Joyeux Noël à tous et à toutes ! Que les fêtes de fin d'années soient aussi réussi chez chacun.

reviews :

- lesaccrosdelamerceri : Voui. le fils d'une lionne avec le meilleur exemple de Téméria niveau ténacité. On parle de toi, Roche, te planque pas. ^^

- sheppard 26 : Un choix ? seulement un ? ça va être encore plus que tu ne le penses ! Et puis, les sorceleurs ^^, On a déjà eu un petit coucou de Eskel XD !

- Morgane93 : Merci ^^

- geliahs : Merci pour le commentaire

- lala : Alors, pour la Pauvre Sili, le ou la personne qui voudra sortir avec elle, il faudra affronter le père, la mère, le grand frère et certainement beaucoup de personnes (Les stries bleues, par exemple)

Bon, Je vous rappelle que les mondes du sorceleur sont de Andrzej Sapkowski et Harry Potter de J.K Rowling. Bonne lecture et à nouveau, Joyeux Noël !


Chapitre 9 :

Il regarda les différentes personnes dans le campement avant de reculer légèrement, toujours allongé dans les fourrés. Il se redressa, gardant sa respiration calme et contrôlé. La main attrapa l'écorce et d'un mouvement rapide, se hissa dans les hauteurs. Il regarda à nouveau autours, tendant l'oreille au moindre son suspect puis parti entre les branches. En plusieurs minutes, la marche entre les arbres mena à un étalon Baie qui attendait, caché dans les sous-bois.

Il réajusta la cape rapidement et lança la monture doucement entre les bois. Ce n'était pas le moment de rester dans les parages. Il prit la route du nord pour rejoindre la Yagura. Il sentit un petit appel à l'arrière de son crâne et tourna les yeux vers la Biche blanche, flottant entre les bois. Il grimaça en entendant des sons plus loin. Des personnes avaient repéré la lumière de la créature flottante.

La main se dirigea vers l'avant-bras et se saisit d'un flacon sombre. Une poudre en sortit, couvrant alors encore un peu son passage par un nuage sombre, se mêlant à la brume des bois. Il tourna son attention sur la biche qui attendait, flottante devant lui. Il soupira sur le message que pouvait bien lui transmettre sa mère à cet instant. Il avait 15 ans, plus 6.

- Mandos … tu es attendu rapidement à la maison. Ton père te demande et moi aussi. J'espère que tu as pensé à récupérer cette fois ci ce que je t'avais demandé lorsque tu m'as supplié de partir en exploration.

- Dépêche-toi, grand frère. Tu as promis.

Il eut un rire en regardant les sacs accrochés à Khan. Il avait gagné aux cartes le jeune étalon contre un seigneur dans une auberge. Mais, il n'avait pas non plus oublié ce pourquoi il était parti en vadrouille. Sa mère n'était pas très sûre mais avait accepté à la condition qu'il porte son amulette de secours ainsi qu'envoie chaque soir Hugin avec un message et un lieu. Si elle envoyait le patronus, c'était pour une bonne raison. Il bougea les doigts en se concentrant et une seconde apparition apparue, prenant alors la forme d'un grand cerf avec deux corbeaux sur les bois.

- J'arrive. Je serais là dans une semaine à peu près, moins si je prends le Portoloin pour me rapprocher. J'ai des mauvaises nouvelles du Sud. Et j'ai encore croisé un mage débile qui voulait m'emmener à l'académie des mages dès qu'il a senti ma magie.

Il était aussi passé proche de la ville de Cintra. Étrangement, il se sentait attiré par le lieu et aussi, par autre chose. Il se souvenait de la petite princesse de lorsqu'il était petit. Il était triste de savoir qu'elle avait disparu au moment même de la chute de Cintra. Et avec la guerre qui revenait encore. Elle devrait avoir presque son âge à présent. Bien qu'elle soit un peu plus jeune que lui.

Il claqua ses rênes et fila dans les brumes du petit matin avant que les soldats qu'il avait trouvés ne le repèrent. Il avait une distance à mettre entre eux avant de décider de faire quoique ce soit. Il regarda les alentours, tirant la carte d'un pan de son armure. Il avait plusieurs lieux à parcourir pour atteindre la Yagura. Il pourrait essayer de prendre un des bateaux de passeurs pour rejoindre Diligent au lieu de remonter plus à l'est pour rejoindre le pont du Bastion Rouge et passer par les marais de Ysigth.

Mais, avec sa tête et les situations politiques, ça n'allait pas très bien passer. Bien qu'il pourrait faire un tour dans la forêt de Caen Dhu. Il devait soit utiliser le portoloin qui le déposerait à Maribor, soit, il faisait la route à cheval. Ce qui prendrait plus de temps. Et il avait dit qu'il serait de retour dans la semaine.

Il atteignit l'un des affluents de la Yagura et fixa autours de lui. La forêt était non loin. Il était proche de Riedbrune et l'avait même dépassé. Il n'allait pas tarder à passer les marais. Cependant, Hugin croassa violemment. Il tourna les yeux vers le Krebin sur son épaule et pinça ses lèvres. Il mit la main dans l'une des poches de son dos et sortit plusieurs petits os. Il les lança en l'air et les attrapa dans sa main. Il grimaça. L'os du centre était celui peint en noir. Si il continuait son chemin dans la direction qu'il prenait, il allait croiser des soucis.

Il réfléchit un instant avant de saisir le collier à son cou et descendre de sa monture. Il tourna la tête légèrement, sentant comme si quelqu'un l'observait. Il garda sa main à la longe de sa monture et tourna légèrement la tête. Rien de visible. Il renifla, pas d'odeur non plus. Donc, quelque chose d'intelligent. Hugin croassa à nouveau dans une direction. Il tourna la tête vers et leva les yeux vers quelque chose dans le haut de l'arbre. Il regarda l'elfe le fixant à moitié cacher. Il aurait pu ne pas le voir s'il n'avait pas passé son enfance à apprendre à suivre des pistes ou regarder autours avec Faust ou son père. Il était même un très bon chasseur.

- Caedmil. Dois je comprendre que la route est impraticable ?

L'elfe descendit et le regarda, surpris qu'il est été repéré. Il retira sa capuche et l'ancien eut un rire en hochant la tête.

- Plusieurs monstres sévissent sur la route. Le passage sera compliqué, surtout pour un cavalier seul. Encore plus lorsque c'est un Wedd.

- Merci pour l'information. Je me débrouillerais.

- Il faut savoir s'aider entre frères.

Il hocha la tête avant que l'elfe lui propose de partager le campement pour la nuit avec d'autres. il accepta. Après tout, il avait évité pas mal des auberges pour de très bonnes raisons. Il prit place avec le campement, cachant néanmoins sous sa tenue le collier de la Téméria qu'il portait fièrement même si il ne suivrait pas Foltest. Il rêvait d'un pays ou les droits des humains et non humains soient pareil. Ce n'était pas pour aujourd'hui néanmoins.

Il ricana en écoutant les elfes se plaindre des dernières nouvelles mais il n'aima pas réellement certaines des discussions et les promesses qui circulaient comme des rumeurs depuis le sud. Ça sentait mauvais sur bien des aspects.

- Et que fait un jeune Wedd seul sur les routes, surtout en ces temps troubles ?

Il releva la tête et eut un sourire amusé.

- J'avais des trucs à aller chercher pour ma mère dans le sud à Metinna. Et puis, je voyage pas seul, j'ai Khan.

- Et tu vas jusqu'à où ?

- Je remonte bien plus au nord. Je dois passer la Yagura. Mais, avec les monstres ou les dh'oines, c'est un peu compliqué.

- Nous descendons, pour notre part. Et je te conseille de faire de même. Les dh'oines du nord ne veulent que notre sang, encore et encore. Des idiots.

Il pouvait être d'accord et en même temps, il y avait des personnes dont il ne craignait rien. à commencer par son père qui pourrait tuer pour le défendre. il lui avait appris à se battre, pister, récupérer de l'information et faire un réseau fiable tout en gardant une carte dans sa manche pour ne pas être doubler. Sa mère lui avait appris la magie, la médecine, les plantes, les potions. Faust avait participé avec Cassandra pour lui apprendre à se déplacer et aussi se battre comme un Seidhe. Il savait pister presque aussi bien qu'un sorceleur, selon certains.

- Vous avez entendu parler encore du spectre ?

Il releva la tête et son voisin vit bien son interrogation.

- Depuis plusieurs mois, on parle d'une ombre qui arpente des lieux où des batailles ont lieu et soigne les blessés. Il repart dès que les personnes sont en capacité de survivre. Pas de visage, pas de nom. On l'aperçoit juste dans la brume.

- Il est habillé de noir et se balade avec un nuage de corbeau.

Il pinça ses lèvres et bénit que Hugin soit perché dans un des arbres à cet instant. C'était peut-être lui le spectre. Il le faisait assez souvent en fait depuis qu'il avait assez de connaissances. Sa mère avait dit qu'il était béni par une mémoire photographique. Il retenait ce qu'il lisait et voyait. Malheureusement, parfois, il se réveillait en se souvenant des corps ou des monstres qu'il avait croisés. Il s'installa dans un des arbres, la main à la dague néanmoins. Il se réveilla aux aurores le lendemain alors que le groupe d'elfes se préparaient à continuer leur route. Il les salua, vérifiant néanmoins que rien ne lui avait été pris. Non. Au contraire, il nota qu'on lui avait ajouté du pain dans son sac. Il eut un sourire gêné. Il pinça ses lèvres.

- Attendez ! avant que vous ne partiez ! Tenez.

Il attrapa plusieurs des petits pots de baumes magiques qu'il avait. Il pouvait toujours s'en refaire. L'elfe le regarda étrangement lorsqu'il posa l'un des pots dans sa main.

- Ce sont des baumes que l'on fait avec ma mère. On est guérisseur dans la famille. Si vous en avez besoin, hésitez pas à les utiliser. … c'est pour le pain …

- Pas besoin de nous remercier, Wedd.

- J'insiste. Je préfère que ce soit un échange … je me sentirais mal si vous veniez à manquer sur la route alors que c'est ma faute.

Ils acceptèrent et repartirent. Par contre, ils avaient raison. Dès qu'il passa la crête il vit bien les traces sur la route et plusieurs corbeaux qui volaient au loin. il posa la main à sa hanche et attrapa un trousseau de clé. Il fixa certaines d'entre elles un moment en grognant. Il aurait dû faire comme il avait dit à sa mère et demander à Faust de faire un sceau sur chacune d'entre elle s'il a besoin de les utiliser. Plusieurs se ressemblaient. Il n'avait pas très envie de finir à Cintra ou encore à Ban Ard. Il avait visité une fois la ville des mages et ne voulait pas recommencer de sitôt.

Il attrapa la clé qui devrait le mener à Maribor si il ne se trompait pas. Hugin vola sur lui et se posa sur son épaule. Il frotta celle-ci et murmura alors le mot de sort pour activer le portoloin, serrant fermement la longe dans sa main. Khan hennit dès que l'objet les transporta. Il atterrit sur ses pieds. En relevant la tête, il jura.

- Bordel de merde … ! Fallait que je me trompe ! Espèce de clefs rouillés de merde !

Khan se redressa, un peu paniqué. Il attrapa la longe à nouveau et frotta la tête du cheval. Il regarda autours et sentit. Il était proche de la mer. Il regarda autours et grimaça. Il n'était pas très loin de l'académie des magiciennes. Bon, il était en Téméria mais quand même. il jura un peu plus par principe.

- Ce n'était pas très polie, ça.

Il tourna la tête et cligna des yeux un instant. Il regarda la jeune fille assise sur le bord de la route avec une pomme dans la main et un cheval derrière elle. Elle avait les cheveux blancs comme neige et un air familier. Ça lui revint comme une flèche et la pointa du doigt.

- Cirilla ? T'es en vie ?! The Fuck ?

Elle blêmit et le fixa avec peur. Hugin vola un instant et se posa sur son épaule pour croasser. Il frotta ses yeux pour regarder à nouveau. Elle avait changé depuis le temps. Elle avait grandi. Les mêmes yeux verts qui le fixait avec inquiétude mais surtout, incompréhension. Il croisa les bras avec un petit sourire sous sa capuche.

- Si je m'attendais. Donc … tu as appris à jouer à l'Orlog seule ou tu es toujours aussi nulle ?

Elle ouvrit et ferma la bouche, ne comprenant pas. Puis, ses yeux s'écarquillèrent et elle le pointa du doigt.

- Mandos ? Tu es Mandos ? Le garçon au chapeau ? Celui qui était dans l'arbre ?

- Coupable.

Il retira sa capuche avec un sourire. Il n'aurait jamais cru qu'un accident de portoloin l'amènerait à voir une morte. Enfin, une personne qui était censée avoir disparu lors des massacres de Cintra. Elle sourit et lui sauta dessus pour l'enlacer. Il en fut assez surpris mais répondit à l'étreinte. Ciri semblait avoir oublié que des années s'étaient écoulés depuis leur rencontre mais s'arrêta en regardant alors sa tête. Il y avait un souci ?

- Tu … es un elfe ?

Point important de son histoire. Il frotta son crane avec un léger sourire nerveux.

- Euh … ah oui. J'avais oublié que tu ne savais pas … Et j'allais pas le crier sur les toits à l'époque avec ta grand-mère qui m'aurait occis. Pardon. Je n'aurais pas dû parler des morts. Qu'est ce que tu fais dans le coin ? Tu vas à la prison légalisée des magiciennes ?

- Oui, Yenn … je dois pas en parler.

Il vit parfaitement le regard. Il ne poserait aucune question. Surtout qu'elle semblait avoir pris une musculature qui différait des jeunes filles de haute famille. Elle avait surement dû apprendre à survivre et à se battre. Vu ce qu'elle avait vécu, c'était peut-être mieux pour elle.

- Pas grave. Si tu es ici et que personne ne le sait, mieux que cela reste ainsi … et moi, je dois rentrer chez moi. Mais, je suis content de te voir en vie.

- Merci. Et je n'aurais jamais cru te revoir aussi. Tu sais que tu fus le premier qui a vraiment joué avec moi ?

- Non, je l'ignorais. Mais bon, j'étais un sale gosse. Je devais vraiment être agaçant, non ?

Elle se mit à rire un peu. Il eut un sourire assez content pour le coup de l'avoir fait sourire. Il faut dire que la tête qu'elle tirait ne donnait guère l'impression qu'elle était heureuse. Il s'assit à coté d'elle, gardant alors la longe fermement pour empêcher l'étalon de partir.

- Je ne pensais pas qu'un accident de transport m'aurait amené à te rencontrer.

- Et tu attends quoi de cette rencontre ?

- Réfléchissons ? Hmmm une longue discussion sur les magiciennes ? Avec les doigts crochus de la directrice ? L'idiotie de l'utilisation de la magie par ses dernières ? Réfléchissons, réfléchissons …

Elle se mit à rire plus fort, serrant ses cotes cette fois ci en tentant de tenir assise. Hugin le mima en même temps devant lui. Lui-même se mit à rire. il regarda le ciel qui commençait un peu à se couvrir. Il soupira en la regardant alors, s'asseyant en face d'elle sur la pierre.

- Je n'attends rien. C'était un accident. Je devais rentrer chez moi pour retrouver ma mère, mon père et ma petite sœur.

- Tu as une sœur ?

- Oui. Toute petite, 7 ans, bientôt 8. Déjà une petite boule d'énergie qui a découvert comment mettre le feu. Mon père a hurlé de rire lorsqu'elle l'a fait dans la caserne, paniquant les soldats présents à moitié soul.

- Non ?

- Oui.

Elle se mit à rire à nouveau et raconta qu'elle avait réussi à fuir Cintra et s'était réveillé très loin. Mais, elle resta évasive. Normal. Si il était ceux qui l'avaient protégé, il lui dirait de rester le plus évasif possible pour garder un lieu en sécurité. Elle avait été chassée par les soldats. Et les rumeurs de sa survie sillonnaient les royaumes du nord. Mais, comme disait sa mère, on ne devrait pas vendre la vie de quelqu'un, même si c'est une personne royale.

Il raconta sommairement qu'il avait appris le métier de guérisseur/chirurgien et était encore un apprenti pour l'instant et allait en cours à Oxenfurt mais aussi avait eu l'apprentissage en magie d'un druide de passage. Mais, il avait aussi appris à récupérer ou pister des personnes ou des choses comme son père. Bien qu'il risquerait de terminer dans l'armée au moment de la conscription. Mais, avec sa gueule d'elfe, ça ne passerait pas très bien pour lui. Et puis, il préférait arpenter les lieux pour découvrir ce qu'il y avait à découvrir. Elle fut surprise d'apprendre qu'il usait de la magie. Il fit apparaitre entre ses doigts plusieurs papillons de magie. Ces derniers volèrent un instant autour d'eux. Ciri leva la main vers l'un d'eux en souriant. Le papillon se posa sur ses doigts avant de disparaitre.

- Je vais devoir y aller. Bien que ça me rassure de savoir que les rumeurs sur votre survie, princesse, sont vraies.

- Ne m'appelle pas princesse !

- D'accord … blanchette.

- Tu es agaçant, Corbeau de mauvais augure.

Il mit la main contre le cœur, riant un peu. Il garda néanmoins une oreille attentive autours. Il sentait quelque chose qui flottait dans l'air. Et il connaissait la légère odeur de magie non loin. Il se redressa, remettant sa capuche et Hugin revint à son épaule.

Il entendit un son et regarda une femme arrivée à cet instant. Il pencha la tête sur le coté en haussant un sourcil. Elle puait la magie. Il regarda Cirilla qui semblait connaitre la femme et décrocha alors de son collier un des petits grigris qu'il créait avec les runes. Il murmura contre et tendit ce dernier à une personne qu'il ne pensait pas revoir et peut être ne reverrait jamais.

- Voici un petit cadeau. Je ne peux que t'offrir mes condoléances pour ta famille et une bonne route, Cirilla.

- C'est Ciri maintenant. Appelle moi Ciri.

- Alors, Appelle moi Mandos.

Elle attrapa le petit objet de métal et eut un rire. C'était une plume de métal avec deux runes dessus de protection bénigne. Il fit un clin d'œil et passa à coté de la femme qui le fixa très attentivement. Il salua de la tête et continua son chemin. Il regarda à nouveau ses clefs et en réutilisa une. Il entendit vaguement l'interrogation de la magicienne sur qui il était et Ciri qui avait simplement dit un ancien ami qu'elle n'aurait jamais cru revoir un jour. Et qu'il avait promis de ne pas dire qui elle était.

Il apparut cette fois ci à Maribor. Il remercia le ciel de ne pas s'être trompé cette fois ci et remonta sur Khan qui le fixait à présent avec agacement pour avoir utilisé deux fois un portoloin. Ce n'était pas sa faute si personne ne pensait à mettre des insignes sur des vieilles clefs pour indiquer où elles menaient. Il demanderait à Faust. Il avait déjà mis sur celle de Metinna un Ruban ainsi que sur celle de Maribor à présent. Aussi un ruban de couleur sur celle de l'école des magiciennes. L'école n'était pas intéressante en soi mais il y avait plusieurs marchands intéressant dans la ville à côté.

Il termina sa route en remontant plus vers le nord, en direction du Pontar pour enfin rentrer à la maison. il y avait seulement quelque chose qui le dérangeait depuis quelque temps. il se sentait observé ou cherché. Il n'arrivait pas à savoir exactement quoi. Il entendit des petits rires lorsqu'il passa l'angle des maisons et eu un sourire. il repéra assez vite du coin de l'œil une petite touffe de cheveux à moitié caché derrière la forge de Faust.

- Wedd … De retour de ton petit voyage ?

- Le sud est sympa même si trop de mouvement à mon gout, Faust. J'ai pu éviter pas mal des zones. Je crains que Dad est raison en disant que bientôt, on va se retrouver avec une guerre sur le dos. Et lui, il est en première ligne.

- Et toi, en âge d'être conscrit. Ce qui te sauve c'est le fait que tu es elfe.

- Me sauve ou m'envoie, comme toi, sur l'échafaud.

Il entendit à nouveau le gloussement alors que Faust souriait en regardant juste d'un coin de l'œil ce qui était à moitié caché par lui. Il joua le jeu.

- Sinon … tu as vu ma petite sœur ?

- Non. Pas de la journée.

- Dommage. J'avais hâte de la revoir. J'avais un cadeau pour elle …

Il vit le léger mouvement pour sortir de la cachette mais elle ne bougea pas. c'était bien. Elle réfléchissait avant d'agir, ça pourrait lui sauver la vie. Il ricana puis, d'un mouvement des doigts, les ombres la saisir, la montant alors dans les airs pour qu'il la rattrape au vol.

- Je te tiens !

- Naaaannnn !

Elle se mit à rire alors qu'il la chatouillait sans merci. Silarwen était adorable. elle avait le teint rosé de leur mère avec les cheveux noirs de leur père. Bien que ce soit les boucles souples qu'elle avait héritées. Les yeux, néanmoins, étaient aussi verts que lui avec une pointe lumineuse au centre. Néanmoins, elle les avait bien plus sombre que les siens. Il la hissa sur ses épaules et elle s'accrocha à sa tête, enfonçant son visage dans la capuche.

- Je t'ai manqué, Sili ?

- Voui. À maman aussi. Et p'pa aussi. Tu as vraiment un cadeau pour moi ?

- Oui. Tu m'aides à desceller Khan ? Dad est où ?

- Caserne … par contre, maman prépare des bagages. Faut pas que tu descelles Khan.

Il fronça le nez puis regarda Faust du coin de l'œil. Celui-ci soupira.

- Beaucoup trop de tensions en ce moment. Ça risque de causer une nouvelle guerre. Il faut se tenir prêt néanmoins. Elle a été rappelée au front pour nos idiots en bleus. Et dire que je m'inquiète pour des dh'oines qui chassent les miens.

- Ils ont changé. Et tu le sais.

- Ta mère sait comment faire rentrer dans la tête des gens un poil de bon sens.

- Et leur sonner les cloches.

Ils se mirent à rire alors qu'il emporta sa sœur jusqu'à l'entrée de la maison. Il nota plusieurs paquetages à l'entrée dont plusieurs coffres solides ainsi que des armes. Il soupira, notant aussi les portoloin d'urgence ainsi que de nouveau ajouts de runes autours des montants de portes ainsi que les poutres de la maison. Il semblerait qu'ils doivent partir avec les Stries bleues.

Il vit alors sa mère passer avec une tenue de couleur bleu en cuir solide et plusieurs pièces de cuirs. Il fallait regarder à deux fois pour voir si elle était une elfe ou non avec le bandana pour tenir la chevelure rousse sombre et la capuche sur la tête.

- Hey Mum ! I'm home !

- Hello Mandos. I'm glad you came back alive and safe.

Il garda sa sœur contre lui alors que sa mère lui frotta la tête. Il lâcha au-dessus du fauteuil l'asticot qu'il avait sur l'épaule. Il récupéra rapidement les sacoches et sortit les livres ainsi que les ingrédients qu'il était allé chercher. Sa mère n'aimait pas et le trouvait trop jeune pour aller se balader sur les routes. Mais, il lui avait prouvé qu'il savait se défendre et puis, il avait pu retrouver d'anciens amis de Wyzima. Des années sans les voir et presque oublier. Il se souviendra encore de la tête du forgeron lorsqu'il est venu voir son ancien camarade de jeu, Baldur. Ça avait terminé par se faire inviter à manger et donner des nouvelles. Les gens du quartier regrettaient sa mère. il avait pointé sarcastiquement et sèchement que si ils la regrettaient, ils auraient dû soit intervenir pour calmer une foule, soit ne pas participer au Pogrom. Et le vieux forgeron était bien d'accord sur la question. Et que ce n'est qu'après que les autres ont ouverts les yeux. Mais, ouvert les yeux trop tard.

Talar l'avait hébergé aussi pour les quelques jours où il était à Wyzima. Ça avait fait drôle de revoir son oncle Talar grognant et jurant comme le plus vulgaire des manants. Et pourtant, connaitre tout le linge sale des dignitaires de la haute cour. L'un des cadeaux du maitre espion qu'il avait était pour Silarwen en fait. Talar était le parrain de sa soeur. Ce n'était pas une chose que l'on devait ni voulait savoir.

- Tu n'as pas eu de souci sur …

- Non. J'ai évité les routes principales et j'ai utilisé les portoloins pour éviter beaucoup de problème. Le marchand n'a pas voulu au début me vendre les livres et les ingrédients. J'ai donc … utiliser la bonne vieille méthode.

- Je devrais demander à ton père de ne pas t'apprendre comment faire peur aux gens.

- Ni à jurer, ricana-t-il. Bon ? Qu'est-ce qu'il se passe ? Pourquoi le grand déménagement de la maison ?

- J'ai accepté de venir sur le terrain et former les infirmiers des forces spéciales.

- Chouette. Et l'on vient avec Sili, n'est-ce pas ?

- Je ne préfèrerais pas vous laisser. Et j'ai un mauvais pressentiment. Cassandra et Faust ont aussi des portoloins à présent s'il y a un souci. Et Hermès reste avec eux pour qu'on puisse discuter.

Il hocha la tête et alla dans sa chambre. Il nota plusieurs de ses livres avec des feuilles et des dessins dessus. Il ricana. Silarwen avait surement eu envie de lui faire plaisir. Il ramassa les affaires et posa ce qu'il avait dans son sac sur le lit pour faire un tri. il avait définitivement besoin de nettoyer le tout. Il vit un sac voler sur son lit. Il attrapa celui-ci et sentit un peu la magie autours. Il releva la tête vers sa mère, souriant.

- Je t'ai enchanté cette besace afin que tu puisses emporter bien plus.

- Sac sans fond ? Comme le tien ?

- Et oui, petit corbeau. Aller, prépare tes affaires. Nous partons dans deux heures.

Il eut un sourire et commença à mettre les vêtements en pile et les empaqueté avec des ceintures. Puis, il récupéra plusieurs des livres et du matériel pour écrire ou préparer des ingrédients. Il commença à faire descendre dans le sac les affaires et ce fut comme les faire disparaitre dans le vide. Il attrapa plusieurs sacoches de cuirs rigides où il y avait de quoi préparer ou conserver des potions. Il termina par les armes, chaussures et capes. Silarwen arriva avec des bandes de tissus et les lui tendit avec le sourire. Il remarqua de suite les petites coutures maladroites sur les bords.

- Je les ai faits moi-même pour si tu t'occupes d'un blessé.

- Merci Lala.

- Je suis la meilleure petite sœur que tu auras, Ry.

Il termina son sac et ressortit. Hugin croassa depuis la selle de Khan. L'étalon sembla agacé alors que Faust terminait de mettre le harnais sur la monture de sa mère, Myrtille. Pourquoi un pareil nom ? Parce qu'elle n'avait pas eu d'idée lorsqu'elle l'avait reçu. Il se dirigea vers la grange et aida à sortir la roulotte avec les couleurs bleus de la Téméria. Myrtille fut attelée et il commença à rentrer les différents coffres. Le paysan eut un rire à côté.

- Ce qui m'étonnera toujours, c'est votre capacité à rentrer beaucoup dans un si petit espace. Et depuis que ta mère m'a enchanté mon coffre, j'ai de la place à revendre dans ma grange.

- C'est de la magie. On vous laisse le jardin. Faust aura les clefs et de quoi nous prévenir. On devrait revenir pour l'hiver.

- Sauf si c'est la guerre, gamin. Sauf si c'est la guerre.

Il grimaça en sachant que ça pourrait être le cas. Il regarda Silarwen qui amenait ses peluches dans la roulotte pour rejoindre sa chambre. Il attrapa Khan et regarda sa mère terminer de fermer fermement la porte. Elle semblait sourire mais il la connaissait pour savoir qu'elle n'était pas enchantée par leur départ. Elle s'installa au siège et attrapa les longes. Il monta sur Khan alors que Silarwen irait très certainement faire ses leçons à l'intérieur. Lorsqu'ils furent assez loin, il se tourna vers sa mère, ralentissant assez l'allure de sa monture pour être à la même distance.

- Qu'Est-ce qu'il se passe, m'man ?

- Avec la chute de Cintra, il y a de plus en plus de conflits. Et la guerre est déjà là en fait.

- Mais personne ne la voit encore.

- À part ceux qui travaillent dans l'ombres.

- J'ai vu sur les routes du sud un camp imposant de soldats. Je les ai observés pendant plusieurs jours. Ils sont nombreux, entrainés et armés. Et des elfes descendent dans le sud.

- Faust a eu la visite d'anciens amis qui lui ont redemandé de reprendre les armes. Il a dit qu'il ne pourrait pour l'instant car il protège déjà des choses. Je lui ai dit, au cas où, que j'ai mis sous fidélitas les ruines de la forêt. Seuls ceux à qui il dira pourront les trouver.

Il hocha la tête et il attrapa sa capuche aux abords de la caserne. Là aussi on pouvait entendre les mouvements ainsi que les ordres aboyés. Il descendit de Khan et passa les portes de la petite forteresse, devenu maison pour certains des soldats. Faut dire que pour certains, ils n'avaient pas de lieu à appeler chez soi en fait.

Il marcha jusqu'au bâtiment centrale et passa la porte, ignorant les regards de certains. Il nota quelques nouveaux. Heureusement qu'il portait une capuche en fait sur la tête. Il leva la main, saluant Treize au passage. Il frappa à la porte et ricana en entendant la voix agacée derrière demandant de rentrer. Il passa l'embrasure avec un sourire.

- Galopin au rapport, Commandant.

Vernon Roche souleva la tête de la carte avec un sourire en entendant sa voix.

- Tu es enfin rentré de tes balades, Mandos ?

- Yep. Et nous sommes prêts à rejoindre le voyage.


Il grogna, marchant entre les morceaux de poutres de maison ou encore de cadavres. Et avec les flèches, pas besoin de savoir qui avait attaqué. Ils avaient bien fait, avec sa mère, de se mettre sous charme d'apparences avec les compagnies. Il passa entre plusieurs vestiges de ce qui fut un jour un village et regarda la goule. Il grogna, se saisissant de son arc et tendit alors la corde. La flèche frappa la créature nette lorsqu'elle lui traversa la boite crânienne. Il récupéra son projectile et se pencha vers ce quoi mangeait le charognard de la conjoncture. Encore un paysan.

La guerre avait commencé plus tôt qu'ils n'eurent estimé. En plus, il avait entendu parler de l'attaque de l'académie des magiciennes. Mais, une chose lui disait que Ciri était toujours en vie. Par contre, les elfes de Dol Blathanna avaient rejoint sous la forme des unités de Scoia'tael les armées du sud. Les groupes organisés étaient à présents dans les forêts, attaquants par guérilla les habitants ou les soldats.

Il entendit un bruit derrière lui et arma sa flèche. Il regarda autours un moment. Il baissa doucement son arc. Il devait revenir au camp pour prévenir. Plus de blessé, plus de mort. Il arpenta le lieu avant de sentir quelque chose sur son visage. Il grogna en retirant la toile d'araignée et sa capuche pour mieux retirer l'insecte. Il attrapa l'araignée qui s'était coincé être ses cheveux et la posa sur le sol.

- Bon ... Il faut que je prévienne l'unité moi. Au revoir petite araignée.

Un nouveau bruit le fit se tendre. Il tourna la tête mais ne vit qu'une personne foncer sur lui, une dague dans la main. Il roula pour éviter la lame mais paniqua. La femme était assez jeune, peut être 18-19 ans, blonde, des marques de blessures et une haine effrayante lorsqu'elle le fixait.

- Meurs sale Scoia'tael !

- Bordel ? Attends ! Je suis pas un …

Il évita la nouvelle attaque à un cheveux. Il tenta de se concentrer pour lancer un sort et l'immobiliser mais elle était rapide. Trop rapide car il sentit la lame s'enfoncer dans son épaule. Il hurla et regarda le sang coulant. Il ne pouvait pas non plus la tuer alors qu'il pouvait. Il n'avait pas non plus à rester se faire tuer par une adulte car il était un elfe. La seule solution était de revenir au camp avec elle en plus.

Il attrapa alors le bras de la femme et la coinça dans une clé afin qu'elle ne puisse plus s'écarter. Il murmura rapidement le mot de passe, serrant avec sa main sanglante le portoloin à son cou. Il sentit à cet instant le portoloin les emporter tous les deux et son dos frappa violemment le sol du campement de l'unité.

- Bordel de … ! MANDOS !

La femme fut retirée de lui alors qu'il se roulait autours de la plaie. Il sentit la chair se refermer rapidement lorsque la main de sa mère se posa contre son épaule.

- Soldat, mettez cette folle au fer et ...

- Stop … ! Balbutia-t-il. Elle … elle m'a pris pour un Scoia'tael … mum ... she is afraid.

- She hurt you.

- It's nothing. Grimaça-t-il.

Son père le fixa puis se mit face à la jeune femme qui continuait de l'insulter alors que sa mère l'aidait à se relever. Elle avait profité que tous soient occupé par la blonde pour le couvrir rapidement et cacher qu'il soit un elfe. Et la jeune femme hurlait. Elle pleurait aussi. Il garda sa main sur son épaule.

Il entendit l'agacement de sa mère lorsque la blonde pleura contre son père. et celui-ci agissait pour calmer en fait la femme.

Elle s'appelait Cyn. Elle était bien âgée de 18 ans et vivait avec sa famille dans le village qu'il avait trouvé. Elle était la seule qui était en vie. Elle avait vu des Scoia'tael tué toute sa famille et certains l'avaient frappé. Elle avait eu de la chance de survivre. Mais, la graine de la colère était plantée en elle.

Il grimaça dans la roulotte, gardant son bras en écharpe alors que Silarwen s'énervait pour un rien qu'elle s'occuperait de la personne qui lui avait fait du mal à lui. Il entendit la porte s'ouvrir et sa mère rentra avec son père. Celui-ci arriva vers lui.

- Comment vas-tu ?

- Comme un insecte qui a été épinglé par une folle. Dès que j'ai vu qu'elle était une des habitantes, je n'ai pas attaqué et tenter d'éviter les assauts. J'ai essayé de la coincé dans un sort et l'emmener. La dague m'a eu. Elle est putain de …

- Langage, grogna sa mère.

- Elle est compétente. Rapide, elle m'a coincé. L'effet de surprise était de son côté. Je ne l'ai pas repéré et pourtant, je l'ai entendu une fois.

- Cyn est une soldate. Il a été décidé qu'elle intègre les stries Bleues. Ou plutôt, elle a décidé d'intégrer les stries bleues.

Il jura dans sa barbe en regardant son père. Sa sœur se roula contre lui en grognant autant que lui. Sa mère nota le livre entre ses mains.

- Tu tentes la transformation animale ?

- Presque réussi à me transformer. J'ai trouvé l'animal mais j'éviterais de le faire dans le coin. J'ai tous sauf envie de me faire transformer en repas.

- Bien. Ne restez pas trop tard tous les deux. Commenta sa mère.

- Et ne faites pas trop de bruits en fait. Je veux pas expliquer à Sili ce que vous faites.

Il ricana avec son sourire alors que ses parents semblaient virer à une autre couleur. Plutôt une couleur carmin. Il sentit néanmoins une certaine tristesse pour un point simple. Son père atteignait les trente-cinq-quarante ans mais sa mère ne semblait pas avoir vieillir réellement. C'était ça la bénédiction et la malédiction des elfes. Vivre longtemps, trop longtemps. Bien que leur père restait bien conservé pour son âge. Peut être du à sa course perpétuel après les elfes. Il les regarda rentrer dans la pièce et retira sa main des oreilles de sa sœur.

- Tu parlais de quoi à la fin à papa et maman ?

- De ne pas ronfler trop fort. Bon, au lit toi aussi, je te raconte un conte et dodo.

- Je peux dormir avec toi ?

Il pesa le pour et le contre avant de soupirer et accepter. Silarwen détestait lorsqu'il était blessé, lui ou leur père. Et elle était encore petite pour là où ils étaient. Et puis, c'est son rôle d'ainé de protéger les plus petits jusqu'à ce qu'ils soient capables de le faire seuls.

Il garda néanmoins ses distances pendant un temps avec Cyn. Et elle avec lui. Par contre, c'était sa mère qui avait crevé l'abcès en fait. Et avait promis aussi que si elle trouvait personnellement le ou les elfes responsables, elle leur ferait passer un très sale quart d'heure. Mais, tuer tous les elfes pour cela, ce n'était pas la solution. Cyn ne l'entendait pas. Mais, elle l'entendrait un jour.

Il ricana, installé dans l'arbre en voyant la force avec laquelle elle rappelait à l'ordre l'unité. Commentaire de Treize, ils avaient trouvé le désigner d'office qui pourrait suivre Roche en tant que second. Il pouvait être d'accord. bien que sa mère est la seule capable de faire changer d'avis son père.

Cependant, en s'endormant, il rêva étrangement d'une chevelure blanche et des yeux vert émeraude. Il se réveilla avec une certaine terreur, comme si quelqu'un était en danger. il regarda autours, notant sa sœur accrochée à lui. Il soupira, revenant contre l'oreiller. Mais, pourquoi faire un rêve pareil ?


Et voilà ! ^^ surprise peut être en fin de soirée.