Bonjour et navrée pour le retard. Mais on se retrouve toujours bien vite avec un nouveau chapitre. J'ai FoxyCha24 qui a pointé justement que Mandos et Harry allaient parfaitement semer la zizanie. Ce chapitre en est la preuve. Le "jusqu'où" reste encore à déterminé.

Misstykata : Ah bah certainement pas.

Mizu Fullbuster : Tu veux que je t'offre un dico de synonyme ? lul

Yuwine : Bah quoi, c'est un jeu sympa ! Et ça permet de s'exercer de façon ludique aussi. Et oui, les trois sont très doux, mais je te recommande pas Mandos... il est pas très câlins. Ah et Draco est un serpentard, c'est normal.

Sur ce, je vous dis à bientôt.

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Depuis que sa mère lui apprenait le Free Running, Harry avait pris l'habitude de se lever plus tôt pour s'entraîner trois fois par semaine dans les couloirs de l'école. Cette fois, il devrait faire ça un autre jour, demain certainement, puisqu'il avait rendez-vous avec Mandos.

Il entra dans les toilettes des filles hors service et salua sympathiquement Mimi, lui demandant si des élèves lui faisaient des misères. Si c'était le cas, il se ferait une joie de les remettre à leur place. Ceci fait, il se tourna vers Mandos et le salua chaleureusement.

- Hai, konnichiwa Cerbin ! Tu voulais me montrer quelque chose ?

- Caedmil beag bleidd. Alors, on descend ?

- Oi ! T'y mets pas ! Je suis pas petit ! C'est déjà assez chiant comme ça entre ma mère qui veut mettre "chaton à sa maman" sur mon épitaphe et mon oncle qui s'obstine à m'appeler louveteau. Je suis plus un gosse, kuso !

Mandos se contenta de sourire avant de siffler comme un serpent en face des lavabos. L'un d'eux se déplaça en grinçant, avant de s'enfoncer dans le sol. Et toujours souriant, l'elfe se laissa tomber dedans. Harry leva un sourcil et jeta un regard dans l'immense tuyau sombre et crasseux. Il invoqua sa luciole de lumière rouge et sauta à son tour, content d'avoir sa tenue de sport pour le coup.

L'atterrissage bruyant au milieu de ce qui devait être un tas de squelettes de rongeurs ne le surprit qu'à moitié. C'était donc ça, la Chambre des Secrets ? Il observa autour de lui, restant sur ses gardes. Son Haki percevait la présence de ce qui devait être le basilic un peu plus loin dans les profondeurs de Poudlard. Déjà, Mandos s'éloignait, alors, le D. le suivit, avançant volontairement à un rythme irrégulier. S'il y avait un danger qui le guettait dans l'ombre, autant l'induire en erreur avec ses bruits de pas dans les débris. Mandos siffla à nouveau et on entendit le lointain grincement disant que le passage venait de se refermer. Puis, il regarda le D. derrière lui avant de partir dans une course d'obstacle et d'équilibre entre les décombres, les squelettes et les zones visqueuses (et par défaut, glissante) de ce qui faisait clairement partie de la partie plomberie la plus questionnable du château. Le jeune mafieux eut un mauvais sourire et partit à la poursuite de l'elfe. Tout autour, des tuyaux plus petits filaient dans d'autres directions. Il faudrait peut-être faire un plan de tout ça, vu que toute cette zone n'apparaissait pas dans la Carte du Maraudeur. Il embaucherait Fred et George pour ça. Après avoir demandé à Remus et Sirius les enchantements qu'ils avaient utilisés pour la carte.

Ils arrivèrent devant une grande porte circulaire fermée par des serpents en pierres. Et juste devant, la mue d'un serpent. Un très long serpent. Facilement dix mètres. Le propriétaire de la mue devait être de l'autre côté de la porte.

- Voilà la taille d'un basilic. Pas mal, la bête, présenta Mandos. Mais, Portgas m'avait parlé d'un truc plus gros dans son monde. Je préfère pas rencontrer ce dont il parlait. Enfin, pas tout de suite.

- Le serpent de Skypiea ? Ji-chan m'en a parlé. Ce serait une des histoires que Gol D. Roger lui aurait raconté.

- Ça doit être ça. Un serpent capable de manger une ville, si je me rappelle bien. Bon, pour ouvrir, c'est la même façon de siffler qu'en haut.

Harry resta bien attentif à la façon de siffler de l'elfe et la porte s'ouvrit devant eux. Définitivement huiler les gonds.

- Bienvenue dans l'antique Chambre des Secrets de Salazar Serpentard. Mais, à mon avis, il y a plus dedans qu'un serpent qui avait un sort d'asservissement par la famille de Voldychou. Je l'ai enlevé et mis un sort de protection. Et il ne tuera plus avec ses yeux. J'ai fait en sorte que cela n'arrive plus.

- Cool.

Le D. regarda tout autour. Des flambeaux éternels éclairaient les ténèbres. C'était une longue salle, grande comme la gare, taillée dans une grotte. Le chemin de pierre lisse était partiellement inondé, menant jusqu'à une immense statue qui devait être Salazar Serpentard. De part et d'autre, on avait des bassins décorés par des statues de serpents. Le phénix de Mandos et son corbeau étaient perchés sur deux d'entre elles. Et dans un coin, on avait dressé une tente.

- Jörmundang, voici Portgas D. Harry. Élève de Gryffondor. Harry, voici Jörmundang, serpent gardien et ancien camarade de Salazar Serpentard, présenta Mandos en montrant le serpent qui avait juste la tête hors d'un bassin.

Le serpent siffla doucement pour descendre face à Harry qui le regarda sans ciller. Mandos siffla quelque chose au serpent à son tour, avant que le jeune mafieux ne s'avance et ne s'incline, gardant un contact visuel avec l'immense reptile.

- Hajimemashite.

- Il dit que tu peux rester autant de temps que tu veux tant que tu ne détruis rien. Et il te comprend assez bien en fait. C'est toi qui aura des difficultés à le comprendre. Mais je pense que vous trouverez un moyen, traduisit Mandos quand le serpent siffla en réponse au salut du jeune sorcier. Bon, le fusil est dans la tente.

Le D. suivit l'elfe dedans et nota qu'il s'agissait d'une tente sorcière. Il était actuellement dans une cuisine/salle à manger de taille respectable. Sur la table, avec le petit-déjeuner, on avait un vieux modèle de fusil. Du coin de l'œil, le jeune mafieux remarqua une étrange trace de suie sur le sol devant la gazinière.

- Ce serait pas un médecin pas doué qui aurait essayé de faire à manger, cette trace, par hasard ? Parce que vu la propreté du lieu, ça ne peut être que la seule explication du pourquoi la marque est toujours là, tenta de deviner Harry.

- Marco a juste posé la cafetière sur la plaque et elle a littéralement sauté. J'ai même pas pu la réparer. Alors, pour faire le thé, ça devient compliqué sans elle. Mais, j'ai les casseroles, confirma Mandos.

- On a eu la même chose avec du jus d'orange. J'ai aimé la douche au fruit. 'kaachan était tout aussi trempée et poisseuse que moi après l'explosion des agrumes, mais je pense qu'elle riait surtout parce qu'elle était heureuse de le retrouver. Bon, voilà la bête.

Il attrapa le fusil et l'examina avec soin, comme lui avait appris à le faire sa mère quand il avait neuf ans.

- Je suis surpris de voir quand même un adolescent connaître autant sur les armes à feu, commenta Mandos.

Sans cesser d'examiner l'arme entre ses mains, le D. expliqua le genre de formation qu'il avait reçu de la part de sa mère :

- Dès que j'ai su marcher correctement et réfléchir, okaachan m'a appris à fuir, me cacher, être discret et me défendre à mains nues. Vers mes six ans, elle m'a enseigné le vol à la tire. L'hiver de mes sept ans, j'ai cessé de faire ma mule, après la leçon radicale qu'on m'avait gracieusement donnée sur le monde, et je me suis plongé à bras le corps dans l'apprentissage du combat, avec en plus des exercices pour essayer de canaliser ma magie dans l'objectif de survivre. A huit ans, j'ai été initié aux armes blanches. Neuf ans, les armes à feu.

Il retira son œil du magasin et regarda Mandos.

- Peux-tu lui en vouloir d'avoir voulu m'apprendre à me défendre par tous les moyens ?

- C'est le rôle des parents d'apprendre cela à leurs enfants. Et je ne vois pas pourquoi tu poses cette question ? Pour moi, c'est juste la preuve qu'elle voulait te protéger.

Harry regarda un mur sans le voir, avant de fermer les yeux. Il essaya de ne pas réagir à la brûlure qui remontait le long des cicatrices dans son dos. Il referma sa main sur la goutte avec le Hotarubi à son cou pour repousser le souvenir de Gordon et revenir à l'objet.

- Winchester modèle soixante-treize, connu pour sa préférence d'utilisation par les colons partit à la conquête de l'ouest américain. Un œil à la chambre me fait dire qu'il prend du calibre quarante-quatre, ce qui est plutôt courant dans ce modèle. Certaines variantes préfèrent le trente-huit.

Il regarda le canon, puis la longueur de l'arme en elle-même.

- Ouais, clairement la version infanterie.

Il la soupesa pour estimer le poids.

- Dix-sept coups, production Winchester. La version espagnole est à peine plus légère mais a un coup en moins.

Il rendit le fusil à Mandos.

- Je peux t'avoir une caisse entière de balles pour pas grand-chose. Je te mets avec un plan de fabrication, donc ?

- Yep. On verra avec les sorceleurs si on peut l'utiliser dans la chasse aux monstres ou non. Par contre, je vais faire en sorte que personne d'autre ne les utilise pour la guerre. On a déjà assez des magiciens qui font du feu en projectile tombant du ciel pour ajouter cela. Sinon, pour le carnet de Hermione, je vais le poser à ta mère en main propre. J'ai une protection magique dessus. Quant à la liste des plantes dont j'ai besoin, je pense qu'il faudra les mettre dans une malle enchantée pour les protéger le temps du voyage et jusqu'à ce qu'elles soient transplantées dans les serres.

Et il tendit un carnet contenant une liste de plantes.

- Je ferais le nécessaire pour les plans, assura Harry en prenant le carnet. Par contre, et c'est non-négociable, mais il n'est pas question que tu approches ma mère. Tu veux pas me donner les notes, ok, je peux t'orienter vers tonton, ou à la limite, demander à Marco de venir. Mais pas ma mère. Toi et elle, à moins d'un kilomètre de distance, c'est niet.

Et il couva l'elfe d'un lourd regard.

Un Portgas, un Shirohige, ça protège les siens, quel qu'en soit le prix. Peu importe qu'il ait connu un autre Ace ou qu'il soit sympa. Ce gars pouvait décider sur un coup de tête que sa mère devait retourner dans le royaume des morts, et ça, ce n'était pas envisageable. Surtout maintenant qu'ils commençaient à être une vraie famille.

- … Tu peux expliquer pourquoi ? demanda Mandos après un court silence. Parce que c'est étrange comme demande. Bien que je peux très bien donner le carnet à Marco ou Thatch, mais, m'interdire de voir ta mère comme si j'avais la peste, j'ai le droit de comprendre, non ?

- Oh non, pas comme un pestiféré. Je te perçois juste comme une menace concernant le seul parent que j'ai eu en grandissant. Mais j'irais pas plus loin.

Il jeta un œil à sa montre.

- Bon, si je veux pouvoir chopper Dobby avant le petit-déjeuner, il faut que je remonte. Je te filerais les documents convenus quand je les aurais, mais ça ne devrait pas être trop long. Je devrais les avoir entre demain et dimanche. A plus tard.

Et il sortit de la tente.

Il continua de marcher vers la sortie jusqu'à ce qu'il entende la voix de Mandos se répercutant en écho dans l'immense grotte :

- Certaines âmes sont chargées par la mort de se réincarner pour plusieurs raisons. Je chasse les gens comme Voldemort et rien d'autre. Ta mère ne craint rien puisqu'elle a accepté son rôle et a embrassé sa seconde chance. Mais je vais respecter ta demande et donner le carnet à Thatch. Si tu veux que je rencontre Ace, c'est toi qui décides, Portgas.

Harry s'arrêta, conservant une expression neutre pour ne rien indiquer. C'était… c'était trop beau pour être vrai.

- Je ne vois pas de quoi tu parles, je dis juste ma condition. Bonne journée, Cerbin

Et il fit un effort pour reprendre calmement sa route, comme si tout était normal, alors qu'intérieurement, il s'arrachait presque les cheveux. Comment savait-il ? Devait-il le croire ? Et qu'est-ce qu'il en était pour les jumeaux ? Que faire ? Que dire ?

Il passa une main nerveuse dans le nid qui lui servait de chevelure.

La journée commençait mal.

- Bonne journée, Portgas, se contenta de saluer Mandos.

C'est ça, ouais. En plus il se foutait de lui.

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Harry était content de ne pas avoir Thatch aujourd'hui en classe. Parce que si Chourave arrivait à voir que quelque chose n'allait pas, ça voulait dire que son oncle l'aurait perçu et aurait poussé pour des réponses. Quand ses amis lui demandèrent des explications, le D. garda le silence. Comment Mandos avait-il su que sa mère était réincarnée ? Ça lui foutait la trouille. Quelles étaient les chances pour que Dumbledore découvre cela aussi ?

La réunion du Club ce soir-là était la bienvenue.

Donc, après avoir demandé à Haruta de s'assurer que Marco garde Ace en sécurité avec les jumeaux, le jeune sorcier était parti rejoindre ses camarades. Il avait profité d'être à l'avance pour se défouler contre un sac de frappe que lui fournit la salle, même si pour le coup, il n'aurait pas dit non pour tirer contre des bouteilles vides.

Aujourd'hui, le but du jeu, c'était d'utiliser les sortilèges de débutant pour se défendre. La leçon sur le patronus était repoussée parce que les derniers décrets rendaient les élèves nerveux contre leurs pairs et Ombrage. Le reste, ça viendrait plus tard, mais se défendre avec trois fois rien était prioritaire.

Jusqu'à ce que Dobby arrive et lui fasse signe.

Rapidement, il siffla et tout le monde s'arrêta.

- On a de la visite !

Les baguettes furent rangées, ceux ayant des bonbons, des gâteaux ou des boissons dans leurs affaires les sortirent et on s'installa autour des tables basses, poufs et canapés qui étaient apparus dans la salle de musique, autour de la petite scène sur laquelle Hermione et Luna faisaient leur adaptation de l'infâme Manha-Manha du Muppet Show avec un Denis Crivey plus qu'enthousiaste.

La porte s'ouvrit sur Mandos qui s'arrêta sur le seuil comme si ce n'était pas ce qu'il s'attendait à voir. Il alla jusqu'à se frotter les yeux d'incrédulité, avant finalement de s'en aller.

- Oyasumi nasai, Cerbin, salua le D. en regardant l'elfe partir avec des carnets et une plume sous le bras.

- Encore trop tôt pour cela. Mais bonne soirée.

Et la porte se referma.

- On reprend ou on attend que ton double s'en aille réellement ? demanda Ernie.

- C'est pas mon double, Macmillian, et oui, on peut reprendre.

Tout le monde se leva et se remit en position. Ils avaient une leçon à poursuivre.

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Le lendemain matin, Harry passa quelques minutes avant de parvenir à imiter parfaitement le sifflement de serpent nécessaire à l'ouverture de la chambre, pour pouvoir d'abord déposer sur la table de la tente de Mandos les papiers demandés, avant d'aller s'entraîner au Free Running dans les canalisations. Passeports, faux papiers, cartes de visite, et autre documents officiels pour faire croire que Leliana Roche, une ravissante femme elfe de nationalité française, travaillait bien à la ICW.

Plus vrais que nature. Des faux-papiers de qualité supérieure, à n'en pas douter.

Après cela, le vendredi se passa avec une banalité affligeante. Outre peut-être un cours de magie des ombres de la part de Mandos dans la soirée. Et il fut très content de parvenir, après quelques tentatives, à bouger les objets autour grâce aux ombres. Prochaine étape, se déplacer avec, puis enfin, réussir les Portails.

Le samedi, cependant, alors qu'il jouait au chat et à la souris autour du saule cogneur avec les yeux bandés sous la surveillance de Thatch, quelque chose d'exceptionnel se passa :

Gol Portgas D. Ace traversait le parc vers le château dans un simple bermuda et chemise, son chapeau orange masquant ses traits tirés que sa démarche ne parvenait pas tout à fait à cacher. Le lycanthrope ne s'offusqua pas le moins du monde de voir son neveu abandonner ainsi l'entraînement pour rejoindre sa mère.

- /Maman ? Mais tu fais quoi ici ?!/

Il réalisa à cet instant les deux nourrissons que sa mère portait.

- /Pourquoi tu les as pris avec toi ?!/

- /Parce que Marco devait aller travailler avec les Londubat puis passer à Gringott's. Je n'ai personne à qui les confier. Et ici, j'ai mon frère, Dobby et toi. Alors, ferme-moi cette bouche avant que tu ne gobes une mouche et prend ton petit-frère. Quoique non, va prendre une douche et change-toi avant, sinon, tu vas choper la mort avec ta transpiration./

- Demo…

La tête de la mafia anglaise embrassa son fils aîné sur le front.

- McGonagall doit m'attendre. Il faudra la remercier, dit Ace en revenant à l'anglais alors que Harry prenait délicatement Red dans ses bras.

- Pourquoi donc ?

- Tu n'aurais pas oublié de me parler d'une soudaine apparition d'un don d'ubiquité, par hasard, jeune homme ?

L'adolescent eut un grognement de désespoir.

A l'entrée, l'enseignante de métamorphose les attendait en effet. Elle félicita Ace pour les jolis bébés, avant de presser son élève pour qu'il aille se changer, parce qu'il ne pouvait pas se rendre ainsi chez le directeur. Pour le coup, Ace suivit son fils jusqu'à la salle commune pour au moins s'asseoir en attendant que le jeune sorcier ait fini, avant qu'ils n'aillent au bureau du directeur. La présence des bébés offrit une sacrée distraction dans la salle commune au moins.

Quand il s'avéra que Dumbledore les attendait en compagnie de Fudge et Ombrage, Harry se dit que se mettre en civil, avec ses espadrilles bonnes pour la poubelle, ce n'était pas une bonne idée. Quoique mettre les jumeaux d'à peine plus d'une semaine dans la même pièce que cette folle furieuse était déjà une erreur monumentale. Heureusement que McGonagall était là pour essayer d'apaiser les esprits. Surtout que sa mère était épuisée, ce qui voulait dire patience réduite à néant. Alors, ramener sur le tapis l'idée d'envoyer son fils aîné à Azkaban, soi-disant parce qu'un don comme celui d'ubiquité devait forcément se faire enregistrer auprès du ministère et qu'on pouvait pour le coup imputer quelques crimes à l'adolescent...

Mauvaise idée.

Heureusement que les jumeaux avaient appris dans le ventre d'Ace à résister aux hautes températures, comme Harry l'avait fait en grandissant, parce que le thermomètre devait avoir rendu l'âme depuis longtemps alors qu'ils n'étaient dans le bureau de Dumbledore que depuis cinq minutes.

C'est là que la cheminée s'alluma et qu'une magnifique femme elfe, svelte et gracieuse en sortit avec une élégance inimitable. L'expression de Fudge à l'égard de la femme était un peu trop familière pour Ace qui hésita à sortir le Haoshoku pour le recadrer. Cependant, elle percevait clairement que la nouvelle venue était puissante. Mais aussi que Harry s'était tendu en ramenant son frère contre lui dans un geste protecteur.

- Bonjour, monsieur le directeur Dumbledore. Je suis Leliana Roche, de la confédération internationale de la magie et … oh, monsieur le ministre Fudge, c'est un plaisir de vous rencontrer.

Plus de sarcasme, et ça allait dégouliner partout. En tout cas, si le ministre regardait toujours la nouvelle venue comme un animal en rut, Ombrage était sur le point d'exploser de rage. A côté, la jolie elfe avait peut-être un sourire charmeur, mais ses yeux brillaient de haine et de dégoût.

- Je suis mandatée par la IWC en raison de … comment pourrais-je expliquer cela … Plaintes qui ont été apportées à notre connaissance. Et puisque les lettres ont été ignorées par le ministère, il a été décidé de m'envoyer évaluer la situation réelle.

Et elle présenta les faux-documents qu'Harry lui-même avait fourni à Mandos.

- Roche-san, un plaisir de voir que la ICW prend en compte les déboires et les inquiétudes d'une pauvre mère, salua Ace avec un sourire pincé avant de se tourner vers son fils. Calme, chaton, c'est moi qui ai contacté la Communauté International, cette femme n'est pas une menace.

Et elle caressa délicatement les cheveux de son aîné pour le rassurer. Cela le détendit légèrement, mais il conserva un œil méfiant sur la femme que jouait Mandos.

- Vous êtes venus pour le harcèlement ministériel à l'encontre de mon fils ou pour les deux enlèvements faits par un présumé pédophile sur la personne de mon fils, toujours, mais aussi du jeune Drago Malefoy qui est sous ma tutelle et Hermione Granger ?

"Roche" prit une mine compatissante pendant qu'elle écoutait la mafieuse avant de lui parler avec un ton professionnel, mais toujours compatissant :

- C'est exact, Madame Portgas.

Ace se retint de dire que "madame Portgas" c'était sa mère, pas elle, mais garda sa remarque.

- ...C'est un plaisir de vous rencontrer, continua "Roche" avant de se tourner à nouveau vers les autres personnes de la pièce avec l'air le plus sombre qu'elle pouvait avoir. Un harcèlement national contre un mineur fait par une structure d'autorité et plusieurs enlèvements de sorciers de Seconds Cycle de chez eux, avec agression des tuteurs de ces derniers. Un de mes confrères a trouvé une hospitalisation des parents de …

L'elfe fit exprès d'ouvrir son sac pour sortir quelques feuilles qu'elle consulta avant de continuer :

- Miss Hermione Granger, Cinquième année. L'enlèvement et la séquestration de deux autres élèves : Draco Malefoy actuellement à la charge de madame Portgas et monsieur Harry Portgas si mes sources sont exactes.

- Harry D. Portgas, rectifièrent par habitude le duo.

Dumbledore, cependant, avait un regard alternant entre Ace et "Leliana". Surtout la mère de famille qui avait un petit sourire comme si elle appréciait que l'elfe ait fait ses devoirs d'enquête avant de se joindre à eux.

- Oh mes excuses. J'ai pensé qu'il s'agissait de la particule d'un second prénom. Je corrigerais cela, s'excusa Mandos sous son déguisement.

D'un côté, ils devraient lui en vouloir, mais de l'autre, c'était bien joué.

L'elfe arrangea ses papiers avant de dire avec colères aux trois emmerdeurs de services :

- Nous pourrions presque croire à une tentative de créer un réseau de prostitution enfantine...

Oh oui, c'était des suppositions qui étaient souvent revenues contre Dumbledore et que le directeur appréciait très peu qu'on ramène sur le tapis. À côté, McGonagall s'étouffait presque dans sa salive.

- Enlèvement et séquestration ! Et on trouve des accusations de folie dans un journal contre l'un des mineurs en question. Et en remontant un peu plus dans les éditions, nous découvrons des articles diffamatoires sur le jeune Harry D. Portgas durant sa quatrième année suite à son refus de participer à un bal. Puis un second sur le fait qu'il a simplement demandé de rentrer dans une autre école et qu'on l'accuse, excusez le terme, de défaillance mentale dans l'apprentissage. Cela reste un mineur. Et avec les archives qui ont été trouvées, il est clair que sa mère, madame Portgas, a porté de nombreuses plaintes contre le journal pour protéger son fils. Il a été envoyé plusieurs lettres d'avertissements au ministère qui n'ont jamais été lues. Et monsieur le Ministre a des réponses à donner sur cette question. Il en va de même avec le directeur de l'établissement qui semble faire part de la situation sur les accusations de séquestration et enlèvements de mineurs. Sans oublier les menaces dans l'établissement qui sont remontées dernièrement.

- Vous êtes de la ICW ? C'est étrange, mais je n'ai pas souvenir de vous, dit Dumbledore en fixant l'elfe par-dessus ses lunettes en demi-lune.

- L'usage de légimencie à tort et à travers n'est pas quelque chose réprimé par la loi, par hasard ? demanda Ace en fronçant les sourcils.

La barbe du directeur commença à sentir le brûlé.

- Je ne vois pas de quoi vous parlez, Ace.

- A ma connaissance, je vous ai jamais autorisé à m'appeler par mon prénom, donc, vu qu'on est ici quatre personnes pouvant répondre au nom de Portgas, en comptant mes jumeaux, pour vous, ce sera Commandante Portgas et rien d'autre. Oi, monsieur le ministre, répondez à ma question au lieu de baver de façon inconvenante comme vous le faîte.

Le ministre n'eut aucune réaction, continuant de sourire d'un air béat à Leliana.

- Monsieur, s'il vous plaît, reprenez-vous ! Ne vous laissez pas avoir par cette diablesse ! s'exclama Ombrage.

McGonagall prit les choses en main et jeta un sort en direction du postérieur de l'homme qui poussa un petit cri en sursautant, faisant tomber son chapeau melon au sol. Il plaqua une main sur son postérieur et regarda Minerva d'un air furibond.

- Mais je ne vous le permets pas !

- Alors faîtes votre devoir et répondez à la question de Miss Portgas,

- Minerva, c'est un détail sans importance, balaya Albus.

Leliana prit un air froid et professionnel avant de répondre à la question d'Ace :

- La légilimencie est une magie qui est fortement réglementée. Les seules personnes pouvant prétendre l'utiliser sans soucis ni sanctions trop dures sont les légilimenciens naturels ne pouvant contrôler leur don. Et encore, ils ont une audition qui est faite par des spécialistes pour obtenir le statut en question. Mais, l'utilisation abusive de la légilimencie, selon le décret soixante-quatorze B de la législation des magies signé à la suite des procès de Nuremberg, est classé dans une infraction de catégorie trois au même titre que le viol. Il est même qualifié de Viol Mental. Les personnes abusant de cela sont passibles de plusieurs années d'emprisonnement minimum. Si l'abus est important, ils peuvent voir leur baguette brisée. Ce n'est pas un détail sans importance.

- Combien de fois ce charmant directeur a essayé de te légimencier, koneko-chan ? demanda Ace avec une voix ronronante à son fils.

- Une à deux fois par rencontre, si ce n'est parfois plus, dit froidement le jeune étudiant en tirant un cri de stupeur de la part de McGonagall. C'est un souci dont j'ai fait part au professeur Severus Rogue qui a gracieusement accepté de m'enseigner l'occlumancie durant les cours de défense de secondes années. Vous savez, monsieur le ministre, ceux que j'ai séché si je me réfère à la lettre que vous avez envoyé à ma mère l'an passé.

Bon, c'était un peu arranger la vérité, mais il fallait suivre le flot.

- Dois-je rappeler l'injonction de distanciation entre ce chien de Lockhart et mon fils ? se renseigna Ace en montrant les dents.

Leliana se dressa en se donnant un air glacial qui fit reculer Fudge qui la fixait mais aussi Ombrage et Dumbledore.

- Deux-trois fois par rencontre ? Monsieur Portgas D. Harry, avez-vous porté plainte pour ses agressions à une instance juridique ? demanda l'elfe comme si elle tombait des nues.

- Pour je ne sais quelle raison, ces plaintes n'ont jamais abouti… souffla Harry.

- J'en avais parlé à Bones-san en même temps qu'on a négocié pour que ma société de sécurité prenne en charge une partie de la formation des aurors suite au bond des aptitudes de l'auror Tonks depuis qu'elle suit une formation chez moi… informa Ace.

Et elle fit mine de réfléchir, comme si quelque chose la chiffonnait :

- Ce qui est encore plus étrange, c'est que je lui ai reparlé de l'affaire l'an dernier quand j'ai déposé mon dossier de rachat de dettes comprenant tout l'argent qu'avait escroqué Verpey, et donc, pourquoi je demandais la saisie de son coffre et de ses biens… eh bien, je lui ai reparlé de tout ça, mais elle ne se souvenait pas avoir déjà eu ce genre de conversation avec moi.

- Sore wa hen'nano, approuva Harry en fronçant les sourcils alors que Dumbledore commençait à avoir quelques sueurs.

Leliana sortit un document officiel pour prendre note pendant que Fudge et Ombrage avaient l'air d'avoir leur cadeau de noël à l'avance pour cette nouvelle année.

- Je vais transmettre par voie directe au bureau vos déclarations ainsi que vos plaintes. Avez-vous suivi la procédure néanmoins et conservé une copie, madame ?

- Tout à fait, mais les documents m'ont été bizarrement volé cet été, comme beaucoup d'autres, dont notamment une copie du dossier d'adoption de mon fils. J'ai néanmoins réussi à choper un des voleurs grâce à la police moldu et un de mes serveurs, pointa la tête de la mafia.

Harry se rappelait encore de la rage de sa mère quand elle avait réalisé le vol à leur retour de vacances à la mer. Le coupable avait failli y laisser sa vie.

Ace offrit un sourire un brin moqueur à Ombrage.

- Je parle de Will, bien évidemment…

Le crapaud se raidit comme si on l'avait giflée.

- Le voleur était un certain Mondingus Fletcher, qui a avoué en garde à vue, à l'inspecteur Lestrade de Scotland Yard, qu'il avait agi avec des complices pour Albus Dumbledore. Il a perdu connaissance durant la garde à vue et a dû être transporté aux urgences. On lui a diagnostiqué une leucémie au stade avancé. Avec son hygiène de vie, il a malheureusement passé l'arme à gauche courant Novembre, emportant avec lui le nom de ses complices et ce qu'ils avaient fait des documents qu'ils m'avaient dérobés.

- Je ne connais pas cet individu en dehors de son passage à Poudlard. Jamais je ne demanderais à qui que ce soit de commettre un vol. Je suis contre tout ceci ! s'indigna Albus. Scotland Yard est une police moldu, il est facile d'imaginer que cet individu ait proféré un mensonge devant cet inspecteur.

Ace avait envie de dire que Lestrade reniflait les mensonges à des lieux à la ronde, et qu'elle soupçonnait même qu'il sache pour la magie, mais se retint. Cela entraînerait trop de questions.

Leliana regarda alors Dumbledore avec attention avant de dire :

- Alors, vous accepterez de prêter un serment sorcier devant un juge ainsi que prendre du véritaserum si procès il y a ? Mais, puisqu'il y a aussi un litige avec le ministère, il sera nécessaire de faire appel à un juge du congrès international.

Avant de le laisser répondre, l'elfe passa aux deux représentants du ministère.

- Il n'y a aucun litige avec notre ministère, nous n'avons pas besoin de… de quelqu'un de votre espèce pour régler un souci avec nos ressortissants, grogna Ombrage.

- J'ai pas la nationalité anglaise, lui dit Ace en levant les sourcils. Je suis japonaise de base. Mais il est clair que je préfère une entité neutre comme la ICW, surtout depuis que cette vieille chèvre est partie, pour gérer ce bordel.

- Miss Portgas, soyez un peu plus polie, s'il vous plaît, demanda Minerva.

- Avec tout le respect que je vous dois, McGonagall-sensei, j'aimerais rappeler les faits : ça fait une semaine que j'ai accouché avec beaucoup de difficulté de mes jumeaux ci-présent. Je suis épuisée, et là, je suis avertie qu'on doit envoyer mon fils aîné à Azkaban pour une affaire d'un don d'ubiquité qu'il n'a pas. Pardonnez-moi, mais être polie, c'est pas dans mes compétences pour l'instant, surtout avec votre employeur.

- Et sur quel statut assumez-vous qu'il n'y a pas de « litiges », madame … ? se renseigna Leliana.

- La question est plus de savoir sur quel point un truc comme vous voit des litiges, répondit Ombrage avec un rictus et sa voix suraiguë.

"Parfaitement" dit en fond Fudge alors que Leliana prenait des notes.

- J'ai en horreur le racisme, alors, je vous recommande de changer de ton, gronda Ace alors que la température commençait à monter.

- Serait-ce des menaces ? sourit froidement Ombrage.

Harry plaqua une main sur l'avant-bras de sa mère et le serra, la retenant. Il était là pour être sa rambarde de sécurité, son garde-fou. Et même s'il sentit les muscles se contracter sous la peau brûlante, la femme ne bougea pas.

- Que tout le monde se calme. Professeur Ombrage, soyez plus respectueuse avec notre invitée, demanda Dumbledore.

- Donc, vous êtes Dolores Ombrage, sous-secrétaire du ministre Fudge et professeure de défense contre les forces du mal à Poudlard ? Vous confirmez votre statut juridique, Madame Ombrage ? demanda Leliana.

- Qu'est-ce que cela peut vous faire ? gronda la grenouille. Je suis tout cela. Et preuve que vous n'êtes pas apte pour votre travail, vous saurez que vous êtes devant la Grande Inquisitrice de Poudlard.

Et elle bomba son torse pour se rendre plus impressionnante mais elle n'en était que plus ridicule.

Le sourire terrifiant de l'elfe voulait tout dire. Ombrage venait de mettre sa tête sur le billot.

- Alors vous êtes en flagrante infraction des chartes signées entre Poudlard, structure apolitique, et le ministère. La charte de 1875 signée à Londres par le ministre ainsi que la chambre du magenmagot et le conseil de Poudlard réunissant le conseil d'administration, les quatre directeurs de maison et le directeur de l'établissement avec son adjoint. Il est stipulé que lorsqu'une personne prend poste au sein de l'établissement de Poudlard, il doit quitter son poste en lien avec le gouvernement afin de conserver le statut de Poudlard comme lieu d'accueil au savoir et lieu apolitique. Le ministère n'a autorité dans Poudlard qu'à réglementer les programmes d'éducation. Vous avez le statut de professeur et d'agent gouvernemental. De plus, j'ai pu lire des décrets d'éducation assez … étrange et qui semble à l'encontre des lois et constitution de la société Anglaise et des accords avec la ICW. Est-ce que ces décrets ont été ratifiés par le magenmagot et voté à la majorité ? Ainsi que soumis à une ratification par les bureaux de la justice magique ?

- Les lois ont été changées, bredouilla Fudge.

Un mensonge évident, si Ombrage devait avoir fait ses devoirs, elle avait dû les bâclé. Cependant, c'étaient des informations qui seraient transmises au Chicaneur. Et faire une lettre à un vrai membre de la ICW serait peut-être une chose à faire.

- Maître Lupercawl vous a pas déjà averti sur les risques de voir l'Angleterre Magique tomber dans la dictature ? On sort à peine de la Guerre Froide, et n'allait pas me faire croire que vous n'en avez rien à foutre de la politique moldue, je sais très bien que le Rideau de Fer vous a emmerdé autant qu'eux. Cependant, vous devriez avoir eu la décence de prendre notes des erreurs de vos voisins et savoir rester à votre place pour la sauvegarde de votre poste, dit froidement Harry.

- Reste à ta place, petit enfant, gronda Fudge.

- Il n'y a que deux petits enfants dans cette pièce et ce sont les jumeaux. Qui sont d'ailleurs la seule raison qui fait que je fais un effort de ne pas me mettre à crier, dit clairement Ace. Cependant, même si je suis certaine que McGonagall-sensei et cette vieille brebis galeuse qu'est Dumbledore doivent se réjouir de savoir que vous n'êtes pas dans votre droit en mettant vos pieds ici, je tiens à rappeler que je suis épuisée, que j'ai deux gosses en bas âges, et que vous me causez des soucis inutiles alors, expliquez-moi cette putain d'histoire de Harry faisant preuve de dons d'ubiquité.

Leliana termina de prendre notes de ce qui était dit avant d'appuyer ses doigts contre sa joue.

- Étrange accusation. Pouvez-vous en dire plus ?

- Début de semaine, après le retour de l'étrange absence de votre fils, il s'est mis à faire apparaître à tort et à travers une copie hideuse et plus âgé de lui, mais cela ne trompe personne, c'est clairement un don d'ubiquité non-enregistré et ce genre de pouvoir doit être renseigné au ministère pour éviter l'utilisation de celui-ci dans des crimes, dit sérieusement Ombrage.

Sentant une envie de meurtre venant de Leliana qui foudroyait du regard l'hideuse chose rose, Ace lui adressa un regard d'avertissement.

- Je n'ai jamais rien entendu de plus stupide de toute ma vie, et pourtant, les Maraudeurs m'ont sorti des excuses qui ne volaient jamais très haut, soupira McGonagall en se massant le nez.

- Alors, comme je l'avais signalé à McGonagall-sensei, étant donné que ma propre mère n'a pas survécu à ma venue au monde, le médecin, qui m'a suivie et fait accouchée, a pensé qu'il serait recommandable que mon fils aîné soit présent le jour-j, en encouragement, soutien et aussi, malheureusement, dans le cas où je n'aurais pas survécu.

La main de Harry sur le poignet de la mère se crispa encore plus.

- Donc, non, ce n'est pas une disparition mystérieuse, c'est juste vous qui voyez des complots partout. Comme cette histoire comme quoi mon chaton veut former une armée durant ses clubs de karaoké. Je dirais bien que vous devriez prendre des vacances, mais tout le monde sait que Lucius Malefoy serait pire que vous au même poste, donc, non, il faut malheureusement que vous restiez. Autre point pour la ICW, le ministère veut mettre en remplacement de Miss Ombrage, au besoin, Mr Lucius Malefoy. Il est assez connu pour qu'il ne soit pas nécessaire de le présenter, mais je veux pointer qu'il a usé de deux impardonnables sur son fils avant de le renier.

- Je vous prie d'arrêter de raconter des sottises sur les membres les plus éminents de notre communauté, rouspéta Fudge.

- Les cicatrices de Drago, c'est juste lui qui s'est cassé la gueule dans les escaliers de Poudlard, c'est ça ? ironisa froidement Harry.

Leliana haussa les sourcils en regardant Fudge et Ombrage.

- Je pense qu'il sera nécessaire d'auditionner avec un juge et avec une protection de mineur, le jeune Malefoy. Autre point, il y a des législations que l'Angleterre a signé avec la ICW sur les professeurs enseignants à la nouvelle génération de sorciers. Et je crains que Monsieur Malefoy n'ait pas les diplômes adéquats pour prendre le poste. Et je n'ai pas de souvenir que vous ayez non plus les concours et les diplômes, miss Ombrage. Mais, je pense que des agents de la ICW viendront à la suite de mon rapport préliminaire qui fut fort enrichissant.

- Concernant ce don d'ubiquité, il s'agit d'un simple et charmant jeune homme qui ne faisait que traverser notre monde avant d'en rejoindre un autre, tout simplement… commença McGonagall.

- Donc voilà, affaire réglée, coupa Harry avant que l'enseignante ne puisse avoir l'idée de parler du crâne. Il est resté quelques jours, a certainement trouvé ce qu'il cherchait, et il a dû rentrer chez lui.

- Donc, je suis venue pour rien, soupira Ace. Maravilloso.

Avec l'aide de Harry, elle se remit debout et arrangea son chapeau sur son visage épuisé.

- L'affaire n'est pas réglée ! protesta Ombrage.

Et le cri fit pleurer les jumeaux.

- Je commence à me demander, Mademoiselle Ombrage, si vous avez une quelconque compétence dans la pédagogie et la protection des enfants, gronda Leliana.

Ace inspira et expira profondément alors qu'elle se rasseyait, récupérait son jeune fils dans son autre bras et chercha à les consoler et rassurer. Avec tous les regards sur les deux nourrissons, personne ne vit une main avec un couteau de chasse sortir de la flamme d'une bougie et s'avancer résolument vers Dumbledore.

- Qu'est-ce que c'est ? s'exclama brusquement un des portraits qui étaient restés silencieux jusqu'à présent.

Le temps qu'on se retourne, la main et la lame n'étaient plus là.

- L'affaire est close, miss Portgas. Nous pouvons sortir de ce bureau à l'atmosphère irrespirable, recommanda Minerva. Avez-vous besoin d'aide ?

- Je vais me charger de ma mère, assura Harry.

Il aida sa mère épuisée à se remettre debout et la soutient vers la sortie du bureau. Sur le seuil, la mère tourna la tête.

- Au passage, Dumbledore, votre injonction de mise à distance n'a pas été levée. Que je n'apprenne plus que vous vous obstinez encore et toujours à outrepasser vos fonctions de directeurs et suivre mon fils comme un pervers dérangé. Si la ICW veut des détails au sujet de l'injonction, cela fait partie des papiers que j'ai encore. Ou alors, voir avec Amélia-san, si elle n'a pas été amnésiée entre-temps. Allons-y, chaton, que je trouve un coin calme pour m'occuper de ces deux-là.

- Merci pour ces dernières informations, Madame Portgas. Je pense que je vais prévenir mes supérieurs sur le champ, lui dit Roche.

- Je vous dirais bien de passer à mon bureau, mais comme vous pouvez le voir, je suis en congé bien mérité. Au pire, le chaton sait où sont tous les papiers. A un de ces jours.

- Pareillement

Et la petite famille descendit les marches avec précaution, suivie par McGonagall qui adressait un regard sombre à un Albus livide de rage et d'inquiétude.

- Tu n'aurais pas dû venir 'kaachan, nota Harry. Tu aurais pu envoyer Lupercawl.

- Harry, mon chaton… soupira Ace. Tu es mon fils. On ne touche pas à ma famille. Et tu es ma famille. Je prendrais les armes à chaque fois qu'on te cherchera des noises. Alors, même un pied et demi dans la tombe, même si je dois ramper avec mes dents, je viendrais me battre pour toi. Oui, je suis épuisée. Mais ce n'est pas une excuse pour rester les bras croisés quand on te menace d'Azkaban.

Elle se tourna partiellement vers Leliana qui souriait moqueusement à un élève de Serpentard qui venait de se manger une colonne devant sa beauté exceptionnelle. La pirate tira sur son chapeau en salutation, un petit sourire en coin, avant de revenir à son fils :

- Sam' m'attend au portail, tu m'accompagnes ?

- Yup.

- Merci encore de veiller sur Harry, McGonagall-sensei, remercia Ace à la vieille enseignante de métamorphose.

- Mon devoir est de m'assurer que mes élèves étudient en sécurité et dans de bonnes conditions. Pour votre fils, c'est juste un peu plus compliqué. Prenez soin de vous et mes félicitations à vous et à l'heureux papa, sourit la vieille femme.

- Je transmettrai.

Et profitant que son aîné portait à nouveau son frère, la pirate passa un bras autour des épaules de Harry alors qu'ils rejoignaient la sortie. Finalement, mettre le bazar dans les petits papiers de Dumby, c'était amusant.

.


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Normalement, le dimanche, c'était repos, mais pour cette fois, Harry avait fait une exception. Il s'entraînait aux Portails dans la Salle sur Demande. Il voulait en apprendre le principe, le saisir dans ses moindres détails, afin de pouvoir l'enseigner à son tour durant une des séances du Club. Parce qu'un moyen de déplacement indétectable capable de passer outre les sorts de protections ou d'anti-transplanage, c'était parfait pour la fuite.

Drago était là aussi, essayant tout autant que lui de parvenir à former un portail. Le but : faire passer un objet quelconque, une balle par exemple, d'un point A à un B de la zone d'entraînement qu'avait pris la Salle sur Demande. Ils partaient de petits portails qu'ils faisaient grandir de plus en plus une fois que la balle sortait intact de l'autre côté.

- Dernier essaie et on fait une pause ? proposa Drago en faisant sauter la balle de tennis dans sa main.

- C'est bon pour moi, approuva Harry.

Le duo inspira profondément et ferma les yeux, écartant l'espace pour former chacun portail qui mènerait à l'autre bout de la pièce qui n'était tout de même pas bien grande. Une fois celui-ci stabilisé, ils jetèrent leur balle. Sauf que celle de Drago ne toucha jamais son portail. Un autre était apparu juste devant et Mandos en sortit. C'est lui qui se prit la balle dans la figure.

- Ah. Pardon, s'excusa le blond.

Il ouvrit sa main et la balle revint dedans.

Le D. rattrapa sa propre balle après qu'elle eut réussi à ressortir, entière, de l'autre bout de son portail et se laissa tomber sur une chaise qui traînait dans un coin de la Salle sur Demande.

- Tu ferais un mauvais poursuiveur, Tsundere, nota Harry.

- Va chier, stupide Gryffondor. Je ne veux rien entendre comme commentaire de la part de quelqu'un qui fuit comme la peste le stade de Quidditch, bougonna Drago avant de lancer sa balle à la figure du D. qui l'esquiva aisément en penchant très légèrement la tête sur un côté.

Le blond se tourna vers Mandos, les mains sur les hanches.

- On peut t'aider, Cerbin, ou tu cherches les toilettes ?

- Si c'est le cas, ça la fout mal pour un ancien élève, ricana Harry.

- Même si le nom est différent, c'est plus ou moins la même personne que toi, donc, on ne peut s'attendre qu'au pire.

Drago se baissa juste à temps pour esquiver la balle que son ami lui balança à la figure.

Mandos leva un sourcil. Vu comment sa main tiquait, le D. avait la fâcheuse impression qu'il voulait les envoyer par Portail dans un endroit peu confortable.

- Perdu ? Non. Juste que l'on sent les mouvements de magie depuis en bas.

Il se frotta le visage avec fatigue avant de prendre une respiration calme et de s'adresser aux deux adolescents :

- Au lieu de commencer directement par la phase concentration d'un poin par l'esprit, essayez de vous concentrer sur des runes jumelles. Ça vous permettra de travailler la stabilité du Portail ainsi que l'intégrité de ce qui passera par. Lorsque vous ne détruirez plus les objets inanimés, vous pourrez passer à des êtres vivants. Des grenouilles, par exemple.

- Hai, sensei, répondit machinalement le D. depuis sa chaise.

- On partage les mêmes runes pour l'entraînement ou chacun pour soi ? se renseigna Drago.

- On pourrait se gêner et se déconcentrer. Je vais dans un coin, tu vas dans l'autre, comme tout à l'heure ?

- D'acc. Après cette pause, par contre.

Une bouteille d'eau fraîche passa par-dessus la tête de Cerbin pour finir dans la main de Drago, avant que Harry ne descende la sienne à grande gorgée. Ils se reposaient de leurs tentatives précédentes et ils s'y remettaient.

- Si tu ne veux pas faire du gardiennage d'enfant, rien ne t'oblige à rester, Cerbin, pointa Drago.

Pour toute réponse, l'elfe leur donna à chacun deux runes identiques, avant de sortir ses épées et s'élancer dans un déroulé de katas. Drago roula des yeux et continua de boire, alors que le jeune D. observait d'un œil critique les postures et les attaques. Certaines positions lui rappelait vaguement son oncle, mais ce qui revenait le plus comme habitude le faisait tiquer.

- Ano… dans tous tes profs d'escrime, t'aurait pas eu un borgne par hasard ? Ou du moins, malvoyant de l'œil droit ? se fit confirmer le jeune mafieux.

- Iorveth s'est fait arracher l'œil. Le droit, c'est exact, confirma Mandos sans s'arrêter.

- C'est ce que je me disais. Tu privilégies une garde à gauche et je me demandais pourquoi.

- On prend toujours des petits tics de ses profs. La façon dont tu as démonté et analysé le fusil, on aurait dit ta mère. Bon œil, explication directe mais complète.

Le jeune eut un rire embarrassé en se frottant la nuque alors que Drago roulait des yeux avec un petit sourire de coin, avant de se lever.

Il était temps de reprendre l'exercice.

Chacun se mit de son côté quand Mandos termina son propre entraînement. Harry posa une des runes sur sa gauche, puis une autre sur la droite, avant d'ouvrir son Portail en se concentrant sur les pierres que leur avait données l'elfe. Ils travaillèrent chacun un moment de leur côté, se concentrant avec application et agissant lentement pour ne pas faire de trop grosses erreurs. Et heureusement qu'ils y allaient avec une balle de tennis. Au bout d'un moment, le guérisseur se leva de son jeu de cartes pour aller donner quelques conseils à Drago, avant d'aller voir Harry qui se concentrait pour ne pas mettre trop d'énergie dans le Portail, ni pas assez.

- Harry, la puissance est bien ajustée et tu es constant. Ton souci est la diffusion autour, ce qui te fait perdre de l'énergie pour rien. Concentre la magie en un seul point et tu fais converger toute la structure du portail vers celui-ci. Un peu comme concentrer au bout de son doigt le Haki dans un flot constant.

Harry ferma ses Portails et adressa un regard noir à l'elfe.

Il venait vraiment de l'appeler par son prénom alors qu'ils se connaissaient à peine ? Oui, bon, techniquement parlant, ils étaient une seule et même personne, mais ce n'était pas une raison.

- Portgas, s'il te plaît, Cerbin, merci d'avance.

Il se retint d'ajouter qu'ils n'avaient pas élevé les cochons ensemble. Sans attendre de réponse et en ignorant le rire moqueur de Drago, il se remit au travail. Sans compter que pour une fois, sa balle resta intacte. Il avait vraiment eu une chance de débutant l'autre jour. C'est là que Mandos décida de lui corser le challenge en lui faisant créer plusieurs fois de suite des Portails, avant de lancer cinq noisettes dedans. Résultat à la sortie : trois sur cinq encore intactes.

- Pas mal pour des novices. Vous rendriez jaloux des mages de Ban Ard et les magiciennes de la Loge. Je pense encore plusieurs entraînements avec ces exercices avant que vous ne passiez aux êtres vivants.

Le D. fixa Mandos avant de sourire d'un air sanglant.

- J'ai des papiers à aller chercher. Ja ne.

Et il ouvrit un Portail en prenant son temps, avec précaution, en visant le bar. Et avec toujours le sourire, il le franchit.

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Bon, deux points positifs et un négatif.

Dans le positif, il était en un seul morceau et il avait réussi ce saut sans y laisser toute son énergie.

Point négatif, il s'était trompé d'adresse.

Et pour cause, malgré qu'il ait visualisé le bar de sa mère, il était devant l'épave qu'était devenu le 4 Privet Drive. Il nota d'ailleurs des détails nouveaux depuis la dernière visite, avec la façade récemment repeinte, mais déjà taguée en caractères injurieux par-dessus la nouvelle couche. Une vitre du salon avait été cassée et la télévision n'était plus là, et certainement d'autres objets de valeurs dans la maison devaient avoir disparu aussi, mais le D. n'avait aucune vue. Par contre, il était certain que là, dans l'herbe, c'était des seringues d'héroïnes qui avaient été abandonnées sur la pelouse. Le jeune sorcier n'avait aucune idée de ce que Vernon avait fait ou dit à Gordon, mais il l'avait bien énervé. Un peu plus et on pouvait être certain qu'il y aurait bientôt un mort.

L'adolescent se tourna vers Mandos qui venait de le rejoindre en prenant des vêtements plus passe-partout alors que l'étudiant avait profité de son week-end pour rester en moldu.

- Portgas... Je dirais que la chance des D. te poursuit car j'ai vu certains finir en amas de chair pour la même idiotie, conclut l'elfe.

- Peut-être, mais faut choper un taxi maintenant, parce que je fais pas un nouveau Portail et on est à presque deux heures de route en voiture du quartier Westminster, marmonna le D. en se frottant le dos sous sa chemise.

- Aye, aye. Allons-y, Portgas avant qu'il ne pleuve et qu'on entende un truc douteux du quatre.

Harry sortit son téléphone et composa le numéro de centralisation des taxis alors qu'ils s'éloignaient pour rejoindre la sortie du quartier. En quelques instants, ils avaient une réservation pour un taxi qui viendrait les chercher à cet endroit entre cinq et dix minutes.

- Bon, ben, y'a plus qu'à attendre.

Et il s'assit sur l'herbe devant le panneau Privet Drive en regardant ses espadrilles informes. Il devrait songer à les réparer. Pendant que Mandos jouait avec ses cartes, l'adolescent regarda en direction du 4. Quand il voyait le résultat, il se disait qu'il aurait pu s'épargner cette visite au parloir.

- Quelque chose te travaille ? demanda Harry en regardant à nouveau l'elfe. Parce que si tu continues de froncer les sourcils comme ça, ils vont rester coincés.

- Oui, mais rien que tu puisses faire pour aider. J'ai emmerdé quelque chose assez fortement au point qu'il m'envoie ailleurs et mette en danger ma famille.

- Moche. Si tu n'avais pas la possibilité de le faire par magie, déjà, je t'aurais proposé un lance-flamme, après, je peux te trouver des trucs comme des souches de maladie infectieuses. Récemment, on a mis la main sur des souches de peste bubonique. Si ça peut aider, n'hésite pas.

Cela eut le don de faire s'arrêter Mandos dans son élan.

- La chose ne craint pas les maladies. Et il y a assez de maladie sur place pour qu'on évite d'en apporter d'autres. À la limite, je serais plus intéressé par les travaux pour des infectiologues et ainsi apporter des connaissances pour créer des vaccins et sauver des vies. Et puis, cette chose ne peut être vaincu en combat face à face. Il va falloir "jouer" contre lui.

- Trouvable, je te mets ça dans la liste.

Et ils retournèrent à leur attente. Bientôt, le taxi arriva pour permettre aux deux de revenir vers Londres. Dans l'habitacle, le D. envoya rapidement un sms à sa mère pour rassurer la famille d'un côté et de l'autre, juste être certain qu'il serait possible de payer le taxi à la fin.

A quelques rues du bar, une des serveuses les attendait. Elle paya le taxi et attendit qu'il s'en aille pour se tourner vers Harry.

- La patronne a dit que ce serait déduit de l'argent de poche et de la prochaine paie.

- Ok, je m'en doutais.

Et la femme repartit, laissant Mandos avec Harry.

- Tu veux boire un truc avant ou je te file direct les papiers puis on rentre ?

- Je serais bien partant pour un verre… et peut-être trouver quelque chose comme on est à Londres.

- Pas de soucis. Je ferais juste un détour par chez moi pour récupérer mon porte-monnaie. Je te donnerais bien l'adresse, mais elle est sous Fidelitas, et comme je suis pas le Gardien du Secret, je peux pas la sortir ainsi.

Et il se mit en route, une main dans la poche pour cacher qu'il avait sa lame en main. Même si le quartier était gardé sous contrôle par la politique de sa mère, on n'était jamais trop prudent. S'il avait prévu la balade, il aurait pris son flingue. Mais c'était plutôt improvisé cette sortie.

L'adolescent salua les employés du bar, qui lui rendirent le bonjour, avant de se tourner vers Mandos.

- Tu veux boire quoi ?

- Une vodka. Ce serait assez sympa pour le coup.

Harry se dirigea vers le bar et salua Will derrière le comptoir, échangea quelques mots qui fit hausser les épaules au vampire avant que l'adolescent ne demande une bouteille et un verre de vodka en faisant passer quelques mornilles sur le comptoir. L'argent termina dans la caisse et le serveur alla chercher la commande qu'il donna au jeune qui fit un signe à Mandos de le rejoindre devant la porte "Staff Only". Il ouvrit la porte, invitant l'elfe à passer, avant de refermer derrière eux pour grimper l'escalier jusqu'au bureau.

- Nom de code Dracula. Son choix. Vrai nom… William Pedro Ombrage.

- Pauvre mec d'avoir à subir cela comme membre de la famille.

- Il a apprécié de pouvoir lui dire ses quatre vérités en face durant le procès, puisqu'il était témoin. Et il sera content de te dire tous les vilains secrets qu'il connaît de sa tantine si tu veux des saletés. On n'a pas les moyens et les contacts dans le ministère magique pour utiliser ces informations, mais si tu veux mettre un peu de pagaille...

- Ça serait intéressant d'échanger ensemble. J'ai des noms à la confédération internationale. Assez pour foutre la merde si on leur donne les bonnes informations.

Ils arrivèrent enfin au bureau et Harry lui donna la bouteille et le verre, pour qu'il puisse déverrouiller la porte avec la magie. Il laissa Mandos passer de nouveau avant de refermer la porte.

- Assis-toi où tu veux. Par contre, fais attention où tu poses tes fesses si tu prends le canap', on a des pistolets sous les coussins.

De son côté, il allait vers l'armoire qu'il déverrouilla toujours par magie en retirant sa goutte de son cou pour l'utiliser en clef. Il se saisit de plusieurs livres de comptes qu'il posa sur le bureau avant de mettre la goutte sur la couverture du premier. Il la garda jusqu'à entendre deux clics et ouvrit le livre pour montrer un faux-fond enchanté duquel il tira un dossier.

- Faudra faire une copie de tout ça. Là, on a le dossier de mon adoption et toutes les attaques pour la rendre caduc.

- Et Dumbledore qui se croit vraiment au-dessus des lois.

- Hmhm.

Il passa au livre suivant avec la nouvelle méthode. Seule la magie de sa mère pouvait ouvrir ça, d'où l'usage du Hotarubi.

- Là, c'est tout ce qu'on a sur Fudge. Reste la copie des plaintes déposées chez Bones et ce qu'on a sur Dumby, qui nous ont été volé. Les différents dossiers de transferts, par contre, c'est chez moi. Ça peut être utile ou tu t'en fiche ?

- Je connais une ou deux personnes qui avaient été bloquées par Dumbledore dans la Confédération. Donc, si on peut leur donner un maximum, je peux t'assurer qu'ils vont être pire qu'une vouivre accrochée à sa proie. Et Bones aussi. Mais, le souci avec Bones, c'est qu'elle peut se faire Oublietter à nouveau sauf si on protège son esprit.

- La seule personne qui aurait pu la garder à l'œil pour s'assurer que ça ne se refasse pas, c'est Tonks, et elle est en congé maternité.

Et il ouvrit un autre pour prendre un troisième dossier, avant de récupérer le quatrième dans le dernier livret de compte.

- Eh bien, c'est ce que j'appelle préparer le papier cadeau et la merde qui va avec, ricana Mandos.

- Tu veux un petit ruban pour aller avec ? Tu peux faire des copies de ces dossiers, que je puisse tout ranger et ne pas me faire pendre par les orteils par ma chère et tendre mère ?

- Prépare le ruban rose pour les copies alors. Et le parfum qui va avec car j'en connais qui vont faire leur pain avec cela.

- J'irais leur trouver des chocolats pendant que tu fais tes achats.

Cela fit rire Mandos.

- Bon, allons faire les copies de cela. Tu passes récupérer la dernière partie puis, je vais donner mon rapport à mes "supérieurs hiérarchiques". Lundi va être très, très bon.

- T'as un sort ou je dois demander à un des gars de ma mère de faire la copie par magie ?

- Habituellement, je mets une plume à copier le tout. Si quelqu'un a un sort pour que ce soit plus rapide. vas-y.

- Je reviens vite.

Et il fila en courant hors du bureau laissant Mandos seul avec les dossiers derrière. Il revint une petite dizaine de minutes plus tard avec un sort que lui avait appris à l'arrache un des employés de sa mère et se mit au travail, parvenant au résultat attendu au bout de trois essais. Les copies effectuées, il les déposa devant Mandos avant de ranger les originaux à leur place, puis refermer l'armoire.

- Tu as besoin de faire des achats côté magique ou non-magique, que je sache quoi prendre ? se renseigna le D. alors qu'il ramassait le verre vide.

Il reboucha la bouteille et la rangea dans le cabinet d'alcool personnel de sa mère qu'elle partageait avec Thatch, Remus et Marco, ou toute autre personne avec qui elle avait un rendez-vous.

- Plutôt non-magique à moins qu'il y ait un bon bijoutier chez les sorciers. Et puis, j'ai ça, que tu pourras monnayer en échange de ce que tu vas dépenser.

Et il lui présenta un beau saphir d'un demi-centimètre et de huit grammes, avec un très léger reflet violet visible sur les facettes de la pierre précieuse taillée.

- Tu me donnes des cours, tu nous aides contre Dumby et Fudge, tu nous aides à ajouter un nouveau niveau de protection sur mon adoption et tu nous as laissé un peu de temps qu'on puisse étudier le crâne afin qu'on puisse quitter ce monde. Honnêtement, j'ai pas besoin d'argent, lui dit Harry.

Il referma le cabinet d'alcool et fit signe à Mandos qu'ils pouvaient y aller.

- J'ai l'impression quand même que le marché n'est pas équitable. Et j'ai un peu la sensation d'être en train de profiter.

- Si t'es pas content, je te laisse négocier avec Marco et sa dague qui lui sert de langue.

Et il ouvrit la porte du bureau en faisant signe à l'elfe de sortir. Il referma la porte par magie et descendit tranquillement le bar.

- Non. J'ai essayé de négocier avec un Marco sur une question médicale me concernant. Ça a fini qu'il a donné à Fumseck un dossier médical et j'ai une tyran qui m'attend de pied ferme pour m'attacher à un lit, maugréa le guérisseur.

- Tout à fait son genre.

L'adolescent lança un "à bientôt" aux travailleurs alors qu'ils traversaient le bar, avant de sortir dans la rue.

- Quinze minutes de marche. T'as un jardin juste derrière l'immeuble si tu veux m'y attendre le temps que je récupère les documents, informa le D. en se mettant en marche hors du quartier.

- Ça marche.

Ils partirent donc dans une marche dans les rues de Londres, assez calme en ce dimanche matin. Ce n'était pas une marche de quinze minutes, en réalité. Plutôt dix. Mais par réflexe, l'adolescent faisait quelques détours. Vu que Mandos n'avait fait aucune remarque, il se le permettait. A quelques pas de l'immeuble, l'adolescent montra le beau parc qui était presque sous ses fenêtres et Mandos alla s'y perdre, laissant l'occasion à l'adolescent de sprinter jusqu'à l'immeuble. Il avala les quatre étages en courant, saluant vaguement les voisins quand ils mirent le nez dehors pour saisir l'origine du bruit, avant d'arriver au dernier juste à l'instant où Marco ouvrait la porte justement.

- /Bonjour jeune homme, on t'entend courir depuis en bas. Tu es ici pour les papiers, c'est ça ou tu as juste décidé de fuir l'école, yoi ?/

Il ouvrit un peu plus la porte pour laisser l'adolescent entrer qui se déchaussa dans le hall.

- /Je viens pour les papiers. J'ai laissé Cerbin au parc, je vais l'y rejoindre en suivant./

- /Fais doucement en montant. Ta mère a réussi à s'endormir et les jumeaux font leur sieste aussi./

- /C'est normal qu'elle ait l'air de ne pas s'en remettre ?/

- /L'accouchement et tes propres soucis ont fait remonter ses crises de paranoïas et les traumas qui étaient cachés sous la surface, yoi. Cela impacte son repos et donc, sa capacité à s'en remettre. J'espère que le plan de Cerbin va nous apporter un peu de répit, sinon, pour récupérer la momie, soit je m'y colle au risque de me mettre ta mère à dos, soit il va devoir le faire lui-même, yoi./

- /Faut toucher du bois. Je vais chercher les papiers./

- /Et tu prendras les chatons avec toi, d'accord ?/

Le D. s'arrêta sur la première marche de l'escalier.

- /Les six ?/

- /Non. Les derniers ont trouvé une nouvelle maison parmi les employés du bar. Il reste celui de Ryû-kun, Hermione-kun et Orion. Ceux que tu vas pouvoir récupérer./

- /Oh ? Ok./

Et l'adolescent haussa ses épaules en montant doucement les marches. Il rejoignit sa chambre, marchant sur la pointe des pieds quand il passa devant celle de sa mère. Une fois dans la sienne, il retira une des runes que leur avait données Mandos pour s'entraîner à faire des Portails et qu'il avait gardé dans sa poche sans fond. Il la déposa sur son lit, avant de se diriger vers son armoire pour prendre son dossier d'adoption que sa mère lui avait demandé de conserver puisque le bureau était occupé maintenant par les nouveau-nés. Il fit une copie du dossier et trouva une chemise cartonnée vide pour ranger les nouveaux papiers. Le fatras sous le bras, il sortit de sa chambre et rejoignit doucement celle de sa mère qu'il ouvrit délicatement. La simple raideur de la pirate sur les draps disait qu'elle était éveillée et méfiante.

- /Bisou maman ?/

Ace pivota dans le lit et tendit un bras vers son fils qui vint s'asseoir à son chevet pour l'embrasser sur le front. Sa mère le serra un moment dans ses bras, l'embrassa sur la tempe, avant de se recoucher.

- /Soit prudent chaton./

- /Toujours./

Et il la laissa dormir.

Il redescendit les escaliers et récupéra son porte-monnaie. Il vérifia l'argent dedans. Ouais, il lui restait bien assez pour faire de gros achats. Il n'avait pas intérêt à se le faire voler. Marco lui donna ensuite un panier en osier contenant trois chatons. Un noir, un blond et un roux, juste sous une petite couverture sur laquelle Mangetsu avait l'habitude de se rouler en boule. Délicatement, l'adolescent glissa son porte-monnaie entre deux des chatons. Il laissa le panier à Marco juste pour s'enfiler une veste à capuche pour reprendre ensuite les chatons et délicatement, récupérer le noir pour le glisser dans la capuche dans son dos. Il gratouilla doucement le bébé avant de se tourner vers l'adulte.

- /Eh bien… à bientôt, Marco.../salua l'adolescent avec embarras.

- /A très bientôt, Harry, fais attention à toi, yoi./

Et le pirate lui ébouriffa les cheveux et regarda le jeune s'en aller en rentrant la tête dans ses épaules. Il redescendit de l'immeuble et se dirigea vers le parc. Il entra dans les jardins, profitant de la zone de verdure et du calme. Il n'y avait que quelques promeneurs en ce dimanche, surtout avec le crachin de février. Suivant son Haki, l'adolescent s'enfonça dans les zones les moins fréquentées du parc.

Et il trouva l'elfe.

Le Haki le percevait, mais dans les feuillages et en étant immobile, il était plutôt difficile à voir. Surtout avec les écureuils qui avaient décidé de se percher sur lui. Jusqu'à ce que le chaton dans la capuche du brun ne décide de se mettre à miauler, suivi par son frère et sa sœur. Pour le coup, les écureuils ne restèrent pas longtemps. L'elfe descendit avec un écureuil toujours sur son crâne et regarda les petits chatons dans le panier.

- Tu ramènes de très mignonnes petites boules de poils.

- Merci. Le roux, c'est Mars, la petite blonde, c'est Cassiopé, et le noireau dans la capuche, c'est Orion. Ce sont les chatons de Mangetsu, une chatte que ma mère et moi on a ramassée dans la rue quand on était encore dans le placard à balais insalubre où on a aménagé pour que je puisse aller à l'école. Hermione et Drago vont récupérer un chaton chacun. Bon, j'ai ce qu'il faut. On y va ?

Harry tendit le dossier à Mandos.

- Donc, bijoutier, c'est ça ? C'est tout ? se fit confirmer le jeune mafieux.

- Et des bottes de combat. Sinon, j'ai besoin de rien d'autre d'ici à part la liste que j'ai déjà donnée.

- On te réunit tout avant de tout me faire parvenir. Par contre… bottes de combat ? Rangers, c'est ça ? Des chaussures de facture militaire ?

- Oui.

Une boutique de déstockage de matos de l'armée serait peut-être une bonne idée. Là où sa mère avait acheté les siennes et se fournissait sous le manteau en armes.

- T'as une idée particulière de bijou ? demanda l'adolescent.

- Comme ça.

Et il lui montra une page où une tête de loup servant certainement de pendentif avait été dessinée sous toutes ses coutures. Harry le regarda un instant, avant de le rendre.

- Je doute qu'on en trouve un déjà fait. Faudra faire une commande. On prend les chaussures d'abord, je sais où aller, mais pour les bijoux… Y'a bien cette boutique où ma mère a réussi à obtenir ma goutte. C'est un sorcier qui s'est isolé au milieu des moldus, on est tombé sur lui un peu par hasard. Les chaussures, ce sera le plus simple. On y va comment, là est la question. Je connais l'adresse, donc, payer le taxi c'est pas un souci, mais tu en as peut-être marre d'être collé dans une voiture.

- Et ça prendrait trop de temps, s'amusa à ajouter l'elfe. Bon, Portgas, donne l'adresse et je nous y pose.

- Oui, chef. Tout de suite, chef.

Le jeune était content, Cerbin s'était rappelé de l'appeler par son nom de famille.