Note de la traductrice : Nous revoici pour le chapitre avec l'arrivé de Sirius qui je pense était attendu par beaucoup d'entre vous ! Merci beaucoup à tous ceux qui ont pris le temps de me laisser une review, cela me réchauffe le cœur à chaque fois et me motive à continuer cette traduction.
Bêta : Micka !
Réponses aux reviews anonyme :
Petite Grenouille : haha et non Sirius n'arrive que maintenant :p, je suis sûr que ce chapitre va te plaire ! Merci pour ta review et bonne lecture. :)
Hollibibi : Merci beaucoup pour ta review, je suis super contente que cette fiction te plaise ! :D
Michocs : Voici enfin la suite tant attendue, merci pour ta review ^^ je te souhaite une bonne lecture.
Geliah : De rien, je suis contente que cette traduction te plaise j'espère que ce chapitre te plaira ^^
Babylon : Contente d'entendre que cette fiction te plait toujours autant ;)! J'espère que cela va rester comme ça ^^ Bonne lecture !
ANNONCE : Je préfère vous prévenir en avance et je vous tiendrais informé s'il y a des changements, mais normalement je déménage fin août pour mes études, du coup je n'aurais plus accès à internet durant plusieurs semaines je pense (le temps que je commande une box, et qu'elle soit activé… ect). Je m'excuse d'avance pour le retard dans la publication des chapitres.
Bonne lecture tout le monde !
Chapitre 9 : Dog Star
Quelques heures plus tard une voix dure sorti Severus de sa somnolence.
- Qu'est-ce que tu fais là ?
Severus ouvrit les yeux pour trouver Sirius Black le regardant fixement de l'autre côté du lit d'Harry.
-Parle moins fort ! ordonna Severus, jetant un regard à Harry pour s'assurer qu'il était toujours endormi. Harry avait l'air de ne pas avoir bougé du tout, son visage semblait encore trop pâle de l'avis de Severus.
- Réponds à ma question ! insista Black.
- Ca me semble évident, lui dit Severus.
Quelquefois la stupidité de Black le stupéfiait. Il se pencha pour toucher légèrement le front d'Harry, vérifiant la température de sa peau, alors qu'il attrapait son poignet avec son autre main pour vérifier son pouls.
-Qu'est-ce que tu fais ? demanda Black.
- Cela me semble évident aussi, grogna Snape irrité.
Harry avait l'air chaud au toucher mais son pouls était bon. Les potions qu'ils lui avaient administrées plus tôt s'étaient occupées des infections mais il suspectait qu'il en aurait de nouveau besoin avant que tout cela soit fini.
- Est-ce qu'il est… ? commença Black, s'arrêtant incertain.
- Il va bien, lui dit Severus, une infection mineure mais nous lui avons donné quelque chose plus tôt qui devrait contrer cela.
- Pourquoi es-tu assis à son chevet à la place de Poppy ? demanda Black.
Finalement l'homme lui posait une question vaguement intelligente.
- Elle a d'autres patients et je me suis porté volontaire.
Mais sa réponse n'avait pas l'air d'avoir satisfait Black. Les yeux de l'homme se rétrécirent.
- Pourquoi toi ? Pressa-t-il une nouvelle fois.
Severus lui lança un regard de pure irritation.
- Il est mon époux, j'ai tous les droits d'être ici.
- Ce mariage est une blague et tu le sais parfaitement.
- Et pourtant il est quand même valide, pointa Severus, on ne peut pas en dire autant de ton rôle de parrain étant donné que tu es toujours un criminel recherché.
Les yeux de Black brillèrent de haine.
- Crois-moi Snape, personne ne regrette cela plus que moi. Harry devrait être avec quelque qui l'aime. A la place il a été coincé avec ces abominables moldus et maintenant toi.
- Amour ou pas, tu ne peux pas le protéger, lui rappela Severus.
- Et je suis supposé croire que toi tu le peux ? demanda Black avec incrédulité, que tu lèverais un doigt pour aider le fils de James Potter ?
- Crois ce que tu veux Black, ricana Snape, il n'y a rien que tu puisses faire maintenant.
Un éclat de fureur brilla dans les yeux de Black.
- Vraiment ? gronda l'homme mais un doux son venant d'Harry capta son attention.
Les yeux d'Harry clignèrent légèrement et il se tourna vers son parrain, ses yeux s'ouvrant lentement. Sans ses lunettes il était obligé de froncer les yeux pour bien voir qui il regardait et, quand il réalisa qui c'était, un sourire chaleureux éclaira ses traits.
- Sirius, murmura-t-il, ses yeux brillants de plaisir.
Severus sentit quelque chose qui ressemblait incroyablement à de la jalousie le traverser et cela lui prit un moment à comprendre pourquoi. Il voulait que Harry le regarde comme ça. Un plaisir complet à sa vue. Il resta assis là, quelque peu abasourdit par cette révélation tandis que Sirius Black se penchait sur le lit et serrait gentiment le jeune homme dans ses bras. Comment pouvait-il à ce point vouloir quelque chose qui lui avait semblé il y a quelques semaines complètement ridicule ?
- Harry, comment vas-tu ? demanda Sirius, caressant gentiment la tête d'Harry et enlevant les cheveux qui lui barrait le visage.
Harry sembla se détendre sous son contact et une fois encore la jalousie embrasa Severus qui fit tout pour la faire disparaitre.
- Je suis content de te voir, admit Harry, tu m'as manqué.
- Tu m'as manqué aussi, lui dit Sirius, je suis tellement désolé de ne pas avoir été là pour toi.
- J'ai eu tes lettres, répondit Harry, elles ont aidé. Tu peux rester ?
- Je vais rester, lui promis Sirius, aussi longtemps que je le pourrais. Tant que je reste hors de vu ça devrait aller. Remus va venir aussi.
- Bien, sourit Harry une nouvelle fois, pour le loup-garou absent cette fois, et Severus sentit à nouveau un pincement enserrer son cœur.
- Albus m'a dit ce qui s'est passé, dit Sirius gentiment à Harry, est-ce que tu se sens mieux ?
- Je vais bien Sirius, lui assura Harry, même si Severus était quasiment certain que le garçon ressentait encore une grande douleur.
Les blessures qu'il avait reçues n'étaient pas toute encore fermées. Pas de doute non plus que ses muscles souffraient de la tension de la bataille et de la guérison forcée qu'ils avaient traversé.
- Dumbledore et Severus m'ont sauvé.
Les yeux de Severus s'écarquillèrent sous ses mots, incertain quant à ce qui le choquait le plus : la reconnaissance de ce qu'il avait fait ou l'utilisation de son prénom. Sirius était évidemment aussi choqué que lui par ces mots.
- Severus ? demanda-t-il incrédule.
Les yeux de Harry clignèrent à nouveau et il devint évident qu'il tentait de rester éveillé.
- Ne vous battez pas, ok ? chuchota-t-il, je ne veux pas que vous vous battiez.
Severus compris, à la fois pour l'utilisation de son prénom et les mots qu'il avait dit. Il le protégeait ! Le petit morveux était en train d'essayer de le protéger alors qu'il était lui-même allongé ici à moitié mort. Il le protégeait du caractère de son parrain ou peut-être qu'il protégeait son parrain pour lui éviter de finalement commettre le crime pour lequel il était recherché. De toute façon, il se mettait entre eux deux, forçant Sirius à reconnaitre la dette de vie entre eux et le mariage qui avait engendré une telle familiarité.
- Harry ? demanda Sirius confus.
Mais le jeune homme s'était déjà rendormi, Sirius soupira de frustration se penchant pour embrasser le front brillant de Harry. Ensuite il poussa une chaise à côté du lit de Harry à l'opposé de Severus sur laquelle il s'assit.
- Tu réalises que si tu le blesses, je t'arracherai la gorge.
- Je m'en doute, acquiesça vaguement Severus.
- Bien, Sirius croisa les mains et lui jeta un regard à travers le lit.
Severus soupira, ça allait être une longue attente.
Plusieurs heures plus tard, après le repas du soir Severus fut le témoin d'une vision étrange. Il s'attendait bien évidemment à l'arrivé de Remus Lupin, Black l'avait dit à Harry. Et à vrai dire, Lupin n'avait pas changé depuis la dernière fois qu'il l'avait vu. Ce à quoi il ne s'était pas attendu était la façon dont Black s'était immédiatement mis sur ses pieds à sa vue, traversant la salle et jetant ses bras avec force autour de lui pour l'étreindre. Severus ne pouvait pas non plus expliquer le regard quelque peu douloureux de Lupin alors qu'il lui rendait son étreinte maladroitement. Au moment où Black se recula, le visage éclairé d'un sourire brillant, tout signe d'inconfort avait disparu du visage de Lupin, remplacé par de l'inquiétude pour Harry.
- Comment va-t-il ? demanda-t-il à Black doucement.
Black le conduisit au lit, un bras enroulé presque possessivement autour des épaules de Lupin. Voyant le regard de surprise de Severus, Lupin rougit sous celui-ci. Black ne sembla pas le remarquer.
- Severus, salua Lupin avec un bref hochement de tête alors qu'il prenait le siège que Black venait juste d'abandonner.
Severus suspecta qu'il s'était assis uniquement pour enlever le bras que Black avait mis autour de ses épaules.
- Remus, l'accueilli Severus en retour, gardant son ton aussi cordial qu'il le pouvait.
Il était quelque peu déconcerté par le comportement dont il venait juste d'être témoin, venant rapidement à la conclusion que quelque chose d'important avait changé la dynamique entre les deux Maraudeurs.
Il avait vu Remus Lupin pour la première fois dans la Grande Salle lors de la cérémonie de répartition des premières années. Il avait seulement remarqué le petit garçon au cheveux couleur miel à cause de ses tentatives si évidentes pour passer inaperçu. Le garçon était debout à l'écart des autres premières années, gardant sa tête timidement baissée, lançant des regards nerveux à ceux qui l'entouraient, n'osant même pas se joindre aux murmures excités. Et puis la répartition avait commencé et Severus avait vu quelque chose dont il se souvenait encore aujourd'hui.
Le nom de Sirius Black avait été appelé et, alors que le fanfaron et arrogant enfant était monté sur l'estrade pour recevoir le choixpeau, Remus Lupin avait levé les yeux et était immédiatement tombé amoureux. Ça avait été comme si à la place de voir Sirius Black il avait vu le Soleil, la Lune et les étoiles pour la première fois. Et même à l'âge tendre de onze ans Severus avait compris ce qui était arrivé, il avait compris aussi, quelque part dans les recoins de son âme qu'il ne serait jamais regardé comme cela.
Sirius Black ne l'avait pas remarqué bien sûr. Il était trop occupé à être envoyé à Gryffondor sous les applaudissements de ses nouveaux camarades de maison. Pas plus qu'il n'avait remarqué le regard d'envie dans les yeux du garçon qui suivait sa progression jusqu'à son siège. Le choixpeau fut après ça très vite placé sur la tête de Remus Lupin, une longue pause alors que le chapeau débattait où le mettre. Severus s'était attendu à cela, devinant ce qu'il allait voir, et il se retrouva à fixer avec un soupçon l'admiration alors qu'une joie incandescente irradiait sur le visage du garçon lorsque le chapeau le répartit aussi à Gryffondor.
Il l'avait perdu de vue après cela, le choixpeau l'envoyant à Serpentard où il fut accueilli par ses pairs. Mais, malgré ces histoires de couleurs de maisons avec les Maraudeurs, il n'avait jamais oublié ce premier moment, il s'était souvent retrouvé à chercher cette lueur de paradis qu'il avait vu dans les yeux de Remus lorsqu'il regardait Sirius Black. Des émotions comme cela était tout à fait inconnues dans son monde et les voir dans les yeux de Remus avait été comme apercevoir la lueur d'un monde différent.
A sa connaissance, durant les sept années où ils furent à Poudlard la dévotion de Remus envers Black n'avait jamais vacillé. Et à sa connaissance Black ne l'avait jamais su, n'avait jamais retourné la dévotion ou l'affection qu'il semblait tellement attendre, choisissant plutôt de répandre ses faveurs parmi ses nombreux fans.
Severus se souvenait encore du regard de totale dévastation sur le visage de Remus Lupin lorsque Sirius Black avait été emmené à Azkaban, comme si tout son monde s'était tout à coup écroulé, et Severus supposait que pour le loup-garou c'était ce qui s'était passé. Ses amis étaient morts et l'amour de sa vie avait été condamné pour ces meurtres. Qu'il ait survécu aux années suivantes était en soi un miracle.
Mais maintenant quelque chose avait changé et Severus n'arrivait pas vraiment à mettre le doigt sur ce que cela pourrait être. Peut-être voir Remus Lupin s'éloigner du contact de Black au lieu de le rechercher ? Ou peut-être l'homme ne pouvait tout simplement pas endurer les taquineries plus longtemps. Et Black… les yeux de Severus se rétrécirent alors qu'il regardait les deux hommes converser doucement. Il y avait quelque chose de désespéré dans la façon dont Black se penchait vers Remus, dans le regard scrutateur qu'il lançait au loup-garou et que celui-ci ne pouvait ou ne voulait pas rencontrer longtemps.
Très intéressant, pensa Severus, et il se demanda ce qu'il s'était passé pour changer les choses si drastiquement. Il ne devrait pas vraiment s'en soucier, se dit-il, ce n'était rien d'autre qu'une curiosité futile à propos de quelque chose qu'il avait observé pendant tant d'années, comme commencer un livre et vouloir en lire la dernière page parce que vous avez déjà passé tellement de temps à le lire que vous sentez que vous méritez de savoir ce qui se passe dans la dernière page. Pas parce que vous en avez quelque chose à faire, bien sûr.
Ron et Hermione entrèrent dans la pièce un moment plus tard, les deux étudiants saluèrent avec enthousiasme les deux Maraudeurs. Severus se moqua d'eux tous. Un rassemblement de Gryffondors. Vraiment dégoûtant. Il supposa que c'était le meilleur moment pour partir et leur laisser du temps entre eux, il devait retourner dans ses quartiers pour récupérer pour Harry des vêtement propres, puisqu'il supposait que celui-ci en voudrait lorsqu'il sortirait de l'infirmerie. Et il apprécierait un livre à lire s'il devait rester coincé ici plus longtemps.
Se levant il se dirigea vers la porte.
- Baissez d'un ton, grogna-t-il à la majorité d'entre eux alors qu'il partait.
Il reçut les regards auxquels il s'attendait et pendant un moment réfléchit à la possibilité d'enlever des points à Gryffondor juste parce qu'il le pouvait. Mais il ne le fit pas, se rappelant à la dernière minute qu'il avait une dette envers Ron et Hermione, ils s'étaient battus aux côtés de Harry lorsque personne d'autre ne l'avait fait. Cela au moins méritait une certaine courtoisie de sa part, jusqu'au prochain cours de potion.
Il revient après une douche rapide et avoir changé de vêtement, attrapant quelque chose à manger avant de rassembler les affaires de Harry. Il répara les lunettes de celui-ci, pensant brièvement à un moyen d'améliorer sa vue de façon permanente, ensuite il retourna à l'infirmerie. Alors qu'il entrait dans la pièce il vit Poppy en train de chasser les quatre Gryffondors pour la nuit sous les protestations de Black. Severus, les ignorant tous, traversa la salle pour se rasseoir sur le siège à côté du lit d'Harry.
- Pourquoi est-ce que lui peut rester ? protesta Black pratiquement en gémissant.
- Vous ne pouvez pas rester parce que tous les quatre vous réveillez le garçon alors qu'il a besoin de dormir, les informa Poppy, Severus peut rester parce que je sais qu'il ne fera pas cela. Maintenant allez-vous en ! Vous pourrez le voir dans la matinée.
Elle les poussa tous dehors et leur claqua la porte sur le visage. Severus la regarda alors qu'elle soupirait de fatigue.
-Enervé ? lui demanda-t-il, pas certain qu'il aimait le son de cela.
Harry dormait à nouveau, mais son visage semblait un peu rouge.
Poppy secoua simplement la tête.
-Qu'est-ce qu'ils ont ces Gryffondors ? demanda-t-elle, toujours à vouloir entendre tous les détails sanglants de la bataille. Ça ne leur ait jamais venu à l'esprit que Harry ne voudrait pas parler de cela maintenant. Le garçon n'a jamais été très disposé à parler de ce genre de choses, je pensais qu'ils s'en étaient rendu compte maintenant.
Severus fronça les sourcils, Poppy avait raison à propos de la réticence d'Harry à parler de quoique ce soit de violent. C'était l'une des raisons pour lesquelles ils n'avaient jamais su qu'il avait été abusé par sa famille. Severus suspectait qu'Harry préfèrerait tout oublier et prétendre que cela n'était jamais arrivé. Il ne prenait certainement pas de plaisir à attirer la gloire sur lui comme le ferait la plupart des Gryffondors. Harry voyait des échecs là où les autres voyaient de l'héroïsme. Harry voyait la mort et la damnation là où les autres voyaient la victoire et la gloire.
- Je serait dans la pièce à côté si vous avez besoin de quoi que ce soit Severus, l'informa Poppy, j'ai donné à Harry une autre potion pour éviter une infection et j'ai travaillé un peu plus sur ses blessures avant qu'il ne se rendorme. Il devrait dormir toute la nuit mais s'il y a un changement, venez me chercher immédiatement. Vous pouvez dormir sur ce lit si vous vous sentez fatigué, elle pointa le lit qui était juste à côté de celui d'Harry.
-Merci Poppy, lui dit Severus, ça va aller.
Elle hocha la tête et lui souhaita bonne nuit. Severus s'installa pour attendre.
Il était trois heures lorsqu'il remarqua les premiers signes qui montraient que le sommeil de Harry n'était plus paisible. Il se pencha en avant, regardant le visage du garçon et voyant les signes de tension qui faisaient trembler son visage. Il s'y était à moitié attendu, réalisant seulement tardivement que, malgré toutes les potions qu'ils lui avaient faites avaler, ils avaient oublié la Potion de Sommeil sans rêves, qu'il prenait constamment, nuit après nuit depuis ce premier cauchemar que Severus avait interrompu.
Incertain quant à ce qu'il devait faire, il ne voulait pas réveiller Harry quand celui-ci avait tant besoin de dormir, Severus tandis la main et toucha doucement le visage du garçon. Il ne voulait pas le laisser seul, perdu dans ses cauchemars, surtout maintenant qu'il savait ce qu'ils contenaient. Les morts, avait-il dit. Et maintenant il y avait plus de morts pour le hanter.
- Harry, tout va bien. Tu es en sécurité, murmura-t-il doucement.
A sa surprise, Harry se tourna vers sa main et une partie de la tension disparue de son visage. Quelque peu déconcerté, Severus baissa le regard vers le visage endormi. Peut-être pensait-il qu'il était son parrain ? Peut-être imaginait-il que s'était son parrain qui était assis à côté de lui et s'était la raison pour laquelle il acceptait instinctivement le contact de sa main.
Ou peut-être le garçon recherchait la gentillesse au point que tout contact doux l'apaiserait.
Quelque part, cette pensée ne suffit pas à rassurer Severus. Son estomac se tordit à cette pensée, il se recula, enlevant sa main de la peau d'Harry. Il ne devrait pas le toucher de toute façon, ne s'était-il pas promis qu'il ne le ferait pas, qu'il ne s'autoriserait pas à s'attacher d'une quelconque façon ? Peut-être aurait-il dû laisser à Black sa place. Mais dans ce cas Black et tous les autres Gryffondors n'auraient fait que déranger Harry malgré tous les avertissements.
Ce ne fut qu'une question de minutes avant que Harry ne recommence à se tortiller, la tension revenant sur son visage et Severus se demanda s'il ne devait pas le réveiller. A la place, il le toucha à nouveau, il caressa les cheveux qui étaient sur son front, prenant l'une de ses mains dans la sienne. Encore une fois le garçon se calma. Etrange, pensa-t-il, il était sûr que Harry serait horrifié s'il se réveillait et qu'il trouvait son détesté Maître des Potions le touchant d'une quelconque façon. Et il était sûr que Black grimperait au plafond s'il entrait et voyait Severus Snape tenant la main à son filleul.
Il était sûr aussi que tous les Gryffondors riraient jusqu'à s'en rendre malade s'ils savaient que pendant juste un bref et ridicule moment Severus Snape avait souhaité qu'un certain héros aux yeux verts le regarde comme Remus Lupin avait regardé Sirius Black.
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Severus se leva plusieurs heures plus tard, pour découvrir qu'Harry n'était plus seul. Albus Dumbledore se tenait debout au pied du lit de Harry, les regardant pensivement tous les deux. Albus sourit lorsqu'il réalisa que Severus était réveillé, ses yeux se fixant momentanément sur la main de Severus qui tenait toujours celle d'Harry. Embarrassé Severus la retira immédiatement.
-Il a des cauchemars, expliqua-t-il dans un murmure, ne voulant pas que le vieil homme y pense davantage.
Albus hocha simplement la tête, son regard se faisant de nouveau pensif alors qu'il regardait Harry. Le garçon semblait dormir paisiblement, sa respiration lente et régulière.
- Est-ce que vous vous souciez de lui Severus ? demanda Albus de façon inattendu.
Surpris, Severus le fixa.
- Quoi ?
Le vieil homme sourit à nouveau, de façon presque indulgente.
- Est-ce que vous vous souciez de lui ? Je sais que vous le protégerez mais il a besoin de plus que simplement cela. Il a besoin de force émotionnelle et de stabilité.
Severus fixa l'homme, incrédule, se demandant s'il lui demandait vraiment ce qu'il pensait qu'il était en train de lui demander.
- Albus, si c'est ce que vous cherchiez, vous avez choisis la mauvaise personne pour ce boulot. Je ne suis pas un homme gentil. Un Weasley aurait été un meilleur choix pour le dorloter.
Albus sourit à cela.
- Vous êtes plus gentil que vous ne le laissez paraître Severus, il soupira et secoua la tête, mais non ce n'est pas ce que je voulais dire. Il n'a pas besoin d'être dorloté.
- Albus qu'est-ce qui ne va pas ? Severus connaissait l'homme depuis assez longtemps pour savoir lorsqu'il était inquiet à propos de quelque chose.
Le Directeur caressa sa barbe pensivement.
- Rien du tout, lui assura-t-il, je suis juste inquiet à propos de Harry. Il a beaucoup de poids sur les épaules, nous en avons tous je suppose, mais lui… il secoua la tête une nouvelle fois, vous avez parlé avec lui ? demanda-t-il à Severus, A propos de sa famille ?
Les yeux de Severus se rétrécirent.
- Un peu, reconnut-il, ce qui m'a amené à un point où je devais vous en parler. Ils doivent être punis pour ce qu'ils lui ont fait.
Albus balaya son inquiétude avec au haussement d'épaules.
- Je m'en suis déjà occupé mon garçon, expliqua-t-il, ils sont convenablement ensorcelés.
- A quel point ? demanda Severus.
Il avait plusieurs idées en têtes et il était quelque peu désappointé de ne pas avoir pu les mettre à l'œuvre.
Quelque chose brilla brièvement dans le regard d'Albus, quelque chose de complètement vindicatif et étrange, Severus se sentit quelque peu inconfortable avec l'idée qu'Albus Dumbledore puisse être animé par quelque chose d'aussi insignifiant qu'une vengeance.
- Et bien, pour commencer, ils ont tous développé un extraordinaire cas de claustrophobie. Réellement incurable. Je devine que pour le reste de leurs jours il n'y aura pas de maison ou de bâtiment assez grand dans lesquels ils pourront se sentir confortables.
Severus imagina ce qu'avait dû être pour un petit garçon de passer autant d'années enfermé dans un petit placard. Enfermé dans le noir.
- Ils ont peur du noir aussi, ajouta Albus après y avoir pensé, ils ne le supportent plus. Criant d'horreur lorsque les lumières s'éteignent. Leur esprit imaginant d'étranges créatures cachées dans l'obscurité.
Une vie entière à se sentir piégé et terrifié par des choses qui pourraient surgir dans le noir, Severus hocha la tête de satisfaction.
-Et pour la faim ? demanda-t-il.
Il ne pouvait pas laisser passer celui-là, Harry serait probablement toujours petit parce qu'il avait souffert de malnutrition étant enfant. Cela devrait également entraîner une peine d'emprisonnement à perpétuité.
- Ah, acquiesça Albus, il semblerait qu'ils aient perdu tout sens du goût. Ils ne peuvent plus rien sentir, ne seront plus jamais capable d'apprécier aucun type de nourriture. Et de ce que j'ai cru en comprendre ces trois-là étaient vraiment friands de nourriture, les deux hommes particulièrement. Je pense que c'était l'un des seuls plaisirs qu'ils avaient dans la vie. Oh, ils peuvent toujours la sentir et la vouloir désespérément mais c'est une envie qu'ils ne satisferont jamais.
Severus sourit à cela, c'était probablement adapté. Il serait parti sur quelque chose de plus sévère, comme la cécité, ou alors des sortilèges moins subtils, comme des furoncles éternels ou des poux, mais Albus avait probablement raison, la punition devait aller avec le crime.
- Harry n'a pas dit grand-chose, je suspecte qu'ils le battaient plus que ce qu'il m'a dit, dit-il au Directeur, je sais que son oncle avait l'habitude de lui jeter des objets.
Cela mérité au moins une réelle punition physique, il se ferait un plaisir de montrer à Vernon Dursley ce que c'était que de se faire battre par quelqu'un de plus fort que soit.
- Cela ne me dérangerait pas de les voir enfermé à Azkaban pour le reste de leur vie, Severus, dit doucement Albus, pour ce qu'ils ont fait à un garçon que je leur aie confié, je pense que j'aurait pu les tuer moi-même.
Choqué, Severus leva la tête vers le Directeur, stupéfié qu'il puisse admettre une telle chose. Il y avait une lueur triste et douce dans les yeux du vieil homme.
- Mais je connais aussi Harry mieux que cela, expliqua le vieil homme, et autant vous, Sirius Black ou moi voulons leur faire du mal, autant Harry ne nous pardonnerai jamais et ne se pardonnerai jamais si quelque chose de vraiment horrible leur arrivait.
Et bien sûr, Albus avait raison mais Severus n'avait pas à aimer cela.
- Satanés Gryffondors, maudit-il doucement.
- Nobles Gryffondors, corrigea Albus, et Harry en plus de toutes ses autres qualités a de la noblesse à revendre.
-Autres qualités ? Severus fronça les sourcils à cela, suspectant le Directeur de faire allusion à autre chose.
Les yeux d'Albus brillèrent avec effronterie.
- Il ne l'a probablement jamais dit à personne, le Choixpeau voulait le mettre à Serpentard mais Harry l'a fait changer d'avis.
Choqué, Severus regarda l'homme. Serpentard ? Harry Potter à Serpentard ? Impossible ! Le garçon n'avait pas une once de ruse en lui… Mais il avait réussi à tromper le chef de la maison des Serpentards toutes ses années sur ses conditions de vie et sur son éducation, il n'y avait jamais eu d'indice sur le fait qu'il n'était pas exactement ce qu'il semblait être. Il gardait ses cauchemars secrets de ses bien-aimés Gryffondors. Et au cours de ces dernières semaines il avait prouvé encore et encore qu'il était intelligent, retournant les mots de Severus contre lui.
Merde ! Harry Potter à Serpentard. Cela aurait été quelque chose, pas étonnant que Voldemort ait peur du garçon. Attendez une minute…
- Il l'a fait changer d'avis ? Comment, au nom de Merlin, faites-vous changer d'avis le Choixpeau ? C'est un artefact magique. Il n'est pas censé être indécis.
Albus sourit.
- Curieux n'est-ce pas ? Et pourtant c'est arrivé.
Severus laissa la conversation retomber pendant un moment, baissant son regard vers le garçon à nouveau. Il y avait quelque chose d'étrange dans tout cela.
- J'ai fait quelques recherches, dit soudainement Albus, changeant de sujet, j'était curieux à propos du sort qu'il a utilisé. La Voix du Roi.
- Je n'en ait jamais entendu parler, admit Severus, mais la fille Granger n'est rien si ce n'est débrouillarde.
- Oui, acquiesça Albus, je me demande ce qu'ils ont bien pu chercher d'autres.
- Qu'avez-vous trouvé à propos du sort ?
- A part le fait qu'il aurait dû être incapable de l'utiliser ? demanda Albus quelque peu amusé.
Severus roula des yeux. Il s'en doutait. Comme si cela allait arrêter Harry Potter. Albus soupira et secoua la tête, cet air pensif revenant sur son visage à nouveau, et Severus se rendit compte que quelque chose inquiétait réellement le vieil homme.
- Qu'y a-t-il, Albus ?
Albus secoua simplement la tête.
-Ils ont eu tort sur la raison pour laquelle ce sort n'est plus utilisé, expliqua-t-il, mais j'ai encore besoin de faire d'autres recherches. Certains des anciens textes sont difficiles à lire, même pour moi.
- Dans ce cas comment Granger a pu apprendre ce sort ? demanda Severus, vous n'êtes pas en train de me dire que ses capacités de traduction sont meilleures que les vôtres.
- En vérité, je n'en serai pas surpris le moins du monde, dit Albus amusé, mais ce n'est pas ce dont je voulais parler. Le sort est écrit clairement en latin. Dans le livre dans lequel ils l'ont trouvé. L'incantation est dans un certain nombre de livre, il n'y a pas de raison pour qu'il ne le soit pas puisque ce sort est inutile.
-Inutile ? Severus fronça les sourcils, ne voulant pas réfléchir à l'évaluation d'Albus concernant l'intelligence de Granger, ces mangemorts étaient contrôlés par quelque chose.
-Oui, acquiesça Albus, curieux n'est-ce pas ? il lui sourit et hocha la tête, gardez un œil sur lui Severus, lui dit-il, nous avons besoin de Mr. Potter, maintenant plus que jamais.
Et avec cela, il se retourna et partit, laissant Severus seul avec son époux endormi. Lorsque Severus aurait le temps, il ferait quelques recherches par lui-même. Et il se dit que c'était exactement la raison pour laquelle Albus avait amené ce sujet.
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Note de l'Auteur : Comme vous avez put le remarquer il y a un changement dans la manière dont Severus voit Harry, un changement plutôt important dans leur relation. Toutefois Severus ne sait pas vraiment ce qu'il signifie même s'il se rend compte de ce changement. Il continue de voir ses actions comme rien de plus qu'un devoir. Il y a aussi eu un changement pour Harry mais il ne s'en est pas encore rendu compte. Ceux d'entre vous qui attendent les scènes de sexe torrides vont encore devoir attendre longtemps. C'est une romance qui est lente et subtile. Beaucoup de personnes m'ont envoyé un message à propos des Dursley et de la façon dont ils allaient être punis. Dans la plupart des histoires c'est rarement Albus qui se venge, j'ai pensé que pour cette histoire cela irait bien. Et même si je pense aussi qu'ils mériteraient la prison, le Harry de cette histoire souffrirait beaucoup s'il savait qu'ils avaient été punis. Cela étant dit ce n'est pas la dernière apparition des Dursley, ils feront une apparition beaucoup plus tard lorsque d'étranges circonstances les forceront à venir à Poudlard. Ils ne seront pas bien reçus.
Sur les alliances : j'ai reçu plusieurs emails me demandant pourquoi Harry portait sa bague à la main droite et j'ai pensé que je devais expliquer mon raisonnement pour cela. D'abord cela a été fait intentionnellement, il y a beaucoup de symbolique dans cette histoire (particulièrement dans les prochains chapitres). La plupart de la symbolique ne compte pas vraiment, ce qui signifie que si vous ne la comprenez pas ce n'est pas grave. Certaines fois cela marque un important point de l'intrigue. Pour les alliances c'est quelque chose que j'ai jeté juste comme ça et qui m'a fait sourire. Au Etats-Unis et dans une partie de la Grande-Bretagne les alliances sont portées à la main gauche. (La majorité des hommes ne portaient pas leur alliance avant la deuxième guerre mondiale donc c'était plutôt une coutume pour les femmes). Dans une très grande proportion du reste du monde l'alliance est portée à la main droite. Cela dépend du pays dont vous venez et de la religion à laquelle vous appartenez, il y a même différentes version du Christianisme qui ont différentes coutumes concernant la main à laquelle est porté l'anneau. Une partie de la Grande-Bretagne a toujours porté l'alliance à la main droite et le fait toujours maintenant. Je pense que cela vient du fait que la main gauche est « mauvaise », les étudiants avaient interdiction d'utiliser leur main gauche pour écrire jusqu'à il y a environ une cinquantaine d'année. Et comme le Monde Magique est derrière le Monde Moldu, et beaucoup plus superstitieux (pour de bonnes raisons), j'ai pensé qu'ils utilisaient encore de vieilles traditions et gardaient leur alliance à la main droite. Fait assez intéressant, « gauche » en latin se dit « sinistra » ce qui signifie maléfique. Le professeur Sinistra fera une apparition bientôt et sera la cause d'une intéressante révélation concernant le mariage d'Harry.
