Correction : 30-08-2024
Note : Bonjour ! Après deux années d'absence, dont je m'excuse sincèrement, je reviens avec une réécriture complète de l'âme de Poudlard. Les dix premiers chapitres seront postés immédiatement et seront suivis par un chapitre tous les jours ou tous les deux jours jusqu'au 18ème chapitre inédit. La suite arrivera une fois par semaine pour me laisser le temps de la corriger correctement.
En espérant que cette réécriture vous plaira, je vous souhaite une bonne lecture !
Chapitre 01 : L'échec d'une vie
La nuit du 2 mai 1998 marque la fin d'une longue guerre entre la lumière et les ténèbres qui s'était étendue sur plusieurs générations de mages et sorciers. Malheureusement, elle ne s'est pas soldée par la victoire que la majorité espérait… Harry Potter avait échoué, vaincu par nul autre que Voldemort en personne.
Si on devait lui demander, il n'en était pas vraiment surpris. Toute sa vie n'avait jamais rien été d'autre qu'une succession d'échecs en tous genres. Et il fallait être un aveugle -ou un idiot- pour ne pas s'en rendre compte rapidement. En vérité, même les aveugles pourraient s'en apercevoir, ne laissant donc plus que les idiots pour ne pas le remarquer.
Et ces idiots étaient décidément majoritaires dans la population magique de Grande-Bretagne puisque jusqu'à cette terrible nuit, aucun d'entre eux n'avait remis en doute l'idée de compter sur le survivant, et uniquement sur le survivant, pour les sauver d'un terrible mage noir que tous redoutaient.
Quant à Harry lui-même -bien qu'il ne soit pas fier de faire partie des idiots de Grande-Bretagne- il s'était toujours efforcé de faire ce qu'on attendait de lui. Mener la guerre avant même sa majorité et vaincre un puissant seigneur des ténèbres avant d'être autorisé à commander dans un bar.
Le brun était resté optimiste. Optimiste dans sa capacité à sauver les autres. Optimiste face au destin merdique qui était le sien et qui l'avait placé en première ligne face à des magiciens noirs et expérimentés à l'âge inattendu de un an.
Mais qu'importe l'espoir, Harry Potter avait échoué. Et l'échec était total. Voldemort avait gagné.
Cependant… maintenant qu'il agonisait ; la guerre, Voldemort et toutes ces conneries ne lui importaient plus tellement. Harry avait déjà entendu dire que, lorsque la mort approchait, on pouvait voir sa vie défiler devant ses yeux. Il pouvait maintenant confirmer cette légende étrange. Mais, ce qu'il voyait ne lui plaisait pas le moins du monde. Parce que l'échec qui défilait devant ses paupières closes n'était pas seulement cette bataille ou même son duel perdu contre Voldemort.
Non, l'échec concernait sa vie entière. Du début à la fin.
Une fin qu'il était parvenu à prédire facilement il y a plusieurs années. Et ce, même si la divination n'était pas sa matière préférée et encore moins celle dans laquelle il excellait. Il était destiné à mourir. Depuis le début. Et, il le savait. Lui, un adolescent de dix-sept ans, pas vraiment attentif en cours et sans dons particuliers, contre un des plus puissants sorciers noirs qui avait trois ou quatre fois son âge. Quel idiot avait sincèrement pensé qu'Harry survivrait à nouveau ?
La société sorcière était peut-être uniquement composée d'imbéciles, heureux de trouver n'importe qui d'autre qu'eux pour combattre en espérant stupidement le meilleur. Mais le survivant avait su rester lucide sur ses chances de survie après la renaissance de Voldemort. Il avait simplement été idiot d'espérer emporter le seigneur des ténèbres avec lui.
Il savait qu'il ne survivrait pas. Pas deux fois... Ou plutôt trois visiblement… Harry était peut-être agonisant, mais toujours en vie malgré le sortilège d'Avada Kedevra qu'il avait reçu il y a une trentaine de minutes. Le brun avait beau se dévaloriser devant ce qu'il avait accompli au cours de sa vie, il devait s'accorder le fait d'être ridiculement résistant au si célèbre sortilège de la mort connu pour être imparable.
Si l'immonde morceau d'âme qui marquait son front n'avait pas été détruit par le sort, Harry aurait sans doute pensé que l'impardonnable n'avait aucun effet sur lui pour une raison quelconque ou ridicule. Quelque chose comme le pouvoir de l'amour ou une imbécillité du genre.
Le Gryffondor eut un ricanement moqueur, mais le regretta assez vite lorsqu'une toux sanglante le prit. Une douleur vibrante le fit grimacer et il souffla de soulagement lorsqu'elle se calma de nouveau. Ses oreilles bourdonnaient encore un peu, mais il parvenait à entendre les combats autour de lui, bien qu'il n'y fasse plus vraiment attention. Il semblerait qu'ils aient étrangement repris de plus belle. Comme si quelque chose d'extraordinaire s'était passé. Des renforts, peut-être ? Bah… peu importe finalement. Il doutait qu'il survive assez longtemps pour voir la fin des combats. Et il était trop loin pour ne serait-ce que les apercevoir.
Voldemort s'était bien amusé avec lui.
Après lui avoir lancé le sortilège de la mort, le mage noir avait fait léviter son corps rendu inconscient par son passage dans les limbes. Le baladant dans les airs comme un trophée macabre accompagné d'un rire qui correspondait parfaitement à son caractère dément. Puis, lorsque le moral des sorciers fut suffisamment chamboulé par la mort de leur sauveur : il se débarrassa de lui, l'envoyant par-dessus une des tours détruites par la bataille. Pourquoi s'en encombrer puisqu'il était persuadé que le survivant n'avait pas survécu ?
Et quelle ironie…
Harry avait finalement survécu une fois de plus, mais être ainsi envoyé dans les airs et retombant brutalement sur des gravats semblait avoir provoqué une hémorragie qui le ramènerait rapidement auprès de la mort qu'il venait à peine de quitter. Combien de temps lui restait-il avec une blessure pareille ? Quelques minutes, moins peut-être… Mais peu importe. Où en était-il dans ses pensées morbides ? Ah oui. L'échec.
Cet échec, aussi grand soit-il, se résumait en un seul nom finalement. Le sien. Harry James Potter.
Sa naissance était plus ou moins responsable de la mort de ses parents et de l'emprisonnement -injustifié- de son parrain.
À onze ans, son syndrome du héros avait manqué d'offrir la pierre philosophale à son professeur possédé par l'esprit mort-vivant d'un mage noir. -ou demi-vivant, maudit, buveur de sang de licorne, il ne savait quoi-.
À douze ans, il n'avait pas pris la peine de prévenir les professeurs qu'il avait, peut-être, trouvé le responsable des attaques d'étudiants et était parti à la chasse au basilic avec deux autres enfants de douze ans.
Quoique… De toute façon, les professeurs ne le croyaient jamais, à quoi bon les prévenir ? Surtout que l'un d'eux avait manqué de le transformer en légume en voulant lui effacer la mémoire la même année. Et l'année précédente, il avait été sèchement renvoyé dans son dortoir par sa directrice de maison lorsqu'il avait tenté d'expliquer qu'un artefact extrêmement puissant -dont il aurait dû ignorer l'existence- était sur le point d'être volé. McGonagall n'avait même pas daigné vérifier.
Peut-être que si elle l'avait fait, Voldemort aurait eu un peu plus de mal à passer les prétendues barrières de protection. Peut-être que Harry n'aurait pas été seul pour affronter le seigneur des ténèbres, ou ce qui en restait. Peut-être qu'il n'aurait pas eu à tuer un homme de ses propres mains en le regardant brûler vif. Peut-être qu'il ne serait pas traumatisé, encore aujourd'hui, par ses hurlements d'agonie ou la vision de son visage dont la chaire fondait presque sous ses doigts, laissant ses mains couvertes des cendres qui furent autrefois un homme.
Peut-être qu'il n'aurait pas eu à vivre tout cela à seulement onze ans.
Parce que si le professeur McGonagall lui avait répondu qu'elle allait vérifier et augmenter les protections au lieu de refuser l'histoire d'Harry, il lui aurait fait confiance et serait retourné dans son lit. Persuader que la femme aurait eu plus de chances de survie que lui. Parce qu'à l'époque, il avait encore confiance en ses professeurs. Du moins, en sa directrice de maison. Snape n'avait jamais fait partie de la liste de personnes de confiance qu'il avait établie. Au lieu de ça, il avait tué un homme adulte de ses propres mains cette nuit-là. Et personne n'en avait reparlé depuis. Pour les autres, il avait combattu un Mangemort. Pour lui, il était devenu un meurtrier.
Quelle vie, n'est-ce pas ? Et bien qu'il soit mort jeune, elle était loin d'être finie…
À treize ans, il se moquait complètement qu'un potentiel tueur en série dégénéré le pourchasse. Il continuait de prendre des risques inconsidérés sans vraiment de raisons. Cela dit, il n'avait pas été pas entouré de modèles d'intelligence cette année-là. La plus haute autorité du pays avait décidé d'envoyer des créatures mangeuse d'âmes dans son école pour capturer le criminel et « protéger » les étudiants…
Lesdites créatures avaient manqué de le tuer au moins deux fois, d'ailleurs…
À quatorze ans, il était, ni plus ni moins, responsable de la renaissance de Voldemort lui-même et par extension de la mort de Cédric. Et de toutes les autres morts qui ont suivi après lui. Et une fois de plus, personne n'avait rien fait. Mis à part les nombreuses hypothèses sur sa santé mentale impliquant, entre autres, une mythomanie pathologique.
À quinze ans, il ne s'était même pas penché sur la question de la légalité ou non des tortures sur mineur et continuait de faire aveuglément confiance à Dumbledore. Semblant complètement ignorer le fait que le monde sorcier aussi possédait un département de justice. Sa témérité -stupidité- avait également fait assassiner son parrain. La dernière famille qui lui restait.
À seize ans, il n'avait toujours pas décidé d'arrêter d'être stupide.
À dix-sept ans, il était mort.
Un. Échec. Total.
Il n'avait ni su s'entourer correctement ni réfléchir par lui-même. Non, à la place, il s'était laissé porter. Il avait laissé Hermione travailler pour lui, laissé Ron l'entraîner dans des aventures stupides et dangereuses, laissé le monde sorcier l'acclamer comme un héros pour le traîner dans la boue le jour suivant, laissé Dumbledore le manipuler comme il l'entendait.
Et pendant ses divagations moroses, le camp victorieux avait changé à nouveau. Bien qu'il ne puisse le voir lui-même, les acclamations des sorciers laissaient peu de place au doute. Quelqu'un était parvenu à vaincre Voldemort. Harry avait du mal à y croire lorsqu'il entendit les mages et sorciers scander le nom de leur nouveau sauveur. Un sauveur qui n'aurait pas dû se trouver là. Un sauveur qui n'aurait pas dû être même en vie.
Dumbledore était là.
Il aurait dû être heureux de voir le vieil homme revenir d'entre les morts. Il aurait dû être soulagé que le plus grand sorcier de lumière soit parvenu à vaincre le seigneur des ténèbres… Il aurait dû ressentir quelque chose de positif face à cette victoire. Mais rien. Il ne ressentit aucun de ses sentiments… Aucun soulagement, aucune admiration. Juste un ressentiment intense. Il savait que quelque chose n'allait pas. Il le sentait. Maintenant, qu'il mourrait lentement, il avait l'étrange impression que son esprit n'avait jamais été plus clair. Harry n'eut pas le moindre soulagement en sachant son ennemi de toujours parti à jamais. Pas la moindre étincelle de joie en sachant que le monde sorcier était libéré d'un puissant mage noir. Pour le brun, le nouveau sauveur du monde sorcier n'avait rien de lumineux. Il ressemblait beaucoup trop à un mage noir.
Comment pourrait-il acclamer Dumbledore ?
Lui qui était en grande partie responsable de près de la totalité des choses terribles qui lui était arrivée dans sa courte existence. Son incompétence en tant que directeur. Son incompétence dans le choix de ses enseignants. Son refus de l'aider lorsqu'il avouait être maltraité chez lui. Son irresponsabilité devant des dangers présents au sein même de l'école. Sa passivité devant le ministère et ses idées stupides. Sa volonté de remettre en place un tournoi mortel destiné à des étudiants à peine majeurs. Son incapacité à faire la différence entre un Mangemort et un ami de longue date. Sa volonté de restreindre au maximum les informations qui le concernaient pourtant.
Sa volonté de le manipuler. Sa volonté de le sacrifier.
Presque tous les échecs de sa vie pouvaient trouver leurs sources chez cet homme, acclamé maintenant comme vainqueur de deux guerres impliquant deux mages noirs différents. Mais peut-être même que tous ses échecs n'étaient pas seulement dus à sa stupidité, comme le pensait d'abord Harry.
Dumbledore quitta discrètement le champ de bataille. Aucun sorcier ne faisait attention à lui, trop occupé à fêter la victoire avec leurs proches pour certains ou à compter les nombreux morts de cette terrible bataille pour d'autres. Le directeur de Poudlard se tenait désormais devant le survivant. La baguette de sureau entre les mains et un sourire soulagé sur les lèvres. Et Harry se demanda un instant ce qui se cachait derrière ces lunettes en demi-lune.
Était-il là pour le sauver ? Était-il soulagé de l'avoir trouvé encore en vie ? Le brun était toujours bien naïf. Il déchanta rapidement lorsque l'ancien directeur s'adressa à lui :
"Tu devais mourir, Harry," commença-t-il doucement, se mettant à la hauteur de l'adolescent. "Tom, en voulant te tuer lorsque tu n'étais qu'un enfant, a accidentellement fait de toi un Horcruxe. Le seul moyen de voir Voldemort mourir était que tu meurs le premier."
"Mais… je ne… suis pas encore mort…" bafouilla Harry, manquant de s'étouffer avec le sang qui s'accumulait dans sa bouche.
"C'est vrai… c'est vrai. L'Horcruxe est mort le premier. Il est, peut-être, encore possible de te sauver…" murmura le directeur avant de soupirer, semblant presque sincèrement affliger par ce qu'il s'apprêtait à dire. "Mais tu as fini de jouer le rôle que je t'avais donné. Il est temps pour toi de te reposer."
Le visage d'Albus restait, en grande partie, inexpressif et indifférent. Il ne semblait pas heureux de voir le survivant dans cet état d'agonie… Mais il ne paraissait pas malheureux non plus. Et il était maintenant douloureusement évident pour Harry qu'il n'allait pas être aidé par son mentor.
"J'ai encore de nombreuses choses à mettre en place. Pour le plus grand bien. Et malheureusement, mon garçon, toutes nécessitent que tu périsses aujourd'hui. Ta mort servira à de grandes choses. Un monde sans nul doute bien meilleur et paisible… Tu dois comprendre que tout cela est nécessaire. Je ne peux pas me permettre de partager la gloire."
"Qu'est-ce que… vous m'avez fait ?"
Harry voulait savoir. Pourquoi avait-il l'impression que son esprit était si clair ? Pourquoi voyait-il seulement maintenant toutes les erreurs qu'il avait faites ? Pourquoi était-il si persuadé que tout était la faute du directeur ? Il avait encore beaucoup de questions. Mais il cracha juste un peu plus de sang et grimaça de douleur.
"J'ai simplement fait de toi un héros, Harry. Celui dont le monde sorcier avait besoin pour un court moment. Et… le moment est passé," répondit le vieil homme, comprenant parfaitement ce que demandait son ancien étudiant.
Harry n'eut pas la force de lui répondre. Le vieux sorcier soupira doucement avant de commencer à s'éloigner vers d'autres lieux plus accueillants, murmurant pour le survivant ou peut-être pour lui-même que les sacrifices étaient nécessaires. Aussi injustes soient-ils. Et sans attendre plus longtemps, il le laissa à la mort...
Le Gryffondor n'était pas aussi étonné qu'il aurait dû l'être, Voldemort n'étant plus qu'un tas de poussières voltigeant dans les airs, Harry ne faisait que de l'ombre au Grand Lord Albus Perceval Wilfrid Dumbledore, premier héros ayant vaincu deux mages noirs en une vie et l'adolescent le savait. Pff… C'était vraiment grotesque. À son grand âge, comment Dumbledore pouvait-il être avide de gloire au point de laisser un enfant mourir pour ne pas avoir à la partager ?
Le jeune sorcier tenta de s'asseoir, mais décida que, finalement, mieux valait attendre la mort, appuyé sur l'un des innombrables gravats qui constituaient autrefois Poudlard… sa maison. La douleur, qui irradiait de chaque parcelle de son corps, lui avait vite fait comprendre que l'attente serait plus douce s'il ne bougeait pas. La perte de sang commençait à lui faire perdre la tête. Tout tournait autour de lui et il se sentait incroyablement fatigué. Alors qu'il fermait les yeux, un long soupir à fendre l'âme résonna près de lui. C'est avec un grand effort qu'il leva un peu ses paupières pour pouvoir constater la présence d'une jeune femme à l'allure presque fantomatique.
Elle portait l'uniforme de Poudlard, mais semblait avoir une vingtaine d'années, trop vieille pour être encore étudiante. Ses longs cheveux blancs descendaient en cascade dans son dos et ses yeux gris transperçaient le survivant. Une étrange aura blanche l'entourait tel un halo et clignotait plus brillamment de temps à autre.
Allons bon, quoi encore ?
Le survivant voulut lui demander qui elle était, mais il ne réussit qu'à cracher un peu plus de sang. Cependant, comme si elle avait compris, la femme répondit :
"Je suis Poudlard, bien sûr."
« Ah oui... bien sûr. Pourquoi n'y avait-il pas pensé plus tôt ? » se dit Harry sarcastiquement.
"Je me le demande..." répondit la jeune femme en s'accroupissant près de lui.
Le survivant se demanda un instant si cette femme pouvait lire dans ses pensées.
"Oui, parfaitement. Presque autant que si tu t'adressais directement à moi, pour tout t'avouer" sourit-elle.
Harry soupira intérieurement. Qu'est-ce que Poudlard lui voulait ? Et comment se faisait-il que Poudlard soit une femme ?
"Je suis l'âme de l'école. N'est-il pas évident qu'une école de magie millénaire possédant des escaliers qui bouge, une salle sur demande et tout un tas d'autres trucs aussi incroyables qu'étranges ne soient pas commandés par une conscience ?"
Qu'est-ce qu'il en savait sérieusement ? Avait-il l'air d'être l'un des fondateurs ? Pourquoi ne pouvait-il pas mourir en paix ?
"Eh bien, maintenant, tu sais. Et cette conscience, c'est moi."
Il ne voulait pas être impoli -bien que, désormais, il s'en moquait royalement- mais il avait grandement envie de lui répondre que ça lui faisait une belle jambe. Surtout que ça ne répondait pas à sa question sur la présence de la conscience de Poudlard à ses côtés.
"Je suis là parce que je t'aime bien."
Bien qu'il s'agisse là d'une nouvelle agréable, ça ne l'avançait à rien.
"Et comme je t'aime bien, je vais t'aider."
« En me laissant mourir en paix. » pensa Harry avec un certain sarcasme et le fantôme roula des yeux en captant ses pensées.
"Non, Celui-qui-est-dépressif. Depuis bientôt quinze bonnes minutes, tu te flagelles sur les nombreuses erreurs que tu as commises au cours de ta vie. Eh bien, il est possible de réparer ça."
« Comment ? » demanda Harry sans pour autant l'exprimer à voix haute.
"En te renvoyant dans ton corps d'enfant de 11 ans," sourit-elle d'un air un peu inquiétant.
Harry avait perdu beaucoup trop de sang pour réfléchir, mais cela lui paraissait être une mauvaise idée. Comment ça « le renvoyer dans son corps d'enfant » ? Lui faire remonter le temps ? Pourquoi faire ? Et surtout, qu'est-ce que Poudlard pouvait y gagner ? Et comment Poudlard pouvait-elle faire une chose pareille ?
"Regarde autour de toi. Je suis détruite," fit l'esprit, affligée. "Il ne reste que deux tours encore debout et elles menacent de s'effondrer sous peu. Je suis en train de mourir moi aussi. Je veux ma vengeance."
Harry sentit son esprit s'évader avant de se concentrer à nouveau sur l'étrange apparition. Peut-être hallucinait-il ? Rien n'avait de sens. Pourquoi Poudlard voudrait se venger ? De qui pourrait-elle se venger ?
"Dumbledore bien sûr ! C'est lui qui a échoué en tant que directeur d'école. Il a fait d'une école un champ de bataille, s'est arrangé pour obtenir une armée d'étudiant même pas majeur, mener des élèves à un massacre face à des mages noirs… Il est responsable de ma destruction !"
Harry, trop fatigué, ferma les yeux une fois de plus, n'écoutant même plus le monologue de l'esprit en colère qui commençait à faire de grands gestes pour tenter d'expliquer par A B pourquoi Dumbledore était - et de loin - le pire directeur qu'elle n'ait jamais connu.
Phineas Black avait été meilleur et cela lui coûtait beaucoup de l'avouer apparemment.
Les pensées de Harry devenaient floues et il sentait l'inconscience le gagner. Il mourrait pour la troisième fois et cette fois-ci semblait être la bonne. Aussi étonnant que cela puisse paraître, il n'avait pas peur. Snape avait raison finalement. Le brun n'avait aucun instinct de survie.
"Bon, je considère que tu es d'accord avec mon idée." Furent les derniers mots que son esprit parvint à entendre avant de s'évanouir.
Et, par Merlin, non, il ne l'était pas.
