Note de l'Auteur : C'est un chapitre assez étrange puisque Remus, Sirius et Severus vont apprendre quelque chose à Harry à propos du Monde Sorcier. Ce qu'ils vont lui apprendre va grandement changer sa vision du Monde Magique et son rôle dans la société Moldu. Ce changement de perspective va être un thème récurent dans cette histoire, jusqu'à ce que Harry comprenne la place qu'il tient dans la société.
Note de la Traductrice : Déjà le chapitre 10 ! J'était tellement contente lorsque je l'ai traduit parce que c'était un peu un cap à passer x) bon maintenant j'en suis quasiment au chapitre 20, quasiment un quart de la fiction de traduite :D j'espère pouvoir continuer comme cela et j'espère que cette histoire vous plaira toujours autant ! Désolée pour le petit retard, j'avais mis un petit mot sur mon profil pour tout vous expliquer. Je déménage ce week-end dans une autre ville pour mes études et je ne sais pas quand je pourrais publier le chapitre 11, j'espère que l'attente ne sera pas trop longue.
Merci à tous ceux qui m'ont laissé un petit mot au chapitre précédent, vous ne pouvez pas savoir à quel point ses reviews sont une véritable motivation pour cette traduction ! A chaque fois que j'ai la flemme de traduire je les lis pour m'y remettre !
N'hésitez pas à me dire ce que vous avez pensé de ce chapitre !
Bêta : Micka ! Merci pour ton travail !
Réponses aux reviews anonymes :
Babylon : Merci pour ta review ! Et c'est le gros problème avec cette fiction x) chaque chapitre donne encore plus envie de lire la suite. Quand je l'ai lu je ne pouvais plus m'arrêter et je comptais les chapitres avant la fin haha. Je te souhaite une bonne lecture ^^
Bonne lecture
Chapitre 10 : Swords and Arrows
Une douleur familière et pulsante dans son front réveilla Harry d'un sommeil hanté par la mort et feu. Les rêves aussi étaient familiers, les visages des morts lui rappelant constamment les erreurs qu'il avait faites et les vies qu'il avait prises. Il accueillait presque avec soulagement la douleur de son front car elle le distrayait de la douleur du reste de son corps.
Ouvrant les yeux, il remarqua une forme noire assise à côté de son lit. Sans ses lunettes il ne pouvait pas voir son visage clairement mais il n'y avait aucun doute à avoir quant à ce profil. Dans le halo de lumière brillante qui filtrait de la fenêtre derrière lui, Severus Snape avait un nez vraiment reconnaissable et Harry se demanda pendant un moment s'il n'avait pas été cassé une fois ou deux.
- Professeur ? demanda-t-il, surpris par le ton rauque de sa voix. Avait-il crié ?
Snape, surpris en train de regarder pensivement par la fenêtre, se tourna immédiatement vers lui au son de sa voix. Harry se demanda combien de temps il était resté là. Quand il s'était endormi, Madame Pomfresh avait chassé son parrain et les autres de l'infirmerie. Est-ce que Snape était resté à son chevet toute la nuit ? Il pensait se souvenir de quelqu'un qui caressait ses cheveux mais cela avait surement été Sirius, pas Snape.
-Ah, Mr. Potter, vous êtes réveillé, le salua Snape, de son habituel ton arrogant mais auquel il manquait la note de dérision à laquelle Harry s'était habituée. Harry souhaitait pouvoir clairement distinguer son visage, se demandant si l'homme était fâché contre lui. Comment vous sentez-vous ?
- Bien, Monsieur, répondit automatiquement Harry.
Il ne se sentait pas vraiment bien, il avait mal à la tête et son corps le lançait abominablement, surtout son épaule. Mais il vivrait, il supposait que c'était déjà bien.
Il pensa entendre un reniflement amusé venant de Snape et il plissa les yeux dans sa direction, se demandant si c'était l'ébauche d'un sourire qu'il avait vu. Mais sûrement pas.
Ensuite Snape sortit quelque chose de ses robes.
- J'ai trouvé vos lunettes, informât-t-il Harry, tenant l'objet.
A la surprise d'Harry, au lieu de simplement les lui donner, il les plaça lui-même sur son nez, les faisant glisser avec précaution sur son visage. La pièce devint immédiatement plus claire.
- Merci, bégaya Harry, levant immédiatement une main pour pousser ses lunettes plus fermement contre son nez. Il comprit immédiatement pourquoi Snape l'avait fait pour lui, bouger son bras faisait atrocement mal ! Il siffla face à cette découverte. Snape attrapa son poignet et le reposa sur le lit.
- Laissez moi jeter un coup d'œil à vos blessures, Mr. Potter, dit-il fermement.
Puis, à la consternation d'Harry, Snape ouvrit son haut de pyjama, révélant un épais bandage blanc sur son épaule droite. Des doigts habiles défirent le bandage rapidement et sans causer de douleur et Harry aperçut sa peau noircie par des bleus ainsi qu'une plaie à peine refermée juste en dessous de sa clavicule. Snape s'éloigna pendant un moment et revint ensuite avec une petite bouteille bleue dans une main et une substance huileuse sur les doigts de son autre main. Il commença doucement à étaler l'huile sur les bleus, ses longs doigts bougeant doucement et avec précaution sur chaque centimètre de sa blessure.
Harry retint son souffle, momentanément déconcerté par les évènements. Il savait bien sûr qu'il était blessé, il pouvait se souvenir des évènements de la veille avec clarté, mais voir ses blessures le prenait au dépourvu. Et le souvenir d'une flèche saillant de son épaule était ténu et étrange. Malgré cela c'était le comportement de Snape qui le plongeait dans un abîme de confusion. Il ne pouvait se souvenir d'une seule fois durant toutes ses années où l'homme l'avait touché avec autant de douceur.
En vérité, il se rappelait que l'homme ne l'avait touché qu'une poignée de fois et jamais pour caresser sa peau comme il le faisait maintenant. C'était étrangement intime, et pourtant il doutait qu'il aurait pensé la même chose si cela avait été Pomfresh qui l'avait fait.
Et justement, c'était bien cela le problème. C'était le travail de Madame Pomfresh. Donc pourquoi Snape le faisait-il à sa place ?
Cependant la douleur s'estompait à sa plus grande joie et ces doigts étaient étrangement apaisants.
Puis Snape remplaça le vieux bandage par un nouveau, reboutonnant son haut de pyjama avant que Harry ne puisse rassembler suffisamment de courage pour protester. Un moment plus tard Snape était assis à côté de lui encore une fois, nettoyant ses mains sur un petit tissu, et tout était fini.
-A quoi ressemblent les autres blessures ? demanda-t-il cliniquement.
Harry plia son autre bras doucement, se rappelant qu'il avait été percé par un morceau de bois. Il ressentit un léger pic de douleur mais rien de sévère. Et sa jambe, il fléchit son mollet et ne ressentit qu'une pointe de douleur mais rien à voir avec celle qui avait transpercé son épaule.
-Elles ne sont pas aussi graves, lui dit Snape, Poppy a été capable de fermer les deux autres presque complètement, expliqua-t-il, votre biceps a été facilement soigné et la flèche dans votre jambe à manqué l'os et l'a traversé proprement. Vous avez été chanceux que ce ne soit pas plus grave.
Harry fronça les sourcils, se demandant s'il allait maintenant recevoir un sermon sur à quel point il était responsable de ce qui était arrivé. Mais rien ne vint et il leva les yeux vers Snape, l'homme semblait pensif.
- Est-ce que beaucoup d'autres personnes ont été blessées ?
Ron et Hermione avaient l'air tous les deux d'aller bien hier quand ils lui avaient rendu visite. Mais il se souvenait d'avoir vu d'autres personnes allongées dans la rue. Il ne voulait pour l'instant pas penser aux trois mangemorts.
Les yeux de Snape s'obscurcirent pensivement.
- Quatre personnes ont été tuées, des habitants de pré-Au-Lard. Et il y a eu une douzaine de personnes blessées mais pas aussi sévèrement que vous.
Quatre personnes tuées. Harry pâlit. Ils avaient dû tomber lors de l'attaque initiale alors qu'il plongeait pour se mettre à couvert. Il aurait dû crier quelque chose lorsqu'il avait vu les mangemorts foncer sur lui, il aurait dû avertir les gens qui étaient dans la rue de se mettre à couvert au lieu de seulement se sauver soi-même.
- Ce n'est pas votre faute, la voix de Snape était ferme et un peu en colère, le son le figea et il leva les yeux surpris.
- Je les ai vus dans le magasin d'armes, expliqua-t-il, j'aurais dû…
- Non, le coupa Snape, ce n'est pas votre faute. Ils vous ont vu, ils vous ont attaqué, ils sont responsables de ce qui est arrivé. Quant aux gens qui se trouvaient dans la rue, il y avait des douzaines de sorciers et de sorcières et aucun d'entre eux n'a répliqué. Laissez-les prendre leur responsabilité pour leur propre lâcheté.
Harry sentait une pointe de colère dans sa voix.
- Ce sont des commerçants. Vous ne pouvez pas vous attendre à ce qu'ils…
-Non, le coupa une nouvelle fois Snape, je suppose qu'il serait totalement stupide de ma part de m'attendre à ce que des commerçants agissent comme des héros. Aussi stupide que cela puisse être pour un garçon de seize ans de se sentir responsable des actions d'un groupe de psychopathes malveillants qu'il n'a aucun espoir de contrôler.
Harry cligna des yeux, surpris. Il n'en était pas certain mais il pensait que Snape venait juste de le complimenter, en sous-entendant qu'il avait agit comme un héros, tout en essayant de le soulager de sa culpabilité. Il ne savait pas comment le prendre, il n'était pas habitué à recevoir des compliments de la part de Snape.
Le son d'une porte l'empêcha de répondre et un moment plus tard, Sirius et Remus entrèrent dans la salle, souriant chaleureusement lorsqu'ils virent Harry éveillé. Il sourit aux deux hommes, notant le regard que lança son parrain à Snape. Il se souvenait vaguement avoir demander à Sirius de ne pas se battre avec Snape, inquiet de ce qui pourrait arriver. Sirius était quelque peu impétueux et il ne voulait pas qu'il ait des ennuis. Sans oublier le fait que Snape ne méritait pas la colère de Sirius, l'homme lui avait sauvé la vie hier et ce n'était pas la première fois. Il pouvait encore se souvenir du soulagement qu'il avait ressenti lorsqu'il avait vu Snape et Dumbledore arriver au milieu de l'incendie.
- Comment te sens tu Harry ? demanda Sirius.
Question suivie par une douzaine d'autres concernant ses blessures, ses douleurs, sa fièvre, son sommeil, son traitement. Harry était un petit peu submergé par les questions de l'homme, même si c'était agréable d'avoir quelqu'un s'inquiétant pour lui, il n'avait jamais vécu cela lorsqu'il était enfant. Les quelques fois où il était tombé malade étant enfant, sa tante l'avait simplement enfermé dans son placard en lui jetant un coup d'œil une fois par jour pour voir s'il n'était pas encore mort. Il se souvenait vaguement d'à quel point elle était désappointée lorsqu'il se rétablissait.
Remus sourit simplement à Harry et regarda Sirius avec un regard amusé, une sorte d'indulgence brillant dans ses yeux. Snape regardait juste dans un silence froid et Harry se trouva quelque peu surpris que le Maître des Potions ne soit pas parti à la première opportunité. Madame Pomfresh entra, les écartant de son lit, et vérifia rapidement son état. Elle lui dit que ses blessures guérissaient correctement puis elle partit lui chercher son déjeuner, alors que les trois hommes revenaient à côté de lui, se rasseyant sur les chaises autour de son lit. Une fois encore Harry fut surpris que Snape choisisse de rester malgré la compagnie des deux Maraudeurs.
- J'ai parlé avec les Aurors en charge de l'investigation à Pré-Au-Lard, informa Remus quand il se fut rassit, apparemment les Mangemorts comptaient acheter une grande quantité d'arme au propriétaire du magasin. Il y a eu d'autres achats similaires partout en Angleterre.
Harry fronça les sourcils à cela, comprenant ce que ça impliquait. Voldemort amassait son armée et l'armait pour la bataille apparemment. Mais le côté moldu d'Harry était déconcerté par ces détails.
-Pourquoi des arbalètes et des épées ? demanda-t-il confus, ce ne serait pas plus pratique de prendre des armes à feu ? Pour moi un M16 ferait largement plus de dégâts qu'une flèche.
-Des armes moldues ? Remus secoua la tête, elles ne sont pas si utiles que cela contre des sorciers Harry.
Sirius hocha la tête, d'accord.
- Je ne sais pas vraiment ce qu'est un M16, mais je suppose que c'est une sorte de pistolet. Et ils requièrent de la poudre à canon pour fonctionner or il y a une douzaine de sort qui peuvent rendre la poudre à canon inutilisable.
Il n'avait pas pensé à cela et il supposait que sans la poudre à canon il serait impossible de tirer avec les armes à feu.
- Mais alors, pourquoi ne pas lancer des sorts sur les armes à feux pour les protéger de ces sortilèges ?
- Cela ne ferai pas une grande différence Mr. Potter, lui dit Snape, même si les armes pouvaient tirer, il est très facile de lancer un bouclier pour se protéger des balles. Même les moldus peuvent construire des armures capables de dévier des balles. Il est assez simple pour un sorcier de faire la même chose.
- Dans ce cas-là mettez les sortilèges sur les balles pour qu'elles puissent traverser les boucliers, insista Harry.
- Placer un sort de protection sur un objet et placer un sort sur un objet pour qu'il fasse quelque chose de spécifique sont deux choses très différentes, répondit Remus, dans le premier cas c'est de la magie commune, facilement réalisable. La deuxième quant à elle n'est pas commune, tu es en vérité en train de créer un artefact magique. Et même si ce n'est pas impossible à réaliser, c'est difficile et cela requiert une structure stable.
-Une structure stable ? Harry fronça les sourcils, jetant un regard curieux aux trois hommes.
Ce n'était pas tous les jours qu'il avait une leçon sur la conception d'armes, particulièrement de la part de ce trio improbable.
-Une épée ne change pas de forme ou de structure lorsqu'elle est utilisée, expliqua Snape, tout comme une flèche. A contrario une balle change drastiquement. Elle est surchauffée par l'explosion initiale de poudre à canon et elle s'aplatit et se déforme au moment de l'impact donc elle ne peut pas porter de sortilège. La même chose s'applique aux explosifs moldus.
-Alors Voldemort va utiliser des épées et des flèches ? demanda Harry.
Il avait toujours pensé que le Monde Magique se cachait du Monde Moldu par peur que la technologie moldue surpasse la magie s'il y avait affrontement. Mais s'il comprenait bien, ce n'était pas du tout le cas. Peut-être que c'était le Monde Moldu qu'il protégeait en restant caché ?
- Mais qui sait encore utiliser une épée de nos jours ? demanda Harry.
Dans sa culture et sa manière de s'habiller le Monde Magique lui rappelait un peu le Moyen-Age mais il n'avait jamais vu de combat à l'épée. Jusque-là les Mangemorts n'avaient utilisé que la magie et leur baguette lorsqu'ils se battaient. Les deux flèches qui l'avaient touché étaient sa première exposition à une telle attaque.
- Si je me souviens bien, Severus est un excellent épéiste, remarqua doucement Remus, et Sirius ne se débrouillait pas si mal il y a longtemps.
Les yeux d'Harry s'écarquillèrent de surprise et il jeta un coup d'œil confus vers Severus et Sirius se demandant si Remus blaguait. Le visage de Severus était comme d'habitude impassible mais Sirius avait un étrange sourire sur les lèvres.
- C'est une pratique commune dans les plus vieilles familles de sang pur d'apprendre aux enfants l'épée et l'archerie, lui expliqua son parrain, j'ai appris ce que j'avais à apprendre, tout comme ton père. Il était en vérité un archer plus que décent mais il ne s'est jamais vraiment intéressé à l'épée. C'étaient les Serpentard qui prenaient les entraînements vraiment au sérieux.
- Je ne comprend pas, protesta Harry, si c'est si commun, pourquoi n'apprenons-nous pas cela à l'école ?
Il ne savait strictement rien de la façon dont on maniait une épée lorsqu'il avait tué le Basilic en deuxième année avec l'épée de Gryffondor et l'idée qu'il « aurait » dû le savoir était alarmant.
- C'est parce que le reste de la société grimace face à cette pratique, Harry, lui dit Remus, peux-tu honnêtement imaginer quelqu'un comme Arthur Weasley cautionner quelque chose d'aussi violent ?
- Violent ?
- Sport de sang, Harry, expliqua Sirius jetant un regard noir à Snape, des duels à l'épée avec de véritables épées. Ils sont officiellement désapprouvés mais le Ministère ne les a jamais vraiment bannis, chose dont « certaines » familles ont pris avantage.
Il n'y avait aucun doute face au ton de sa voix de quelles familles il voulait parler.
Harry se souvint brusquement de sa première nuit dans les quartiers de Snape et des fines cicatrices qu'il avait vu sur la peau pâle. Il se souvenait de sa surprise lorsqu'il avait constaté à quel point le corps de Snape était ferme et musclé, se demandant ce qu'il pouvait bien faire pour garder une telle forme. Et il se souvenait s'être dit que les cicatrices avaient l'air d'avoir été faites avec un poignard. Il leva les yeux vers Snape.
- Les cicatrices, murmura-t-il doucement, ses mots à peine audibles.
Pas des poignards. Des épées.
Les yeux de Snape se plissèrent à ces mots et Harry rougit se disant qu'il n'aurait pas dû regarder si intensément l'homme cette nuit-là. Et il était certain que la dernière chose qu'il voulait était d'avoir à expliquer à Sirius qu'il avait vu les cicatrices sur le corps de Snape pendant qu'il dormait dans le lit de celui-ci. Son parrain grimperait au plafond.
-Snape était plutôt friand de duel à l'épée, n'est-ce pas Snape ? continua Sirius, ayant manqué les mots d'Harry, tu avais une épée recouverte d'argent si je me souviens bien.
Ses mots étaient durs et remplis de colère et eurent un profond effet sur Remus et Snape. Remus se raidit, son visage devenant de plus en plus fermé et distant. Snape se leva immédiatement, Sirius l'imitant immédiatement de l'autre côté du lit de Harry. Harry savait qu'il y avait beaucoup de ressentiment entre eux et il comprenait la signification que pouvait avoir une épée recouverte d'argent pour le loup-garou. Mais regarder Sirius et Snape se déchirer pour quelque chose qui c'était passé il y a une vingtaine d'années n'aidait personne et Harry pouvait voir qu'ils allaient se sauter à la gorge.
Harry réagit sans y penser, se ruant à genoux sur le lit, jetant ses mains de chaque côté du lit, les paumes en contact avec la poitrine des deux hommes avant qu'ils ne puissent se jeter l'un sur l'autre, son corps entre eux deux. Une seconde après qu'il eut bougé il le regretta, mais bien sûr il était déjà trop tard. La douleur le traversa et il sentit la blessure de son épaule se rouvrir. Ses mains se fermèrent convulsivement de douleur, ses doigts s'accrochèrent aux chemises des deux hommes et un instant plus tard c'est tout ce qui le maintint droit.
- Harry !
Sirius et Snape l'attrapèrent en même temps, avant qu'il ne puisse tomber vers l'avant, le visage dans le matelas. Il siffla d'agonie, son corps devenant mou alors que les deux hommes le rallongeaient sur le matelas. Sa conscience nageant dans l'obscurité mélangée à des flashs de lumière douloureuse.
- Ouvre sa chemise, ordonna quelqu'un, Snape pensa-t-il, et ensuite il sentit des mains tremblantes sur les boutons, Sirius cette fois.
- Merlin ! Il saigne à nouveau !
C'était définitivement Sirius cette fois, sa voix était remplie de panique, quelqu'un d'autre appela madame Pomfresh. Il sentit des doigts apaisants, caresser sa peau brûlante, Snape faisait disparaitre la douleur une fois de plus alors qu'il essayait de reprendre conscience, chose difficile avec sa tête qui tournait.
Puis il entendit au loin la voix de Madame Pomfresh, murmurant doucement, le relaxant, murmurant à nouveau, puis finalement hurlant de colère.
- Dehors ! Tous les deux dehors ! le loup garou calme et bien élevé peut rester mais vous, idiots, sortez immédiatement de mon infirmerie !
Il y eut des protestations, de Sirius et Snape cette fois. Et ensuite finalement le silence complet. Harry se laissa dériver un moment, glissant peu à peu dans le sommeil avant de finalement se réveiller lorsqu'il pensa qu'il devait s'assurer que Sirius et Snape ne s'étaient pas mutuellement égorgés.
Ouvrant ses yeux, il trouva Remus assis seul à son chevet, une expression inquiète sur le visage.
-Ils se sont entretués ? demanda faiblement Harry.
Remus secoua simplement la tête.
-Non, rouvrir tes propres blessures juste devant eux était un moyen de dissuasion efficace. Comment te sens-tu ?
-Immensément stupide, répondit Harry, j'ai oublié que j'étais blessé.
- Ces deux-là ont le pouvoir de tout faire oublier, sourit Remus. Sirius ne prend pas très bien toute cette histoire de mariage.
- Je paries que Snape est la dernière personne qu'il aurait choisie, rit faiblement Harry.
- C'est sûr, acquiesça Remus, bien sûr ce n'est pas seulement Snape, je ne pense pas que Sirius soit vraiment fan des mariages en général. Il n'a jamais vraiment été porté sur la monogamie.
Les yeux d'Harry s'écarquillèrent de surprise. Ce n'était pas tous les jours qu'il entendait ce genre d'information sur son parrain, certains sujets étant en quelque sorte hors limite. Aucun d'entre eux n'avaient été à l'aise pour aborder le sujet des relations amoureuses. Mais avant qu'Harry puisse poser une question, Remus changea de sujet.
-Je voulais te demander, comment Severus a été choisi ? J'ai entendu parler de l'adoption de Fudge et de pourquoi tu devais te marier. Hermione n'aurait-elle pas été un meilleur choix pour toi ? Ou l'un des Weasley ? Je suis sûr que Ginny aurait été heureuse de t'épouser.
-Ginny était trop jeune, admit Harry, elle n'avait pas encore quinze ans, et Hermione… la voix d'Harry se cassa et il secoua la tête, elle est comme une sœur pour moi et puis Ron l'aime.
Remus hocha la tête de compréhension.
-Et Bill ou Charlie ? Ou il y avait sûrement une douzaine de jeunes femmes dans cette école qui aurait été heureuse de se proposer.
-Eh bien, une partie du problème c'est que tous le monde était sûr que Fudge allait probablement contester le mariage, expliqua Harry, ce qui signifie qu'ils avaient besoin de trouver quelqu'un qui a l'argent et le pouvoir nécessaire pour faire face au Ministère, ce qui ne laisse pas vraiment beaucoup d'option. Mr. Et Mrs. Weasley ne pensaient pas que leur famille avait suffisamment d'influence. Et ensuite il y a eu toute cette histoire avec quelque chose qui s'appelle la Pierre du Mariage.
Les yeux de Remus s'élargirent sous le choc.
-La Pierre du Mariage ? Dumbledore a utilisé la Pierre du Mariage ? Cette chose a été responsable de certains des plus désastreux mariages dans l'histoire du monde sorcier. Elle n'est plus utilisée maintenant.
-J'ai entendu à propos de Guenièvre et Lancelot.
-Sans mentionner la Guerre de Troie, Hélène a regardé dedans et au lieu de voir son mari le Roi Ménélas, elle y a vu le Prince Pâris de Troie et elle s'est promptement enfuie avec lui.
-Dumbledore avait dit que c'était suffisamment sûr tant qu'on ne regardait pas dedans en étant marié, dit Harry d'un air penaud.
-Et dans le cas où la personne qu'elle te montre est déjà marié ? demanda Remus, Et si tu regardais dedans et la personne qu'elle te montrait était cette magnifique jeune femme qui est déjà marié à quelqu'un d'autre. L'idée d'un couple parfait, d'une âme-sœur, est quelque chose de tellement puissant. Peu importe à quel point tes intentions sont honorables, quelque part au fin fond de ton esprit il faut toujours que tu te demande ce qui aurait pu être.
-Eh bien, ce n'est pas arrivé, dit Harry hésitant, pensant encore une fois que Dumbledore était peut-être un peu plus fou qu'il ne le pensait, cela semblait un risque ridicule à prendre.
Remus secoua la tête.
-Non ce n'est pas arrivé, à la place cela t'a montré Severus Snape. Tu devais être ravi.
Il avait dit cela d'une voix tellement impassible que Harry ne put rien faire d'autre que rire.
-Tu ne peux pas imaginer, acquiesça-t-il, Madame Bibine était convaincue que la Pierre était cassée. Je suis enclin à la croire.
-Vous ne vous entendez pas tous les deux ? devina Remus.
-Non, Harry secoua énergiquement la tête, et ensuite fit une pause se rendant compte que ce n'était pas entièrement la vérité, en fait… il soupira, peut-être un petit peu, mieux que je ne le pensais en tout cas. Mais la plupart du temps nous nous détestons.
Remus baissa la tête pensivement pendant un long moment.
-Il est resté toute la nuit à ton chevet tu sais, dit-il doucement.
Ce qui répondait à la question qu'Harry s'était posée plus tôt.
-Je n'ai pas dit qu'il n'était pas une bonne personne… il s'arrêta, pas certain de ce qu'il devait dire, Remus, est-ce qu'il a vraiment une épée recouverte d'argent ?
Remus soupira, une profonde tristesse inondant son regard.
-Harry, c'était il y a très longtemps, et nous avons tous fait tant d'erreurs à l'époque. Nous avons changé. Il y a un temps où je t'aurais catégoriquement dit que je le haïssais. Qu'il était un mangemort et un meurtrier. Mais j'avais tort. J'ai surmonté tout cela. Ne laisse pas Sirius te faire penser que je partage ses sentiments. C'est faux.
-Pourquoi Sirius ne peut pas le surmonter ?
-Sirius est encore en train d'essayer de reconstituer sa mémoire depuis Azkaban. Et malheureusement pour lui c'est comme si certains de ses souvenirs s'étaient passés hier. Il a perdu douze ans de sa vie et il essaye de s'en remettre. Pour moi tous les changements sont arrivés graduellement. Pour Sirius, tout s'est passé en une nuit, il a eu du mal à accepter beaucoup de choses. Il n'a pas encore vraiment eu l'occasion de se faire à la mort de tes parents. On ne lui a jamais laissé le temps de faire son deuil, encore moins d'accepter le fait que Severus faisait partie des gentils et n'était pas l'un de leur meurtrier. Il n'a jamais vu le procès, n'a jamais entendu parler de ce que Severus a fait pour Dumbledore. Pour lui c'est comme s'il s'était endormi en croyant une chose et qu'en se réveillant toutes les personnes autour de lui croyaient quelque chose de complètement différent. Si tu t'ajoutes à l'équation tout devient encore plus dur. Tu es tout ce qui lui reste.
-Il t'a toi, lui rappela Harry, Sirius nous a tous les deux.
Un regard étrange traversa le visage de Remus et il lança un sourire qui sonnait faux à Harry.
-Oui il m'a moi, accepta-t-il doucement, il n'est juste pas certain de ce qu'il veut avec moi.
-Quoi ? Harry le fixa, confus, se demandant ce que c'était censé vouloir dire.
Remus secoua la tête et lui sourit.
-Rien, lui assura-t-il, Sirius est seulement un peu impulsif quelquefois et a des idées complètement folles en tête. Ne le laisse pas s'immiscer entre Severus et toi. Et quoi que tu fasses ne te mets plus jamais entre eux, j'ai cru que le pauvre homme allait avoir une crise cardiaque quand tu t'es effondré.
-Je ne veux pas qu'ils se battent, admit Harry, penaud.
-La culpabilité fonctionne plutôt bien, lui dit Remus, et lorsque cela ne fonctionne plus un coup de journal roulé sur le nez fait habituellement l'affaire.
Cela sonnait presque comme quelque chose que Snape aurait dit, et cette idée fit rire Harry.
-Je suis heureux que tu sois là Remus, dit-il doucement, reconnaissant du fait que son parrain ait un tel ami avec lui, faisant attention à lui. Cela lui faisait mal de penser à Sirius dehors seul fuyant le Ministère et les détraqueurs.
Remus lui sourit gentiment, tendant la main pour prendre la sienne.
-Je ne pourrais être nulle part ailleurs, Harry.
