Bonsoir la Compagnie ! Je vous ai manqué ?

Alors, voici votre suite d'histoires pleines de rebondissements et d'aventures.

Reviews :

- lesaccrosdelamerceri : Merci ^^. Et voici une suite qui va être amusant.

- lala : Les pauvres Elfes, et surtout Isengrim, subissant la crise d'adolescence de Vernon Roche. ^^ Ça pourrait être pire. Et pour les sorceleurs, tomber nez à nez avec un spectre, ça va être marrant. Je dois dire que j'hésite à faire un HS pour la crise d'adolescence de notre demi-elfe.

Alors, les mondes sont issus des ouvrages de J.K. Rowling et de Andrzej Sapkowski !

N'oubliez pas la petite Reviews et la petite case à cocher ^^


Chapitre 07 : les anciens portails et traitres

Plusieurs années s'étaient écoulées depuis que Iorveth avait amené Nàmo à Kaer Serren. Et Nàmo s'était retrouvé à connaitre de plus en plus les secrets des sorceleurs. Il commençait même une certaine maitrise de sa magie lorsqu'il avait découvert pouvoir se déplacer par la pensée. Il restait encore un élève mais les membres de l'école le considéraient comme l'un des leurs.

Surtout qu'il avait, pour tester sa magie de déplacement, récupérer un œuf de Griffon. Iorveth manqua de mourir de rire lorsque, cet automne-là, le maitre sorceleur avait demandé à parler de son inquiétude que Nàmo adopte des monstres. Certes, ce n'était pas vraiment de la faute de Nàmo pour le coup. Comment pouvait-il savoir que des plus âgés avaient voulu faire une blague et Nàmo s'était retrouvé à boire de l'alcool alors qu'il faisait vraiment trop chaud ? Et, qu'aller savoir pourquoi ou le fil de discussion, il était allé au nid d'un griffon, prendre un œuf et revenir pour l'offrir aux anciens en disant que ce serait un bon animal de compagnie.

Iorveth avait quand même un Arachas comme animal de compagnie.

Mais, il s'était retrouvé aussi avec corbeau dans ses affaires. Il avait dû trouver dans son déplacement, sans queue ni tête, le poussin tombé du nid et à présent, l'oiseau logeait soit sur sa tête, son épaule ou dans sa capuche. Quant au bébé griffon qui avait éclot, Coën avait proposé simplement, avec d'autres, de voir si on pouvait dresser le monstre. Et pour le moment, il n'y avait eu aucun accident. À part le cri de colère d'un des anciens lorsque Plume, le nom du griffon, se retrouva à être emmené dans une des bibliothèques par des jeunes amusés de voir se déplacer la créature après un reflet de lumière créé avec un miroir.

Nàmo avait passé ses années à apprendre. Quatre ans déjà qu'il était en apprentissage. Et déjà, on lui avait autorisé à voir le contenu de la bibliothèque de Kaer Serren. Mais, il fut plus intéressé par les livres sur les plantes qu'autre chose, ou encore les créatures et les maladies. La magie curative était quelque chose qu'il pratiquait bien que la magie défensive et offensive étaient devenus obligatoire selon les maitres de l'école. On ne laisse pas une personne sans défense. Et Nàmo avait plus de magie que beaucoup de mage de Ban Ard. Et comme promit, aucun ne savait son existence ni sa présence dans l'école à l'extérieur de celle-ci.

Mais, quelque chose s'était passé. C'était la première fois que l'elfe passait l'hiver à Kaer Serren. Et il avait été hanté par les cris. Les cris de souffrances des enfants passés par la cérémonie des herbes. Les hurlements et les buchers hantaient son esprit.

C'était pourquoi, actuellement, il était dans une des tours avec Plumes qui avait la taille d'un gros chien adulte ainsi que son corbeau dénommé Hugin. Il regardait les vagues en silence. Il savait que plusieurs des anciens l'avaient appelé mais il n'y était pas aller. Il avait compté les morts, il y en avait trop. La mort n'était pourtant pas étrangère en étant un elfe.

La haine, les pogroms, les morts, la faim. Iorveth avait dit que c'était leur vie et qu'il se battait pour que les elfes puissent avoir un lieu qu'ils appelleraient maison. Bien qu'il considérait que son oncle était un idiot puisqu'il ne s'apercevait pas des regards de Toruviel dans sa direction. Tout le monde le voyait et Iorveth était d'un aveugle sans limite. Et si on parlait de l'elfe avec un intérêt, il devenait presque plus grognon que Yaevinn dans ses bons jours.

- Te voilà, poussin !

Il manqua de tomber et Plume poussa un grognement d'outrage d'avoir perdu la main qui lui grattait le dessous du menton. Le griffon grogna, poussant de sa tête l'elfe avec enthousiasme pour que celui-ci reprenne ce qu'il faisait.

Nàmo tourna la tête vers la personne qui terminait de se hisser dans les poutres. Coën et deux autres sorceleurs s'installèrent à côté de lui.

- Ça va, Nàmo ? Tu n'as pas l'air dans ton assiette.

- Un mot "herbes".

Les trois grimacèrent, comprenant alors pourquoi il s'était réfugié dans les poutres de la tour de la bibliothèque. Le lieu où personne n'allait actuellement. Et il était sûr que c'était parce que le griffon était avec lui qu'il avait été repéré.

- Comment vous avez su que j'étais là ?

- On a …, commença l'un des sorceleurs.

- Arrête ta merde. On a eu quelqu'un qui a soufflé où tu étais. Et je trouve toujours aussi bizarre que l'on est entendu tous les trois la voix d'une femme.

Nàmo mordit ses lèvres. Sa mère flotta doucement avec un sourire désolé avant de redisparaitre derrière les trois sorceleurs qui ignoraient qu'un spectre venait de leur parler.

- Keldar te cherche. Et les autres aussi, Nàmo.

- Désolé, Vincent. Mais j'ai vraiment pas envie de descendre. J'entends encore les cris... je vois encore les visages morts. Je voulais pas voir cela. Et le mage qui l'a fait a dit que c'était normal. Ça ne l'est pas !

Les trois sorceleurs eurent malgré les souvenirs de leurs propres expériences, un timide sourire. Nàmo semblait souffrir autant qu'eux de ce qu'il s'était passé.

- C'est ce qui te rends humain.

- … reprends ta phrase et répète-la plusieurs fois en me regardant, commenta, agacé, Nàmo. Et je te rappelle que j'ai onze et toi, dix-huit voir même vingt. Je dois quand même pas prendre le rôle d'adultes avec vous ?

- Rectification, j'ai l'air d'en avoir dix-huit, je dois avoir le double, commenta Coën.

- Et ça doit me rassurer en quoi sur l'argument que j'ai donné ? Rappelle, j'en ai onze !

Les trois sorceleurs se mirent à rire avec l'elfe après un long moment de silence. Jusqu'à ce que Plume attrape la botte de l'un et la tire pour jouer. Le sorceleur termina sur le cul, au sol, avec la masse de poil et plume à moitié sur lui, tentant de jouer. Avec des griffes qui commençaient à pousser, ça devenait dangereux. Plusieurs avaient proposé de mettre un charme pour qu'il n'attaque jamais des humains.

Le petit groupe descendit vers la salle principale alors que la tempête faisait rage dehors. Nàmo serra contre lui sa capuche, voyant alors le peu de survivants présents. Quatre sur dix survivaient. Là, il savait que seulement trois sur dix qui avaient survécu.

Keldar vit parfaitement son regard en se mettant devant lui. L'ancien soupira, frottant alors sa tête.

- Nàmo, ne te sens pas responsable…

- Pourquoi utiliser quelque chose qui est cassé alors ?

L'un des mages présents grogna en l'entendant. Il se dressa, approchant alors que l'un des autres sorceleurs pas encore assis s'approcha avec Keldar, comme pour mettre en sécurité l'elfe au besoin.

- Ceci a parfaitement fonctionné pendant des années. Apprends et tais-toi.

- ~Pour l'instant~.

Nàmo ne perdit pas une minute après avoir siffler cela en langue ancienne de s'assoir à l'une des tables. Il regardait son repas mais était incapable de manger. Rien que la vue lui rappelait les visages vitreux des enfants qui étaient passés par la cérémonie ou encore l'odeur de la bile, du sang ou de l'urine. Il poussa son bol, jouant nerveusement avec le pain.

Et son esprit était envahi par la recette qu'il avait vu en partie. Les plantes et les ingrédients qui avaient été utilisés pour créer des sorceleurs. Les trois jours de tortures et la semaine qui suivit avec plus de mort à chaque fois. Surtout que maintenant, chaque jeune sorceleur souffrait de leur sens surdéveloppé à présent.

Les mages partirent par la suite, laissant très peu de personne dans la pièce. Nàmo ne préférait pas aller avec eux.

Il sortit son carnet de note et commença à écrire tous ce qui lui passait par la tête. Mais surtout, qui n'avait rien en rapport avec la cérémonie. Il se concentra alors à dessiner. À force, il avait appris à dessiner pour reproduire les plantes et les reconnaitre ainsi que les diagrammes des dissections des monstres.

Mais là, il préféra faire un portrait. Il commença par le visage et très vite, l'idée lui vint de prendre en esquisse sa mère. Dix ans à présent qu'elle avait donné sa vie pour lui. Elle avait donné juste que son père les avait défendus mais était mort. Et que l'homme responsable ne pourrait jamais les atteindre aujourd'hui.

- Hey... c'est la dame. Je vous avais dit que je l'avais déjà vu avant !

Nàmo sursauta, trouvant alors un des nouveaux sorceleurs juste à côté de lui, regardant son dessin. Il regarda celui-ci puis revint vers le plus jeune.

- C'est la première fois que je la dessine...

- Mais je l'ai vu. Elle était là... pendant …

Les lèvres furent mâchonnées aux souvenirs. Nàmo regarda le dessin à nouveau et termina alors les traits, plutôt satisfait de la ressemblance avec sa mère et le tourna vers les deux trois survivants de cette année. Cinq sur une quinzaine d'enfants. Les maitres sorceleurs avaient été en colère. Mais aucun n'avait accusé Nàmo qui était resté accroché à Keldar le temps de sa présence dans la salle des herbes.

Chacun hocha la tête. Ils reconnaissaient tous Leliana.

Un des anciens de la table d'à côté se dressa pour voir avant de jurer. Ce qui était étrange puisque Nàmo et les autres étaient sûrs de n'avoir jamais entendu aucun des adultes ou plus ancien jurer. Ça fit assez tourner les têtes pour que d'autres viennent voir.

- Nàmo... tu sais qui est cette elfe ? Enfin, cette femme, finit par demander l'un des sorceleurs.

- Euh … Oui ? C'est ma Ima. Ma mère.

- Tu … tu es sûr ?

Il cligna des yeux longuement en hochant la tête. Quel était le souci ?

- C'est quoi le problème ?

- Eh bien, Nàmo. Je jure avoir vu cette femme dans... l'infirmerie lorsque je suis rentré avec ma blessure.

Il était vrai que le sorceleur avait été gravement blessé et avait été ramené au bord du trépas par plusieurs autres qui l'avaient trouvé à temps. Ce qui était rare pour les sorceleurs. Néanmoins, il avait été ramené et soigné dans Kaer Serren. Une mauvaise rencontre non préparée avec un foenard et sa compagne. La chance qu'il s'en soit sorti néanmoins.

- Nous, on l'a vu durant la cérémonie. … elle murmurait que ça allait. Qu'elle était là.

- C'était rassurant.

- Vous avez vu... ma ima... ?

Plusieurs se sentirent étrangement désolé mais l'odeur que dégageait Nàmo était plutôt un mélange entre la surprise et l'amusement. Plusieurs des sorceleurs crurent que l'elfe ne les croyait pas jusqu'à ce qu'il se tourne sur un côté, fixant le vide.

- Ima... je pense que p'pa Iorveth va pas être content si tu as une prime sur la tête par les sorceleurs.

- Navré Nàmo... J'ai senti qu'ils avaient besoin d'une présence rassurante. Et tu grandis si vite que bientôt, tu n'auras plus besoin que je te borde le soir.

- … La honte. Ma mère me colle la honte.

Nàmo tenait son visage avant d'entendre le son caractéristique de plusieurs épées qui sortirent des fourreaux. Néanmoins, un des sorceleurs anciens rappela à l'ordre alors que le fantôme flottant doucement sur le bord de la table, leur souriant doucement et calmement. Il faut dire qu'elle n'avait rien des créatures dans le bestiaire. Enfin, pour l'instant. Car, lorsqu'elle était en colère, c'était autre chose.

- Vous êtes là depuis le début, n'est-ce pas ?

- Oui. Enchantée, maitre sorceleur.

- Nàmo... tu étais au courant ?

- Comme oncle Iorveth et les autres. On sait tous qu'elle est là. Et à part menacer mon cousin à la savonnette pour son vocabulaire, elle n'a fait de mal à personne.

- Tu as un objet lui appartenant ?

- Ce n'est pas un spectre, dit alors Keldar en s'approchant.

Ce dernier fit le tour du spectre, conservant une certaine distance avant de dire qu'il revenait. On le vit disparaitre plusieurs heures. Il revint avec un très vieil ouvrage qui devait être aussi vieux que Iorveth voir même que le grand père de Iorveth si celui-ci était en vie.

- Voilà. Notre amie, ici présente, est un spectre si rare que l'on peut en compter seulement deux sur toute notre histoire.

- … Maman, tonton avait raison en disant que tu es rare, une vrai perle.

- Ton oncle-père est simplement un charmeur aveugle... fais moi penser à te faire préparer une potion pour une maladie pour lui. Son état m'inquiète de plus en plus. Et il l'a transmise à Toruviel avec cela.

- … d'accord ?

Plusieurs sorceleurs se mirent à sourire, comprenant le sous-entendu qui passa un peu trop haut pour Nàmo, pour l'instant. Keldar secoua la tête, retournant alors le carnet d'un sorceleur qui avait parlé d'un fantôme particulier et non hostile. Ce dernier était un gardien.

- Voilà d'où vienne les histoires des anges gardiens, mon garçon. Et ta Ima en est clairement une. Un ancien spectre qui a trouvé le repos sans qu'on ne la force à celui-ci. Qui a accompli son but de protéger et seulement de protéger. Tu as bien dit que tes parents sont morts en te protégeant ? L'acte d'assassinats a causé la douleur, mais la volonté a créé le gardien.

- Donc... Est-ce un spectre que l'on doit tuer ? Je n'ai pas très envie de... marmonna l'un des garçons.

- Ce serait inutile. Et vraiment l'idée la plus stupide que j'ai entendu après avoir voulu donner un bain à Plume.

Le griffon en question poussa un grognement et disparut après avoir entendu le mot interdit. On entendit seulement le grognement dans les poutres de la salle et si on levait la tête, on pouvait simplement apercevoir la boule de poile imposante recroqueviller dans les ombres pour ne pas être vu.

Celui qui avait voulu le faire grimaça, tenant une cicatrice qu'il n'avait pas eu sur le terrain alors que Coën se moquait gentiment de son camarade.

Néanmoins, le fantôme semblait inquiet. Elle s'avança vers Nàmo, comme le vérifiant un instant, puis, cherchant autours.

- Il y a un problème ?

- … Je … Je sens que oui. Ne laissez pas Nàmo seul. C'est bientôt cette nuit. La nuit de la Samhain. Quelqu'un le cherche. Je dois prévenir Iorveth... vous le garderez ? Mon frère arrive bientôt.

Les sorceleurs se tendirent légèrement avant que la femme disparue à nouveau sans laisser de trace. Même les colliers s'arrêtèrent de vibrer. Mais, la tempête fit presque sursauter l'ensemble. Hugin, dans la capuche de Nàmo, poussa un croassement violement et sauta sur la tête de son maitre, cherchant le danger en montant les ailes comme pour paraitre plus gros.

- Bon, Cerbin et son poussin vont au lit. On verra demain pour doubler ton entrainement aux lames avec les autres. Et je veux que tu sois capable de me réciter au moins un chapitre du liber Tenebararum verbatim.

.


.

Nàmo se réveilla, essayant de calmer son esprit. Il se redressa dans le lit et tenta de marcher un peu, ne serait-ce que pour calmer le cauchemar qu'il venait d'avoir. Il entendait un cri et un rire. Puis, il voyait une lueur verte qui le frappait. Et le rêve revenait à chaque fois qu'il fermait les yeux. Il regarda l'extérieur. La pluie battait contre les murs et le tonnerre enrageait la mer. Il mit sa tenue rapidement et prit les bottes au pied du lit ainsi que l'arc que lui avait offert Iorveth en attendant qu'il s'en construise un. Il prit une plume et le parchemin et regarda le bout du cierge. D'un mouvement de doigt, le feu prit sur la mèche, l'éclairant un peu. Il commença à écrire son rêve. Le détaillant au plus.

Peut-être que son oncle savait de quoi il était question. Il aurait dû donner à sa mère un message à transmettre en plus car ce n'était pas la première fois qu'il faisait ce rêve, en ce moment. Celui-ci devenait même de plus en plus régulier. Comme si c'était pour le prévenir de quelque chose. Et quelqu'un parlait mais il n'arrivait pas du tout à saisir la phrase qui lui était dit.

- Nàmo ? Qu'est-ce que tu fais réveiller ?

- Coën ? Rien. … juste la routine habituelle.

Coën prit alors le temps de regarder derrière lui puis, dans le placard à coté, avant de revenir à lui en prenant une pose faussement inquiète.

- Pas d'armes caché dans les manches ou les bottes ? De sang sur le sol d'une victime quelconque ? Pas de créatures étranges ? Tu n'as pas crapahuté dans la montagne avec l'un d'entre nous... ? Alors, ta routine...

- Je t'emmerde ! Putain de bordel. J'arrive pas à dormir, voilà ! Content ?

- Très, poussin. Aller, viens. L'orage me dérange aussi. Je pensais m'entrainer au tir dans la salle du bas.

Nàmo pesa le pour et le contre avant d'hocher la tête et suivre. Son oncle devait venir le lendemain techniquement. Mais la sensation restait la même. Et sa mère avait dit qu'elle allait le voir même si Iorveth devait arriver. Et peut-être pas seul en fait. Dans sa dernière lettre, il avait dit amené plusieurs des unités.

Une partie de lui espérait revoir Vernon bien que celui-ci est fait un coup à ses parents qui avaient failli causer un sacré problème. Faut dire que s'engager dans les forces armées de Téméria et se retrouver dans l'entourage du Roi alors que l'on est un fils de Scoia'tael et que l'on est un espion, il y a de quoi avoir des cheveux blancs.

Coën et lui s'entrainèrent durant une partie de la nuit, ne sortant rejoindre les autres qu'au petit matin. Le cauchemar restait à l'arrière de son esprit.

L'elfe monta sur les remparts, scrutant l'horizon dans l'espoir de voir des navires accoster. Il serra les dents, espérant qu'aucun n'ait fait naufrage avec la tempête de la nuit. On l'appela pour les expériences sur les mutations et les notations des recherches suites aux autopsies. Il blêmit en entendant cela. Néanmoins, en arrivant dans l'une des salles de travail, le vieux Mage Laufey lui indiqua juste de s'installer au bureau et lire le livre sur les éléments pendant qu'il travaillait. L'ancien avait un œil souvent triste en regardant les jeunes passer devant lui mais ne disait jamais un mot plus haut que les autres. Dans tous les mages présents dans Kaer Serren, ça devait être le seul qu'il appréciait réellement et avec qui il travaillait le plus sans que l'un des sorceleurs soit présent. Laufey était d'accord avec lui sur les mutations qui faisaient trop de morts. Mais, il refusait aussi de faire des expériences sur des jeunes, comme Nàmo, pour arranger. L'ancien était celui qui s'occupait réellement de lui sur les mages présents à Kaer Serren. Les seuls accepté accessoirement par les sorceleurs qui voulaient rester séparer des lieux comme Ban Ard.

Il relut le livre, trouvant alors des notes étranges autours de certains cercles des éléments, des variantes des sorts en fait. Il regarda ces derniers attentivement lorsqu'une corne résonna. Un navire approchait de l'école. Il sauta de sa chaise, manquant de faire tomber l'ensemble des livres et ingrédients présents s'il n'avait pas lancé les ombres, tels des mains, rattraper l'ensemble.

- Tu vas être en retard mon garçon. Et ne te trompe pas dans ton saut.

- Promis. Et si je me rate…

- Tu réciteras un chapitre du liber Tenebararum verbatim, ricana alors le mage.

Nàmo se concentra alors, disparaissant de la pièce et apparaissant à l'entrée gardé de la mer. Il trépigna, faisant sourire plusieurs des mutants présents alors qu'une amarre fut jetée depuis le pont pour arrimer le navire contre le port. Nàmo regarda parmi les victuailles qui descendaient, les personnes. Néanmoins, il ne vit aucun visage familier et baissa les épaules. Peut-être qu'ils n'avaient pas pu venir ?

Un des sorceleurs nota la déception du jeune elfe mais aperçut alors une ombre terminant de se glisser depuis la chaine du navire, silencieusement et sinueusement. Nàmo tourna des talons, voyant alors que la dernière personne fut descendue mais aucun de sa famille n'était là. Il mâchonnait ses lèvres. Après la cérémonie des herbes qu'il venait d'assister, il aurait aimé, pour son anniversaire, avoir la possibilité de voir son oncle ou une autre personne.

Une paire de bras attrapèrent à cet instant le jeune apprenti qui plia les doigts par réflexe, montant un bouclier. Le rire de la personne le fit s'arrêter dans le second sort. Il tourna les yeux, voyant quatre personnes présentes dont une qui semblait passablement énervée et ligoté.

- Iorveth ? Toruviel ? Vernon ? Faust ?

- Nàmo, sourit Iorveth qui était celui qui l'avait attrapé. Surpris de nous voir, avoue-le ?

- J'ai cru que vous n'étiez pas là…

Le jeune de onze ans s'enfonça dans l'embrassade de son oncle avec plaisir avant de saluer les autres elfes. C'était exceptionnel qu'il soit quand même resté. Il regarda néanmoins Vernon dans son uniforme bleu témérien caché sous la cape avec un œil critique sur le coup.

- Tu me donnes presque envie de partir en courant.

- Me tente pas, demi-portion de renardeau.

- Tu mords toujours autant, loup mal léché ?

Toruviel mit les mains entre les deux, soupirant.

- Suffis vous deux. Vous n'allez pas commencer. On sait que vous vous manquiez mutuellement. Sinon, Vernon, tu aurais refusé plus vindicativement de ne pas venir.

- Bordel. Pas moyen d'avoir la conscience tranquille avec toi.

L'ancien ouvrit les bras, grognant et Nàmo ricana, attrapant ce qui pourrait être un peu un grand-frère qui t'apprend tout ce qu'il ne faut pas dire. Le poing frotta le haut de son crâne, le faisant rire avec plaisir. Coën arriva avec ses camarades.

- Voilà qu'il a l'air mieux, notre cerbin. Venez, le vieux Laufey vous ouvrira un Portail après-demain, je vous mène à vos chambres.

- Merci pour l'invitation.

- Il n'y a pas de quoi, répondit Keldar. Nàmo est un membre de notre école. Et vous êtes sa famille.

Vernon termina néanmoins de cacher sous une capuche et la cape la fin de son uniforme. Nàmo était tenté de lui mettre sur le visage de la peinture s'il voulait encore plus planquer qu'il était un membre de l'armée témérienne. Mais, comme disait les sorceleurs, ils étaient neutres et se fichaient de leur appartenance tant qu'ils respectaient cette neutralité. Et jusqu'à présent, la seule demande qui avait été posé par les elfes fut une fois pour un monstre qui sévissait dans les forêts et qu'ils ne pouvaient pas poser comme cela dans une ville une annonce sans se faire poursuivre par les fourches.

Le spectre de l'elfe apparut derrière, faisant signe à Nàmo de la suivre un instant après que le petit groupe avait été installé dans des chambres, dans une des ailes de la forteresse. Nàmo nota toutefois que Toruviel et Iorveth se retrouvaient dans les chambres face à face. Et son oncle avait proposé à celle-ci de l'accompagner pour discuter. Vernon arriva à coté de lui, croisant les bras avec un air désespéré.

- Ils le font exprès, pas vrai ? Ou ce sont deux putains d'idiots aveugles désespérant.

- Je suis d'accord. Ima a un remède pour un truc donc je n'ai pas compris pour Iorveth et Toruviel.

- Putain... si elle a la solution. Elle peut avoir mon aide. Et les vatt'ghern ? Comment ils ont pris pour ta mère ?

Nàmo rougit légèrement avant d'avouer que les sorceleurs n'étaient au courant que depuis quelque jours. Vernon hurla de rire pour le coup, comme si c'était la meilleure blague. Pour sa part, il expliqua qu'il était dans le service proche du roi, actuellement. Aller savoir comment, il avait réussi à lui sauver la vie. En fait, ça avait été un pur réflexe. Il avait vu quelqu'un approcher avec une lame d'une personne et avant lâcher le couteau dans sa manche avec une précision létale. L'assassin était mort après avoir juste crier "mort à Foltest". Depuis, le fils de Isengrim, espion de son état, se retrouvait avec toutes les informations dérangeantes de la Téméria entre les mains.

Les deux rejoignirent un laboratoire alors que Leliana donna une préparation précise à faire de tête. Nàmo demanda, pendant qu'il préparait la potion, ce que Vernon avait fait pour que personne ne pose de question sur son absence. Le concerné pointa simplement que son travail était de trouver des traitres. Donc, parfois, il s'absentait. Le voyage en navire avait duré deux semaines et Faust avait déjà de quoi l'aider pour son excuse d'enquête secrète. Ce qui faisait qu'il allait profiter de voir la famille avec le portail pour revenir en Téméria.

Nàmo hocha la tête en terminant alors la potion qui venait de virer à une couleur transparante. Les deux jeunes furent inquiets en entendant caqueter un fantôme qui partit avec un flacon de la potion. Vernon pencha la tête au dessus du chaudron et renifla. Pas d'odeur, pas de couleur réellement.

- Elle t'a donné le nom de la potion ?

Nàmo se pencha sur la feuille ou la potion avant été marquée. Il nota que la recette n'avait pas de titre jusqu'à ce qu'il regarde tout en bas. Il soupira.

- … Veritaserum. Oh... Je crois que c'est une potion de vérité. Ou qui fait dire la vérité.

- On peut tester ?

Nàmo glissa son doigt dans la potion et passa le liquide sur ses lèvres. Ça faisait plusieurs années qu'il pratiquait l'art des potions ainsi que de la préparation de mutagène avec les mages. Entre beaucoup d'autres choses. Bien que l'une de ses capacités était dans les Runes et enchantement.

Lorsque la potion agit, il ne put s'empêcher de dire la vérité et répondre aux questions que lui posait le plus ancien. Ce dernier était même très amusé bien que Nàmo luttait clairement contre les effets. Cinq minutes passèrent et les effets avaient disparu. Mais, Nàmo nota parfaitement que Vernon avait pris un flacon et glisser dans ses affaires. Il fit de même et plaça le reste dans une bouteille et marqua alors dessus de quoi il s'agissait. Il discuterait avec d'autres pour son utilisation.

Par la suite, Nàmo fit visiter quelques lieux de Kaer Serren mais expliqua qu'il ne pouvait tout montrer pour de très bonne raison. Ce qui termina par une invitation par certains sorceleurs qui allaient chasser le repas du soir.

En rentrant, les plus anciens partageaient un verre. Toruviel et Iorveth étaient avec Faust à une table ainsi que Keldar et deux autres anciens. Ces derniers racontaient les petites mésaventures de la saison chaude dont le fameux Bain de Plume qui termina avec une dizaine de personnes à l'infirmerie.

Iorveth se tourna vers eux lorsqu'ils passèrent les portes.

- À peine arrivé, déjà en train de rendre l'ensemble de la communauté elfique chauve.

- Mais oui, Ewyrth... je devrais courser un peu plus les écureuils pour leur faire travailler leur endurance.

Iorveth regarda sombrement Vernon qui donnait un sourire. Nàmo prit la place en face de Toruviel avec le sourire alors qu'elle lui avait frotté la tête affectueusement. Il souhaitait vraiment son père ouvre les yeux au regard que Toruviel lui donnait. Certes, Iorveth était son oncle. Mais, c'était devenu plus un père pour lui avec le temps. Alors, il l'appelait adar dans son dos et ewyrth en face. Tout le monde le savait, à part le concerné.

C'est là que Nàmo vit les deux verres sur la table. L'étrange sensation que produisait sa mère était juste à coté de sa tête. Il vit les deux gouttes tomber dans chaque verre avant que le flacon ne disparaisse. Un des sorceleurs prit son verre et appela à un toast pour un retour en vie à ceux présents et un moment de silence pour ceux tomber sur la voie. Comme beaucoup, chacun prit son verre et le leva. Nàmo essaya tant bien que mal de ne pas regarder celui de Iorveth et ce qu'il considérait comme sa tante. Coën, à côté de lui, nota sa tension.

- Un souci, poussin.

- Un très mauvais sentiment.

Et il avait raison. Les deux elfes posèrent leur verre après avoir bu quelque gorgés puis, leur regard devint vide. Plusieurs des sorceleurs tournèrent la tête, sentant le changement dans le rythme cardiaque. Avant que quiconque ne puisse paniquer, une voix résonna doucement à coté des deux.

- Toruviel... Iorveth, qu'est-ce que vous ressentez l'un pour l'autre ?

Nàmo mit la tête entre ses mains de désespoirs. Sa mère avait osé faire un coup pareil ? Bien qu'il sût qu'elle était la sœur du Renard du Nord. On pouvait s'attendre d'elle les petits coups retors dans ce genre.

Ce fut Toruviel qui commença alors.

- Iorveth depuis que j'ai croisé sa route, il a bouleversé mon existence. Ses simples sourires, regards ou encore lorsqu'il venait simplement me parler. J'ai l'impression que mon cœur est sur le point d'exploser de joie. Je pourrais passer des heures à marcher à coté de lui. Les gens disent qu'il est un monstre. C'est faux. Il est une personne incroyable. Il est bon, avenant, protecteur. Je suis heureuse d'être proche et qu'il me fasse confiance même s'il ne me voit pas. Je ne suis qu'une simple elfe et il est commandant d'une unité. Je ne suis pas impressionnante, mais, j'ai l'impression de valoir en étant à ses cotés lorsqu'il me laisse parler. Il m'écoute.

Elle continua plusieurs minutes sous le regard surpris de certaines des personnes de la table. Nàmo nota le bords des oreilles de son oncle rougir.

Puis, on regarda Iorveth qui ouvrit alors la bouche pour répondre à son tour la question, forcé par la potion.

- Toruviel est quelqu'un de doux, patient. Elle est d'une grande beauté. Et forte aussi, ne laissant personne s'opposer à elle en combat. La prendre pour une simple elfe jolie à regarder, c'est que l'on n'a pas vu l'ensemble de sa beauté. C'est comme la lune que l'on admire dans le ciel étoiler sans jamais pouvoir l'atteindre. J'aime son sourire et l'entendre jouer de la musique. Je pourrais lui faire confiance et lui confier de garder mon dos. Les autres ne la voient pas. Je sens mon cœur se tordre lorsque je la vois rire avec d'autres. Je reste juste un fou qui ne pourra jamais l'approcher, de peur de bruler ses ailes.

Nàmo siffla sur le côté alors que la potion terminait de perdre son effet. Les deux elfes en question se fixèrent longuement, chacun atteignant une couleur carmin.

Vernon plissa les lèvres alors que son oncle Faust tentait politiquement de ne pas se mettre à rire. Il gardait un visage de marbre. Un des sorceleurs présent coupa le silence pesant en applaudissant.

- C'est une très belle déclaration d'amour. Même si je sens que vous n'alliez jamais la faire. Les chambres sont à l'étage.

Iorveth lança sa dague et Toruviel l'argenterie présente à portée de sa main. Le sorceleur glapit en évitant les deux, manquant de tomber. Nàmo siffla presque en serrant ses dents à côté des deux. Et surtout, garda bien de faire le moindre commentaire sur la couleur carmin des deux. Faust attrapa la petite sacoche de tabac accroché à sa hanche et bourra la pipe avant de monter son attention sur les deux.

- Besoin d'un moment pour digérer les dernières minutes ? Je conseillerais néanmoins une discussion sans un public.

Iorveth donna un tel regard sombre que Vernon était même tenté de s'écarter précipitamment. Toutefois, les deux se dressèrent et dans une discussion silencieuse, ils sortirent. Keldar se pencha vers Nàmo, le regardant avec une certaine désapprobation.

- Est-ce toi qui… ?

- Non ! Je jure, ce n'est pas moi. Tout ce que l'on peut me reprocher, c'est que ma mère m'a demandé une potion que j'ai fait. Je savais pas ce qu'elle allait en faire, je jure. Et Vernon est témoin.

- Yup… en revanche, c'est si on pose une question que les personnes répondent… ça pourrait être intéressant parfois.

- J'avoue, commenta Faust. Je me demandais encore comment nous allions faire avec Isengrim. Mais, je vois que le coté sournois est plutôt l'apanage des enfants de Thalion.

Le repas continua mais on ne vit pas de l'après-midi Iorveth et Toruviel. Ce que l'on savait, c'était qu'ils avaient été vu proche de la plage à un moment, à marcher au pied de la mer.

Ils ne revinrent qu'en fin de journée, pour le diner. Nàmo avait préparé l'ensemble de ses affaires entre temps et discuter avec Vernon de ce qu'il se passait en Téméria actuellement ainsi que dans les autres pays autours.

Seulement, Nàmo sentit une torsion autour de lui. Il grimaça, ayant l'impression qu'on le tirait quelque part.

Il avança mais plusieurs sorceleurs commencèrent à sentir la douleur que le jeune elfe ressentait. Coën fut le plus proche, posant la main sur son épaule. Nàmo cligna des yeux, regardant le plus âgé alors qu'il avait récupéré son sac. Le jeune elfe se sentait comme être sorti de son corps, flottant dans un miasme opaque et pourtant invisible.

- Ça va Nàmo ?

- Je sais pas et …

- ATTENTION !

Les deux ne virent que la lueur aveuglante au reflets verts les englober alors que Vernon venait de les prévenir. Nàmo vit juste avant de tomber dans le Portail son oncle, quasi-père, tenter de l'attraper avec les sorceleurs. Hugin croassa, se précipitant vers eux alors que le sol se dérobait sous leurs pieds et que Coën et lui tombaient on ne sait où.

Les deux corps frappèrent un sol dur de pierre et des voix résonnaient autours d'eux. Nàmo siffla, tentant de bouger mais nota vite que son bras était plié dans un mauvais sens.

Il tourna les yeux et vit beaucoup de personnes en robe. Plusieurs puaient la magie à plein nez puis que leur collier vibrait. Coën tourna sur le côté, l'épée à la main, ce mettant devant lui. Des voix résonnèrent mais rien ne faisait sens.

Une des personnes fit un pas vers eux. C'était un homme, une longue barbe rappelant l'un des anciens de l'école, une robe au couleurs douteuses pastels, un chapeau pointu. Son sourire avenant et ses yeux pétillants firent se tendre les deux. Nàmo, pour sa part, car la dernière personne qui avait souri ainsi avait tenté de le tirer dans son lit alors qu'il n'avait que huit ans et Iorveth avait éventré l'homme dès qu'il l'avait vu.

Chez Coën, c'était plutôt le regard d'un mage prêt à disséquer le sorceleur qu'il était pour connaître le moindre de ses secrets et de ses prouesses. Et lorsque l'homme commença à parler, le sorceleur sentit une seule et unique chose : le mensonge et le contentement. Il ne savait pas ce qu'il était dit, mais il savait que c'était pour beaucoup des mensonges.

Nàmo sentit une main sur lui et ce fut comme si on lui déchirait le front à cet instant. Il tourna son œil vers l'homme qui venait de poser sa main sur son épaule. Le collier du jeune elfe bougeait fiévreusement contre sa poitrine. Coën siffla juste l'ordre de se préparer à partir en courant.

L'elfe pesa son chemin pour sortir dans les prochaines secondes alors que l'ensemble de la salle se tournait vers eux. C'étaient des enfants pour beaucoup et plusieurs adultes. Il n'avait pas le temps pour un plan élaborer ou intelligent. Ils étaient en terrain totalement inconnu, au milieu d'enfants de son âge qui le fixaient en le pointant du doigt. Vernon Roche lui avait donné la solution par le passé qui avait fait ses preuves. Nàmo attrapa alors la main de celui qui le tenait, sentant juste le froid et mordit alors à pleine dents dedans.

Le cri et le recul de la personne furent l'ordre de départ et Nàmo sauta sur ses jambes, tentant contre lui son bras. Coën le suivit, dessinant Aard pour ouvrir les portes violemment. Mais les battants furent refermés à nouveau. Nàmo cracha comme un chat en colère et Coën l'attrapa au passage, continuant à courir. L'elfe les fit traverser les ombres, causant les cris de ceux chez qui ils venaient d'atterrir.

Mais, en sortant, ils ne surent vraiment pas où ils étaient.

- Nàmo ! Dis-moi que tu peux nous ouvrir un Portail.

- Je pense…

L'elfe se concentra alors sur l'école de Kaer Seren. Mais, c'était comme s'ils étaient si loin que l'école n'existait pas.

Nàmo vit juste une lueur rouge derrière lui. Mais, son bras blessé l'empêchait de faire le moindre signe. Et ce fut si rapide que Coën fut frappé à la tête avant qu'il ne puisse rien dire. Le sorceleur frappa le sol et tomba dans les marches, le lâchant alors, comme statufié.

Nàmo regarda les personnes arriver. Il attrapa l'épée d'acier de Coën et se plaça, le bras cassé ballant néanmoins. Il montrait qu'il n'allait jamais se laisser faire.

Cependant, une femme se mit alors en travers du groupe.

Elle portait une paire de lunette et semblait austère. Elle dit quelque chose, parfaitement en colère envers les autres adultes et plusieurs élèves présents. Elle sortit une baguette de bois et pointa alors Coën. Nàmo se mit devant mais le mouvement fit alors comme prendre une respiration au sorceleur qui bougea à nouveau. La femme sembla satisfaite puisqu'elle rangea l'objet et se tourna vers eux, bloquant le regard des autres.

Une part hurlait à l'intérieur de Nàmo de ne pas baisser sa garde. Celle qui lui rappelait pourquoi il ne pouvait pas rentrer dans une ville en toute confiance avec l'unité. La femme dit quelque chose. Nàmo fronça les sourcils alors que Coën récupérait son épée en la regardant avec attention.

Les deux étaient comme deux bêtes prêtes à se faire attaquer en fait. À la moindre menace, il était clair qu'ils allaient partir en courant malgré leurs blessures. Nàmo sentit seulement à cet instant la légère odeur de rouille et nota que l'une des dagues du sorceleur avait trouvé chemin entre les plaques dans la chute.

La femme vit alors qu'ils ne semblaient nullement la comprendre car elle changea de dialecte, clairement. Coën commença alors :

- Vous parlez Nordien ?

Les yeux froncés montrèrent clairement qu'ils ne se comprenaient pas. Et Nàmo nota d'autres personnes arriver. Un homme, tenue sombre, une odeur de potion, l'air plus affable qu'un gardien de prison dit quelque chose et la femme sembla répondre sèchement à la personne. Nàmo tenta alors en Hen Llingue et ce fut la même réponse.

Coën se tenta en Ophir et en Zerrikanien. Ni l'une, ni l'autre ne trouva alors de réponse. Nàmo retenta une nouvelle fois un Portail mais rien. Et il se mit à frissonner avec la pluie qui tombait à présent sur eux.

La femme, patiente, mit la main sur sa poitrine.

- Minerva Mcgonagall.

Les deux se fixèrent un instant avant que Nàmo ne s'avance d'un pas, effectuant un léger mouvement vers l'avant.

- Nàmo aep Iorveth Cerbin.

Les yeux de la femme clignèrent plusieurs fois, comme surprise par sa réponse. Mais, elle sourit, disant quelque chose en saluant de la tête vers lui puis se tourna vers Coën qui retirait la dague de son flanc en serrant les dents.

Ce geste fit presque paniquer une femme habillé d'une robe semblable à celle de prêtresse ou de soigneuses. Peut-être qu'elle en était une en fait. Mais, il revint vers la dame à la robe verte et à l'air austère.

- Coën de Poviss de l'école des griffons.

Un long silence un peu pesant plana ensuite. La femme présenta alors l'intérieur de l'école alors qu'ils étaient à présent deux chats mouillés, clairement. Nàmo serrait les dents avec son bras cassé et surtout, tremblait à présent à cause de la légère pluie qui ruisselait.

Ils durent se résoudre à passer le pas. Mais la femme grogna, comme une sorte de chat en colère, aux autres de s'écarter puisque la plupart firent bien attention à rester loin d'eux alors qu'ils repassaient les portes. Une seconde femme, sentant les plantes et la terre arriva avec des couvertures.

Elle les fit voler jusqu'à eux par magie, usant de la baguette. Nàmo plissait le nez. C'était quoi comme utilisation de la magie ? Et où est ce qu'ils étaient tombés ?


C'est la question. Où sont-ils tombés ?

Et ça va être compliqué pour les deux de comprendre, non ? ^^