Note de la Traductrice : Désolée pour cet immense retard x) je me remet petit à petit à la traduction ce qui est compliqué avec des journée de cours qui durent dix heures ! J'espère que ce chapitre vous plaire :) ! N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez je sais que l'histoire prend un tournant auquel vous ne vous attendez pas mais dans quelques chapitres vous comprendrez tout !
Bêta : Rowena Cassandra Ravenclaw (merci pour tout)
Réponses aux Reviews Anonymes :
Zaza Julius : Merci beaucoup pour ta review xD je comptais mettre en ligne ce chapitre ce week-end mais j'ai vu ton message et j'ai regardé depuis quand je n'avais pas posté et je ne me rendais pas compte que cela faisait aussi longtemps donc voilà pour toi ! Le chapitre 8 de TTJC est déjà traduit et arrive dimanche )
Guest : Merci beaucoup pour ta review ^^ malheureusement dans ce chapitre tu ne découvriras pas à quoi correspond la dette de sang que le Ministère a envers les Terres Gelée cela arrivera plus tard ! Mais j'espère que cela va quand même te plaire.
Shishi-Sama76 : Merci pour ta review ;) je suis contente que ces rebondissements te plaisent j'espère que cela sera encore le cas avec ce chapitre !
Guest : Merci pour ta review ! Malheureusement je ne suis pas l'auteur de cette fiction c'est Josephine Darcy et la fiction est inachevée elle compte 77 chapitres :) ! Mais je suis super heureuse qu'elle te plaise !
Bonne lecture !
Chapitre 28 : Viking
Le martèlement dans son crâne réveilla Harry. Groggy, il tenta de lever l'une de ses mains pour toucher sa tempe mais il se rendit alors compte que quelque chose alourdissait ses poignets. Clignant des yeux de confusion, il se rendit compte du froid extrême qui s'infiltrait en lui par le sol glacé sur lequel il était assis. Alors que sa vue devenait plus claire, il vit enfin les lourdes chaines en fer qui pesaient sur ses poignets ; une courte longueur de chaine les séparant l'un de l'autre. Le monde autour de lui vacilla et son corps glissa contre un lourd objet en bois, des épines glacées mouillant son visage. Levant les yeux sous le choc, il essaya de donner du sens à ce qu'il voyait.
Il était sur un large bateau, assis près de la poupe mais avachi contre un grand tonneau de bois. De sa position, il pouvait voir la proue se lever devant lui, s'incurvant pour laisser apparaître la forme ombragée d'un dragon. La proue se levait et s'abaissait au même rythme que les vagues venaient frapper le bateau. Seulement à quelques pas de lui, assis sur des bancs en bois, se trouvaient deux hommes très imposants, habillé de larges capes en fourrure. Les deux hommes avaient un visage féroce, comme durcis par une vie qu'Harry préférait ne pas imaginer.
Un regard derrière lui, le long du bateau, lui apprit qu'il y avait une douzaine d'hommes assis en plus, de grandes rames en bois les propulsaient à travers les eaux, les rames bougeant toutes seules.
Durant un moment, Harry sentit un vent de panique l'envahir en pensant qu'il était sur un bateau qui emmenait des hommes à Azkaban. Sirius lui avait dit que la prison était sur une île et que les prisonniers y étaient emmenés enchaînés. Mais même si son cœur battait férocement dans sa poitrine, Harry s'obligea à ne pas pleurer. Il n'y avait aucune raison pour qui que ce soit de l'emmener à Azkaban et, de plus, pourquoi le bateau qui l'y emmènerait ressemblerait-il à un bateau de Viking ? Cela n'avait aucun sens.
Il essaya de comprendre comment il avait pu arriver là ; il était en train de jouer dans la neige avec Ron, Hermione et Ginny. Il se souvenait vaguement d'avoir vu quelque chose d'argenté et petit voler vers lui, son scintillement à la lumière du soleil attirant son attention. Il avait pensé, pendant un moment, que quelqu'un avait libéré un Vif-d-Or au milieu de leur partie de bataille de neige mais ensuite, cette chose l'avait coincé sur le sol et Harry ne pouvait se souvenir d'autre chose avant le moment où il s'était réveillé.
Une grenade paralysante ? se demanda-t-il. Il avait entendu parler de telles choses dans le monde Moldu. Peut-être y avait-il quelque chose d'équivalent dans le Monde Sorcier ? Mais si lui et les autres avaient été assommés, où étaient les deux Weasley et Hermione ? Il ne pouvait voir personne d'autre enchaîné au bateau.
Une rafale de vent froid souffla contre lui, l'aveuglant presque et il se retrouva à trembler violemment. Etaient-ils des Mangemorts ? se demanda-t-il. L'emmenaient-ils auprès de Voldemort ? Mais pourquoi le kidnapper ? Pourquoi ne pas le tuer directement ?
- As-tu froid mon garçon ? lui demanda l'un des hommes au visage sinistre qui avait remarqué son mouvement et qui avait tourné ses yeux bleus vers lui.
Quelqu'un se trouvant plus loin tendit au premier homme une lourde cape en fourrure et l'homme la mit immédiatement autour d'Harry. On aurait dit que c'était la peau d'un ours, même si Harry ne se souvenait pas d'avoir entendu parler d'ours errant en Angleterre. C'était sans importance, il attrapa la cape et la mit autour de lui, reconnaissant pour sa chaleur. Alors qu'il la plaçait autour de ses épaules, il fit un rapide bilan de son état.
A part son mal de tête, il n'avait pas l'air d'être blessé et ce-dernier commençait déjà à disparaître. Il était maintenant plus que reconnaissant pour la potion qui avait corrigé sa vue que Severus lui avait offerte puisqu'il pensait que ses lunettes n'auraient jamais survécu au kidnapping. Un examen rapide de l'intérieur de la veste qu'il portait lui confirma qu'il n'avait plus sa baguette, il était complètement sans défense.
Il ne voulait pas attirer l'attention sur lui mais il devait trouver où ils comptaient l'emmener. Il semblait évident qu'ils ne voulaient pas le voir geler. Ils n'avaient pas d'obligation à lui donner cette cape, donc il se réconforta en se rendant compte qu'ils avaient besoin de lui vivant. Même si, en considérant ce qu'il savait des Mangemorts, peut-être qu'être en vie n'était pas une si bonne chose que cela.
- Où suis-je ? demanda-t-il à l'homme qui lui avait donné la cape.
L'homme fonça les sourcils derrière sa barbe et cria quelque chose à quelqu'un plus loin sur le bateau. Harry reconnaissait vaguement certains mots qu'il prononçait, ou pensa-t-il qu'il devrait reconnaitre cette langue. Pourtant, ce que l'homme avait dit ne faisait que très peu sens pour lui. Cela sonnait comme du Vieil Anglais.
Il y eut du mouvement à l'arrière du bateau et Harry se tourna pour avoir une meilleure vue des autres. L'opinion qu'il s'était faite plus tôt sur le bateau ne fut que renforcée lorsqu'il vit les hommes : ils ressemblaient tous à des Vikings. Des hommes imposants avec de longs cheveux roux et blond tressés et de grosses barbes, il se rendait compte maintenant que tous les hommes étaient armés d'énormes haches et d'épées. Mais aussi loin qu'il s'en souvienne, il n'y avait plus de Viking dans le monde. Mais une fois encore, le Monde Magique semblait l'envoyer dans le passé, il aurait vraiment dû écouter durant le cours du professeur Binns.
Un grand homme blond se dirigea vers lui depuis l'arrière du bateau, prenant un siège non loin de là où Harry était assis. Même si l'homme était habillé différemment par rapport à la première fois qu'il l'avait rencontré, Harry le reconnu immédiatement. Un manteau de fourrure avait remplacé le fin pourpoint et la robe bordeaux mais les cheveux et la barbe étaient les mêmes. Il regarda, choqué, Alrik Brand, le mari de Diana Snape.
- Alrik ! s'exclama-t-il choqué, sentant le goût amer de la trahison le gagner.
Il n'aurait pas été surpris d'apprendre que Julius Snape était un supporter du Seigneur des Ténèbres mais il n'aurait jamais imaginé cela d'Alrik. Bien que l'homme soit bourru et plutôt effronté, lui et son épouse lui avaient plu. Pourquoi ? demanda-t-il, la colère le gagnant.
Alrik fronça les sourcils.
- Calmes-toi mon garçon, ordonna-t-il, tu n'es pas en danger.
- Pas en danger ! se moqua Harry. Vous m'emmenez auprès de Voldemort !
Ses mots alarmèrent tous les hommes du bateau qui haletèrent et grognèrent avant de faire un signe superstitieux pour se protéger du démon. C'était un geste de la main que le Professeur Trelawney leur avait montré mais dont Harry n'était pas vraiment sûr des pouvoirs.
Alrik se pencha et mis sa main sur l'épaule d'Harry, le secouant durement.
- Ne prononce pas ce nom ! Veux-tu tous nous faire tomber à la mer ? Il relâcha Harry et reprit sa position initiale. Cela n'a rien à voir avec Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom. En vérité, cela n'a rien à voir avec toi non plus, nous avons besoin de quelque chose de la part du Ministère de la Magie et t'enlever était le seul moyen de l'obtenir. Je te promets qu'il ne te sera fait aucun mal et nous te relâcherons dès que notre propre histoire sera réglée.
Harry le regarda, incrédule. Il y avait enfin quelque chose de complètement fou dans sa vie qui n'avait rien à voir avec Voldemort, cela ne semblait pas possible.
- Donc vous me retenez en otage ? demanda-t-il avec incrédulité.
Alrik hocha la tête.
- Nous t'emmenons chez moi, dans les Terres Gelées. Tu seras rendu sain et sauf à Severus lorsque tout sera réglé. Je jure en tant que ton beau-frère que nous ne sommes pas du côté de ton ennemi.
- Si vous ne voulez pas me faire de mal alors donnez-moi ma baguette, insista Harry.
Mais Alrik secoua la tête.
- Je ne peux pas prendre le risque que tu tentes de t'échapper. Je te rendrai ta baguette lorsque je te rendrai toi.
Frustration et rage noyèrent Harry alors qu'il savait qu'il ne pouvait rien faire.
- Est-ce que Diana a quelque chose à voir avec tout cela ? demanda-t-il, ayant besoin de savoir si la sœur de Severus l'avait trahi aussi.
Etonnement, cette question amena des murmures de désapprobation alors que plusieurs hommes se signaient une nouvelle fois contre le diable. Même si cette fois-ci, ce n'était pas aussi désespéré que la première fois.
Alrik regarda ses hommes et ensuite Harry de nouveau.
- Cela porte malheur de prononcer le nom d'une femme à bord d'un bateau, informa-il Harry, mais non, ma femme n'a rien à voir avec cela. Elle et mes filles sont à High Hill.
- Lord Alrik, l'appela l'un des hommes. Il était debout, sur le point le plus élevé, à l'arrière du bateau et regardait les eaux devant eux. Je vois le signal lumineux.
Alrik acquiesça tristement et se tourna vers ses hommes.
- Nous devons bouger le plus vite possible, la vitesse est notre meilleure défense. Le garçon doit atteindre Bifrost Hall, peu importe le prix.
La rage que Harry ressentait jusque là commença à disparaître au profit de la peur qu'il sentait dans son cœur. Les hommes autour de lui sortirent leurs armes, sortant leur épée de leur fourreau et ramassant les boucliers en acier sur le sol du bateau. Il pouvait maintenant voir qu'ils étaient tous habillés d'armures différentes, allant du cuir à la cotte de mailles. Plusieurs hommes posèrent sur leur crâne des casques de métal. Harry pensa que c'était plus qu'un simple voyage vers un autre pays. Ces hommes avaient l'air prêts pour la guerre.
Alrik lui tapa une nouvelle fois sur l'épaule, attirant son attention.
- Lorsque nous arriverons à terre, nous devrons nous déplacer rapidement dans les bois, ne parle pas et ne fait aucun bruit. Si tu essayes de courir et de t'enfuir, tu mourras.
- Vous avez dit que vous ne me feriez pas de mal ! protesta Harry, le cœur dans la gorge.
- Et nous ne te ferons rien, lui assura Alrik. Nous sommes là pour te protéger. Notre monde n'est pas aussi sûr que celui d'où tu viens. Il pointa les trois hommes proches de lui ; en plus des épées, ils étaient les seuls à avoir tiré des baguettes. Voici Gudrik, Olaf et Bjorn, ce sont nos sorciers les plus puissants. Tu resteras avec eux quoi qu'il arrive. Est-ce que tu comprends ?
Harry hocha la tête, soudainement terrifié par ce dans quoi il avait été jeté. La nuit était complètement noire et une brume épaisse les empêchait de voir ce qui les entourait. Mais il pouvait sentir le bateau tanguer plus violemment à l'approche du rivage.
- Qu'est-ce qu'il y a là-bas ? demanda-t-il, s'inquiétant de ce qui pouvait effrayer tous ces hommes.
- La Mort, l'informa sinistrement Alrik en faisant signe aux hommes qui se préparèrent à sauter du bateau. L'homme qu'Alrik avait appelé Gudrik tendit la main et attrapa le bras d'Harry.
- Reste avec moi mon garçon, peu importe ce qui arrive, chuchota-t-il doucement ; son visage était effrayant.
Harry entendit le bateau s'écraser contre les rochers et le sable de la berge et un moment plus tard, il fut poussé de son siège et son corps fut tiré vers le côté du bateau. Quelqu'un de fort l'attrapa et il eut seulement un moment pour haleter, choqué, alors que l'eau glacée caressait ses pieds avant qu'il ne soit propulsé par une poigne de fer sur le sol.
Il y avait encore plus d'hommes qui les attendaient sur le rivage, ils étaient tous lourdement armés et portaient des torches qui crachotaient dans l'air humide. Quelque part sur le chemin, la lourde cape de fourrure d'Harry était tombée de ses épaules mais il le remarqua à peine face à la peur qu'il ressentait. Il fut amené au milieu des hommes et emmené ensuite loin de l'eau, à l'intérieur de la forêt noire.
Il pouvait entendre le cliquetis des cottes de mailles et les craquements du sol sous les pieds des hommes, les torches vacillaient en sifflant dans le brouillard, créant des ombres terrifiantes autour d'eux. Harry, les mains toujours liées par la lourde chaîne, peinait à rester debout dans le noir et était à peine capable de voir où il mettait les pieds malgré sa vision parfaite. Pourquoi personne ne jetait de lumos, il ne le savait pas mais un sort serait certainement mieux que la lumière toujours mouvante des torches.
Personne ne parlait mais au moins, ils semblaient tous savoir où ils allaient. Lorsque aucun signe d'attaque ne vint malgré les mots terrifiants d'Alrik, Harry essaya de comprendre où il se trouvait. Il n'avait jamais entendu parler des Terres Gelées ou de Bifrost Hall mais après tout, il n'avait jamais entendu parler du comté de High Hill non plus. Il supposa qu'il était possible qu'il soit à nouveau dans un comté incartable. Notre monde n'est pas sûr avait dit Alrik. Bien qu'il ne sache pas ce que cela signifiait, Harry pouvait seulement l'imaginer.
Il se demandait combien de temps il avait été inconscient sur le bateau avant de se réveiller. Cela avait put être des minutes ou des heures. Il faisait toujours noir mais il ne pouvait pas dire quelle heure il était non plus. A la fin décembre, le soleil ne se levait que tard le matin et il avait peut-être été inconscient des heures.
Ils continuèrent à avancer, ne ralentissant jamais et pour Harry, ne semblant jamais se fatiguer non plus. Il estima avoir marché pendant environ deux heures avant de voir le ciel s'éclaircir doucement. Voyant que la douce lumière du matin arrivait, Harry paniqua en remarquant qu'il avait bien perdu connaissance pendant plusieurs heures. En autant de temps, ces gens avaient pu l'emmener n'importe où sur la surface du globe.
Un son près d'eux dans les bois fit s'arrêter tous les hommes, leurs mains se serrant sur leurs armes. Les trois sorciers bougèrent immédiatement pour encercler Harry, les autres formant un cercle autour d'eux. Voyant la peur sur leurs visages, Harry se retint de dire quoi que ce soit mais il lança un regard à Alrik, cherchant un signe de ce qui arrivait.
Le son revint une nouvelle fois, un cri aigu qui envoya des frissons de terreur le long du dos d'Harry.
- Ce sont des Grendlings, siffla Alrik, ils nous ont sentis.
-Est-ce qu'ils sont seuls ? chuchota l'un des hommes et ils lancèrent tous un regard aux trois sorciers qui protégeaient Harry.
Olaf fronça les sourcils mais secoua la tête.
- Je ne sens rien d'autre, leur dit-il. Harry n'avait aucune idée de ce qu'il entendait par là.
Pourtant, ses mots semblèrent rassurer les hommes mais ils entendirent le cri à nouveau, plus près cette fois et ils se tinrent tous sur leurs gardes.
Derrière la lumière des torches et le souffle du vent dans les arbres, Harry pouvait entendre le bruit de quelque chose bougeant à travers les bois. Son cœur battait fortement et malgré le froid, il pouvait sentir la sueur coulant le long de son dos alors qu'il respirait l'air glacé. Il chercha frénétiquement à voir ce qui les entourait dans les bois, ses mains se resserrant autour des chaînes froides qui enserraient ses poignets. Il rêvait de pouvoir avoir sa baguette pour ne pas se sentir impuissant. Mais il devait y avoir vingt hommes autour de lui, vingt sorciers armés qui avaient l'air de savoir comment utiliser les épées qu'ils portaient. Et il n'arrivait pas à comprendre pourquoi seulement trois avaient tiré leur baguette.
Il vit ensuite des petites billes rouges entourées par l'obscurité de la forêt et d'un coup, ils se retrouvèrent encerclés par des silhouette sombres sautant des arbres pour les attaquer avec leurs griffes et leur mâchoire. Instantanément, le silence fut brisé par des cris de bataille assourdissants, il entendait des hommes crier et des épées frapper chair et os alors que les lames d'acier brillaient à la lueur des torches.
Les hommes autours de lui bougèrent rapidement et il fut poussé de tous les côtés alors qu'ils essayaient de faire en sorte qu'il reste au centre. Il pouvait voir les créatures maintenant, leur forme était vaguement humanoïde, elles semblaient aussi à l'aise sur deux pattes que sur quatre et avaient une énorme gueule remplie de dent ressemblant à des rasoirs et des griffes de plus de cinq centimètres. Des ours pensa-t-il ou des énormes chats, les Grendlings étaient couverts d'une fourrure épaisse et leurs yeux étaient rouges dans les ténèbres. Ils sautaient et poussaient des cris, faisaient crisser leurs énormes griffes contre les côtes de mailles des hommes, leurs corps puissants s'écrasant comme de la pierre contre les boucliers levés hâtivement.
Harry, coincé au milieu des hommes en train de se battre, fixait avec horreur l'un des hommes être attaqué par quatre Grendlings et être traîné sur le sol. Sa tête fut arrachée de ses épaules avant que ses compagnons ne puissent, à l'aide de leurs épées, faire reculer les bêtes. Du sang vola dans les airs, des cris se répercutant dans la nuit. Harry trébucha et tomba sur le sol, réalisant avec effroi qu'il marchait sur des corps : ceux des hommes et des Grendlings qui étaient tombés dans les premières minutes du combat.
En un souffle, tout s'arrêta, une pause, une accalmie durant la bataille alors que les Grendlings reculaient et les encerclaient, prêts à attaquer à nouveau et les hommes resserrèrent leurs rangs autour d'Harry.
Et ensuite il y eut un froid, comme si l'hiver venait juste d'arriver. Il les prit tous par surprise et malgré la lumière faible de l'aurore, les ombres s'épaissirent et un froid glacial recouvrit la chaleur de la bataille.
- Les Détraqueurs arrivent ! cria Olaf, prévenant les autres et le cœur d'Harry s'arrêta dans sa poitrine.
Il pouvait les sentir maintenant, ces ténèbres horribles et familières qui l'envahissaient, recouvrant ses pensées, tous ses espoirs et ses rêves. Les Grendlings sentant leur approche passèrent à l'attaque et la bataille reprit à nouveau. Mais maintenant, Harry pouvait voir les silhouettes encapuchonnées des Détraqueurs. Plusieurs d'entre eux se pressèrent sur un homme blessé qui était allongé loin du cercle formé par les hommes. Harry les vit se pencher vers lui pour lui infliger le Baiser.
- Expecto Patronum! hurla Olaf en brandissant sa baguette en même temps que Bjorn et Uldrik.
Un fin filet argenté s'échappa de sa baguette, frappant l'un des détraqueurs et l'éloignant momentanément de l'homme mourant. Cinq de plus prirent sa place.
Harry les fixa, horrifié. Les deux autres hommes accomplirent à peu près la même chose. Le filet argenté qui s'échappa de leur baguette fut à peine remarqué par les Détraqueurs qui continuèrent à arriver. Deux autres hommes tombèrent, pas à cause des Grendlings qui étaient heureux de pouvoir étriper les hommes déjà morts mais à cause du désespoir qui les envahit. Harry put voir d'autres créatures s'approcher d'eux pour leur donner le Baiser.
- Ma baguette ! cria-t-il de terreur, donnez-moi ma baguette !
Il n'avait aucune idée de l'endroit où était Alrik, il ne savait même pas si l'homme était encore en vie. Mais il savait, d'un simple coup d'œil, que ces hommes étaient sans défense contre les créatures qui les encerclaient. Si les trois sorciers qui se tenaient debout devant lui étaient les meilleurs hommes qu'ils avaient, ils étaient tous morts.
Alors qu'il criait et regardait autour de lui désespérément pour trouver quelque chose avec quoi se défendre, il vit Olaf lancer un sort alors qu'un des Grendlings passait à travers son épée et le jetait au sol. Les détraqueurs et les Grendlings se déplacèrent pour le tuer et, dans la faible lueur des torches, Harry vit la baguette d'Olaf sur le sol à ses pieds.
Il ne réfléchit pas, il se baissa et attrapa la baguette, sentant le pouvoir prendre soudain vie à l'intérieur de lui. Il attrapa son souvenir le plus puissant et leva la baguette, sa magie dansant en lui, brûlant comme un volcan.
- Expecto Patronum !
Sa voix résonna à travers la forêt et une lumière aveuglante sortit du bout de la baguette, la forme fantomatique de Cornedrue surgissant. Il fit reculer les Détraqueurs en frappant leurs corps faits de ténèbres avec ses énormes bois, les faisant fuir dans la nuit. Ensuite Cornedrue se retourna et fit des cercles autour d'eux, chargeant les autres, ses sabots écrasant l'obscurité qui les entourait.
Cornedrue laissait une trainée de feu argenté là où il allait et les Grendlings se retirèrent, terrifiés. Libéré de la terreur induite par les Détraqueurs, les guerriers se chargèrent des Grendlings, tranchant leurs chairs et, après un moment, tout ce qu'il restât furent les gémissements des hommes blessés. Les Grendlings étaient morts ou partis et les Détraqueurs avaient disparu dans la nuit.
Cornedrue les entoura une nouvelle fois, les entourant dans un cercle de feu alors qu'Harry utilisait sa baguette pour tracer une barrière autour d'eux. Les hommes étaient silencieux, leurs yeux levés vers la créature qui s'inclina devant Harry avant de disparaître. Tremblant de terreur et couvert d'un sang qui n'était pas le sien, Harry baissa doucement la baguette.
Pendant un long moment, personne ne bougea et Harry prit conscience du cauchemar qui l'entourait, sur les vingt hommes du début seuls douze étaient encore en vie et ils étaient tous blessés. A cinq pas de lui se trouvait un corps qui avait été tellement démembré qu'il doutait qu'ils soient capables de récupérer les restes. Les corps des monstrueux Grendlings les entouraient, leur sang noir maculant le sol. Il savait qu'au moins la moitié des hommes morts n'avaient pas perdu que leur vie mais aussi leur âme, dévorée par les Détraqueurs que ces gens semblaient incapables de repousser.
Trois hommes avec des baguettes, des sorciers qui utilisaient des épées à la place de la magie pour se battre contre un ennemi auquel il n'aurait jamais pensé avant. Des hommes qui avaient consciemment marché dans une forêt hantée par les Détraqueurs. Il ne lui serait rien fait lui avait dit Alrik. Aucun mal ne lui serait fait.
Harry leva le bras.
-Accio baguette d'Harry Potter.
Il ne vit pas de quelle direction elle venait mais un instant plus tard, sa propre baguette venait se coincer dans son autre main. Il lâcha immédiatement celle d'Olaf, la laissant tomber dans la poussière et tourna la sienne vers ses poignets.
- Alohomora, commanda-t-il et les chaînes tombèrent sur le sol.
Le poids des chaînes avait été la seule chose qui avait empêché ses mains de trembler jusque-là.
L'un des hommes se déplaçait, se détachant des ombres et se dirigeant vers lui. Même s'il était couvert de la tête au pied de sang, Harry réussit à reconnaitre Alrik. Il ne reconnut pas l'expression sur son visage. La main d'Harry se leva immédiatement et il pointa sa baguette au milieu du torse de l'homme. Harry sentit un filet de sang couler le long de son visage là où il avait été éclaboussé, son cœur battait si fort qu'il pouvait l'entendre battre dans ses veines. Il ne se reconnaissait pas à cet instant, il ne savait plus ce qu'il ressentait - peur, rage, haine, ou rien du tout. Tout ce qu'il savait, c'était qu'à cet instant, il tenait sa baguette contre un autre être humain et pensait pouvoir le tuer avec rien d'autre qu'une pensée.
Alrik tomba à genoux devant Harry, ses bras de chaque côté de son corps en signe de reddition.
- Je t'en supplie, plaida-t-il, le son de sa voix semblant ramener à la vie l'esprit vide de Harry. Ne nous abandonne pas.
Choqué, Harry regarda les autres hommes tomber à genoux aussi.
- Je t'en supplie, répéta Alrik, ne nous abandonne pas à la mort.
Ses mots frappèrent Harry comme un seau d'eau glacée et il recula d'un pas, l'odeur de la mort s'élevant du sol autour d'eux.
- Pourquoi m'avoir emmené ici ? Harry reconnut à peine sa voix, elle sonnait dure et cassante à force d'avoir crié. Pourquoi sommes-nous ici ?
Ils l'avaient emmené ici. Alrik avait mené ses hommes dans un piège mortel et même s'ils avaient été suffisamment armés contre les Grendlings avec leurs haches et leurs épées, ils étaient évidemment sans défense contre les Détraqueurs. Venir ici était une folie sans nom.
- C'est chez nous, lui dit Alrik, du sang s'échappant d'une petite blessure à la tête et coulant le long de sa barbe alors qu'il parlait. C'est là où nous vivons mais nous sommes dépassés par les Détraqueurs, nous n'avons aucun moyen de nous défendre contre eux. Nous avons supplié le Ministère de nous aider mais ils nous ont tourné le dos. Nous t'avons ramené ici pour qu'ils soient obligés de nous écouter, pour que les yeux de la Grande-Bretagne se tournent vers nous et voient dans quelle situation nous sommes. Ces Détraqueurs dévorent nos frères, nos femmes et nos enfants et si tu nous abandonnes, nous allons tous mourir.
Harry le fixa incrédule.
- Vous avez des enfants ici ? chuchota-t-il.
- Oui, lui répondit Alrik en hochant la tête. Les Détraqueurs ne se soucient pas de qui ils prennent. Ils n'ont aucune pitié et nous n'avons aucun moyen de les combattre. Je te supplie de venir à Bifrost Hall et de parler à mon père. Ne nous tourne pas le dos comme l'a fait le Ministère. S'il te plaît.
Ils étaient tous à genoux devant lui en signe de reddition, supplique silencieuse. Plusieurs des hommes avaient l'air même trop faibles pour cela. Harry se retrouva à baisser sa baguette sans même y avoir pensé. Pourtant Alrik ne se leva pas, l'interrogation brillant dans ses yeux. Doucement Harry inclina la tête.
Alrik se leva rapidement.
- Rassemblez les morts et les blessés ! aboya-t-il à ses hommes et instantanément ils se mirent à l'action.
Harry se tenait sur le côté, trop engourdi pour savoir quoi penser, des tremblements courraient le long de son corps.
Il regardait les hommes séparer rapidement les humains des Grendlings sur le champ de bataille. Gudrik et Bjorn faisaient ce qu'ils pouvaient pour soigner à l'aide de sort les blessures qui pouvaient être fatales. Olaf, de ce que Harry pouvait voir, avait perdu une jambe et la moitié de son estomac. Ses yeux immobiles étaient figés dans un masque d'horreur, si Harry avait eu quoi que ce soit dans le ventre il aurait vomi.
Il devint rapidement apparent que les hommes n'avaient aucun moyen de transporter les corps. Sur les douze hommes encore en vie, trois étaient à peine capables de marcher et auraient besoin de l'aide de leurs compagnons pour voyager ce qui laissait six hommes pour transporter les corps de huit personnes, même si l'un des corps n'était rien d'autre qu'un torse.
- Nous les laissons là, dit Alrik tristement, nous devons nous dépêcher.
- Nous ne pouvons pas les laisser aux loups ! siffla l'un des hommes, désespéré.
- Et nous ne pouvons attendre que les Grendlings reviennent, lui dit Alrik.
Harry ne comprenait pas ce qu'il se passait. En six ans de scolarité à Poudlard, il en était venu à penser qu'il comprenait le fonctionnement basique du Monde Magique mais cela était au-dessus de toute compréhension. Qu'est-ce qui n'allait pas avec ces gens ? Des hommes adultes n'étaient pas censés se comporter de cette façon.
Il leva sa baguette et la pointa sur le premier corps.
- Mobilicorpus, commanda-t-il.
Le corps se leva du sol par magie et se déplaça vers le bord de la clairière. Harry lança ce sort sept fois de plus et les corps se rangèrent en rang. Les hommes le regardaient avec surprise, l'expression de leur visage était encore une fois quelque chose qu'Harry ne réussissait pas à comprendre ou reconnaitre. Son ventre se tordit.
- Montrez-moi le chemin, grogna-t-il à l'un des hommes qui fixait les corps flottants avec incrédulité.
Harry ne savait pas si l'émotion prédominante à l'intérieur de lui était la colère ou le chagrin. Au point où il en était, il n'était pas certain de s'en soucier, tout ce qu'il voulait était de rentrer à la maison. Mais il ne pouvait supporter l'idée que des Détraqueurs dévoraient les âmes d'enfants. Il se mit donc en marche, une procession de cadavres derrière lui et suivit les guerriers Vikings dans les bois.
X.X
Note de l'Auteur : J'ai placé les Terres Gelées dans le Nord de l'Ecosse, mais juste au Sud des Iles Féroé. Ainsi comme nous sommes au milieu de l'hiver les jours sont très courts. Le Soleil se lève aux environ de 9 :20 et se couche vers 15 :20.
