Bonsoir à tous, et surtout, à toi, là, qui lit ce chapitre !
C'est décembre, c'est le week-end, vous connaissez donc la tradition. Le chapitre est lààààà !
Merci à tous et à toutes d'être là pour les reviews.
Mimi76lh: Ah ? Moi pas, tu veux bien me dire ce qu'Ace réserve à son fils ? Non, parce que je suis dans le noir. / La vengeance contre Ombrage est un gazpacho. je reste sur cette position. Froid, savoureux et sanglant (même si j'aime pas le gazpacho)./ Non, c'est à huis clos, garde ton pop-corn.
LiberLycaride : Marco prend de la graîne sur ce que Shirohige lui a offert et sur ce qu'il a vu et vécu. Sans compter qu'il est devant un adolescent, donc... voilà quoi.
FoxyCha24 : Pourquoi tout le monde semble savoir alors que moi, je suis dans le noir totale ? / Avec Ombrage, c'est simple de la rendre encore plus détestable.
dodkirua: Avec plaisir.
Ann : mais avec grand plaisir. Et tkt, l'année ne fait que commencer.
Mizu Fullbuster : Elle va pas voir venir le truc./ Je connais pas ce secret de fin de chapitre, mais tout le monde semble le connaître pour moi, alors, ça compense.
Misstykata chapter 52 : Non mais t'as pas saisi la démarche. Parce que les gens vont chercher le texte en question dans cette fic, ils la liront et réaliseront deux choses une fois arrivée à la fin : 1. Ils l'ont aimé. 2. Le texte n'est pas là... et il faudra donc chercher dans tes autres fics pour le trouver... il m'arrive de réfléchir, parfois.
Pikarosee1994 : Here comes december and the update you were waiting for.
Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture et à bientôt !
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Le vendredi s'annonça aussi maussade et pluvieux que le reste de la semaine, et bien heureusement, ça annonçait aussi la fin des retenues. Il avait remercié avec profusion Neville et Hermione pour leur aide, sachant qu'il aurait jeté l'éponge de fatigue dans d'autres circonstances. Plus que jamais, son double cursus commençait à lui peser énormément et il se sentait bien parti pour faire la marmotte une bonne partie du week-end.
À cinq heures, ce soir-là, il frappa à la porte du bureau d'Ombrage, en espérant qu'il s'agirait bel et bien de sa dernière séance, et fut invité à entrer. Le parchemin l'attendait sur la table recouverte de dentelles, la plume noire et pointue posée juste à côté.
- Vous savez ce que vous avez à faire, Mr Portgas, lui dit Ombrage avec un sourire mielleux.
« Te refaire la gueule pour t'arracher ce putain de sourire, Gamabrage, » songea très fort le D. en s'essayant à la table.
« Je ne dois pas dire de mensonges », écrivit Harry. La coupure de sa main droite se rouvrit aussitôt et recommença à saigner.
« Je ne dois pas dire de mensonges. » La blessure devint plus profonde, brûlante, cinglante.
« Je ne dois pas dire de mensonges. » Un filet de sang coula sur son poignet.
« Je ne dois pas dire de mensonges.
Je ne dois pas dire de mensonges… »
Le parchemin luisait à présent du sang de sa blessure qui lui brûlait douloureusement la main droite.
- Voyons si le message est passé, dit la voix doucereuse d'Ombrage une demi-heure plus tard.
Elle s'approcha de lui et tendit ses doigts courts chargés de bagues. Lorsqu'elle lui prit le bras pour examiner les mots inscrits dans sa chair, il ressentit une vive envie de lui mettre son poing dans la figure mais il se retint en enfonçant sa main valide dans la poche de son pantalon, les ongles enfoncés dans sa chair.
- Eh bien, je crois que j'ai réussi à me faire comprendre, Mr Portgas. Vous pouvez partir.
- Oyasumi nasai, salua Harry entre ses dents.
Il ramassa son sac et quitta la pièce avec calme, le jetant négligemment par-dessus son épaule avec sa main blessée et ce, en dépit de la douleur, afin de bien lui montrer qu'elle n'avait pas réussi à le briser. Il serait sage, il l'avait promis. Mais rien ne l'empêchait de devenir vicieux et sournois.
Il fut accueilli par un joyeux vacarme en revenant à la tour. Apparemment il y avait eu des essais pour le poste de gardien ce soir-là et Ronald avait été sélectionné. Mais ce n'était pas lui que voulait voir Harry. Il se glissa dans la foule et, de sa main valide, tira la manche de Fred qui était en tenue de joueur. S'assurant de garder sa blessure cachée, il annonça au roux qu'il avait eu une bonne idée de produit.
- Je vais chercher George et on t'écoute, lui dit le garçon en posant son verre de Bièreaubeurre sur la table.
Harry en profita pour enfiler son sac sur l'épaule pour cacher sa main ensanglantée dans la poche de sa robe de sorcier. Il avait été tellement pressé de voir Marco qu'il en avait oublié de passer chez l'infirmière. Les jumeaux finirent par arriver et lui demandèrent ce à quoi il avait pensé.
- J'ai eu l'idée en détention avec Gamabrage…
- Gamabrage ?
- Gama est l'un des mots pour dire grenouille voire crapaud en japonais.
Les jumeaux eurent un rire en approuvant le surnom et quelque chose disait au D. qu'il ferait rapidement le tour du château.
- On se fait littéralement chier en cours, à ne faire que de la lecture, et je me suis dit que de la musique, ça ferait déjà passer le temps plus vite.
- Et tu vois ça comment ? s'enquit George.
- Les moldus ont inventé des baladeurs… Cassette, CD, même un format virtuel serait en projet dans certaines boîtes. Le principe, c'est un objet, pas très grand, certains font à peine la taille d'une main, avec des câbles que l'on se met dans les oreilles pour entendre la musique de notre choix. Vous pourriez partir de ce principe pour faire un truc encore plus discret qui permettrait de se distraire pendant les cours rasoirs. Avec ça, même durant les cours de Binns, on pourrait rester éveillé !
Les deux jumeaux se consultèrent du regard avant de regarder le jeune qui venait de faire la proposition.
- L'idée a du mérite, c'est vrai que c'est toujours bien un peu de musique, accorda George.
- Je dois envoyer une lettre à ma mère. Même si l'objet ne marchera pas ici, elle peut me faire parvenir mon baladeur CD pour que je puisse vous montrer vraiment à quoi ça ressemble et que vous ayez un point de départ.
La main sur son épaule et les sourires identiques lui dirent qu'ils étaient partants. Le jeune leur souhaita une bonne nuit et alla rejoindre le dortoir. Neville était dans son lit, les couvertures remontées jusqu'au menton pendant qu'il lisait un ouvrage que Flitwick leur avait recommandé.
- Alors ? demanda Neville en se redressant à l'arrivée de son ami.
- Je suis vivant, c'est déjà très bien, marmonna Harry en fermant la porte derrière lui. Pourquoi la fenêtre est ouverte ? Tu vas prendre froid.
- Pour que je puisse entrer, yoi, répondit Marco en apparaissant devant l'ouverture sous sa forme animale.
Il se percha au bord et reprit sa forme humaine pour entrer dans le dortoir.
- Assis, dit le blond en fermant la fenêtre derrière lui. Et commence à mettre ton pyjama le temps que je sorte les affaires, yoi.
- Vous n'allez pas le guérir juste avec vos plumes ? s'étonna Neville.
- Et lui laisser la marque de cette merde ? Pas question. Je ne cache pas que ça sera douloureux, par contre.
- Du moment que j'ai plus ce truc sur ma main, ça me va, grommela le D. en laissant tomber son sac au pied de son lit.
Et il entreprit de jeter sur sa malle ses vêtements avec des gestes colériques, avant d'enfiler son jogging.
- Tu aurais pu dire qu'il commençait à t'aller court, nota Marco en voyant le pantalon bien montrer les chevilles de l'adolescent.
- J'ai pas à faire de la gymnastique pour l'enfiler, c'est que je peux encore le mettre. C'est qu'un pyjama, c'est pas comme si c'était mon uniforme ou une tenue de soirée, marmonna Harry en retirant sa chemise et en enfilant son tee-shirt face aux autres.
- Neville, j'ai besoin de lumière, tu peux faire quelque chose, yoi ? Mes flammes ne seront pas suffisantes.
Et le Phénix enfila ses lunettes pendant que Harry s'asseyait enfin sur le lit. Le jeune Londubat se leva du sien et fit apparaître une sphère de lumière entre les deux autres. Marco souleva le coussin de Harry et attrapa une grande trousse qui avait été cachée là.
- Dobby va avoir besoin d'une augmentation, pointa l'adolescent.
- Ta mère s'en charge certainement à l'heure qu'on parle, yoi. Bon, je t'explique ou tu me laisses faire pour te retirer la marque ?
- J'ai confiance.
- J'en suis ravi, parce que ça va être très douloureux.
Et comment !
De la trousse, Marco sortit d'abord un bistouri qu'il stérilisa avec ses plumes avant de l'utiliser pour entailler la peau de l'adolescent sous le message gravé dans sa chaire. Harry tendit son autre main derrière lui vers sa valise, faisant un geste de pince que son ami comprit. Neville attrapa la cravate sur le tas de vêtements et la mit dans la main du patient qui mordit aussitôt dedans. Pendant ce temps, le blond avait continué son travail, tenant fermement la main du garçon pour qu'elle ne bouge pas. Il poursuivit l'incision pour taillader tout autour des mots dans la chair de l'adolescent, avant de délicatement retirer le morceau de peau.
- Rapproche la lumière, Neville, s'il te plaît.
L'assistant se rapprocha pour mieux éclairer le médecin qui examina la chair à vif du brun.
- Bonne nouvelle, la plume n'a pas pénétré trop profondément dans ta main. Mais ne t'avise pas de retomber en retenue. Il reste tout de même une trace du message, yoi.
Harry marmonna quelque chose autour de sa cravate qui ressemblait à un « j'en ai pas l'intention ».
- Mets-toi dos à moi, contre moi, demanda Marco. Je vais devoir te tenir pour que tu ne te fasses pas plus mal, yoi.
- Je peux le pétrifier, aussi, proposa Neville.
Le regard de son ami disait clairement « fait ça et je te le ferai payer ». Le patient alla donc appuyer son dos contre la plaque de béton armé qu'était le torse de Marco, qui passa un bras solide autour de sa poitrine pour le maintenir immobile, avant de lui plaquer sur le lit son bras blessé avec une de ses serres.
- Serre les dents, yoi.
Harry ne se le fit pas dire deux fois et une expression de douleur étouffée lui échappa quand Marco commença à lui brûler sa chair à vif avec ses plumes. La douleur était abominable. Il avait beau se débattre pour essayer de la fuir, le Phénix le gardait immobile. Au bout d'un long instant, qui n'était pourtant que quelques secondes, les flammes cessèrent de lui meurtrir les muscles. Doucement, le médecin le relâcha et Harry recracha son bâillon de fortune pour s'efforcer de respirer par la bouche. L'odeur de chair brûlée lui donnait toujours autant la nausée et il n'avait pas envie de regarder sa main. Il sentit Marco la reprendre et au lieu de retrouver la morsure des flammes, il reconnut la douce chaleur apaisante et les démangeaisons des pouvoirs de régénération.
- Il ne reste plus qu'à te bander la main pour protéger la pellicule de peau et tu pourras te coucher, yoi, assura le blond en le relâchant.
Neville jeta un œil au résultat et siffla d'un air impressionné. Harry y risque un œil et soupira de soulagement. La chair n'était plus sacrifiée par les aberrations d'Ombrage. A la place, il avait une sévère brûlure recouverte d'une fine couche de peau légèrement translucide et tellement fragile qu'il avait peur de la toucher. Et il savait que d'ici un ou deux jours, la magie aidant beaucoup, il retrouverait une peau normale, même si portant toujours la marque de brûlure. Toujours mieux que quelque chose qui disait que toute sa vie était basée sur un mensonge visant à faire peur à ses petits camarades. Doucement, un bandage d'un blanc aseptisé vint entourer sa main, masquant rapidement la zone qu'il observait jusqu'à présent. Marco coinça le bout du bandage au niveau du poignet mais ne lui relâcha pas la main.
- Regarde-moi dans les yeux et dis-moi si tu sens ce que je fais, je veux m'assurer que tu n'as aucun dommage nerveux. Peu importe si ça te semble stupide, dis-moi ce que tu ressens avec précision, yoi.
Harry planta son regard dans les orbes océan, attendant de savoir ce qu'on lui réservait. Doucement, il perçut l'homme qui lui serrait la main sans lui faire mal.
- Tu me serres la main droite par les côtés. Là, tu as ton pouce dans ma paume et le reste sur le dos.
Marco ramassa quelque chose et Harry sentit bientôt une piqûre sur la pulpe du pouce.
- C'est le scalpel non ? Tu me piques le pouce droit.
- On appelle ça un bistouri. Et là ?
- Tu le fais glisser le long du même doigt.
Le blond répéta l'opération pour les autres doigts, avant de demander à Harry de les bouger en les désignant, puis de fermer et ouvrir la main.
- Eh bien voilà, tu es réparé correctement, yoi.
- Pourquoi toutes ces questions ? demanda Neville. Elles sont assez bizarres.
- Pour une opération comme celle-ci, dans d'autres circonstances, je lui aurais simplement demandé s'il pouvait bouger sa main et ses doigts et s'il avait encore des sensations, mais avec la magie, je ne préfère prendre aucun risque, yoi, expliqua Marco. Les nerfs sont une immense toile d'araignée qui remonte au cerveau, permettant la motricité et le retour des sensations nécessaires à la vie de tous les jours. Perdre l'un ou l'autre est handicapant et le signe qu'un ou plusieurs nerfs ont été endommagés. Dans des accidents plus graves, touchant la tête, on peut voir des patients capables de différencier la droite et la gauche se retrouver à les inverser, voir à associer de façon incorrecte une partie de leur corps avec quelque chose d'autre. J'ai déjà vu un homme à qui on a demandé de lever sa jambe lever un verre d'eau à la place. Je ne sais pas encore assez de la magie et de son influence sur le corps pour ne pas m'attendre à tout et n'importe quoi, yoi. D'où ma précaution. C'est pour ça que demain, quand tu te seras reposé, tu iras voir l'infirmière pour qu'elle vérifie mon travail, d'accord Harry ? Et n'oublie pas de faire une lettre à ta mère, je la lui apporterai.
- Yuki va s'ennuyer, commenta le D. en continuant de plier et déplier la main.
Marco lui avait foutu la frousse, il ne voulait pas perdre l'usage de sa main droite.
- Elle rapportera la réponse de ta mère, yoi. Bonne nuit les jeunes.
Et il se leva du lit pour aller rejoindre la fenêtre.
- Marco ?
Le blond se retourna pour regarder son fils adoptif qui s'était glissé sous sa couverture.
- M'man voulait me dire quoi pour vouloir me voir à Pré-au-Lard ?
Le même sourire étrange que la veille au soir apparut sur le visage mal rasé du blond.
- Elle te le dira elle-même, yoi.
Et il sauta par la fenêtre.
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Le lendemain, Harry fut le premier à se réveiller. Il resta allongé un moment à regarder la poussière tourbillonner dans un rayon de soleil qui s'était glissé entre les rideaux de son baldaquin et se réjouit à la pensée qu'on était enfin samedi. La première semaine du trimestre lui avait donné l'impression de traîner interminablement.
À en juger par le silence endormi qui régnait dans le dortoir et la lueur du rayon de soleil qui semblait fraîchement tombé du ciel, l'aube venait tout juste d'apparaître. Il écarta les rideaux autour de son lit, se leva et prit de quoi s'habiller. En silence, il rejoignit la salle de bain en face du dortoir et fit sa toilette, jetant même un sort d'imperméabilité sur ses bandages pour les garder au sec. Il ne remercierait jamais assez McGonagall de le lui avoir appris à son insu. Enfin, il s'habilla au son du gazouillement lointain des oiseaux et de la respiration lente et profonde des autres Gryffondor endormis. Il prit son sac sans faire de bruit puis descendit dans la salle commune.
Il alla s'asseoir dans le vieux fauteuil moelleux qu'il affectionnait particulièrement, à côté de la fenêtre pour avoir une vue immanquable sur le parc. Harry s'installa confortablement et prit une feuille de parchemin, tout en jetant un coup d'œil autour de la pièce. Les bouts de papier froissés, les vieilles Bavboules, les fioles d'ingrédients vides et les papiers de bonbons qui jonchaient habituellement le sol à la fin de la journée avaient disparu.
- Bonjour à vous, les elfes de Poudlard et à toi aussi Dobby. Vous avez fait encore une fois un superbe travail. Franchement, bravo à vous, salua Harry en parlant dans le vide.
En réponse, une tasse de chocolat chaud et des biscuits apparurent sur le coin de la table, le faisant rire. Tout en prenant sa collation, l'adolescent se mit à écrire une lettre à sa mère pour lui résumer ce qu'il s'était passé toute cette semaine et aussi lui expliquer pourquoi ils ne pouvaient pas faire sauter Ombrage. De toute façon, même avant que Marco n'intervienne et n'efface la marque, on aurait pu accuser Harry de s'être scarifié pour attirer l'attention sur lui. Il glissa aussi dans son courrier l'annonce des jumeaux pour la recherche de cobaye et celle qui donnait la date de la prochaine sortie à Pré-au-Lard. Il allait en finir avec son message quand il se rappela de sa proposition d'hier soir au sujet de la musique et le rajouta en Post Scriptum à sa mère, avant de plier le courrier.
Il sortit ensuite ses devoirs moldus et se mit au travail.
Pendant qu'il avait plancher dessus, la lumière du jour s'était peu à peu glissée jusqu'au milieu de la pièce et il entendait à présent des bruits étouffés qui provenaient des dortoirs, au-dessus de sa tête. Après avoir soigneusement relu ses devoirs de maths, il les glissa dans la chemise de plastique dans laquelle on les lui avait livrés, sa lettre pour sa mère avec, et il sortit par le trou que dissimulait le portrait de Izou et Haruta.
- /Bonjour jeune homme, tu as vu un médecin ?/ demanda Izou qui fourrait son kiseru.
Pour toute réponse, Harry lui montra son bandage.
- /Je vais poster ma lettre pour m'man puis je vais voir l'infirmière. Je l'ai promis au Saint Docteur./
- /File et tiens-nous au courant./
Le D. hocha la tête et se mit en route pour rejoindre la volière, croisant sur le chemin le fantôme de Gryffondor.
- Si j'étais vous, je ne prendrais pas ce chemin, dit alors Nick Quasi-Sans-Tête.
À sa façon quelque peu insolite, le fantôme avait traversé un mur du couloir pour apparaître juste devant Harry.
- Peeves a préparé une plaisanterie très divertissante dont sera victime la première personne qui passera devant le buste de Paracelse, au milieu du couloir.
- Faut-il en conclure que Paracelse tombera sur la tête de la personne en question ? demanda Harry.
- En effet. Amusant, non ? répondit Nick Quasi-Sans-Tête d'une voix lasse. La subtilité n'a jamais été le point fort de Peeves. Je suis parti à la recherche du Baron Sanglant… Peut-être pourra-t-il empêcher cela… À bientôt, Harry…
- C'est ça, au revoir.
Et au lieu de prendre à droite, il tourna à gauche, empruntant un chemin plus long mais plus sûr pour se rendre à la volière. Il ne voulait pas se recevoir une statue sur le crâne, Marco allait dire qu'il faisait exprès de se blesser pour profiter de sa présence et de ses pouvoirs. Son moral remonta lorsqu'il passa devant les fenêtres par lesquelles il voyait le ciel d'un bleu éclatant. Il pourrait aller faire une course dans les bois avec son oncle.
Quelque chose lui effleura les chevilles. Il regarda par terre et vit Miss Teigne qui avançait à pas furtifs. Elle tourna vers lui des yeux jaunes semblables à deux lampes, puis disparut derrière la statue de Wilfrid le Mélancolique.
- Et voilà qu'on m'espionne, soupira le D. en secouant la tête. C'est pas interdit par le règlement que je sache, d'envoyer du courrier !
Elle avait l'air caractéristique du chat délateur qui va faire son rapport à son maître. Pourtant, Harry ne voyait pas ce qu'on pouvait lui reprocher. Il avait parfaitement le droit de monter à la volière un samedi matin, il ne faisait rien de mal.
Le soleil était haut dans le ciel, à présent, et lorsque Harry entra dans la volière, les fenêtres sans carreaux l'éblouirent. De larges rayons de lumière argentée traversaient en tous sens la pièce circulaire où des centaines de hiboux, perchés sur des poutres, s'agitaient par instants dans la clarté du matin, certains revenant tout juste d'une nuit de chasse. Le sol couvert de paille crissa légèrement sous ses pas lorsqu'il marcha sur les carcasses de petits animaux dévorés jusqu'à l'os. Harry siffla doucement et Marco se glissa immédiatement par la fenêtre sous sa forme humaine.
- /Bonjour jeune homme, yoi./
- /Bonjour Marco. Rusard devrait pas tarder à débarquer, Miss Teigne était sur mes talons./
- /Je file alors./
Le Phénix siffla doucement Yuki. Avec un hululement grave, elle déploya ses grandes ailes blanches et descendit se poser sur l'épaule de Harry. Il lui sifflota affection et prudence en la portant jusqu'à la fenêtre, sous le regard amusé de Marco. Après une amicale pression sur son bras, Yuki s'envola dans le ciel d'une clarté aveuglante.
- /Ta chouette t'adore, continue comme ça avec elle, yoi. Prends soin de toi et évite d'autres bêtises de ce genre./
- /Je ferais profil bas,/ promis Harry.
Marco saisit la chemise plastique avec ses serres et se laissa tomber en arrière dans le vide, prenant immédiatement sa forme animale pour s'envoler hors du château, rattrapant aisément l'oiseau plus petit. Harry les regarda s'éloigner jusqu'à ce qu'ils ne soient plus que deux points minuscules qui disparurent bientôt au loin au-dessus de la Forêt interdite, aux cimes des arbres oscillant sous la légère brise. Il contempla le paysage en savourant la fraîcheur de l'air matinal sur son visage. Il savait qu'il avait encore des devoirs à faire, mais l'envie de se perdre dans les bois était tellement forte.
Tout oublier, juste s'enfoncer dans les profondeurs de la forêt sauvage.
Son attention pivota sur un sombral qui émergea des cimes d'arbres, ses ailes noires et lisses largement déployées comme celles d'un ptérodactyle, s'éleva des arbres, tel un oiseau géant et grotesque. Il décrivit un large cercle puis replongea dans la forêt.
Oui, la forêt lui paraissait tellement plus attirante que le château en ce samedi matin.
Au même instant, la porte de la volière s'ouvrit derrière lui. Il sursauta, se retourna et vit entrer Cho Chang qui tenait une lettre et un paquet à la main.
- Konnichiwa, dit machinalement Harry.
- Oh… Salut, dit-elle, le souffle court. Je ne pensais pas qu'il y aurait quelqu'un dans la volière à cette heure-ci… Je viens de m'en souvenir il y a cinq minutes, c'est l'anniversaire de ma mère, aujourd'hui.
Elle montra le paquet.
- Hm, se contenta de répondre le D.
Et il retourna à son observation de la forêt.
- Belle journée, n'est-ce pas ? demanda Chang.
- Oh oui, ça fait envie. S'il n'y avait pas cette montagne de devoirs à faire, je serais bien parti faire un tour dehors.
- Je ne suis pas du tout sortie, cette semaine. Et toi ?
- Pas eu le temps, ni la force.
Cho choisit une des chouettes effraies de l'école. Elle lui parla doucement pour la faire venir sur son bras et l'oiseau tendit obligeamment sa patte à laquelle elle attacha le paquet.
- Au fait, est-ce que Gryffondor a trouvé un nouveau gardien ? demanda-t-elle. Je sais que tu ne t'intéresses pas au sport, mais j'ai entendu dire qu'il y avait eu des essais cette semaine.
- Ronald Weasley.
- Ne lui dit pas, mais je pense que cette famille essaye de faire sa propre équipe avec leurs nombreux enfants. L'un des aînés était un très bon attrapeur, les jumeaux sont des batteurs et la petite dernière irait tout aussi bien en poste d'attrapeuse que de poursuiveuse. J'espère qu'il est bon.
- Je n'ai pas vu ses essais, j'étais en retenue. J'espère pour lui en tout cas.
Cho leva les yeux, le paquet à moitié attaché à la patte de la chouette.
- Cette Ombrage est abominable, dit-elle à voix basse. Te donner une retenue simplement parce que tu as dit la vérité sur les dangers de la société. Tu as raison après tout, Sirius Black est toujours dans la nature. Tout le monde est au courant, la nouvelle a circulé dans toute l'école. C'était vraiment courageux de ta part de lui tenir tête comme ça.
- C'était stupide, je me suis mis dans un gros pétrin parce que j'ai pas su comprendre la situation.
Il arrangea sa manche sur son bandage. Marco avait déjà suffisamment attiré l'attention sur lui, inutile d'en rajouter. La volière s'ouvrit à nouveau, mais cette fois, avec force.
Rusard ntra dans la pièce, la respiration sifflante. Ses joues creuses, aux veines apparentes, étaient parsemées de plaques violettes, ses bajoues frémissaient et ses cheveux gris voletaient autour de sa tête. De toute évidence, il avait couru jusqu'ici. Miss Teigne, qui trottait sur ses talons, leva les yeux vers les hiboux en miaulant d'un air affamé. Il y eut une grande agitation d'ailes et une grosse chouette claqua du bec d'un air menaçant.
- Aha ! s'exclama Rusard.
Il s'avança vers Harry, ses gros pieds plats claquant sur le sol, ses joues flasques frémissantes de colère.
- Nanda ? demanda le jeune homme en levant un sourcil.
- On m'a dit que vous vous apprêtiez à passer une grosse commande de Bombabouses.
Harry croisa les bras et fixa le concierge.
- Je sais pas qui est votre informateur, mais il se met le doigt dans l'œil jusqu'au coude.
Les sourcils froncés, Cho regarda successivement Harry et Rusard. La chouette posée sur son bras, fatiguée de se tenir sur une patte, émit un hululement de protestation mais Cho n'y prit pas garde.
- Donnez-moi donc ce que vous aviez l'intention d'envoyer, exigea Rusard d'une voix sifflante qui exprimait toute sa satisfaction.
Le sourcil de Harry se leva un peu plus haut alors qu'il retirait ses lunettes du nez.
- Il s'agissait de mes devoirs non-magiques. Si ça vous intéresse, je vous ferais passer mes prochains devoirs de maths, j'aurais pas à me prendre la tête dessus.
- Ne jouez pas à ce jeu avec moi et donnez-moi votre courrier.
Harry pointa du pouce la fenêtre.
- Yuki est partie.
- Partie ? dit Rusard, le visage crispé de rage.
- Partie, répéta calmement le jeune homme.
Le concierge ouvrit la bouche d'un air furieux, prononça quelques mots inaudibles puis promena son regard inquisiteur sur la tenue de l'adolescent. Dans d'autres circonstances, ça aurait pu porter à confusion ce genre de regard. Quelque chose dans les lignes de la pédophilie. Un frisson de dégoût remonta l'échine du jeune criminel. Il avait des idées très dérangeantes qui venaient se perdre parfois dans son cerveau.
- Comment puis-je être sûr que vous ne cachez rien dans votre poche ?
Avec un louuuurd soupir, Harry retourna ses poches à l'instant où la Serdaigle se décida de le défendre :
- Je l'ai vu l'envoyer !
Rusard se tourna vers elle.
- Vous l'avez vu ?
- Oui, je l'ai vu, répéta-t-elle d'un ton féroce.
Il y eut un silence pendant lequel Rusard jeta un regard noir à Cho qui le lui rendit, puis le concierge retourna vers la porte d'un pas traînant. La main sur la poignée, il s'arrêta et lança un coup d'œil menaçant à Harry.
- Si jamais je sens la moindre Bombabouse…
- Mais oui, mais oui… grommela le D. en remettant correctement ses poches.
Le concierge descendit alors l'escalier d'un pas pesant. Miss Teigne contempla une dernière fois les hiboux avec convoitise puis se décida à le suivre.
Les deux étudiants échangèrent un regard.
- Merci, Chang, dit Harry.
- Pas de quoi, répondit Cho.
Le teint légèrement rosé, elle acheva d'attacher son colis à la patte de la chouette.
- Tu n'as pas commandé de Bombabouses, n'est-ce pas ?
- J'ai envoyé de mes nouvelles à ma mère pour qu'elle ne débarque pas à l'école avec l'intention de lui faire la guerre et avec, il y avait mes devoirs de mathématiques sur des théorèmes de géométrie et quelques équations d'algèbre.
- Ta mère fait peur, frissonna légèrement la Serdaigle. Et tu as beaucoup de courage, avec Granger, de suivre les études non-magiques en même temps. Surtout en cinquième année.
Elle porta la chouette jusqu'à la fenêtre.
- Je me demande vraiment pourquoi il a cru ça, dit-elle.
Harry savait parfaitement pourquoi. On lui avait dit ça dans l'espoir de pouvoir intercepter son courrier et savoir ce qu'il racontait et à qui. Il salua Chang et s'en alla.
Il descendit vers la Grande Salle en s'étirant voluptueusement. Le week-end, enfin.
- Ohayo gozaimasu ! dit Harry d'un ton claironnant à Neville et à Hermione lorsqu'il les rejoignit à la table de Gryffondor.
Il remarqua que Luna et Drago s'y étaient déjà installés.
- Qu'est-ce qui te met de si bonne humeur ? demanda Drago en fronçant les sourcils.
Harry embrassa sa petite-amie sur le crâne et s'assit à côté d'elle pour déjeuner avec plus d'appétit qu'il n'en avait montré le reste de la semaine.
- Eh bien, c'est le week-end, j'ai déjà fait un peu de mon travail ce matin, donc, je sais que cet après-midi, je vais pouvoir aller courir.
- Je peux venir ? demanda Luna avec espoir.
- Je t'aurais bien dit oui, mais faut t'arranger avec l'Alpha.
En d'autres termes, il allait passer un peu de temps avec son oncle.
- Ne t'en fais pas, Luna, reste avec moi. Ton petit-ami sans cœur a décidé que les bois étaient plus intéressants que toi, à ses yeux, se moqua Hermione.
Harry allait faire une remarqua mais Drago lui adressa un regard noir.
- J'ai assez de problème comme ça, n'en rajoute pas en criant sur tous les toits tes commentaires à deux noises sur elle et moi, siffla tout bas le blond.
- Je suis stupide, mais pas à ce point, se défendit le D. en boudant. Merci encore pour votre aide avec les devoirs.
- On ne le refera pas deux fois, lui dit Neville. Alors, fais gaffe à bien faire les tiens.
Le courrier arriva à cet instant. Comme d'habitude, un hibou moyen-duc fonça vers Hermione, La Gazette du sorcier dans le bec, et atterrit dangereusement près du sucrier, la patte tendue. Hermione glissa une Noise dans sa bourse et parcourut la première page du journal d'un œil critique tandis que l'oiseau reprenait son vol.
- Rien d'intéressant ? demanda Neville.
- Non, soupira Hermione, juste des idioties sur la bassiste des Bizarr' Sisters qui va se marier.
- C'est une belle femme, c'est pas difficile de trouver un homme, surtout quand on a du succès et de l'argent, marmonna Drago. Le tout est de savoir combien de temps ça va durer.
- Je crois que le record, c'est une chanteuse moldue, marmonna Harry.
- Du mariage le plus long ? demanda Luna.
- Non, le plus court. Ça a duré seulement vingt-quatre heures. Mais Las Vegas est connu pour ses mariages bizarres et éphémères.
Hermione ouvrit le journal et disparut derrière. Harry se servit un autre œuf à la coque pendant que Neville et Drago débattaient sur l'intérêt d'un mariage aussi court.
- Oh, mais attends… dit soudain Hermione. Oh non… Sirius !
- Qu'est-ce qui s'est passé ? s'exclama Harry en lui arrachant le journal d'un geste si violent qu'il le déchira par le milieu, chacun gardant une moitié dans les mains.
- « Le ministère de la Magie a reçu d'une source digne de foi une information selon laquelle Sirius Black, l'assassin de sinistre réputation… bla, bla, bla… se cacherait actuellement à Londres ! » lut Hermione dans un murmure angoissé.
- Ça, je suis prêt à parier n'importe quoi que c'est un coup de père, gronda Drago à voix basse le regard furieux. Il a dû reconnaître Sirius sur le quai de la gare…
- Quoi ? s'étrangla Neville.
- Le père de Nott fait le minimum syndical pour que le Seigneur des Ténèbres ne s'en prenne pas à son fils, continua tout bas le blond. Les pères de Crabbe et Goyle sont aussi stupides que leur fils. Il n'y a que mon père qui puisse avoir les connaissances et la position pour pouvoir dire au ministère qu'il a vu Black sur Londres, sans entrer dans les détails et sans qu'on lui pose de questions.
Luna prit le morceau de journal de la main de Hermione pour pouvoir lire la suite :
- « Le ministère a le devoir d'avertir l'ensemble de la communauté des sorciers que Black est un homme très dangereux… a tué treize personnes… s'est évadé d'Azkaban…», les imbécilités habituelles, conclut-elle en posant sur la table le morceau de journal. Venir dire au revoir n'était pas une bonne idée.
- Cela ne change rien aux faits, rappela Neville à voix basse. Même si c'est le père de Drago, il ne peut pas dire ouvertement que c'est un animagus. Il lui faut des preuves pour ça. Ce qu'il a dû faire, c'est dire au ministère « je pense avoir vu Sirius Black à Londres ». Pour que Fudge fasse intégrer dans l'avis de recherche que Sirius est un animagus, il faut qu'il passe par Bones et Scrimgeour, et eux, ils voudront des preuves.
Drago n'écoutait plus la conversation, regardant la moitié du journal de Harry qui était consacré à des soldes chez madame Gipur.
- Si t'avais besoin d'affaire, pourquoi tu ne l'as pas dit ? s'étonna Harry.
- Je n'ai pas besoin de robes, j'ai tout ce qu'il me faut, je te rappelle que c'est mon placard que ta mère a vidé. Non, c'est pas ça que je regarde. Là, cet entrefilet…
Le reste du groupe se pencha un peu plus sur le passage en question. L'article ne faisait que quelques lignes, tout en bas d'une colonne. Il avait pour titre :
CAMBRIOLAGE AU MINISTÈRE
Sturgis Podmore, trente-huit ans, domicilié au 2, Laburnum Gardens, à Clapham, a été déféré devant le Magenmagot pour effraction et tentative de vol au ministère de la Magie, le 31 août dernier. Podmore a été appréhendé par le sorcier-vigile du ministère, Éric Munch, qui l'a surpris à une heure du matin alors qu'il essayait de forcer une porte de haute sécurité. Podmore, qui a refusé de présenter sa défense, a été condamné pour ces deux chefs d'accusation à six mois de prison au pénitencier d'Azkaban.
- Je reconnais le nom. Donnez-moi un instant, réclama Hermione. Je l'ai entendu en passant, mais je vais me faire confirmer.
Elle prit l'article et alla voir les jumeaux assis un peu plus loin avec Ginny et Ronald. Elle leur montra le papier, soulignant apparemment quelque chose, avant de faire un étrange geste du doigt, comme pour sous-entendre quelque chose. Ronald posa une question à sa fratrie et George hocha la tête avec gravité avant d'en rajouter à l'adresse de Hermione qui le remercia de la tête.
Elle revint juste en suivant et reposa le journal.
- Il fait partie du groupe, confirma-t-elle à voix basse. Normalement, il aurait dû escorter les Weasley à la gare avec Remus, Tonks et Fol-Œil. Apparemment, Maugrey était fou de rage qu'il ne soit pas là.
- Donc, il n'était pas en mission pour eux quand la porte a été ouverte, songea Luna en reprenant l'article. A ma connaissance, il n'y a que pour une chose qu'on parlerait de haute-sécurité sans entrer dans les détails. Le centre de toutes les théories complotistes des sorciers.
- Quoi ? La zone Cinquante et Un ? demanda Harry.
- Le Département des Mystères. La grosse porte noire qu'on a vue, rappela Drago. Et vu ce à quoi ils sont supposés toucher, c'est tout simplement impossible de deviner ce qu'on voulait voler.
Le jeune mafieux en devenir regarda le morceau de journal être plié au milieu de la table. Il songeait à autre chose, lui. Lucius Malefoy avait traîné dans le couloir menant à cette porte, ce jour-là. Il faudrait qu'il se renseigne sur la durée de vie d'un sortilège d'Impérium. Parce qu'il était certain qu'il y avait eu quelqu'un d'autre dans ce couloir en même temps. Peut-être ce Podmore ?
- Bon, je pense qu'on devrait s'occuper d'abord du devoir pour Chourave sur les arbrisseaux autofertilisants. Avec un peu de chance, nous aurons peut-être le temps de commencer celui pour McGonagall sur le sortilège d'Inanimatus Apparitus avant l'heure du déjeuner, annonça Hermione.
Harry jeta un regard au beau temps extérieur et soupira.
- Je crois que mon sac est toujours dans la salle commune, marmonna-t-il en se levant. Je vais voir l'infirmière et je vous rejoins à la bibliothèque.
- Je récupère ton sac, lui promit Neville.
- Harry… demanda Drago d'une voix hésitante.
Le brun s'immobilisa alors qu'il s'apprêtait à partir.
- Je peux t'emprunter Yuki ? s'enquit le blond sans regarder son ami. Le hibou des Malefoy n'est pas au château et je doute que père l'y envoie.
- C'est urgent ? Parce que si c'est le cas, je te recommande une des chouettes de l'école, j'ai envoyé Yuki à Londres avant de descendre. Je suis désolé, j'aurais dû te demander si tu avais du courrier à envoyer.
- Ce n'est pas grave, rassura le Serpentard.
- Si tu veux absolument utiliser Yuki, elle sera de retour lundi ou mardi, d'après moi. Et tu n'as pas besoin de me demander l'autorisation, c'est plutôt à elle que tu dois le faire. Si tu as du courrier à envoyer, va la voir directement, d'acc ?
Un maigre sourire apparut sur les lèvres du blond.
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.
Ce n'est qu'au dîner qu'ils purent dire qu'ils en avaient fini avec leur travail scolaire. Ce qui leur laissait toute la journée de dimanche pour faire ce qu'ils voulaient. Mais Thatch avait une autre idée en tête et le fit comprendre à son neveu. Il suffit d'un simple « kabu » pour que le jeune D. sache que la course, elle se ferait au clair de lune.
Et ça, c'était dément comme idée.
Il se dépêcha de finir son dîner et de monter à la tour pour récupérer sa cape d'invisibilité pour se cacher dessous et filer rejoindre son oncle devant la cabane de Hagrid. Il prit sa forme animale en restant invisible et son oncle lui retira la cape pour la cacher sous les outils du potager du garde-chasse.
En revenant ce soir-là, Harry était exténué, fourbue, mais avec un grand sourire aux lèvres.
Cette course dans la forêt interdite avait été une joie sans faille, surtout quand ils avaient été coursé par les acromentules.
Le dimanche, le Retourneur de Temps était entré en action, permettant de conclure le reste du travail non-magique pour Harry et Hermione, et ensuite, profiter d'une journée complète de farniente. La magnifique journée fut néanmoins assombrie par la nouvelle qu'annoncèrent Izou et Haruta à l'adolescent quand le groupe revint à la tour pour se coucher : Dumbledore avait réussi à user de sa maigre influence restante pour repousser le procès pour enlèvement et séquestration. Comment s'y était-il pris ? Ils ne le sauraient pas avant ce soir, puisqu'on lui avait recommandé de rester derrière aussi tard que possible dans la salle commune.
Il était maintenant plus de minuit et ils étaient seuls dans la salle commune. On n'entendait que le bruissement des pages du livre que Hermione lisait ; les marmonnements de Neville qui prenait soin de sa plante en pot ou encore le souffle du D. qui faisait des pompes pour ne pas se mettre à tourner comme un loup en cage.
Puis enfin, quelque chose se passa. Sous leurs yeux, au beau milieu des flammes qui dansaient dans l'âtre, la tête de Sirius venait d'apparaître avec ses longs cheveux noirs qui encadraient son visage souriant.
- Je commençais à craindre que vous n'alliez vous coucher avant que les autres soient partis, dit-il. J'ai vérifié toutes les heures…
- Tu veux dire que, toutes les heures, tu as passé la tête dans le feu ? s'étonna Harry en riant à moitié.
- Juste quelques secondes pour voir si la voie était libre.
- Tu as conscience que le journal de samedi disait que tu étais sur Londres ? Tu as bien choisi ton moment, rappela Hermione avec les poings sur les hanches.
- Je crois qu'il y a une fille, de première année, d'après sa tête, qui a dû m'apercevoir tout à l'heure, mais ne t'inquiète pas, dit Sirius précipitamment en voyant Hermione plaquer une main contre sa bouche. J'étais déjà partie quand elle a voulu regarder de plus près. Elle a sans doute pensé que j'étais une bûche avec une drôle de forme ou quelque chose comme ça.
- Mais Sirius, c'est un risque énorme…, commença Hermione.
- On croirait entendre Molly, répliqua l'adulte. C'était la seule façon de passer des nouvelles sans les lettres. Parce que les codes, c'est bien, mais ça se craque. Et une langue étrangère, ça se traduit.
En entendant parler de lettres, Hermione et Neville tournèrent tous deux les yeux vers Harry.
- J'ai envoyé qu'une lettre à maman, pourtant… Pourquoi c'est toi qui y réponds ? s'étonna l'adolescent.
- Non, je n'y réponds pas, j'ai vu Remus hier-soir qui m'a parlé de long en large et en travers de la mission impossible de garder ta mère assise sur une chaise à attendre que tu te manifestes, plutôt que de la laisser foncer tête la première à Poudlard.
Harry grimaça alors qu'il se mettait en tailleurs avec ses amis auprès du feu.
- Monsieur n'a pas fait ce que son oncle lui a demandé de faire, et il a cherché dès le premier cours le professeur Ombrage, grommela Neville.
- Elle fait l'autruche, je lui ai indiqué, qu'officiellement, l'assassin Sirius Black n'a toujours pas été retrouvé.
- Elle t'a répondu quoi ? demanda Sirius avec un air amusé.
- Dix points en moins et une semaine de retenue qui lui a charcuté la main. On n'a pas idée de faire faire des lignes à quelqu'un avec une plume de sang, siffla de colère Neville.
Le sourire de Patmol disparut.
- Saint Marco s'est fait remarquer au petit déjeuner en débarquant avec le courrier pour me donner un bon coup d'aile en guise de taloche, grimaça le D. La main va mieux après ce qu'il a fait. Je vais devoir garder jusqu'à demain mon bandage, c'est tout.
- J'espère. Je connais de réputation Ombrage, mais vous devriez entendre Remus quand il en parle.
- Il la connaît ? demanda précipitamment Neville. Ombrage a parlé durant de lui son premier cours en disant, je cite « certains hybrides particulièrement dangereux ».
- Non, pas personnellement, dit Sirius. Mais il y a deux ans, elle a rédigé quelques textes de loi anti-loups-garous qui lui interdisent pratiquement de trouver du travail. Si Newgate est toujours en poste, c'est parce qu'il est question de sorciers dans son texte et qu'aux dernières nouvelles…
- Tonton est moldu ! ricana Harry.
- Et comme l'emploi que ta mère a donné à Remus est officiellement non-magique, il peut aussi faire un pied de nez à la loi.
- Son aversion contre Ombrage doit expliquer pourquoi il s'entend aussi bien avec Will, supposa Hermione d'un air songeur. Ils ont trouvé un ennemi commun.
- Will… le serveur vampire, c'est ça ?
- William Pedro Ombrage. Il était témoin à mon audience disciplinaire, ricana le jeune Portgas. Fallait voir la tête de la bonne femme quand il l'a appelé tantine.
Sirius eut un reniflement hilare.
- Qu'est-ce qu'elle a contre les loups-garous ? demanda Neville avec colère.
- J'imagine qu'elle en a peur, répondit le maraudeur qui souriait devant son indignation. Apparemment, elle déteste les hybrides. L'année dernière, elle a fait campagne pour qu'on recense les êtres de l'eau et qu'on les marque. Vous vous rendez compte ? Perdre son temps et son énergie à persécuter les êtres de l'eau alors que des immondices comme Kreattur ne sont pas inquiétées ?
- Tu sais que si m'man voyait comment tu te comportais devant Kreattur, la seule chose qui ferait qu'elle ne te tuerait pas sur le coup, c'est que tu restes ma famille, informa Harry. Fais quelques efforts avec lui, je suis sûre qu'il réagirait favorablement. Traite-le en humain, avant que ça ne lui remonte aux oreilles. Ce qu'elle déteste par-dessus tout, c'est l'esclavage, c'est pour ça que Dobby sait parfaitement que si on fait quelque chose qui ne lui convient pas, il peut s'en aller.
- Je ferais un effort, marmonna Sirius d'un ton qui disait que ça le faisait chier. Sinon, comment se passent les cours d'Ombrage ? Elle vous apprend à tuer les hybrides ?
- Oh non, répondit Neville. Elle ne veut pas que nous fassions de la magie !
- On passe notre temps à lire ce stupide manuel. C'est dans ces moments que je regrette que la technologie ne marche pas à Poudlard, parce qu'avoir les Red Hot dans les oreilles changeraient bien les choses, soupira le brun.
- Oui, ce n'est pas étonnant, répondit l'adulte. D'après nos informations au sein du ministère, Fudge ne veut pas qu'on vous entraîne au combat. Il pense que c'est Dumbledore qui essaye de former sa propre armée pour s'emparer du ministère de la Magie.
- On en est venu à cette conclusion de nous-même, lui dit Neville. Merci de l'avoir confirmé.
- Au plaisir.
- Alors, on nous empêche d'apprendre la défense contre les forces du Mal parce que Fudge a peur qu'on utilise des sortilèges contre le ministère ? dit Hermione avec lassitude.
- En effet, répondit Sirius. Fudge pense que Dumbledore ne reculera devant rien pour prendre le pouvoir. Il devient chaque jour un peu plus paranoïaque. Il finira par monter une machination pour faire arrêter Dumbledore, c'est une question de jours. Il a presque sauté de joie quand il a su que ta mère avait un dossier de plainte pour enlèvement et séquestration sur vos personnes, les jeunes. Seulement, en sacrifiant toute possibilité de défendre Podmore dans cette affaire de cambriolage, Dumbledore a réussi à repousser son procès jusqu'à la nouvelle année.
Le sentiment de Harry se traduisit par un loooong chapelet d'insultes en japonais pour lesquels Hermione n'eut même pas le cœur de lui remonter les bretelles.
- À quel moment aura lieu votre prochaine sortie à Pré-au-Lard ? Je me disais qu'on pourrait faire comme pour la gare de King's Cross, personne n'a remarqué le chien… proposa Sirius.
- Sirius, tu n'as donc pas lu La Gazette du sorcier ? demanda Hermione d'un ton anxieux.
- Ah oui, ce petit article… répondit-il avec un sourire. Ils essayent toujours de deviner où je me trouve. En fait, ils n'en ont pas la moindre idée…
- Lucius était sur le quai, Sirius, rappela à l'ordre Harry. Il sait que tu es à Londres. Il ne peut pas dire à Fudge que tu es un animagus, mais il te garde à l'œil. M'man veut venir me voir durant cette sortie. Vois avec elle pour faire le voyage, je serais plus rassuré si vous étiez ensemble.
- Tu as peur qu'il lui arrive quelque chose ? sourit avec attendrissement l'animagus.
- C'est l'inverse, plutôt. Fais un duel avec elle et tu te retrouveras sur le cul en moins de deux minutes.
Sirius regarda son filleul en fronçant les sourcils, clairement vexé par cette insinuation sur son manque de compétence.
- Mon argent sur Ace ! annonça Neville en levant la main.
- Je verrais avec elle. Pas de bêtises, les jeunes et bonne nuit.
Il y eut un petit pop ! et les flammes s'élevèrent à nouveau à l'endroit où la tête de Sirius s'était trouvée un instant auparavant
