Mes petits chats,
Voici la suite directe de "L'homme de la plage" pendant laquelle la tempête souffle encore sur Eureka.
A la première relecture, je l'ai trouvé vraiment trop romanesque et je l'ai réécrite (comme toute cette histoire jusqu'à présent car elle date un peu). Quoi qu'il en soit, ça a été long et un peu laborieux ; je suis heureuse de pouvoir vous la proposer à temps et dans un état qui me plaît (relativement). Je me demande si je n'ai pas entraîné Bucky et Steve un peu trop loin hors du canon mais tant pis, les dés sont jetés. Je vous laisse seul juge et j'espère ne pas vous décevoir :)
Elle signe par ailleurs la fin de la troisième partie de "L'homme de la plage", celle du couple. La quatrième et dernière débutera dans quinze jours, selon le rythme de publication habituelle.
Je vous souhaite une très bonne lecture.
Bien à vous,
ChatonLakmé
Le Maître et Marguerite est un roman de l'écrivain russe Mikhaïl Boulgakov publié entre 1927 et 1940. Il s'agit d'une histoire d'amour fantastique (et d'une critique sociale et politique) partiellement inspirée par le Faust de Goethe (1808) dans lequel d'un homme conclue un pacte avec le diable pour obtenir son aide et exaucer ses désirs. Dans le roman de Boulgakov, l'héroïne Marguerite devient la servante de Satan qui la récompense en lui permettant de retrouver son amant disparu, le Maître.
L'homme de la plage
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Vingt-deuxième partie
Fin novembre
Quand Bucky et Chris entrent dans la chambre, le moment à quelque chose d'un peu spécial et le brun regrette d'avoir pris cette fichue bougie avec lui, même grosse et à trois mèches. Il regarde alentour dans la pièce, refuse de la poser sur une table de chevet. Leur lit ressemblerait trop à un autel. Il hésite, tergiverse un peu, maudit l'absence d'électricité mais les doigts de Chris courent un instant le long de son avant-bras avant de lui retirer le support des mains. Bucky déglutit, le souffle de son compagnon lui chatouille doucement l'oreille.
— « Je voudrais qu'on ait à nouveau l'électricité », maugrée-t-il un peu alors que Chris embrasse son cou.
— « Moi aussi. … C'est un peu intimidant, non ? »
Bucky glousse. Il incline légèrement la tête pour laisser plus de place aux lèvres chaudes de son compagnon. Le blond pose négligemment la bougie sur la commode voisine et referme ses bras autour de lui. Il s'appuie lourdement contre son torse, le contact de sa peau nue contre la sienne est électrisante.
Bon sang, ils vont vraiment le faire. Faire l'amour ensemble, à la lueur d'une seule bougie, la porte de leur chambre bien fermée. Bucky a envie de rire de ce moment de roman.
Le brun pose ses mains sur les siennes et enlace leurs doigts sur son ventre. Une boule de chaleur ronronne agréablement dans son aine, juste sous la grande paume de Chris. Son compagnon continue à l'embrasser dévotement, sa bouche parsème son cou, ses épaules, le haut de son dos. Bucky frissonne. Il avance lentement, les emmenant jusqu'au lit. Chris enfonce son nez dans ses cheveux.
— « Je suis un peu nerveux », avoue-t-il contre lui.
— « Moi aussi, ce serait plus simple avec de la lumière. »
Chris rit doucement contre lui.
— « Je ne me sentirai pas moins nerveux si on faisait l'amour avec les lumières allumées. »
— « Je pense la même chose mais ça aurait un peu moins l'allure de quelque chose de très solennel. … On aurait dû monter avec plus de bougies. »
Bucky jette un regard mauvais à l'unique flamme qui brûle doucement, à l'éclat joyeux. Il fronce les sourcils. Il peut encore redescendre et revenir, cela ne lui prendrait qu'une minute ou deux et –
— « Ne t'en va pas, ça me convient. Ça l'est un peu de toute manière, non ? »
Le brun jette un regard à Chris qui sourit doucement. Il embrasse l'arête de sa mâchoire.
- « C'est mon autre première fois de la soirée », dit-il doucement.
La lumière est faible, elle souligne à peine les contours de leurs corps et de leurs visages. La peau de Chris est joliment dorée et Bucky sait qu'il rougit un peu. Il se tourne dans ses bras pour lui faire face.
— « Nous ne sommes pas obligés d'aller jusqu'au bout cette nuit. On peut faire beaucoup d'autres choses que la pénétration et qui donnent aussi beaucoup de plaisir », souffle-t-il.
— « Je veux faire l'amour avec toi », refuse Chris et son ton est brûlant de certitude.
— « Je sais mais il y a aussi ce truc merveilleux qu'on appelle le – »
Son compagnon prend son visage en coupe et l'embrasse chaudement. … Non, ce n'est pas chaud. C'est brûlant et dévorant comme les grands feux qui ravagent les forêts de Californie chaque été. Bucky ouvre les lèvres, s'agrippe à ses poignets. Chris est partout. Sa langue envahit sa bouche, suce la sienne, lape son palais. Ils font de petits bruits humides et gênants et le brun sent son sexe pulser joyeusement dans son pantalon.
— « Je veux faire l'amour avec toi », répète le blond.
Bucky se racle un peu la gorge. Il se rapproche de lui, frotte doucement ses hanches contre les siennes.
— « Je suis content de te l'entendre dire parce que je suis un peu dur… », ahane-t-il.
Il roule des hanches, Chris siffle contre son visage et Bucky sourit. Ouais, il le sent aussi. Agrippés l'un à l'autre, les deux hommes s'embrassent et bougent doucement, attisant délicieusement leur désir.
— « Bucky… », chuchote le blond.
— « Ne réfléchis pas trop Chris, il ne s'agit que de nous. Est-ce que tu avais le trac quand on est rentré de Ruth Lake et que je t'ai entraîné dans la chambre pour la première fois ? »
— « … Tu n'as pas idée. »
Bucky s'éloigne de ses lèvres et hausse un sourcil. Son compagnon esquisse un sourire d'excuse.
— « Tu es bon comédien, je n'ai rien vu quand tu m'as touché et j'ai joui vite. »
Chris rit doucement et frotte son nez contre sa joue.
— « J'ai suivi mon instinct et j'avais déjà quelques idées sur la manière dont je voulais être avec toi. »
— « Eh bien, ne change rien. Il est excellent », répond le brun en picorant sa bouche de baisers.
Bucky glisse ses doigts sur sa nuque, pétrit la chair chaude. Son compagnon frissonne contre lui, son corps s'amollit doucement et se presse un peu plus contre le sien, languide et désireux. Continuant à caresser la racine de ses cheveux, il glisse son autre main le long de son torse, frôle son érection avant de poser sa paume sur le renflement du jean. Chris ondule doucement dans sa main, la respiration chaude et moite. Bucky fait habilement sauter le bouton et descend la braguette. Le blond l'observe et cligne des yeux.
Plongés dans le regard de l'autre, ils se caressent et que le brun soit maudit s'il ne trouve pas que c'est la chose la plus sensuelle qu'il a faite depuis longtemps. Il sent la chair lourde et palpitante de Chris sous ses doigts et il fait aller et venir doucement son poing sur son frein. Ses hanches ont un sursaut délicieux de plaisir.
Chris recule et s'assoit sur le bord du lit, ses mains accrochées à ses hanches.
Non, que Bucky soit damné maintenant. C'est cette vision de son compagnon, pantalon ouvert et torse-nu sur leur lit, qui est la chose la plus érotique qu'il a vue depuis longtemps.
Le blond écarte les jambes et il gémit doucement. Chris l'attire à lui en le tirant par les hanches avant d'enfoncer son visage dans son bas-ventre pour le couvrir de baisers. Ses grandes mains cajolent ses flancs, ses reins et l'arrière de ses cuisses, le bout de ses doigts se glisse sous la couture de son jean puis plus bas et Bucky se cambre de plaisir.
— « Dieu… Chris… », souffle-t-il d'une voix rauque.
Chris caresse l'intérieur de ses cuisses et ses fesses avec tendresse mais le brun sait que c'est le calme avant la tempête. Il se mord les joues, pris d'une soudaine envie de rire. C'est nerveux.
Il déglutit.
Son compagnon a les yeux rivés dans les siens, il ne cille pas tandis qu'il entreprend de défaire à son tour son jean pour accéder à son caleçon. Le coton est déformé par son érection, le brun a envie de s'empoigner pour soulager un peu la tension. Mais ce n'est que le début et Chris sait faire l'amour alors il embrasse son ventre, sa bouche descend toujours plus bas jusqu'à effleurer son pubis sombre. Bucky l'aime tellement. Son compagnon baisse encore son sous-vêtement, son excitation pointe vers son ventre et il entreprend de la caresser doucement, l'enveloppant parfaitement dans son poing. Le brun halète, ses reins vrombissant de plaisir. Il ondule doucement dans sa main, a envie de faire de même avec l'érection de Chris pour partager ça avec lui. Avant arrière, avant arrière, avant arrière, parfaitement accordé et en rythme comme ils savent si parfaitement le faire. Il baisse les yeux sur l'entrejambe de Chris, grogne parce que son sexe est trop loin et que Bucky ne peut pas le faire si ce n'est en se contorsionnant un peu ridiculement vers lui.
Le blond passe son pouce sur la tête sensible et humide, ses hanches ont un sursaut.
— « Recule sur le lit, je veux monter sur toi », gronde-t-il.
— « Tu le feras plus tard. Je veux continuer encore un peu comme ça. »
— « Tu me penses plus fort que je ne suis Chris, je ne vais pas tenir jusqu'à plus tard », rit Bucky en caressant sa nuque.
— « Tu es endurant. »
Le brun a envie de répondre mais il voit son compagnon ouvrir largement les pans de son jean, plonger une main dans son propre sous-vêtement pour sortir son érection et se caresser sans pudeur au même rythme que lui.
Bucky s'étrangle un peu.
Son bassin a un tremblement un peu convulsif, une langue de feu lui lèche les reins et la colonne vertébrale, hérissant la moindre de ses terminaisons nerveuses. Le brun enfonce ses doigts dans les épaules musclées de Chris.
Ne pas jouir. .jouir pas maintenant et pas après quelques caresses.
Il pince les lèvres et Chris sourit en coin. Le sale petit – Il lâche sa propre érection et vient effleurer son torse jusqu'à ses tétons. Sa paume lui semble encore plein de la chaleur turgescente et moite de son sexe. Bon sang, c'est indécent. Il déglutit.
— « Tu avais dit que tu étais nerveux », marmonne-t-il en léchant ses lèvres sèches.
Chris hoche la tête et le brun sent ses jambes trembler un peu. Son compagnon vient de baisser son jean sur ses cuisses pour le caresser plus facilement. Bucky suppose qu'il doit avoir l'air impudique ainsi, à demi-nu et excité dans leur chambre. Les pupilles du blond sont pleines de feu.
— « Tu… T'as jamais fait ça avant, tu ne m'as jamais caressé comme ça. Bon sang, pourquoi tu l'as pas fait… », gémit-il en ondulant.
Son compagnon esquisse un sourire un peu timide, comme encore surpris par sa propre audace. Bucky se perd brièvement dans la contemplation de ses tempes perlées de sueur, de ses joues rosies et de ses yeux. Sombres, brûlants. Ne voyant que lui. N'aimant que lui. Ne voulant que lui.
Bucky se moque éperdument d'avoir l'air indécent, cuisses écartées et fesses à l'air s'il existe comme ça pour Chris.
Il écarte un peu plus les jambes quand les doigts habiles vont effleurer son périnée.
— « Je ne réfléchis pas, c'est mon excellent instinct », le taquine gentiment le blond.
Le jeune homme dodeline un peu de la tête. Jamais Chris ne s'est aventuré consciemment dans ces endroits secrets de son corps. Il est si près de son intimité qu'il tressaille d'anticipation. Le brun passe une main dans ses cheveux pour les rejeter en arrière. Un incendie flambe dans les prunelles de Chris.
— « Je n'aurai jamais pensé dire ça un jour mais ne pas réfléchir te va bien », souffle-t-il en se penchant pour l'embrasser du bout des lèvres. » Chris hausse un sourcil et il rit, brossant sa bouche contre la sienne. « J'adore te regarder quand tu travailles dans le salon. Tu es atrocement sexy quand tu donnes des ordres aux entreprises qui travaillent pour toi. »
Le blond fronce les sourcils et s'éloigne légèrement de lui.
— « Je ne ferai pas ça avec toi Bucky. »
— « Ce n'est pas ce que je te demande. Je dis juste que quand tu travailles, j'ai envie de faire l'amour avec toi sur le canapé. »
— « … Sam s'assoit souvent sur le canapé quand il vient nous rendre visite. »
— « Oh, tais-toi. »
Bucky roule des yeux et grogne tandis que Chris rit chaudement contre son ventre. Il agrippe sa nuque à deux mains, l'embrasse profondément jusqu'à sentir son compagnon respirer fort contre lui, les mains crispées sur ses hanches. Le jeune homme s'éloigne pour respirer, l'esprit un peu bourdonnant le blond en profite pour frôler la peau douce de ses bourses puis son périnée. Son geste est un peu maladroit, teinté d'une infime et touchante hésitation.
Bucky se contorsionne pour achever de se dévêtir, abandonnant caleçon et jean sur le parquet.
Voilà, il est glorieusement nu et excité, avide et désireux.
Chris cligne des yeux, le brun repousse tendrement une mèche égarée sur son front.
— « Tu es tellement beau… Tellement putain de beau… », grogne-t-il.
Bucky glousse, le regard un peu flou et la peau en feu. Chris pétrit ses fesses et ses hanches, sa bouche est partout sur lui et le brun soupire de plaisir.
— « … Tu ne jures jamais… », souffle-t-il avec tendresse.
La faim dans le regard de Chris est absolue et dévorante. Il déglutit un peu tandis que son estomac a un sursaut.
— « C'est très malpoli mais c'est toi et je – bon sang, je suis certain de n'avoir jamais autant désiré et aimé une autre personne que toi. Je veux tellement te faire du bien que je ne sais pas par quoi commencer ni où te toucher. Il y a trop de choses que je veux te donner », balbutie-t-il un peu.
Chris soulève ses hanches pour retirer frénétiquement ses propres vêtements, Bucky l'aide en tirant gentiment sur les jambes de son pantalon. Le jean va rejoindre sur le sien sur le parquet, tas informe et sombre délicieusement désordonné. Le brun aurait bien jeté son caleçon quelque part dans la chambre d'un air séducteur mais il y a la bougie et ce serait vraiment imprudent. Il se contente de le pousser négligemment du pied – peu importe où tant qu'il ne vole pas d'une manière dangereuse quelque part – puis de grimper sur le lit.
Chris recule un peu sur le matelas, Bucky l'enjambe immédiatement et écrase leurs bassins l'un contre l'autre. Les paroles décousues de son compagnon étaient mignonnes mais le brun comprend.
Seigneur oui, il comprend. Chris effleure la peau sensible de ses reins et il se cambre encore, creusant le bas du dos pour les presser plus fort l'un contre l'autre. Trop de choses. Trop de désirs. Trop d'envie de plaisir. Trop de tout mais pas encore assez d'eux.
Chris gémit, la tête renversée en arrière et tente de les envelopper dans son poing fermé. Bucky repousse sa main et recommence à onduler. Ses mains effleurent l'aine de son compagnon, moite et chaude. Il cligne des yeux.
— « Pourquoi tu ne veux plus que je te touche ? », demande-t-il lourdement.
— « Parce que je veux partager maintenant. Tu es tellement dur, Chris… »
Ses doigts effleurent délicatement son frein et le blond a un spasme de plaisir. Il enfonce sa tête dans l'oreiller, pose un bras sur ses yeux et souffle fort par le nez. Bucky est fasciné par la couleur de sa peau sur laquelle danse la lueur dorée de la bougie. Il rampe un peu plus, s'assoit sur son bas-ventre et recommence à les bercer. Chris étrangle un gémissement. Le brun fait aller et venir sa puissante érection contre ses fesses nues. Invitation languide et sensuelle. Son compagnon enfonce ses doigts dans ses hanches. Pour l'arrêter ? Pour accentuer ses mouvements ? Chris lui-même ne semble pas réellement le savoir, il se redresse pour s'appuyer contre la tête de lit et embrasse fiévreusement l'arrondi de son épaule.
— « Tu es plus important, laisse-moi le faire pour toi », maugrée-t-il.
— « Tu le fais toujours quand on est au lit, laisse-moi prendre soin de toi aussi. »
— « Mais – »
Bucky fronce les sourcils et appuie doucement sur son torse, son pouce effleurant malicieusement un téton rose. Chris grogne entre ses dents serrées.
— « Rallonge-toi, s'il te plaît. »
Son compagnon proteste encore un peu, le brun le fait céder en se penchant sur lui pour butiner son cou et le haut de son torse de baisers. Sa bouche dérive lentement vers sa clavicule gauche, Bucky entreprend de sucer consciencieusement la peau fine pour la marquer. Les hanches de Chris ont un brusque sursaut avant de s'amollir lentement sur le matelas. Le brun esquisse un sourire. Il sait combien son compagnon est sensible à ses marques d'amour sur lui.
— « B – Bucky… »
Il travaille avec application, les yeux fermés tandis qu'il cajole le flanc de Chris du bout des doigts. Ce dernier respire fort contre lui, son sexe superbe a un tressaillement magnifique.
Le brun sourit. Chris devient fou quand il encre ainsi dans sa chair le fait qu'ils s'appartiennent l'un à l'autre. Un matin, dans la douche et accroupi devant lui, Bucky a déposé un secret à l'intérieur de sa cuisse droite. Il n'est parvenu à s'échapper de l'emprise tentaculaire de ses bras musclés qu'en rappelant à Chris que David l'attendait sur un chantier. La manière dont le blond effleurait sans cesse sa jambe au petit-déjeuner était presque gênante, Bucky l'avait distrait d'un chaud baiser et d'une promesse sensuelle le soir à son retour. Il n'avait eu qu'à titiller cet endroit la nuit venue pour que Chris jouisse brusquement dans sa main.
Le blond gémit doucement et dodeline de la tête, une main enfouie dans les longues mèches sombres. Bucky est fier de provoquer ça chez lui, tellement fier et avec le sentiment d'être privilégié. Chris crispe ses doigts sur les draps, il tire dessus et le brun effleure son avant-bras avant d'enlacer ses doigts aux siens en un geste apaisant.
— « Accompagne-moi, Chris, aide-moi », susurre-t-il contre sa gorge.
Bucky recommence à onduler, frotter l'érection du blond contre ses fesses. C'est lent et voluptueux, parfait il sent ses reins devenir moites et l'idée que ce soit à cause de la hampe de Chris qui perle doucement l'enflamme.
Il cambre son bassin, les berce agréablement l'un contre l'autre.
Chris a les mains qui tremblent un peu quand il les pose sur ses cuisses, juste pour se soutenir et s'arc-bouter plus facilement sous lui. Bucky s'appuie à son tour sur ses abdominaux pour s'aider. Le rythme est lent, appliqué mais un peu fatiguant. Il ne faut pas aller trop vite, il veut savourer le moment où Chris entrera finalement en lui après de longues et délicieuses préliminaires. C'est presque ce qu'il préfère – cette attente avant la pénétration – parce que quand elle arrive, c'est si bon qu'il a l'impression de se consumer.
Son compagnon a les joues rouges et les tempes humides, les muscles contractés tandis qu'il suit ses mouvements au même rythme languide.
Bucky sourit. Il enfouit ses doigts dans les boucles blondes de son pubis et joue distraitement avec.
— « J'aurai peut-être dû te déshabiller plus tard, j'adore faire l'amour à moitié habillé », dit-il doucement en effleurant sa peau nue.
— « On le fera plus tard. C'est notre première fois, je ne veux pas que ça se passe comme dans une série télé », grommelle Chris en pressant les muscles fermes de ses cuisses.
Bucky sourit. Leur chambre est éclairée par une seule bougie, cela ressemble aussi un peu au scénario d'une de ses vidéos érotiques de sexe tantrique qu'il regardait parfois avant que Chris n'entre dans sa vie, ces préliminaires interminables aux orgasmes sans pénétration offerts dans une ambiance chaude et dorée.
Son compagnon hausse un sourcil et caresse une fesse nue.
— « À quoi penses-tu ? »
— « À quelque chose que je te montrerai peut-être une autre fois si tu es audacieux », répond-il malicieusement.
Une flamme brûle brièvement dans les yeux bleus de Chris, le jeune homme appuie doucement sur ses reins pour le rapprocher de lui. Son sexe glisse le long de ses fesses, encore un peu bas et Bucky frissonne agréablement. Leurs bouches s'effleurent tendrement.
— « On a parlé de mes positions préférées Bucky, tu peux me le dire maintenant », proteste-t-il.
Le brun rit doucement.
Il s'avance encore, appuie ses mains contre la tête de lit pour onduler un peu plus. Le cadre en bois grince au rythme de ses coups de reins, c'est audacieux aussi. Il ferme les yeux, se mord les joues tandis qu'il savoure jusque dans ses os les plaisantes sensations de leur étreinte encore inachevée. Ses épaules sont moites, ses abdominaux contractés dans l'effort.
Bucky se sent tellement bien.
— « Si tu veux me parler d'une autre position que celle sur le ventre, je suis d'accord », reprend doucement Chris.
Le cou tendu, il mordille doucement un téton tandis qu'il joue délicatement avec l'autre. Le brun creuse les reins de plaisir.
— « Je pensais à autre chose. J'aimerais te montrer une vidéo », souffle-t-il doucement.
La chaleur de son compagnon s'éloigne un peu et Bucky proteste. Non, encore, c'était bon. Il rouvre les paupières, jette un regard à Chris qui le contemple d'un air un peu interdit.
— « … Tu voudrais regarder du porno avec moi ? »
Le brun cligne des yeux, une goutte de sueur perle à ses cils. Son compagnon a l'air particulièrement incertain et un peu déconfit. Il roule des yeux en souriant.
— « Cesse de penser que je ne te parle que de sexe acrobatique ou de choses qui pourraient te gêner Chris. J'ai une sexualité tout à fait banale », proteste-t-il.
— « … Faire l'amour avec toi est tout sauf banal… »
— « Flatteur. » Le brun sourit tendrement et embrasse sa tempe humide. « Plus tard, j'aimerais te parler de sexe tantrique. »
— « … Le sexe selon le tantra bouddhique qui dit que faire l'amour est un moyen de se connecter spirituellement à son partenaire ? »
Bucky cligne des yeux et coince une mèche égarée sur son front derrière son oreille. Il songeait plutôt au fait que dans ces vidéos un peu pornos, ça semble être du sexe vraiment bon et sensuel. Chris a recommencé à triturer ses tétons, envoyant des étincelles de plaisir le long de sa colonne vertébrale. Le brun frissonne doucement.
— « Tu es stupéfiant… », avoue-t-il avec tendresse.
— « … Je l'ai lu dans le même numéro de Cosmo que le test sexo. Ça avait l'air intéressant… »
Cette fois, Bucky éclate de rire. Bon sang, ce qu'il peut l'aimer.
Il se redresse, se cambre légèrement en arrière, les mains sur ses reins. Ses ondulations se transforment en un lent va et vient, mimant la pénétration. Ils vont bientôt passer aux choses sérieuses, Bucky sent qu'il pourrait jouir si Chris recommençait à le caresser, mais juste encore un petit peu. Juste –
— « Seigneur, tu es – », souffle le blond. « Je t'aime tellement. »
— « Je t'aime aussi », répond le brun avec tendresse.
Chris referme ses bras sur lui, les faisant basculer doucement l'un vers l'autre. Bucky remercie sa souplesse, il s'assoie sur les cuisses musclées de son compagnon et s'enroule lentement autour de lui, bras refermés sur sa nuque et chevilles croisées dans son dos. Ils forment un tout, serré et indivisible, la tête enfouie dans le cou de l'autre. Les mouvements languides du brun sont un peu contraints et rapidement, ils se bercent juste l'un contre l'autre, frottant leurs érections sensibles. Ça ressemble complètement à ce que Bucky a vu dans cette vidéo de HolySex sur Youporn.
— « … Cet article était long ? »
— « Il y avait des schémas et j'ai une bonne mémoire. »
Les deux hommes se regardent avant de rire frénétiquement, un peu nerveusement. C'est si bruyant qu'ils se bâillonnent bouche contre bouche, leur respiration hachée heurtant le visage de l'autre.
Un homme avec une amnésie traumatique qui aurait une bonne mémoire, c'est hilarant.
Ils s'embrassent profondément, plongeant ensemble dans une moiteur chaude et douce. Leurs peaux en sueur glissent doucement l'une contre l'autre, Bucky doit bander ses muscles pour se tenir contre Chris. Contre son torse, il sent les abdominaux sculptés se contracter également pour les maintenir assis l'un en face de l'autre. Bucky les aide en s'agrippant à nouveau d'une main contre la tête de lit et utilise le support pour frotter leurs bassins. Chris empoigne ses fesses la peau glisse, un de ses doigts s'égare entre les globes charnus. Le brun le mord doucement dans le cou en grognant.
— « Excuse-moi », bredouille Chris.
Bucky lève les yeux au plafond. Les mains de son compagnon reculent prudemment, il les attrape vivement, les repose d'autorité sur ses fesses. Le blond inspire brusquement dans son cou, il s'enhardit et l'aide à écarter à nouveau ses globes de chair. Cette fois, plus d'erreur possible. Il sent un doigt effleurer son intimité. Le brun se cambre de plaisir. Oh oui, Seigneur oui.
— « Vas-y Chris, c'est ce que je veux aussi », souffle-t-il dans son cou.
Le blond acquiesce lentement.
Bucky presse gentiment ses mains pour le rassurer puis s'enroule à nouveau autour de lui. Il embrasse doucement son épaule, sa clavicule et son cou pour lui faire comprendre qu'il est là avec lui, qu'il fera tout ce dont il a besoin pour l'accompagner et le rassurer. Mais Chris est le seul à pouvoir le toucher et à apprivoiser cette partie si intime de son corps Chris qui est encore un peu hésitant avant de prendre lentement de l'assurance parce qu'il est un homme courageux. Bucky le sent évoluer contre lui et il a envie de le dévorer de baisers de bonheur.
Il frissonne quand son compagnon serre une de ses fesses et appréhende délicatement les contours plissés de son intimité. Il effleure, presse, contourne, retrace et Bucky ne parvient qu'à respirer fort et gémir dans son cou parce qu'il a envie de le sentir enfin entrer en lui. Il l'aime, il est tellement amoureux de lui. Il en rêvait et maintenant Chris le touche avec ses belles mains chaudes, ses longs doigts. Ça l'étourdit de bonheur. Son compagnon est un homme appliqué alors il teste longtemps la résistance et la souplesse de son trou. Bucky a honte de le sentir déjà palpiter d'excitation pour lui.
— « J'ai besoin de lubrifiant », souffle Chris.
— « Ta table de chevet est plus proche que la mienne », marmotte le brun dans son cou.
Il s'enroule plus étroitement autour de lui quand son compagnon se penche vers le meuble et tâtonne maladroitement à l'intérieur. Bucky entend le bruit distinctif d'un petit bazar d'objets que l'on dérange Chris grogne d'agacement de ne pas trouver ce qu'il veut et le brun sourit. Enfin, son compagnon se redresse, les muscles plus contractés que jamais. Il dépose sur le matelas une bouteille à l'emballage discret et un paquet de préservatifs. Bucky hausse un sourcil.
— « Je ne les connais pas ceux-là. Tu en as acheté d'autres récemment ? »
— « … Je les ai retrouvés dans la penderie de ton ancienne chambre au rez-de-chaussée quand je rangeais des draps. »
— « Ils doivent être périmés depuis mon adolescence », ricane le brun.
Le jeune homme secoue lentement la tête, l'air un peu gêné.
— « … Je les avais oubliés quand je me suis installé dans ta chambre. Je les ai achetés un peu avant notre départ à Ruth Lake. »
— « Avant Ruth Lake ? Tu les avais pris avec toi quand on a séjourné là-bas ? », demande Bucky avec stupéfaction.
Cette idée audacieuse l'enflamme et il recommence à onduler contre Chris. Le blond grogne dans son cou, agrippe ses fesses à pleines mains tandis que ses doigts mutins se faufilent un peu plus loin.
— « C'était l'idée mais je les avais oubliés aussi… », avoue Chris d'un ton un peu contrit.
Bucky rit tendrement, son rire avalé par la bouche gourmande de son compagnon. Il caresse doucement ses cheveux blonds, retrace les contours parfaits de son visage. Chris ressemble à une de ses sculptures antiques en bronze mordoré qu'il a admiré un jour au Fine Arts Museum de San Francisco. Elles représentaient toutes des hommes nus, beaux et héroïques l'une d'entre elles – un athlète au repos – souriait presque lascivement. Bucky, avec ses hormones d'adolescent en folie, avait été troublé par ce sourire, comme fait juste pour lui. Il avait eu une brève passion pour l'art grec et romain avant de découvrir Brad Pitt et son visage parfait de jeune homme bien. Émotions volages de l'adolescence. Il sourit.
— « Je n'arrive pas à croire que tu as caché ça dans ton ancienne chambre », pouffe-t-il affectueusement.
— « Est-ce que tu veux qu'on parle du contenu du tiroir de ta table de chevet ? J'ai vu des boîtes de préservatifs de tailles différentes qui me feraient presque complexer », lui répond Chris du tac-au-tac.
Bucky rougit un peu. Il glisse une main derrière lui, frôle le sexe turgescent de son compagnon dont les hanches ont un sursaut. Tandis que Chris reprend l'exploration intime de son corps, le brun récupère le lubrifiant dans les draps, ouvre la bouteille. Il lui mord doucement l'épaule pour que son compagnon lui tende les mains. Bucky enduit généreusement ses doigts. Chris contemple un instant sa main, le produit coule un peu sur sa paume puis son poignet.
— « On le fait comme ça, n'est-ce pas ? Tu viens en moi ? », demande doucement le brun.
Il est prêt à reconsidérer leurs positions à chacun mais il a douloureusement envie de sentir Chris entrer en lui. Le blond frotte son nez dans son cou d'un air câlin avant d'acquiescer lentement sa barbe frotte contre sa peau sensible. Bucky bouge sur ses hanches, écarte un peu plus les cuisses pour se stabiliser. Il creuse les reins, s'offre aux doigts humides et frémit quand ils effleurent à nouveau son intimité. Chris souffle contre lui.
— « … Je vais peut-être être un peu lent », avoue-t-il.
— « Je ne te reprocherai jamais de me préparer en prenant ton temps. Je n'ai pas fait l'amour depuis longtemps », souffle le brun.
Chris sourit doucement.
Bucky inspire, il sent un doigt le pénétrer.
Son compagnon passe un bras autour de sa taille pour le tenir contre lui, le brun dodeline un peu de la tête sur son épaule. Une seule phalange et c'est déjà tellement bon. Chris est prudent, il progresse lentement, guette la moindre de ses réactions.
Bucky sourit comme un bienheureux. Il ondule doucement pour l'aider à entrer un peu plus en loin.
Chris a les sourcils légèrement froncés, cet air de bon élève studieux qui le bouleverse à chaque fois. Il ne sait pas si Chris est vierge – peu importe dans le fond – mais sa douceur, sa prudence teintée de timidité, lui donne l'impression d'être revenu dix-huit ans en arrière quand il avait fait l'amour pour la première fois avec Ben – Benjamin – Lee. Revivre ces sensations serre quelque chose dans sa poitrine et il referme ses bras sur les épaules de Chris, se love contre lui, son visage dans son cou.
Ses ondulations sont langoureuses, voluptueuses pour accompagner les mouvements de son doigt. Il l'encourage en soufflant des mots tendres à son oreille, des indications. Quand Chris effleure sa prostate, il gémit lourdement et frissonne. Peu importe que les muscles de ses cuisses commencent à brûler, que ses reins cambrés le tiraillent un peu, il ne sent que lui, ce point de plaisir et promesse de tant de voluptés.
— « Je n'arrive pas à faire comme je voudrais. Ce n'est pas assez… », grogne Chris contre lui.
— « Je t'assure que tu fais ça très bien », hoquette le brun.
— « Tu es en train de fatiguer aussi, je sens que tu t'appuies sur moi. »
Bucky hausse légèrement les épaules. Vraiment, ce n'est rien – les muscles de ses cuisses et ses reins – Il peut supporter encore. Le blond lève un sourcil, le même qui dit « Tu es important et je ne vais te laisser faire. » Il sourit tendrement.
— « Est-ce que tu as confiance en moi ? »
— « Bien sûr », acquiesce Chris sans la moindre hésitation.
— « D'accord, alors on continue à ma manière. »
Bucky l'embrasse, se lève sur ses genoux avant de descendre de ses cuisses. Il se masse légèrement les mollets où le sang fourmille un peu dans ses muscles puis attrape leurs oreillers. Il les empile et s'allonge confortablement sur le ventre, le bassin légèrement surélevé. Le brun pose sa tête sur ses avant-bras et regarde Chris derrière lui.
— « Ce sera moins fatiguant comme ça. Je te sentirai mieux et ce sera plus facile quand tu viendras en moi. » Il caresse gentiment sa cuisse en une invitation muette. « Je t'assure que ça va être bon. »
Chris déglutit, il avance une main et effleure doucement ses reins, sa colonne vertébrale. Le blond rampe un peu sur le matelas pour se rapprocher de lui Bucky enfouie son visage dans ses bras, fermant les yeux de plaisir. Il frissonne agréablement quand Chris le couvre lentement de son corps, son érection frottant contre ses fesses nues.
— « Tu veux vraiment qu'on fasse l'amour comme ça pour la première fois ? Je ne te vois pas et je ne peux pas t'embrasser. »
— « Tu nous sous-estimes », rit Bucky. « Est-ce que tu préfères le missionnaire ? Ou la cuillère ? »
— « … Je veux ce que tu désires », rétorque Chris, les oreilles un peu rouges.
Le blond caresse la courbe de ses fesses avec tendresse, Bucky glisse une main derrière lui et serre brièvement ses doigts sur les siens.
— « Ce n'est que le début et je sais par expérience que c'est une bonne manière de le faire. Tu ne peux pas t'imaginer comme j'ai envie de te sentir comme ça, aller et venir dans mon dos tandis que tu embrasseras ma nuque. Tu sais que je suis sensible, là. »
Les doigts de son compagnon s'égarent un instant le long de son flanc droit et Bucky siffle doucement de plaisir. Bon sang, du premier coup, comme toujours.
Chris effleure son épaule de ses lèvres.
Accord silencieux. Matelas qui tangue légèrement. Froissement des draps. Bouteille de lubrifiant que l'on ouvre à nouveau parce qu'on se préoccupe de lui au-delà de toute raison.
Le brun gigote un peu pour s'installer le plus confortablement possible. Son érection sensible frotte contre les draps, il se redresse légèrement sur les genoux.
— « Bucky… », croasse le blond.
— « Aller Chris, reviens », souffle-t-il d'une voix rauque.
Il ondule un peu, sensuel et attirant. Le jeune homme sent son compagnon s'installer derrière lui, ses doigts retournent masser son intimité avant de s'enfoncer en lui. Il soupire de plaisir. Ils l'élargissent par de prudents mouvements de ciseau, les ongles courts taquinent sa prostate et Bucky couine un peu sans pouvoir s'en empêcher.
Le brun ferme les yeux, tous ses nerfs à vif parce qu'il sent – qu'il ressent – le plaisir jusque dans la moelle de ses os.
Chris caresse tendrement de son autre main ses cuisses et ses flancs, joue parfois avec la tête de son sexe. Bucky rut dans son poing d'un mouvement spasmodique de ses hanches. Parfait.
— « Merde… », gémit-il d'une voix étranglée.
— « … C'est bon ? »
— « C'est… merveilleux. Ne t'arrête pas. Surtout, ne t'arrête pas Chris. Tu le fais parfaitement. Parfaitement… »
Chris appuie sur sa prostate et Bucky se cambre, l'esprit flou et le regard brouillé. Le blond embrasse tendrement ses reins.
— « … Tu réagis tellement fort. Tu te serres autour de moi. »
Bucky gémit parce qu'entendre Chris parler pendant le sexe est érotique est delà de toute mesure. Il frotte son front humide contre ses avant-bras. Le brun sent son corps se préparer et anticiper leur union finale avec excitation. Chris entre un autre doigt en lui et il gigote un peu sur ses genoux, les reins creusés.
Se concentrer. Ressentir. Apprécier. Savourer. Ne pas jouir, pas encore.
— « … Bucky ? » Le brun marmonne vaguement. « Je ne suis pas sûr de savoir quand tu seras vraiment prêt pour la suite. »
Il sourit entre ses bras en sueur, ondule un peu plus.
— « Je te le dirai. »
— « Tu me le dirais uniquement quand tu seras réellement prêt, n'est-ce pas ? Je ne supporterai pas de te blesser », insiste Chris.
— « Je te le promets. » Bucky se mordilla légèrement les joues. « Mais entre quand même doucement en moi, ça fait longtemps que je n'ai pas été avec quelqu'un. Je te dirai quand commencer à bouger. »
— « O – Ouais… Je le ferai bien. »
Le brun rit tendrement. Il tâtonne derrière lui, pose sa main sur la sienne sur sa fesse droite.
— « Je sais que tu le feras, tu es un panda. »
C'est ridicule et ils rient joyeusement en chœur.
Bucky sourit d'un air languide tandis que Chris effleure son dos pour lui indiquer de se réinstaller confortablement.
Il obtempère docilement et s'offre un peu plus aux caresses de son compagnon.
o0O0o
Bucky n'a jamais vu de panda en vrai.
Il en a aperçu à la télé dans des documentaires animaliers et dans des livres. Il n'a pas non plus manqué de suivre la naissance du premier bébé panda sur le sol américain il y a quelques années grâce aux caméras connectées en permanence sur le site du zoo de Washington.
Au mieux, il a vu en vrai des pandas roux et des ours noirs américains ceux du Sequoia Park Zoo d'Eureka qu'il a visité plusieurs fois pendant sa scolarité. Cette visite était devenue tellement attendue avec les années que le brun avait même fini par se désintéresser des pandas roux si adorables pour observer avec intérêt le parcours d'accrobranche du parc.
L'emménagement de Sam à Eureka a remis brièvement un peu de magie à ce moment – son ami éprouvait alors un amour incompréhensible pour les loutres parce que : « Oh regarde, elles flottent sur le dos comme si elles étaient assises sur un matelas gonflable et elle se font des câlins, c'est adorable. » L'année suivante, Sam avait connue une brève passion pour les pandas roux mais guère plus Bucky avait appris globalement que le petit d'une loutre s'appelait un loutron – d'accord, ça c'était mignon – et que le panda roux passait près de treize heures par jour à se nourrir. Savoirs inutiles mais fascinants. Les deux adolescents avaient ensuite découvert ensemble le parcours d'accrobranche et il était vraiment cool.
Bien entendu, le brun a aussi eu sa période « animaux » quand il était petit alors il savait à quoi ressemblait un panda avant même de voir les ours noirs de Californie au Sequoia Park Zoo. Un jour, il a subtilisé un vieil exemplaire de National Geographic dans la salle d'attente de son dentiste à cause de ça.
Le panda, donc. Une tête ronde, une fourrure blanche et noir, de petites oreilles de peluche, de longues griffes et un cri qui ne possède pas de terminologie exacte – le panda grogne comme tous les ours mais il aboie aussi et il bêle, tout dépend de son état émotionnel. Un panda qui bêle est une expérience à écouter au moins une fois dans sa vie, Bucky en est convaincu.
Le brun ferme les yeux, enfonce son visage dans l'oreiller tandis qu'un long frisson voluptueux descend le long de son dos pour aller se nicher dans ses reins.
Il n'a jamais vu de panda en vrai mais il sait que ce test sexo dans Cosmo est une immense connerie et que les animaux totems n'auraient pas pu être plus mal choisi.
Chris n'est pas un panda.
Le panda est lent et un peu placide, sans doute un peu hédoniste puisqu'il passe sa journée à manger du bambou. Et il est mignon.
Chris n'a rien d'un panda.
Pas quand il ondule voluptueusement contre lui comme il le fait à cet instant, son torse frottant contre son dos en sueur. Pas quand il bouge en lui comme ça et lui fait voir des étoiles à chacun de ses mouvements de bassin.
Connerie, connerie, connerie.
Sa respiration est brûlante à son oreille, Bucky entend son souffle un peu haché par l'effort il sent les muscles bandés de son corps pressé contre le sien pour aller et venir en lui sans l'écraser sous son poids.
Le brun rouvre paresseusement les yeux et tourne légèrement la tête. Sa vue est un peu floue mais il voit leurs mains gauches toujours enlacées et que son compagnon serre comme si c'était la fin du monde. Il tirait spasmodiquement sur les draps au rythme des vagues de plaisir qui le submergeaient Chris a doucement posé sa main sur la sienne pour qu'il cesse de maltraiter ainsi leur linge de lit et qu'il s'agrippe à lui. Bucky le fait mais il n'est pas certain d'être celui qui serre le plus fort les doigts de l'autre. Tout est un peu… flou. Et chaud, et moite et désireux et –
Le blond ralentit le mouvement de ses hanches, taquine sa prostate en allant et venant à peine en lui. Bucky râle, ondule et gémit. Fort. Il a connu des étreintes passionnées mais jamais il n'a fait l'amour comme ça avec quelqu'un.
— « Est-ce que tu es proche ? », chuchote Chris à son oreille.
Le brun dodeline un peu la tête en guise de réponse. Son érection frotte sur les draps depuis de longues minutes, Bucky pense sincèrement qu'il va jouir sans avoir besoin de se toucher. Il sent son sexe tressaillir contre son ventre et une chaude humidité contre sa peau. Il est tellement proche. Et c'est tellement bon.
— « Bucky ? »
— « … Oui. C'est – Seigneur, si tu bouges encore un peu en moi, juste un peu, je suis sûr que je vais jouir », balbutie-t-il.
Chris embrasse doucement l'arrondi de son épaule, frotte son front entre ses deux omoplates. Bucky sent vaguement qu'il passe un bras sous son bassin pour le relever un peu sur les genoux. Il proteste mollement. Non, pourquoi ? C'était parfait, la friction et la chaleur et –
Oh. Oohhh.
Son compagnon vient d'envelopper son érection de son poing et le caresse au même rythme que leur étreinte. Parfait. Il passe son pouce sur la tête et Bucky se cambre, creuse les reins et appuie son front sur ses bras repliés. Il accompagne lentement les mouvements de Chris, le corps vibrant de plaisir. Il tâtonne un peu, trouve l'avant-bras de Chris et le remercie d'une caresse. Le blond embrasse son dos en réponse.
— « Toi aussi ? », demande-t-il, la voix rauque.
— « Oui. Je pensais pouvoir te faire l'amour toute la nuit mais c'est trop – c'est merveilleux d'être en toi. »
Bucky rit doucement, attendri par les paroles un peu décousues. Il creuse un peu plus les reins pour l'accueillir en lui, va doucement à la rencontre de son bassin contre le sien. Le drap sous lui devient humide de leur étreinte, son sexe perle de plaisir.
— « Continue Chris, nous y sommes presque », chuchote-t-il.
Chris opine derrière lui, le brun sent sa barbe frotter doucement contre son dos.
Il se presse contre lui, son bassin vient un peu plus fort à la rencontre du sien tandis qu'il recommence à onduler puissamment. Ses coups de reins sont vigoureux, les mouvements de sa main sur son sexe un peu brouillon Bucky le sent tressaillir en lui. Les battements de son cœur résonnent à ses tempes.
Il se tortille d'aise, ondule aussi tout en resserrant son intimité autour de la virilité de Chris. Sursaut de ses hanches puissantes. Claquement de peau contre la sienne. Chaleur moite d'un torse se pressant plus fort contre le sien. Soyeuse humidité des boucles dorées de son pubis qui venaient chatouiller ses fesses. Et surtout – surtout – son sexe magnifique qui va et vient vigoureusement en lui. Plus vite. Plus fort. Plus profond. Plus erratique aussi.
Chris embrasse fiévreusement son dos, ses épaules. Il va jouir. Il le masturbe avec un peu de maladresse avec des gestes empressés et Bucky sourit. Il s'empoigne aussi, accompagne Chris sur son sexe. Une sorte d'urgence les gagne, la frénésie qui indique la fin.
Le brun creuse les reins, se cambre et grogne de plaisir. Encore. Encore. Encore. Son compagnon marmonne à son oreille, sa voix est enrouée et plus rauque que jamais. Chris mordille sa nuque avec envie et Bucky frissonne. Cette boule enfle démesurément dans le creux de son ventre, elle tourbillonne tandis que ses reins se couvrent de sueur et de ce fourmillement qui précèdent l'orgasme.
— « Chris, je vais venir », souffle-t-il.
— « Moi aussi. Je t'aime Bucky, je t'aime. »
Ils se disent les mêmes choses, répètent les mots de leur plaisir. Le brun serre les dents, la mâchoire. Il a l'impression qu'il va exploser dans les draps. Il travaille sa longueur avec soin, ses doigts heurtent ceux de Chris qui s'agite dans son dos et il étouffe un rire. Il sent son compagnon ahaner, frissonner, il se cambre encore pour l'accueillir quand ça arrivera.
Dernier coup de hanche, dernière ondulation du bassin qui lui fait perdre l'équilibre sur le matelas.
Chris jouit en lui.
Ses mouvements sont un peu spasmodiques tandis que son compagnon le serre presque douloureusement contre lui, un bras passé autour de sa taille pour le tirer vers lui. Ils ne peuvent pas être plus intimement liés qu'ils ne le sont à cet instant mais Bucky veut y croire aussi.
— « Bucky, Bucky, Bucky… »
Chris psalmodie dans son cou, sa bouche cherche fiévreusement sa peau. Il crispe ses doigts sur sa hanche tandis qu'il continue à venir en lui, c'est une sensation d'incendie dans son bas-ventre.
Bucky se touche à peine quelques secondes avant de jouir à son tour.
Son esprit est envahi de blanc : c'est la lumière aveuglante du soleil sur Manila Beach au plus fort de l'été, quand les rayons brûlent le sable et lui donnent d'une couleur nacrée.
Le brun étouffe un râle de plaisir en enfonçant son visage dans l'oreiller. Chris caresse délicatement son sexe pour accompagner son orgasme, toujours profondément enfoui en lui. Il ne cesse de lui répéter qu'il l'aime. Bucky ferme les yeux, tourne la tête pour inspirer une brusque bouffée d'air. Il a l'impression d'avoir été en apnée pendant de longues minutes. Peut-être est-ce réellement le cas, leurs orgasmes mêlés brouillent ses pensées.
Les gestes un peu spasmodiques de Chris s'apaisent, ses hanches ondulent à peine. Bucky se laisse tomber sur le matelas, la peau de ses genoux a rougi et les muscles de ses cuisses tremblent un peu. Son compagnon l'accompagne, le brun sent qu'il tente de se soutenir pour ne pas l'écraser mais il tire sur son poignet pour le faire tomber avec lui. Le blond étouffe un rire dans son cou avant de gémir doucement quand Bucky roule lentement des hanches. Il crochète ses doigts à sa hanche droite.
— « …Doucement Bucky. »
— « Reste encore un peu en moi, je sens que tu bandes encore. »
Chris rit d'un air un peu gêné et caresse tendrement ses reins.
— « Je t'assure que ça commence à devenir un peu sensible. »
Bucky hausse un sourcil fatigué et resserre son intimité. Le blond jure entre ses dents, ses hanches ont un délicieux sursaut contre les siennes. Chris lui jette un regard noir mais encore flou de plaisir.
— « S'il te plaît. »
Le brun sourit et s'affale finalement sur les draps.
Son compagnon le remercie d'un baiser dans la nuque. Il les berce encore quelques secondes l'un contre l'autre – Bucky sent sa colonne vertébrale exploser d'étincelles de plaisir tandis qu'il touche encore sa prostate – puis il se retire lentement.
Le brun halète lourdement. Soudain, il a un peu froid et il se sent vide.
Il roule sur le dos, le corps rompu et regarde Chris sous ses paupières mi-closes.
Le blond est assis sur le bord du matelas, une jambe dans le vide. Sa peau en sueur luit doucement, ses cheveux blonds sont en désordre adorable sur son front. Il est magnifiquement beau dans sa glorieuse nudité. Entre ses cuisses, Bucky devine l'ombre dorée de son pubis et le relief de son sexe en train de débander. Il sourit comme un bienheureux, cherche le regard de son compagnon tandis qu'un silence confortable s'installe, un peu troublé par leurs respirations saccadées.
Chris caresse tendrement son mollet et sa cheville. Le brun esquisse une petite moue ça chatouille sur son corps trop sensible.
La bougie a presque entièrement fondu dans son support, sa lueur est tremblotante dans la chambre mais Bucky voit que son sourire ne va pas jusqu'à ses yeux.
— « Chris ? » l'appelle-t-il doucement.
Le blond sourit toujours mais ce n'est pas le sourire qu'il aime. Bucky fronce les sourcils, se redresse mollement sur les coudes pour le dévisager. Les doigts de son compagnon remontent lentement de son mollet vers son genou puis redescendent avant de s'accrocher à sa cheville. Un peu trop fort. Le brun sent son ventre se tordre légèrement. Pour son corps éprouvé, la sensation est proche de celle de la nausée.
— « Chris ? Est-ce que tout va bien ? »
— « … Oui. »
C'est un croassement plus qu'une réponse. Bucky esquisse un geste pour s'asseoir en tailleur, il grimace en sentant son intimité tirailler. Chris l'observe sans mot dire, les yeux rivés sur son torse et son ventre, marbré de semence. Le brun rejette ses cheveux en arrière d'une main. Il entend presque son compagnon déglutir.
— « … Il faut changer les draps. »
Une modulation rauque mais pas uniquement de plaisir. Trop pragmatique. Trop différente de l'homme aimant et passionné qui vient de lui faire si merveilleusement l'amour. Le brun le dévisage, un peu incrédule.
— « On peut le faire plus tard, je suis trop fatigué pour bouger. »
— « Je vais m'en occuper. Tu peux rester sur le lit en attendant. »
Bucky cligne des yeux. Quoi ? Il esquisse un geste pour attraper Chris par le poignet mais le blond s'est déjà levé. Ils échangent un regard puis le jeune homme est déjà hors de la chambre, une ombre glissant par la porte. Le parquet du palier craque doucement sous ses pieds. Bucky a plus froid que jamais.
Stupéfait, il entend de petits bruits étouffés provenir de la salle de bain, de l'eau couler puis la large silhouette musclée de Chris apparaît à nouveau sur le seuil. Il n'a pas de draps propres avec lui, seulement une serviette humide dans une main. Sans un mot, le jeune homme observe son compagnon s'agenouiller à côté du lit puis essuyer avec application son ventre souillé, les lèvres toujours closes.
— « Ça peut attendre aussi, revient avec moi », proteste Bucky en repoussant sa main.
Le blond secoue la tête, insiste. Quand il touche son sexe flaccide sans hésitation, le jeune homme s'en veut se sentir un frisson de désir chatouiller ses reins. C'est étrange, tellement étrange, presque médical.
Bucky serre les dents, attrape solidement Chris par le poignet avant qu'il ne puisse à nouveau s'échapper.
— « Arrête ça. Qu'est-ce qu'il y a ? », demande-t-il avec inquiétude.
— « Personne n'aime rester avec du sperme sur la peau. »
— « Laisse-moi donc gérer ce que j'accepte ou pas après avoir fait l'amour pour la première fois avec toi », grogne-t-il en levant les yeux au plafond. « Qu'est-ce qui ne va pas ? »
Il tire doucement, Chris s'assoit sur le matelas à côté de lui. Bucky effleure sa mâchoire crispée puis ses doigts serrés sur la serviette. Elle goutte doucement sur les draps.
— « Chris, s'il te plaît… »
— « Je – »
Le brun rampe un peu sur le matelas pour se rapprocher de lui. Il serre sa main dans la sienne, embrasse gentiment sa tempe et frotte doucement son nez contre la peau chaude et moite. L'odeur lui plaît, Bucky l'aime, alors pourquoi –
— « Dis-moi », souffle-t-il doucement à son oreille.
Chris hausse légèrement les épaules et le brun se retient de claquer sa langue contre son palais. Non, il ne se contentera pas de ça pas après ce qu'ils viennent de partager.
— « Regarde-moi », murmure-t-il.
Il embrasse encore sa tempe, y met toute la tendresse du monde. Le blond lève lentement les yeux, les doigts toujours serrés sur la petite serviette humide. Bucky sourit affectueusement mais son ventre fait une violente embardée. Les yeux céruléens de Chris sont légèrement brouillés la faible lueur les rend sombres et insondables pourtant le brun comprend qu'ils sont pleins de choses non dites et que le cœur de son compagnon est un peu gros.
Il rampe encore et il l'attire lentement à lui avant de le serrer. Chris pose sa joue contre son épaule, frotte doucement sa barbe dessus.
— « Dis-moi ce qu'il ne va pas. »
Le blond inspire dans son cou.
— « … Est-ce que tu te souviens de ce que tu as ressenti après ta première fois ? », demande-t-il doucement.
— « Je me suis dit que j'avais joui trop vite. »
— « Bucky… », grogne Chris en lui pinçant la hanche.
Le brun se fait pardonner d'un baiser sur son épaule et hoche la tête.
Il n'a jamais été un grand romantique, il considérait que faire l'amour pour la première fois était une question de bon moment et de bon partenaire. Pour lui, il ne s'agissait même pas tant de sentiments éperdus que d'envies partagées et de respect. Ben Lee avait été bien avec lui, Bucky s'était senti en confiance et estimé malgré son inexpérience. Ça l'avait déjà rendu heureux et le sexe avait été bon – encore meilleur la seconde fois puis toutes les autres jusqu'à ce qu'il retourne à l'université à la fin de l'été. Le garçon, un peu plus âgé, avait été diplômé du lycée un an avant lui et Bucky craquait sur lui depuis au moins aussi longtemps.
Donc, du respect et du dialogue pas de romantisme échevelé ou de grandes déclarations. C'est ce que le brun projetait mais quand Ben s'était retiré de lui, il s'était senti un peu étrange. Un peu vide et surtout, un peu changé.
Il hoche la tête et embrasse la clavicule de Chris.
— « Ça a été un moment particulier, plus que je ne le pensais. Je me sentais à la fois un peu euphorique et un peu étrange », avoue-t-il doucement.
Oui, c'était exactement ça et il en avait beaucoup voulu à tous ces magazines et ses articles en ligne dont les chroniqueurs sanctuarisaient la première expérience sexuelle comme une chose presque sacrée. Bucky ne voulait pas ça – juste du respect et du dialogue il avait dit – mais quand même, il s'était senti un peu différent. Il leur en avait voulu à tous de lui avoir mis dans la tête qu'il était devenu un homme à présent et que ça se lirait sur son visage parce que ça le rendrait plus beau. Même l'assistante de prévention du lycée – Mrs. Manson – qui dispensait chaque année une heure consacrée au sujet, parlait de « moment spécial », de « l'offrande de ce qu'ils avaient de plus précieux » et de « leur entrée dans l'âge adulte ». Bucky l'avait toujours trouvé trop lyrique mais bon sang, elle avait un peu raison quand même.
Il resserre son bras autour des épaules de Chris, pose sa joue sur son épaule. Si son compagnon ressent un peu la même chose à cet instant, le brun a envie de l'embrasser follement de bonheur. Mais en matière de première fois, il y a aussi un autre sujet, un peu moins agréable. Un peu plus mortifiant et blessant.
— « Je me suis dit aussi que j'aurais aimé que Ben me touche parfois d'une autre manière ou que j'aurais dû être meilleur. … Est-ce que ça ne s'est pas passé comme tu l'espérais ? », demande-t-il d'une petite voix.
Chris exhale un petit rire discret, à la fois incrédule et un peu étranglé. Bucky n'est pas certain de ce qu'il doit comprendre jusqu'à ce que le blond pose une main sur sa nuque et l'attire à sa bouche. Il l'embrasse chaudement, voluptueusement comme s'ils allaient remettre ça et le brun sent son aine le chatouiller agréablement. Il se dresse un peu sur ses genoux, s'appuie sur la cuisse solide de Chris pour se hisser vers sa bouche et surtout, y rester. Son compagnon passe la barrière de ses lèvres, fait danser sa langue avec la sienne d'une manière parfaite, chaude et humide. Bucky mordille doucement la chair tendre de sa lèvre inférieure, Chris grogne contre son visage.
— « Ne sois pas ridicule, c'était parfait. »
— « C'est une affirmation sans compromis », le taquine le brun.
Son compagnon enroule un bras autour de sa taille et les couche lentement sur le matelas. Bucky en est heureux, ils changeront ces foutus draps plus tard. Chris se cale entre ses cuisses, le brun prend son visage en coupe et caresse tendrement ses joues sa barbe crisse agréablement sous ses doigts.
— « C'était parfait mais je me sens aussi un peu… mélancolique d'une certaine manière. C'est ridicule », maugrée Chris en embrassant sa paume.
— « C'était peut-être ta première fois avec un homme. »
— « Peut-être. »
Le blond s'accoude sur le matelas et caresse délicatement son visage, un sourire doux aux lèvres.
Bucky déglutit un peu. Sa première fois avec Ben avait été bien et à la hauteur de ce qu'il avait fantasmé mais il n'avait pas fait ça pour lui ces gestes tendres après leur orgasme. Il avait pris soin de lui d'une autre manière, avec prévenance et douceur et peut-être que Bucky aurait repoussé ses cajoleries. Trop chaud, trop de sueur, le corps trop fourbu et sensible. Dix-huit ans plus tard, il laisse faire Chris avec un plaisir de chat câlin.
Il sourit, picore sa bouche rougie de baisers. Le blond lui répond avec enthousiasme puis s'affale un peu sur lui.
— « Je ne veux plus jamais faire l'amour avec quelqu'un d'autre de toute ma vie », marmotte-t-il dans son cou.
Bucky rit tendrement et caresse ses cheveux. Il joue avec les mèches humides dans sa nuque, heureux de se sentir ainsi enveloppé dans l'étreinte de Chris. Bien sûr qu'il aurait repoussé Ben s'il avait voulu faire la même chose. Ils avaient fait l'amour dans sa chambre dans la maison familiale, en plein été avec une fenêtre exposée plein sud. Le brun avait eu tellement chaud.
— « C'est un projet qui me plaît », répond-il en effleurant ses reins d'un geste malicieux.
Chris soupire de plaisir dans son cou, resserre ses bras autour de lui. Le brun tâtonne vaguement autour de lui pour trouver un oreiller et le caler sous sa tête. Il continue avec les cheveux de Chris, un sourire languide aux lèvres.
— « Je t'aime et ce soir n'était certainement pas la seule fois », souffle-t-il à son oreille.
— « Ça sonne un peu comme une promesse d'éternité Bucky… »
— « … Je ne t'oblige pas à signer quoi que ce soit en lettres de sang. »
Chris s'esclaffe et le brun tire doucement sur les mèches sur sa nuque. Son compagnon grogne légèrement contre lui. Son haleine est chaude, son corps nu se presse délicieusement sur le sien, parfaitement imbriqué des cuisses jusqu'aux épaules. Bucky étouffe de chaleur mais il ne veut pas que quoi ce soit change.
Finalement, son compagnon roule un peu sur le côté pour s'allonger contre lui. Le brun se tourne à son tour, emmêle immédiatement leurs jambes et pose une main sur sa hanche. Il rampe un peu, se coule contre son flanc puis cale sa tête sur son épaule. Il sent l'humidité des draps dans son dos et grimace un peu. Non, plus tard quand même.
— « Je suis d'accord pour signer en bas du contrat si je peux encore te voir nu dans notre chambre avant et après avoir fait l'amour avec toi et que ça m'assure de ne pas quitter Manila. »
— « Je ne suis pas non plus prêt à te laisser partir loin de moi », ajoute Bucky en haussant un sourcil.
Chris rit joyeusement, embrasse sa tempe un peu à l'aveugle et joue avec leurs doigts emmêlés sur son ventre, très proches de son pubis. Son compagnon étouffe un bâillement discret, le nez plongé dans ses cheveux.
— « Il n'y a pas un roman russe avec une histoire semblable ? », marmonne-t-il lentement contre lui.
— « Si, Le Maître et Marguerite de Mikhaïl Boulgakov. »
— « C'est une belle histoire ? »
— « Pas vraiment, les deux protagonistes principaux meurent à la fin. »
— « Ah… Notre pacte sera mieux. » Chris gigote un peu pour s'installer plus confortablement sur le matelas. « Je vais fermer un peu les yeux maintenant. »
Bucky sourit tendrement, il sent déjà le corps du blond s'amollir un peu contre le sien. Il récupère la serviette humide dans les draps, juste pour les essuyer un peu mieux, la jette plus loin. Il retrace tendrement les contours du visage de Chris, l'embrasse du bout des lèvres avant de tirer le couvre-lit sur eux.
Il est bien, tout en corps pressés, en chaleur partagée, en souffles accordés. Le brun ferme à son tour les paupières.
— « Il faudra aller contrôler la maison de David et Susan demain », rappelle Chris d'une voix lourde.
— « Oui, on le fera. Dors maintenant. »
— « … Si on ne se réveille pas trop tard, j'aimerais te faire à nouveau l'amour. »
Le brun rit joyeusement. Il embrasse la mâchoire solide un peu à l'aveugle puis ferme les yeux. Il inspire doucement, leur bonheur a l'odeur piquante de la peau salée et de leurs corps emmêlés. Chris soupire contre lui, la respiration déjà lente et profonde.
— « … Peut-être qu'on pourrait le faire dans l'autre sens ? »
Bucky n'est pas certain de ce dont il s'agit, de tenter un ennuyeux missionnaire ou qu'il soit celui qui pénètre. Un frisson agréable coule le long de sa colonne vertébrale.
— « On en reparle demain Chris. Je t'aime. »
— « Moi aussi. »
Le brun ferme complètement les yeux, se cale contre son compagnon. Ouais, demain est un autre jour – comme tous les autres à venir. Ils ont signé pour être ensemble pour toujours. C'est atrocement romantique mais il sourit. Les gens changent en dix-huit ans.
