Note de la Traductrice : J'ai vraiment honte après cette très très longue absence, malheureusement la vie étant ce qu'elle est j'ai dû faire face à des imprévu qui m'ont obligé à mettre de côté mes traductions. Même maintenant j'ai du mal à m'y remettre donc je ne peux pas vous promettre que le prochain chapitre arrivera prochainement.

En tout cas j'espère que ce chapitre vous plaira !

Bonne lecture !

Chapitre 29 : Understanding Duty

Cela leur prit une demi-heure pour atteindre leur destination, pendant ce laps de temps le ciel s'était considérablement éclairci. L'adrénaline de la bataille l'avait enfin quitté et il ne restait plus à Harry que ce vide laissé par les horreurs qu'il avait vues. Alors qu'ils montaient toujours plus haut, ils se retrouvèrent à marcher dans la neige, Harry frissonnant violemment face au vent froid, un sortilège de réchauffement lancé sur ses vêtements l'aidait mais il rêvait de ne pas avoir fait tomber la cape de fourrure plus tôt.

Ils gravirent une colline et Harry vit enfin les hauts créneaux de pierre d'un énorme donjon s'élevant des roches au-dessus d'eux. Dans la faible lueur du matin, des torches continuaient à brûler sur les murs et Harry pouvait voir des combattants marcher le long des coursives, tous armés de lourds arcs. Le château était énorme mais dans un style bien différent de celui de Poudlard. Ce château était une forteresse prête à la guerre plutôt qu'un palais rempli d'ornement comme l'était Poudlard. Il était composé de murs hauts et de grandes salles et alors qu'Harry se déplaçait vers la bâtisse, il pouvait voir que les murs s'étendaient sur une grande distance de chaque côté. Un millier de personnes pouvaient vivre dans une structure comme celle-ci et, à en juger par l'apparence des hommes au-dessus d'eux, c'était une véritable forteresse.

Une corne retentit dans la lumière pâle de la matinée alors qu'ils approchaient et Harry vit la grande barrière qui gardait l'entrée de la forteresse être levée. Alors qu'il suivait ses guides à l'intérieur, les corps bougeant derrière lui, il sentit le frétillement des sorts de protection passer sur lui. ça au moins, c'était familier, c'était quelque chose qu'il pouvait comprendre. Comme Poudlard, cet endroit était protégé grâce à de la magie. Mais pourquoi avait-il vu si peu de preuves de son utilisation parmi les hommes qui l'accompagnaient, il ne comprenait toujours pas.

Des cris d'horreur et de peine l'accueillirent alors qu'il dirigeait les corps vers le centre de la place et qu'il les posait sur le sol. Des femmes se pressèrent vers les corps des morts, se lamentant sur la perte des êtres chers qu'ils avaient perdus et Harry resta debout en silence, ne sachant pas quoi faire d'autre. Il pouvait voir des jeunes enfants tenir les mains ensanglantées de leur père et regarda silencieusement et avec horreur alors qu'une fille qui avait seulement quelques années de moins que lui caressait les cheveux de l'un des hommes avant de se rendre compte que sa tête n'était pas rattachée à son corps.

- Suis-moi Harry, le pressa Alrik et Harry autorisa l'homme à le mener à l'écart de la scène et vers le cœur du château.

Un moment plus tard, il se retrouva dans une énorme salle qui lui rappelait vaguement la Grande Salle. Il n'y avait pas de bougie flottante ou de ciel animé mais il y avait de longues tables en bois et les murs étaient drapés d'immenses tapisseries. L'un des murs avait trois grandes cheminées chacune accueillant un feu rugissant. Alrik le mena à l'une des tables et s'assit sur l'un des bancs sans faire attention à l'activité qui les entourait.

De la nourriture et des boisons furent apportées à la table. Il pouvait voir plusieurs femmes âgées qu'il pensait être des guérisseuses se diriger vers les hommes blessés qui les avaient suivis, utilisant des potions et des onguents pour refermer leurs blessures. Deux femmes s'arrêtèrent devant lui en lui demandant s'il avait été blessé elles lui lancèrent ensuite plusieurs sortilèges de nettoyage lorsqu'il leur assurèra que non. Quelqu'un d'autre lui tendit un gobelet et Harry réalisa que le breuvage ressemblait à une espèce de thé sucré. Ensuite, quelqu'un lui tendit un verre d'eau qu'il but rapidement, son estomac commençant enfin à se calmer, ses pensées commençant à redevenir plus claires.

Alrik s'approcha de lui, un homme grand et blond à ses côtés. L'étranger était habillé de cuir de dragon. Une cape de velours bleu nuit posée sur ses épaules. Il portait ses cheveux en deux tresses et avait des perles tissées dans la barbe. Même s'il avait l'air jeune, Harry pouvait deviner par son physique qu'il était le père d'Alrik.

- Harry, Voici Lord Asgeir Brand, le Seigneur de Bifrost Hall, lui présenta Alrik.

Harry se leva, comprenant que le titre de « Lord » n'était pas, dans ce cas, un titre usurpé. Il prit la main que Asgeir lui offrit, la serrant fermement.

- Lord Brand, salua-t-il se sentant quelques peu en dehors de son élément.

- Bienvenue à Bifrost Hall Harry Potter, l'accueillit Asgeir, Alrik m'a appris que nous vous devons beaucoup, que vous avez fait reculer les Détraqueurs avec votre Patronus.

Ne sachant pas quoi répondre, Harry hocha simplement la tête.

- Il m'a aussi dit que vous étiez venu ici librement.

A cette déclaration, Harry jeta un regard à Alrik mais Asgeir posa une main lourde sur son épaule.

- Je sais que vous avez été emmené contre votre volonté Harry, s'excusa-t-il rapidement, mais vous avez choisi de venir ici et de nous écouter lorsque vous avez récupéré votre baguette. Vous deviez savoir que Alrik n'aurait rien pu faire pour vous empêcher de partir.

- Il m'a dit que les Détraqueurs menaçaient des enfants, lui dit Harry en colère.

- Et donc vous êtes venu pour nous offrir votre aide.

- Je suis venu pour comprendre ce qu'il se passe ici ! Je suis venu pour avoir une explication, grogna Harry, Il m'a enlevé pour me retenir en otage vis-à-vis du Ministère. Pourquoi ? Qu'est-ce que le Ministère a à voir là-dedans ?

Asgeir hocha la tête, comprenant son questionnement.

- C'est une longue histoire mais je vais tout vous raconter. Je suppose que vous avez plus de questions que cela.

Harry se retrouva à regarder Bjorn et Gudrik, ils étaient occupés à manger des tranches de venaison que des femmes leur avaient apportées. L'estomac d'Harry se retourna à la simple pensé de manger quelque chose.

- Vous êtes tous des sorciers n'est-ce pas ? demanda-t-il fermement.

A en juger par le nombre d'hommes qu'il avait vus sur les murs et les allées et venues qu'il y avait dans la salle, il supposait que c'était une communauté tout entière. Une cité à l'intérieur des murs avec des centaines si ce n'est des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants.

- Oui, lui confirma Asgeir.

- Seulement trois hommes portaient des baguettes dehors, lui dit Harry en essayant de faire en sorte de comprendre ce qu'il voyait autour de lui.

- Ils étaient nos meilleurs sorciers, l'informa Alrik, ils étaient les seuls capables de lancer un Patronus.

Harry jeta un regard à travers la salle. Tout au fond de la pièce, il pouvait voir un homme allumer plusieurs bougies à l'aide d'un rapide mouvement de baguette et plusieurs femmes faire flotter des pintes. A côté de la porte, il pouvait voir plusieurs jeunes enfants jouant aux cartes explosives. Ce n'était pas une communauté Moldue.

- Vous n'êtes pas des Cracmols. Je peux le voir, dit-il simplement incapable de comprendre ce qu'il se passait.

Alrik et Asgeir s'échangèrent un regard silencieux, Asgeir lui tapa l'épaule.

- Suis-moi Harry, allons dans un endroit où nous pourrons parler librement.

Il suivit les deux hommes en dehors de la salle et à l'intérieur d'une petite pièce. Il y avait un feu qui brûlait dans la cheminée et plusieurs sièges rembourrés et confortables se trouvaient autour. Une large table en bois d'un côté de la pièce était couverte de vieux livre et de cartes et une seule fenêtre montrait la cour intérieure.

Asgeir appela l'une des femmes qui servait de la nourriture pour lui demander d'amener dans cette pièce à boire et à manger, Harry se déplaça vers la fenêtre et regarda à travers le verre froid les gens en contre-bas. Il pouvait voir un groupe d'hommes décharger une grande calèche remplie de barils et de caisses devant les portes de la cour et pas loin d'eux, il y avait des douzaines d'hommes armés d'arcs et de flèches tirant sur des cibles fixées le long des murs.

A l'endroit le plus éloigné de la cours, il pouvait voir un large monolithe entouré par un cercle de pierres blanches plus petites. Un immense cadran solaire réalisa-t-il alors qu'il regardait un groupe d'enfants jouer avec l'immense ombre que l'énorme monolithe créait sur le sol.

- Vous joindrez-vous à nous Harry ? demanda Asgeir.

Harry se retourna, Asgeir et Alrik s'étaient déplacés vers les sièges en face du feu, quelqu'un avait posé un plateau de nourriture sur la table basse entre les sièges. Harry s'assit, se penchant pour attraper l'un des gobelets remplis d'eau.

- Parlez-moi des Détraqueurs, demanda-t-il.

Asgeir fronça les sourcils mais hocha la tête et à la lumière du feu, Harry pouvait voir de fines lignes grises parsemant les cheveux de l'homme.

- Que savez-vous à propos de la prison Azkaban ?

Harry frissonna.

- Je sais qu'elle est gardée par des Détraqueurs, dit-il en devinant que c'était la seule information pertinente dans cette conversation.

- Elle n'a pas toujours été gardé par des Détraqueurs, lui dit Asgeir, avant les Détraqueurs, elle était gardée par des trolls. Mais les trolls sont des créatures remarquablement stupides et la prison n'a jamais vraiment été sûre. Il y a environ cent-cinquante ans, quelqu'un a eu l'idée de chercher une créature encore plus noire pour garder la prison. Il y a eu des histoires à propos d'un endroit nommé le Puit du Désespoir et d'une horrible créature qui vivrait en dessous. Des hommes du Ministère sont alors venus dans les Terres Gelées à la recherche du Puit du Désespoir, ils l'ont trouvé au plus profond du cœur de la forêt. Il était sellé par une énorme pierre. Ils ont utilisé leur magie pour la déplacer et ont attendu que la créature émerge des profondeurs. A minuit, le jour précédent la nouvelle année, deux Détraqueurs sont sortis du Puit. Le Ministère prit ces deux Détraqueurs et les envoyèrent garder Azkaban.

- Une année plus tard, le jour précédant la nouvelle année, deux autres Détraqueurs émergèrent du puit et le Ministère les prit aussi. Pendant cinquante ans, ils vinrent une fois par ans et prirent les Détraqueurs qui sortaient du Puit du Désespoir. A la fin de ces cinquante années, ils avaient cents impitoyables gardes pour la prison et ils ne revinrent plus.

Harry mit plus fermement sa veste autour de ses épaules, pensant aux Détraqueurs qui gardaient toujours Azkaban aujourd'hui, les créatures qui continuaient à chasser son parrain.

- Qu'est-ce que ça a à voir avec les Détraqueurs qui sont ici ?

- Lorsque le Ministère a quitté les Terres Gelée, les sorciers n'ont pas réussi à replacer la pierre sur le Puit du Désespoir. Depuis, cette partie de la forêt a été jugée maudite par notre peuple et revendiqué par les Grendlings et plus personne n'y est jamais retourné. Nous ne savions pas que le Puit était toujours ouvert et lors de la nouvelle année suivante deux Détraqueurs émergèrent à nouveau du puit mais cette fois, il n'y avait personne pour les emmener. Les années passèrent et chaque année, deux Détraqueurs apparaissaient. Finalement, mon peuple s'en rendit compte et réalisa ce qu'il se passait. Mais il y avait déjà plus d'une douzaine de Détraqueurs errant librement sur nos terres. Nous envoyâmes une requête au Ministère pour qu'ils reviennent, scellent le Puit du Désespoir et prennent les Détraqueurs mais ils ne répondirent pas à nos appels. Il semblerait que le sorcier qui s'était occupé des Détraqueurs et que celui qui avait retiré la pierre étaient morts. Nos demandes passèrent inaperçus.

- A ce moment-là, le sorcier Grindelwald menaçait le monde et le Ministère essayait de l'arrêter, nos demandes passaient après la bataille. Les années passèrent, Grindelwald fut vaincu mais pourtant nos supplications ne furent pas entendues. Ensuite, Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom monta au pouvoir et les Terre Gelées furent une nouvelle fois oubliées. Cent ans sont passés et le Ministère continue de nous ignorer, mon peuple a vécu sur ces terres depuis des milliers d'années, nous savons comment nous battre contre les Grendlings, contre les gens et les Wyrms Noirs qui peuplent les montagnes. Mais nous somme sans défenses contre les Détraqueurs, nous n'avons aucun moyen de les arrêter d'avaler nos villages et de dévorer les âmes de nos enfants. Et pourtant le Ministère continue de nous ignorer.

Il y avait de la colère dans sa voix et une rage terrible brillait dans ses yeux.

Harry resta assis en silence pendant un moment, essayant d'absorber ce qu'il venait d'entendre. Cent ans, cela signifiait qu'il y avait au moins deux cents Détraqueurs en liberté sur ces terres. Une véritable armée des Ténèbres.

- Je ne comprends toujours pas, l'informa Harry, vous devez avoir plus d'un millier de sorciers dans cette seule forteresse et les Détraqueurs peuvent être éloignés avec un Patronus.

- Tu dois être capable de lancer un Patronus Harry, lui dit Alrik.

- Tout ce qu'il faut est un puissant souvenir, insista Harry, je peux vous apprendre. J'ai appris à le lancer lorsque j'avais treize ans.

Les deux hommes échangèrent un regard.

- Harry, as-tu une idée du nombre de sorciers et sorcières dans le monde ? demanda Alrik, surprenant Harry par sa question.

Harry fronça les sourcils, se demandant ce que cela avait à voir avec le sortilège du Patronus.

- Non, admit-il, dix milles, je pense.

Les deux hommes sourirent sinistrement et Harry devina qu'il s'était trompé.

- Harry cinq pour cent de la population mondiale est sorcière.

Les yeux d'Harry s'écarquillèrent face à cette déclaration et il essaya de faire le calcul dans sa tête. Il savait que la population mondiale était d'environ six milliards.

- Cela voudrait dire que nous sommes quasiment… trois cents millions !

Il ne savait pas que le nombre était si grand.

Alrik hocha la tête.

- La population de Grande-Bretagne est d'environ soixante millions. Cela veut dire que seulement en Grande-Bretagne, il y a trois millions de sorciers et sorcières. Maintenant, sur ces presque trois millions, vingt pour cent ont entre onze et dix-huit ans. Combien y-a-t-il d'étudiants à Poudlard ?

Harry fronça les sourcils.

- A peu près quatre cents.

- Quatre cents sur environ six cent mille enfants, lui dit Alrik, où penses-tu que les autres enfants sont scolarisés ?

Harry le fixa complètement incrédule. Il savait qu'il y avait d'autres écoles, Beauxbaton et Durmstang mais ces écoles étaient en France et en Allemagne, pays qui avaient déjà leur propre population à accueillir.

- N'y a-t-il pas d'autres écoles ?

Mais Alrik secoua la tête.

- Pas pour la Magie, tous les autres enfants sont scolarisés à la maison par leurs parents. Ils apprennent tous les sorts qu'ils sont capables de lancer. Seulle l'élite va à Poudlard, les meilleurs des meilleurs. Les quatre-cents étudiants qui sont dans cette école ne représentent même pas un pour cent de ces six-cent milles enfant. Comprends-tu à quel point tu es plus puissant que le reste d'entre nous ? Même le pire étudiant de ton école a plus de pouvoir en son sein que le sorcier moyen. L'élite de notre société n'a même pas conscience de notre existence.

Asgeir fit un mouvement de la main pour englober la forteresse autour de lui.

- Ceci est l'un des douze bastions les plus puissants des Terres Gelées, chacun d'eux a une population d'un millier d'individus. Mon fils ici présent est l'un des cinq sorciers de notre peuple a avoir été éduqué dans l'une des écoles de sorcellerie.

- Je suis allé à Beauxbatons, expliqua Alrik. Je suis plutôt bon en ce qui concerne la métamorphose, il sortit sa baguette et transforma un gobelet en une cuillère, mais je suis incapable de lancer un Patronus, je n'ai jamais été capable de le faire. Et la plupart des sorciers n'en est pas capable. Ne t'es-tu jamais demandé pourquoi le Seigneur des Ténèbres et ses Mangemorts sont si craints ? Ils peuvent tuer une douzaine d'hommes avec un simple sort, ils utilisent les Impardonnables comme nous utilisons des sorts de nettoyage. Seule une minuscule fraction de sorciers est capable de lancer les Impardonnables. Le reste d'entre nous peut à peine le concevoir.

Harry se leva et commença à faire les cent pas dans la petite salle, essayant de comprendre ce que l'on était en train de lui expliquer. Quatre cents étudiants sur environ six-cent mille. Cela semblait impossible. La simple idée que quelqu'un d'aussi peu compétent que Neville Londubat brillait au-dessus de tous les sorciers et sorcières du monde, cela ne pouvait être vrai.

- Ne t'es-tu jamais demandé pourquoi les sorciers avaient des balais alors qu'ils peuvent simplement transplanner ? demanda Alrik. Ou pourquoi nous avons des tailleurs alors que nous pouvons simplement métamorphoser une feuille ou une brindille en vêtements si nous le souhaitons ? Pourquoi tous les sorciers ne sont-ils pas riches s'ils peuvent faire apparaître de l'or à partir de rien ?

En vérité Harry ne s'était jamais posé toutes ces questions. Il se rendait compte maintenant qu'il aurait peut-être dû. La réponse était simplement que la plupart des sorciers et sorcières étaient incapables de faire ces choses.

Il se retrouva à regarder par la fenêtre, regardant un petit groupe d'enfants jouer autour de l'énorme cadran solaire. Asgeir se leva et se tint à ses côté pendant un long moment alors qu'ils regardaient les enfants jouer avec une petite balle qui volait dans les airs comme un Vif d'Or.

- Ce ne sont pas des Carcmols, lui dit Asgeir, ils sont tous capables d'un certain niveau de magie mais il n'y aura pas de lettre de la part de Poudlard lorsqu'ils auront atteint leur onzième anniversaire. La moitié d'entre eux ne s'embêteront même pas à acheter une baguette.

- Je pensais que le Ministère régularisait les baguettes. Je pensais que vous deviez passer vos A.S.P. pour utiliser une baguette comme un adulte, lui répondit Harry, si aucun d'entre eux ne va à l'école, comment passent-ils leur A.S.P. et leur B.U. ?

- Cette règle s'applique seulement à l'élite, lui expliqua Asgeir, à cause des dommages potentiels que vous pourriez faire avec vos baguettes. Vous êtes éduqués à apprendre la magie parce que vous devez l'être, vous êtes beaucoup trop puissants pour être laissés sans véritable éducation. Même votre magie accidentelle peut faire des ravages à la fois sur notre monde et sur le Monde Moldu. Mais cette règle ne s'applique pas pour le reste du Monde Magique.

- Donc, votre peuple n'a aucun moyen de se défendre contre les Détraqueurs, murmura Harry, un sentiment de désespoir le gagna alors que cette pensée remplissait son esprit. Et aucun moyen de vous défendre contre Voldemort et ses Mangemorts.

Les deux hommes frissonnèrent à ces mots, chacun d'entre eux faisant un signe pour se protéger du mal. Et pour la première fois de sa vie, Harry comprit pourquoi ils étaient aussi effrayés par le nom du Seigneur des Ténèbres. Les pouvoirs de Voldemort dépassaient ceux de tous les Seigneurs des Ténèbres qui l'avaient précédé. Il était un peu comme un Dieu parmi les hommes.

- Comprenez-vous pourquoi le monde a si peur de vous ? demanda Asgeir. Comprenez-vous maintenant pourquoi nous avons pensé qu'en vous enlevant, nous pourrions attirer les yeux du monde entier pour qu'ils se tournent vers notre détresse.

Harry avait peur de finalement comprendre. Voldemort était un Dieu parmi les hommes et pourtant Harry s'était mis en travers de son chemin encore et encore. S'il devait croire ce qu'il était en train d'entendre, ses camarades de classes et lui étaient l'élite de leur monde et bien qu'Harry sache qu'il était loin d'être le meilleur étudiant, il savait que ses pouvoirs surpassaient ceux de ses camarades.

C'était une chose de penser que quelques milliers de sorcières et sorciers, qu'il pensait composer en quelque sorte une coalition pour se lever contre le Seigneur des Ténèbres et ses Mangemorts pour le vaincre mais de maintenant savoir qu'il devait en vérité s'occuper d'une population qui comptait plusieurs millions d'individus et que la majorité était sans défense. S'il comprenait bien la différence de pouvoir qui se jouait ici, alors Voldemort pourrait tout à fait prendre le dessus et asservir toute l'humanité et il y avait seulement quelques personnes dans le monde, comme Dumbledore, et plus terrifiant encore : lui, qui pourrait rêver de réussir à l'arrêter.

Il avait peut-être été amené ici contre sa volonté mais il pouvait voir que ces gens essayaient juste de survivre à des ténèbres qu'ils ne pouvaient pas supporter. S'il faisait vraiment partie de l'élite de ce monde, il avait le devoir d'au moins essayer de les aider.

- Le Ministère est en guerre pour m'avoir, dit-il à Asgeir, certains des plus puissants sorciers et sorcières se battent pour la position de Ministre de la Magie. Je suis un pion dans leur jeu politique. N'avez-vous pas pensé qu'en me kidnappant, tout ce que vous avez réussis à faire est attirer de puissants sorciers ? Ils pourraient simplement décider de me reprendre par la force au lieu de vous donner l'aide que vous avez demandée.

Les deux hommes pâlirent.

- Nous savons que c'est une possibilité, admit Asgeir, mais nous devons faire quelque chose.

Harry pouvait imaginer au moins trois très puissants sorciers en colère qui pourraient être en train de les pourchasser. Il savait les dégâts que Severus, Sirius et Remus pouvaient faire si on les poussait.

- Vous êtes marié à Diana Snape. Pourquoi ne pas avoir demandé de l'aide à Severus ?

- Demander à un Mangemort de nous aider ? demanda Alrik.

Harry se hérissa face à ce commentaire.

- Il n'est pas…

- Je sais, le coupa Alrik, mais j'en suis venu à le croire seulement récemment.

- Dans ce cas, pourquoi pas Dumbledore ? demanda Harry en essayant de comprendre pourquoi ils n'avaient pas tenté une autre méthode.

- Comment ? demanda Alrik. Nous t'avons dit que le Ministère a ignoré nos demandes pendant cent ans. Comment étions-nous supposés avoir accès à quelqu'un comme le grand Albus Dumbledore ? Des Rois et Pharaons du monde entier ont du mal à obtenir une audience de sa part. Il est le sorcier le plus demandé au monde.

Harry s'assit sur sa chaise. Ses errances l'emmenaient souvent au Bureau du Directeur où ils parlaient ensemble. Il mangeait avec lui tous les soirs dans la Grande Salle. Ils avaient joué aux cartes explosives ensemble à Noël. Pouvaient-ils être réellement si isolés du reste du peuple ? Etaient-ils si aveugle qu'ils ne se rendaient pas compte de ce qu'il se passait autour d'eux ? Mais il connaissait la réponse à cette question alors qu'il y pensait. Il ne savait même pas qu'un endroit comme les Terres Gelées existait.

- Qu'est-ce qui doit être fait ? demanda Harry en se massant les tempes alors qu'il essayait de s'éclaircir l'esprit.

- Que voulez-vous dire ? demanda Asgeir.

- Vous avez besoin que le Puit du Désespoir soit scellé, n'est-ce pas ? pressa Harry. Qu'est-ce que le Ministère doit faire pour y réussir ?

- La pierre doit être remise en place, lui dit Alrik, elle doit être remise en place sur le trou.

Une pierre devait être déplacée, Harry secoua la tête.

- Vous avez dit qu'il y a des milliers de sorciers dans les Terres Gelées. Et si vous joigniez vos magies tous ensemble ?

- As-tu déjà fait de la magie en tandem avec une autre personne ? lui demanda Asgeir curieusement.

Harry secoua la tête, il ne pouvait même pas se rappeler avoir appris cela un jour.

- Combiner la magie de deux sorciers est l'un des sorts les plus difficiles qui soit, expliqua Asgeir, c'est la raison pour laquelle la Marque des Ténèbres est si crainte. Elle joint la magie des Mangemorts au Seigneur des Ténèbres. Aucun d'entre nous n'a la force ou les capacités pour combiner ce genre de magie ensemble.

- Qu'en est-il des solutions moldues ? demanda Harry. La pierre peut sûrement être déplacée avec une machine moldue ? Ils ont des grues qui peuvent soulever des milliers de kilos. Quelle taille fait la pierre ?

Asgeir pointa un doigt vers la pierre qui constituait l'énorme cadran solaire.

- Elle fait environ le double de celle-ci, comme la pierre de Stonehenge. Au moins dix milles pounds. Et une grue ne nous serait d'aucune utilité, c'est un artefact magique, elle doit être déplacée grâce à la magie et seule la magie peut la remettre en place.

Dix-milles pounds, il fixa le monolithe dehors.

- Et aucun d'entre vous ne peut déplacer quelque chose de cette taille ? demanda-t-il.

- J'ai une fois été capable de soulever deux barils de bière, lui dit Alrik, ils devaient probablement peser dix-huit pounds au total. A ton avis, pourquoi étions-nous tous choqués lorsque tu as transporté ces huit corps jusqu'ici ? Nous n'avions jamais vu quelque chose comme cela.

Et Alrik était celui à avoir été à Beauxbaton. Il essaya de se souvenir de la chose la plus lourde qu'il avait vu un sorcier faire léviter. Le Professeur Flitwick faisait régulièrement léviter les arbres de Noël à travers la Grande-Salle mais il ne savait pas combien un sapin de Noël pouvait peser. Mais c'était seulement une pierre, se raisonna-t-il. Pourquoi ne pas jeter un sort pour la rendre plus légère d'abord et ensuite la soulever ? Il soulevait souvent sa valise à l'aide d'un Wingardium Leviosa et ne se souvenait pas avoir ressenti une quelconque gêne. Il n'avait même jamais pensé à son poids, c'était juste quelque chose qu'il faisait. C'était magique.

Il se leva et avec un regard déterminé il se dirigea vers la porte.

- Harry ? demanda Asgeir avec inquiétude.

Les deux hommes le suivirent rapidement mais ne firent aucun effort pour l'arrêter alors qu'il se dirigeait rapidement vers l'entrée de la Forteresse. Des hommes et des femmes le fixèrent alors qu'il passait devant eux mais aucun ne tenta de l'arrêter.

La porte menant à la cour intérieure était grande ouverte sur le lever de Soleil du matin et il s'éloigna dans la cour en se dirigeant vers le cadran solaire. Les archers qui étaient en train de s'entrainer cessèrent de tirer et regardèrent leurs Seigneurs et lui passer. Plusieurs des guerriers qui accompagnaient Alrik plus tôt les suivirent curieusement.

Harry s'arrêta alors qu'il atteignait le cadran et il se tint debout pendant un moment en le regardant alors que la rosée du matin entourait la pierre. Deux fois cette taille, pensa-t-il. La pierre devant lui devait probablement peser entre deux et trois tonnes. Mais ces guerriers aujourd'hui avaient dû peser environ deux-cents pounds chacun, même s'il avait dû leur manquer des membres et du sang. Il en avait soulevé huit d'entre eux.

Doucement, il sortit sa baguette de sa poche et la pointa sur la pierre. Les enfants qui jouaient autour se dépêchèrent de s'éloigner, sortant de l'ombre du cadran. Le silence tomba sur la cours alors que tout le monde se tournait pour regarder.

- Wingardium Leviosa ! cria Harry en laissant sa magie sortir et entourer l'énorme pierre.

Pendant une seconde, rien ne se passa et ensuite alors qu'ils regardaient tous, la pierre s'arracha de la terre et s'éleva silencieusement dans les airs. Harry la fixa, sa baguette la maintenant dans cette position. Il pouvait sentir son poids maintenant qu'il se concentrait, pouvait sentir le pouvoir qui coulait dans ses veines et passait ensuite dans sa baguette. Mais ce n'était pas insupportable. Pas du tout.

Prudemment, il la reposa dans son lit, laissant le sol réabsorber son poids avant de défaire le sort. Doucement, il baissa le bras qui tenait sa baguette et se tourna pour faire face au Lord Asgeir. Les hommes et femmes de Bifrost Hall le regardaient en silence, émerveillés, de l'incrédulité dans leur regard.

- Je déplacerai la pierre pour vous, dit-il à Asgeir, si vous pouvez m'emmener jusqu'à elle.

Asgeir hocha la tête, heureux.

- Elle repose au cœur du territoire des Grendlings et les Détraqueurs essaieront de nous empêcher de l'atteindre.

A ces mots, Alrik tira son épée et la tint devant lui, la pointant haut vers le ciel.

- Je jure sur mon épée et ma vie d'éloigner les Grendlings.

Ses mots poussèrent tous les autres hommes à tirer leur propre épée ou à lever leur arc, criant de se tenir à ses côtés dans la bataille à venir. Les hommes sur le mur levèrent leur propre arme pour les encourager. Et bien qu'Harry sache que tous ces hommes s'étaient engagés à mourir, il suspecta que la lueur d'espoir qu'il voyait briller dans leurs yeux était suffisante pour attirer deux-cents Détraqueurs.

Asgeir mis sa main sur l'épaule d'Harry.

- Revenez à l'intérieur mon ami. Nous avons une bataille à planifier. Il se tourna vers les hommes et femmes autour de lui et leva la voix. Ce soir nous célébrons ! Et demain…

- Demain nous partons au combat ! crièrent-ils en retour.

Asgeir hocha la tête.

- Demain nous partons au combat.

Xxx

Note de l'Auteur : Au moins Harry a appris la vérité au sujet du monde sorcier et sa place dans celui-ci. Ne vous inquiétez pas, Severus, Remus et Sirius vont bientôt apparaître. Et pour ceux qui m'ont posé des questions concernant comment j'avais pensé aux Terres Gelées, vous pensez à quelque chose qui est beaucoup trop récent. Il faut revenir des centaines d'années en arrière. Tout cela est tiré de Beowulf.