Note de la Traductrice : Bonjour tout le monde ! On se retrouve pour le chapitre 3 de The Marriage Stone, je remercie tous ceux qui ont pris le temps de me laisser une review au chapitre précédent cela m'a fait super plaisir ! Je tiens à rappeler que cette histoire est surtout une romance et comme expliqué dans le chapitre 1 dans la note de l'auteur, la relation entre Harry et Severus va évoluer lentement, donc ne vous attendez pas à ce qu'ils sautent dans le lit tout de suite XD ! J'espère que ce chapitre vous plaira.

Et Lynn, normalement, il devrait y avoir tout ce que tu veux dans ce chapitre, que ce soit les remarques assassines ou les états d'âme d'Harry et de Severus !

N'hésitez pas à me laisser une review pour me donner votre avis !

Bonne lecture !

Bêta : Rowena Cassandra Ravenclaw qui a bien voulu corriger les trois premiers chapitres de cette fiction, malgré le fait que cela fait presque un an que je les ais posté ! Merci beaucoup à toi !

Chapitre 3 : Dungeon Dwellers

Il ne pouvait pas croire ce qui arrivait. Il n'avait déjà pas de chance de passer ses cours de potions avec cet homme et, à partir de maintenant, il devrait vivre avec lui ! Oh, il n'avait aucun doute sur le fait qu'il trouverait un moyen de survivre à ça. Après tout ça ne pouvait pas être pire que les années qu'il avait vécues chez les Dursley. L'école avait toujours été son seul répit dans ce cauchemar, vivre à la tour des Gryffondors avait toujours été comme un merveilleux rêve lorsqu'il y repensait pendant l'été. L'idée qu'il n'allait plus jamais avoir ça le rendit malade. Laisser tomber la Tour des Gryffondors en faveur des humides et noirs cachots.

Snape le mena en bas, à travers les dédales des couloirs du château, en bas les corridors étaient noirs et pauvrement éclairés, leurs pas faisaient un écho menaçant dans le couloir de pierre. Il s'arrêta finalement devant un portrait de Salazard Serpentard avec un immense serpent.

- Le mot de passe est « Eldorado », dit Severus pour le portrait et Harry.

Le portrait s'ouvrit et Harry suivit Snape dans l'appartement qui serait sa nouvelle maison à partir de maintenant.

Harry s'arrêta à la porte d'entrée. Pas certain de ce à quoi s'attendre. Malgré le fait qu'il était dans les cachots et que les grandes fenêtres qu'il avait l'habitude d'avoir dans le Tour des Gryffondors manquaient, la pièce principale lui rappelait quelque peu la salle commune des Gryffondors. Bien meublée même si la couleur prédominante n'était pas le rouge mais le vert, des tapis épais sur le sol, un canapé moelleux en face de la cheminé qui brulait grâce à la magie, des fauteuils à l'air confortable de chaque côté. Il y avait même un jeu d'échec sorcier attendant dans un coin bien éclairé de la pièce. Des bougies et des lampes à huile illuminaient la pièce plus intensément que ce à quoi il s'était attendu et malgré le fait qu'il était dans les cachots, ce n'était pas du tout humide ou froid.

Les murs étaient recouverts de tapisseries qui ressemblaient à celles qu'il voyait dans tout le reste du château et il y avait plusieurs portes qui devaient mener à d'autres pièces devina Harry. Il remarqua que Snape avait enlevé sa robe d'extérieur, la lançant sur le canapé. Ensuite, l'homme se dirigea vers un buffet où il se servit un verre entier d'un liquide ambré qu'il descendit en une seule gorgée. Harry profita de sa distraction pour jeter un coup d'œil dans certaines des autres pièces, un bureau très bien meublé d'un côté, un laboratoire de potions, une bibliothèque privée et une énorme chambre avec sa salle de bain privée. Pendant qu'il regardait à l'intérieur, Dobby apparut avec sa malle qu'il n'avait toujours pas vidée.

- Voici vos affaire Harry Potter, annonça Dobby, Harry Potter va rester dans les cachots à partir de maintenant et Dobby est sûr de lui rendre visite souvent ! le petit elfe sourit à Harry comme s'il était enchanté par la tournure que prenait les évènements mais Harry n'avait jamais réussi à savoir ce que l'elfe comprenait vraiment. Est-ce que Harry Potter veut que Dobby l'aide pour quelque chose d'autre ?

- Non merci Dobby, assura Harry, merci de m'avoir ramené mes affaires.

Dobby sourit d'une oreille à l'autre.

- Harry Potter est celui qui est remercié pour sa gentillesse.

Et avec cela le petit elfe disparut une nouvelle fois.

Harry regarda sa malle avant de remonter son regard vers le professeur Snape qui le fixait comme s'il était une espèce d'insecte piégé sous un microscope. Harry se déplaça inconfortablement, mais lorsqu'aucun mot ne vint d'aucun d'entre eux, il soupira et traîna sa malle dans un coin de la salle, la poussant contre un mur de la salle principale, en dehors du chemin. Snape se resservit un autre verre et Harry s'inquiéta soudainement que l'homme veuille se rendre ivre. Au moins l'homme ne le regardait plus.

- Excusez-moi Monsieur ? demanda-t-il doucement, l'homme se raidit mais ne se retourna pas. Où suis-je sensé dormir ? De ce qu'il pouvait voir il y avait seulement une chambre.

- Vous pouvez dormir dans le placard pour ce que j'en ai à faire Potter ! gronda Snape en se tournant vers Harry et en lui lançant un regard noir.

Harry flancha et fit un pas en arrière, ses entrailles gelèrent, son cœur battit plus fort à ces mots, les souvenirs des dix années dans son petit placard étroit revenant le frapper avec force de manière inattendue. Il préférait s'enfuir de Poudlard plutôt que de revivre ça une nouvelle fois !

Sa réaction semblait avoir surpris Snape et à l'étonnement d'Harry, l'éclat dans le regard de l'homme s'évanouit instantanément, son visage pâlît. Harry vit sa poigne se resserrer momentanément sur le verre qu'il tenait, il le posa rapidement de côté s'avançant prudemment vers Harry.

- Je suis désolé.

Ses mots étaient d'autant plus incroyables lorsqu'on considérait le fait qu'Harry ne l'avait jamais entendu exprimer du remord pour quoi que ce soit.

- C'était… Je ne voulais pas dire cela comme ça, je ne pensais pas. Acceptez mes excuses s'il-vous plait.

L'homme avait l'air vaguement malade et Harry ne pouvait deviner si c'était à cause du remord qu'il ressentait ou à l'idée d'avoir à s'excuser.

Harry hocha juste la tête, entourant ses bras autour de lui-même pour se protéger d'un froid imaginaire. Il ne dit rien de plus, attendant que Snape se souvienne de sa question initiale. L'homme semblait reprendre ses esprits, regardant brièvement le canapé et soupirant de résignation.

- Le lit est assez grand pour nous deux Mr Potter, l'informa-t-il et Harry pâlît à ces mots. Cela semblerait étrange si qui que ce soit vous trouvait en train de dormir sur le canapé, je suis sûr que Fudge enverra des espions pour enquêter.

- Vous attendez de moi que… crachota Harry sous le choc.

- Mr Potter ! dit Snape de nouveau en colère, croyez-moi, je ne suis pas plus heureux de cette situation que vous ne l'êtes. Mais nous sommes tous les deux coincés et à un moment donné nous devrons nous plier à certaines choses inévitables, l'une d'entre elle est que nous ne pourrons éviter de passer un certain temps en la compagnie de l'autre. Mais malgré ce que j'ai dit au Ministre Fudge plus tôt, je vous assure que je n'en ai pas après votre vertu !

Harry sentit son visage le brûler d'embarras à ces mots, devenant plus chaud encore lorsque l'homme ajouta ces mots sur un ton moqueur qu'il n'avait jamais entendu.

- Je suis sûr que je peux attendre la même chose de vous.

- Vous ne pensez tout de même pas que je… crachota Harry.

- Non, je ne pense pas Mr Potter, le coupa Severus, s'il-vous-plaît accordez-moi la même courtoisie !

- Bien ! Harry le regarda. Je vais me coucher !

Il sortit son pyjama de sa malle et courut dans la sécurité relative de la chambre, disparaissant à l'intérieur de la salle de bain et fermant la porte derrière lui. Il détestait cet homme ! Il le détestait ! Et c'était tout ce qu'il pouvait faire pour s'empêcher de donner des coups de pied dans le mur de rage. Il s'assit sur le bord de l'énorme baignoire, tentant de reprendre le contrôle de ses émotions. Cela n'allait pas fonctionner. Il ne pouvait pas imaginer comment Dumbledore pouvait s'attendre à ce qu'ils vivent ensemble sans s'entretuer. La tentation de tirer sa baguette et de jeter un sort à Snape était écrasante. A la place, il enleva ses vêtements et entra dans l'énorme baignoire, notant avec surprise que Snape avait réellement une douche rattachée à la plomberie, une véritable rareté dans le château mais une nécessité pour un Maître des Potions. On ne savait pas quand un chaudron pouvait exploser.

Il prit une rapide douche, se mit en pyjama puis se dirigea prudemment vers la chambre. A son soulagement il n'y avait aucune trace de Snape.

Il lança un regard à l'énorme lit à baldaquin de l'autre côté de la pièce, les rideaux étaient verts, bien sûr. Snape avait raison, le lit était assez grand pour deux. Mais l'idée même de grimper volontairement dans le lit de Severus Snape le fit frissonner ! Et merde !

Dans la lumière vacillante des bougies, l'anneau d'or à son doigt attira son attention. Marié ! A Snape ! Il se demandait si cela faisait de lui Harry Snape ? Ou pire Severus Potter ? Ses parents devaient se retourner dans leur tombe. Et il ne pouvait imaginer ce que son parrain dirait s'il le découvrait. Sirius deviendrait probablement furieux et arracherait la gorge de Snape.

Pour certaines raisons, cette pensée fit se sentir mieux Harry et il avança, réticent, vers le lit, posa ses lunettes et sa baguette sur l'une des tables basses. Il grimpa ensuite sur le lit, se glissant sous les couvertures, bougeant vers le bord du lit aussi loin que possible de l'autre côté sans tomber sur le sol. Il pensait avoir senti une légère odeur de cannelle sur les draps. Incapable de dormir, il s'allongea en silence sur le dos, trop tendu pour penser de façon cohérente.

Une vingtaine de minutes plus tard, il entendit la porte de la chambre s'ouvrir et Snape entrer, se dirigeant vers la salle de bain. Harry écouta dans un silence pesant l'eau de la douche couler. Il n'essaya pas d'imaginer le Maître des Potions en train de se laver. Vraiment, se dit-il à lui-même, c'est ridicule, il était dans le lit du professeur qu'il haïssait le plus, pour l'amour de Dieu ! Il devrait y avoir des règles contre cela !

Règle dans le Monde Moldu peut-être. Mais il n'était pas dans le Monde Moldu et il suspectait le fait qu'il y avait encore tout un tas de règles du Monde Magique qu'il lui restait à apprendre. Il n'avait jamais imaginé qu'un jour viendrait où la saine familiarité du Monde Moldu lui manquerait. Mais ensuite il réfléchit vraiment à quel point il était étrange de vivre dans un placard en dessous des escaliers de son oncle, s'inquiétant de savoir s'il allait pouvoir manger quelque chose cette semaine. Il soupira, résigné au fait que, que ce soit dans le Monde Magique ou Moldu, sa vie n'aurait jamais de sens.

Finalement Snape sortit de la salle de bain, se déplaçant vers la grande armoire d'un côté de la pièce. Malgré lui, les yeux d'Harry étaient attirés par l'homme.

Snape ne portait qu'un bas de pyjama et fouillait dans sa garde-robe pour y prendre un haut. Et Harry pensa que cela devait signifiait qu'habituellement Snape ne devait pas porter de haut pour dormir et malgré tout, Harry trouva son regard attiré par le torse de l'homme. Il ne savait pas précisément à quoi il s'était attendu, les robes cachaient tout. Sûrement de la peau pâle, un corps trop mince et même s'il avait déjà vu la marque des ténèbres une fois auparavant, un corps sans marque. Ce n'était pas du tout la réalité. De la peau pâle, oui, mais son corps était musclé et fort, un jeune homme dans la fleur de l'âge, un corps athlétique et bien défini qui suggérait que Snape avait une vie plus active que ce à quoi s'attendait Harry. Il était préparé à voir la marque des ténèbres sur le bras qu'il pouvait voir de l'autre côté de la pièce mais il ne c'était pas attendu au flash de couleur sur son épaule droite, recouverte d'un tatouage, une rose noire entouré d'un serpent vert. Un tatouage comme celui-ci allait en opposition avec tout ce qu'il connaissait à propos de l'austère Maître des Potions.

Il ne s'attendait pas non plus aux cicatrices qu'il pouvait voir ça et là sur la peau pâle, des blessures qui semblaient provenir d'une sorte de couteau ou de rasoir. Et ensuite, aussi vite qu'il était apparu, tout disparut de sa vue alors que Snape mettait un fin haut de pyjama et Harry réalisa qu'il avait reluqué l'homme. Horrifié, il se tourna de l'autre côté, mettant son dos du côté de Snape, se disant à lui-même qu'il ne l'avait pas trouvé un tant soit peu attirant.

Quelque chose lui vint à l'esprit, la vue de la Marque des Ténèbres le lui rappelant. Voldemort n'allait pas être heureux de la tournure des évènements. Il avait depuis longtemps accepté le fait qu'il était le premier sur la liste des personnes que Voldemort voulait tuer, juste à côté d'Albus Dumbledore. Il supposait qu'à l'instant même où le monde l'apprendrait, le nom de Severus Snape serait ajouté à cette liste.

Un moment plus tard, il sentit le lit bouger, le matelas s'enfonça légèrement alors que Snape montait de l'autre côté du lit, restant loin de Harry, l'irréalité de la situation frappa Harry si fort qu'il faillit rire.

- Je me demande pourquoi elle vous a choisi, dit-il tout haut, avant même qu'il ait réellement pris conscience de sa décision de parler. Je veux dire, la Pierre du Mariage, clarifia-t-il sans se retourner, pourquoi elle vous a choisi comme… Pourquoi est-ce qu'elle pensait que vous et moi…

- Potter, je n'ai pas l'habitude de bavarder au lit, la voix de Snape était tranchante, et bien plus près que ce à quoi Harry s'était attendu malgré le fait qu'il savait que l'homme était allongé à côté de lui dans cet énorme lit qui, tout à coup, semblait ridiculement petit.

- J'en ai l'habitude, répondit-il sans réfléchir.

Snape laissa échapper un son qui ressemblait étrangement à un rire.

- Et vous avez un grand nombre dans le fait de partager votre lit, n'est-ce pas ? demanda-t-il la voix pleine de moquerie.

Le visage d'Harry le brûla d'embarras, il se tourna vers l'homme pour lui lancer un regard.

- Ce n'est pas ce que je voulais dire ! cria-t-il.

Il n'était pas préparé à la vue de Severus Snape allongé à côté de lui dans un lit, amusement et dédain brillaient dans son regard. Harry soupira et se rallongea.

- Le lit de Ron est à côté du mien, expliqua-t-il simplement, nous parlons pendant la nuit.

C'était quelque chose qui lui manquerait cruellement le reste de sa vie.

- Est-ce que d'une quelconque façon je vous rappelle Mr Weasley ? demanda Snape, ou est-ce votre façon d'exprimer des remords pour ne pas avoir accepté sa oh combien noble offre de sacrifier son avenir douteux avec Ms. Granger et de l'épouser à ma place. Une offre noble digne d'un Gryffondor qu'ils vous ont offerte tous les deux et que vous n'avez eu d'autre choix que de refuser.

Choqué, Harry ne put rien faire d'autre que de le regarder furieusement.

- Vous êtes né aussi odieux ou vous avez pris des cours quelque part ?

- Des années de pratique, Mr Potter ! lui cria en retour Snape.

- Je vous déteste !

- Bien ! Ma vie est complète ! J'ai appris à un autre Gryffondor à haïr, comment vais-je réussir à me surpasser la prochaine fois ?

Harry s'étrangla dans un hurlement de rage, tourna le dos à l'homme et s'éloigna de lui.

- Fermez-là et laisser moi tranquille !

- Avec plaisir ! Grogna Snape et, à en juger par les mouvements du lit, il tourna le dos à Harry.

Harry devina que Snape venait juste de gagner la dispute qu'ils venaient d'avoir, il avait trouvé un moyen de faire taire Harry. Il ferma les yeux, réfléchissant à un moyen de rendre Severus Snape complètement dingue pour se venger de la façon dont il le traitait. De la musique rock moldue peut-être, pensa-t-il. Il devrait trouver par lui-même une stéréo bruyante et il mettrait la musique à fond à chaque fois que Snape aurait des copies à corriger. Ou une agréable réunion de famille, il inviterait Remus et Sirius à lui rendre visite, longtemps. Et s'il y avait vraiment un Manoir Snape alors il le peindrait couleur rouge Gryffondor !

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Les trois heures suivantes trouvèrent Severus Snape allongé et réveillé dans son lit, incapable de dormir malgré l'heure tardive. Evidemment, ce n'était pas toutes les nuits qu'il était forcé de partager son lit avec un jeune homme qui avait presque la moitié de son âge. Un jeune homme plutôt attrayant, se rappela-t-il amèrement. Toute cette situation était immensément injuste. Et il irait dans sa tombe en blâmant Dumbledore pour tout cela.

S'il avait su ce matin qu'il finirait la nuit comme époux de Harry Potter, il ne se serait pas embêté à sortir de son lit en premier lieu. Il n'avait jamais vraiment aimé Potter, il devait avouer qu'il ne l'avait jamais vraiment détesté non plus, pas de la façon à laquelle Potter s'attendait. Une grande partie de son comportent était un acte nécessaire pour maintenir son rôle de loyal Mangemort. Mais même avant qu'il ait dû porter le masque d'espion, il ressentait une certaine animosité à l'égard de Harry Potter à cause de son père et de son parrain. Ça ne l'aura pas vraiment aidé, incroyable combien de temps ce ressentiment avait duré.

Et malgré cela, il avait inconsciemment remarqué plus tôt ce soir-là, lorsqu'il avait vu pour la première fois Potter dans la Grande Salle, à quel point le garçon avait muri et était devenu un jeune homme attirant. Plus attirant que son père ne l'avait été, il ressemblait de plus en plus à sa mère au fil des jours. Et même s'il détestait l'admettre, même à lui-même, il admirait le courage du garçon. Il ne connaissait personne d'autre sur cette Terre qui aurait attaqué Voldemort avec seulement un balai. Il n'aurait jamais pensé à voler l'œil d'Odin à Voldemort comme s'il était simplement un vif d'or. Il y avait quelque chose de poétiquement Griffondor à propos de cette bataille.

Mais le ressentiment avait persisté surtout, supposait-il, parce qu'il avait imaginé le garçon se réjouir de l'adoration de ses fans comme l'une de ces célébrités sans cervelles, quelque chose pour laquelle il n'avait aucune patience. Même durant sa première année, l'idée du garçon célébrité lui avait retourné l'estomac. Il avait imaginé le garçon élevé dans le luxe, choyé et gâté seulement parce qu'il était le fils de James Potter. L'une des raisons pour laquelle il avait de l'antipathie pour Draco Malfoy, même s'il était bien meilleur pour cacher son aversion dans le cas de cet étudiant.

Bien sûr, Potter devait écraser toutes ses illusions. Enfermé dans un placard, battu et affamé. Cela devait certainement donner comme le top du luxe pour lui, Potter n'avait pas dû réaliser mais il avait réussi à leurs donner des coups de pieds dans l'estomac avec ces révélations. L'expression sur le visage de Dumbledore seul, il ne l'avait jamais vue sur le visage de Dumbledore avant. Ce n'était pas souvent que le plus grand sorcier du siècle se trompait aussi grossièrement.

Et la pire des parties fut lorsque Harry avait expliqué la situation, que son oncle ne l'avait affamé que cinq à six jours maximum, pas une grosse affaire, ce n'était pas comme s'il avait voulu le tuer ou quoi que ce soit. Il s'inquiétait de ce que le garçon avait été obligé d'endurer d'autre durant ces quinze dernières années et comment il avait dû se retenir d'hurler de rage chaque fois que son Maître des Potions s'était moqué de lui pour son statut de célébrité et son style de vie choyé. Severus se connaissait suffisamment lui-même pour savoir qu'il n'aurait pas montré une telle patience. Il aurait réduit ses adversaires à l'oubli il y a longtemps. Le traitement qu'il avait reçu de la part de James Potter et de Sirius Black lorsqu'il avait l'âge de Harry l'avait rendu presque aussi vicieux que Lucius Malfoy l'était.

Et maintenant le garçon était son compagnon. Si cela n'était pas aussi ridiculement pathétique, il aurait pu en être heureux, Dieu savait que ça allait faire sauter Black au plafond, ne parlons pas de Voldemort et Malfoy. Lily et James Potter devaient probablement se retourner dans leur tombe. Et il était plus que certain que ses propres parents en riraient avec allégresse.

« Le garçon a besoin de vous » Albus avait tenté cette dernière phrase de persuasion comme tactique, quelque chose qui surprenait encore Severus. La logique dans les arguments de Dumbledore ne l'avait pas convaincu le moins du monde, le fait qu'il n'y avait personne d'autre de disponible, que très peu de personnes pouvaient réussir à faire face à Fudge, que c'était plus sûr pour lui de renoncer à son rôle d'espion et de rejoindre le côté de la lumière une fois pour toute. Non, le seul argument contre lequel il n'avait pas pu se défendre était un argument auquel pendant un moment il n'avait pas réussi à croire. Que quelque part, Harry Potter ou qui que ce soit d'autre, puisse avoir BESOIN de lui. Il avait flanché et avait accepté sans protester malgré l'évidence qu'il avait devant le visage, que Potter n'avait pas besoin de lui et détestait la simple idée de passer plus de temps que celui des classes avec lui.

Il pouvait encore sentir les mains d'Harry, tremblantes dans les siennes quand il l'avait tenu durant leur si courte cérémonie. Terrifié, le garçon qui avait fait face à Voldemort et une armée de Mangemorts était terrifié à l'idée de passer du temps en sa compagnie. Chic. Formidable. De telles petites joies pour égayer sa vie lugubre.

Mais peu importe les sentiments de Potter, le fait était qu'ils étaient maintenant liés. Harry était sa responsabilité. Et le plus tôt ils accepteraient cela, le meilleur ils s'en porteraient. Merlin savait qu'il ne pouvait pas passer le reste de leur vie à se battre comme ils l'avaient fait ce soir, même s'il devait admettre qu'Harry avait l'air plutôt adorable avec ses yeux flamboyants de rage et son corps tremblant de colère.

Il soupira d'exaspération, il n'allait pas se mettre à faire des avances à un garçon de seize ans, même s'ils étaient mariés. Sans mentionner le fait qu'il serait rejeté d'emblée et qu'il n'aimait pas l'idée d'utiliser la force malgré les mots qu'il avait eu face au Ministre Fudge. Il supposait que Fudge l'imaginait en train de passer sa nuit à ravager le héros du Monde Sorcier. Pas de doute que Black allait l'accuser de la même chose, il n'attendait pas avec impatiences les prochains mois.

Un son attira son attention et il se tourna pour regarder Harry, encore endormis, le garçon secouait la tête de façon erratique. Un moment plus tard, un pleurnichement s'échappa de ses lèvres et il commença à se débattre comme s'il se battait contre quelqu'un. Un cri de terreur remplaça les sanglots, réveillant complètement Severus qui s'assit sous le choc. Incertain, il se tourna et toucha l'épaule de Harry, le secouant.

- Potter, appela-t-il voulant réveiller le garçon sans le surprendre trop terriblement.

Harry cria une nouvelle fois, échappant à sa main.

- Potter, appela-t-il plus fort et le son sévère de sa voix sortit Harry du sommeil mais il continua à frissonner et à s'éloigner de lui.

- Je suis désolé Oncle Vernon ! cria-t-il, je suis désolé ! Je suis désolé ! Il se recula de la main de Severus, couvrant sa tête de ses mains comme s'il s'attendait à recevoir un coup.

Severus se glaça, plusieurs explications naissant dans son esprit, aucune d'entre elles n'était particulièrement plaisante. Il sentit son cœur se serrer dans sa poitrine, un froid glacial le saisit.

- Harry, dit-il plus gentiment, C'est moi, Severus, il pensa alors que Harry ne reconnaitrait pas son prénom il ajouta, Snape, c'est moi, Snape. Réveillez-vous. Vous avez eu un cauchemar.

La respiration d'Harry se bloqua alors que son souffle se fit entendre en de profonds halètements et qu'il clignait des yeux dans l'obscurité du lit.

- Professeur ? demanda-t-il incertain.

Severus grimaça à cela, pas certain qu'il soit complètement confortable avec le fait qu'une personne dormant à côté de lui dans son lit l'appelle professeur.

- Oui, admit-il.

- Désolé, murmura Harry, je ne voulais pas vous réveiller.

Il avait l'air étonnement fragile allongé là, essayant de ne pas trembler ou pleurer et Snape eut soudain envie de le réconforter.

- Tout va bien, lui assura-t-il, je… soupira-t-il, incertain quant à la manière d'aborder le sujet. Y a-t-il une raison pour laquelle vous vous attendez à trouver votre oncle à côté de vous au lieu de moi ?

Ce n'était peut-être pas la façon la plus diplomatique de poser la question mais Severus n'avait jamais vraiment fait preuve de tact.

Harry cligna des yeux de confusion.

- Quoi ?

- Vous m'avez appelé Oncle Vernon en vous réveillant, expliqua Severus, quand j'ai mentionné les différentes méthodes d'abus plus tôt dans l'après-midi, il y en a une que je n'ai pas mentionnée. Est-ce que votre oncle…

- Non ! La voix d'Harry se cassa sous le choc. Non, insista-t-il encore, il n'aurait jamais touché un taré comme moi !

A la surprise de Severus, la voix du garçon était pleine d'un mépris total et il n'était pas certain s'il était dirigé contre l'oncle haï ou contre le garçon lui-même. Il devina que « taré » était le terme que son oncle utilisait pour décrire un sorcier.

- Dans ce cas, pourquoi avez-vous pensé que j'étais lui ? demanda-t-il doucement.

- Je fais des cauchemars, Harry haussa les épaules, tout le temps, toutes les nuits. Je les réveillais en criant. Oncle Vernon aurait… il s'interrompit, regardant ailleurs, son expression illisible.

- Oncle Vernon aurait fait quoi ?

- Il me jetait des objets, admit Harry, de la porte, pour me réveiller. Des chaussures la plupart du temps. Si je voulais manger durant la journée, je n'osais pas dormir durant la nuit au risque de les réveiller. D'habitude, j'utilise un sort de silence sur moi-même la nuit mais je ne suis pas autorisé à faire de la magie durant l'été.

Snape avala une boule dans sa gorge, le goût de la bile dans celle-ci à la pensée que l'oncle du garçon lui jetait des chaussures pour le réveiller lorsqu'il criait pendant la nuit au lieu de le réconforter comme tout homme sain l'aurait fait.

- Vous voulez dire que vous utilisiez un sort de silence lorsque vous étiez dans la Tour des Gryffondors pour ne pas réveiller vos amis ? Il se demandait si qui que ce soit savait quelles sortes de cauchemars le garçon avait, même ses meilleurs amis. Ça ne lui semblait pas très Gryffondor, sûrement ses amis auraient été heureux de le réconforter.

Harry hocha la tête misérablement.

- Oui, je suis désolé j'ai juste oublié cette nuit, cela n'arrivera plus.

Il atteignit sa baguette qu'il avait laissée sur la table basse avec ses lunettes. Severus l'arrêta en posant sa main sur son épaule.

- Si je ne peux pas vous entendre, je ne pourrai pas vous réveiller, pointa-t-il.

Ses mots surprirent Harry qui cligna des yeux de confusion.

- Pourquoi le feriez-vous ?

Snape le fixa, le garçon semblait vraiment déconcerté par le fait qu'il voulait l'aider.

- Parce que c'est ce que l'on fait avec les personnes qui ont des cauchemars, dit-il simplement.

La confusion du garçon ne faiblit pas du tout.

- J'espère que vous avez beaucoup de chaussures à portée de main, Je vais vous réveiller toutes les nuits.

Il se restreignit admirablement pour ne pas étrangler le garçon.

- Harry Potter, je ne vais pas vous frapper avec une chaussure ! gronda-t-il d'indignation, le regrettant immédiatement lorsque le garçon s'éloigna de lui. Je ne suis pas votre Oncle, ajouta-t-il plus gentiment, le garçon ne bougea pas son expression restant inchangée. Cela fit penser à Severus que ce joyeux et chanceux Gryffondor n'était ni heureux, ni chanceux et s'il avait une bonne compréhension de la situation, ne faisait confiance à personne.

Severus se tourna vers la table de nuit de son côté du lit, ouvrant l'un des tiroirs et fouillant à l'intérieur.

- Vous savez, il y a un avantage à être lié à un Maître des Potions, dit-il vaguement au garçon gardant une voix aussi décontractée qu'il le pouvait, il trouva ce qu'il cherchait et sortit une petite fiole au liquide bleue du tiroir, Un ravitaillement sans fin de potion ! Il tendit la fiole au garçon.

Harry la fixa.

- Qu'est-ce que c'est ? Il ne fit aucun geste pour la prendre des mains de Severus.

Severus grogna.

- Vous l'avez étudiée l'année dernière dans ma classe, l'informa-t-il, incapable de cacher son ressentiment au fait que le garçon portait si peu d'intérêt à sa matière.

- Est-ce que c'était avant ou après mes nombreux passages à l'infirmerie ? demanda Harry irrité, bien qu'il prit la potion des mains de Severus et enleva le bouchon.

Le froncement de sourcil de Severus s'approfondit, maintenant qu'il y pensait Harry avait raté un grand nombre de classes à cause des attaques constantes de la part de Voldemort et des Mangemorts. C'était drôle qu'il n'y ait pas pensé plus tôt, les fois où il était présent, il avait poussé Severus au-delà de son quota de tolérance. Il supposait que c'était une preuve de la capacité de Mrs Granger à donner des cours particuliers si le garçon avait finalement eu de bonnes notes à ses BUSEs.

Il regarda en silence Harry renifler prudemment la potion, les sourcils froncés de concentration. Il se rendit soudain compte à quel point le garçon avait de beaux yeux, dommage qu'ils soient toujours cachés derrière ces horribles lunettes.

- Potion de Sommeil sans Rêves, déclara-t-il bien qu'il y ait une note de question dans sa voix.

- Très bien Mr Potter, approuva Severus, cette petite quantité devrait vous suffire à finir le reste de votre nuit sans rêves.

Le regard d'espoir dans les yeux du garçon fit quelque chose d'étonnement étrange à Severus, ça lui fit presque mal.

- Est-ce que vous en avez plus ? demanda-t-il avec hésitation.

Encore une fois, il résista à l'envie de se moquer du garçon, il était un Maître des Potion pour l'amour de Dieu ! Bien qu'il n'ait pas répondu, son expression devait être suffisante à Potter pour se rendre compte de l'idiotie de sa question. Le jeune homme rougit et baissa les yeux d'embarras, enfin, Severus supposa que c'était de l'embarras. Quand le garçon parla, il réalisa que c'était en fait de la honte.

- Je veux dire… je sais que vous en avez plus… que vous pouvez en faire plus, je voulais juste… Il s'interrompit et Severus réalisa, choqué, que Harry lui demandait s'il avait plus de potion qu'il serait prêt à « partager » avec lui.

- Peu-importe, murmura le garçon, risquant un regard d'excuse dans sa direction. Merci pour cela, ajouta-t-il en buvant d'une gorgée la potion avant de lui rendre la fiole vide.

En considérant le fait que le garçon possédait une cape d'invisibilité presque inestimable et l'un des balais les plus cher du marché, Severus avait toujours pensé qu'on lui avait donné presque tout ce qu'il voulait. Apparemment pas, s'il était incapable de demander simplement une potion dont il avait besoin.

- J'en ai autant que vous en aurez besoin, l'informa-t-il d'une voix serrée, comme je vous l'ai dit, un ravitaillement sans fin de potions.

- Merci, dit le garçon à nouveau, la potion avait déjà commencé à faire effet et il commençait à lutter pour garder les yeux ouverts. Je vous rembourserai, c'est promis.

Il s'était endormi avant que Severus puisse lui dire qu'il n'avait aucun besoin de le rembourser. Abasourdit, il regarda le garçon endormi en silence, il semblerait qu'il ne connaissait pas Harry Potter même à moitié aussi bien qu'il le pensait et il n'était pas vraiment à l'aise avec le fait que tout ce que faisait cet insupportable individu semblait créer des émotions fortes chez lui. Il n'était pas non plus à l'aise avec ses pensées qui vagabondaient vers l'attrait relatif et les charmes du jeune homme. Elles n'étaient pas appropriées, considérant le fait qu'au matin la majorité du Monde Magique penserait probablement qu'il avait passé la nuit à dépraver leur innocent et jeune héros.

Il écarta une mèche de cheveux du front du garçon, ils se porteraient tous les deux mieux s'ils se parlaient le moins possible, bien sûr, plus de bavardage au lit, surtout si cela mettait toute sorte d'idées dans son esprit. Et puisqu'il n'allait sûrement pas frapper le jeune homme avec des chaussures, il devait s'assurer qu'il n'aurait pas d'autre type de contact avec lui. Severus se figea alors qu'il se rendait compte qu'il était en train de tracer son visage avec ses doigts. Il retira sa main comme s'il s'était brulé.

- Merde ! siffla-t-il entre ses dents, tournant dos au jeune homme.

Parfois il détestait sa vie.

Il fut levé aux aurores, heureux d'avoir une excuse pour sortir du lit et s'éloigner de Harry Potter, il prit sa douche et s'habilla vite, s'arrêtant devant sa garde-robe en pensant à la malle que Harry avait laissée dans la salle principale. Tout en détestant l'idée d'avoir à partager ses quartiers avec qui que ce soit, il supposait qu'il ne pouvait rien faire à propos de cela. Il était de sa responsabilité de pourvoir au besoin de son époux, il présuma que cela voulait aussi dire un bon endroit pour vivre.

Ce qui ne voulait pas dire qu'il devait partager sa propre armoire avec lui toutefois. Saisissant sa baguette, il transforma un bougeoir en une seconde armoire qu'il positionna à côté de la première. Ensuite, il fit léviter la malle jusque dans la chambre et la laissa devant le grand meuble pour que Harry puisse y ranger ses affaires.

Satisfait, il se dirigea vers son bureau pour rassembler ses affaires pour le premier cours de la journée. Il avait classe avec les premières et troisièmes années et, malheureusement, un cours de potion avancé avec les septièmes et sixièmes années, il n'était pas certain de la façon dont il allait gérer l'enseignement de la classe avec son époux à l'intérieur. Il n'avait plus besoin de maintenir son masque de Mangemort maintenant, surtout que la nouvelle de son mariage ferait la une des journaux du matin. Se marier avec Harry Potter proclamait sa loyauté plus lourdement que n'importe quelle chose à laquelle il pouvait penser. Cela signifiait qu'il n'avait plus aucune raison de maintenir cette farce dans laquelle il favorisait Malfoy plus que tous ces autres étudiants.

Mais il aimait tellement retirer des points aux Gryffondors !

Bien sûr, il ne pouvait pas s'autoriser à traiter Harry différemment non plus, compagnon ou pas. Il restait son étudiant et il devait maintenir une relation professionnelle avec lui à l'intérieur de la classe dans l'intérêt de l'équité. En outre, le jeune homme avait un niveau abyssal en potion malgré les notes qu'il avait obtenues aux BUSEs, il pensait personnellement que les juges avaient été trop cléments l'année dernière. Si Potter ne travaillait pas, il allait rater ses ASPICs. Et Severus ne pouvait imaginer la honte qu'il ressentirait si son propre époux ratait ses ASPICs de Potion.

Il travailla durant une demi-heure sur ses notes pour sa première classe, avant de retourner dans sa chambre pour récupérer la liste des élèves qu'il avait laissée là-bas quelques nuits plus tôt. Alors qu'il passait par le salon, il remarqua que Potter tripotait quelque chose près de la cheminée, Harry ne releva pas la tête et Severus ne le salua pas.

La liste était dans sa table de nuit, alors qu'il ouvrait le tiroir du bas, il se rendit compte que le lit avait été fait. Il s'arrêta, fronçant les sourcils. Les elfes ne passaient jamais aussi tôt.

Il se tourna vers la nouvelle armoire, la malle avait disparu, elle avait dû été vidée et rangée plus loin. Il remarqua aussi que les portes de sa propre armoire étaient fermement fermées alors qu'il en avait laissée une entr'ouverte. Il se dirigea vers celle-ci pour regarder à l'intérieur, les vêtements de nuit qu'il portait la nuit dernière, ceux qu'il était sûr d'avoir laissés sur le dos de la chaise en revenant de la salle de bain, avaient été pliés soigneusement et posés dans le panier à linge. Ce n'était pas les elfes donc, ils auraient pris le panier avec eux.

Un soupçon commença à émerger dans son esprit et il se dirigea rapidement vers la salle de bain. Il devrait y avoir des serviettes sur le sol ou pliées sur le rebord de la baignoire et il savait qu'il avait laissé son rasoir sur le rebord du lavabo lorsqu'il s'était rasé ce matin. Mais la salle de bain était impeccable, aucun signe qu'il l'avait utilisée, ni qu'Harry l'ait utilisée non plus.

Se retournant, il se dirigea vers la porte de la chambre, s'arrêtant sur le pas de la porte pour regarder Harry. Le garçon ne tripotait rien, il était en train de faire du café, installant le service que Severus avait laissé près du foyer. Et, à part si Severus était vraiment aveugle, Harry ne buvait pas de café, comme la plupart des étudiants il préférait le thé le matin. En outre, il n'y avait qu'une seule tasse sur le plateau et il n'avait pas fait d'effort pour en rajouter une, Severus avait aussi remarqué que la robe qu'il avait enlevée la nuit dernière et jetée sur le dos du canapé avait disparu, sûrement pliée dans son armoire ou mise dans le panier à linge avec les autres vêtements.

Plusieurs choses se mirent en place dans l'esprit de Severus. Si les Dursley l'affamaient, le battaient et l'emprisonnaient, qu'est-ce qui les empêchaient de le faire travailler comme un elfe de maison ? Maintenant plus que jamais il regrettait le commentaire stupide qu'il avait fait la nuit dernière à propos de faire dormir Harry dans le placard, ses excuses avaient été sincères mais il semblerait que le mal avait déjà été fait, Harry ne s'attendait pas vraiment à ce que ce nouvel arrangement de vie soit différent de l'ancien. Pas de doute qu'il devait se comporter ainsi parce qu'il pensait que c'était ce que l'on attendait de lui.

La rage que Severus ressentit le surprit, elle était dirigée à parts égales vers les Dursley, lui et étonnement Dumbledore pour l'avoir mis dans cette situation.

- Mr Potter !

Surpris, Harry sursauta, et Severus dut se reprendre sur les mots qu'il allait lui dire, il n'était pas fâché contre le jeune homme et cela ne ferait pas disparaitre sa colère. Harry le fixait et il se rendit compte qu'il était vraiment soulagé de voir la lueur de défi dans le regard du garçon.

- Mr Potter, dit-il plus calmement, se forçant à contrôler ses émotions. Vous êtes mon époux et, en tant que tel, cet endroit est maintenant votre maison. Vous n'êtes ni mon pupille, ni mon serviteur, et je ne m'attends, ni ne vous demande, de nettoyer après moi. Il regarda le plateau dans les mains du garçon et fit quelques pas vers lui. Je ne m'attends pas non plus à ce que vous m'attendiez ou que vous me serviez. C'est gentil et je vous en remercierai mais ce n'est pas obligatoire. Est-ce que vous comprenez ?

Harry ne dit rien, il était juste debout et le fixait, le plateau semblant oublié entre ses mains. La lueur de défi ne disparut cependant pas de ses yeux et, à la surprise de Severus, il s'avança et posa très ostensiblement le plateau avec le café, la crème et le sucre sur la table basse en face du canapé. Il recula ensuite et le fixa en silence, la bouche fermée en une ligne provocante et les yeux brillants de défi. Il fallut un moment à Severus pour comprendre exactement ce que le garçon attendait.

Il avança, hésitant, et prit la tasse de café.

- Merci, dit-il fermement.

Quelque chose vacilla dans les yeux de Harry, peut-être la surprise qu'il fasse ce qu'il avait dit.

- De rien, répondit-il sur le même ton.

La simple civilité du moment les déconcertait tous les deux.

- Je vais au petit-déjeuner, annonça Harry.

Severus hocha simplement la tête et regarda le garçon quitter leurs quartiers. Il secoua la tête et prit une gorgée de son café, une chose était certaine, vivre avec Harry Potter n'allait pas être ennuyeux.

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Note de l'Auteur : Un reviewer a soulevé une question à laquelle j'aimerais répondre brièvement (j'aime ce genre de chose où je peux analyser en détail ma propre façon d'écrire !). On m'a demandé pourquoi Bibine ou Dumbledore n'ont pas été mentionnés comme des époux potentiels pour Harry ? Je pourrais ajouter McGonagall puisqu'elle était aussi dans la pièce. Bien que je ne fasse jamais mention de Bibine, je vais signaler plus tard dans l'histoire que McGonagall et Sinestra (pas présente à ce moment-là) sont les seules autres professeurs célibataires de l'école. Je ne sais pas si c'est vrai et je ne pense pas que ce soit mentionné dans les livres. On peut aussi dire que Dumbledore n'est pas marié non plus. Cependant, le point à souligner est que ce mariage doit être « valide », Fudge sous-entendait que le mariage devait être consommé pour être valide. Et je trouve cela incroyable que qui que ce soit puisse penser que Dumbledore ou McGonagall peuvent être considérés comme appropriés pour quelqu'un d'aussi jeune que Harry. Snape, cependant, semble avoir une réputation qui fait que l'on ne se pose pas la question. Comme je l'ai dit précédemment, je vais dire plus tard dans l'histoire que Bibine est mariée quand la question de qui aurait pu épouser Harry à la place de Snape va être soulevée à nouveau. Sirius Black, cependant, aura quelque chose à dire sur Sinestra et j'espère que mon explication vous plaira. En ce qui concerne la description du physique de Snape dans ce chapitre, j'aime autant les Snape maigres et décharnés que les Snape musclés et puissants mais dans cette fiction je me suis dit que c'est celui-ci qui était le meilleur. Snape à environ le même âge que Remus Lupin, on peut deviner qu'il a vingt voir vingt-cinq ans de plus que Harry (il a 36 ans dans cette histoire). Un moldu dans la trentaine ou quarantaine (en supposant qu'il a une hygiène de vie saine) est dans la fleur de l'âge. Si un sorcier vit au moins deux fois plus longtemps qu'un moldu, alors la trentaine ou quarantaine est seulement un peu différent de la vingtaine. Même Rowlings dans le troisième livre décrivait Remus comme « un jeune homme » quand les enfants l'ont rencontré pour la première fois.