Note de la Traductrice : Voici le chapitre 6 ! Un peu plus long que les chapitres habituels, j'espère qu'il vous plaira ! Merci pour toutes vos reviews au chapitre précédent, elles m'ont énormément motivées et fait plaisir !
Bêta : Micka dont le travail formidable rend cette fiction un peu plus agréable à lire ! Merci pour tout !
Réponses aux reviews anonymes :
Zaza Julius : ton commentaire m'a fait tellement plaisir parce que je me suis vraiment retrouvée dans ce que tu as dit, cela fait plusieurs années que je suis sur fanfiction et comme toi j'ai remarqué que la qualité des histoires n'était vraiment plus la même. Il est difficile de trouver des fictions qui tiennent vraiment la route du côté des auteurs françaiset dont l'histoire suis un développement vraiment structuré. Je suis contente que cette fiction te plaise ! Merci beaucoup beaucoup ! Pour l'instant je ne publie qu'un chapitre toutes les deux semaines parce que cela me permet de garder une certaine avance et aussi de ne pas être dégouté à force de ne faire que ça, j'espère vraiment arriver au bout de cette fiction et je ferais tout pour.
Petite Grenouille : Je suis contente que cette fiction te plaise ! Merci beaucoup pour ta review !
Lu : Mon Dieu Lu j'ai tellement rigolé en lisant tes reviews ! Ne t'inquiète pas même si le développement de la relation entre Severus et Harry est lent il y a vraiment toute une histoire à côté avec énormément de péripéties et de rebondissements. Justement ce qui est bien avec cette fiction c'est qu'elle n'est pas centrée sur leur relation il y a vraiment tout un monde autour. Après je ne vais pas te spoiler du coup tu vas devoir attendre pour savoir à quel moment LE rapprochement aura lieu ) ! Cela m'a vraiment fait plaisir de lire que tu trouvais la traduction très agréable à lire, je fais vraiment tout ce que je peux pour que ça ne fasse pas traduit mot à mot de l'anglais ! j'espère que ce chapitre va te plaire !
Bonne lecture tout le monde !
Chapitre 6 : Life with Snape
Ce matin-là, à la surprise de Severus, Harry lui prépara une tasse de café comme il l'avait fait le jour précédent, mais cette fois Harry s'était aussi préparé une tasse et s'assit en regardant une lettre qu'il avait l'intention de poster dans la matinée. Severus le remercia, quelque peu déconcerté par son attitude.
-De rien, lui répondit le garçon alors qu'il prenait une gorgée de son propre café.
Il regarda le garçon grimacer face au goût, froncer les sourcils, pour finalement hausser les épaules et prendre une autre gorgée.
-J'ai du thé si vous préférez, lui fit remarquer Severus.
-Demain, acquiesça Harry, ce truc à vraiment un goût de merde.
Severus dût réfréner son impulsion d'enlever des points au commentaire. Au lieu de cela il se dirigea vers son bureau dans l'intention de travailler un peu avant que la journée ne commence. Il fut arrêté par le soudain ballet d'ailes alors que des chouettes entraient dans la pièce. Il leva les yeux vers les différentes chouettes qui volaient à travers la pièce, toutes chargées de lourdes enveloppes et de paquets. Harry se leva, surpris alors que d'autres chouettes suivaient les premières.
-Vous attendiez du courrier ? demanda-t-il.
Severus secoua la tête, déconcerté par le soudain afflux de courrier. Elles ne pouvaient pas toutes être des chouettes de Black ! Il se dirigea vers l'une des chouette, attrapant la lettre que l'oiseau avait fait tomber à ses pieds. A sa surprise elle était adressée à Severus et Harry Potter-Snape. Il ne reconnu pas sceau au dos.
-Potter-Snape ? demanda Harry et Severus regarda rapidement vers lui.
Harry avait attrapé une poignée de lettres et regardait les enveloppes. Il semblait outragé et dégouté.
-Qu'est-ce que cela signifie ?
-Ce sont des cadeaux de mariage si je ne me trompe pas, l'informa Snape. Il ouvrit l'une des enveloppes et en lu le contenu : apparemment Mrs. Et Mr. Hardcastle nous souhaite une longue vie ensemble remplie de bonheur, ils ont envoyé un service à thé du XIVème siècle au Manoir Snape pour fêter l'occasion.
-Le Manoir Snape ? Demanda curieusement Harry, alors il y a vraiment un Manoir Snape ? De quelle couleur est-il ?
Severus le fixa, quelque fois les Gryffondors posaient vraiment des questions qui n'avaient aucun sens.
-Vous réalisez, bien sûr, qu'il va falloir envoyer des cartes de remerciement à tous ces idiots, n'est-ce pas ? S'enquit-il, il est certain que chaque famille de sorcier dans le monde a envoyé au Garçon-Qui-A-Survécut un cadeau de mariage, et nous devrons répondre à tous.
Harry fixa la pile de lettres et de colis qui ne cessait de grandir.
-Je suppose que certains de ces paquets sont ensorcelés ? Demanda-t-il.
Les yeux de Severus s'écarquillèrent, il était sûr que certaines de ces lettres étaient de la part de familles de Mangemorts.
-Merde ! Ne touchez à rien !
Il conjura une boite et fit léviter les lettres à l'intérieur, appelant deux elfes de maison en même temps, il leur dit de faire passer tout leur courrier par le Ministère où il pourrait être proprement scanné et désenchanté. Il lança plusieurs autres lettres dans la boite quand il remarqua que l'écriture sur l'une d'entre elle lui était étrangement familière. Se figeant il regarda au dos, vérifiant le sceau, une rose avec un serpent enroulé autour.
Il fut heureux de remarquer que ses mains ne tremblaient pas lorsqu'il brisa le sceau de cire et ouvrit l'enveloppe. Il lu la lettre à l'intérieur, retenant fermement chacune de ses émotions, alors qu'une dose égale d'amertume, de colère et de douleur le submergeait. Ses yeux s'attardèrent sur l'invitation écrite à la fin de la lettre et sur la signature qui la suivait.
-Qu'est-ce que c'est ? Demanda Harry, sa voix le sortant de son calme.
-Cela ne vous concerne pas ! Grogna-t-il et il regretta immédiatement sa réponse, donnée seulement pour contrôler ses émotions.
Il remarqua un moment plus tard qu'il n'avait pas fait que répéter les mots dont Harry s'était moqué la nuit dernière, mais que cette fois ils étaient totalement faux. Il leva les yeux et vit le visage d'Harry devenir blanc de colère, mais au lieu de dire quoi que ce soit il passa simplement à côté de lui et se dirigea vers la porte.
-Attendez, soupira-t-il, Harry s'arrêta mais ne se tourna pas, c'était faux, cela vous concerne.
Même s'il détestait devoir l'admettre il y avait certains faits personnels qu'il allait devoir partager avec lui. Il ne pourrait pas l'éviter pour toujours.
Harry se tourna vers lui, ses yeux verts le regardaient avec prudence plus et un peu moins de colère qu'auparavant. Il ne disait toujours rien.
-C'est une lettre de la part de mes frères, expliqua Severus.
Et parce qu'il savait que ça n'allait pas être une conversation facile, il se dirigea vers le canapé et s'assit.
-Qu'est-ce que vos frères ont à voir avec moi ? Interrogea Harry.
Severus sourit amèrement.
-Ils veulent vous rencontrer, ils veulent rencontrer le jeune homme qui a redoré à lui seul notre nom.
-Et quelque chose à propos de cela vous à fait m'en vouloir à moi ? S'enquit Harry.
Surpris par sa phrase, Severus regarda dans ses yeux et y vit des années abus. Il était sûr que sa famille moldue lui avait mis sur le dos chacune des disputes de la famille.
-Je ne suis pas fâché contre vous, lui assura-t-il, je suis en colère à cause de… il s'arrêta, incertain de la façon dont il devait continuer, je n'ai parlé à aucun de mes frères depuis environ dix-huit ans.
-Pourquoi pas ?
-Parce qu'en premier lieu, mes frères ne nous ont jamais pardonné, que ce soit à mon père ou à moi, d'avoir terni notre nom, expliqua simplement Severus.
Même s'il n'y avait rien de simple à propos de cela, il n'y avait rien dans sa phrase qui expliquait les années de douleur, de trahison et les mots impardonnables échangés entre frères sous le coup de la colère qui ne pouvaient plus être retirés.
Harry le regarda choqué face à la soudaine compréhension.
-Votre père était un mangemort ? Demanda-t-il, Severus hocha la tête, et vous avez rejoint les Mangemorts pour être avec lui ?
Il était certain que le garçon s'était posé des questions à propos de son histoire et de comment il était devenu un espion en premier lieu.
-Non Mr. Potter, lui dit-il, j'ai rejoint les Mangemort pour être assez proche de mon père pour pouvoir le tuer.
Les yeux verts s'écarquillèrent sous le choc et Severus fit à Harry un sourire tordu.
- Tout comme mes frères, je ne pouvais pardonner à mon père, il était notre sang, notre responsabilité, et nous devions répondre de chacun de ses crimes.
-Vous avez tué votre propre père ?
-Non, Severus secoua la tête, heureusement cette besogne m'a été épargnée par Lucius Malfoy. Il semblerait que lui et mon père se partageait la même maîtresse, ils se sont donc lancés dans un duel pour elle. Mon père a perdu. Et comme j'ai été incapable de regagner l'honneur de ma famille par moi-même je suis allé trouver Albus Dumbledore et je lui aie proposé d'espionner pour lui.
-Mais vos frères ne vous ont jamais cru ? devina Harry.
-Nous n'avons jamais vraiment eut de longue conversation à ce sujet, l'informa Severus, je n'ai pas eu beaucoup d'opportunités pour les convaincre, d'une façon ou d'une autre, de mon innocence ou de ma culpabilité.
-Mais ils ont bien dû vous croire après le procès ! protesta Harry.
Severus leva la tête rapidement, clouant Harry sous le poids de son regard. Comment, au nom de Merlin, le garçon pouvait-il être au courant de ce procès ? Il n'avait jamais rien dit et il doutait que Albus en ait parler au garçon.
Harry rougit et baissa la tête.
-J'ai regardé dans la pensine de Dumbledore il y a quelques années. J'y ait vu une partie du procès, c'est comme ça que j'ai appris que vous espionnez en vérité pour le Directeur.
-Cet homme laisse vraiment traîner les choses les plus importantes n'importe où, maudit Severus, se sentant étrangement vulnérable en pensant au fait que Harry avait été le témoin de sa torture aux mains des détraqueurs et du procès honteux qui avait suivi.
- Vos frères ne vous ont pas cru après cela ? Demanda Harry en changeant de sujet.
- Ca n'avait plus d'importance, expliqua Severus, le mal avait déjà été fait. Et à en juger par le laconisme de la lettre, je doute qu'ils me croient même maintenant, mais ils ne laisseront pas passer cette opportunité. La demande d'amitié qu'ils envoient vous est destinée à vous, pas à moi.
Harry fronça les sourcils à cela, et s'il entendit l'amertume dans le ton de Severus, son expression ne le trahit pas.
-Puis-je voir la lettre ? Demanda-t-il.
Grognant, Severus la tendit au jeune homme, se demandant ce qu'il pouvait en avoir à faire. Harry la lut, son expression se faisant pensive.
-Comme cette invitation m'est adressée, cela vous dérange-t-il si j'écris la réponse ? interrogea-t-il.
Le cœur de Severus fit une embardée. Sûrement le garçon n'était-il pas réellement intéressé par le fait de se lier d'amitié avec sa famille ? Il combattit la douleur que cette pensée lui fit ressentir. Mais après tout comment pouvait-il s'attendre à mieux de la part du fils de James Potter ?
Il se raidit, recomposant son masque, déterminer à ne laisser transparaître la moindre émotion.
-Faites comme il vous plaira, l'informa-t-il froidement.
Harry hocha la tête, satisfait, souriant alors qu'il se remettait sur ses pieds la lettre toujours dans les mains. Alors qu'il se dirigeait vers la porte, Severus se rendit compte qu'il ne pouvait pas simplement le laisser partir comme cela, la piqure de trahison était trop aiguisée pour ne pas en demander plus.
-Si je peux me permettre, dit-il amèrement, qu'allez-vous précisément leur répondre ?
Harry s'arrêta à la porte.
-Oh je suis sûr que je trouverai une jolie façon de tourner les phrases, mais le message principal sera qu'ils aillent tous se faire foutre.
Il eut de la chance, la porte s'était refermée derrière Harry avant qu'un autre étudiant n'ait pu entendre le Maître des Potions éclater de rire.
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Etonnement, ils réussirent à survivre aux deux semaines qui suivirent sans s'entretuer. L'histoire de Severus menaçant Draco Malfoy avait apparemment fait le tour de l'école et les autres étudiants firent attention à garder leurs réflexions pour eux- mêmes. Les cours se déroulèrent comme d'habitude, Harry fit des efforts pour ne donner à Severus aucune raison de le réprimander durant les cours. Toutefois, cela ne fonctionnait pas à tous les coups, mais ils se dirent tous les deux que cela paraîtrait bizarre si tout changeait d'un coup. Cela l'était déjà de voir Severus enlevé autant de points à Serpentard qu'il en prenait à préférait bien plus ce nouvel état de fait que l'ancien.
Harry passait son temps libre avec ses amis et Severus faisait les mêmes choses qu'habituellement sauf les devoirs qu'il avait à faire en tant qu'espion chez les Mangemorts. Le soir Harry prenait la potion de sommeil sans rêve que Severus avait brassé dans son laboratoire et celui-ci garda les bandes d'argent autour de la marque noire.
Harry avait tendance à éviter la compagnie de Severus autant que possible mais certaines certains soirs il s'asseyait dans le salon avec lui pour faire ses devoirs pendant que Severus lisait ou préparait ses propres classes pour le jour suivant. Et même s'ils ne s'entendaient pas vraiment, Severus devait admettre qu'il n'était pas totalement déplaisant d'avoir de la compagnie. Au moins son désir d'étrangler le garçon lui était passé.
A sa plus grande surprise, ils reçurent une seconde lettre de ses frères le vendredi suivant. Celle-ci, adressée à Severus et Harry, était beaucoup plus polie, ils avaient inclus à l'intérieur une formule qui pouvait vaguement passer pour une excuse envers Severus et étendaient l'invitation ouvertement au Maître des Potions. Cette fois sa sœur avait ajouté un post-scriptum à la lettre, suppliant Severus d'accepter l'invitation puisqu'elle voulait désespérément le revoir.
Severus fronça les sourcils, se demandant ce que Harry avait pu leur écrire dans sa lettre, cela avait dû être intéressant et il regrettait maintenant de ne pas lui avoir demandé. Cela lui semblait étrange de penser que Harry Potter l'avait peut-être défendu devant sa famille, étrangement réconfortant, ce qui inquiéta Severus. Mais il mit tout cela de côté en considérant la question.
Ce fut tard dans la matinée du samedi qu'il prit sa décision et qu'il partit à la recherche de Harry. C'était un week-end de sortit à Pré-au-Lard et il n'avait aucun doute quant au fait que les Gryffondors avaient prévu leur habituelle balade chez Honeydukes cette après-midi. Il espérait pouvoir attraper Harry avant qu'il y aille.
Il le trouva assis dans la Grande Salle avec Ron, Hermione et Neville Londubat. Ils s'étaient tous regroupés devant un jeu d'échec sorcier, Ron Weasley était à deux mouvements de mettre Harry en échec et mat. Ils levèrent tous les quatre les yeux de surprise lorsque Severus approcha, Neville devint pâle.
-Harry, salua-t-il, utilisant intentionnellement le prénom du garçon, ce qui sembla choquer les quatre étudiants, j'ai une course personnelle à faire à Pré-Au-Lard ce matin. J'espérais que vous seriez prêt à m'accompagner… Si vous êtes disponible bien sûr.
Il essaya de faire sonner ses mots de telle façon que le garçon comprenne que c'était une requête et non pas un ordre. C'était la première fois qu'il essayait d'empiéter sur le temps libre de Harry, il vit l'air indigné de Ron et se hâta d'ajouter.
-Cela ne prendra pas plus d'une ou deux heures, vous aurez amplement le temps pour toute autre sortie après.
-Très bien, accepta Harry, son expression illisible, il hocha la tête en direction de ses amis, je vous retrouverai à Honeydukes cette après-midi.
Ils hochèrent juste la tête pour montrer leur acceptation et Harry suivit Snape en dehors de la Grande Salle. Alors qu'ils s'éloignaient, Severus entendit Neville gémir à Ron et Hermione :
-Oh pauvre Harry ! C'est comme être en retenue tout le temps !
Il ricana à cette pensée et il se fit une note à lui-même de trouver un moyen de donner à ce petit idiot une retenue. Jetant un coup d'œil à Harry il pensa voir un petit sourire sur son visage et abandonna presque entièrement l'idée. Il savait que sa compagnie n'était pas des plus agréables, mais ce n'était certainement pas comme être en retenue ! Il faisait de son mieux pour rendre les retenues aussi déplaisantes que possible, alors qu'il n'avait été rien d'autre que plaisant avec Potter durant les après-midis qu'ils avaient été forcés de passer ensemble. Il ne pouvait qu'imaginer ce que Harry et ses amis racontaient dans son dos.
Severus prit un fiacre dans la cour du château et ils descendirent la route sinueuse vers Pré-Au-Lard. Harry assis à l'opposé de Severus dans la cabine, le regardait curieusement.
-Alors quelle est cette course ?
Severus fronça les sourcils, incertain quant à la façon de tout expliquer.
-J'ai reçut une autre invitation à dîner de ma famille, et même si je ne me soucie pas de mes frères, j'aimerai revoir ma sœur. Elle a au moins fait des efforts aux cours des années pour me parler, malgré le fait que son mari lui ait demandé de couper tout contact. Maintenant, bien sûr, il a changé d'avis et elle m'a demandé d'au moins tenter de me réconcilier avec mes frères. Vous n'avez, bien sûr, aucune obligation de m'accompagner mais j'espérais que vous seriez d'accord.
-Une maison remplie de Snape ? demanda Harry.
Severus accueilli la plaisanterie avec un sourire moqueur.
-Cela vous aiderait-il si je vous assurais que nous ne sommes en rien semblables ?
-En vérité, oui, eut le culot de l'informer le garçon, je viendrai mais ça n'explique toujours pas en quoi la course de ce matin consiste.
Ah, maintenant pour vraiment insulter le garçon.
- Nous allons chez Torsond, vous avez besoin de vêtements plus appropriés. Ces chiffons que vous ont donné les Dursley sont inappropriés.
Il lança un regard au jean que le garçon portait. Comme la plupart des étudiants harry avait choisi de ne pas porter l'uniforme durant le week-end et même si son pull fait par Mrs Weasley, était tolérable, le jean ne l'était pas. En plus d'être déchiré à plusieurs endroits il était aussi trop grand de plusieurs tailles. Il avait jeté un coup d'œil dans l'armoire de Harry plus tôt ce week-end et il avait remarqué qu'à part les uniformes de l'école, le reste de ses possessions semblait inclure, deux anciens T-shirt, deux jeans déchirés, et une chemise à carreau qu'il croyait que le garçon portait depuis sa première année.
Harry rougit sous la critique.
-Ce n'est pas comme si je pouvais acheter mes propres vêtements ! protesta-t-il.
-Et pour l'instant vous ne l'avez pas fait, pointa Severus.
Harry fronça les sourcils.
-Ca n'a jamais semblé important, je porte un uniforme la plupart du temps.
-Et durant l'été ? demanda Severus, vous ne portiez certainement pas l'uniforme de Poudlard durant votre été dans le Surrey moldu.
-En considérant le fait que je passais mon été enfermé dans une petite chambre, ce que je portais n'a jamais vraiment eut d'importance.
Severus sourcilla à cela, il n'avait pas pris cela en considération, il n'aimait pas non plus ces rappels de la vie du garçon chez son oncle et sa tante. Il se fit note qu'il devrait aller parler à Albus du fait qu'il fallait faire quelque chose au sujet des Dursley. Leur comportement était excessif et ne devait pas rester impuni.
-Donc où allons-nous ? demanda Harry changeant de sujet.
-Torsond, répéta Severus, lui donnant le nom de l'un des meilleurs tailleurs du Monde Magique. Il aurait une garde-robe convenable pour Harry avant la fin de la semaine.
Harry sembla y réfléchir durant un moment.
-Cet endroit n'est-il pas un peu cher ?
-Pour une bonne raison, l'informa Severus.
Ils sont peut-être chers, mais ils en valent chaque centime, seul les plus fins des matériaux sont utilisé.
-Je vais, bien sûr, payer tous les achats.
-J'ai de l'argent ! protesta Harry.
-Tant mieux pour vous, grogna Severus, regardant par la fenêtre de la calèche, je paye tout de même pour vous. Je suis responsable de votre soutien financier.
-Pourquoi êtes-vous responsable ? demanda Harry, sa voix s'assombrissant de colère.
Quelque peu surprit par le ton dans la voix du garçon, Severus le fixa.
-Quoi ?
Harry fronça les sourcils d'exaspération.
-Pourquoi êtes-vous celui qui est responsable de moi ? Pourquoi je ne suis pas responsable de votre soutien financier ?
Snape le regarda, sûrement le garçon était-il devenu idiot, ce qui expliquerai ses notes en potions.
-Ne soyez pas ridicule !
Les yeux d'Harry brillèrent.
-En quoi est-ce ridicule ? C'est une question légitime. Est-ce que c'est parce que je suis plus jeune ? Juste parce que je suis le plus jeune je dois automatiquement être la femme au foyer ?
Femme au foyer ! Non il n'était pas idiot, il était devenu fou. Mais quoi qu'il en soit, le sujet avait eu l'air de l'avoir énervé.
-C'est une sorte de chose moldue n'est-ce pas ?
-Répondez juste à la question !
-Cela n'a rien à voir avec votre âge ! répondit Snape en lui lançant un regard furieux, c'est parce que je suis financièrement indépendant et que vous ne l'êtes pas. Vous n'avez même pas encore passé vos ASPICs. Et même si vous les aviez, même si vous étiez de cinquante ans mon ainé si votre situation financière était la même qu'elle l'est actuellement je serais toujours responsable. J'ai plus d'argent que vous. Beaucoup plus d'argent que vous. Ce qui fait de notre soutien financier ma responsabilité.
Mais Harry avait croisé les bras et le regardait d'un air indigné. Il apparut à Severus que peut-être cela avait quelque chose à voir avec une espèce de fierté moldue. Il devait trouver un moyen de personnaliser un peu plus ses arguments.
-Vous ne vous êtes jamais demandé pourquoi Percy Weasley n'avait toujours pas épousé à la charmante Penelope Clearwater ?
La question sembla prendre Harry au dépourvu.
-Je me suis juste dit qu'il n'était pas encore prêt.
Snape renifla de dégoût.
-Un Weasley ? Pas prêt pour se marier ? Bien. Il ne l'a pas épousé parce que même si elle n'est pas riche elle a une dot importante. Et jusqu'à ce qu'il puisse assumer financièrement cette dot avec son propre argent, il ne se mariera pas avec elle.
Loin d'apaiser le garçon cela sembla le mettre encore plus en colère.
-Parce qu'il est l'homme et elle la femme ! Ce qui fait donc de lui la personne responsable.
Ah, Severus voyait le problème maintenant, apparemment il associait leur inégalité financière avec une sorte d'indentification de genre.
-Parce qu'il veut avoir des enfants, espèce d'idiot ! corrigea-t-il, étant un Weasley il veut probablement beaucoup d'enfants ! Et s'il n'est pas celui responsable de leur famille financièrement, ils ne peuvent pas avoir d'enfant et espérer maintenir leur statut social dans la Société Magique.
-Qu'est-ce que les enfants ont à voir là-dedans ?
Severus soupira.
-Peu importe les rôles que les différents genres doivent jouer dans le Monde Moldu, dans la société sorcière les finances de la mère ne sont jamais utilisées pour subvenir aux besoins de la famille. Ils sont gardés pour son usage privé, mais la plupart du temps ils sont mis de côté en tant qu'héritage pour les enfants. Aucun sorcier respectueux ne toucherait à l'héritage de ses enfants.
Perplexe Harry tira sur une mèche de ses cheveux, couvrant complètement sa cicatrice sans s'en rendre compte.
-Je ne vois toujours pas pourquoi cela fait de vous…
Severus le coupa.
-Indépendamment du genre, le partenaire dans un mariage comme le notre qui est le plus stable financièrement est celui qui est responsable du support financier de la famille. Si un homme et une femme dans un mariage, veulent avoir des enfants alors l'homme doit être certain d'être celui qui sera considéré comme étant le plus stable financièrement. Dans notre cas, comme les enfants ne sont pas un problème, c'est simplement une question de mathématiques. J'ai plus d'argent que vous, par conséquent je suis responsable de nos finances. Est-ce que vous comprenez ou dois-je utiliser des mots plus courts ?
Harry le regarda.
-Non, j'ai compris. Vous savez quelqu'un aurait pu m'expliquer cela avant !
-Peut-être que si vous vous étiez appliqué plus, ou si vous aviez pris le cours d'études des moldus, lui suggéra moqueusement Severus.
-Je m'applique ! Et l'étude des moldus ne sert à rien ! répliqua vivement Harry, Neville m'a dit que la semaine dernière il avait appris à utiliser un grille-pain !
Incertain de ce que cela avait à voir avec le sujet de la précédente conversation, Severus jeta un regard méprisant à Harry.
-Et dites-moi qu'est-ce qu'un grille-pain ?
Les lèvres d'Harry se tordirent en un sourire moqueur.
-Vous prenez une tranche de pain, vous l'enfoncer dans une fente, et ensuite vous poussez un levier, le pain ressort cuit. N'importe quel moldu de cinq ans sait comment utiliser un grille-pain.
-Comme je n'ai jamais été un moldu de cinq ans, je ne le savais pas, l'informa froidement Severus.
Il semblait que l'étude des moldus n'était pas particulièrement utile et ensuite il supposa que c'était justement ce que voulait lui faire remarquer Harry en lui donnant cet exemple.
-Qu'est-ce qui arrivera lorsque j'aurai passé mes ASPICs et que j'aurai un travail ? demanda soudainement Harry, si je gagne plus d'argent que vous est-ce que ça fera de moi la personne responsable ?
Severus renifla à cette idée. Apparemment le garçon ne comprenait pas à quel point la famille dans laquelle il s'était marié était fortunée.
- Je doute fortement que vous vous fassiez plus d'argent que moi.
Une lueur de challenge apparu dans les yeux verts.
-Comment pouvez vous le savoir ? Avez-vous une idée de combien gagne un joueur de Quidditch professionnel ? Je pense devenir pro.
Severus faillit grogner tout haut à cette idée.
-J'aurai dû me douter que vous feriez quelque chose d'aussi frivole !
Harry lui sourit effrontément.
-Pensez-y, vous serez le seul Maître des Potions marié à un joueur de Quidditch professionnel.
Severus le regarda. Le garçon était en train de le taquiner, il y a deux semaines il aurait parié toute sa fortune que Potter était terrifié par lui, maintenant il était en train de le taquiner d'une manière qui indiquait qu'il voulait réellement le mettre en colère.
-Vous êtes déterminé à me tourmenter, n'est-ce pas ?
Harry y pensa un moment et ensuite sourit.
-Eh bien, j'ai appris des meilleurs, expliqua-t-il, je dois bien retirer quelque chose de ces classes de potions.
La calèche s'arrêta net alors qu'ils atteignaient leur destination et le garçon bondit.
-Vous pourriez essayer d'étudier les potions, murmura Severus à la forme qui s'éloignait.
Mais évidemment ce serai trop en demander.
Le propriétaire de Torsond vint à leur rencontre lorsqu'ils entrèrent dans la boutique, accueillant Severus par son nom. Il achetait la plupart de ses propres vêtements ici, tout sauf les robes et les tuniques qu'il portait durant les heures de classes. En considérant le nombres de fois où il s'était retrouvé dans une explosion de chaudron il ne voyait pas l'utilité de ruiner quelque chose de qualité.
-Marius, salua Severus avec un hochement de tête poli.
Marius sourit chaleureusement à Harry.
-Et cela doit être Harry ! s'exclama-t-il avec ravissement.
Severus résista à l'envie de rouler des yeux, tout le monde dans le monde magique connaissait Harry Potter.
-Ah, vous êtes venus pour de nouveaux vêtements, n'est-ce pas jeune homme ?
Harry regarda son jean.
-Il semblerai, soupira-t-il, quelque chose qui soit à ma taille, j'aurai une préférence pour l'orange et le violet.
Severus et Marius le regardèrent avec horreur.
-Je plaisante ! leur dit-il, rouge et or en fait.
-Ah, Gryffondor, dit Marius soulagé, bien sûr.
En quelque instant Marius fit monter Harry sur une estrade, un mètre à la main alors qu'une plume magique notait les mesures qu'il disait à voix haute. Severus s'assis et regarda en silence. Une fois que les mesures furent prises, Marius commença à montrer à Harry plusieurs rouleaux de tissus, velours, soies et brocards. Drapant certains des tissus autour des épaules d'Harry pour voir si la couleur lui allait. Severus se retrouve à sourire d'amusement, le garçon aimait la couleur des Gryffondors, mais le vert de Serpentard lui allait beaucoup mieux. Assorti à ses yeux.
Il ne dit quasiment rien, laissant Harry prendre la majorité des décisions, il informa Marius qu'il voulait une garde-robe entière : pantalons, tuniques, pourpoint, peignoirs, capes, bottes et des pantalons d'équitation, les yeux d'Harry s'écarquillèrent alors qu'il énonçait la liste des éléments. S'imaginer ce à quoi Harry pourrait ressemblait dans un pantalon d'équitation allait un peu trop loin dans ce royaume de pensées lubriques qu'il s'était promis d'éviter.
Quand ils partirent sa bourse était bien plus légère et Harry était beaucoup plus déconcerté par son comportement qu'avant.
-Je vais avoir l'air ridicule, se plaignit Harry.
-Probablement, mentit Snape avec un petit sourire narquois.
Le garçon aurait l'air adorable. Beaucoup trop adorable pour être en compagnie de quelqu'un comme lui, mais il serait damné avant de le lui dire.
-Mais au moins tout vous ira parfaitement.
Harry remarqua ses amis l'attendant en bas de la rue devant Honeydukes. Il fit un signe dans leur direction puis s'arrêta avant de partir les rejoindre.
-Juste par curiosité, demanda-t-il, tout l'argent que votre famille a… qui en est l'hériter ?
-Moi, l'informa Severus, c'était quelque chose qui avait ulcéré ses frères pendant des années.
-Donc le Manoir Snape est…. ?
-A moi, acquiesça Severus.
Le sourire qui éclaira le visage du garçon n'était pas un sourire de bonheur mais d'espièglerie.
-Et de quelle couleur est-il déjà ?
Les yeux de Severus se rétrécirent.
-Pourquoi êtes-vous obsédé par sa couleur ?
Mais Harry sourit simplement avec espièglerie.
-Pour rien, dit-il en haussant les épaules, et il fit ensuite demi-tour pour rejoindre ses amis.
Severus retourna au château, seul.
Le lundi après-midi suivant, Severus se retrouva à errer dans sa classe après sa dernière heure de la journée, avec la classe de Harry qui s'était terriblement mal passée. Il avait retiré des points à Harry, Ron et Dean après qu'ils aient presque réussi à faire exploser la classe avec leur potion. Les jours comme celui-là lui rappelait juste pourquoi il détestait tant le garçon. Il suspectait ce sentiment d'être mutuel.
Trop agité pour rester immobile, il se retira dans l'une des salles du château où il trouva Mrs. Bibine travaillant avec des rapières. Elle était l'une des meilleurs épéistes qu'il ait put rencontré depuis longtemps et elle passa joyeusement une heure de duel avec lui, quelque chose qu'il n'avait pas fait depuis bien longtemps.
Tous les enfants des riches familles de sang-pur sorciers apprenaient dès leur plus jeune âge l'art de l'escrime. Il s'en fichait un peu lorsqu'il était enfant, étant maigre et dégingandé, il avait appris seulement ce qu'il avait besoin de savoir pour contenter son père. Mais plusieurs années de tourments de la part de James Potter, Sirius Black et des autres Gryffondors avaient finalement éveillé la nature vicieuse de Severus. Il avait rejoint ses camarades de Serpentards dans leur salle de duel privée, apprenant à aimer la violence de ce sport. Il avait reçu un bon nombre de cicatrices dans des duels sanglants et il en avait donné tout autant, mais alors que ses pairs comme Lucius Malfoy se délectaient du sang pour lui c'était devenu une discipline qui lui permettait d'évacuer sa frustration.
Plus tard, il mangea dans la Grande Salle, ensuite il se retira dans ses quartiers où il s'assit face au feu de cheminée essayant de lire un livre. Loin d'avoir remédier à son agitation l'exercice n'avait fait que l'amplifier et il se retrouva à regarder Harry faire ses devoir sur la petite table dans un coin de la pièce.
-Comment s'est passé votre journée ?
Il n'arrivait pas à croire qu'il venait de poser cette question. Harry leva les yeux de surprise, n'y croyant pas non plus.
-Bien, répondit-il une expression étrange sur le visage.
Sa réponse n'était pas entièrement vraie, Severus savait qu'il était en colère à cause des trente points qu'il avait perdu.
-Comment s'est passé la vôtre ?
Cette phrase fut dite de manière civilisée mais à peine.
-Bien, répondit Severus se demandant s'il devait mentionner le fait qu'il aimait cette opportunité qui lui était offerte de voler la coupe des maisons aux Gryffondors, comment se sont passés vos cours ? il se dit que ce n'était pas vraiment intéressant, il faisait cela juste pour rendre la conversation polie.
-Bien, dit Harry encore une fois, et ensuite une étrange lueur brilla dans son regard, en fait pas tous mes cours, ajouta-t-il.
-Oh ?
Curieux malgré lui, Severus se pencha en avant se demandant si Harry allait partager quelque chose concernant ses autres cours et si oui pourquoi il s'en souciait.
-Oui, continua Harry, je déteste mes cours de potions, expliqua-t-il amèrement, je ne m'entends pas avec le professeur, il semble être incapable d'expliquer quoi que ce soit de manière à ce que ça ait du sens.
Les yeux de Severus se rétrécirent alors qu'il se sentait quelque peu prit au dépourvu face au manque de tact dont faisait preuve Harry. Il était bien sûr l'initiateur de tout ceci, puisqu'il lui avait posé des questions sur ses cours. Mais il ne s'était pas attendu à une insulte aussi ouverte.
-Peut-être que si écoutiez un peu plus, les choses qu'il vous dit feraient plus sens, dit-il d'un ton mordant.
-J'écoute, insista Harry, et cela ne semble rien changé ! Il ne donne aucune directive. J'ai fait exactement ce qu'il m'a demandé de faire et ma potion m'a quand même explosé à la figure.
-Exactement ce qu'il a demandé ! Snape bondit sur ses pieds, irrités par le mensonge flagrant, vous hachez au lieu de trancher ou couper en lamelle ! Vous n'écrasez et broyez aucun de vos ingrédients correctement et vous les mélangez ensemble comme si vous faisiez un ragout et non une potion magique !
Harry bondit sur ses pieds aussi.
-Vous m'avez dit d'ajouter une coupe de feuilles d'Ansil, j'ai ajouté la coupe. Vous m'avez dit d'ajouter une langue de salamandre, j'ai ajouté la langue de salamandre. Et ensuite vous me dîtes que j'ai tout mal fait !
-Je vous ait dit d'ajouter une coupe de feuilles d'Ansil COUPES EN DES et une langue de salamandre EMINCEE ! grogna Severus.
Les yeux d'Harry s'écarquillèrent d'indignation.
-Tout est transformé en bouillie dans le chaudron de toute façon, que diable cela change-t-il que ce soit coupé en dés, émincer ou écraser !
-Garçon stupide ! Cela importe ! cria Severus furieux, la préparation change les propriétés des ingrédients. N'importe quel sorcier de cinq ans sait cela !
-Je n'ai jamais été un sorcier de cinq ans ! hurla Harry.
Retournant, encore une fois, les mots que Severus avait utilisé plusieurs jours plus tôt. Severus recula stupéfait, le garçon était intelligent et maintenant qu'il y pensait il avait raison. Il resta debout en silence, clignant des yeux d'incrédulité face au jeune homme en colère devant lui. Prenant une décision il fit demi-tour et marcha vers la porte de son laboratoire privé.
-Suivez-moi, ordonna-t-il, ouvrant la porte.
Il ne prit pas la peine de vérifier que le jeune homme le suivait bien. A la place il commença à fouiller dans ses étagères autour de la pièce, prenant un bocal qui contenait de la betterave à sucre sorcière. Quand il se tourna de nouveau vers Harry, celui-ci était debout contre sa table de travail, attendant patiemment. Son visage toujours froncé obstinément, mais dans l'expectative de ce qui allait se passer.
Severus posa sur la table plusieurs betteraves à sucre et prit un couteau. Il commença à couper les betteraves avec de rapides mouvements de couteau : il en coupa une en dés, il en éminça une autre, il en hacha une troisième et finalement mis un certain nombre de morceaux dans un mortier puis prit un pilon et les broya. Ensuite il prit l'une des betteraves qu'il n'avait pas touchées et la tendit à Harry.
-Goûtez, ordonna-t-il.
Un peu étonné, Harry prit la betterave dans une main et en mordit une petite partie.
-C'est de la betterave à sucre, grogna-t-il, c'est sucré.
Severus prit un morceau de betterave émincé.
-Goûtez, ordonna-t-il à nouveau.
Soupirant, Harry prit le morceau, il fronça les sourcils face au goût, ses yeux s'écarquillant.
-Ce… ce n'est plus aussi sucré.
Satisfait, Severus lui tendit un morceau de betterave coupé en dé, Harry le gouta sans qu'on le lui ait demandé cette fois.
-C'est salé ! s'exclama-t-il.
Ensuite il prit les betteraves hachées.
-Acide ! Harry avait l'air complètement déconcerté.
Severus attrapa le bol qui contenait les betteraves broyées, regardant Harry plongeait un doigt à l'intérieur et l'amener à sa bouche.
Il se retrouva à fixer la langue rose qui léchait la peau jusqu'à la rendre propre et faillit ne pas entendre l'exclamation de Harry.
-C'est trop sucré maintenant !
-La betterave à sucre est l'un des exemples les plus extrêmes d'ingrédients magiques, l'informa Severus, la différence de préparation est extrêmement perceptible, c'est quelque chose que chaque enfant sorcier apprend dans la cuisine de sa mère en grandissant. Tous les ingrédients magiques que vous utilisez en potions sont affectés par la façon dont vous les préparez. Si une potion demande des feuilles d'Ansil coupé en dés et qu'à la place vous les hachez, vous allez ajouter à votre potion un ingrédient complètement inadéquat.
Harry avait l'air complètement bouleversé.
-Personne ne me l'a jamais dit, balbutia-t-il, je pensais que vous étiez juste maniaque.
-Maniaque ! Snape le fixa.
-Comment j'étais supposé le savoir ? insista Harry, vous n'avez jamais mentionné cela ! Même pas durant ma première année.
-Est-ce qu'il n'enseigne pas cela en études des moldus ?
Severus n'avait en vérité jamais pris étude des moldus lui-même, pensant que c'était une perte de temps. Il commençait à croire qu'il avait eu raison.
-Non, lui dit Harry, et je n'ai jamais pris études des moldus, c'est sans intérêt. D'après Neville ils discutent du mérite relatif qu'il y a entre les montres digitales et analogiques. Quelque chose auquel les enfants nés moldus n'accordent aucune importance.
-Donc apparemment nous avons besoin de deux versions différentes d'études des moldus, songea Severus.
L'étude des moldus était censée enseigner aux enfants sorciers le monde moldus et aux enfants nés moldus le monde sorcier. Il semblerait que cela se concentrait avec minutie sur le monde moldu.
-Apparemment, acquiesça Harry, regardant la collection de betteraves à sucre, je suis désolé.
Surpris par ces excuses, Severus haussa un sourcil, curieux.
-Pourquoi ?
-Pour avoir merder en potion, expliqua-t-il.
Severus soupira.
-Je suis le professeur, admit-il à contre-cœur, c'est mon erreur et non la votre. J'aurait dût me douter d'où venait le problème, une pensée lui vint, vous ne pensez pas que Londubat ait le même problème ?
-Non, Harry secoua la tête, il vient d'une famille de sorcier, il est juste terrifié par vous.
Severus faillit rire face à cette explication.
-Et vous ne l'êtes pas ?
Harry le fixa, son regard ouvert et pensif.
-Non, admit-il, je vis ici depuis trois semaines maintenant, et vous n'avez même pas essayer de me tuer, peut importe à quel point je vous énerve.
Soudainement suspicieux, Severus lui lança un regard noir.
-Est-ce que vous avez déjà essayer de m'énerver ?
-Non, dit Harry en souriant, si j'avais réellement essayé vous vous en seriez rendu compte. Sirius m'a écrit une liste de suggestion dont il était certain qu'elles vous mettraient en colère.
-Potter ! bafouilla Severus sous le choc, incertain de la façon dont il devait prendre ce commentaire.
Harry lui sourit d'un air effronté.
-Je vais me coucher, et il le laissa, alors qu'il se débattait encore pour trouver ses mots.
Après un moment Severus abandonna et rit doucement, il détestait l'admettre mais il commençait à bien aimer le garçon.
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Note de l'auteur : Mon dieu, au moment où j'aurai fini mes notes seront plus longues que l'histoire, Heureusement vous n'avez pas besoin de lire mes notes pour lire cette histoire. Je pense que j'ai déjà mentionné d'où les idées pour ce chapitre venaient, comme vous pouvez le voir Harry a une idée très définie du rôle qu'une femme et un homme sont censés jouer dans la société. Et il est inquiet du fait qu'il soit forcé de jouer le rôle de la femme, simplement parce qu'il ne peut pas concevoir le mariage d'une autre façon. Comme mentionné dans le chapitre 2 il n'a pas réellement de préjugé (c'est une bonne chose puisqu'il va découvrir qu'il est gay) contre l'homosexualité, je raisonne en me disant que c'est parce qu'il n'y a jamais pensé avant. Les Dursley ne lui parlait littéralement pas et encore moins pour instiller leurs idées en lui. (Pour être honnête je n'ai jamais entendu parler de l'homosexualité jusqu'à ce que je sois presque diplômé au lycée, le sujet n'a juste jamais été abordé, donc ça peut arriver). Du coup Harry ne sait pas comment s'intégrer dans la vie d'un homme marié, de plus il a toujours été indépendant, il n'a jamais eu de vrai gardien en grandissant. Il ne sait pas comment accepter l'attention que Snape essaie de lui donner. Comment le pourrait-il ? Je pense que c'est l'une des raisons pour lesquels Harry court toujours au-devant du danger, il ne lui vient pas à l'idée de demander de l'aide.
