Disclaimer : Nous ne tirons profit, en aucune façon, de cette histoire. Les personnages de Marvel appartiennent à leurs propriétaires. Nous ne retirons rien de l'histoire qui suit et tous les droits de création des personnages leur appartiennent. En revanche, l'histoire nous appartient.
Rating : T
Genre : Romance / Drama / Angst / Comfort
Personnages : Tony Stark ; Loki ; la plupart des personnages vus dans les films du MCU
Situation temporelle : Démarre en 2012, après que Loki a récupéré le Tesseract dans Avengers Endgame


Bonjour tout le monde !

Un peu d'action aujourd'hui (oui, ça arrive !) avec une mission et ses conséquences, et on reparle de la Sokovie.

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Makiang4, Marguerite Roxton Jones, ArtemisSnape, merci beaucoup pour vos review !

ArtemisSnape :Bon d'accord, de l'action aujourd'hui... Mais c'est pas si souvent ! Pour les discours, le plus difficile c'est de prendre des thématiques, des axes différents. C'était la troisième commémoration, je commence à galérer un peu ! ;)

On a évoqué AoS à la base parce qu'on savait qu'on voulait parler de Coulson. Et du coup, on s'est dit qu'on allait faire ça correctement, d'où le phénomène Inhumain actuellement. Spider-Man fera son apparition aussi dans cette fic, mais ne sera pas amenée de la même façon que dans le canon.

Concernant Peggy, on l'avait mentionné à quelques reprises, mais sans jamais dire son nom jusqu'ici. On retrouve dans beaucoup de fic le fait qu'elle est la marraine de Tony, ou au moins proche de la famille Stark ; on complète le canon ici ! ;) Ça aura forcément un impact sur CW et la relation entre Tony et Steve, même si je prévois d'autres petits choses pour cette dernière d'ici là... Mouhahaha ! Et je remercie pour ton témoignage à propos du passage sur Alzheimer. C'est toujours compliqué d'aborder en fiction certains sujets difficiles qui peuvent nous toucher dans la vraie vie.


Bonne lecture !

Julindy


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CHAPITRE 6

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La loi du plus fort, tuer ou être tué. Sur le terrain, c'était bien souvent une question de réflexe c'est l'instinct de survie qui primait. C'est le boulot qui voulait ça. Tuer ou être tué. Et une fois les mains pleines de sang, on s'en arrangeait tant bien que mal avec sa conscience.

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« Un souci ? » demanda Steve.

Maria Hill leur répondit avec le même visage impassible que d'ordinaire, leur faisant entendre la phrase que Tony détestait le plus au monde.

« On a un problème. »

« Et quand tu dis problème, je suppose que tu ne parles pas de la cérémonie ou du bal ? » l'interrogea Natasha, son regard sérieux contrastant violemment avec la magnifique robe de cocktail qu'elle arborait.

« J'aurais préféré. Mais on a un individu hostile non identifié qui sème chaos dans les rues de Peterborough, au Canada. Avec le Quinjet, vous y serez en moins d'une demi-heure. »

« Et pourquoi c'est nous qui devons nous en charger et pas la police ? » demanda Rhodey en croisant les bras.

« Parce qu'il s'agit d'un individu amélioré visiblement très puissant. D'après les premières images que nous avons reçu, il a abattu des murs complets à coups de poings, et les balles ricochent sur lui sans lui faire le moindre mal. Pour l'heure, la piste Inhumaine est privilégiée, mais aucune piste ne doit être écartée. »

« C'était pas sensé être le boulot du SHIELD ça ? » ironisa lourdement Clint. Et comme bien souvent, Tony était d'accord avec lui.

« Nous sommes les premiers à avoir eu les informations. Selon l'accord que nous avons passé, j'ai immédiatement contacté Coulson pour l'en informer et qu'il s'en occupe lui-même. Mais les ressources du SHILED sont limitées, et peu de personnes sont capables de gérer de tels individus. Leurs meilleurs agents sont actuellement au Moyen-Orient pour régler un problème similaire à celui-ci. Ils ne seront jamais de retour à temps, c'est donc à vous de jouer. »

« Toute l'équipe ne peut pas partir, ça ferait paniquer les gens, » souleva Steve, fronçant les sourcils.

« Et si les armes standards ne sont d'aucun effet sur lui, certains d'entre nous seront clairement moins utiles que d'autre, » renchérit Sam en se désignant lui-même, faisant également grimacer Clint. Outre le fait qu'il s'était retiré de l'équipe, si les balles ne fonctionnaient pas, il était peu probable que ses flèches soient plus efficaces.

Steve sembla prendre rapidement une décision, puis se tourna vers lui.

« Aussi résistant soit-il, le bouclier risque de ne pas suffire. Tony, je sais que tu t'es plus ou moins retiré de l'équipe mais… »

« Pas de mais. Si on a besoin de moi, je suis là. Et puis, j'ai déjà fait mon discours, » plaisanta-t-il, le faisant sourire un instant. Et quand il était lancé en mode Captain, c'était déjà pas mal.

« Alors tu prends la tête du groupe. Avec ton armure, tu as un armement assez divers pour espérer que quelque chose fonctionne. Prend aussi Thor, Wanda et Vision avec toi. Si à vous quatre vous ne parvenez pas à l'arrêter… très franchement, je ne sais pas ce qui le fera. »

« Je vous ai fait préparer une voiture pour rejoindre le QG, elle est devant le bâtiment, » les informa Hill. « Un pilote vous y attendra pour vous emmener à Peterborough. On reste en contact radio. Les autres, vous avez un bal à honorer de votre présence, alors surtout n'oubliez pas de sourire. »

Ils se dirigèrent ensemble vers la sortie, concentrés sur leurs tâches respectives, avant que chacun ne rejoigne son véhicule. Mais alors qu'il allait suivre Vision et monter dans la voiture, Steve le retint par le bras.

« Ça va aller ? »

Il lui désigna Wanda d'un geste discret de la tête. Concentrée, la jeune femme écoutait avec sérieux les derniers conseils que lui prodiguaient Clint et Natasha. Pourtant, elle dut sentir leurs regards conjoints sur elle, puisqu'elle se tourna vers eux. Ils se regardèrent dans les yeux un instant, avant qu'elle n'hoche la tête et ne se reconcentre sur ses interlocuteurs.

« Ouais, je crois que ça va aller. »

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Le trajet entre le QG et Peterborough avait permis à Hill de leur envoyer davantage d'images, et le moins que l'on puisse dire était que la situation était loin d'être réjouissante. Un des principaux immeubles du centre-ville s'était effondré, mais les secouristes n'avaient pas accès à la zone sinistrée pour évacuer les victimes. On recensait déjà six décès confirmés et beaucoup de blessés, notamment parmi les membres des forces de l'ordre ayant tenté d'intervenir. Un policer ayant essayé de le ceinturer avait été envoyé au sol d'un simple revers négligeant de la main et avait fini avec quatre côtes cassées. Information officieuse mais oh combien alarmante, le gouvernement envisageait d'envoyer l'armée, ce qui ne pouvait avoir comme seul résultat qu'un véritable massacre. Seule bonne nouvelle, l'individu – toujours non identifié à l'heure actuelle – se contentait de tourner en rond dans un même pâté de maison en poussant des grognements et en tapant dans des murs qui avaient le mauvais gout de s'écrouler.

Ils n'avaient pas beaucoup de temps avant d'arriver à destination et une partie de celui-ci avait déjà était passé à analyser les images, aussi serait-il concis.

« Wanda, Vision, c'est votre première mission. C'est également la première mission de grosse ampleur des Avengers depuis la Sokovie, alors on ne peut pas se permettre de se louper. »

« Quel est le plan ? » l'interrogea Wanda en fronçant les sourcils.

« On ne prend aucun risque. Nous ne connaissons pas l'étendue de sa force, alors on évite le corps à corps. Plan A, Wanda tente de l'immobiliser avec ses pouvoirs. Solution de la facilité, mais j'ai bien peur que ça ne fonctionne pas. Alors plan B, vous l'encerclez tous les trois et le frappez à tour de rôle pour voir si quelque chose fonctionne. Distrayez-le quand les autres attaquent, et soyez rapides. Je serai présent en soutien aérien et utiliserai mon propre armement pour tenter de le neutraliser. »

« Que ferons-nous si cela ne fonctionne pas non plus ? » demanda Vision d'un ton inquisiteur.

« Plan C. Dans ce cas nous devrons évacuer le quartier, peut-être même la ville dans son ensemble et protéger les civils à tout prix. Car si nous échouons à le contenir, le gouvernement n'aura d'autre choix que de bombarder la cible, ce qui causerait des dégâts considérables. J'aimerais autant de pas en arriver là. »

« Patron, nous arrivons en vue de Peterborough. Atterrissage prévu dans trois minutes et trente-quatre secondes. »

« Merci Friday. Notre objectif est de l'interpeller, » rappela-t-il fermement à son équipe. « Mais au vu des informations actuellement en notre possession… préparez-vous à utiliser la force létale. Il pourrait très bien ne pas nous laisser le choix. »

Il se tourna vers les deux recrues les plus récentes de l'équipe, cherchant tout particulièrement le regard de Wanda.

« La dernière fois, nous n'avions affaire qu'à des robots qu'il nous suffisait de détruire. Là, il s'agit d'une vraie personne. Prendre une vie est difficile, et ça ne s'arrange pas avec le temps. Tuer ne devrait jamais être facile. Mais si vous vous retrouvez dans une situation où c'est vous ou lui… vous ne devez pas hésiter, c'est compris ? »

Il y eut un silence, mais tous hochèrent la tête, certains avec plus de conviction que d'autres.

« Alors préparez-vous. »

Il y avait de l'inquiétude dans les yeux de Wanda, et il hésita à aller la voir. Mais Vision s'était approché d'elle et lui parlait à voix basse, aussi préféra-t-il leur tourner le dos et leur laisser un peu d'intimité. Il était peut-être chef d'équipe sur cette mission, mais Vision la connaissait bien mieux que lui-même.

« Nerveux ? »

Il se tourna vers Thor, qui lui avait posé la question, et lui sourit.

« Pas plus que d'habitude, je suppose. Et toi ? »

« Prêt à en découdre. »

« Garde un œil sur Wanda et Vision, tu veux ? » lui demanda-t-il.

« Bien entendu. Et nous protègerons ensemble les midgardiens qui vivent ici, j'en fais le serment. »

Tony lui adressa une tape sur l'épaule, et bientôt le Quinjet se posa à côtés d'un bâtiment ayant clairement subi la colère de leur homme. Il s'envola sans attendre, prêt à jouer les éclaireurs, et c'est sans difficulté qu'il repéra leur cible non loin d'eux. Il suffisait de suivre les nuages de poussière et le bruit.

« Il se trouve à deux-cent-cinquante mètres au nord de votre position. On s'approche discrètement, attendez le signal pour passer à l'attaque. »

« Bien compris, » lui confirma le dieu de la foudre.

Tony se posa sur le toit d'un immeuble. Quelques dizaines de mètres en contrebas, un homme – façon de parler – à la peau littéralement couleur de granit, était en train de mâchouiller le poteau d'un feu de signalisation. Formidable. Dans la ruelle en face de lui, il ne tarda pas à deviner la silhouette de Thor – toujours si discret ! – lui faisant comprendre que ses équipiers étaient en place.

« Nous sommes en position, » souffla Vision dans son oreillette en confirmation.

« Très bien, je vais attirer son attention. Wanda, c'est quand tu veux. »

Sans attendre, il visa l'individu d'un missile explosif. Pas l'un de ses plus puissants, mais pouvant à minima ébranler un mur de béton. L'homme de broncha pas, le corps intact, et ne fit que se tourner vers lui avec un grognement furieux. Mais il n'eut pas le temps de répliquer puisqu'il fut aussitôt entouré d'un halo rouge et noir furieux, témoin des pouvoir de Wanda. Il ploya en avant, posant un genou à terre tandis que ses bras étaient pressés contre sa poitrine. Pendant un instant, Tony crut que ce serait suffisant, qu'ils allaient parvenir à le mettre rapidement hors d'état de nuire et rentrer plus vite que prévu chez eux. Un instant seulement. L'homme poussa un hurlement, décroisant les bras et se relevant d'une simple impulsion, comme si la pression qui s'était exercée sur lui n'avait jamais existée. Il vit Wanda tituber sous la soudaine poussée, mais elle se stabilisa rapidement. Et quand elle tenta une nouvelle fois d'utiliser ses pouvoirs, ils glissèrent sur l'homme comme si de rien n'était.

Bon. Plan B donc.

L'homme se prit Mjöllnir dans la tronche, sans d'autre effet que de le projeter trois petits mètres plus loin. Ni ses lasers, ni le rayon d'énergie de Vision n'eurent d'autre effet que de le mettre davantage en rogne. Mais la palme revenait néanmoins à Wanda. Puisqu'elle ne pouvait utiliser directement ses pouvoirs sur lui, elle s'en servait pour collecter les débris de mur autour d'eux et les lui balancer à la gueule. Pas beaucoup plus efficace, mais ça l'énervait considérablement et il avait pris la jeune femme pour cible principale.

Les choses commencèrent à tourner au vinaigre quand il se mit en tête d'imiter Wanda et de leur lancer à son tour des bouts de mur à la figure, les forçant à se replier pour s'abriter avant de pouvoir contrattaquer. Ce qui les sauvait était l'état de l'homme. Complètement enragé, il était dépourvu de tout bon sens et se détournait de son ennemi dès lors qu'il était attaqué dans le dos par un autre membre de l'équipe. Mais rien ne perçait sa peau, et rien ne l'envoyait à terre plus de quelques secondes.

« Je vais larguer un explosif plus puissant, » finit-il par annoncer à ses camarades. « Déflagration ressentie à vingt mètres. Préparez-vous à décamper. »

Il reçut les confirmations de ses équipiers, et vint se positionner au-dessus de sa cible. Il n'avait pour ainsi dire jamais utilisé ce type d'explosif hors labo et crash test, et n'était pas des plus heureux de le faire. Mais comme l'avait dit Cap un peu plus tôt, s'ils ne parvenaient pas à l'arrêter… qu'est-ce qui le ferait ?

« Largage dans cinq secondes, » annonça-t-il, et il vit les trois autres se replier à toute vitesse dans les rues adjacentes.

Il compta soigneusement les cinq secondes requises, largua rapidement le paquet et s'envola tout aussi rapidement pour gagner de la hauteur. Mais même à cinquante mètres de lui il ressentit la secousse. L'entendit surtout. Ils attendirent de longues secondes que la poussière et les débris ne retombent. Et quand ce fut fait… L'homme remuait encore. Allongé sur le dos, visiblement essoufflé, mais toujours agité. Sérieusement, c'était qui ce gars ? Même Thor aurait a minima été brulé par le souffle de l'explosion. Et ce type était toujours en vie ?

« Friday, qu'est-ce que t'en dis ? »

« D'après mes analyses, l'explosion a endommagé son épiderme granitique pour révéler le derme plus fragile se trouvant en-dessous. Les couches supérieures de la peau semblent néanmoins se reformer très rapidement, aussi je vous suggère d'attaquer rapidement. »

« Vous avez entendu ça ? »

« Affirmatif, » confirma Wanda.

« Thor, foudroie-le tant qu'il est à terre et immobile. Après ça… donnez tout ce que vous avez, on n'aura pas d'autre chance. »

Il eut à peine le temps de finir sa phrase que le ciel se couvrait déjà d'énormes nuages noirs. Ouais, fallait quand même avouer que ça en jetait, les super-pouvoirs. Il détourna les yeux quand l'éclair lumineux s'abattit sur leur homme, avant de lui envoyer une volée de missiles auto-propulsés accompagnés de quelques coups de répulseurs dans la figure. Et de magie rouge et noire, d'un éclair brillant jaune et de Mjöllnir, encore. Et encore. Et il tira encore, et encore.

Quand il se posa finalement au sol aux cotés de ses camarades, l'individu était à terre, désormais parfaitement immobile. Il y avait du sang sur le sol – beaucoup de sang – la peau grise s'était assombrie, et Friday ne décelait plus qu'une fréquence cardiaque extraordinairement lente. Ça n'empêchait pas prudence et ils s'approchèrent lentement, vigilants.

Il n'avait vu l'homme que de loin, et essentiellement à travers son viseur. Mais à présent qu'il pouvait l'observer de plus près, il décelait chez cet individu des caractéristiques douloureusement familières. Il connaissait cette coquille noirâtre, ce rougeoiement menaçant, cette lumière venant de l'intérieur et qui augmentait inlassablement. Il connaissait tout ça, mais refusait tout bonnement que ce cirque recommence. Non. Pas ça.

Et pourtant… Il était peut-être le seul de ses petits camarades à avoir une petite idée de ce qu'ils affrontaient depuis tout à l'heure. Et cette ombre de doute se transforma en certitude quand l'indicateur de température sur son écran creva brutalement le plafond et que le corps s'enflamma.

Thor était invulnérable. Vision aussi. Surement. Il n'hésita pas et se jeta sur Wanda.

« A terre ! »

Trop tard. L'homme explosa.

Et ce fut le noir.

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« Tony… »

« Je vais bien maman. »

Steve fronça les sourcils, mais ça ne fit rien pour chasser son expression inquiète. Ou, pour être plus exact, son petit air de chien battu. Remarque, aucun de ses petites camarades n'avait l'air franchement jouasse. La pire était sans doute Wanda, qui n'avait pas osé croiser son regard depuis l'incident et semblait bien partie pour poursuivre sur sa lancée. La pauvre était pourtant bien plus à plaindre que lui avec son visage couvert de blessures mineures et ses cheveux brulés, mais allez savoir pourquoi tout le monde s'intéressait davantage au fait qu'il ait embrassé un mur d'un peu trop près.

« Le doc l'a dit, c'est juste une clavicule fêlée et quelques hématomes. Ça va, c'est pas la mort. Bon, je reconnais que j'ai mal partout et que ça pourrait clairement aller mieux. Mais ça aurait surtout pu être bien pire, donc youpi hourra et célébrons le fait d'être tous en vie et entiers ! »

« Amen à ça ! » marmonna Sam dans sa barbe. Mais en attendant, ça suffit à décrisper enfin les visages.

« Tu m'étonnes ! » soupira Rhodey, affalé à côté de lui dans le canapé. « Vous vous en êtes bien sortis, vous avez eu de la chance. Ça a fait pas mal de dégâts à l'époque, c'était pas joli à voir. »

« Tu es bien sûr que c'était Extremis ? » l'interrogea Natasha.

« Sûr, non. Et si c'est le cas, quelqu'un a retravaillé sur la formule, parce qu'on avait certainement pas affaire à des connards semi-indestructibles en granit la dernière fois. Mais cette coquille noire qui semblait recouvrir de la lave, et ce brusque pique de température… C'est assez caractéristique je trouve, pas vous ? »

« Donc finalement il ne s'agirait pas de ces créations Krees que vous appelez Inhumains, n'est-ce pas ? » interrogea Thor.

« On ne peut pas exclure définitivement cette possibilité, mais vraisemblablement non, » lui répondit l'espionne.

Tony accepta gracieusement la bière que lui tendait Clint et en avala une gorgée sans tarder. Il avait beau frimer, il avait eu chaud aux fesses. Très littéralement d'ailleurs L'armure l'avait protégé de la chaleur, mais tout juste. Et c'était sans compter son petit vol plané. Et une armure de bousillée, une !

Les images de leur sauvetage étaient déjà en ligne au moment où le Quinjet avait décollé. Va savoir d'où elles venaient d'ailleurs, puisque tout le quartier était censé avoir été évacué. Franchement, l'être humain tenait du cafard. L'explosion de leur homme – toujours non identifié, et il risquait de le rester un sacré bout de temps – avait été filmée en gros plan, tout comme les effets de la déflagration. Toujours est-il que, lorsque le vaisseau s'était posé au QG, une horde de médecins avec le docteur Cho à leur tête les attendaient pour leur faire passer à tous un check-up complet. Au moins, ça les avait occupés le temps que le reste de l'équipe ne parvienne à s'éclipser pour les rejoindre.

« Tony, tu devrais dormir ici cette nuit. »

« Hein ? » bredouilla-t-il, tiré de ses pensées. La discussion s'était poursuivie sans lui et il avait commencé à comater sur le canap'.

« Très spirituel… » se moqua Clint. « Où est passée ta célèbre répartie ? »

« Le colonel Rhodes vous a enjoint à rester au Quartier général pour la nuit Tony, » lui répéta donc aimablement Vision. « Si le docteur Cho n'a pas décelé de commotion cérébrale, il est peu prudent que vous repreniez la route de nuit pour rentrer chez vous. »

« Désolé les gars, mais je veux juste aller me pieuter dans mon lit. Je n'ai bu qu'une seule bière, je serais vite rentré et promis, j'envoie un message en arrivant. Ça vous ira ? »

« Parce que tu crois vraiment que c'est une proposition ? » lui dit Steve. « Fais attention à toi ou je demande à Thor de te porter jusqu'à ton lit ! »

« Je ne pensais pas que tu étais aussi mal en point ami Tony, » lui dit Thor avec une inquiétude visible, passant totalement à côté de la blague. Faisant ricaner les autres comme des hyènes hystériques, bande de traitres. « Mais si tu nécessites mon aide, c'est bien volontiers que je t'escorterai jusqu'à tes appartements. »

« Non mais elles vont se calmer les mères poules ? » râla-t-il. « Sérieusement, c'est pas les Avengers, mais l'ordre des volailles déplumées ! »

« Et que tu ais osé sortir un jeu de mot aussi pitoyable en public nous prouve ton inaptitude totale à la conduite, » rétorqua Natasha. « Que ce soit à cause d'une commotion ou de la fatigue, je ne te fais clairement pas assez confiance pour te laisser t'installer au volant d'une voiture ! »

« J'vous déteste tous… » maugréa-t-il, bras croisés, comprenant qu'il n'aurait jamais le dernier mot. Mais sa remarque n'eut d'autre effet que de les faire éclater de rire. Bon, il était peut-être un peu fatigué quand même… Et il avait mal partout, aussi. Rester n'était peut-être pas une si mauvaise idée que ça finalement.

Pour la peine, il se servit une autre bière, malgré ses analgésiques et Cap la Pureté qui lui faisait les gros yeux. Ils se firent un diner tardif – comprendre : ils firent cuire des pâtes en quantité astronomique et y ajoutèrent de la sauce tomate en conserve et du gruyère râpé sous vide – avant de s'échouer de nouveau dans les canapés de la salle commune. Ils retrouvèrent brièvement leur sérieux quand ils reçurent un premier compte-rendu de Hill – Rescue était bien arrivé sur place, leurs scientifiques avaient récupéré les restes de l'homme pour l'analyser, tout était sous contrôle, bla bla bla… – mais ça ne dura pas longtemps, tous étant bien décidés à remettre la paperasse au lendemain. Bon, tous sauf Steve et Vision, mais à deux contre sept ils n'eurent pas d'autre choix que de s'incliner. Alors à la place, ils critiquèrent les discours ennuyeux à mourir des politiques lors de la cérémonie, se moquant des artistes ayant chanté en playback ou acclamant au contraire ceux ayant offert des performances de dingue.

Tony fut malgré tout le premier à jeter l'éponge et aller se coucher – bon, il était quand même presque trois heures du mat' – ayant de plus en plus de mal à garder les yeux ouverts et à suivre la conversation, immédiatement imité par Wanda. Etant donné que celle-ci dormait à moitié sur l'épaule de Vision depuis près d'une demi-heure, il devinait qu'elle l'avait attendu sciemment. Pourtant, la jeune femme resta silencieuse tandis qu'ils gagnaient ensemble l'étage supérieur, où les attendaient leurs appartements respectifs.

« C'était du beau boulot là-bas, » finit-il par souffler à mi-voix quand ils furent enfermés dans l'ascenseur. « Vous avez tous assuré. »

« Vraiment ? » ironisa-t-elle. Enfin, il supposait que c'était sensé être de l'ironie, mais c'était difficile à dire vue sa voix fatiguée et lasse. « Je serais probablement morte si tu n'avais pas été là. Je vois difficilement comment on peut qualifier ça de bon travail. »

Il se tourna vers elle. Wanda ne le regardait pas, son regard obstinément fixé sur les portes de métal leur faisant face.

« Moi, je préfère me souvenir de la façon dont nous avons fait front commun, et comment tu nous as couvert Vision, Thor et moi. J'ai juste fait la même chose que toi, et que chacun d'entre nous. »

Les portes s'ouvrirent. Aucun d'eux ne bougea. Il soupira.

« Je te l'ai dit : je protège les miens. »

Sans dire un mot, il la raccompagna jusqu'à la porte de ses appartements. Elle ne parla pas davantage, mais ses poings étaient moins crispés qu'ils ne l'étaient auparavant, alors il pouvait comptabiliser ça comme une victoire. Probablement.

Wanda déverrouilla sa porte, et Tony crut un instant qu'elle allait simplement entrer dans la pièce et la claquer derrière elle. Mais à la place, elle s'appuya contre le chambranle et chercha son regard pour la première fois depuis qu'ils avaient quitté Peterborough des heures plus tôt. Ses yeux étaient brillants – de larmes, de douleur, de fatigue, de culpabilité et de reconnaissance aussi, et de tant de choses qu'il ne comprenait pas – et ses lèvres serrées tandis qu'elle le dévisageait. Et pourtant elle sourit, lui sourit, de manière douce et tendre et triste et parfaitement incompréhensible.

« Bonne nuit Tony. »

Et sans attendre de réponse de sa part, elle referma délicatement la porte.

« Bonne nuit Wanda. »

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« Monsieur Loki, je vous informe que monsieur Stark vient de se garer au parking souterrain et sera là sous peu. »

« Merci Friday. »

« De rien monsieur. »

L'après-midi touchait à sa fin, aussi le dieu commença à remettre en ordre son plan de travail – non pas qu'il soit particulièrement désordonné, mais il aimait que chaque chose soit à sa place.

« Salut Rodolphe ! » l'apostropha l'ingénieur quelques minutes plus tard en pénétrant dans l'atelier d'un pas conquérant.

« Stark, » le salua-t-il, reposant ses outils pour se tourner plus franchement vers lui. « Je pensais vous voir plus tôt. »

« J'ai comme qui dirait eu un empêchement de dernière minute. »

« Bien sûr. Un empêchement brulant et explosif si je ne m'abuse ? » souleva-t-il.

« Sérieusement ? » souffla-t-il, l'air exaspéré. « Même toi t'es au courant ? »

« Difficile de le manquer. Ce n'est pas à vous que j'apprendrais que les Avengers font la une des médias dès lors qu'ils interviennent sur le terrain. Tenez, cette histoire d'enlèvement le mois dernier, où seuls vous et l'agent Romanoff étiez présents ? Les journalistes en ont parlé pendant plus d'une semaine. »

« Ouais, t'as pas tort, » dut-il convenir.

Loki sourit, s'empêchant de peu de rouler des yeux. De très peu. Tellement facile de l'avoir, c'était navrant.

« De plus, Friday m'a tenu informé au fur et à mesure, » confessa-t-il finalement, Stark se tournant victorieusement vers lui.

« Ah ah ! » jubila-t-il. « Evidemment qu'elle t'a prévenu ! Je savais que t'étais pas du genre à trainer pendant des heures sur internet ou à glander devant les chaines d'infos télé ! »

Cette fois-ci Loki roula des yeux. Stark pouvait être excessivement pénible lorsqu'il s'y mettait. Il ne saurait dire si ce genre d'attitude était d'une quelconque façon attachante, ou simplement pathétique.

« Dites-moi, s'agissait-il des mêmes ennemis que vous aviez combattu avec le colonel Rhodes il y a deux et demi ? » s'enquit-il, s'efforçant de fait de reprendre le contrôle de la conversation. « Ceux-là même qui avaient enlevé Miss Potts et fait détruire votre villa ? »

« Non, ce n'était pas pareil. Mais quand même le même genre d'individus. »

« Très clair Stark, je vous félicite, » ironisa-t-il.

« C'est ça, arrête de te foutre de ma gueule. »

« Quand vous apprendrez à vous exprimer correctement. »

« Je t'emmerde ! »

Oui, c'était si facile de l'énerver. Même Thor ne s'agaçait pas si facilement, à l'époque pas si lointaine où Loki prenait grand plaisir à le titiller. Ses amis en revanche… Oui, niveau susceptibilité, Stark et Fandral se valaient. Néanmoins, la différence fondamentale entre les deux était que Stark n'hésitait jamais à répliquer – quand il n'était pas celui à commencer – et cela n'avait généralement d'autre but que de se divertir tous les deux en faisant sortir l'autre de ses gonds. Rien à voir donc avec cette période de sa vie où les piques étaient aussi affutées que des lames et où les mots n'avaient d'autre objectif que de blesser.

Toute chose pouvait changer avec un peu de temps, et une nouvelle fois il n'était pas mécontent de constater cette évolution.

« Et donc ? » le relança-t-il – encore. « Était-ce ou non les mêmes ennemis qu'à l'époque ? »

« Les mêmes, non. Mais quelle que soit l'expérience malheureuse qui a transformé ce pauvre type en caillou géant hors de contrôle, c'était basé sur Extremis, le sérum qui transformait les gens en bombes humaines. Ça a clairement été modifié depuis, parce que les effets étaient quand même pas mal différents. Mais le côté lave en fusion et pic thermique brutal ? Ouais, on pouvait pas ne pas faire le lien. »

« Allez-vous enquêter là-dessus ? »

« Hill va s'en charger avec Rescue. Possible que je serve de consultant en tant qu'expert attitré sur le sujet, mais ça n'ira pas plus loin que ça. »

Loki opina silencieusement, satisfait d'apprendre que ce ne serait pas un nouveau sujet venant empiéter sur leurs recherches personnelles.

« Hep, une question pour toi, tu veux ? » l'interpella finalement Stark. « Pourquoi tu t'es pas ramené à Peterborough ? »

« Plait-il ? »

« Si Friday t'a informé en temps réel de la mission et de ce qu'on affrontait, pourquoi t'es pas venu, à minima pour admirer le spectacle ? J'veux dire, t'étais là en Sokovie, alors j'ai supposé… »

« La Sokovie était un cas bien particulier, avec vous manquant de peu de vous faire tuer comme l'imbécile que vous êtes. Mais je préfère ne pas me mêler des affaires des Avengers. Même s'il me croit mort, et même si je me plais à critiquer ses faibles capacités magiques, Thor reste sensible à la magie et ne manquerait pas de sentir la mienne. Quant à Maximoff, j'ignore exactement quels sont ses pouvoirs, et ses limites. Qu'elle découvre par inadvertance ma présence sur Midgard n'est pas un risque que je suis prêt à courir. »

« Ouais, logique. »

« De plus, vous vous en êtes très bien sorti seul, n'est-ce pas ? »

« Avec une clavicule fêlée je te signale ! »

« Détail, détail… »

Friday l'avait effectivement informé des blessures de l'homme sitôt que celles-ci avaient été diagnostiquées. Mais au vu de la propension de Stark à s'attirer des ennuis, qu'il revienne de mission blessé était difficilement surprenant. De plus, il lui avait suffi de moins de cinq minutes de discussion pour constater par lui-même que l'ingénieur limitait l'usage de son bras gauche. Si c'était là la seule conséquence de cette mission, sans doute pouvait-on dresser un bilan plutôt positif de celle-ci.

« Patron, puis-je vous signaler qu'une fêlure non stabilisée de la clavicule peut mener à une fracture franche de l'os en l'absence de soin appropriés ? Le docteur Cho a préconisé le port d'une écharpe pendant quatre jours, écharpe que par ailleurs vous ne portez pas, et a émis une réserve quant à la pratique d'un effort soutenu. Je me ferai donc un plaisir de suivre ses recommandations et de restreindre votre accès à l'atelier pour le temps que durera votre convalescence. Monsieur Loki est bien évidemment invité à s'y présenter quand bon lui semble. »

Stark se tourna vers lui en souriant, roulant exagérément des yeux.

« Je sais pas si je dois être satisfait de constater que Friday progresse si vite, ou absolument horrifié de voir ce qu'elle devient ! Je t'avais dit qu'elle finirait par te préférer à moi ! »

« La préférence est une notion subjective, et je ne suis pas paramétrée pour préférer un individu à un autre. Monsieur Stark n'est que mon créateur, et je n'éprouve aucune préférence envers lui, pas plus qu'envers monsieur Loki. »

Ils se regardèrent, et éclatèrent de rire simultanément.

« Ouais, y'a peut-être encore un peu de boulot… » finit par dire Stark, à bout de souffle, en essuyant quelques larmes au coin de ses yeux.

« Juste un peu en effet. » Lui-même était essoufflé, et il savait avoir les joues rougies.

« Dois-je comprendre que vous vous moquez de moi ? » les interrompit Friday, à dessein ou non. « Ce n'est guère sympathique de votre part. »

Ils se regardèrent à nouveau. Et juste comme ça, leur fou rire repartit de plus belle. Loki n'avait jamais autant ri que depuis qu'il était sur Midgard. Et… c'était bien. Vraiment bien.

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Moins d'une semaine après la commémoration, Tony s'envolait pour Moscou. Au programme, trois longues journées de réunions et de conférences à propos de la Sokovie, de ce qui s'était passé quatre mois plus tôt – quatre mois déjà, putain – et de ce qui pouvait être fait à présent pour assurer l'avenir du petit pays. Hill et Pepper l'accompagnaient, et plus étonnamment Wanda, mais c'était les seules. Steve maintenait sa position selon laquelle les Avengers devaient rester indépendants de tout gouvernement, et si les autres étaient plus modérés dans leurs opinions – façon policée de dire qu'ils n'en avaient pas ou plus surement ne savait pas trop quoi penser de la situation – ils avaient préféré présenter un front uni et de pas se présenter en Russie. Si Tony y allait, c'était en sa qualité de président de Rescue, et en aucune façon en représentant des Avengers. Un équilibre difficile à tenir, mais ce n'est pas comme s'il n'avait pas l'habitude de flirter avec les limites. De son côté, Wanda n'avait pas l'intention de jouer un quelconque rôle politique ou médiatique là-dedans. Elle avait prétexté des affaires à régler dans son pays natal, mais Tony était plutôt certain que ça avait davantage à voir avec la tombe de son frère. Chienne de vie.

La liste des invités était assez éclectique. Des politiciens bien-sûr, des hommes d'affaires et des chefs d'entreprise également, ainsi que des représentant de diverses organisations humanitaires intervenues sur place. Plus étonnant, tout un cortège de personnalités issues du milieu scientifique, les ambassadeurs de plusieurs pays, des civils sokoviens survivants de l'attaque et des casques bleus de l'ONU. Probablement un paquet d'agents du SHIELD et de diverses agences de renseignement dissimulés dans le lot. Comment les gens à la tête de ce bordel espéraient arriver à un quelconque consensus, c'était au-delà de son entendement. Mais ça, ce n'était pas son problème. Il était un simple intervenant au milieu de centaines d'autres, et il avait bien l'intention de s'y tenir.

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« C'était une catastrophe. »

Loki roula outrageusement des yeux face au ton plaintif et faussement larmoyant, se permettant ce geste uniquement parce qu'il savait que Stark ne pouvait pas le voir.

« Et connaissant votre légendaire propension à l'exagération, quelle confiance dois-je accorder à vos propos ? »

« Nan, mais c'était vraiment une catastrophe. Même Hill et Pepper le disent ! »

« Si Hill et Pepper le disent alors… »

« Tu te fous de moi pas vrai ? »

Loki ne daigna même pas répondre à cette affirmation – il lui semblait pourtant que c'était évident ? – et se contenta de s'avachir inélégamment dans un fauteuil. Stark était arrivé quelques heures plus tôt en Europe et avait immédiatement été entrainé dans une longue réunion, vraisemblablement des plus ennuyante. Après plus de trois heures de pourparlers boiteux et de langue de bois, les différents intervenants s'étaient retirés pour le déjeuner, et l'ingénieur en avait profité pour l'appeler – et se plaindre, surtout. Loki mentirait s'il disait ne pas trouver toute cette situation excessivement amusante.

« Très bien Stark, » finit-il néanmoins par soupirer, faussement exaspéré. « En quoi était-ce une catastrophe ? »

« En fait… »

Et Stark parla. Et parla, et parla encore. En continu, pendant de longues minutes, tant et si bien que le dieu avait tout juste besoin de signaler son approbation de temps à autres pour montrer qu'il suivait toujours, et n'avait clairement pas l'occasion d'en placer une. Mais Loki était bien davantage surpris par le fait que ce qui avait commencé comme une énième complainte à l'encontre de la bureaucratie et de l'administration – et celles-ci étaient nombreuses quand on partageait un atelier avec Anthony Stark – se révélait un tableau plus sombre et éminemment plus complexe qu'il ne l'avait imaginé de prime abord.

« On savait que les Avengers n'avaient pas spécialement bonne presse, » racontait encore Stark. « Et si le Nouveau-Mexique et Peterborough ont contribué a amélioré les choses, le problème Inhumain a fait tout le contraire. Car si la population en général n'est pas au courant, les dirigeant, les politiques, les industriels influents… ces types là savent, et ça ne va pas dans notre sens. Pas dans notre sens du tout. »

« Quel est le risque concrètement ? » demanda le dieu, profitant de cette brève interruption pour poser sa question. S'il était plus au fait de la politique midgardienne qu'il ne l'était il y a quelques années, il n'était pas certain de saisir toutes les implications de ce qu'avançait l'ingénieur. Et le cas individuel de Stark était encore plus compliqué du fait de son double rôle d'Avengers et de chef d'entreprise, à la fois de Rescue et de Stark Industries.

« J'en sais rien, et c'est là tout le problème, » lui répondit-il après quelques secondes de réflexion. « De ce que nous avions entendu jusqu'ici, il était plutôt question que les Avengers passent sous la juridiction de l'ONU, et déjà c'était pas génial comme idée. Mais maintenant, avec ce que j'entends, avec ce que Pepper et Hill entendent de leur côté, j'ai l'impression qu'on se dirige vers quelque chose de beaucoup plus gros. Et flippant, accessoirement. Putain, je suis arrivé en Russie il y a quatre heures et c'est déjà la merde ! »

« Je pense que vous aurez bien mérité des vacances après ça. »

« Et comment ! Je rentre direct à Malibu après ce congrès, c'est bon pour toi ? »

« Stark, » soupira-t-il – encore. « Nous en avons parlé ensemble dès que la date du congrès a été fixée. Puis de nouveau avant que vous ne partiez ce matin. »

« Ouais, ouais, je sais. Je suppose que je suis plus contrarié par cette histoire que je ne le pensais. Je pensais venir pour aider à la reconstruction de la Sokovie, et je me retrouve plongé en plein bordel politico-juridique pour savoir qui est le méchant de l'histoire tout en me faisant taper sur les doigts. »

Ça, Loki pouvait aisément l'entendre. Après tout, il était celui que les histoires érigeaient inévitablement en méchant. A raison, parfois. Mais bien plus souvent à tort. Il était familier des intrigues de cours et de leurs inévitables coups de poignards dans le dos. Stark les connaissait également, et était habitué à voir son nom trainé dans la boue. Ce qui était différent cette fois ? Il n'avait aucune certitude. Mais s'il devait deviner, il dirait que ça avait une nouvelle fois à voir avec la culpabilité de Stark. Même lors de sa propre invasion ratée de New-York, trois ans plus tôt, les dégâts n'avaient pas été aussi importants, et le nombre de pertes civiles moindre. Stark s'était envolé pour la Russie avec la volonté sincère d'aider la Sokovie et ses habitants, prêt à s'impliquer personnellement tout au long du processus de reconstruction. Ce n'était que le début du congrès certes, mais à l'heure actuelle, la reconstruction semblait loin d'être au cœur des préoccupation. Evidemment que Stark n'appréciait guère cette situation, et s'en trouvait démoralisé. Et malheureusement, il n'y avait rien que le dieu puisse faire à propos de ça, si ce n'est prêter une oreille attentive à ses complaintes et écouter tout ce qu'il ne disait pas.

« Dans trois jours vous serez à Malibu. Vous laisserez la politique aux politiciens, et nous retrouverons l'atelier, c'est encore ce que vous faites de mieux. »

« Merci, » vint finalement l'étonnante réponse, après de longues secondes de silence.

« Pour quelle raison ? »

« Pour m'avoir écouté déblatérer. Et pour avoir essayé de trouver un peu de positif à ce merdier. »

« Je suppose avoir eu pitié de Miss Potts et de l'agent Hill, qui doivent endurer seules vos élucubrations insupportables. J'ai plus de patience qu'elles quand il s'agit de vous écouter vous plaindre. »

L'homme ricana sans s'en cacher, et Loki sourit doucement.

« Dans ce cas, je t'appellerai aussi demain alors. Si c'est bon pour toi ? »

« Alors à demain Stark. »