Castiel a du mal à trouver les mots corrects pour décrire la scène.

Ce n'est pas un raz de marée, ce n'est pas un ouragan et ce n'est pas non plus une éruption volcanique, pourtant cela ressemble aux trois dans le pur déchaînement d'énergie vomie par le phénomène. C'est primal, c'est brut, c'est terrifiant et n'importe qui se sent abjectement minuscule, atrocement vulnérable et démuni à côté, livré à la merci inexistante d'une catastrophe naturelle que tout le savoir-faire d'une race sophistiquée demeure incapable d'endiguer, uniquement en mesure d'améliorer les chances de survie, de fuir plus loin, de mieux réparer les dégâts après.

Miséricorde, il espère que Dean et Sam sont très loin du fracas entre Lucifer et Gabriel, il n'est pas sûr que les âmes fragiles des frères humains puissent ne pas éclater sous le coup du traumatisme de la proximité.

Lui-même ne se sent trop guère vaillant, et l'espace d'une nanoseconde il maudit sa jeunesse, si seulement il avait été plus vieux de quelques millénaires il ne serait pas obligé de se recroqueviller derrière la maigre protection de ses ailes qui gémissent d'indignation sous l'assaut, de s'abriter derrière sa sœur.

Hel serre les dents de son enveloppe charnelle au point que l'émail se fendille, et l'ange aux ailes noires n'est pas certain que ça puisse être réparé une fois la poussière retombée, elle vacille sur ses talons fermement plantés dans le sol qui s'émiette, qui s'évapore sous l'implacable incandescence d'une paire d'Archanges faisant de leur mieux afin de s'étriper, ses yeux bleus luisant alors qu'ils se plissent pour continuer d'observer le conflit alors qu'elle a forcément mal aux orbites.

Elle attend une occasion d'intervenir, c'est évident, mais Castiel ne voit pas l'ombre d'une ouverture dans le déchaînement du phénomène, pas le moindre interstice dans lequel se glisser pour ajouter ses pas à la danse effrénée des combattants.

Pas sans qu'elle y perde la vie, elle aussi.