Le moment de vérité

Eddie se gara devant la caserne, son esprit encore imprégné des récents échanges avec Franck. Il sentait une bouffée de soulagement l'envahir, une libération après avoir enfin trouvé le courage de se confronter à sa vérité intérieure.

Pour la première fois depuis des années, il se sentait en paix avec lui-même. La thérapie avait ouvert une porte vers la guérison, et il était enfin prêt à franchir le seuil de son propre courage.

Alors qu'il coupait le moteur de sa voiture, Eddie prit un moment pour savourer cette sensation de légèreté qui l'envahissait. Il savait que le chemin vers l'acceptation de soi était semé d'embûches, mais il se sentait prêt à affronter les défis à venir. Il était prêt à faire son coming out, à être authentique avec lui-même et avec les autres.

Peut-être même à avouer à Buck ce qu'il ressentait vraiment pour lui.

Le soleil brillait dans le ciel, illuminant la caserne de sa lumière chaleureuse. Eddie leva les yeux vers le ciel bleu azur, sentant ses rayons réchauffer sa peau et son âme. Il avait l'impression que même la nature célébrait sa décision de vivre sa vérité.

Il savait que ce ne serait pas facile.

Les défis et les jugements pourraient se dresser sur son chemin, mais il se sentait résolu à les affronter avec courage et détermination. Il avait déjà surmonté tellement d'obstacles dans sa vie, et cette étape était simplement une autre épreuve à surmonter.

Alors qu'il contemplait la caserne devant lui, une sensation de gratitude l'envahit.

Il était reconnaissant d'avoir eu le courage de demander de l'aide, de se confronter à ses démons intérieurs et de commencer son voyage vers l'acceptation de soi. Il se sentait reconnaissant pour les personnes qui l'avaient soutenu tout au long de ce processus, à commencer par son meilleur ami.

Il se sentait soulagé d'avoir enfin accepté de parler ouvertement de son homosexualité, de ne plus porter le poids de ce secret sur ses épaules. Il était prêt à être vrai, à être lui-même, peu importe ce que cela signifiait pour son avenir.

Et malgré les incertitudes qui l'attendaient, une lueur d'espoir brillait dans son cœur, illuminant son chemin vers une nouvelle vie empreinte d'authenticité et de liberté.

Eddie prit une profonde inspiration pour se donner du courage, puis sortit de sa voiture, se dirigeant d'un pas déterminé vers l'entrée.

À son arrivée, il remarqua immédiatement l'absence de Buck.

Habituellement, son ami était déjà là, prêt à commencer la journée avec son énergie habituelle. L'inquiétude commença à s'insinuer dans l'esprit d'Eddie, mais il chassa rapidement ces pensées, se disant que Buck était peut-être juste en retard à cause de la circulation.

Il se dirigea vers son casier, déposant ses affaires avec un soupir de soulagement. Il sortit son téléphone pour envoyer un message à Buck, mais son cœur se serra en constatant l'absence de réponses.

Une boule d'anxiété se forma dans l'estomac d'Eddie alors qu'il contemplait le vestiaire vide de la caserne. La circulation pouvait parfois être dense à cette heure de la journée, mais Buck n'aurait jamais manqué le début de leur service sans prévenir. Une pensée effrayante traversa l'esprit d'Eddie : et s'il était arrivé quelque chose à Buck ?

Il repoussa cette pensée parce qu'il n'y avait aucune raison aujourd'hui, pas quand il voulait enfin lui dire la vérité.

Pourtant, une petite voix dans sa tête lui disait que quelque chose n'allait pas.

Buck était rarement en retard, surtout lorsqu'il s'agissait du travail. L'angoisse commença à s'installer en lui alors qu'il imaginait toutes sortes de scénarios sombres.

Il composa rapidement un nouveau message à son ami, demandant s'il allait bien, mais il n'y eut toujours pas de réponse. L'angoisse monta en lui alors qu'il se demandait ce qui avait pu arriver à Buck.

Ce n'était pas normal.

Buck était parti emmener Christopher à l'école il y a presque deux heures maintenant. Eddie ne doutait pas qu'ils se soient arrêtés en route pour manger une crêpe, Buck ne pouvant résister aux yeux de chiots de Christopher aussi bien que lui. Mais il aurait dû être là au moins un quart d'heure avant le début de leur service. Mais il n'était toujours pas là.

Alors où était-il ?

Une vague d'inquiétude commença à s'installer dans l'esprit d'Eddie. Où pouvait-il bien être ? Pourquoi n'était-il pas encore arrivé ? Des pensées alarmantes se bousculaient dans sa tête, alimentant ses peurs les plus sombres.

Il se demanda brièvement s'il avait pu avoir un accident en route.

Son estomac se noua à cette idée. Est-ce que Christopher était encore avec lui à ce moment-là ? L'idée que son fils puisse être impliqué dans un accident le terrorisait. Il espérait du plus profond de son cœur que ce n'était pas le cas.

Des images terrifiantes défilaient devant ses yeux, chaque scénario plus effrayant que le précédent. Il se força à se calmer, à respirer profondément pour apaiser les battements frénétiques de son cœur. Mais l'inquiétude grandissait en lui, menaçant de l'engloutir tout entier.

Son téléphone vibra soudain dans sa poche, lui arrachant un sursaut.

Avec des mains tremblantes, il sortit l'appareil et regarda l'écran. Mais ce n'était pas un message de Buck. C'était juste un rappel de rendez-vous. Son estomac se tordit de frustration. Pourquoi Buck ne répondait-il pas ? Pourquoi ne lui avait-il pas envoyé un message pour le tenir au courant de son retard ?

Une voix dans sa tête lui disait de garder son calme, de ne pas sauter aux conclusions. Peut-être que Buck avait simplement eu un problème de dernière minute et qu'il serait là bientôt. Mais malgré ses efforts pour se rassurer, une anxiété croissante le rongeait de l'intérieur.

Il sentait l'urgence monter en lui, le besoin irrépressible de savoir ce qui se passait. Son esprit était assailli par toutes sortes de scénarios catastrophiques, chacun plus terrifiant que le précédent. Il avait besoin de savoir que Buck et Christopher allaient bien, que rien de mal ne leur était arrivé.

Alors, avec un mélange de peur et de détermination, Eddie composa le numéro de Buck, son pouls battant dans ses tempes alors qu'il attendait anxieusement que quelqu'un réponde à l'autre bout du fil.

Il atterrit sur sa boite vocale et il se glaça d'effroi.

Ce n'était pas normal.

Buck gardait son téléphone allumé en permanence. Peut-être qu'il avait une panne de batterie, ce qui expliquerait qu'il n'ait pas donné signe de vie mais pourtant le téléphone avait sonné avant de basculer sur le répondeur.

Aurait-il oublié son téléphone quelque part ?

Alors qu'il était plongé dans ses pensées, l'alarme retentit soudainement, brisant le silence de la caserne. Eddie sursauta, son cœur battant la chamade dans sa poitrine. Il regarda autour de lui, cherchant frénétiquement Buck du regard, mais son ami était toujours introuvable.

Les lumières clignotantes et le hurlement strident des sirènes annonçaient une urgence imminente. Les autres membres de l'équipe se précipitaient déjà vers les camions, mais Eddie restait figé sur place, son cœur battant la chamade. Il voulait attendre Buck, mais il savait que chaque seconde comptait lorsqu'il s'agissait d'intervenir sur une scène d'urgence. Les 118 allait partir sans lui, mais Buck restait introuvable.

Bobby se tourna vers lui, l'expression grave.

– Eddie, dépêche-toi ! Nous n'avons pas de temps à perdre.

Un conflit intérieur faisait rage en lui alors qu'il luttait pour prendre une décision. D'un côté, il voulait rester pour attendre Buck, mais de l'autre, il savait qu'il devait répondre à l'appel du devoir.

Finalement, avec un soupir résigné, il se résolut à suivre ses camarades, le cœur lourd de préoccupations pour son ami disparu. Alors que les camions s'éloignaient, il jeta un dernier regard vers la caserne, espérant voir le visage rassurant de Buck apparaître à tout moment. Mais il n'y avait que le vide, un vide qui semblait peser lourdement sur ses épaules alors qu'il se préparait à affronter l'inconnu.

Le moment de vérité approchait, et Eddie savait qu'il devait être prêt à affronter ce qui allait venir, que ce soit avec ou sans Buck à ses côtés.