Bonjour à tous et à toutes. Et voici la suite des petites aventures de Nàmo avec Iorveth qui est une tête de mule, soit dit en passant. Vous l'avez vu ? Et bien, soit il trouve pire, soit il regrettera. Mais ça, c'est à vous de voir.
Vous allez rencontrer deux personnages et ce sera en fin de chapitre que je vous dirais qui ils sont.
Reviews :
- lesaccrosdelamerceri : ça peut être une option. Surtout que le bambin est de la même trempe : une tête de mule ^^. Mais la suite se verra le long du chapitre.
- lala : Alors, à qui Iorveth va tenter de le confier... Mais c'est une surprise ^^. et adopter par Roche ? hmmmm
- mariam150295 & Sahya : C'est un plaisir que ça vous plaise. Et voilà donc la suite attendue.
Alors, les mondes sont issus des ouvrages de J.K. Rowling et de Andrzej Sapkowski !
N'oubliez pas la petite Reviews et la petite case à cocher ^^
Chapitre 03 : Protect by Fox
Iorveth serrait les dents en regardant les murs de la ville de Wyzima. Et dire qu'à une époque, les murs inspiraient aux elfes des sentiments de protections. Aujourd'hui, on pouvait sentir la peur. Ce fut leur tour à la porte d'entrée. Tout le monde se faisait arrêter, inspecter. Riordain était passé juste avant, se faisant passer pour un bucheron qui avait besoin de nouvelles haches et outils.
Il serra contre lui le garçon, caché sous sa cape. Il avait changé rapidement dans les marais sa tenue avec Riordain et avait caché ses armes. Il avait néanmoins sur lui une dague au besoin. Le soldat cracha sur le côté et lui fit signe que c'était son tour.
Le regard pouvait tout dire.
- Encore un p'tain d'elfe. Tu veux quoi à Wyzima, pauvre con ?
Il garda son calme pour ne pas tuer le soldat. Il en avait tué pour moins que cela. Il répondit simplement qu'il venait rendre visite à un ami mais il sentit quelqu'un s'agiter. Le soldat redressa son arme puisque Nàmo était caché de la pluie par sa cape.
- Montre ce que tu planques, connard.
Un autre soldat le pointa alors de son arme. Iorveth blêmit, montant le bras en protection. La cape bougea et Nàmo pesta. Cela arrêta alors les soldats qui se retrouvèrent à fixer le garçon avec surprise. Iorveth sentit parfaitement que le regard était totalement tourné vers Nàmo. et ce dernier agita la main pour saluer avant de revenir contre son épaule en jouant avec les lacets de la tenue que Iorveth avait mis.
- … Passe l'elfe. Mais la prochaine fois, tu te plies aux ordres avec ton putain de moutard.
Iorveth avança mais retenu bien le visage de l'homme. Il se chargerait de lui plus tard. Riordain l'attendait derrière les murailles et ce dernier grimaçait clairement aux soldats présents. Il était clair que les humains n'appréciaient vraiment pas, dans le nord, les elfes et autres non-humains. Il n'y avait qu'à voir l'état du quartier du temple où logeait presque l'ensemble de la population non-humaine.
Iorveth demanda à l'une des putes une direction et celle-ci pointa du doigt plusieurs rues après avoir reçu un petit pécule pour son information. Les laissés pour compte étaient bien les seuls qui ne les regardaient pas comme des monstres tout de suite. Leur visage changeait néanmoins lors d'un pogrom lorsqu'ils étaient entrainés par la foule.
Ils marchèrent jusqu'à une forge. Le son du marteau résonnait dans le bâtiment ainsi que des voix qui discutaient. Iorveth soupira, avant de passer le pas de la porte avec son camarade et s'installa sur le banc en attendant que les clients partent. Le forgeron ne leur donna même pas un regard.
- … Et tu me fais pas de connerie, l'elfe. J'ai déjà assez de dégâts à payer avec le monstre qu'on ajoute en plus des frais exorbitant.
- Tu es un pingre, Faust a dit qu'il te réparait cela. Et il le fera.
Iorveth eut un sourire, fixant le forgeron qui terminait son œuvre et plongeant dans l'eau froide le morceau de métal. La réparation du coffre du nain fut alors terminée et l'elfe les nota du regard. Il leur fit juste un signe de tête avant de donner au nain l'objet réparé.
- Voilà. Et ça sera comme convenu deux cent quinze florins, matériaux compris dans le prix.
- T'es cher…
- Tu préfères avoir fait appel à un humain qui te demandera le double et qui te fera de la merde ?
Le nain grogna alors que son camarade riait à gorge ouverte à côté. Les deux partirent, laissant la forge sans client à part Iorveth et Riordain. Faust, un grand elfe au cheveux brun se retourna avec le sourire vers les deux. Une cicatrice descendait du coin de la mâchoire vers l'épaule blanchi par les années.
- Iorveth, ça fait longtemps que je ne t'ai pas vu. De même, Riordain.
- Faust, ça fait du bien de te voir.
Iorveth se redressa, attrapant alors le bras tendu. Mais le plus vieux tira le Renard contre lui pour une étreinte presque fraternelle. Après tous, c'était Faust Admir qui avait pris la charge de le protéger il y a longtemps. Faust avait aussi élevé son frère Isengrim après la mort de leur famille. Si les deux frères avaient eu encore leur mère, Iorveth avait tout perdu cette nuit-là.
Faust était plus ancien qu'eux deux, les cheveux brun sombre, le regard vif avec une lueur argenté. Il restait l'un des anciens fiers Aens Seidhes qui avait connu les années glorieuses de leur race même si il était très jeune, il s'en souvenait. Il gardait, néanmoins, de bataille, une vieille cicatrice au coin de la mâchoire, semblable à une griffure blanchie, aujourd'hui.
Faust s'arrêta net, sentant le petit paquet sous la cape de Iorveth. L'ancien, que les humains surnommaient le Faucheur, baissa les yeux vers la petite tête qui se mit à rire lorsqu'il fut découvert.
Riordain eut simplement le temps avec Iorveth de rattraper du choc, Faust. Et ce dernier regardait l'enfant, clignant beaucoup trop de fois les yeux, incapable de formuler la moindre phrase à cet instant.
- … Tu … c'est… euh…
- Iorveth. Je pense que tu as cassé Faust. C'est la première fois que je le vois sans voix.
- Je pose Nàmo et je lui explique.
Il attrapa une des caisses vide dans un coin et regarda le fond pour vérifier qu'il n'y avait pas d'objets dedans. Il posa le garçon dedans qui se dressa sur ses pieds, s'appuyant sur le bord en riant. Il revint vers l'ancien avec agacement alors que celui-ci terminait de boire un verre en secouant la tête.
- Alors… soit j'ai fait la mauvaise hypothèse, Iorveth. Soit, tu me fais découvrir que tu avais une compagne, certainement morte, puisque tu ne ramènerais pas ainsi l'enfant à ma porte, seul.
- Ce n'est pas mon fils.
- On pourrait croire le contraire, rétorqua l'ancien en donnant un nouveau coup d'œil vers le jeune elfe.
- On a retrouvé Leliana.
Faust baissa le regard, se souvenant à son tour de ce qu'il s'était passé, des années en arrière. Faust s'approcha alors de l'enfant qui mordillait le bois. Il faisait clairement ses dents. L'ancien souleva par le col puis observa le garçon. Ce dernier explosa de rire en se faisant soulever.
- Oui, on pourrait croire que c'est ton fils. Mais si tu me parles de Leliana, c'est que c'est le sien, n'est-ce pas ?
- Elle était morte lorsqu'on l'a trouvée. C'était au début de l'hiver. Nàmo souffrait de nervosité anxieuse et le fait encore en période de stress. Il a surement vu la mort de ses parents de ses yeux. Il fait pas mal de cauchemars. Et…
- Et tu l'as amené pour me le présenter ? N'est-ce pas, petit monstre ? Ne mange pas le bois de cette caisse, tu vas pas aimer le goût.
Faust se redressa un instant et ouvrit une boite dans l'étagère. Il sortit une cuillère de bois et la donna au garçon qui recommença à faire ses dents dessus. Iorveth s'assit à la table alors que Riordain dit plus directement.
- Non. Il se sent pas capable de garder en sécurité Nàmo et veut trouver un lieu et une famille qui pourrait. Même si ce n'est pour ne jamais revoir le mini renard.
- Riordain. Tu sais mon point de vue, rappela Iorveth.
- Et je le trouve idiot.
Faust demanda alors de plus amples explications que ce qu'on lui donnait. Et l'ancien resta bien surpris d'apprendre que l'unité s'était retrouvée à croiser la route d'un spectre, mais aussi, que celui-ci est protégé son fils même dans la mort.
Iorveth soupira, tenant son crâne entre ses mains, donnant les preuves que c'était bien Leliana. Le corps de la petite n'ayant pas été retrouvé, il y avait une chance qu'un humain l'ait prise. Une part de Faust fut rassurée en entendant que la femme ne portait aucune marque de sévices. Mais, l'autre part l'inquiéta et le rendit triste. Leliana avait vécu depuis tous ce temps. Elle était morte à présent et il n'y avait aucunes traces ni aucunes raisons. Aylah avait pratiqué une autopsie avant qu'ils ne mettent le corps sur le bucher pour vérifier. Et c'était de connaissance commune qu'une mort violente était la principale cause de la création de spectre.
L'ancien nota surtout que Iorveth était épuisé à chercher, inquiet, un lieu pour mettre en sécurité l'enfant. Ce dernier babilla, pointant les objets en demandant ce que c'était.
- Il pourrait simplement rester avec toi, Iorveth.
- Je ne peux pas le protéger ! Il ne peut pas vivre avec les Scoia'tael !
- Et pourquoi ?
Iorveth grogna encore et encore. Essayant vraiment de prouver qu'il n'était pas apte à protéger le garçon. Il ne pouvait lui offrir le choix de choisir ce qu'il voulait faire. La seule chose qui pouvait être fait par le garçon en restant avec le renard, c'était rejoindre les rangs. Iorveth ne prenait que des volontaires et respectait malgré tout ceux qui ne voulaient pas prendre les armes.
La nuit tomba plus rapidement qu'ils ne voulurent. Faust attisa le feu et proposa qu'ils dorment dans la maison malgré le danger que ça pouvait apporter. Et il irait interroger plusieurs de ses contacts pour trouver un lieu qui accepterait un enfant sans poser de question. Iorveth pouvait rester là avec Riordain le temps qu'il trouve. Isengrim avait raison de l'envoyer.
Néanmoins, les deux Scoia'tael se tendirent lorsque la porte s'ouvrit violemment. Nàmo releva la tête des jouets que venait de lui donner Faust. Il faut dire qu'en étant forgeron, ça occupait parfois de tailler des jouets pour les jeunes entre deux commandes.
- Adar, donne-moi ton tisonnier, je vais faire une castration au … Riordain ? Iorveth ?
Cassandra, la fille de Faust venait de rentrer, la robe légèrement tachée et l'air prête à tuer quelqu'un. Iorveth se souvint que Faust s'était fait passer pour mort pour une autre raison que de baisser la vigilance des humains sur les elfes. Il avait une fille qui avait perdu sa mère et qui avait besoin d'un père. Celle-ci, aujourd'hui, était adulte et aussi était membre des réseaux d'espions du Faucheur. Elle travaillait comme tavernière dans une des auberges du quartier du temple dont elle était la patronne. Mais, elle laissait un nain comme façade pour de bonne raison.
Riordain se dressa avec le sourire, ouvrant les bras pour embrasser l'elfe qui venait de rentrer.
- Hey ! Cassie ! Ça fait plaisir de te voir.
- Moi aussi.
Faust continua de préparer la soupe alors que Riordain enlaça la femme. Iorveth secoua la tête sur le côté, sachant que son camarade et ami éprouvait un peu plus que de l'amitié pour la fille de Faust. Mais tout le monde savait que Faust était un père Loup et qu'il pouvait tenter de castrer quiconque approchait trop près de sa fille.
Iorveth fut le suivant à enlacer ce qui pourrait être quasiment une nièce pour lui. Déjà qu'il considérait Faust et Isengrim comme ses frères, il pouvait considérer Cassandra comme une nièce.
- Ça fait plaisir de vous revoir. Ça fait combien ? Trois, quatre mois ?
- Quatre mois, quinze jours, répondit Riordain.
Faust tourna la tête en regardant étrangement Riordain à cette affirmation. Mais, le concerné rebondit avec une légère marque de sueur sur le coin du front.
- Mais c'est pas comme notre vieux Faust. Ça doit faire presque cinq ans, et six mois… j'ai arrêté de compter. Il sort plus trop de Wyzima, pas vrai ?
- Non. Le pouvoir politique de Téméria est centré ici. Mais j'ai à présents des espions qui sont placé à Nazair et au Kovir. Ainsi qu'à Nilfgaard. Mais eux, je ne vais pas leur rendre visite. Je devrais peut-être monter dans la vallée du Pontar pour voir ce que vous inventez parfois.
- Possiblement.
- Et sinon, que racontez …, commença alors Cassandra.
Elle s'arrêta net, regardant alors Nàmo qui s'était mis à babiller et apporter des jouets à Iorveth avec ces pas hasardeux. La brune s'approcha de l'enfant et se baissa devant avec de grands yeux.
- Voici Nàmo, Cassandra. C'est le neveu de Iorveth. Il a retrouvé Leliana mais … trop tard.
- Il est… adorable !
La femme elfe attrapa le garçon qui poussa un rire en se faisant soulever et embrasser par celle-ci. Cassandra faisait donc parti de ceux en qui il faisait confiance. En fait, Riordain avait hypothétisé que le garçon était un très bon juge de caractère. Jusqu'à présent, il ne s'était pas trompé une seule fois.
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Iorveth regardait la ville s'agiter. D'un côté, il pouvait comprendre les elfes qui vivaient là de ne pas prendre part au combat. Avoir un toit sur la tête, une assiette à peu près pleine qui remplit le ventre. Mais, l'autre côté, il y avait la peur continuelle des pogroms qui planait au-dessus de la tête de chacun.
Faust trouverait certainement une place dans les communautés hors des villes. Les villages reculés offraient des abris plus ou moins sûr.
- 'Veth !
Il tourna la tête, voyant le garçon apporter une peluche qu'il n'avait jamais vu. Il attrapa l'objet qui semblait clairement avoir été cousu depuis peu. C'était une peluche de renard avec des boutons de bois comme yeux.
- C'est à toi, demanda Iorveth en pointant son neveu.
- 'Veth !
Une seconde personne sortit de la maison en riant.
- Je vois qu'il a amené directement à sa personne favorite son nouveau jouet.
- Cassandra. C'est de toi ?
- Oui. Riordain est où ?
- Aller voir les marais. Vérifier plusieurs choses dans les campements présents.
- Oh ? Je vais aller l'aider. Un des camps a changé de place. Et les patrouilles se sont multipliées.
Il hocha la tête, voyant la femme partir avec sa cape et ses armes rapidement. Il revint vers Nàmo qui lançait la peluche en parlant avec dans son langage d'enfant. Il eut un maigre sourire, frottant la tête du garçon. Ce dernier devrait avoir la chance d'avoir une maison.
Et pour Cassandra, il n'y avait que Faust qui était aveugle. Iorveth savait que Riordain et Cassandra vivaient une petite histoire secrète. Faut dire que son camarade était toujours prompte à accepter de jouer les messagers lorsque ça impliquait Wyzima ou ses alentours.
Le soir même, Faust indiqua qu'il avait peut-être trouvé quelqu'un mais qu'il fallait attendre la réponse par courrier. Néanmoins, l'ancien prit à part le Renard et le mena dans les rues jusqu'à atteindre une taverne. Riordain et Cassandra étant rentré, les deux s'occuperaient de surveiller le bambin alors que le Renard et le Faucheur seraient absents. Ils s'installèrent tous les deux à une table et prirent la vodka qui avait été posé sur celle-ci.
Après un moment de silence, Faust décida de parler.
- Es-tu sûr de ton choix ? Tu sais que tu ne le retrouveras pas si je l'emmène, comme tu le souhaites.
- Oui. Je suis au courant.
Le silence continua, comblé seulement par la musique du barde. Iorveth contempla son verre, essayant néanmoins de savoir s'il faisait le bon choix.
- Si tu veux mon avis, je ne ferais pas ce que tu es en train de faire. Tu vas te faire plus de mal. Et ce sera encore plus douloureux si tu découvres un jour, par hasard, qu'il a été tué ou noyé lors d'un pogrom.
- La ferme.
- Je dis juste, Iorveth. Qu'est ce qui te fait peur réellement ?
Le Renard termina son verre et en reprit un second sans donner de réponse. Il ne savait pas lui-même ce qu'il devait dire. Pourquoi avait-il peur ? Et peur de quoi ? Peur de trouver le corps sans vie du garçon ? Possiblement. Peut-être aussi d'échouer. Le garçon était parfaitement innocent.
Mais, aucune réponse ne fut donnée.
Les jours suivants en furent que l'attente de la réponse. Iorveth, étrangement, tenta de rester à l'écart de Nàmo. Pourtant le garçon arrivait étrangement toujours à savoir où il était. Mais aussi Riordain ainsi que Faust ou Cassandra.
Iorveth avait été amusé lorsqu'il avait vu le garçon jeter les pièces qui se trouvaient sur la table après avoir vu le forgeron jeter les morceaux de métaux tordus. Ce qui faisait agacer l'ancien qui ramassa les pièces alors qu'il devait monter un verrou.
La lettre arriva la semaine suivante alors que le Renard avait pris la décision de laisser l'enfant à Faust jusqu'à ce que ce dernier trouve une famille. Et cela agaçait clairement les trois autres qui le traitaient d'idiot.
Faust défit le cachet de cire de la lettre puis la lut en silence. Il redressa son regard vers les deux Scoia'tael vivant sous son toit actuellement. Nàmo dormait dans le lit improvisé de la salle sagement, ignorant alors que la séparation allait être imminente.
- Bon… il semble qu'ils acceptent. Quelqu'un pourrait s'occuper de lui à Zavada.
- Je ne veux pas savoir qui. Tout ce que je demande, c'est qu'il soit en sécurité.
- Je le connais, il pourra..., continua Faust avant d'être à nouveau coupé.
- Bien. Riordain, on va partir. Je te laisse t'en charger, Faust ?
- Bien sûr, répondit tristement le forgeron. Mais, Iorveth, à cet âge-là, il…
- Il va m'oublier. Il est assez jeune. C'est bon.
Les sacs furent préparés rapidement et le Renard se força à ne pas regarder le lit. Ils devaient rejoindre rapidement la route afin de passer les fleuves avant la nuit avec leur monture avant de remonter les rives du Pontar jusqu'à Flotsam.
Iorveth sortit de la maison, sans un regard derrière lui. Il avait déjà pris des décisions difficiles. Il n'hésitait plus aujourd'hui et ça, depuis longtemps. Les humains avaient des raisons de le craindre et de craindre les forêts. La sortie de la ville fut plus flou qu'il n'aurait cru. Il regarda les sentiers et les routes alors qu'ils chevauchaient avec Riordain en silence. Il n'avait pas dit un mot depuis qu'ils avaient quitté Wyzima.
Les sons de sabots rythmaient les pensées du Renard qui commençait à sentir comme un poids dans son ventre. Une torsion qui l'avait pris peu après avoir quitté la ville et qu'elle avait disparue de leur vue. Mais, son esprit rationalisait. Nàmo allait enfin être en sécurité. En fait, l'elfe tentait de se convaincre de ses décisions. Un enfant n'avait pas sa place dans un commando elfe. Il serait en danger. Si le campement était attaqué, les soldats n'auraient aucune pitié. Il pouvait compter le nombre des victimes des humains lors des assauts. Il ne voulait pas arriver et trouver un corps au sol, tuer par les humains et leur haine.
Un jour, les elfes pourraient vivres dans des lieux sans avoir peur de leur voisin. C'était pour cela qu'il se battait. Après tout, quel choix avaient-ils d'autres ?
Si Nàmo, lorsqu'il serait en âge, voulait rentrer chez les Scoia'tael, il l'accueillerait à bras ouvert. Mais, là, il voulait que l'enfant ait la chance d'avoir le choix.
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Riordain regarda l'auberge qu'ils avaient réussi à trouver. Bien qu'il soit sûr que l'aubergiste ait doublé le prix car ils étaient des elfes. Si seulement il savait que l'argent qu'ils avaient venait actuellement de corps. Et possiblement, de personnes que les deux avaient croisé sur le chemin et qui les avaient attaqués pour être des elfes. Iorveth avait pu décharger une partie de sa frustration sur les pauvres idiots.
Les corps jetés dans un trou, ils avaient continué leur route jusqu'au village et prit une chambre. Bien qu'ils allaient veiller l'un après l'autre au cas où.
Iorveth regardait son potage en silence, ne mangeant pas vraiment. Ça faisait presque une journée complète qu'ils n'avaient pas entendu les petits rires ou babillages de Nàmo. Il y avait comme un manque, maintenant que le brun y pensait. Et le brun-roux n'était pas mieux voire même pire en fait. Iorveth soupira puis se tourna vers son sac pour chercher certainement la carte. Seulement, lorsqu'il enfonça la main dedans, il ressortit la petite peluche qu'avait cousue Cassandra. Nàmo avait dû la mettre dedans durant un de ses jeux.
Iorveth regarda l'objet presque hanté et mordant ses lèvres.
- Ça va, camarade ?
- Oui, coupa acidement l'elfe. Je vais bien.
Le geste presque violent enfonça dans le sac l'objet. Puis, la carte fut ressortie de la bonne poche et étalée sur leur table. Iorveth traça le chemin qui leur restait encore à parcourir.
- On va rejoindre Bondar en remontant puis suivre le Pontar.
- Pas de souci. Bon, mangeons tranquillement, il est encore avec Faust. Il sera à Zavada dans le mois ensuite.
- Je sais.
La façon dont Iorveth avait presque craché de colère fit sursauter la table voisine. Riordain indiqua au paysan que ce n'était pas vraiment leurs oignons et Iorveth attrapa la pauvre tranche de pain à moitié rassie pour la casser en morceau dans le potage.
Le barde commença à chanter, ce qui occupait quelque peu l'esprit. Iorveth tourna la tête vers et écouta distraitement la mélodie.
- … et ils ont pas laissé un seul en vie.
Les deux Scoia'tael tournèrent la tête. Plusieurs paysans parlaient de mort ? Mais, il y avait un souci. Les hommes riaient. Et lorsqu'ils riaient de mort, c'était très souvent des non-humains.
- Ouais. Je l'ai entendu ce matin. Ils sont à présent comme des fruits dans le chêne.
- Ça leur apprendra, à ces non-humains.
Iorveth se redressa, faisant tourner plusieurs personnes à son geste. Riordain siffla qu'ils n'étaient pas vraiment en position de faire quoique ce soit. Le Renard marcha avec les verres jusqu'au comptoir, mettant sur le bois plusieurs nouvelles pièces et récupéra les verres pleins ensuite. Néanmoins, il écouta plus attentivement en passant vers la table.
- J'ai un cousin qui est mort à cause de ces putains d'écureuils. Et ils prolifèrent comme des sales herbes. On devrait les tuer au berceau ou dès qu'ils sortent du ventre de leur mère.
Les mots hantaient Iorveth alors qu'il s'assit à la table. Et Riordain était aussi livide que lui en écoutant ce que disaient les hommes. Ce serait comme si eux, Scoia'tael, tuaient femme et enfants. Réellement, non, aucun d'entre eux n'avaient tué un enfant de sang-froid.
- Au moins, ça fera des non-humains en moins à Zavada.
Le verre dans la main de Iorveth termina en morceau. Le regard des gens revint vers eux mais aucun des deux Scoia'tael ne restèrent pour attendre les coups. Enfin, Riordain suivit Iorveth, ne sachant pas ce qu'il se passait dans l'esprit de son camarade à cet instant.
Pour sa part, le renard avait une image horrible qui venait de passer dans son esprit : que Nàmo soit parmi les victimes alors qu'il n'y était même pas encore allé.
Iorveth récupéra son sac, ses armes et descendit les marches pour rejoindre les écuries. Plusieurs des hommes qui discutaient virent alors les deux elfes qui étaient avant dans l'angle. Plusieurs se tendirent alors que d'autres les ignoraient. Iorveth accrocha les sangles alors que la nuit était avancée.
- Tu comptes dormir dans la forêt alors qu'on a payé une chambre ?
- Non. Je retourne à Wyzima.
Le silence fut assez pesant à cet instant. Riordain tenta de comprendre la logique dans l'esprit de son camarade avant que ses yeux s'illuminent, comprenant alors de quoi il était question.
- Tu comptes faire quoi, Ior ?
- Faust est un idiot de penser que Zavada est un lieu en sécurité. Nàmo ne sera pas en sécurité proche des humains.
- Je me demande où va mener ce fil de pensée, marmonna Riordain.
Le regard de Iorveth le fit se tendre d'inquiétude. Les yeux verts étaient presque lumineux. S'il ne savait pas le contraire, le brun aurait cru que son camarade possède de la magie prête à le réduire en morceau.
- Et donc, tu vas dire à Faust qu'il est un idiot, et ensuite Iorveth ? Arrête-toi un instant et réfléchis. Tu l'as dit toi-même, tu ne peux pas garder Nàmo. Même si l'ensemble de l'unité te dit le contraire. Et Isengrim, et Faust et … bref.
- Je ne sais pas, okay !?
La monture manqua de ruer de panique à la colère projetée. Et Iorveth continuait de galoper sur la route qu'ils avaient pris avant. Son esprit était un tumulte.
- … je ne sais pas, finit par dire le Renard. Vais-je être capable de le protéger ?
- On est là aussi. Tu seras pas seul. T'as l'unité qu'était triste de voir partir ce wedd. Tu sais, comme chacun, la rareté des naissances. Et puis, qui serait idiot pour l'attaquer si tu le protèges.
Riordain nota le regard pensif. Au moins, cette fois ci, Iorveth avait écouté. Néanmoins, une chose le marqua durant le chemin inverse. Zavada était plutôt loin du village où ils s'étaient arrêtés. Et les nouvelles avaient été amené le matin même. Donc, Faust aurait dû avoir aussi l'information avant. Et si, simplement, Faust savait ce qui se trouvait dans l'esprit de Iorveth. Après tout, il avait été un peu le grand frère du Renard. Et aussi, Isengrim aurait pu simplement demander à d'autres une place mais il l'avait envoyé à Faust.
Le brun sentit simplement que les deux frères avaient décidé de faire sortir les yeux du trou où se trouvaient ceux de Iorveth à leur façon. Si c'était le cas, c'était retord. Et Iorveth allait certainement s'en rendre compte.
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Faust regarda le bambin qui avait enfin arrêté de pleurer. Lorsque le jeune s'était réveillé, il avait très vite compris que Iorveth n'était plus là. Et il avait commencé à pleurer jusqu'à l'épuisement. Il regarda par la fenêtre un instant avant de terminer de préparer des affaires. Cassandra rentra avec les courses ainsi que du tissu pour faire des vêtements adéquate pour un petit en pleine croissance.
L'elfe regarda son père un instant, fronçant les yeux.
- Pourquoi ai-je l'impression que tu viens de faire un sale coup ?
- Non. Juste sonner les cloches à un idiot qui ne s'aperçoit même pas qu'il avait déjà pris une décision. Tu as réussi à le faire manger ?
- S'il a pleuré toute la journée d'hier et aujourd'hui, à ton avis ?
- J'ai pu lui faire boire quelque chose, pour ma part... avant qu'il ne parte à nouveau à pleurer.
Faust reprit de terminer ses commandes avant de mettre une lanterne à l'extérieur de sa boutique afin qu'une personne puisse retrouver facilement le lieu. Il avait reçu, certes, la lettre, mais les nouvelles du massacre de Zavada était arrivé juste avant par la porte des marais où il était allé chercher des matériaux.
Et il avait vu comment Iorveth s'occupait de Nàmo. Il fallait être aveugle pour ne pas voir que Iorveth s'était attaché durant l'hiver à l'enfant. Et puis, c'était le fils de Leliana. Iorveth n'aurait vraiment pas accepté la séparation. Il serait revenu sur sa décision. Mais, comme Faust avait dit, s'il le met en sécurité, même lui ne saurait pas où. Et Iorveth ne pourrait pas retrouver le garçon. Ou, peut être le retrouver mais par le plus grand des hasards.
La nuit avança alors qu'il continuait de faire fondre le métal pour une lame lorsqu'il eut l'impression que quelque chose flottait dans les petites fumées du bois. Il regarda par-dessus son épaule mais ne vit rien. Il y avait pourtant cette impression.
- Ba ? 'veth ?
Il retourna la tête, voyant Nàmo assit et cherchant à nouveau. Et lorsque l'enfant constata que la pièce était encore vide de la présence de son oncle, il commença à pleurer de nouveau. Faust soupira, laissant son travail pour revenir à l'enfant bien trop petit. Il aurait dû dire à Iorveth que certains bambins, avec trop de perte, refusaient de se nourrir ou se reposer. Et ils mouraient. Il aurait dû le dire à son petit-frère. Et que Nàmo pouvait aussi bien ne pas accepter sa nouvelle famille et se laisser mourir.
Il avait vu beaucoup d'enfants le faire à la perte de leur parents.
- Désolé, mon petit renardeau. Ton oncle est un idiot. Mais, ne t'inquiète pas, on va trouver une solu…
La porte s'ouvrit au point de sortir presque de ses gonds. Faust réagit à l'instinct, se saisissant de la lance en construction et la pointa vers la personne qui venait de passer le seuil. Il fut surpris de voir les yeux verts familier, la personne essoufflée. Et Iorveth s'écarta de la pointe de la lance pour attraper le garçon qui venait de lever les bras.
Iorveth serra dans ses bras, coinçant la tête de l'enfant contre son cou.
Riordain arriva ensuite, soufflant comme s'il avait couru depuis Rivia jusqu'à Wyzima.
- Ferme la porte en rentrant. … Iorveth, … je veux savoir ?
- Tu es un putain d'idiot fini. Zavada. Il y a un massacre à Zavada de non humains.
- Oh ? Merci de me l'apprendre. Je vais chercher un autre lieu alors.
- Non.
Faust souriait intérieurement à cet instant. Et Iorveth continua.
- Si je veux qu'il soit en vie, mieux vaut que je m'en assure moi-même.
- Et la question du danger d'être avec l'unité ?
- Il le sera beaucoup moins si je peux le surveiller.
L'ancien leva les bras vers le ciel, remerciant celui-ci, avant de demander à Cassandra qui venait de descendre de mettre quelque chose sur le feu pour les deux idiots qui avaient dû épuiser leur monture pour faire la route. Et Nàmo accepta de manger cette fois ci, serrant fermement le bout de la manche de Iorveth. Et surtout, on pouvait voir le regard déterminé du garçon à ne pas lâcher son oncle jusqu'à être sûr de ne plus être laissé en arrière.
Il faudrait, dans le futur, éviter que le garçon souffre de problème de séparation. Mais, cette fois-ci, il savait que très certainement que Iorveth n'avait pas prévu de revenir. La main de l'ancien plongea dans le sac et le bambin regarda la peluche qui lui était présenté. Il l'attrapa, s'enfonçant ensuite contre son oncle.
- … Faust ?
- Humm ?
- Je te tue plus tard. Et Isengrim ensuite.
- Si tu veux. Mais, fais-le lorsque tu auras appris à ne pas être un idiot. D'accord ? Dans le cas contraire, tu es obligé de nous supporter.
Un sourire marqua le coin des lèvres de Iorveth qui donna juste un mouvement de tête. Faust le lui rendit, terminant de boire et commenter qu'il allait enfin pouvoir faire ce qu'il voulait depuis le jour de leur départ : Dormir.
Alors, petite présentation qui est tiré du Lore de Witcher.
Isengrim Faoiltiarna a un frère. Je vous présente donc Faust Admir Faoiltiarna, alias, le Faucheur. Assez ancien pour avoir vue plusieurs dynasties humaines se succéder. IL est membre des Scoia'tael et aussi dirigeant d'un vaste réseau d'informateurs pour les elfes. Petite anecdote amusante, il a connu depuis leur enfance, plusieurs célèbres membres des elfes. Donc, il a aussi des informations "croustillantes" sur eux.
Cassandra Faoiltiarna est la fille unique de Faust Admir. Elle est membre de son réseau d'informations.
