Bonjour à tous, je suis de retour de vacances !

Oui, j'aurais dû prévenir avant XD

Cette fanfic est un partenariat avec Ziamela qui écrit "La Geste du Loup Blanc et du Chat Noir".

Nous nous retrouvons avec nos deux mondes entremêlés dans une aventure palpitante.

Les mondes sont issus des ouvrages de J.K. Rowling, de Andrzej Sapkowski et de Oda.

~ langue~ : Elfique

~~langue~~ : fourchelangue

Profitez des deux fanfics en les lisant conjointement. Et n'oubliez pas de laisser un commentaire ainsi qu'un petit "j'aime".


Chapitre 31 : Brume sans lumière.

Thatch regarda Fumseck après que celui-ci les ait posés dans la cour supérieure de Kaer Trolde. Il faut dire que c'était plus agréable qu'un phénix ne tente pas de vous sortir les yeux de la tête. Après discussion avec Fumseck, il était venu à faire comprendre que non, Thatch n'était pas méchant. Et que le vampire ne lui ferait pas de mal. Juste l'ennuierait parfois si il pouvait mais jamais mal. Après tout, il l'avait bien transformé deux fois en lapin.

Le vampire indiqua alors rapidement de le suivre et disparu, se rendant invisible. Il mit sa cape d'invisibilité et se concentra au Haki pour descendre les marches. Plusieurs gardes étaient venus voir l'étrange lueur de flammes mais Fumseck s'était installé sur un des murs. Ils devaient d'abord retrouver Géralt.

Ils descendirent de la forteresse. Il semblerait que le sorceleur soit avec la magicienne à l'auberge. Il retira sa cape dès qu'ils furent hors de la forteresse alors que Fumseck volait au-dessus d'eux.

- Tu sais quoi ? C'est dommage que Marco ne sache pas faire ça. Ça aurait été super pratique des fois.

- Il peut soigner avec ses flammes. Fumseck ne le fait que lorsqu'il pleure. Et il ne pleure que très rarement. Voir, jamais. Je dois l'avoir vu pleurer une seule et unique fois et j'avais 12 ans. J'en ai 27-28.

Thatch hocha la tête alors qu'ils passèrent la porte de l'auberge. Il grimaça, évitant par réflexe le jet de bouteille d'un combat de beuverie de Skellige. Thatch ignora le combat et se dirigea, évitant les combattants pour atteindre les portes. Il le suivit, regardant une dent voler devant ses yeux à un moment. Il se baissa avant d'atteindre la porte pour esquiver le corps d'un des combattants frappant le mur. Il pointa alors à Thatch quelques-uns du groupe.

- C'était pas un du clan Drummond là ?

- Lugos le dingue doit déjà penser que son fils serait le prochain roi.

- Lugos la beigne ? Le gars est sympa. Plus sympa que le père en fait chez moi. Et le père, … on va dire qu'il n'a pas gardé très longtemps sa tête.

- Ah ? Commenta le vampire en regardant une choppe voler entre eux.

- Loup blanc est passé. Et Lugos a été idiot.

- Ça change pas d'un monde à un autre. T'as bien vu sa trogne qu'Ace a marqué ? Il manquerait plus qu'il emmerde notre allumette favorite encore plus pour se faire sortir les poumons de la cage thoracique par le cul. Ou que Marco ne décide de lui coudre la bouche à l'anus pour qu'il avale les merdes qu'il passe son temps à débiter.

- Pas une perte, je dirais.

Il frappa à la porte pendant que Thatch renvoya la table qui avait volé dans leur direction. Yennefer ouvrit celle-ci et fut assez surprise en les voyants tous les deux. Il leva la main avec un sourire, toujours caché par sa capuche. Il faut dire qu'un elfe qui se balade dans les îles de Skellige, ce n'était jamais bon pour la santé de ce dernier. Kali et lui devaient faire attention parfois. Bien plus lui que Kali en fait. Il en allait à regretter la réputation douteuse de son monde sur le cavalier de Ragnarök.

- Bonjour dame Yennefer. Navré de vous importuner mais on cherche Gwynbleidd, est-il là ?

- Oui. Rentrez.

Il passa le pas de la porte avec Thatch avant qu'un nouvel objet volant ne frappe l'un d'eux dans la bataille ranger. Yennefer traça un sort à nouveau sur la porte, et les bruits de combats s'amenuisèrent avant de disparaître. Il nota une licorne empaillée dans un coin mais ne dit rien. À part peut-être remarquer que Géralt avait retiré ses armes et était assis sur une des chaises de la chambre. Yennefer prit place à côté. Il semblerait qu'ici, les deux aient, même après que le djinn a détruit leur lien magique, conservé l'amour pour l'un et l'autre.

- Mandos … si tu es là, c'est que tu as fini tes "vacances".

Il hocha la tête en retirant alors sa capuche et le masque inférieur. Géralt hocha la tête, comme satisfait qu'il ne se balade plus avec des marques sur le visage ou encore des traces sombres creusant ses joues. Yennefer nota alors qu'il gardait quand même l'œil droit couvert. Mais, il fut surpris qu'elle ne dise rien.

- Alors … j'ai prévu d'aller faire mon petit passage au phare et m'occuper de celui-ci. Et je pense qu'il est conseillé d'avoir un sorceleur. Thatch vient aussi avec moi. Accepterais-tu de venir ?

- Quelqu'un a posé un contrat sur le phare. Et puis, c'est un peu un juste retour pour ce que tu as fait jusqu'à présent.

- Merci pour l'aide … et pour Sac-à-souris ?

- Il accepte de te voir et aider. Surtout pour ce que tu as fait pour la forêt. Tu pourrais aussi demander à Yennefer ce qu'elle en pense. Plusieurs avis peuvent apporter un éclairage peut-être plus complet sur ton cas. Et je pense qu'elle s'y connait un peu plus sur ce genre de chose que Sac-à-souris.

Il resserra les dents et baissa la tête. Yennefer lui pointa alors la malle qui pouvait faire office de chaise. Il prit place et retira alors le bandeau de son œil. Yennefer haussa un sourcil et se leva pour regarder. Elle ne toucha pas, voyant sa tension déjà à son approche.

- C'est ... puissant … et la langue est ancienne.

- Triss a dit la même chose. Commenta Thatch. Par contre, notre petit corbeau refuse qu'on y touche.

- Comment vous êtes-vous fait cela ?

- J'ai été dans le chemin de la mauvaise personne. Je … enfin … il a fait en sorte de me marquer comme du bétail. Il m'a scellé en partie. Et ... les sceaux font pourrir ma magie en moi.

Il resserra le tissu entre ses mains lorsqu'elle leva les mains avec un sort. Il sentit la sensation étrange qui passa sur lui. C'était un simple sort qui permettait de diagnostiquer la magie présente. C'était un peu similaire à son sort de diagnostic pour les blessures. Yennefer écarquilla les yeux de surprise.

- Que … ? Et tu vis avec ça ?

- Survivre est une seconde nature chez moi.

- Mandos … blague pas sur ça.

Il regarda Thatch avec un petit air désolé. Mais bon. Il acceptait avec beaucoup de difficultés que Yennefer regarde les dégâts via sa magie. Il expliqua ensuite ce que comptait faire Kali. Yennefer hocha la tête en arpentant la pièce pour réfléchir. Cependant, elle avait senti autre chose. Il le savait. Il avait vu l'œil s'ouvrir un peu plus grand. Elle se tourna vers lui à nouveau.

- Une dernière question ... Qui es-tu réellement ? Pourquoi je sens un sort de pistage et un second sort qui prévient le lanceur lorsque tu es en danger ? Et que c'est un sort que j'ai lancé moi ?

- ... je vais dire que je suis mort de rire.

Enfin, non. Il ne riait pas. Donc, Yennefer de son monde le surveillait bien. Ou, plutôt, le gardait à l'œil. Quoiqu'elle dise, elle s'inquiétait quand même pour lui. Et c'était elle-même qui s'était vendue. Il regarda alors Géralt avec désespoirs. Il ne pourrait pas expliquer. Il aurait dû mal. Il baissa la tête, en donnant son accord.

- Yen. Une des raisons pour laquelle Mandos ne peut pas te répondre c'est que cela le tuera.

- Ah ? Peux-tu être plus explicite ?

- Mandos est d'une autre sphère. Mais pas de la chasse. Commença Thatch. Il vient d'une sphère similaire à la vôtre.

- Un monde miroir dans le jargon sorcier. Dit il en frottant son nez.

La magicienne fronça alors les sourcils. Il sentit encore plus qu'il allait déguster en fait. Géralt grommela.

- Mandos a déjà vécu les évènements que l'on vit. Il a des connaissances mais ne peut les partager sans que cela ne le tue. Et si tu tentes de les avoir de force, tu le condamnes, Yen.

- Il sait où est Ciri … ? Commença la magicienne.

- Je ne peux pas répondre ! Je voudrais, mais je ne peux pas ! Alors, suivez la piste. Vous êtes sur la bonne. Mais ne me demandez pas !

- Personne ne le fera, ne t'inquiète pas, gakki. Et si ils le font, je m'en chargerais.

Il remercia du regard Thatch. Yennefer voulut protester mais son sort termina de lui donner les derniers qu'il avait sur lui. Elle blêmit alors. Il venait de sentir le passage sur le sort qui liait son cœur magique à ses souvenirs. Elle venait aussi de sentir ce qui pourrissait en lui. Elle le fixait à présent, sans un mot.

- Chez toi ... Ciri est en vie ?

- … Oui.

Il leva un sourcil. Rien n'avait réagi. Mais, il ne pourrait rien dire de plus sur son monde, sur sa sphère. Mais il avait pu dire cela. Oui. Elle était en vie. Yennefer eut alors un regard sérieux vers lui.

- Si j'ai mis ce sort sur toi, c'est que je te considère comme une personne importante et que je sais que tu te mets en danger comme notre Loup Blanc. Je vais donc … te faire confiance pour aider à retrouver Ciri au mieux de tes capacités dans l'état actuel.

- ... Merci ?

- Et puis ... Les deux sorts semblent épuisés. Comme si tu passais ta vie à te mettre en danger.

Il ne répondrait pas à celle-là non plus. Non. Yennefer eut un léger rire à son expression boudeur. Faut dire qu'il avait croisé les bras et s'était renfrogné. Il avait le droit. Déjà apprendre qu'il avait un sort subtil qui le pistait et qui donnait à Yennefer des informations sur son état de santé était limite. Étrangement, il eut l'image que Géralt, Jaskier ou Ciri avaient le même tout bien considéré. Voir, pour Jaskier, plusieurs. Par contre, Thatch ne se priva pas de rire aux éclats.

- Je pense que la solution de Kali pourrait fonctionner parfaitement. Tenter d'altérer ta forme serait ta mort ou la précipitation de ton état. Mais … il est clair que vider cette magie de ton corps serait dangereux. J'aurais bien proposé d'utiliser les jardins de Freya mais …

- Non. On évite.

- Je l'ai compris. Grinça-t-elle avant de continuer. Mais les jardins de Freya auraient été un lieu idéal pour ça, sauf qu'il faudrait peut-être une paire de main supplémentaire pour empêcher que la magie ne s'échappe et ne pervertisse le lieu que vous avez tout fait pour le préserver. Il nous faut clairement des personnes supplémentaires pour garder le contrôle sur le pouvoir sauvage pour l'enfermer dans le réceptacle qui se chargera de "nettoyer" la magie.

C'était vrai. Et puis, il avait beaucoup de magie. Et c'était le danger qu'il transforme un lieu en site de désolation.

- Sac-à-souris serait certes, d'une grande aide. Mais je pense qu'il faudrait réellement être plus nombreux. Et aussi trouver un lieu assez désert pour opérer.

- Kaer Morhen. Indiqua alors Géralt. Triss a proposé son aide à Kali au besoin.

- Et il faudra des sorceleurs aussi.

- Parce qu'ils sont devenus spécialiste en magie complexe maintenant ? Rétorqua Yennefer. Ce n'est pas avec leur signe, rien contre toi Géralt, qu'ils pourront avoir la finesse de …

- Non. Mais par contre, si ça loupe, ils sauront quoi faire pour m'arrêter. Parce que c'est le risque. Ma magie est liée à mon âme. Kali le sait. Si ce n'est pas fait correctement, il y a un risque que je devienne un détraqueur.

- Un détraqueur ? Demanda alors les trois.

- J'expliquerais cela plus tard. Mais, C'est ce que je risque de devenir. Je … montrerais à ceux qui acceptent d'aider ce que c'est. Pour qu'ils comprennent à quoi ils vont se confronter si ça loupe.

Géralt eut une étrange expression. Il devait sûrement se souvenir de la conversation dans les marais de Velen. Il devait se souvenir de ce qu'il avait dit sur son état. De ce qu'il devenait s'il ne vidait pas sa magie et qu'elle pourrissait. Il ne faisait que retarder une échéance. Yennefer hocha la tête avant de se redresser.

- Bien. Je pense que vous avez un monstre à tuer, non ?

- C'est exact. On doit aller au phare au nord, dans la zone des brumes de Skellige.

- Demandez à Crach pour avoir des montures à nouveau. Ou sinon, je vous ouvre un portail.

- Nan. Mandos ici à son taxi personnel.

- Que Fumseck ne t'entende pas car sinon, il sera tenté à nouveau de t'arracher les yeux.

- Les phénix ne m'aiment pas. Pleura dramatiquement Thatch.

Géralt récupéra ses lames alors qu'ils commençaient à revenir à la porte. Il sentit un coup léger de la part de Thatch qui lui montra derrière. Il tourna son œil visible et regarda Géralt embrasser Yennefer. Il poussa le vampire en soupirant. Il faisait vraiment du Vampire-sitting. Il était étonné qu'il n'est pas encore commencé à aller voir chaque femme de Skellige.

Fumseck attendait sur le panneau à côté de l'auberge. Géralt arriva peu de temps ensuite. Il le pointa alors du doigt.

- Tu es toujours interdit de magie complexe et les portails en sont.

- Et le transplanage aussi. Tu veux bien me tenir cela un instant ?

Il tendit une des plumes de la longue queue de Fumseck. Géralt regarda la plume poser dans sa main alors que pour sa part, il caressait la tête de son phénix. Thatch attrapa une seconde des plumes délicatement. Géralt comprit trop tard ce qui allait suivre. Il rouvrit les yeux et se trouvait devant les brumes de l'île du phare de Eldberg.

- Bon, nous voilà à Eldberg. Et te plains pas. Tu n'as rien senti. Je sais que tu détestes les portails et autres car ça perturbe tes sens.

- Tu es un sale gosse.

- On me le dit souvent.

Il agita sa main et regarda alors les brumes. Il sentit un souci à peine devant le lieu. Thatch décida qu'il ne fallait pas tergiverser pendant des heures et passa le premier sur le chemin de terre à peine visible.

Il avait l'impression d'être revenue à Londres lorsqu'il y avait beaucoup trop de brume au petit matin. Ils ne voyaient pas à un mètre devant eux. Pire en fait, puisqu'il était même difficile de savoir où ils posaient les pieds. Seul le Haki semblait aider ainsi que les sens de sorceleurs pour Géralt.

Et, en passant les brumes, il sentit tout de suite cette sensation horrible. Il s'arrêta même sur place à la surprise des deux autres. Thatch se tourna vers lui, inquiet.

- C'est quoi la merde dans laquelle on va plonger ?

- Beaucoup, beaucoup de merdes. Je ne suis pas exactement sûr. C'est peut être un … j'hésite. Je sens beaucoup de haine. Beaucoup de douleurs. Une malédiction aussi. Quelqu'un s'est amusé avec les morts ici. Ou, plutôt, à causer quelque chose qui a entraîné beaucoup de morts. Et c'est en rapport avec la mer et le phare.

- Spectres ?

- Très certainement. Beaucoup, beaucoup de spectres. Et ...

Ils sentirent tous les trois alors l'attaque. Géralt abattit son épée, transperçant le spectre qui venait d'émerger des brumes. Il pinça ses lèvres en regardant alors autours de lui, sentant les petites étincelles d'âmes flottants autours d'eux. Il y en avait beaucoup. Il pinça l'arête de son nez avec fatigue d'avances puis tourna son œil libre vers Géralt.

- Tu as combien en réserves d'huile contre les spectres ?

- Avec toi présent ? Je doute d'en avoir assez.

- Très spirituel, Gwynbleidd, très.

Il grommela et attrapa son arc ainsi que ses flèches à pointe d'argent. Thatch récupéra sa lame dans la main après avoir enduit celle-ci d'huile contre les spectres et ils reprirent leur route.

Ce fut assez long de naviguer dans les brumes mais aussi d'affronter les spectres. Le pire, c'était qu'ils étaient en pleine journée mais il faisait aussi sombre qu'en pleine nuit.

Il commençait à voir peut-être un peu plus de ce qu'ils avaient affaires. Surtout que les sentiments des morts qui revenaient le plus était la rage et la trahison. Quelque chose s'était passé et avait causé la mort de beaucoup de personnes, donnant alors une forme à une colère.

Il fallut une heure avant de trouver un corps au sol ainsi qu'une petite maison. Il nota une lumière dans celle-ci. Géralt se pencha au-dessus du corps pour analyser de quoi était mort celui-ci. Ce ne fut pas vraiment une surprise que la réponse soit un spectre. Mais, il était clair qu'il avait tenté de se mettre à l'abris. Thatch pointa alors les bords de la maison avec des lignes de sel.

- Il y a un cœur qui bat là-dedans.

- Donc, une personne qui peut nous renseigner.

Ils avancèrent jusqu'à la porte et frappèrent à celle-ci. Pas de réponse. Thatch poussa alors la porte sans autre tergiversation. Celle-ci était ouverte. Si on voulait empêcher les gens de rentrer, ce n'était pas avec le sel sur le seuil, le bord des fenêtres et autres. Non. La personne qui vivait dans la maison avait peur des fantômes. En passant le pas, il eut une très mauvaise impression. Une envie assez étrange de colère et de chasse. Il sentait quelque chose.

Un homme apparut alors, sortant d'une des pièces de la maison. Celui-ci fut surpris de les voir. Même inquiet en fait lorsqu'on le regardait bien.

- Co … comment vous êtes arrivés ici ? Dit alors l'homme à la voix chevrotante de peur.

- C'est une île. Donc, par bateau, mon gars. Et, avec la brume, piouf, pas de la tarte.

Thatch avait pris en charge le mensonge de leur arriver. Il frotta le plumage de Fumseck qui s'était installé sur son épaule. Il avança et salua d'un léger mouvement de tête.

- Vous êtes, si ce n'est pas trop demander ?

- Je ... je suis Mikkjal, le gardien du phare.

- Et pouvez-vous nous renseigner sur pourquoi on a une horde de revenant dehors ? Parce que la dernière fois que j'ai vu autant de revenant … c'était où déjà ?

- Vergen, Thatch, Vergen. Indiqua Géralt.

Il était néanmoins sûr que les deux le regardaient à présent. Oui, il attirait actuellement les morts. Mais ce n'était pas comme s'il le faisait exprès.

- Ils viennent de nulle part ! De nulle part ! Le feu s'est éteint et le vent s'est tu tout soudain. Ça a commencé comme ça. Je suis revenu prendre de l'huile ici. Lorsque je suis sorti, il y avait de la brume partout ! Et les fantômes sont sortis de celle-ci pour s'attaquer à moi. Je suis rentré et j'ai tout barricadé. C'est là que je l'ai entendu. Un spectre, plus grand que les autres. Il y avait du givre jusqu'au rebord des fenêtres. Et j'entendais : Mikkjal ! Mikkjal !

Il garda le silence. Les morts ne nommaient pas simplement les gens comme cela. Et, un spectre plus grand ? Un phare qui s'éteint ? Une brume sortant de nulle part avec des fantômes enfermés dedans ? Il pointa alors de la tête la direction du phare. Ils devaient aller y jeter un coup d'œil. Thatch était d'accord. Surtout qu'il y avait une étrange impression autours du gardien de phare.

- Et ce spectre ? Vous l'avez revu ?

- Non. Une seule fois. Depuis, je me suis barricadé ici.

Ce qui ne les aidait pas vraiment. Mais, il n'avait pas l'impression que ce soit le spectre ce que Davy Jones voulait. Mais, il était sûr d'une chose, ça avait un rapport avec. Après quelques explications en plus, ils récupérèrent la clef du phare. Un, pour le fouiller, deux, pour s'y barricader en cas de souci.

En sortant, le vampire eut un rictus.

- Il sent mauvais ce gardien de phare. Et c'est pas une question d'hygiène. Il y a pas un péquenaud dans le coin. Il vit seul ici avec son phare. Je suis pas un spécialiste, mais je sens qu'il a un truc à cacher.

- Tu n'es pas le seul à le penser. Mais, j'en saurais plus en croisant ce spectre.

Les deux plus anciens le fixèrent comme si il était suicidaire. Il haussa un sourcil.

- Quoi ? Avec les descriptions qu'il a faites, j'ai pas la moindre idée du spectre. Ça peut être autant un spectre lambda qu'une vierge, une dame blanche ou un fantôme vengeur. Encore pire ? Un pénitent.

- Souhaitons que ce soit dans les premiers que tu as cités.

Il garda néanmoins en tête l'étrange impression qu'il avait eu dans la maison, face à l'homme. En fait, il avait eu envie de sortir sa lame et d'épingler l'homme au sol pour le laisser vider de son sang. Ce n'était pas très bon en fait si il commençait à développer des tendances psychopathe. À moins qu'il y ai une raison derrière. Il était sûr qu'il y avait une raison pour laquelle il avait eu envie de mettre à mort l'homme sans raison.

Son Haki l'alerta juste à temps pour qu'il évite la lame et releva la tête. Il gémit, voyant le spectre se préparer à frapper de nouveau. Thatch glissa sa lame entre la tête et le corps et fit sauter celle-ci. Il arma son arc et tira, se fiant aux présences qu'il sentait. Les tirs firent mouche. Entre Géralt, Thatch et lui, ils arrivèrent enfin vers le phare. Une présence le fit se tendre. Il tourna la tête, n'entendant alors plus que le silence. Même le son des armes derrières étaient dissipé. Il vit alors la chose émerger des brumes, plus grande que les autres, la tenue décharnée, l'écharpe rouge flottante autours du visage avec la couronne de métal en trois branches avec la tombe dans le dos. Il avait dans sa main la lame et dans l'autre, la lanterne, attirant les spectres aux alentours et les enfermant dans sa brume.

- Euh ... Géralt ? Tu sais lorsque je disais qu'on pourrait avoir affaire à pire ?

Le sorceleur tourna la tête dans la direction qu'il fixait et grogna violemment. Thatch évita à un cheveux la lame le frapper. Il dégaina sa baguette. Un pénitent. Un pénitent tire plus de puissance des ténèbres.

- Lumus Solem !

La lueur du jour perça alors les brumes et le pénitent hurla à l'apparition soudaine de celle-ci. Géralt put abattre sa lame contre l'épaule de la créature mais celle-ci partit dans les ombres, leur laissant alors qu'un moment de répit.

Ils ne perdirent pas une seconde pour atteindre le phare. Cependant, Géralt s'arrêta dans l'escalier. Thatch pesta, percutant le dos du sorceleur alors qu'il était devant. Il se retourna, surpris de l'arrêt du Loup Blanc et regarda alors le mur. Un immense symbole avait été tracé. Mais, il n'avait pas été tracé par la main de l'homme.

Il grimaça en enfonçant alors la clef dans la serrure et ouvrit la porte. Ils fermèrent celle-ci dès que le dernier d'entre eux passa. Il prit une profonde inspiration avant d'expirer le calme revenu. Il regarda Thatch. Ce dernier alternait son regard vers Géralt et lui.

- … un pénitent … c'est quoi un pénitent pour les non initié comme moi ?

- Alors … pour faire simple, un pénitent hante quelqu'un qui a fait quelque chose de très, très grave. Des choses terribles et impitoyables.

- Donc pas de bonnes personnes qui font des bêtises. Indiqua le vampire.

- Ils sont liés à un lieu. Continua Géralt. Ici, je soupçonne le phare. Les pénitents se nourrissent des âmes de ceux qui ont été tué, de la douleur et du mal fait. Cependant, une fois que le coupable fait sa pénitence, le pénitent devient considérablement plus faible, suffisamment pour le vaincre.

- À condition qu'il soit prêt à tuer des spectres pendant un très long moment. Termina-t-il.

Thatch grogna avant de regarder autours.

- Bon … on est dans le phare. Trouvons ce que l'on doit trouver pour botter le cul à ce pénitent puis on retourne tranquillement loin des spectres.

- … tu sais que moi présent, on va avoir le double ?

Le vampire le regarda sombrement à cet instant. Il leva juste la main avec un petit sourire désolé. Géralt ne dit rien mais commença à faire le tour du phare. Ils passèrent la journée à fouiller celui-ci. Et la nuit aussi car les spectres gardaient fermement le lieu. Chacun à leur tour, ils avaient guetté si l'un des spectres passait les murs pour les attaquer. Ils eurent la paix. Ce n'est qu'au matin qu'ils reprirent leurs recherches.

Il fallut un moment pour qu'ils trouvent quelque chose d'intéressants dans leur enquête. Il faut dire qu'il venait de trouver un échange entre un pirate d'épave et le gardien du phare. Ils n'avaient pas trouvé la lettre la première fois car elle s'était glissée entre deux planches de bois. Ce fut Géralt qui la trouva, entendant le bruissement d'une feuille froissée lorsqu'il marcha sur la planche pour dire qu'il était temps de partir. Il sut alors, en lisant les lignes. Il savait qui Davy Jones voulait. Thatch le regarda très étrangement.

- Attend … je pensais que ton domaine, c'est ce qui touche à la mort.

- Les vivants ont parfois des crimes les imputant aux lois des morts. Par exemple, les créateurs d'horcruxes. Ce sont des artéfacts qui sont des morceaux d'âmes et qui permettent de vivre très, très, très longtemps en évitant la mort. Mais, pour en créer un, faut tuer avec la volonté d'en créer. Enfin, c'est la théorie foireuse mais je vais pas plonger dans les méandres dont vous vous fichez. Parfois, je vais chercher des vivants. Et il est clair à présent que le gardien de phare a fait des morts sur la mer depuis la terre.

- Mais il faut détruire le pénitent. Donc, le garder en vie et lui faire allumer le phare.

Il hocha la tête. Mais, il nota une expression qu'il n'avait pas vu souvent, voir jamais, chez Thatch. Celui-ci semblait en rage contenu. Les traits étaient tirés de rage. Il tenta de comprendre pourquoi. Puis, ce fut comme une lumière qui s'alluma. Thatch et les autres étaient des marins en étant pirate. Et il avait vu le respect qu'ils avaient pour la mer. Alors, qu'un gardien de phare tue en coupant la lumière pour ceux qui naviguent, ça pouvait presque se comprendre.

Il regarda par la fenêtre et siffla. Repasser par la brume leur ferait à nouveau rencontrer la horde de spectres ainsi que le pénitent. Fumseck passa la petite entrée et chanta au dessus d'eux. Il présenta son bras pour que l'oiseau s'y pose puis fixa Géralt qui croisait les bras.

- Loup Blanc … on doit retourner voir le gardien assassin pour le ramener ici. Je ne tiens pas à faire un aller-retour à nouveau par la brume. Tu veux avoir plus de spectre qu'il n'y en a ? Et … dis moi en me regardant dans les yeux que Fumseck t'a rendu malade en te transportant ?

Pas d'infirmation ni de confirmation. Juste les bras qui furent croisé et le regard très agacé. Puis, il tendit la main. Il regarda Thatch en faisant rouler sa dague entre ses doigts.

- Thatch … il ne doit pas mourir pour l'instant. Et puis, le domaine de Davy Jones, c'est la mer.

Thatch le regarda étrangement avant de sourire à pleine dents. Et les canines semblaient s'être agrandi fortement. Les trois furent à nouveau transportés devant le parvis de la maison. Géralt passa la porte. Il arriva devant l'homme et il était clair que celui-ci allait avoir dû mal à ne pas rester debout.

- Ah, c'est vous … vous avez trouvé quelque chose ?

- L'île est hantée par un pénitent … un spectre qui punit les criminels. Vous attirez les bateaux pour qu'ils s'échouent sur les rochers et ensuite, vous récupérez le butin.

- Ne niez pas … on a trouvé la lettre. Et, comme vous l'avez dit, vous êtes le seul ici. Le pénitent est bloqué ici, sur cette île, autours du phare.

- Les drakkars qui coulent, ça arrive tout le temps. C'est la mer, c'est la nature. Au moins, s'ils coulent proche de l'île, la cargaison n'est pas perdue pour tout le monde …

Il ne fut même pas surpris lorsque le poing rentra en collision avec la mâchoire du gardien de phare. Et encore, si Thatch y était allé avec toute sa puissance, le corps serait resté sur place, la tête aurait volé en éclat dans toute la pièce.

Il se baissa devant l'homme qui tremblait à présent et souleva juste un peu sa capuche pour qu'il croise les yeux avec le gardien.

- Je vous conseille de ne pas gaspiller votre salive. Pour l'instant, on a besoin de votre aide pour régler le souci du pénitent.

- Mais … ze ne suis 'as un g'eyyer.

Il semblerait quand même que quelques dents furent déchaussées. Fumseck se posa sur l'épaule du vampire et se mit à rire. Enfin, il y avait comme un gloussement amusé montant du gosier du phénix.

- Ça, ce n'est pas un souci. On l'avait compris. Seuls les lâches utilisent votre méthode.

- Mais une malédiction plane sur vous et le lieu. Continua Géralt. Et vous seul pouvez la lever. Il vous suffit d'allumer le feu en haut du phare.

- Exact. Car, notre spectre est un pénitent. Un pénitent est quasi invincible dans les ténèbres.

- Donc, tant que cette île est plongée dans les ténèbres. Nous n'aurons aucune chance contre.

L'homme se tordit, tenant encore sa mâchoire, terrifié.

- Nan … ve peux pas so'ti. Y va me tuer. Ye le sens. Peut êtes …

- Ça, fallait réfléchir avant de faire ce que tu as fait. Grogna Thatch. Alors, soit tu prends ton huile et tu ramènes tes fesses jusqu'au phare pour l'allumer. Soit, je te déchausse plus de dents avant de continuer sur tes os.

Si l'homme était blanc à la mention du pénitent et qu'il doive sortir. C'était pire à présent avec quelqu'un dans la maison qui vous menace de vous transformer en puzzle. Pour sa part, il était du côté de Thatch sur la question. Et Géralt aussi.

L'homme se releva difficilement et alla récupérer une bouteille d'huile et de quoi allumer le sommet du phare.

Peu après, ils étaient dehors, le gardien entre eux. Il termina d'huiler son épée ainsi que sa dague. Il n'était pas sûr qu'il ait le temps pour armer ses flèches à chaque fois. Ils allaient définitivement affronter le pénitent et tous les spectres qui l'accompagnaient le temps que le gardien allume le phare. Il avait intérêt à être rapide car sinon, ça n'allait pas durer longtemps pour eux.

Il ne fallut pas longtemps pour voir arriver le pénitent alors qu'ils étaient proches du phare. Géralt pointa de sa lame les marches.

- Allez allumer le phare. Si vous ne vous dépêchez pas, nous ne pourrons le tenir longtemps.

L'homme partit en courant alors qu'un des spectres fonçait vers lui. Il planta sa lame en travers du crâne de celui-ci et para l'attaque d'un autre. Thatch alternait les attaques et les passes d'armes, plus les fantômes apparaissaient dans l'obscur brouillard. Géralt était celui qui prenait le Pénitent en combat singulier. Lui et le vampire se chargeaient des autres spectres appeler et ceux qui étaient attirés immanquablement par lui.

Il était sûr que si il n'avait pas eu des cours de Haki et qu'il était toujours scellé comme il l'était, il aurait trouvé la mort par le nombre.

Cela continua pendant un moment lorsqu'une lueur perça les ténèbres du brouillard. Le pénitent poussa un cri de rage, regardant la flamme qui éclairait à présent le sommet du phare.

Thatch arriva dans son dos alors qu'il croisa ses lames autour du cou d'un nouveau spectre et le trancha.

- Il faut aider Géralt. T'as pas un sort qui …

- Tu me couvres.

Il attrapa la baguette et se concentra alors à nouveau sur le sort de lumière solaire. Il n'y avait rien de mieux avec les spectres que la lumière du jour. Les spectres propageaient une brume et se fondaient dans les ténèbres, comme portant une cape. Et cette cape obscure les suivait.

- LUMUS SOLEME.

La lumière émergea à nouveau de la baguette, laissant alors l'occasion au sorceleur de frapper en travers du corps du spectre. Celui-ci avait été aveuglé par la lumière, chassant les ténèbres. Il poussa un cri violent comme des milliers de voix qui hurlaient en même temps. Puis, les mains du spectre entourèrent l'épée d'argent à présent figé dans la poitrine. Le spectre releva la tête vers le sorceleur qui appuya plus fort alors que Thatch et lui étaient à présent de chaque côté, terminant de couper la tête de celui.

Le corps du spectre commença à s'effriter dans le vent, disparaissant alors à l'oubli. Pourtant, il y avait encore quelque chose qui devait être fait. Il regarda Géralt qui hocha la tête simplement. Ils étaient donc d'accord tous les trois. Le gardien de phare, Mikkjarl, arriva vers eux.

- Est … 'ini ? y est pa'ti ?

- Oui. Il est enfin au repos. Par contre … il y a encore le souci de ce que vous avez fait. Un pénitent ne vient pas pour un seul naufrage. Non. Il vient pour plusieurs. Il est temps de … payer la facture. On va vous emmener pour que vous soyez jugé. Et ce n'est pas une demande.

Thatch était déjà la main sur l'épaule de l'homme qui n'avait que cligné des yeux. Géralt pointa alors un petit bateau présent dans la crique. Il hocha la tête pour sa part, récupérant la tête du pénitent ainsi que le morceau de tissus qui couvrait celle-ci. Il en coupa un morceau et tendit par la suite la tête vers Géralt. Celui-ci pourrait récupérer la prime ensuite grâce à la tête.

Ils descendirent vers la mer et montèrent sur le navire. Il prit place à la barre alors que Géralt était à l'opposer, assis à la proue de la petite embarcation. Thatch tenait fermement l'assassin d'innombrable navire entre ses mains au centre de la petite embarcation. Lorsqu'ils furent au milieu de la baie. L'homme supplia.

- Ne me tuez pas … pi'ier.

- Parce que tu en as eu, raclure, pour tous les morts ? Grogna fortement Thatch. Mandos … doit-il vraiment être en vie ?

- Davy Jones ne traite qu'avec les morts, réellement. Commenta-il. Laisse-moi juste lui signaler qu'on a ce qu'il demande.

Il bloqua la barre au mieux. Il n'était pas un marin mais avait assez vu comment faire pour ne pas paraître trop incapable. Il ressortit le petit morceau de tissus qu'il avait récupéré du linceul du pénitent. Il murmura en fourchelangue le sort de feu et la lueur verte naquit dans sa main. Il leva celle-ci et le tissu s'enflamma, donnant alors une lueur vert sombre qui assombrit autours d'eux la baie. La brume réapparut. Cependant, un son de vieux navire craquant et une ombre gigantesque se glissa à côté de leur barque. Il regarda alors Thatch et celui-ci n'eut même pas à demander quoi faire.

Il regarda les traits changer et les dents devenir immenses. L'homme hurla lorsqu'il comprit quoi le tenait avec une telle force. Il regarda alors un vampire supérieur déchiqueter un homme. Il resta de marbre. Le pénitent avait murmuré à son oreille le nom des nombreuses victimes mortes dans la baie. Et la rage de chacune qui maudirent le nom de celui qui devait les garder. Celui qui devait les mener à bon port en gardant la lueur du phare allumer dans l'obscurité.

Il regarda la carcasse morte puis tourna la tête vers l'ombre qui venait de se pencher vers eux depuis le bastingage supérieur du navire. Il salua alors le capitaine. Davy Jones eut alors un sourire sombre en regardant à présent l'âme qui était sur son pont.

- Tu as compris, petit corbeau, assez aisément en fait. Montez à bord recevoir votre paiement.

Il regarda les cordages qui venaient d'apparaître. Il s'accrocha alors à l'un d'eux et se hissa sur le pont. Thatch et Géralt firent de même alors que le corps de Mikkjal sombrait dans l'étendu noir de l'océan alors que son âme était traînée par les gaillards de Davy Jones sous le pont.

Le seigneur des tréfonds caressait doucement l'un des tentacules qui lui servaient de barbe. Il se tourna vers eux.

- La mer a ses propres lois. Et il en va de même pour ceux vivants à la frontière. Trop de navire ont coulé. Trop d'âme ont demandé réparation. Et puis, avec un pénitent qui gardait les âmes encore et encore. Il fallait y mettre fin.

- Nous comprenons, capitaine.

L'entité arriva face à lui et sortit de son manteau l'objet magique ancien avant de le poser dans sa main.

- Lorsque tu seras libre, petit Juge de la mort. Apprends les bonnes manières à ce démon.

- J'y compte bien. Un message à lui transmettre ?

- Il a perdu. Et qu'il reste loin de mes tréfonds. Ricana à pleine dent le seigneur des tréfonds des océans.

Sans qu'ils ne comprennent, ils étaient à nouveau sur la terre ferme, au pied du phare. Il baissa les yeux, regardant alors l'objet entre ses mains. Thatch siffla en regardant une bourse accrochée à sa hanche. Il en allait de même pour Géralt. Celui-ci haussa un sourcil et pointa le sextant.

- Qu'est-ce ?

Il ouvrit celui-ci et le tendit à Géralt.

- Regarde dedans. Et ne le fais pas tomber.

Le sorceleur obéit et poussa un son de surprise. Même Thatch devint curieux.

- À quoi ça sert ?

- C'est pour se repérer entre les mondes. Regarde dedans. Il indique les fenêtres des mondes. Le premier objet que j'ai déjà est une boussole pour les brèches entre les mondes. Le sextant permet alors de prendre la bonne au bon moment.

- Et si tes amis font une « lumière » dans ton monde, là où tu dois aller. Tu pourras te repérer.

- Oui. Je suis pas Zirael. Et, habituellement, j'accompagnais un vieux sorcier dans les différents mondes. Il avait aussi une clef pour ouvrir les portails existant en plus de deux objets similaires pour se déplacer. Je sais où se trouve une clef. Mais, il faudra que je demande un petit coup de pouce à Ciri si elle accepte. Sinon, je me débrouillerais pour …

- Ciri acceptera. C'est sûr. De ce que nous a dit Luffy, elle doit comprendre ce que c'est et t'aidera définitivement à rentrer chez toi, affirma Thatch.

- Elle saura que tu demandes car tu veux rentrer chez toi. Pas parce que tu veux son sang.

Il hocha la tête et rangea à nouveau le sextant dans son sac en sécurité. Il se tourna vers Fumseck qui attendait à présent sur la rambarde de bois montant au phare.

Chacun attrapa une plume puis, le phénix s'enflamma à nouveau pour les emmener à Kaer Trolde. Il ricana en voyant le marin, cul au sol, se tenant presque le cœur après la peur qu'il venait d'avoir.

- Bon, Géralt ... je vais partir récupérer la prime pour toi. Tu accompagnes notre petit elfe voir Sac-à-souris ?

- Hn.

- Veux-tu que Fumseck te déposes ?

- Nan. Je tente pas ma chance avec le poulet. Il m'a déjà dans l'os.

L'oiseau en question battit des ailes en direction du vampire, agacé par avoir été nommé Poulet. Thatch partit, sifflotant tranquillement avec la tête du pénitent accroché à un crochet à sa hanche. Le sorceleur lui fit signe de le suivre à nouveau pour rejoindre Kaer Trolde. Fumseck prit place sur son épaule, fusillant quiconque qui le regardait. Un des hommes voulut toucher l'une des plumes et l'oiseau mythique tourna la tête dans sa direction, prêt à lui sauter dessus.

- Peu commode ce matin.

- Comprends le. Il déteste qu'on arrache ses plumes. Et il sait que la plupart des gens vont lui arracher les plumes. Il sait aussi que je ne ferais que les toucher. Il a fait moyennement confiance à toi et Thatch mais si vous tentiez de le faire avec moi absent. Ça risque d'être plus compliqué. Sauf si il comprend que c'est urgent.

- Comme te sauver la vie ?

- Ah ah.

Ils passèrent les portes de la forteresse et une voix forte les interpella. Il regarda Crach arrivant par le côté.

- Géralt ! Et ton ami ... ?

- Mandos Cerbin. Guérisseur et mage. Sac-à-souris est là ?

- Oui.

Il nota sans grande surprise l'expression un peu étrange dans sa direction à la mention de "guérisseur" et "mage". Il garda la capuche baissée. Crach demanda pour les aides pour ses enfants. Géralt indiqua juste qu'ils avaient chacun reçu l'aide nécessaire et qu'il irait après l''avoir aider lui.

Il entendit marmonner Crach qu'il espérait que Marco n'était pas celui avec sa fille. Il cligna des yeux. Marco était allé aider Cerys ? Il grimaça. C'était le blême. Marco s'était retrouvé à affronter le blême ou allait l'affronter. Néanmoins, pour éviter des soucis au phénix.

- Ma sœur Kali est douée lorsqu'il s'agit de magie et malédiction. Elle est celle qui pourra dire si Undavyk est réellement ou non maudit. Comme dit Marco, il est médecin. Pas spécialiste d'hocus pocus.

- C'est mieux si c'est cette sorcière Zerrikanienne que ce foutu blond. Et qu'il reste loin de ma fille !

- Il le fera. Commenta Loup Blanc.

Les deux laissèrent le seigneur Crach et montèrent les marches pour atteindre les appartements de Sac-à-souris. Géralt tourna son œil vers lui.

- Joli mensonge.

- J'ai pas menti. J'ai pas dit non plus qui était allé aider Cerys. J'ai juste dit ce qu'il voulait entendre. Il a entendu ce qu'il a voulu.

- C'est jouer sur les mots.

- Il y a neuf façons de ne pas se comprendre en communication. Entre ce que l'on pense, ce que l'on veut dire, ce que l'on croit dire, ce que l'on dit, ce que l'interlocuteur veut entendre, ce qu'il entend, ce qu'il croit en comprendre, ce qu'il veut comprendre, et ce qu'il comprend, il y a au moins neuf possibilités de ne pas se comprendre.

- Jaskier ? Demanda alors Géralt après quelques minutes de silence.

- Jaskier.

Le silence continua avant qu'il n'entraperçoive un léger rictus amusé sur le visage de Géralt. Lui-même se marrait en fait. Ils discutèrent avec Sac-à-souris et celui-ci rejoignit ce qu'avait dit Yennefer. Ils devront donc attendre Kaer Morhen. Sac à souris spécifia alors une chose. Il lui restait 6 sceaux, exactement : les 4 éléments, le lien qui l'empêchait de parler et celui d'un pouvoir inconnu à Sac-à-souris. Mais, il était sûr et rejoignait autant Yennefer et Kali : vider la magie permettrait que celle-ci n'alimente plus aucun des 6 sceaux. C'était ça le souci. Les sceaux s'alimentaient par sa propre magie. Ce qui était difficile alors à utiliser et à retirer par soi-même. Et ce qui expliquait aussi parfois les accélérations de dégénérescence de la magie.

Ils ressortirent et il regarda alors Géralt.

- Géralt ? Marco va avoir besoin de nous ...

- Un danger ?

- Assez dangereux pour que je dise que l'on devrait y aller. Enfin, que au moins, tu y ailles. Moi, j'ai pas beaucoup d'utilité face à ça.

Il grogna en le regardant mais accepta. Il regarda Fumseck. Le phénix sembla rouler des yeux avant d'accepter. Géralt grommela, attrapant la plume tendue et ils disparurent dans le feu à nouveau. Il appréciait réellement que Fumseck soit là en fait. Ils arrivèrent sur l'île. Ou, plutôt, sur la grève. Le sorceleur pointa alors au loin. Il nota une tête familière avec le jarl ainsi que Cerys et le druide. Sans oublier la foule qui regardait cela. Le jarl s'éloigna alors de la berge. Peu après, il plongea et remonta plusieurs fois. Il se doutait que c'était pour récupérer les restes de son frère. Il le laisserait faire le deuil avec tous les habitants présents. Il fit signe à Géralt de le suivre, ils attendraient la fin de la cérémonie.

Le jarl revint et avec l'aide de Marco et le druide, ils préparèrent pour un dernier voyage un homme de Skellige tomber dans les bras de la mer. Il tiqua lorsque le jarl, après avoir enflammé la barque hurla. Il entendit parmi les habitants que le fantôme n'était pas apaisé.

Il secoua la tête et termina de faire son chemin entre les habitants pour rejoindre le bord du port. Marco ne les avait pas sentis ni vu, semblerait-il. Il avança assez pour être à porter de voix. Il grogna en voyant les blessures.

- Marco ! Besoin d'aide ?

- Finalement, l'invocation aura réussi. Un peu d'aide pour le ramener chez lui ne serait pas de refus, yoi. Je vais l'attacher à son lit pour qu'il ne fasse pas de connerie, cet idiot.

- Invocation ? … je veux savoir ?

Il regarda Géralt remplacer le druide afin de maintenir le jarl et le ramener à la demeure. Il grogna en secouant la tête. Il allait bientôt finir borgne le bougre en voulant s'arracher l'œil. Il détestait les blêmes. Il n'en avait rencontré qu'un seul. Mais c'était pas une chose qu'il voudrait refaire à nouveau.

- Non, tu veux pas… moi et le manque de sommeil me fait faire des choses très bizarres, yoi.

- Comme frotter une épée comme si c'était une lampe magique.

Il regarda Cerys puis Marco. Pour revenir à Cerys. La seule chose qu'il put faire fut de rire à s'en tordre le ventre. Il riait. Un génie de la lampe ? Marco avait tenté de l'invoquer comme le génie d'une lampe ? Il hoqueta un long moment, suivant les autres mais continuant à rire. Ce n'est que lorsqu'il se prit un coup à l'arrière du crâne qu'il s'arrêta. Ce n'était pas sa faute de rire pour ça.

- C'est pas un esprit, n'est-ce pas ?

- J'en doute, commenta Géralt.

Il entendit à cet instant le jarl hurler avant de s'effondrer, endormi. Marco examina celui-ci. Le visage était contracté, comme si même dans le sommeil, la tourmente continuait. Normal, c'est ce qu'il se passait.

- J'ai vu assez de crises de narcolepsie dans ma vie pour savoir ce que n'en est pas une. Soupira Marco.

- Nan. Le corps a lâché par la douleur et s'est mis dans le seul état où il ne souffre pas. C'est un moyen de défense. Mais, le sommeil est alors pavé de cauchemars. Et non. Ce n'est pas le frère. Celui-ci est bien passé de l'autre côté depuis longtemps. Il n'en a jamais voulu à son ainé.

- Je connais Udalryk depuis longtemps, je connais ses limites, notamment pour ses résistances à la douleur et je peux t'assurer que ce n'est pas ça qui lui a fait perdre connaissance. Si la douleur en avait été la cause, je n'aurais pas eu l'air aussi perplexe que ça.

Il grinça à l'acidité de Marco. Il était autant médecin que lui. Il devrait s'en souvenir avant de parler. Mais, le médecin plus ancien marquait un point. Il avait sûrement vexé Marco. Il s'excuserait un peu plus tard.

- Qu'est-ce qu'il se passe avec le jarl ? Se renseigna Geralt.

- Depuis la mort de son frère, toutes ces années en arrière, le jarl entend ce que tout le monde pense être la voix des dieux, expliqua Cerys. Mais ce sont des dieux de colère et de cruautés qui lui demandent de payer pour la mort de son jeune frère qu'il n'a pas réussi à sauver. Ils lui demandent toujours plus. Des sacrifices faits dans sa propre chaire.

- Si on ne trouve pas la cause de ces voix, il passera pas la semaine.

- Marco a raison. Et désolé pour tout à l'heure. Géralt ? Un truc qui fait entendre les voix et qui demande de la douleur en sacrifice. Ça te sonne rien aux oreilles ? Je veux bien que les dieux ont leur punition mais …

Il resta en suspens, préférant aider le druide à ouvrir le lit pour que le jarl se repose. Ou tente dans son état. Il regarda l'ombre un instant au sol du coin de l'œil puis revint aux autres.

- C'est normal qu'il fasse aussi sombre ici ? Demanda le sorceleur en regardant le salon du jarl.

- Ce serait une des exigences des dieux au jarl, répondit Hjort. Ils lui parlent en rêve, reprenant la cave de l'ancienne maison en décor, lui transmettant des messages depuis les ombres et le châtiant pour ce qui est arrivé au jeune Aki, paix à son âme.

Il finirent de coucher le jarl, le laissant à la surveillance d'une des concubines présentes. Géralt n'eut pas besoin de plus d'information. Il avait trouvé la créature assez rapidement avec celles qu'il avait déjà acquises en peu de temps.

- Je pense qu'on a affaire à un blême. Ce sont des créatures très rares, et très puissantes d'après la conjonction. Ils se nourrissent du désespoir et du sentiment de culpabilité de ceux qui n'ont pas la conscience tranquille. Et bien souvent, ils les poussent à s'automutilé.

- Chose que notre dormeur fait régulièrement, yoi.

- Marco a raison en disant que le sommeil n'est pas induit par la douleur comme je l'ai cru. Après tout, il le connaît depuis bien plus longtemps que moi sur le plan médical. Je pense que le blême n'a pas aimé que l'on aide le jarl à faire son deuil et se libérer de la culpabilité. Il l'a donc plongé dans un sommeil cauchemardesque pour être sûr de garder sa victime et son garde-manger. Il va tenter de l'avoir le plus longtemps possible. Mais, combien de temps tu estimes qu'il pourra tenir Marco … ?

- Si ça ne change pas, il crèvera en fin de semaine. Ce qui nous laisse quatre jours, yoi.

Il trouva dommage de ne pas avoir de potions de sommeil sans rêves prête sur lui. Et la goutte du mort-vivant était fortement déconseillé. Il fallait donc que le blême soit chasser dans le temps donner. Et le plus tôt serait le mieux. Même s'ils avaient un temps de quatre jours, les dégâts sur les derniers jours pourraient être fatals.

- Si le blême a saisi qu'on essaye d'aider le jarl, il y a une chance qu'il cherche à en finir rapidement avant de fuir. Ils ne sont pas du genre à laisser leurs proies survivre, ajouta sombrement Géralt.

- Et comment pouvons-nous le chasser ?

Il regarda Cerys. Il y avait plusieurs méthodes. Il grinça en sentant le sort de silence le prendre. Sérieusement ? Et dire qu'il pensait que c'était uniquement sur des informations sur Ciri qu'il ne pouvait pas divulguer. Heureusement que Géralt connaissait la réponse. Il regarda ce dernier avec lassitude. À force, il n'allait plus pouvoir dire un mot. Peut-être que ça ferait des vacances à certains. Géralt indiqua alors.

- On a deux méthodes. La façon sorceleur, où on va directement dans l'antre du monstre avec la victime pour le forcer à se révéler et le détruire ainsi, mais il y a un risque que le jarl n'y survive pas, surtout quand on voit son état actuel. La seconde façon serait qu'on le trompe. En lui faisant croire qu'un crime plus récent a eu lieu, il changera de proie. Là, on dévoile le subterfuge et le tour est joué. Mais il faut que l'appât éprouve vraiment un sentiment de culpabilité, donc, il ne peut pas être mis dans le plan.

Et c'était la meilleure façon de faire : tromper le blême. Le jarl ne survivrait pas à l'affrontement. Il était dans le même état critique que chez lui.

- Ce qui n'est pas chose aisé. Ce n'est pas comme si on doit se sentir coupable d'avoir renverser le lait. Le jarl éprouve la culpabilité de la mort de son frère. Il faut que la culpabilité soit au même niveau si vous voulez que l'appât fonctionne. Et si vous décidez d'affronter le blême en face à face. Il faudra éviter qu'il ait beaucoup d'ombres pour se cacher et se renforcer. Et, comme il a été souligné. Le jarl risquerait de ne pas survivre au combat. Le blême l'emporterait dans la mort.

- Je me désigne, yoi, annonça Marco.

Il se tourna vers Marco en haussant un sourcil, surpris. Et Cerys le fut tout autant que lui.

- Pour ?

- Faire l'appât. De tous, je suis celui qui perd le moins à se mettre un clan à dos si ça tourne mal, et je vous le dis dans les yeux, j'ai assez confiance en chacun d'entre vous pour me retrouver au centre du piège dans les griffes de ce trucs, yoi.

- Sauf que si tu n'as pas la conscience propre, il peut décider de rester accrocher à toi, averti Géralt.

Le sorceleur avait raison sur ça. Le blême pourrait rester, même après avoir été piégé.

- Eh bien on ira dans sa tanière lui mettre un glaive dans le bide. Au moins je ne risque pas de crever comme ça, yoi.

- Marco … Le blême pourra fouiller jusqu'au plus noir de tes souvenirs. Je comparerais celui-ci à un détraqueur, si tu te souviens de ce que je t'ai décrit.

- Ainsi soit-il.

Il grimaça. Marco était décidé à être la cible. Et Géralt avançait un bon point. Marco n'avait pas les mains propres. Géralt non plus en fait. Il il ne parlait pas de lui-même. Il rêvait encore, malheureusement, de la mort de Cédric ou de ceux qu'il n'avait pu sauver.

- C'est pas comme si je pouvais déjà me regarder dans le miroir. Soyons pragmatiques. Cerys représente les An Craite. Les quelques idées qui me viennent pour tromper le blême entraînerait une guerre entre les An Craite et les Brokvar qui sont pourtant en bon terme, yoi. Toi, Mandos. Peux-tu nous dire la solution mise en place ? Pouvons-nous avoir la certitude que tu seras bel et bien trompé par nos idées ? On sait la réponse, toi et moi. Geralt ? C'est l'expert en monstre. Il ne doit pas avoir la conscience aussi tranquille que la mienne mais on ne peut se permettre de le laisser endosser le rôle parce qu'il saura mieux que quiconque réagir si ça tourne mal, yoi. Je suis donc la meilleure solution.

Il détestait les personnes qui étaient logiques dans ce genre de cas. Et Marco avait raison. Il connaissait l'issus. Il était le pire à choisir.

- As-tu quelque chose à redire ? Ou connais-tu quelqu'un d'autre prêt à faire le pire des crimes pour attirer le blême ? Je t'écoute Mandos.

- Je hais les personnes logiques. Non. Tu as tout dis. On a tous. Et je pense que tu devrais vraiment, après, attraper Chat Noir et t'y accrocher jusqu'à ce que tu te sentes mieux. Crois moi.

- J'admets sans honte que c'est mon doudou. Sauf que notre paire de D. est en route pour Undvik, donc, ça attendra ce « cat-napping ». Udalryk, lui, il ne peut attendre, yoi.

Il hocha la tête en souriant à moitié à la blague. Il se tourna vers les deux autres. Cerys semblait déjà réfléchir, comme la première fois. Il regarda Marco avant d'indiquer qu'il sortait en attendant. Si Cerys proposait à nouveau le kidnapping de Aki pour faire venir à sa suite le jarl et Marco, il y avait un souci. Marco sentait les présences avec le Haki. Mais pas lorsque lui portait la cape d'invisibilité. Ça pouvait être une solution.

Une solution car même le blême ne pourrait sentir l'enfant. Il croirait fermement à la culpabilité du médecin pirate. C'était un sale coup. Mais une solution nécessaire puisqu'il était celui qui l'avait proposé. Il roula sa pipe entre ses doigts, fumant les herbes sèches. Il vit sortir Marco en premier. Il le salua et revint à sa contemplation de la mer calme depuis la terrasse de la longère du jarl. La barque funéraire avait depuis longtemps disparu.

Il attendit un peu avant de voir sortir Cerys avec Géralt. Celle-ci vint vers lui avec un peu d'hésitation. Faut dire qu'on ne ferait pas confiance à celui qui porte une capuche continuellement pour cacher le visage.

- Éloignons-nous, cela vaudrait mieux.

Il hocha la tête et suivit. Ils arrivèrent assez loin pour discuter sans que personne ne puisse entendre.

- Est-ce que l'un d'entre vous sait comment prendre le Haki à défaut ?

- Tout dépend pour quoi. Indiqua Géralt.

- Moi. Je peux. Et assez pour que même des habitués soient trompés.

- Parfait alors. Laissez-moi aller chercher Hjort, et je vous dirais mon plan.

Il hocha la tête alors que Cerys repartit, dévalant la pente en direction de la maison du jarl. Il éteignit sa pipe et la rangea à son sac. Elle revint ensuite avec Hjort. Géralt interrogea alors qu'ils étaient tous présents à présent.

- Alors ? Ce plan ?

- C'est la meilleure idée que j'ai actuellement, mais si vous en avez une autre, je vous écoute. Il s'agit d'enlever Aki, le fils du jarl…

Hjort ouvrit la bouche. Très clairement prêt à protester en fait. Mais Cerys termina alors sa phrase qui était pire que le reste.

- Et ensuite, demander à Marco de le jeter dans le four.

- Avez-vous perdu l'esprit ?!

- Nous devons faire croire qu'un crime a été commis, pas tuer le nourrisson. Ce n'est pas un prix que nous sommes prêt à payer pour sauver le jarl, et tu briserais la confiance que Marco a pour toi.

- Justement, nous allons faire croire à tout le monde que Aki est mort. En réalité, Hjort se chargera de le réceptionner et maître Cerbin de le cacher. L'enfant ne court aucun danger, je le jure sur mes ancêtres.

- Dans le four, il existe une entrée à deux côtés, n'est-ce pas ? La pièce fermée, et Hjort et moi, caché à la vue de Marco, il ne saura pas que nous sommes présents. Et je suis sûr que dame Cerys préférerait se trancher le bras que de faire du mal à un enfant, je me trompe ? L'enfant n'aura rien, je ferais tout pour. Je pense que le plan de dame Cerys fonctionnera même si cela reste quelque chose d'horrible à imaginer. Le blême n'hésitera pas à changer de victime. Mais, dès que la preuve sera faite, je ramène l'enfant et le jarl loin. Si un combat doit avoir lieu, ils ne sont pas en état d'être proche.

Cerys le regarda avec de grands yeux. Il garda son visage neutre. Il connaissait juste le processus. Géralt le regarda du coin de l'œil avant de dire.

- Il a dû deviner. Mandos, va te mettre en position avec le druide. Il n'y a plus qu'à attendre le retour du Phénix de sa balade et mettre le plan en action.

- J'espère pour tout le monde que tout se passera bien.

- J'ai foi.

Il fit signe au vieux druide de le suivre tranquillement jusqu'à l'ancienne maison. Ce dernier était très inquiet alors qu'ils rentraient dans l'ancienne maison. Il garda le silence jusqu'à ce qu'ils soient dans la pièce. Il regarda la porte et posa sa baguette contre. Le sort de fermeture fut lancé puis il se tourna vers le druide. Il sortit la cape d'invisibilité à cet instant. L'artefact fin surprit le vieux druide.

- Vous ne comptez pas avoir chaud avec cela ? C'est assez fin pour …

- Pour nous faire disparaître. Observez.

Il passa la cape et le druide fut surpris au point d'ouvrir la bouche. Il ressortit et lui fit signe de venir proche. Il s'assit au sol et le druide fit de même. La cape les couvrit. Ils étaient à présent invisible aux yeux de tous. Même la mort elle-même ne pouvait les voir à présent. Il sortit son jeu de cartes.

- Jouons en silence jusqu'à ce qu'ils arrivent. Et faites confiance à la jeune An Craite. Mais, comme je l'ai dit. Si le blême attaque. J'emporte autant le jarl que son fils loin. Vous devrez aussi courir.

- Je comprends … oh ? Vous êtes un elfe.

Il venait de baisser sa capuche pour être à l'aise. Il hocha la tête, tendant le paquet de gwent. Le druide sortit le sien avec un petit sourire.

- Bien. En espérant que la tempête ne vienne pas.

- Pas de souci.

Fumseck était resté à dormir sur le toit de la longère du jarl. Il lui avait demandé de rester sage afin que Marco ne se doute de rien. le phénix obéit sans poser de question. Après tous, il était assez intelligent pour savoir.


Ils avaient entendu Marco rentrer dans la maison et celle-ci se réchauffa doucement. Le druide et lui gardèrent le silence, attendant sous la cape. Il attendait avec patience. Il sentit l'arrivé de Cerys avec hâte. Il posa la main contre la poignée et le druide se prépara. Marco ne les avait pas sentis une seule seconde. Mais, fera-t-il le geste ? Chez lui, ce fut le frère qui poussa Géralt à le faire. Ici, il n'avait pas le fantôme pour aider. Marco ferait confiance à Cerys ou ne le ferait pas. Les cris vinrent alors. Il allait être temps.

La porte fut ouverte violemment. Cerys venait de rentrer sûrement avec Aki dans les bras, poursuivie par le jarl. La même demande fut alors faite par Cerys. Et le choc fut bien audible au travers du bois par les deux cachés. Il pinça ses lèvres. Imaginer l'horreur que de jeter une vie dans un four. Cerys savait qu'ils étaient là. Mais, rien n'enlevait au frisson et l'horreur de l'acte.

Les suppliques de Cerys atteignirent Marco. Celui-ci avait décidé de faire confiance malgré l'horreur du geste. La porte du four se fit ouvrir de l'autre côté. Mais, il sentit que ça allait laisser un impact grave sur le phénix. Sans que Marco ne le sache, l'enfant fut attrapé par le druide. Il referma la cape sur eux trois. Ils n'étaient plus là. Ils étaient cachés de la mort à nouveau. Il regarda l'enfant à présent devant lui. Il soupira, vérifiant qu'il n'avait pas été néanmoins touché par les flammes. Celui-ci attrapa son doigt pour le mettre dans sa bouche. Il eut un sourire léger. L'enfant n'avait même pas idée de ce qu'il venait de se passer. Il fit signe qu'il allait être temps de sortir. Le blême allait changer de victime.

- C'est bon, il a changé d'hôte.

Géralt était là. Il était rentré dans les ruines juste avant qu'ils ne sortent avec le Druide. Il avait été leur signal pour sortir. Il arriva à la porte alors que Hjort tenait l'enfant entre ses bras. Il glissa la main contre le bois, ouvrant alors celle-ci. Il sortit, trouvant Cerys mais aussi le jarl ainsi que Marco. Le blême était là. Il retira alors la cape pour qu'ils apparaissent, libérant peut être alors Marco de l'état émotionnel où il se trouvait mais surtout de la douleur du jarl. Celui-ci était même avec une arme en direction du blond dévasté.

- A … Aki !

Le jarl lâcha son arme et se précipita vers eux pour récupérer le bambin. Celui-ci termina dans les bras de son père, qui le serra contre lui. Cerys parla alors au monstre tapis dans les ombres, qui enveloppait ses griffes autours de Marco.

- Le Phénix n'a commis aucun crime. Il n'y a ni désespoir, ni culpabilité ici. Seulement du soulagement. Tu as été trompé. Tu dois partir !

Les ombres s'accrochèrent du mieux qu'elles purent. Elles trouvaient appétissants le médecin pour sa culpabilité. Mais Cerys n'avait pas perdu la face, pointant les ombres avec fermeté.

- Va t'en ! Ou cette fois, c'est mon glaive qui te mettra à la porte. Mandos, on a besoin de plus de lumières.

Il hocha la tête, levant déjà sa baguette lorsque Géralt dégaina son épée.

- Lumos … Maxima !

La lumière émergea alors de sa baguette, illuminant alors la pièce comme s'ils étaient en plein soleil. Assez puissant pour éclairer chaque parcelle de la pièce, ne laissant presque plus une seule ombre où se cacher. Tous purent voir le blême qui tentait de se protéger de la lumière mais aussi de s'écarter de l'épée en argent du sorceleur. La créature accepta alors sa défaite et partit, relâchant son emprise sur Marco. Il ne restait alors qu'une tâche sombre sur le sol de l'ancienne maison.

Il arriva devant Marco, inquiet. Est ce qu'il allait bien ? Le phénix n'avait pas bougé depuis son acte. Ou très peu en fait. Il hésitait à poser la main sur l'épaule du phénix.

- Marco ?

Ce dernier ne releva pas la tête tout de suite. Mais, il se mit debout petit à petit. Il avait le regard hanté. C'était comme si le monde entier venait de poser ses crimes sur les épaules du phénix.

- C'est la meilleure idée que j'ai eu, oncle Marco, je suis extrêmement désolé, souffla Cerys.

- Rentre chez ton père et n'en parlons plus.

Il grimaça. Marco sortit, prit l'arme et se hissa sur un des rochers pour s'enrouler autours. Il regarda cela, voyant, ou pressentant que le phénix pleurait sûrement. Il n'était vraiment pas bon pour cela. Il sentit un poids sur son épaule et regarda Fumseck. Celui-ci s'était posé sur son épaule. Il soupira, regardant Géralt avant de plonger la main dans son sac et sortit son balais. Le sorceleur le fixa étrangement lorsqu'il monta dessus. La pierre était trop froide pour qu'il monte à main nu. Il vola un instant pour arriver à côté de Marco. Celui-ci ne bougea pas. Il rangea le balai puis sortit une des couvertures. Il faisait assez froid pour geler même un ifrit. Il posa la couverture sur les épaules du plus ancien qui ne bougea que légèrement la tête avant de se poser à côté avec sa propre couverture. Géralt prit place de l'autre et attrapa la dernière des couvertures épaisses.

- Nous sommes là. Si tu as besoin. Nous sommes là. Prends ton temps, Marco. On va rester pour toi.

- Quoique tu penses. Tu es quelqu'un de bien. Ajouta Géralt.

Est ce que Marco les entendrait ? Ou croyait-il qu'il n'avait que du sang sur les mains ? Il ne pourrait le dire.


Et voilà pour aujourd'hui. On se retrouve pour le prochain chapitre