- Tu dors ? chuchota Dorea.

Le rayon de lune traversait la chambre et éclairait le lit et la peau d'albâtre du torse dénudé de Drago.

Les deux jeunes gens étaient rentrés plus tôt dans la soirée, complétement sonnés depuis les annonces de Bellatrix. Ils n'avaient pas prononcé le moindre mot et lorsque ce fut l'heure pour l'ancienne Serpentard de prendre son tour de garde, elle était partie surveiller le Square Grimmaud, inquiète de ce que lui réservait les mois à venir. Elle n'avait pas du tout anticipé cette éventualité. Si elle avait tenu jusque-là, c'était bien parce que Drago était demeuré à ses côtés. Qu'allait-elle faire quand ce serait le moment pour lui de partir pour Poudlard ? Elle réalisa alors qu'elle serait donnée en pâture aux autres mangemorts et qu'elle n'aurait plus personne pour la protéger. Ni lui, ni Rogue.

La jeune femme venait donc de rentrer, à près de trois heures du matin, et se déshabilla rapidement pour enfiler un vieux t-shirt de son frère et se glisser dans les draps aux côtés de son petit ami, qui elle le savait, ne dormait pas. D'où sa question.

Ce dernier se tourna vers elle, roulant sur son flanc gauche et l'enlaça, la prenant par la taille pour la rapprocher de son corps et coller sa poitrine contre son torse.

- Je vais demander une audience au maître. Je vais essayer de le convaincre de revenir sur sa décision ou bien de t'envoyer avec moi à Poudlard, dit-il à voix basse.

- Non, Drago. Ne fais rien, répondit la rousse. Ce sera pire.

- Tu n'y survivras pas. Et je sais que je vais devenir complètement fou si je ne t'ai pas à mes côtés à chaque instant.

- On trouvera un moyen de se voir le plus souvent. Mais ne demande rien au Seigneur des Ténèbres. J'ai bien peur que sa décision soit irrévocable.

Le blond soupira et retomba sur le dos, tandis que la jeune Artwood se redressa sur les coudes.

- Écoutes, je ne te cache pas que j'ai peur. Je sais parfaitement que dès que tu auras le dos tourné, ils feront tout pour me mener la vie dure. Mais je crois que tu as oublié une chose : je ferais également tout pour qu'ils vivent un véritable enfer.

- Promets-moi de rester cloitrée ici, autant que tu le peux. D'accord ? Ma mère ne te trahira pas. Je lui donnerai des instructions claires et elle aura intérêt à les respecter.

- Elle les respectera. Je lui fais confiance.

- Promets-moi Dorea, insista le jeune homme. Je ne peux pas partir sans que tu promettes que tu ne feras rien d'insenser, rien de stupidement Potter, rien qui ne te mettes délibérément danger.

Dorea, à travers la lumière bleutée de la lune qui rayonnait la pièce, vit Drago braquer son regard vers elle. Elle se fit la réflexion qu'elle ne l'avait jamais vu autant inquiet, autant angoissé à l'idée de la laisser seule. Peut-être l'avait-il était à son égard avant, mais c'était bien la première fois qu'elle en était témoin.

- Je te promets Drago, souffla Dorea en apposant une main tendre sur la joue du jeune homme.

Il attrapa sa main, la serrant entre la sienne pour l'amener au niveau de ses lèvres et l'embrassa tout en humant son parfum à l'intérieur de son poignet. Il reporta son attention sur elle, la dureté et la menace se lisant dans la tempête de ses yeux.

- Je ne plaisante pas Dott', dit-il le ton subitement froid. Je te supplie de ne pas agir bêtement comme tu le fais habituellement. Pour une fois dans ta vie, écoutes-moi.

- Drago, fit-elle doucement, je te le promets, ajouta-t-elle en détachant chaque syllabe. Je ne ferais rien de … comment tu dis ?

- De stupidement Potter.

- Ah oui… je ne ferais rien de stupidement Potter, répéta-t-elle. Je ferais tout pour rester en vie.

- J'y compte bien, parce qu'aussitôt diplômé, je compte bien faire de toi une Mrs Malefoy, respectée et respectable. Que l'on soit toujours en guerre ou pas. Que l'on soit ici ou que l'on ait fui au bout du monde.

La rousse se statufia alors que Drago lui tourna le dos et tapa légèrement le coussin pour se replacer confortablement dans les draps.

Elle s'allongea à son tour, toujours choquée, ébranlée même, par les mots du jeune Malefoy. Elle fixa alors le plafond, se demandant, si ce qu'il venait de déclarer était l'équivalant d'une demande en mariage.

0o0

Dorea, ce matin-là, entra dans la cuisine avec une certaine hésitation. Oogie s'affairait derrière les fourneaux tandis que Drago buvait sa tasse de thé fumante, envoyant une légère odeur citronnée. Sur la table en marbre était étalée le journal de la Gazette du Sorcier. Le blond parcourait distraitement les pages du quotidien sans se rendre compte de sa présence, alors qu'elle était restée plantée à l'entrée.

Ce fut seulement lorsqu'elle s'installa face à lui, qu'il releva le regard vers elle. Il lampa une gorgée de thé tandis que l'elfe servit un bol de chocolat à la rousse.

- Bien dormi ? interrogea Drago en reposant son mug sur la table.

- Euh… pas très bien en fait, murmura Dorea.

Il acquiesça d'un signe de tête, croyant savoir la raison de l'insomnie de la rousse, puis reporta son attention sur le journal.

Cette dernière saisit un muffin dans le panier posé entre eux et commença à grignoter, repensant aux dernières paroles qu'avaient eu Drago avant de s'endormir.

Un silence paisible s'installa dans la pièce durant plusieurs minutes mais le blond, percevant Dorea complétement ailleurs, fut brusquement intrigué.

- Tout va bien ? s'enquit-il.

Les joues de la jeune Artwood rosirent légèrement alors qu'elle rehaussait ses prunelles vertes pour les encrer dans celles tout aussi métallique du blond. Puis elle opina du chef et saisit son bol pour lamper le chocolat, mais surtout pour se cacher des yeux scrutateurs de son petit ami.

- Tu es certaine ?

- Mmmh…, fit-elle dissimulée derrière le bol.

Sachant que ça faisait assez longtemps pour que ça ne paraisse étrange d'un point de vue extérieure, elle reposa à contre cœur, le bol sur la table. Drago haussa un sourcil en s'apercevant qu'elle faisait tout pour le fuir du regard.

- Artwood, je te connais par cœur. Dis-moi ce qui te tracasse ?

- Rien, dit-elle en fronçant les sourcils.

- C'est fou comme ton côté serpentard est exacerbé lorsque tu rencontre une situation complexe. Tu es d'une lâcheté…

- Je ne suis pas lâche ! s'offusqua la jeune Artwood en reportant son attention sur lui.

Il avait eu ce qu'il voulait et son sourire en coin ne faisait que renforcer ce que pensa la jeune femme en cet instant : c'était peut-être l'une des seules personnes sur cette terre qui la connaissait assez bien pour se permettre de la manipuler comme il le souhaitait.

- Parle, ordonna-t-il en se penchant sur la table, la mine soudainement intéressée.

Dorea, se mordillant la lèvre nerveusement, eut un soudain intérêt pour la rainure blanche sur la table noire.

- Eh bien… je… je repensais à ce que tu as dit cette nuit… avant de t'endormir.

- Ta promesse ?

Elle ouvrit la bouche, puis la referma et enfin dans un souffle, lâcha :

- Pas tout à fait. Quand… quand tu as dit que tu ferais de moi une Mrs Malefoy respectée et respectable.

Drago la fixa un instant, pour son sourire s'agrandit et finalement il s'adossa contre le dossier de la chaise, croisant ses bras sur sa poitrine.

- C'est bien ce que j'ai dit.

- Tu… tu le pensais ?

- Je pense toujours ce que je dis.

- Je sais… mais… enfin… je veux savoir si c'était une sorte de… de… de…

- Tu es tellement sur le contrôle que tu n'arrives même pas à le dire à voix haute, se moqua le blond.

- Drago !

- Je veux que tu le dise, rétorqua-t-il en insistant du regard.

L'ancienne serpentard soupira puis dévia ses prunelles de nouveau vers ses cuisses nue. Elle jeta un coup d'œil à sa montre, puis se leva brusquement, et recala la chaise sous la table.

- Euh… tu sais quoi, oublie, fit-elle en balayant l'air de la main. Je suis un peu en retard, je vais aller prendre une douche.

« Prendre ses jambes à son cou » était un doux euphémisme au vu de la rapidité à laquelle elle sortit de la pièce, et ce, sous le regard amusé du blond.

0o0

Dorea s'arrêta devant la grille, le château de son enfance se découpant à travers le paysage, bien plus sinistre que dans ses souvenirs.

Inspirant et expirant, elle stoppa le moteur, puis descendit de l'engin, disposant la béquille pour maintenir la moto en équilibre. Elle se dirigea alors vers la grille, tout en enlevant son casque et elle ouvrit sans difficulté le portail.

Elle se figea à l'entrée, contemplant Highclere Castle avec nostalgie. Puis elle entreprit de cheminer le long de l'allée graillé, jetant un coup d'œil au parc. L'herbe était un peu plus haute qu'habituellement, tout comme le champ de fleurs sauvages qui s'était formés autour du temple que l'on pouvait apercevoir au loin.

Elle arriva enfin devant la grande porte et posa sa main pour la pousser. À l'instar de la grille, l'entrée de l'intérieur du château n'émit aucune résistance. C'est donc à travers le faible rayon de soleil qui illuminait la poussière ambiante, qu'elle pénétra le hall.

Dorea leva la tête pour regarder la haute tour centrale qui s'élevait au-dessus de sa tête, les vitraux renvoyant la lumière du jour à travers la crasse qui s'était accumulé depuis l'abandon de la demeure par sa famille et ses domestiques.

Puis elle prit la direction des escaliers, observant les alentours et constatant que la quasi-totalité des meubles avaient été recouverts de draps blancs.

Elle monta les marches, longea la galerie qui surplombait le hall, passa devant son ancienne chambre sans même y jeter un œil puis arriva finalement à destination. Posant sa main sur la poignée de porte, elle la pivota et l'ouvrit, découvrant l'ancien bureau de son père. Seule pièce qui était resté intacte et n'avait pas été déménagée, comme elle s'en était doutée.

Elle s'avança vers la table de travail qu'elle contourna et prit place sur le fauteuil Chesterfield, posant délicatement ses mains sur le set en cuir noir. Elle posa alors ses prunelles sur les clichés poussiéreux de sa mère, Hermance, puis d'elle et son père.

Dorea attrapa son sac dans son dos et se saisit des cadres, pour les ranger à l'intérieur. Puis la jeune femme se baissa et tira le deuxième tiroir. Ici, avaient été posés deux carnets monogrammés. La raison même de sa venue dans ces lieux.

0o0

La rousse observait fixement la façade du 12 Square Grimmaud, toujours adossée à cet arbre qui lui procurait une ombre suffisante pour ne pas être exposée aux yeux des habitants de l'ancienne demeure des Black. Elle voyait souvent les rideaux s'ouvrir et Harry, Ron et Hermione jeter un œil en direction du parc.

Depuis maintenant près d'un mois, Dorea s'enracinait dans une routine qui lui faisait presque peur. Néanmoins, la vie avec Drago était bien plus facile qu'elle ne l'aurait pensé.

Les jours défilaient et pourtant étaient semblable à la veille ou bien l'avant-veille.

Le blond, en général, se levait le matin, bien plus tôt qu'elle, soit pour aller courir ou bien faire une séance de pompes auquel il avait plaisir de s'adonnait lorsque Dorea se réveillait, descendait et l'observait avec une certaine lueur de gourmandise dans le regard. Chaque fois que cela se produisait, c'est-à-dire pratiquement tous les jours, ils poursuivaient la séance par une activité bien plus tentante à leurs yeux. Malheureusement, ils ne pouvaient se prélasser dans le lit, comme l'aurait fait n'importe quel jeune couple goûtant aux plaisirs de la « collocation ».

Drago partait prendre son tour de garde à Ste Chaspoule et Dorea au Square Grimmaud. Parfois cela était la nuit, ce qui était d'autant plus dure car lorsqu'ils étaient dans cette conjoncture, ils vivaient totalement en décalés et pouvaient passer plus de deux jours sans se voir.

Mais ce qui était d'autant difficile, c'était les rapports fait au Seigneur des Ténèbres.

Deux fois par semaine, chacun d'eux étaient appelés au Manoir, et devaient, à l'instar des autres Mangemorts, faire un rapport détaillé sur les allers et venus de chacun des membres de l'Ordre, surveillés depuis le début de l'été. Et plus les jours avançaient, plus Dorea redoutait la colère de Lord Voldemort, qui s'impatientait de mettre la main sur son frère.

Et chaque fois que Dorea était renvoyée froidement de l'entrevue, Bellatrix Lestrange exultait de voir la rousse descendre dans l'estime de son maître.

- Tu ne vas pas pouvoir continuer comme ça longtemps, soupirait Drago lors d'une soirée où ils s'étaient tranquillement posés dans le jardin à l'arrière de la maison.

- Tu veux que je fasse quoi ? On sait maintenant qu'Harry se trouve dans cette maison. Je ne vais quand même pas aller toquer et lui dire de pointer le bout de son nez à l'extérieur, histoire que je donne de quoi moudre à ce psychopathe.

- Dott', il sortira un jour ou l'autre. Nous sommes à quelques jours de la rentrée, ça m'étonnerait qu'il tienne longtemps comme ça.

Le blond, allongé sur l'un des transats immaculés, porta sa bouteille de bieraubeurre à la bouche.

- Seulement, qu'est-ce que je vais faire, le jour où il décidera de sortir de cette fichue de maison ?! jura l'ancienne serpentard. Et je suis certaine qu'il transplane de l'intérieur.

- Tu as l'un des postes les plus difficile de la garde. Et le maître a parfaitement conscience que tu ne peux pas faire grand-chose à part attendre que Potter commette une erreur pour qu'on l'attrape.

- Même, s'il n'obtient pas bientôt ce qu'il veut, je donne peu cher de ma peau.

Drago soupira et ferma les yeux de dépit. Se rendant compte de sa bévue, Dorea se releva de l'herbe où elle était assise et grimpa sur la chaise longue, enjambant les corps du blond pour le chevaucher. Elle posa ses mains sur son torse, recouvert d'une chemise en lin.

- Désolé, j'ai dit ça sans réfléchir, fit-elle dans un murmure. Je suis certaine que ça va aller. Tu n'as pas à t'inquiéter pour moi.

- Bien évidemment que je m'inquiète, s'esclaffa Drago désabusé. Je suis contraint de te laisser seule, sans protection, hormis cette maison.

- Je t'ai promis Drago, que je ferais tout pour rester en sécurité, dit-elle avec un regard insistant. Tu me fais confiance ?

Drago l'observa un instant puis hocha la tête et Dorea se pencha vers lui, engageant un baiser tout ce qu'il y avait de plus sensuel.

Dorea, toujours adossée contre l'arbre, cligna des yeux et inspira profondément, puis enfin secoua le chef pour se réveiller. Consultant rapidement sa montre, elle constata qu'il était près de huit heures du soir. À l'instant où elle se demanda ce que faisait les mangemorts qui devaient la relayer, un bruit significatif de transplanage résonna dans les environs et Dorea saisit son casque à ses pieds alors que deux mangemorts approchèrent.

Elle leur adressa un léger signe de tête, puis s'en alla vers sa moto, qu'elle avait pris l'habitude de garer devant le numéro treize. À l'instant où elle traversa la rue, le rideau du salon du numéro douze se tira et elle se figea en voyant Harry la fixer avec curiosité, les sourcils froncés à travers ses lunettes.

La jeune femme jeta un coup d'œil par-dessus son épaule et vit les deux mangemorts occuper à l'examen et la comparaison de leurs deux baguettes.

Elle se tourna donc de nouveau vers la fenêtre et distingua le brun qui avait sorti la sienne, prêt à en découdre. Elle secoua alors la tête puis en remuant les lèvres, elle mima les mots « baisse le rideau ».

Harry hésita un instant, légèrement prit au dépourvu, il lâcha le rideau et disparut aussi soudainement qu'il était apparu quelques secondes auparavant.

- Un problème Artwood ? demanda Jugson de son ton revêche.

Dorea pris conscience à cet instant que son cœur battait à tout rompre. Tâchant de rester de marbre, elle se retourna vers le mangemort à la barbe et aux cheveux poivre et sel.

- Euh… je cherchais simplement mes clés, dit-elle en les sortant de la poche de son blouson.

- Je ne comprendrais jamais pourquoi tu t'évertue à rouler sur cet engin moldu, grimaça l'homme, marmottant dans sa barbe.

Ignorant délibérément la remarque acerbe de ce dernier, c'est le souffle haché, qu'elle reprit sa marche. Les jambes tremblantes, elle atteignit sa moto, qu'elle se hâta de monter, mis son casque, démarra et roula en direction de Belgrave Square.

0o0

Dorea rentra dans la maison, et une douce odeur d'agneau braisé avait embaumé la maison.

La jeune femme, tout en se délestant de sa veste, qu'elle suspendit au porte manteau, ainsi que de son casque et de son sac qu'elle posa sur la petite table d'appoint près de la porte d'entrée, jeta une œillade contrite aux toutes nouvelles malles entreposées à l'orée du salon, où les initiales du blond avaient été gravées en lettre d'argent. Cadeau de Narcissa, qui s'était fait une joie de gâter son fils comme elle en avait eu l'habitude de le faire à chaque rentrée, et plus particulièrement à celle-ci où le jeune homme avait été gradé préfet-en-chef.

Drago avait déploré le comportement de sa mère au vu des circonstances de sa nomination, mais Dorea était certaine que ce geste permettait de retrouver, pour Narcissa, une certaine normalité dans son ancien quotidien.

Sachant pertinemment que le serpentard passait une partie de la soirée au Manoir Malefoy, elle monta directement en direction de sa chambre pour se faire couler un bain.

Dix minutes plus tard, alors qu'elle pénétrait la baignoire, l'eau chaude détendant soudainement ses muscles, elle entendit un « plop », signifiant que le blond venait d'arriver.

- Dott', tu es où ?! s'exclama-t-il, sa provenant du rez-de-chaussée.

- Dans la salle-de-bain, répondit-elle d'une voix forte.

Elle perçut les pas du jeune homme monter les marches, ouvrir la porte de leur chambre, puis celle de la salle-de-bain. Aussitôt fut-elle ouverte, que le jeune Malefoy s'immobilisa à l'entrée, détaillant la scène qui se déroulait devant lui.

Son regard se métamorphosa soudainement en observant la jeune femme nue dans la baignoire, passant son gant sur ses bras tout aussi nus, l'eau glissant tout du long.

Lorsque la rousse leva les yeux vers le blond et s'aperçut de son regard affamé, l'ambiance s'électrifia brusquement. Elle s'avança alors dans la baignoire, laissant un espace derrière elle, invitant délibérément son petit-ami à la rejoindre.

Ce dernier commença alors à se déshabiller, enlevant sa veste, puis son t-shirt qu'il laissa tomber sur le carrelage, tout en continuant à la fixer avec intensité ce qui réveilla le bas-ventre de la rousse.

Il s'attaqua à sa ceinture qu'il défit avec une lenteur presque insoutenable aux yeux de l'ancienne serpentard. Lorsqu'il eut enfin enlevé son pantalon, elle put s'apercevoir que le boxer du blond était déformé par son épais chibre qui commençait à se tendre d'excitation. Il ôta alors son dernier vêtement, et s'approcha de la baignoire, qu'il enjamba pour se placer derrière elle. Quand il fut installé, elle se cala ainsi sur son torse et tous deux, fermant les yeux, soupirèrent, anticipant le plaisir charnel qui s'offrait à eux pour la nuit à venir.

0o0

Dorea observait Drago revêtir son manteau sur son éternel costume noir. Il avait l'air épuisé, tout comme elle d'ailleurs, mais la nuit qu'ils avaient passés avait été synonyme de passion et d'érotisme, si bien qu'aucun d'eux n'avait fermé l'œil.

Seulement, toute bonne chose avait une fin. Et c'est donc attristés, que l'heure du départ était trop vite arrivée aux yeux des deux jeunes gens.

Le blond, ayant à cœur de passer au Manoir saluer ses parents, ou tout du moins sa mère, avant de se rendre à la gare de King's Cross, avait donc anticipé les préparatifs et pour Dorea, c'était bien trop tôt pour qu'il parte déjà.

C'est, quelque peu irrésolue, qu'elle le vit se tourner vers elle et la contempler avec affliction.

- Trois mois, ça ne sera pas très long, dit Dorea accompagné d'un fin sourire.

Elle tentait bien de dédramatiser, mais tous deux, savait justement, que ces trois mois, et l'année à venir par la suite, seraient une épreuve. Le jeune homme resta de marbre puis abaissa la tête. Il la releva et la fixa avec cette même intensité qui le caractérisait chaque fois qu'il la contemplait.

- Tu as bien ton carnet ? demanda-t-elle tâchant de retenir ses larmes.

- Il est rangé dans ma malle.

- Bien… alors on se parle ce soir ?

Le blond se baissa pour attraper la poignée de sa malle, puis s'approcha lentement de Dorea, qui elle, serrait son déshabillait autour de son corps frêle, tâchant de conserver contenance.

Le jeune Malefoy, d'un geste machinal, comme il en avait pris l'habitude de le faire, rangea derrière son oreille une de ses mèches folles, puis glissa sa main sur sa joue, caressant sa peau de son pouce. La rouss leva son regard humide vers lui, et tous deux s'observèrent, durant plusieurs minutes.

Le blond se courba et approcha ses lèvres des siennes, effleurant sa bouche sans même la poser. Un souffle tremblant s'échappa de celle de Dorea, qui ferma les yeux, exacerbant les sensations qu'elle éprouvait chaque fois qu'il était sur le point de l'embrasser.

Elle réalisa, pour la toute première fois, le chemin qu'ils avaient tous deux parcouru en a peine quelques mois. Elle se demanda alors si les âmes sœur existaient réellement ? Mais le fil de ses pensées s'évapora à l'instant où il posa délicatement ses lèvres sur les siennes. Un baiser des plus doux, des plus intimes, qu'ils aient eu jusque-là, s'engagea entre eux. C'était léger, mais en même temps aussi pesant, qu'essentiel.

Ils restèrent ainsi, à bouger leurs lèvres, à caresser leurs langues jusqu'à ce que l'air leur manque et qu'ils furent contraint de se détacher. Drago posa son front contre le sien, inspirant et expirant puis se redressa légèrement.

Il l'observa quelque peu ému, tout comme elle l'était d'ailleurs.

À travers son regard humide, il lui signifia alors tout l'amour qu'il pouvait ressentir à son égard. Tous les sentiments qui l'avaient traversé jusque-là.

- Je sais, chuchota alors Dorea.

Drago hocha imperceptiblement la tête, puis Dorea recula de quelques pas en arrière, et lui fit un signe de main. Drago disparut alors dans une épaisse volute de fumée noire.