof, se moqua Bullstrode pour la grande exaspération d'une bonne partie de la classe.
Crabbe et Goyle éclatèrent d'un rire sonore qui instantanément vira en un hurlement lorsque les branches se mirent à bondir dans les airs. Elles avaient soudain pris la forme de minuscules lutins de bois, dotés de bras et de jambes noueux, de deux doigts en forme de brindilles à l'extrémité de chaque main et d'une drôle de tête plate semblable à de l'écorce, avec deux petits yeux étincelants comme des scarabées.
- Oooooooh ! s'écrièrent Parvati et Lavande, ce qui eut le don d'exaspérer Harry.
Il avait déjà une bonne migraine en formation, on ne pouvait pas avoir pitié de lui ? Et ce n'est pas comme si c'était la première fois qu'on leur montrait un truc spectaculaire. Il y avait eu les salamandres ; les hippogriffes ; le cerbère et les licornes. A côté, les botrucs, c'n'étaient pas très impressionnants.
- Un peu moins de bruit, s'il vous plaît ! dit sèchement Thatch. Bullstrode, je n'ai aucune patience aujourd'hui. Ceci est mon premier avertissement, il n'y en aura pas deux.
Il répandit une poignée de ce qui ressemblait à du riz complet parmi les créatures en forme de branchages qui se jetèrent immédiatement sur la nourriture. Les petits mouvements du riz dirent à Harry qu'il s'agissait plutôt de cloportes.
- Quelqu'un peut me dire la particularité de ces créatures ? Malefoy ?
- Ils gardent les arbres, surtout ceux dont on se sert pour fabriquer les baguettes magiques. Les moldus ont tendance à les confondre avec des phasmes, qui sont des insectes qui imitent eux aussi des feuilles et des branches.
- En effet, il s'agit de Botrucs et comme le dit si justement Monsieur Malefoy, ils vivent généralement dans les arbres dont le bois est utilisé dans la confection de baguettes magiques. Et oui, les moldus ont tendance à les prendre pour des phasmes. Qui peut me dire ce qu'ils mangent ?
- Des cloportes, répondit tranquillement Neville.
- Mais aussi des œufs de fée quand ils peuvent s'en procurer, renchérit Harry.
- J'ai l'impression de faire classe qu'à quatre d'entre vous, c'est très vexant, soupira le loup-garou. Merci à vous quatre et réveillez-vous les autres. Je sais que c'est toujours difficile la rentrée, mais faites un effort. Donc, concernant les Botrucs, lorsque vous avez besoin de feuilles ou de branches d'un arbre dans lequel ils sont susceptibles de vivre, il est sage d'emporter des cloportes pour les distraire ou les calmer. Ils ne paraissent peut-être pas très dangereux, mais quand on les met en colère, ils essayent d'arracher les yeux des humains avec leurs doigts qui sont très pointus, comme vous pouvez le constater. Croyez-moi, il n'est pas du tout conseillé d'en laisser un s'approcher de votre visage.
Il frappa dans ses mains en se redressant de là où il s'était appuyé à la table.
- Bien, alors, maintenant, vous allez tous prendre quelques cloportes et un Botruc… Il y en a à peu près un pour quatre élèves. Je devais en avoir plus mais quelqu'un a trouvé très amusant de faire une fouille intensive de mes quartiers la veille de la rentrée, ce qui ne m'a pas laissé assez de temps pour en chercher d'autres.
Le regard noir qu'il lança vers la salle de classe d'Ombrage voulait tout dire.
- Je veux que, d'ici la fin du cours, chacun de vous me fasse un dessin de la créature en indiquant très précisément toutes les parties du corps. Vous pouvez vous aider de vos manuels.
Les élèves se resserrèrent autour de la table et Harry en fit délibérément le tour pour venir se placer tout à côté de son oncle.
- /Reste à la fin du cours, je t'escorterai en botanique. /
Aïe, l'oncle était mécontent.
Harry alla rejoindre son groupe, qui avait déjà pris un Botruc, les mains pleines de cloportes. Il en déposa quelques-uns devant la créature avant de se laisser tomber dans l'herbe pour sortir son matériel pour dessiner leur sujet d'étude, ignorant les regards noirs de Crabbe, Goyle et Bullstrode un peu plus loin.
- Alors ? demanda Neville. Le prof t'a dit quoi ?
- Le prof est pas content du kabu et lui a demandé de l'attendre à la fin du cours, répondit Harry.
Et il soupira tellement qu'on eut l'impression qu'il se dégonflait.
- Bon, à nous deux Groot ! s'encouragea le D. en se mettant au travail.
Il remit une poignée de cloportes devant le Botruc pour le garder tranquille.
- Groot ? répéta Neville.
- Harry, vraiment, je me fais du souci sur tes lectures, soupira Hermione.
- Je s'appelle Groot, dit doucement Drago.
Hermione ouvrit des yeux ronds d'horreur devant la contamination évidente du blond qui échangea un rire bas avec Harry.
- Chiche je le baptise Groot sur mon dessin au prof ! fit le D. en se mettant à écrire avec délectation le nom en haut de son début de dessin.
- Tu es son kabu, il n'y a que toi qui puisse s'en sortir avec ce genre de chose, lui dit Neville.
Harry lui tira la langue pour toute réponse et chacun retourna à son travail.
Bien entendu, une heure n'était pas suffisante, surtout quand ils devaient essayer de négocier avec un Botruc pour qu'il reste immobile. Ils ramenèrent les créatures au professeur lorsque l'écho lointain de la cloche retentit dans le parc. Harry rangea le parchemin sur lequel il avait dessiné la créature dans son cahier et attendit son oncle en regardant les autres dirent au revoir à leurs amis de serpentard pour aller en botanique.
- /L'année va être longue…/ soupira Thatch.
- /Je pense la même chose,/ lui assura Harry.
Il aida son oncle à ranger les botrucs dans un aquarium avec un fond d'eau, du feuillage, du bois et d'autres cloportes, avant que le loup-garou ne prenne son neveu par le sommet du crâne pour le conduire en botanique.
- /Bon, tu nous as fait quoi en Défense quand j'ai bien spécifié à ce que tu fasses profil bas ?/
- /Eh bien, j'ai rappelé à la prof que les aurors ne peuvent pas être partout et qu'il restait tout de même Sirius Black dans la nature, donc, non, le monde n'est pas sans danger comme elle le prétend. Elle n'a pas apprécié, d'où ma retenue. Mais je peux me vanter d'avoir goûté les tritons au gingembre de McGonagall. Ils sont pas mauvais./
- /Pourquoi tu as éprouvé ce besoin de lui répondre, Harry ? Ne change pas de sujet et réponds-moi sérieusement. /
Harry soupira et s'arrêta pour faire face à son oncle.
- /Qu'est-ce qu'on t'a dit pour te motiver à apprendre à te battre ?/ s'enquit le jeune.
-/Que le monde était sale et dangereux. Qu'il fallait que j'apprenne à me défendre si je voulais pas finir tuer ; en prison ou retourner à MariGeoise./
- /Et tu as écouté quand on te l'a dit ? Tu as fait ce qu'on t'a dit ?/
-/Plutôt deux fois qu'une ! Tu dis à un gosse qui a vécu l'enfer que s'il se bouge pas, il y retournera, il va se démener, crois-moi ! Mais je comprends pas où tu veux en venir…/ s'insurgea le loup.
-/Maman a attendu que j'ai cinq ans pour m'apprendre comment me défendre. J'étais maladroit, pas motivé pour un sou et j'avais même pas encore conscience que quand elle bossait, elle ne jouait pas. Je comprenais pas pourquoi elle voulait que j'apprenne à me défendre, pourquoi elle me disait que le monde était dangereux… Et puis, y'a eu Gordon, et là, j'ai compris réellement. Ce qu'a fait Ombrage, c'est dire que tout ça, ce sont des conneries ! Gordon n'existe pas ! Aucune raison de savoir se battre ! Merde à la fin ! Elle a l'air de détester les non-humains, elle pourrait leur casser du sucre sur le dos, mais même pas ! C'est presque comme si elle niait leur existence ! /
Thatch posa un genou à terre pour regarder son neveu.
- /Harry. Kabu, respire et regarde-moi. /
L'adolescent regarda son oncle en se massant le crâne.
- /Dis-toi qu'un jour ou l'autre, la vérité sera tellement percutante qu'elle lui crèvera les yeux. Et ce jour-là, tu seras dans le public avec un bon gros paquet de pop-corn. En attendant, serre les dents. Elle ne sait rien et ne veut pas apprendre, de peur de perdre le peu de pouvoir qu'elle a. Inutile de te fatiguer à vouloir lui montrer quoique ce soit. D'accord ? /
Harry hocha la tête et Thatch lui ébouriffa le crâne.
- /Rendez-vous avec un sac de frappe pour toi, dès que possible. Et si tu en as fini ce week-end avec tes devoirs, je propose une course dans les bois, que tu saches vraiment ce que c'est d'être un loup, d'accord ? /
L'adolescent eut un maigre sourire en hochant la tête.
Thatch le poussa doucement dans le dos pour se remettre à marcher, juste au moment où la classe précédente sortait des serres.
La porte de la serre, voisine à celle où travaillerait les cinquièmes années, s'ouvrit et un flot d'élèves de quatrième année en sortit. Ginny était parmi eux, le saluant joyeusement, mais ce n'est pas elle que Harry cherchait. En effet, quelques secondes plus tard, le D. faisait des réserves d'énergie avec un bref câlin à Luna, avant de lui nettoyer la terre qu'elle avait sur le nez.
- J'aime bien ta coiffure, lui dit l'adolescent en souriant.
- Je les ai attachés à la va vite, lui répondit la blondinette en tapotant le grossier chignon sur son crâne.
- Peut-être, mais ça te va bien.
La fille eut un sourire et embrassa son copain sur la joue.
- Tu as fait une excellente leçon à Ombrage. A plus tard !
Et elle s'en alla en gambadant. Harry jeta un regard noir à son oncle qui riait en silence, puis à Lavande qui avait eu un « tsss » désobligeant à l'adresse de la demoiselle.
- Tu as un problème, Brown ? demanda Harry.
- Tu pourrais faire l'effort de sortir avec une fille plus normale que cette foldingue de Loufoca. Non mais vraiment, elle y connait rien en fashion ! Non mais t'as vu ses boucles d'oreilles, c'est une paire de radis orangés !
- Eh bien, ça te fera une retenue avec moi pour apprendre à respecter tes camarades dans leur différence, sourit froidement Thatch. Bonne journée les jeunes.
Et il s'en alla en laissant une Lavande livide.
Merci l'oncle de lui épargner le travail.
Il allait entrer dans la serre quand Ernie s'avança vers lui.
- Je veux que tu saches, Portgas, qu'il n'y a pas que des dingos qui sont avec toi, dit-il d'une voix sonore. Personnellement, je te crois à cent pour cent. Ma famille a toujours soutenu Dumbledore et moi aussi.
Dans des occasions comme celle-ci, Ernie manifestait parfois une certaine grandiloquence.
- Heu… Merci beaucoup, Macmillian, répondit Harry pris au dépourvu. Mais, d'une, je suis pas avec Dumbledore, je lui ai juste dit ce que j'avais à dire, point barre. De deux, Luna n'est pas dingo. Et je risque de me fâcher avec toi si tu récidives.
- Je ne dis pas ça pour elle, je dis ça pour la Gazette, rassura Ernie. Les Lovegood sont de drôles de sorciers, je le conçois, mais pas dingos pour autant. Je disais ça parce que les journaux prétendent qu'il faut être fou pour te croire.
Lavande n'avait pour le coup plus du tout envie de rire et le « merci Ernie » valait de l'or de la part de quelqu'un qui appelait tout le monde par son nom de famille quand il arrivait à s'en souvenir.
Personne ne fut étonné d'entendre le professeur Chourave commencer la classe par un discours sur l'importance des BUSE. Harry aurait bien voulu que les professeurs abandonnent cette manie, Thatch les avait épargnés, lui au moins. Il commençait à éprouver un sentiment d'anxiété qui lui contractait l'estomac chaque fois qu'il repensait à tous les devoirs qu'il avait à faire. Un sentiment qui empira considérablement quand, à la fin de la classe, un nouveau devoir vint s'ajouter à la liste. Fatiguée et sentant fortement la bouse de dragon – l'engrais préféré du professeur Chourave –, la troupe des Gryffondor rentra au château. Personne n'avait très envie de parler. La journée, cette fois encore, avait été longue.
Harry mourait de faim et comme sa première retenue avec Ombrage devait avoir lieu à cinq heures, il décida d'aller dîner directement, sans prendre le temps de rapporter son sac à la tour de Gryffondor. Il pourrait ainsi avaler quelque chose avant d'affronter ce qu'elle lui avait préparé. Il mangea peu, mais bien assez pour avoir déjà moins mal au crâne.
À cinq heures moins cinq, Harry se rendit au bureau d'Ombrage, au troisième étage. Il inspira profondément pour s'armer de courage et frappa à la porte.
- Entrez, dit une voix sucrée qui manqua de le faire vomir.
Il avala une gorgée d'eau de la bouteille dans son sac et entra… et manqua de ressortir fissa.
Des étoffes ornées de dentelles recouvraient tout, des vases de fleurs séchées étaient posés sur de petits napperons et un mur entier était occupé par une collection d'assiettes ornementales qui représentaient des chatons aux couleurs criardes, chacun portant autour du cou un nœud différent. Les assiettes étaient si laides que Harry, pétrifié, ne put en détacher son regard jusqu'à ce que le professeur Ombrage prenne à nouveau la parole :
- Bonsoir, Mr Portgas, dit-elle.
Harry sursauta et se tourna vers elle. Il ne l'avait pas tout de suite remarquée car elle portait à présent une robe à fleurs tapageuse qui semblait se fondre entièrement avec la nappe recouvrant son bureau, juste derrière elle. C'était du camouflage de professionnel ça.
- Konbanwa, répondit Harry avec raideur.
- Eh bien, asseyez-vous, dit-elle.
Elle lui indiqua une petite table drapée de dentelles devant laquelle elle avait installé une chaise à dossier droit. Un morceau de parchemin vierge, posé sur la table, paraissait l'attendre. Harry leva les yeux de l'innocent bout de papier, et regarda Ombrage. C'était… trop… trop basique. Elle lui réservait un coup en douce.
Lentement, le D. alla se mettre sur la chaise, faisant glisser son sac de son dos.
- Il faudra que vous changiez de sac, il n'est pas réglementaire, reprocha Ombrage en voyant le vieux sac orange bien moldu que le D. venait de poser au pied de la table.
- La liste de fournitures ne parle que de l'uniforme et des chaussures, pas du sac, s'étonna innocemment Harry. Et aucun professeur n'a rien dit à ce sujet.
- Vous le changerez, c'est tout.
- J'en parlerai au professeur McGonagall. Après tout, c'est même devenu une mode…
Il fit une moue soi-disant triste en ouvrant son sac. Il continuerait avec son sac, et il l'emmerdait.
- Oh non, vous n'aurez besoin de rien, lui dit-elle en le voyant faire. Vous allez vous servir d'une de mes plumes personnelles. Voilà.
Elle lui tendit une longue plume mince et noire dont l'extrémité était anormalement pointue.
- Je veux que vous écriviez : « Je ne dois pas dire de mensonges », poursuivit-elle à mi-voix.
- C'est une plume de sang, professeur.
- Bien entendu, Mr Portgas.
Harry regarda la plume que sa mère utilisait pour signer les contrats avec Gringott et les sorciers. Il avait déjà vu l'objet à l'œuvre et il savait aussi qu'il n'avait pas les capacités de régénérations de sa mère.
- Combien de fois ? demanda l'adolescent d'un ton qui imitait d'une manière assez convaincante celui de la politesse.
- Oh, autant de fois qu'il le faudra pour que le message rentre, répondit Ombrage de sa voix doucereuse. Allez-y.
Cette femme venait de les mettre tous les deux dans la merde. Dans une merde profonde. Elle, parce qu'elle venait de se mettre en haut de sa shit list, et lui pour empêcher sa mère de la tuer et de leur attirer des ennuis.
Elle alla s'asseoir à son bureau et se pencha sur une liasse de parchemins qui semblaient être des copies à corriger. Harry leva la plume noire et pointu en inspirant profondément. Il pouvait le faire.
Il posa la pointe de la plume sur le parchemin et écrivit : « Je ne dois pas dire de mensonges. »
Il serra les dents pour ne pas donner la joie à cette garce de l'entendre souffrir. Les mots s'étaient inscrits sur le parchemin dans une sorte d'encre rouge et brillante. Mais au même moment, ils étaient également apparus sur le dos de sa main droite, tracés dans sa peau comme avec un bistouri. Tandis qu'il regardait la coupure encore étincelante de sang, la peau se referma peu à peu et l'inscription s'effaça en ne laissant qu'une marque légèrement rouge et lisse au toucher.
Harry se laissa aller sur sa main gauche, essayant de son mieux d'avoir une attitude nonchalante et désintéressée. Il savait qu'elle souriait, mais il ne lui donnerait pas la satisfaction de le voir souffrir.
Il recommença à écrire : « Je ne dois pas dire de mensonges. », essayant de recouvrir sa main d'autant de Haki qu'il pouvait malgré son faible niveau. Aussitôt, il ressentit la même douleur cuisante au dos de sa main. Cette fois encore, les mots s'étaient inscrits dans sa peau. Et, cette fois encore, la coupure se referma d'elle-même quelques secondes plus tard.
Bon, le Haki ne servait à rien.
Le même phénomène se répéta ainsi. Harry écrivait inlassablement les mêmes mots sur le parchemin avec son propre sang. Et à chaque fois, les mots s'inscrivaient au dos de sa main, disparaissaient lorsque la plaie guérissait puis réapparaissaient dès qu'il reposait la pointe de la plume sur le parchemin.
Derrière la fenêtre du bureau, l'obscurité tombait dans le parc. Harry ne demanda pas quand il pourrait s'arrêter. Il ne regarda même pas sa montre. Il savait que le professeur Ombrage l'observait, guettant le moindre signe de faiblesse. Mais il n'avait pas l'intention de laisser voir quoi que ce soit, même s'il devait rester là toute la nuit à s'écorcher la main avec cette plume. Ça lui laisserait tout le temps du monde pour concocter sa vengeance. Après tout, la vengeance est un plat qui se mange froid. Comme un savoureux gaspacho. Froid et sanglant.
- Venez ici, dit finalement Ombrage.
Il lui semblait que des heures entières s'étaient écoulées quand elle prononça enfin ces mots.
Il se leva, la main douloureuse. En y jetant un coup d'œil, il vit que la coupure s'était refermée mais que la peau à cet endroit avait à présent rouge vif.
- Votre main, dit-elle.
Il la tendit et elle la prit dans la sienne. Harry réprima un frisson lorsqu'elle le toucha avec ses épais doigts boudinés entourés d'horribles vieilles bagues, mais il le fit passer pour un bâillement d'ennui.
- Mmm, il me semble que je n'ai pas encore réussi à faire grande impression, dit-elle avec un sourire. Eh bien, nous n'aurons qu'à recommencer demain soir, n'est-ce pas ? Vous pouvez partir.
Harry quitta le bureau sans dire un mot. L'école était déserte. Il était sûrement plus de minuit. Il parcourut lentement le couloir puis, après avoir tourné le coin et s'être assuré qu'elle ne l'entendrait pas, il se mit à courir à toutes jambes.
Il était dans la merde et il devait agir très vite.
Dans un dérapage, il arriva devant le tableau dans lequel Haruta attendait.
- Alors la retenue ? demanda la rousse.
- /Dis à maman que j'ai un plan, mais qu'il faut surtout pas qu'elle débarque ici pour tuer le crapaud !/ haleta Harry. /Pas quand on risque de se retrouver avec le père de Drago pour la remplacer. Je vais essayer de lui faire une lettre dans la semaine, mais là, j'ai juste beaucoup à faire !/
Haruta fronça les sourcils.
- /En quoi consistait cette heure de colle ?/ demanda la pirate avec sérieux.
- /Elle cherche à me briser, elle veut que je m'effondre, que je rentre dans le rang. S'il te plaît, dit à maman que je peux m'en sortir, mais qu'elle ne s'énerve pas et me laisse faire. Je vais gérer. Je vais me la boucler et je frapperai quand je serais certain que Drago ne risquera pas d'avoir son père ici, au château ! S'il te plaît tatie !/
- /Rentre./
Le tableau s'ouvrit et Harry fonça à l'intérieur. Il regarda l'heure et sortit de son col son Retourneur de Temps. S'il voulait ne pas se noyer sous les devoirs, il allait devoir en faire usage. Et s'il avait un peu de temps, peut-être un détour par le sac de frappe. Il monta dans son dortoir pour récupérer sa cape d'invisibilité et se cacha dessous avant de remonter le temps.
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Comme on pouvait s'y attendre, si ses amis furent perplexes d'apprendre que Harry devait faire des lignes, Thatch ne goba pas cette moitié de vérité. Il eut la bonté de leur épargner des devoirs en plus, mais il retint son neveu à la fin de sa classe. Il fallut toute la persuasion du monde et se mettre sur le chemin du loup-garou pour l'empêcher d'aller arracher la tête d'Ombrage sur le champ quand il sut la vérité.
- /Je me suis mis tout seul dans la merde. Je m'en sortirai moi !/ assura Harry à son oncle.
Les mains fermement agrippées au blouson de son oncle, il essaya de faire redescendre la colère du loup-garou à un niveau plus contrôlable.
- /Tu ne peux pas te montrer maintenant tonton, c'est pas la bonne chose à faire. Tu risques ta vie, plus que ton poste ! J'ai ouvert ma gueule quand tu m'as dit de faire profil bas, alors, je vais assumer ! Je ne la laisserai pas me briser, tonton ! Calme-toi !/
Le roux serra les poings jusqu'au sang, laissant le liquide carmin dégouliner entre ses doigts.
- /Tonton… tu n'as rien à te reprocher, et maman non plus. Je me suis mis tout seul dedans, et je m'en sortirais. Je peux t'assurer que quand je lui tomberai dessus, elle ne s'en relèvera pas. Fais-moi confiance. Laissez-moi vous prouver que je peux gérer/.
Le pirate resta un long moment silencieux, avant de pousser son neveu vers le château.
- /Je vais en parler à McGonagall et je veux que tu utilises ton retourneur de temps après ta retenue pour aller voir l'infirmière. Je parlerai de tout ça à ta mère. Donc, attends-toi à ce qu'elle t'envoie une Beuglante grâce à Remus./
- /J'assumerai. Je serais prudent. Je me la fermerai, tu as ma parole/
- /Va en cours./
Harry hésita, puis finit par obtempérer. Il regarda par-dessus son épaule en entendant un gros bruit pour voir que son oncle avait enfoncé un de ses poings dans un arbre, l'éclatant littéralement en morceaux.
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La deuxième retenue fut aussi pénible que la précédente. La peau, sur la main de Harry, s'irrita plus vite et devint bientôt rouge et enflammée. Il pensa que la cicatrisation aurait de plus en plus de mal à se faire. Bientôt, la coupure resterait gravée dans sa main et Ombrage, alors, serait peut-être satisfaite. Il ne laissa pas échapper la moindre exclamation de douleur, cependant, et depuis le moment où il entra dans la pièce jusqu'à celui où elle le renvoya, cette fois encore après minuit, il ne prononça pas d'autre parole que « Bonsoir » et « Bonne nuit » et essaya de conserver tout du long la même tête de quelqu'un qui se fait chier. Bien entendu, le Retourneur de Temps lui permit d'obéir à son cher oncle, revenant dans le passé pour aller voir l'infirmière. McGonagall était présente, bien entendu, et aucune des deux femmes n'étaient contentes de la punition. Heureusement que cela faisait bien trente ans que les châtiments corporels étaient abolis à l'école. Il ne fut pas surpris que la directrice adjointe lui dise que, bien que Dumbledore soit au courant, il ne pouvait rien faire. Il n'allait pas bouger son petit-doigt, le vioc. Quelqu'un faisait son boulot à sa place, après tout. Pendant qu'Ombrage essayait de le briser, lui, il viendrait certainement le voir pour essayer de le consoler, de lui remonter le moral, le soutenir et tout le bordel, afin que le D. accepte enfin de se plier à ses demandes.
Il n'avait pas non plus besoin du regard de Izou et Haruta pour savoir qu'il était dans une merde profonde. Il avait juste trop de travail qui l'attendait pour s'y attarder. Quand il eut fini ses devoirs, il devait être minuit moins le quart, et il était reconnaissant que son oncle ne leur ait pas donné de devoirs en plus. Il s'avéra aussi qu'il n'était pas le seul élève à avoir du retard dans son travail, puisque pour une mystérieuse raison, Ronald aussi semblait avoir dû mal à tenir le rythme.
Le pire fut jeudi.
Il comprit à quel point il était dans la merde au petit-déjeuner quand ce ne fut pas Yuki qui vint le voir mais Marco.
L'immense phénix n'en avait juste rien à foutre de se faire remarquer ou d'attirer l'attention sur eux. Il plongea sur la table de Gryffondor où Neville et Hermione firent rapidement de la place pour qu'il puisse se poser devant Harry. Lui qui avait juste voulu passer une semaine tranquille, son projet était foiré en beauté à présent.
- Tu es certain qu'Ombrage ne te fait faire que des lignes ? demanda Neville quand le Phénix se posa sur la table du petit déjeuner.
Si c'était Marco qui se déplaçait et pas une Beuglante ou une simple lettre, c'est que ça devait être plus grave. L'oiseau attrapa avec une délicatesse insoupçonnable la main du D. dans l'une de ses serres et la tira assez vers lui pour la dégager de la manche qui cachait la blessure. Hermione, assise juste à côté de son ami, porta une main à sa bouche pour ne pas crier en voyant la chair à vif.
- /Je gère,/ siffla Harry entre ses dents avec un regard noir pour l'oiseau.
Il ne s'était jamais pris de taloche de la part d'un oiseau, mais le coup d'aile qui manqua de l'assommer lui prouva que Marco n'avait aucune difficulté avec cette apparence pour lui faire comprendre son sentiment. Et quand il reconnut les sifflements « soir » et « lit », il savait qu'il allait, pour la première fois de sa vie, découvrir ce que ça faisait de se faire engueuler par un père. Il suivit des yeux l'oiseau prendre son envol avec un air maussade et accepta de se faire embarquer par Neville et Hermione pour avoir des explications. Qu'il dû donner aussi à Drago et Luna. Bien entendu, le D. se braqua, leur disant avec colère qu'il pouvait gérer et que de toute façon, McGonagall était au courant.
Bref, un jeudi de merde, sans parler de la fatigue qui le plongea dans une sorte de brouillard qui dura toute la journée
La troisième retenue se passa comme les deux précédentes, avec la différence que les mots « Je ne dois pas dire de mensonges » ne s'effacèrent plus de la main de Harry mais y demeurèrent gravés, des gouttes de sang suintant de la blessure. Lorsqu'elle entendit le grattement de la plume sur le parchemin s'interrompre, le professeur Ombrage leva les yeux.
- Ah, voyons cela, dit-elle de sa voix doucereuse en contournant son bureau pour venir elle-même examiner sa main. Très bien. Voilà qui devrait vous servir d'aide-mémoire, n'est-ce pas ? C'est fini pour ce soir, vous pouvez partir.
- Bonne nuit, lui dit Harry avec son sourire le plus hypocrite.
Il ramassa son sac de sa main gauche puisque la droite lui faisait trop mal.
Jusqu'à présent, Harry n'avait jamais imaginé qu'il puisse haïr un professeur plus encore que Dumbledore mais, tandis qu'il se recouvrait de sa cape d'invisibilité dans les toilettes les plus proches, il dut admettre qu'il lui avait trouvé une sérieuse rivale. « Elle est malfaisante… songea-t-il en sortant de son col le Retourneur de Temps. Malfaisante, sadique, tordue, une vieille folle de merde, une connasse qui ne sait pas ce qui va lui tomber sur le coin de la gueule.»
Et immédiatement, il se retrouva transporté dans le hall d'entrée où il se colla contre un mur pour se voir lui-même passer dans l'escalier pour rejoindre le bureau d'Ombrage. Rapidement, il prit la route de l'infirmerie, comme lui avait demandé hier soir Madame Pomfresh.
Ce ne fut donc que plus tard qu'il retourna à la tour de Gryffondor.
-/Tu es très mal barré, jeune homme,/ lui dit Haruta.
-/Dis-moi quelque chose que je ne sais pas déjà./
Il n'eut pas à donner de mot de passe pour entrer. En arrivant dans la Salle Commune, normalement vide à cette heure-ci, il trouva Marco assis dans un fauteuil, les yeux braqués sur lui. Avec un lourd soupir, se préparant à un discours moralisateur, l'adolescent se laissa tomber sur une chaise à une table et ouvrit son sac.
-/Tu peux me faire la morale pendant que je fais mes devoirs, je peux faire deux choses en même temps,/ lui assura Harry.
Marco se leva du fauteuil et jeta sur la table quelques feuilles de brouillons.
-/Tu diras merci à tes amis, ils ont eu pitié de toi, yoi,/ lui dit l'adulte en s'asseyant sur le bord de la table.
L'adolescent prit l'une des premières feuilles et nota qu'il s'agissait des points principaux du devoir que leur avait demandé Babbling. Hermione et Neville s'étaient mis d'accord pour lui faciliter le travail. Ainsi, il aurait une chance de ne pas s'endormir en cours.
Il regarda Marco quand il lui tendit une main.
-/Ta blessure./
-/J'ai vu l'infirmière avant de venir./
Il obtempéra néanmoins en lui donnant sa main, et laissa le pirate défaire le bandage que Pomfresh avait fait pour observer la blessure avec un regard haineux.
- «Je ne dois pas dire de mensonge» ? lut le blond.
-/Gama-sensei n'aime pas qu'on lui rappelle que les licornes ne chient pas des arc-en-ciel./
-/Ta dernière retenue est bien demain ? Je m'occuperais de la plaie demain soir, ça ne fera qu'empirer les choses si je le fais maintenant./
Et il refit le bandage en le serrant correctement, en silence.
- Naze ka ? chuchota Harry.
-/Parce que ça ne servira à rien d'autre, outre peut-être lui faire dire que le message n'est pas passé./
- /Je parle pas de ça. Pourquoi tu me fais pas la morale ? C'est pour ça que tu es venu, non ? Si ce n'était pas pour me dire à quel point mon comportement est stupide, tu aurais pas fait exprès d'attirer l'attention de tous./
Le pirate termina de refaire le bandage, mais ne lui rendit pas pour autant sa main.
- /Je ne te ferais pas la morale, yoi. Oui, ton comportement était stupide. On t'a dit de faire profil bas, mais tu as choisi de te faire remarquer. Tu en payes le prix, et à l'avenir, tu sauras que quand on te dit ce genre de chose, c'est pour ton bien, pas pour te faire chier, yoi. J'ai déjà discuté avec ton oncle et tes amis, donc, je sais ce qu'il s'est dit dans cette salle de classe. Tu y réfléchiras à deux fois avant de l'ouvrir stupidement la prochaine fois./
L'adolescent fixa sa main bandée dans la poigne de l'adulte, n'osant pas le regarder dans les yeux. Deux doigts lui prirent le menton, le forçant à relever la tête.
- /Je veux maintenant que tu me dises pourquoi tu veux te charger seul de ça. Pourquoi tu veux qu'on reste en dehors de ça quand cette salope te torture littéralement, yoi./
-/D'une, parce que je me suis mis moi-même dans ce pétrin, comme je l'ai déjà dit à tonton. Faudra bien qu'un jour ou l'autre, j'apprenne à me sortir seul des ennuis, il n'y aura pas toujours quelqu'un derrière moi pour me tirer le cul des problèmes. Alors, puisque je l'ai cherché, autant assumer jusqu'au bout./
-/Et de deux ?/
Harry reprit sa main sans rencontrer de résistance et se laissa aller en arrière.
- /Si Ombrage disparaît, là, comme ça, maintenant, c'est le père de Drago qui prendra sa place. Tant que l'homme n'a pas perdu sa crédibilité auprès du ministère, on ne peut pas faire sauter le crapaud. J'peux pas décemment me plaindre pour une main, quand c'est la vie d'un pote qui serait en danger si je le faisais./
L'adolescent soupira et se laissa aller sur la table, les bras croisés, ses lunettes de vue abandonnées à proximité.
- /Je regrette le jour où McGonagall a débarqué pour me dire que j'étais un sorcier. J'ai l'impression d'être enchaîné, d'être forcé à devenir quelqu'un que je ne suis pas et ne veux pas être. De devoir courber l'échine quand je voudrais mordre. Je déteste ça./
Il entendit Marco bouger pour s'installer sur le fauteuil à côté de lui. Il eut l'impression qu'une couverture chaude venait de lui être mise sur les épaules, lui procurant un étrange sentiment de tranquillité et sécurité. Il releva la tête pour voir que la couverture était en fait une aile du pirate qu'il avait passée sur ses épaules, l'enveloppant dans un nuage de plumes de feu aux couleurs froides et rassurantes.
- /Il existe plus d'une façon de mordre quelqu'un, tu le sauras. Avant de t'en prendre à un gros morceau, commence à le grignoter, tout doucement, pour que personne ne se rende compte de rien. Et quand l'attention sera ailleurs, tu pourras faire tomber la sentence, yoi. Ne reste pas sagement à courber l'échine. Prépare de quoi t'assurer que le moment venu, elle en vienne à regretter le jour où elle a croisé ta route, yoi,/ lui recommanda Marco.
Un maigre sourire étira les lèvres du D. en remerciement pour ces quelques mots.
-/Je vais rester jusqu'à samedi pour guérir ta main. Après, je serais obligé de rentrer à Londres. Je compte sur toi pour rester hors des ennuis, ou du moins, ne pas te faire prendre, yoi. Tu as bien choisi ton moment pour faire le con./
- /Pourquoi ?/ s'étonna le D. en fronçant les sourcils.
Il ne sut comment interpréter le sourire de Marco alors qu'il ramenait son bras à lui.
- /Tu le sauras quand tu en discuteras avec ta mère, jeune homme. En attendant, tu n'as pas des devoirs à faire, par hasard/ ?
