Note de la Traductrice : J'espère que vous avez tous passé une bonne semaine ! :D je vais avoir 30 ans mercredi 24 et je pense que je prend un sacré coup de vieux xDD mais bon faut bien passer par là !
Bonne lecture tout le monde !
Chapitre 42 : Lemon Drop
Harry ne dû pas attendre longtemps avant de voir Dumbledore et Severus entrer en trombe dans la pièce dans laquelle Remus était retenu. Alors que Dumbledore semblait relativement calme, ce n'était pas le cas de Severus, son regard lançait des éclairs à Remus et Harry. Il avança, ses robes noires flottant autour de lui et attrapa le bras d'Harry comme s'il avait l'intention de le sortir de force de la pièce.
-Eloignes-toi de lui tout de suite, cria-t-il en tirant Harry de sa chaise.
Ses mots et ses actions enragèrent à nouveau Remus et l'homme se débattit violemment contre les liens qui le retenaient sur le lit, ses yeux brillant de rage alors qu'il fixait Severus.
-Laisse-le ! cracha-t-il.
Severus lâcha immédiatement le bras d'Harry mais seulement pour qu'il puisse tirer sa baguette de sa manche pour la pointer sur le loup-garou. Harry, même s'il était surpris par la situation, se mit devant la baguette de Severus les bras tendus pour qu'il n'attaque pas Remus. Derrière lui, Remus hurlait de rage ce qui envoya des frissons le long de la colonne vertébrale d'Harry.
Voyant une fois de plus Harry se tenant debout devant sa baguette, Severus grogna sans un mot, semblant furieux et horrifié.
-Tu es vraiment stupide ! cria-t-il en attrapant Harry à nouveau.
Harry se retrouva soulever et tourner sur lui-même, loin de Remus. Son dos était pressé contre la poitrine de Severus, les bras de l'homme enroulé possessivement autour de lui. Harry se débattit désespérément lorsqu'il vit Dumbledore lever sa propre baguette et lancer à Remus un sort d'étourdissement ce qui calma immédiatement le loup-garou qui avait réussi à faire bouger légèrement l'énorme lit.
Le silence tomba sur la pièce et seul les respirations laborieuses de Severus et Harry pouvait être entendu. Harry avait l'impression de sortir d'un combat et Severus ne faisait aucun effort pour le relâcher. Les bras de l'homme se serrèrent autour de lui, ses muscles devenant un étau incassable, la chaleur de son corps faisant trembler Harry et lui faisant ressentir des émotions qu'il était incapable de nommer. Son cœur battait à tout rompre et il tenta de se libérer seulement pour se rendre compte que n'importe quel mouvement faisait que Severus le tenait plus fort.
Dumbledore leur lança un regard sévère.
-Severus, lâche Harry immédiatement.
Harry retint sa respiration et fixa les yeux bleus de Dumbledore, essayant de lire dans son regard ce qui expliquerait la situation dans laquelle ils se trouvaient. Les bras de Severus ne se desserrèrent pas, il pouvait sentir le souffle chaud de l'homme sur son cou.
-Severus, il n'est pas en danger, insista Dumbledore, Calmes-toi et laisse-le partir. Tu lui fais peur.
Harry entendit la respiration de Severus se coincer dans sa gorge face à ces mots, et doucement les bras qui l'entouraient se relâchèrent et tombèrent le long du corps de l'homme. Harry bougea immédiatement, s'avançant d'un pas hésitant vers Remus. La main ferme de Dumbledore sur son épaule l'arrêta.
-Remus va bien Harry, l'assura Dumbledore. Je lui ai juste lancé un Stupéfix. Nous devons sortir de cette pièce, notre présence ici aggrave sa situation. Comment as-tu passé les protections que j'avais lancé sur la porte ?
Harry leva les yeux, surpris.
-Je n'ai pas remarqué de sort sur la porte. Monsieur qu'arrive-t-il à Remus ? Qu'est-ce qu'il se passe ?
Dumbledore fronça les sourcils et jeta un regard à la porte ouverte. Madame Pomfresh se tenait debout dans l'embrasure de la lourde porte. Avec une étincelle curieuse dans le regard, il pointa sa baguette sur la porte et murmura doucement un sort. L'encadrement de la porte brilla révélant des runes de protections rouges qui auraient dues empêcher Harry d'ouvrir la porte en premier lieu.
Le vieil homme lança un regard curieux à Harry, un sourire rare s'épanouissait sur son visage.
-Tu es plein de surprise mon garçon, dit-il avec amusement, mais allons dans le bureau de Madame Pomfresh pour que nous puissions discuter loin de Remus. Le sort devrait bientôt disparaître.
Surpris, Harry laisse Dumbledore le conduire en dehors de la pièce, faisant une pause pour regarder Remus par-dessus son épaule. Mais Severus se mit sur son chemin, bloquant sa vue. En levant les yeux il se rendit compte que le Maître des Potions le fixait intensément. Au moins ses yeux étaient-ils de leur couleur habituel cette fois, même si Harry frissonna de la même façon. Qu'est-ce qu'il se passait ?
Un moment plus tard ils étaient tous assis dans le bureau de Madame Pomfresh, dans des coussins au couleurs criarde que le Directeur avait métamorphosés pour eux. Dumbledore sortit une petite boite remplie de bonbons au citron, qu'il tendit à tout le monde. Harry regarda avec surprise alors que Severus et Madame Pomfresh en prenaient un tous les deux. Il essaya de refuser lorsqu'on lui tendit la boite.
-Je me dois d'insister Harry, sourit Dumbledore, ils sont mélangés avec de la Potion Calmante, dont on a tous besoin en ce moment.
Incertain quant à ce qu'il se passait, Harry soupira et pris le bonbon. Si Severus avait accepté la sucrerie il supposait que c'était suffisamment sûr. Le bonbon, malgré son acidité, eu un effet calmant immédiat sur son corps. Son cœur qui battait fortement ralentit d'un coup.
-Monsieur, qu'est-il arrivé à Remus ? Demanda-t-il alors. Pourquoi est-il enchaîné ? La lune ne sera pas pleine avant plusieurs jours.
Dumbledore hocha la tête.
-Severus a dû te raconter la demande en mariage, déclara-t-il et Harry hocha la tête. Malheureusement lorsque Remus l'a appris hier soir, il ne l'a pas bien pris et j'ai bien peur qu'il soit devenu enragé.
-Oui, c'est ce qu'il m'a dit qu'il avait perdu le contrôle du loup. Il m'a aussi dit qu'il essayait de regagner le contrôle mais qu'il n'était pas sûr pour moi d'être près de lui. Mais que s'est-il passé exactement, qu'est-ce que ça veut dire pour lui ? Ça va aller n'est-ce pas ? Il ne nous ferait pas de mal. Je connais Remus, il ne serait pas capable de faire du mal à qui que ce soit.
Les yeux de Dumbledore s'écarquillèrent face aux mots d'Harry.
-Il t'a parlé ? Il t'a dit qu'il essayait de récupérer le contrôle ?
Harry acquiesça en jetant un regard en biais à Severus. L'homme paraissait de mauvaise humeur, jetant un regard mauvais en direction du sol plutôt que directement à Harry.
-Et t'a-t-il demandé de le libérer ? Pressa Dumbledore.
-Non, répondit Harry en secouant la tête. Il m'a dit de sortir de la pièce, que je n'étais pas en sécurité.
Harry réalisa alors avec du recul que la meilleure chose à faire à ce moment-là aurait été d'écouter l'homme mais il ne s'en était pas vraiment sentit capable, désespéré de réconforter et protéger l'homme qui était comme un père pour lui. Le Directeur se refonça dans son siège en soupirant pensivement, il jeta un regard à Severus et Madame Pomfresh. Harry n'était pas certains de la signification de ce regard entre les trois adultes.
-Eh bien, c'est déjà quelque chose. Il est suffisamment lucide pour comprendre ce qu'il se passe, Remus Lupin a toujours été un jeune homme extraordinaire.
-Monsieur ? Le coupa Harry.
Dumbledore sourit avant de se pencher pour tapoter le bras de Harry.
-Harry, parfois les loups-garous perdent le contrôle du loup à l'intérieur d'eux, ils sont dans un état de conflit car leur nature humaine et leur nature animale ce font la guerre l'un et l'autre. Lorsque la lune est pleine, l'humain est instantanément réprimé et le loup prend le pas. Mais durant le reste du mois, le loup est toujours là, il se bat toujours pour sortir. Parfois des loups-garous avec une volonté plus faible abandonnent tout simplement et autorise le loup à prendre totalement le contrôle- ils deviennent enragés très peu de temps après avoir été mordus. Lorsque cela arrive ils deviennent une menace pour les personnes qui les entourent, tu sais à quel point ils sont fort physiquement. Ils sont généralement tués par le Ministère avant qu'ils ne puissent commettre trop de dommages.
-Remus n'a pas une volonté faible ! Insista Harry.
-Non, bien sûr que non, accepta Dumbledore. Remus est l'un des hommes les plus forts que je connaisse. Et il a survécut à sa malédiction pratiquement intacte durant toute sa vie. Mais il y a certains instincts qui sont quasiment impossible à refouler pour un loup-garou et la nuit dernière son contrôle c'est fissuré. Qu'il ait été capable de se contrôler suffisamment pour te parler et te prévenir est extraordinaire. La plupart des loups-garous ne se remettent jamais d'un enragement.
Une pensée vint soudainement à Harry et il jeta un regard méfiant à Severus. Celui-ci, assis dans l'un des fauteuils à côté du bureau de Madame Pomfresh le regardait à nouveau, les bras croisés sur son torse, son regard sévère.
-Est-ce que son humeur affecte les personnes autour de lui ? Demanda-t-il au Directeur, incertain.
-Très bien mon garçon, acquiesça Dumbledore. Toutes les personnes qui étaient dans la pièce la nuit dernière lorsque Remus est devenu enragé ainsi que toutes les personnes qui ont depuis étaient en contact avec lui –comme toi- sont affectés par son humeur. C'est ce qu'on appelle le Transfert. Il va s'estomper tant que nous gardons nos distances avec Remus, mais en attendant nous devons tous prendre soin de garder le contrôle de nos émotions.
-Garder nos distances ? Protesta Harry. Est-ce que nous allons juste garder Remus enfermé dans cette pièce ?
Il ne pouvait pas imaginer de simplement abandonner l'homme, mais Madame Pomfresh a refusé de même entrer dans la pièce pour venir le chercher.
Mais Dumbledore secoua la tête et caressa pensivement sa barbe.
-Non, nous ne pouvons pas faire ça, acquiesça-t-il. Et je crains que nous ayons un autre problème. Lucius devait savoir que cette situation arriverait, il va sans doute demander formellement une enquête pour être sûr que Remus soit gardé sous contrôle. Lorsque le Ministère découvrira qu'il est devenu enragé ils l'euthanasieront.
Harry se leva d'un bond, l'horreur le prenant à la gorge.
-L'euthanasier !
-Harry, calmes-toi, lui ordonna le Directeur. Nous devons garder la tête froide si nous voulons le protéger, si la potion de Salazar peut le guérir alors tout ira bien.
Harry se tourna vers Severus.
-Dans ce cas tu dois finir la potion ! Tu dois la commencer maintenant.
Les yeux de Severus brillèrent et ses mains se serrèrent sur les accoudoirs du fauteuil comme s'il essayait de retenir ses émotions.
-Je ne peux pas ! Elle prend plusieurs mois à préparer et même après cela il faudra que je fasse des essais pour être sûr qu'elle est sans danger. Je ne peux pas la créer en quelques minutes.
Refroidis, Harry se laissa tomber sur son siège.
-Dans ce cas que faisons-nous ? Est-ce que l'on peut l'envoyer aux Terres Gelées avec Sirius ? Il sera à l'abris du Ministère là-bas.
-J'ai bien peur que nous ne puissions pas faire cela, lui dit Dumbledore. Il doit être garder loin de qui que ce soit. Isolé. Et nous ne pouvons pas prendre le risque de le détacher. S'il ne part pas à la recherche des Malfoy il cherchera Sirius.
-Remus ne ferait jamais de mal à Sirius ! Cria Harry, en lançant un regard à toutes les personnes présentent dans la pièce qui osaient suggérer une telle chose.
-Pas intentionnellement, peut-être, lui répondit Dumbledore avec un regard entendu.
Pendant un moment Harry ne comprit pas et ensuite soudainement il capte le sous-entendu, ce que Remus pourrait vouloir de Sirius. Son visage rougit d'embarras.
-Oh, dit-il doucement, je n'avais pas... et dans ce cas, que faisons-nous avec lui ? Où allons-nous le cacher ? Nous ne pouvons pas prendre le risque que le Ministère le trouve. Et nous ne pouvons pas le garder attaché à un lit pendant plusieurs mois pendant que nous attendons la potion. Vous ne pouvez pas l'enfermer dans une cage. Il deviendrait fou.
Dumbledore secoua la tête.
-Non, il serait cruel de l'enfermer, il regarda Severus. Je crois que tu as une fiole de Goutte de Mort Vivante dans tes étagères ?
Surpris, Severus hocha la tête.
-Vous voulez l'endormir ?
-Attendez une minute ! Protesta Harry, pensant à la signification de l'expression « endormir » lorsqu'on parlait d'animaux dans le monde Moldu.
Mais Dumbledore lui tapota le bras de manière rassurante.
-La Goutte de Mort Vivante va le plonger dans un sommeil magique Harry. C'est quasiment indistinguable de la mort. Cela le mettra dans un état de stase, il n'aura besoin ni d'air, ni de nourriture, ni d'eau. Il ne se rendra même pas compte du temps qui passe. Nous pourrons le réveiller lorsque la potion sera prête.
-Il est commun d'utiliser cette potion sur les patients sévèrement blessés, l'informa Madame Pomfresh. La Goutte de Mort Vivante est utilisée sur les patients ayant souffert de trauma qui sont proche de la mort. Cela permet aux Médicomages de gagner le temps nécessaire pour soigner leur corps avant qu'ils ne glissent dans une véritable mort.
-Nous avons quand même besoin d'un endroit où le cacher, pointa Severus. Si Lucius reçoit une réponse formelle, ils chercheront dans Poudlard. Et comme nous ne sommes toujours pas certains de l'efficacité de la potion de Salazar, ils pourraient quand même l'euthanasier. Ou alors Fudge l'utiliserait comme otage pour l'utiliser contre Harry.
-Que pensez-vous de la Chambre des Secret ? demanda Harry. Le Ministère ne sait pas où elle est et seul un Fourchelangue peut ouvrir les portes. Donc à part s'ils ont Voldemort pour les aider, il devrait y être en sécurité.
-Une excellente idée ! s'exclama Dumbledore alors que ses yeux brillaient à nouveau. Nous devrons faire cela ce soir. Les couloirs sont sans doute remplis d'étudiants à l'heure qu'il est et nous ne pouvons prendre le risque de faire traverser les couloirs à Remus avant qu'ils ne soient tous en sécurité à l'intérieur de leur dortoir. Mais nous ne pourrons pas repousser plus, il ne faudra à Lucius qu'un jour ou deux pour voir sa demande acceptée.
-Et qu'en est-il du mariage Monsieur ? demanda Harry, inquiet en pensant à ce qui les avait mis dans cette situation en premier lieu. Il devrait y avoir un moyen de l'annuler, n'est-ce pas ? continua le jeune homme.
-Je suis en train d'effectuer des recherches mon garçon, l'assura Dumbledore. Tu dois y croire. Les choses ont tendance à bien se passer à la fin. Le vieil homme se leva. Maintenant, tu dois te rendre dans la Grande Salle pour le petit déjeuner, tu dois aller en cours après tout. Mais vous tous, souvenez-vous de faire attention à vos émotions. Il mit quelques bonbons au citron dans la poche d'Harry. Gardes cela dans tes poche Harry, suggéra-t-il. Il faut que j'aille vérifier les protections autour de la porte, peut-être poser une alarme sur la porte principale de l'infirmerie puisque les protections ne semblent pas être suffisamment puissante pour retenir certains étudiants.
Harry rougit d'embarras face à ce rappel, il n'avait même pas remarqué les protections sur la porte mais après tout il avait été assez inquiet pour Remus. Peut-être que la magie accidentelle avait frappé à nouveau.
Il sortit du bureau de Madame Pomfresh se dirigeant à contre-cœur vers la sortie. Lorsqu'il s'arrêta pour regarder par-dessus son épaule en direction de la pièce dans laquelle Remus était enfermé, Severus attrapa son bras et le sortit de force de l'infirmerie. Une fois dans le couloir Harry son bras pour retirer la main de Severus.
-Pourrais-tu arrêter d'attraper mon bras ! s'énerva-t-il.
Severus ricana, il n'avait jamais vu le visage de Severus avec une expression aussi dure.
-Dans ce cas arrêtes de faire des choses que tu n'es pas censé faire !
-Je voulais juste voir Remus, protesta Harry.
-Toujours le loup ! grogna Severus. C'est toujours lui que tu vas voir alors que je te connais depuis plus longtemps ! Mais je ne compte pas n'est-ce pas ? Parce qu'après tout nous ne sommes rien l'un pour l'autre ! Il jeta les mots qu'Harry lui avait dit un peu plus tôt, ses yeux brillants de rage. Tu n'es rien d'autre qu'un égoïste, pourris…
Harry le poussa violemment en arrière.
-Je voulais dire avant ! cria-t-il, blessé que Severus pense automatiquement le pire de lui. Qu'il n'y avait rien entre nous avant !
Il put voir que ces mots sortirent Severus de la rage dans laquelle il était, ses yeux s'écarquillèrent de surprise. Mais Harry n'était pas capable d'avoir cette conversation avec lui à cet instant, se sentant blessé par les accusations de l'homme, les larmes menaçant de couler. Et il refusait de pleurer, de laisser les larmes lui échappaient. A la place il se tourna et s'enfuit, marchant rapidement le long du couloir et s'échappant vers les couloirs principaux de Poudlard là où les étudiants commençaient à se regrouper pour rejoindre la salle principale pour le petit-déjeuner.
Harry se calma alors qu'il approchait des doubles portes, il fit une pause pour prendre une grande inspiration et repoussa les émotions qui voulaient prendre le dessus en lui. Pourquoi Severus était-il obligé de lui criait dessus, pourquoi pensait-il toujours le pire de lui ? Il pensait que les choses étaient différentes entre eux maintenant, l'homme avait été si compréhensif dans les Terres Gelées, si prudent avec lui, il l'avait tellement soutenu. Il aurait dû savoir que Harry voulait dire qu'il n'y avait rien entre eux avant qu'ils ne soient mariés, pourquoi aurait-il voulu dire maintenant ? Après tout ce qu'ils avaient traversés, après avoir passé Noël ensemble, ne comprenait-il pas ? Ils avaient même commencé à passer leurs soirées ensemble devant la cheminée, Harry faisant ses devoirs et Severus notant des copies, parfois ils parlaient simplement, est-ce que tout cela ne comptait pas ? Où était-ce seulement dans l'esprit d'Harry, les désillusions de quelqu'un qui voulait désespérément faire partit d'une famille, aussi étrange qu'elle soit ?
Il pouvait blâmer le Transfert pour la rage que ressentait Severus, mais pas le fait qu'il y avait eu une incompréhension de ses mots. N'était-il rien pour l'homme ? Etais-ce juste une défaillance de sa part parce qu'il ne savait pas comment appartenir à une famille ? La vérité était que peu importe à quel point il essayait, peu importe à quel point il y croyait, rien n'avait jamais été assez bien pour les Dursley. Pourquoi cela serait différent maintenant ?
Déterminé à y penser plus tard lorsque son esprit serait plus clair Harry ouvrit les portes de la Grande Salle. Il était maintenant anxieux de parler à Ron et Hermione, il avait besoin de la normalité de la présence de ses amis et peut-être qu'Hermione pourrait l'aider à comprendre la folie qu'il se passait entre Remus et Sirius.
Tous les visages se tournèrent lorsque Harry entra dans la grande salle, tous ces yeux le suivaient et immédiatement les chuchotements commencèrent, les murmures se répandirent dans la Grande Salle alors que Harry se déplaçait vers la table des Gryffondors. Il se sentit pâlir alors qu'il avançait sentant tous ces regards sur lui. Il faillit oublier tout ce qu'il c'était passé- est-ce qu'il était réellement revenu des Terres Gelées juste hier soir ? Il pouvait voir des exemplaires du journal passaient de mains en mains, il avait oublié la presse.
C'était pire que le matin de son mariage, bien pire. Les étudiants se levaient de leur banc pour mieux le voir alors qu'il traversait la grande salle. Même les professeurs le fixaient, et sur le côté de la salle dans l'embrasures des différentes portes il pouvait voir les visages des elfes de maison qui le fixaient aussi. Même les fantômes de Poudlard n'était pas immunisé contre la curiosité. Les quatre fantômes des Maisons étaient présents et certains que Harry n'avait jamais vu avant, ils flottaient en silence dans la pièce, leur yeux gris suivant chacun de ses pas.
Il remarqua Ron et Hermione et se dépêcha de les rejoindre, soupirant de soulagement lorsqu'ils se décalèrent pour lui laisser une place entre eux sur le banc. Au moins il aurait un ami de chaque côté.
Il s'assit rapidement, il fut reconnaissant lorsque Hermione passa un bras autour de sa taille pour l'enlacer, Ron tapotant son épaule. Neville était assis directement en face de lui et lui passa le journal que quelqu'un d'autre lui avait donné.
Se préparant au pire, Harry regarda la Une de la Gazette du Sorcier. Là sur la première page se trouvait une photo de lui, hier soir, entrant dans la Grande Salle, Remus, Severus et Alrik à ses côtés. Ecrit en rouge en haut de la page on pouvait lire « Le-Garçon-Qui-Deviendrait-Roi »
-Oh Merlin, murmura-t-il alors qu'il lisait l'article en dessous.
L'article racontait, avec une précision surprenante, les évènements de la nuit dernière. Et même la réunion privée avec le Ministre Fudge était assez bien racontée, Madame Bones avait apparemment donné une interview. Malgré le titre aguicheur, l'article en lui-même relevait plus de la vérité que de la fiction. Harry était plus inquiet pour la douzaine d'articles qui remplissaient le journal, toute l'interprétation possible était débattue en détails. Il y avait même une interview du Ministre insistant que tout ceci était juste une protestation concernant la Nouvelle loi sur l'Enregistrement des Sorciers que le gouvernement Moldu était en train de proposer, que les Terres Gelées voulait juste protester contre cette loi et que cela ne voulait pas réellement dire qu'il retirait leur statut de Protectorat.
-Cela aurait pu être pire, lui dit Ron, au moins les éléments principaux sont bien racontés.
-Ron a raison Harry, acquiesça Hermione, même les suggestions selon lesquelles tu essaierais de renverser le gouvernement ne commencent pas avant la page cinq, et ces articles seront largement oubliés en faveur des autres.
Les yeux d'Harry s'écarquillèrent.
-Quelqu'un a suggérer que…
-Et bien, Hermione haussa les épaules, il fallait s'en douter, Fudge veut te discréditer s'il veut espérer retrouver les faveurs de qui que ce soit. Mais le reste des candidats vont dans l'autre sens, il est assez sûr que nous voyons les derniers jours de Fudge. Les articles réellement intéressant sont ceux qui parle de la conspiration qui a fait que les demandes d'aides des Terres Gelées ont été ignorées. Les gens commencent à se demander ce qu'on leur cache d'autre.
Harry jeta un coup d'œil autour de la salle, aux autres étudiants. Tous les Gryffondors étaient penchés dans leur direction pour essayer d'entendre ce qu'il disait à ses amis. Des étudiants de différentes maisons le fixaient toujours- même les Serpentard participaient aux spéculations, se passant le journal de mains en mains et se tordant le cou pour mieux le regarder. En fait, un seul étudiant dans l'entièreté de la salle semblait complètement indifférent à ce qu'il se passait- Draco Malfoy était assis à la table des Serpentard et gardait son visage, une expression découragée, baissé sur son plat de gaufre, tapant dedans avec un couteau.
Harry fronça les sourcils, pas certains de ce que voulait dire le comportement de Draco. Et il se souvint que ni Ron ni Hermione n'étaient au courant de la situation de Sirius et Remus. A quel point Draco comprenait-il ce qui se passait ? Avait-il été présent lorsque Lucius avait fait la proposition à Severus, où avait-il été gardé dans l'obscurité concernant les détails ?
-Harry ? la voix d'Hermione retint son attention et il se rendit compte qu'il c'était pendant un moment perdu dans ses pensées. Est-ce que tu vas bien ?
Harry soupira.
-Les vacances d'hiver ne sont-elles pas censées être relaxante ? demanda-il.
Il sortit l'un des bonbons au citron de Dumbledore de sa poche et le mangea.
Les moments paisibles au Terrier semblait bien loin. Depuis qu'il avait quitté le Terrier il y a quelques jours, il avait été enlevé, attaqué par des monstres, déclaré le roi d'un pays dont il ne connaissait même pas l'existence et ensuite sa famille avait été déchirée par Lucius Putin de Malfoy. Il y avait des jours où retourner chez les Dursley et s'enfermer sous le placard sous l'escalier était plutôt tentant.
