Correction: 06-09-2024
Chapitre 13 : Plan Z.3: Succès?
Le dîner se passait plus calmement que les autres fois. Drago aimait faire durer le suspense après son exclamation du couloir où il avait indiqué avoir une piste sérieuse sur le complot de Dumbledore et Hagrid.
Harry, lui, angoissait simplement sur l'idée étrange et - sans aucun doute - fausse que s'apprêtait à lui sortir le blond.
Quel dommage qu'ils aient été interrompus par un groupe de Serpentards qui passait par là. Le survivant aurait préféré que son ami aux cheveux blonds lui explique directement ce qui lui passait par la tête et non qu'il mange ses pommes de terre avec la satisfaction évidente de l'homme qui a tout compris.
Mais bon, selon l'aristocrate, il y avait maintenant trop de monde pour qu'il dévoile son incroyable déduction. Harry leva le nez lorsque ledit aristocrate laissa échapper un soupir de lassitude.
"Quand vas-tu cesser de ne manger que le dessert ?" demanda-t-il presque exaspéré en fixant la part de gâteau aux framboises qui est soudainement apparue dans l'assiette du brun.
"Je n'y peux rien. J'ai l'impression que le sucre est maintenant le seul aliment que je peux sentir," avoua Harry en haussant les épaules.
Poudlard, qui somnolait non loin en étant avachi sur la table alors que quelques plats passant d'étudiant en étudiant lui traversaient la tête, leva les yeux vers lui, un peu gêné.
"Euh, c'est peut-être un effet secondaire de ton voyage dans le temps… J'ai lu dans un vieux livre que tu risquais de ne vouloir manger que du sucre pendant au moins un an ou deux. Mais tu restes un humain, n'oublie pas de manger équilibré," dit-elle finalement sans pour autant se relever.
Le survivant eut un frisson un peu colérique et une veine battue un peu plus rapidement sur sa tempe. Il lança un regard noir à l'âme qui n'en fut pas le moins du monde déstabilisée.
« Et tu comptais me le dire un jour ? Combien d'effet secondaire y a-t-il encore ? »
"Je ne sais pas trop. Il n'y a pas beaucoup de sorciers qui ont fait un voyage temporel uniquement avec leur âme, tu sais…"
Drago ne dit rien, fixant simplement Harry en alternant avec l'endroit où il semblait soudainement jeter un regard noir.
Un grand plat de carottes.
Ce que le blond ne voyait pas, cependant, était la tête de l'âme de son école de magie qui passait à moitié à travers le plat.
"Tu sais, tu n'es pas obligé de manger des carottes si tu n'aimes pas ça. Pas la peine de leur jeter un regard si mauvais. Mais prends au moins un peu de pomme de terre…" tenta finalement le blond.
Harry redescendit un peu sur terre pour jeter un regard confus autour de lui avant de finalement se rendre compte qu'effectivement, si on ne voyait pas la feignasse avachie sur la table, on pouvait tout à fait croire qu'il fixait méchamment les carottes.
Pas étonnant que Drago le prenne pour un fou.
Il ne voyait pas trop comment justifier ça, alors il choisit la solution de facilité.
La fuite.
"Oui, oui," dit-il finalement en se servant des pommes de terre. "Mais je te trouve bien hypocrite pour quelqu'un qui mange tous les jours un ou deux kilos de bonbons envoyés par sa mère. Tu as la dent au moins aussi sucrée que la mienne."
Drago eut la décence de rougir.
"Ce n'est que 500 grammes, et même pas tous les jours," répliqua-t-il en détournant le regard et en croisant les bras. "Ce sont des sucreries d'une grande qualité avec juste ce qu'il faut de sucre pour donner de l'énergie et un bon apport nutritionnel. Et tu m'en voles la moitié !"
"Un apport nutritionnel ? Ce sont des bonbons, Drago. Et je ne t'en vole pas tant que ça."
Le blond bouda un peu plus.
Il en venait presque à regretter l'époque où il avait juste Crabbe et Goyle pour amis. Eux au moins ne répliquaient pas quand il utilisait des mots trop compliqués.
Drago leur jeta d'ailleurs un regard pour constater que Crabbe s'amusait à enfoncer des pommes de terre dans les narines de Goyle.
D'accord… Peut-être qu'il ne le regrettait pas tant que ça, finalement.
Cependant, cette conversation lui rappela quelque chose.
"Ta famille ne t'envoie jamais rien, pourquoi ?" demanda-t-il finalement avec un regard curieux.
Pourquoi le survivant ne recevait jamais aucun courrier? Même les nés-moldus en recevaient parfois. Il savait que les parents de Harry étaient décédés. Qui ne le savait pas? Et il avait appris que sa famille était moldue par Harry il y a quelques jours.
Comment le survivant, héros du monde des sorciers, avait pu se retrouver dans une famille moldue, il l'ignorait.
"C'est compliqué," grimaça le survivant. "Disons que ma famille moldue… Ne m'aime pas beaucoup…"
Waouh, Harry ne pensait pas que ça lui coûterait autant de l'avouer. Heureusement pour lui, le blond n'ajouta rien de plus et décida de changer de sujet. Cependant, il restait très intrigué. Pourquoi le survivant vivait avec des moldus ? Pourquoi ils ne l'appréciaient pas ? Comment pouvaient-ils ne pas l'apprécier ? Pourquoi n'avait-il pas de contact dans le monde sorcier, au moins une famille sorcière pour l'aider ?
Mais la réserve qu'il sentait de la part de Harry lui indiqua avec la clarté d'un néon de bar clignotant qu'il devrait prendre son temps pour en apprendre plus sur le passé de son nouvel ami. Ils avaient le temps après tout et lui-même n'avait pas vraiment abordé sa propre enfance avec le survivant. Néanmoins, une certaine inquiétude montait en lui. Il n'était pas convaincu que tout allait aussi bien qu'il le pensait pour le héros de la communauté magique.
Il fallait qu'il en parle à son père. Oui, il lui enverrait vraiment une lettre. Il doit déjà en envoyer une pour parler du comportement étrange de son oncle Sev'. Il fera d'une pierre deux coups. Son père avait souvent réponse à tout et lui avait dit de ne pas hésiter à le consulter s'il rencontrait des difficultés lors de sa scolarité à Poudlard. Qu'importe le sujet concerné par lesdites "difficultés".
Ce n'est qu'après une longue et interminable attente pour Harry qu'il fut enfin l'heure pour les élèves de Poudlard de regagner leur dortoir pour la nuit. Après un copieux repas, - essentiellement composé de sucre pour Harry - les deux Serpentard regagnèrent lentement leur dortoir. Et plus il s'enfonçait vers les cachots, plus le regard de Drago se faisait satisfait, sentant parfaitement la tension et l'impatience de son camarade qui marchait à ses côtés.
Un léger sentiment de pouvoir montait en lui et il était plus que ravi d'avoir cette impression de tenir en haleine le survivant dont la réputation n'était plus à faire. Il trouvait ça assez amusant et c'était un juste retour des choses pour toutes les fois où Drago observait le survivant avec une certaine incompréhension.
C'est dans l'intimité de leur chambre, après que Théo et Blaise soient allés se coucher, qu'ils purent discuter des déductions - incroyables et inattendues - de Drago.
"Doooonc… Tu as trouvé ce qui était dans le coffre de Gringotts ?" demanda Harry, assis en tailleur sur le lit du blond, alors que Drago se trouvait dans la même position en face de lui.
Harry espérait vraiment que non. Même s'il ne voyait pas le moins du monde comment le sang-pur aurait pu l'apprendre.
Ils n'étaient éclairés que par un léger Lumos de la baguette de Drago, ajoutant un peu de drame à la scène et illuminant leurs épais rideaux verts.
Drame vite balayé par l'Héritier Malfoy.
"Bien sûr que non. Je ne suis pas Merlin," dit-il. "Mais je sais où est caché ce fameux paquet," souffla-t-il un peu plus bas. Comme si le sort de silence autour d'eux n'était pas suffisant pour qu'il ne soit pas entendu.
Et pourtant, il l'était, c'est Harry qui l'avait lancé après tout. Cela lui avait d'ailleurs valu un regard étonné de la part de Drago. Regard auquel il a simplement répondu « Je suis le survivant ». Ça a tristement marché parce que le blond ne demanda rien de plus.
"Dans le couloir interdit du troisième étage ?"
"Comment tu l'as su ?" demanda le blond, étonné. Harry serait donc aussi génial et intelligent que lui ?
"Une intuition ?" soupira Harry.
En vérité, c'était vraiment évident. Harry se demanda un instant si Dumbledore ne l'avait pas fait exprès aussi.
Sûrement.
"Tu es digne d'être mon assistant," dit Drago en hochant la tête, satisfait.
Harry était peut-être fou, mais il était puissant et pas trop stupide. Du moins pas autant que Crabbe et Goyle. Le survivant leva les yeux au ciel et décida qu'il était l'heure d'aller se coucher. Juste assistant, hein ? Il en était presque vexé.
Quelques jours de plus passèrent. Harry continuait de chercher un plan pour se débarrasser de Croutard, toujours enfermé dans sa cage inviolable.
Est-ce qu'il l'avait nourri aujourd'hui, d'ailleurs ?
Enfin, peu importe. Son parrain non plus n'avait pas pu manger tous les jours à sa faim. Et c'était entièrement de la faute du rat. Ce n'est donc que justice.
Il traversa la grande salle aux côtés de Drago pour rejoindre la table des Serpentards pour le petit-déjeuner. Poudlard s'amusait à sautiller sur les tables et a écouté attentivement les conversations d'à peu près tous les élèves.
La voir rassurait le survivant quelque peu. Elle n'avait pas l'air trop mourante, mais il continuait de s'inquiéter. Il allait falloir étudier ça plus attentivement. Mais il avait beau chercher dans la bibliothèque, il ne trouvait rien qui puisse l'aider. Comment chercher des informations sur une entité dont presque personne ne connaît l'existence aujourd'hui ?
Il pourrait en crier de frustration.
"Oh, qu'est-ce que c'est ?" fit soudainement Drago en attrapant quelque chose des mains de Neville qui était tranquillement assis à la table des rouge et or.
Harry haussa un sourcil devant le comportement cleptomane du blond. Il décida de désamorcer la situation avant que Ron, qu'il parvenait à voir du coin de l'œil, fasse une scène et accentue son mal de tête.
Le survivant attrapa à son tour le Rapeltout des mains de Drago qui le laissa faire et lança un sourire à l'héritier Londubat.
"C'est un Rapeltout. C'est plutôt pratique pour savoir si tu as oublié quelque chose. Mais c'est dommage qu'ils ne te disent pas ce que tu as oublié."
Neville lui fit un sourire timide et tendit la main pour reprendre le Rapeltout que le survivant lui tendait avant de s'arrêter et de fixer la couleur rouge qu'avait pris la fumée piégée à l'intérieur de la bille de verre encore dans la main du brun.
"Tu as oublié quelque chose ?" demanda-t-il alors, attirant l'attention d'Harry sur le cadeau de Neville.
"Ouais, il a oublié d'être un Gryffondor," marmonna Ron dans sa barbe, mais il fut parfaitement entendu par le brun.
Harry l'ignora complètement, trop absorbé par sa réflexion. Qu'avait-il oublié ? Il n'avait pas de devoir en retard, il avait nourri Hedwige, il portait un caleçon propre, il avait rabaissé la lunette des toilettes avant de sortir, Croutard était encore en vie dans sa petite cage.
Et soudainement, l'illumination se fit.
"La carte !" s'exclama-t-il en faisant sursauter quelques Gryffondor qui ne s'attendaient pas à un tel éclat.
Aujourd'hui était le dernier jour pour rendre la carte avant de subir le courroux des jumeaux Weasley !
Sans attendre, et sous le regard stupéfait de la plupart des Gryffondor, il s'enfuit de la grande salle en courant juste après avoir lancé le Rapeltout à Neville qui le rattrapa in extrémis.
Le pauvre Gryffondor avait d'ailleurs jonglé un moment avec l'objets avant de l'attraper plus fermement dans une main. Il poussa un soupire de soulagement, heureux de ne pas avoir brisé le présent de sa grand-mère. Lorsqu'il releva les yeux pour lancer un regard surpris au survivant, dont l'éclat avait manquer de lui faire faire un infarctus, il ne pu que constater sa disparition soudaine et ne rencontra que le regard blasé de Drago Malfoy qui était resté là. Regard que le Gryffondor croisa rapidement avant de baisser les yeux et de cacher discrètement son Rapeltout au cas où le blond désirait lui prendre à nouveau l'objet.
Mais celui-ci n'en fit rien. il poussa un soupir discret et décida de suivre le survivant, mais sans pour autant se presser de la même manière. Peut-être qu'Harry n'avait aucune dignité, mais ce n'était pas son cas. Un Malfoy ne courait pas. Si un Malfoy était attendu quelque part alors les autres attendrait aussi longtemps qu'un Malfoy le désirait.
Mais cela ne concernait pas Harry parce que Harry ne semblait attendre personne, même pas lui-même. C'est la raison pour laquelle, dès qu'il fut hors de vue des Gryffondor qui le fixait avec autant d'incompréhension que de méfiance, qu'il commença à courir lui-même dans les couloirs à la recherche de son ami à la cicatrice si caractéristique. Lorsqu'il atteint les dortoirs où s'était vraisemblablement dirigé le brun à lunettes, il observa le bordel monstrueux qui régnait dans la pièce.
Croisant les bras, il lança un regard accusateur au responsable qui l'ignorait totalement au profit d'une angoisse grandissante et d'un sentiment d'urgence qui le prenait à la gorge.
Qu'avait-il fait de la carte ? S'il ne la rendait pas bientôt, il romprait le contrat avec les jumeaux Weasley. Il n'avait peut-être pas lié sa magie à ce contrat mais il n'était jamais de bon augure de ne pas respecter les documents magiques de ce genre. Qui sait ce qui lui arriverait ? En plus de subir la colère des pires blagueurs de l'écoles depuis des dizaines d'années, bien sûr.
Il n'avait aucune envie de finir la tête en bas, obligé de marcher sur les mains et recouvert de paillettes comme ce Serdaigle de cinquième année qui avait été victime des deux Gryffondor trois semaines plus tôt.
"Harry, j'espère que tu ne comptes pas quitter cet endroit sans le remettre en ordre, n'est-ce pas ?" demanda Drago en l'interrompant dans ses pensées.
Harry, qui avait laissé échapper un souffle de soulagement lorsqu'il avait mis la main sur la carte, se figea.
Ranger ? Lui ? Pff… Il était sorcier, non ?
D'un mouvement du poignet, ses affaires commencèrent à se ranger toute seule sous les yeux médusés de Drago. En quelques instants, le dortoir était aussi propre qu'il l'avait été avant l'arrivée du brun.
Le sang-pur savait qu'Harry était doué, puissant et peut-être même charismatique lorsqu'il agissait avec dignité. Et ce, malgré ses onze années et son initiation à la magie datant d'à peine trois mois. Mais le voir lancer plusieurs sorts informulés et sans baguette en une seule fois, c'était très impressionnant.
"Apprends-moi à faire ça," demanda-t-il d'une voix admirative.
"Je le ferai, Drago, c'est promis, mais pas aujourd'hui. Je suis presque en retard pour rendre ce que j'ai emprunté."
Et sans s'attarder plus longtemps, il passa la porte à la vitesse de l'éclair et utilisa la carte pour trouver les jumeaux non sans s'être lancé un sort de désillusion pour qu'on ne puisse pas l'arrêter en chemin pour des demandes aussi futiles qu'agaçantes comme un autographe ou une poignée de main.
Ce genre de chose arrivait malheureusement assez souvent lorsqu'il n'avait pas le futur prince de Serpentard à ses côtés pour les faire fuir.
Après quelques minutes de course intensive, trois esquives maîtrisées d'élèves se tenant au milieu des couloirs et quelques passages secrets empruntés, le brun s'approcha suffisamment de ses cibles. Au détour d'un couloir où il savait que se trouvaient les jumeaux roux, il finit par tomber sur George… Littéralement.
"Mais qu'est-ce que ?!" s'exclama le roux en tombant, percuté par une chose invisible lancée à pleine vitesse.
Son double se pencha un peu au-dessus de lui et lui lança un regard moqueur.
"Incapable de tenir sur tes deux jambes, mon cher frère ?"
"On s'est promis de ne pas faire ce genre de blague de mauvais goût ! Tu vaux mieux que ça !" répliqua George en lui lançant un regard noir.
"Je n'y suis pour rien," fit Fred en croisant les bras.
"Désolé, c'est ma faute. Je savais que vous étiez là, mais je ne vous pensais pas aussi près…"
Les deux Gryffondor regardèrent autour d'eux pour constater… Eh bien… Rien.
"Serait-ce la jeune voix fluette de notre cher petit serpent préféré ?" demanda Fred en regardant son frère toujours au sol.
Qu'attendait-il pour se relever d'ailleurs ?
"Il semblerait, mon adorable double. Le petit Serpentard a décidé de nous attaquer avec des sorts ? Il ne sait pas encore à quel point notre vengeance peut être terrible."
"Non, non. Je ne vous attaque pas," expliqua rapidement Harry après avoir lancé le contre-sort qui le rendait invisible.
Fred croisa les bras et lui lança un regard méfiant, alors que George se relevait, époussetant une poussière invisible sur sa robe.
"Comment as-tu fait cela ?" demanda Fred.
"C'est un sort de désillusion."
"Humf. Pratique," dit George en prenant des notes sur un petit bout de parchemin toujours dans sa poche. "Mais peu importe. Tu dis que tu ne nous attaques pas ?"
"Pourquoi avoir plaqué mon frère tel un Brubyman dans ce cas ?" demanda Fred.
"Un quoi ?"
"Ces moldus qui jouent au ballon et qui se jettent les uns sur les autres comme des goules sur un cadavre. Notre père regarde parfois les moldus faire ça dans la boîte à images moldu qu'il a ramené," expliqua le second jumeau après avoir réajusté sa cravate.
"… Un rugbyman ?"
"C'est sans importance," fit Fred avec un mouvement du poignet. "Que veux-tu ?"
Harry ne se fit pas attendre et sortit la carte du maraudeur, puis la leur tendit.
"J'ai failli oublier. C'est le dernier jour pour vous la rendre, alors voilà. Elle m'a beaucoup aidé, merci."
Aucun des deux roux ne parla avant que Fred n'affiche un air renfrogné, tandis que son frère souriait de plus bel. Mais aucun ne fit un geste pour la récupérer.
"Euh… Un problème ?" demanda le brun, la main toujours tendue vers eux pour qu'ils récupèrent la carte.
"Aucun problème," sourit George. "J'avais simplement parié avec mon frère si tu allais nous la rendre ou non, et il se trouve qu'il a perdu."
Fred roula des yeux. Il détestait perdre.
"Je savais qu'on pouvait compter sur toi !" finit le roux en attrapant les épaules du plus jeune.
"Euh… C'était ce qu'on avait décidé… Et puis le contrat…"
George ricana un peu avant de sortir son exemplaire du contrat et le mit sous le nez du Serpentard.
"Il n'y a indiqué nulle part que tu dois nous rendre la carte, c'est simplement un contrat pour notre boutique et nos inventions. On a voulu voir si tu tiendrais parole sans y être forcé par un contrat magique."
"Je tiens toujours parole," affirma Harry.
"Garde la carte," intervint Fred en se rapprochant de son frère. "De toute façon, on connaît le château par cœur et on compte bien inventer une carte encore plus efficace que celle-ci."
"Vraiment ?"
"C'est celle de ton père après tout. On n'a fait que la récupérer auprès de Rusard il y a longtemps, elle n'est pas à nous," dit Fred en souriant. "Disons que c'était un test pour voir si on pouvait te faire confiance."
"Notre jeune frère Ronald nous a beaucoup parlé de toi durant ces quelques semaines et on ne savait pas trop quoi penser," compléta George.
Étrangement, voir Fred sourire donna presque à Harry l'envie de pleurer. Il avait l'impression de retrouver les deux jumeaux qu'il avait connus. Les deux jumeaux qui le soutenaient toujours, même quand Gryffondor lui avait tourné le dos. Les deux jumeaux qui se fichaient qu'il soit un Serpentard et qui ont voulu voir par eux-mêmes s'il méritait leur confiance et non s'arrêter sur les paroles de leur propre frère.
"Mais puisque tu as couru jusqu'à nous, nous n'allons quand même pas te laisser repartir les mains vides, n'est-ce pas Gred ?"
"Non, ce serait dommage, nous avons justement une invention à tester."
Et l'image des deux Gryffondor toujours près de lui, avec une belle amitié en devenir, se brisa en morceaux. Arf, les démons.
"Très bien, qu'est-ce que je dois faire ?" soupira Harry.
"Avale ça," dit Fred en lui tendant une espèce de petite gomme d'un vert si vif qu'Harry se demanda un instant si le bonbon pouvait briller dans le noir.
"C'est censé avoir quel effet ?" demanda-t-il en le mettant dans sa bouche.
"Eh bien…"
Le survivant n'eut pas le temps d'entendre la suite, il s'évanouit soudainement, rattrapé à la dernière seconde par Fred pour lui éviter une rencontre plutôt brutale avec les dalles du couloir.
"Honnêtement, je trouve qu'il nous fait étrangement trop confiance," marmonna Fred en le hissant comme il put sur son dos.
"Je trouve qu'il est gentil et mignon... un peu comme un chiot," dit George.
Fred soupira avant de commencer à se diriger vers l'infirmerie.
"… Tu as vraiment cru que je t'avais lancé un sort tout à l'heure ?"
George grimaça.
"Nous étions seuls dans ce couloir."
"Est-ce toute la confiance que tu m'accordes ? Je pensais que nous étions plus proches que ça. Que rien ne pouvait nous séparer. Et il a juste fallu un petit Serpentard invisible pour te faire douter de moi…snif…" dit Fred dramatiquement en simulant des fausses larmes.
"Arrête," gémit George. "Je suis désolé."
"Mon cœur brisé mérite plus que de simples excuses, mon frère," sourit le jumeau.
Son double soupira. Il allait en baver pour se faire pardonner.
Une bonne dizaine de minutes plus tard, ils étaient enfin à l'infirmerie. Expliquant le plus calmement du monde qu'ils avaient trouvé un élève évanoui dans le couloir sans aucune explication. Madame Pomfresh leur lança un regard suspicieux, mais finit par simplement s'occuper de son nouveau patient. Pourtant, lorsqu'elle posa les yeux sur lui, elle se dit qu'elle n'avait qu'à l'installer sur un lit dans le fond de la pièce et qu'il finirait par se réveiller tout seul.
Après avoir fait cela, elle retourna à son bureau et oublia presque son existence sous le regard un peu sceptique des deux roux qui s'installèrent au chevet de leur cobaye et prirent des notes sur les effets de leurs inventions. La matinée entière passa avant que le survivant ne daigne enfin montrer des signes de réveil.
Il se redressa dans le lit pour constater l'absence des deux jumeaux, mais la présence de Drago qui lui lançait un regard à la fois inquiet et méfiant.
Pourquoi avait-il l'impression que tout le monde le regardait comme ça dernièrement ?
"Qu'est-ce que tu fais là ?" demanda le blond. "Tu as finalement fait un épisode de délires aigus avec tes problèmes psychologiques et tu es tombé dans les pommes à force d'avoir des hallucinations ?"
"Quoi ? Non !"
"Je vois… Ce n'est pas encore arrivé donc…" murmura le blond pour lui-même, puis il reprit comme si de rien n'était alors que le survivant l'avait parfaitement entendu. "Les jumeaux belettes t'ont trouvé évanoui dans un couloir et t'ont amené ici."
« Quelle bande de scientifiques fous… » pensa Harry. Drago continuait de parler sans se soucier des pensées du brun.
"Tu as raté les cours du matin, mais rien de grave, tu es excessivement bon en métamorphose de toute façon. Mais cet après-midi, c'est le premier cours de balai, alors bouge-toi, c'est l'heure de manger. J'étais tellement occupé à te chercher partout que je n'ai pas eu le temps de prendre mon petit-déjeuner ce matin à cause de toi. Je meurs de faim."
"Je ne sais pas si je-"
"Le dessert, c'est de la tarte à la mélasse."
"Allons-y."
Le brun passa en coup de vent devant Drago, dont les yeux suivaient chaque mouvement de Harry avec une fascination et une inquiétude croissante. Il n'y avait pas un jour où le survivant ne brisait pas la monotonie de la vie étudiante du Serpentard. Drago observa son camarade se précipiter vers la grande salle avec une énergie presque contagieuse. Un sourire en coin étira les lèvres du blond alors qu'il haussait les épaules avec une élégance délibérée.
Drago devait avouer qu'il appréciait cette dynamique particulière, même si elle le poussait parfois à se demander si quelque chose ne clochait pas chez le survivant. Pour l'instant, il se contentait de profiter de la compagnie de quelqu'un qui apportait une touche d'imprévisibilité dans sa vie bien ordonnée.
Le quitter des yeux quelques secondes et le retrouver ensuite évanouit à l'infirmerie était effectivement imprévisible.
En entrant dans la salle de banquet, Harry se dirigea vers la table professorale pour se tenir devant le professeur McGonagall. Celle-ci releva à peine les yeux pour le fixer. Le brun lui tendit le billet d'absence que Madame Pomfresh a bien voulu lui faire, bien qu'il ait dû expliquer qu'il avait été dans son infirmerie toute la matinée parce qu'elle ne s'en souvenait plus.
La femme lut rapidement les quelques lignes et hocha la tête avant de prendre la parole.
"Vous sentez-vous mieux ?"
"O-oui, merci."
"Bien, n'oubliez pas de demander à vos camarades le cours d'aujourd'hui. Je ne m'inquiète pas vraiment pour vous, vous êtes manifestement assez doué en métamorphose, mais ne relâchez pas vos efforts."
"Oui, professeur McGonagall."
Whaou, le professeur McGonagall remonte un peu dans son estime.
Le cours de balai commença exactement de la même façon que dans ses souvenirs. Hermione s'était presque jetée sur lui. La né-moldu avait entendu dire qu'il avait été absent toute la matinée.
"Tu ne pourras pas avoir de bonnes notes si tu ne viens pas en cours. L'inconscience n'est pas une excuse," l'avait-elle réprimandé.
"Je tacherai de développer une certaine forme de somnambulisme pour venir dans ce cas, Hermione, merci," souffla Harry en roulant des yeux. Les priorités étaient vraiment à revoir chez elle.
Le professeur Bibine interrompit les remontrances de la Gryffondor et tous se placèrent comme demandé. Évidemment, le talent d'Harry ne passa pas inaperçu, mais contrairement à la première fois, Drago n'était ni jaloux ni mauvais lorsqu'il regardait le survivant réussir du premier coup chaque demande de leur professeur de vol. Lui aussi parvenait sans mal à se faire obéir de son balai. Contrairement au dernier héritier mâle des Weasley dont le visage rencontra, sans aucune douceur, le manche de son balai qui semblait avoir une dent contre lui.
Contrairement à la première fois, Harry ne retient pas son ricanement. C'était méchant, certes, mais c'était vraiment drôle et après tout, ce n'était la faute de personne si ce n'est le manque de talent du roux.
"À mon coup de sifflet. Prêt…" commença le professeur en guise de décompte.
Mais, comme s'en souvenait Harry, Neville, terrorisé par l'apprentissage du balai, avait donné un coup de talon sur le sol par réflexe et commençait à s'élever dans les airs, de plus en plus haut.
"Redescendez tout de suite !" cria Madame Bibine d'une voix autoritaire.
Maintenant qu'il y pensait, cela n'avait pas dû aider Neville à se calmer.
"Penche-toi un peu vers l'avant, Neville, pour faire redescendre ton balai en douceur," cria Harry à son tour. S'il pouvait éviter au jeune garçon une chute bien effrayante et un poignet cassé, ce n'était peut-être pas plus mal pour leur relation.
Mais « se pencher doucement » en avant n'était pas le meilleur conseil à donner à un garçon de onze ans terrorisé qui ne pouvait s'empêcher de faire des mouvements brusques sous la panique.
Sous le regard horrifié des étudiants, Neville Londubat se pencha brusquement vers l'avant, mais son balai n'eut pas le temps de suivre le mouvement et le jeune Gryffondor passa par-dessus, tombant dans le vide.
D'un mouvement rapide, Harry sortit sa baguette et la pointa vers son camarade de classe.
"Wingardium Leviosa !"
La chute de Neville fut arrêtée net à quelques mètres du sol, et le brun descendit doucement sa baguette pour le faire descendre sur le plancher des vaches en douceur avant de le libérer de son sort. Neville, au départ sur ses deux pieds, ne supporta plus son poids et s'écroula sur le sol avec une respiration rapide, très proche d'une hyperventilation.
Tous les élèves l'entourèrent, le regardant chercher son souffle sans oser s'approcher de lui, incapables de savoir quoi faire pour la plupart et trop occupé à se moquer pour d'autres. Le professeur Bibine les écarta rapidement et posa une main rassurante sur l'épaule du garçon, lui demandant de respirer en même temps qu'elle pour tenter de l'apaiser, sans grand succès. Finalement, elle lui attrapa l'épaule et le traîna sur plusieurs mètres vers la sortie de la cour avant de se tourner et de lancer à l'assemblée d'étudiant encore choqué :
"Neville fait une crise de panique, je l'emmène à l'infirmerie, interdiction de monter sur vos balais, si quand je reviens l'un de vous se trouve dans les airs, il sera expulsé avant d'avoir pu souffler les mots : vif d'or, est-ce clair ?"
"Mais, n'aurais-ce pas été plus efficace d'envoyer quelqu'un chercher l'infirmière plutôt que de trainer Neville jusque là-bas alors qu'il n'arrive toujours pas à respirer correctement ?" demanda Hermione dans le vent.
Le professeur était déjà parti.
"Oui, c'était sans doute une meilleure idée," lui répondit Harry juste à côté.
Décidément, tous des incompétents dans cette école. Que se serait-il passé si Harry n'avait pas lancé de sort ?
Drago se désintéressa assez vite de la porte par laquelle le professeur et le Gryffondor sans talent étaient passés il y a plusieurs minutes. Il n'était pas du genre à fixer bêtement des objets inanimés sans raison, à l'inverse de la plupart des étudiants qui continuaient de regarder le chemin emprunté par leur professeur telle une joyeuse bande de merlan frit. Son regard fut attiré par une sphère de verre qui brillait sur le sol, il la ramassa et ricana.
"Tiens, il aurait dû garder son Rapeltout pour se souvenir de ne jamais monter sur un balai."
Cela attira l'attention d'une grande partie des Gryffondor qui lui lançaient un regard mauvais et quelques ricanements de Serpentard.
"Drago, ce n'est pas drôle. Il aurait pu vraiment se blesser. Donne-moi ça," fit Harry en tendant la main vers lui. Le blond soupira de frustration.
"Tu sais que c'est inquiétant quand tu te mets soudainement à agir comme une personne responsable ?" dit-il en lui remettant le Rapeltout.
"C'est pour ça que je ne le fais pas souvent."
Harry le rangea rapidement dans une de ses poches et se tourna vers Hermione pour lui demander si elle se sentait plus à l'aise sur un balai maintenant qu'elle avait essayé et malgré l'accident de Neville, bien qu'il en doutait profondément. Mais il n'eut pas le temps d'ouvrir la bouche qu'une voix désagréable s'adressa à lui.
"Rends-moi le cadeau de Neville, ordonna Ron en écartant quelques Gryffondor sur son passage pour lui faire face.
"Ce n'est pas nécessaire, j'irai lui rendre tout à l'heure après le cours," répondit simplement Harry.
"Je ne te crois pas ! Tu veux juste lui voler, pourquoi tu ferais quelque chose comme ça pour un élève qui n'est même pas de ta maison."
Quelques Gryffondor hochèrent la tête, assez d'accord avec les propos du roux.
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Poudlard passa par là pour afficher les scores, des numéros dans chaque main. Harry l'ignora.
Un cercle d'élèves s'était formé autour d'eux pour les regarder et écouter ce qu'ils savaient être une future dispute. Il était assez connu de tous que les deux premières années ne s'appréciaient pas du tout.
"Parce que je me fiche pas mal de qui est dans quelle maison. Il aurait été de Poufsouffle ou Serdaigle, j'agirais de la même façon."
1 - 1
"C'est toi qui l'as fait tomber de son balai. C'est toi qui lui as dit de se pencher en avant," répliqua Ron en croisant les bras. Harry prit la même posture pour lui répondre.
"Oh, dans ce cas, je t'écoute. Comment tu fais pour faire redescendre un balai sur la terre ferme ? Neville s'est penché trop brusquement et il est passé par-dessus, certes, mais c'est moi qui ai lancé un sort pour arrêter sa chute. Et toi, qu'as-tu fait à part rire ?"
Les élèves hochèrent la tête, qu'ils soient de Serpentard ou Gryffondor.
1 - 2
"Donne-moi son cadeau, je suis de la même maison que lui."
"Pourtant, tu n'es pas son ami. Tu t'inquiètes simplement parce que c'est moi qui ai récupéré son Rapeltout. Mais puisque tu insistes, très bien."
Harry sortit le Rapeltout de sa poche, mais au lieu de le donner à Ron comme celui-ci l'exige, il le tendit à Hermione.
"Tu es une Gryffondor, donc je suis sûr que tu auras plus d'occasions que moi de lui rendre," expliqua-t-il alors que la née-moldu attrapait l'objet.
1 - 3 Victoire du survivant.
Ron, prenant cela pour un affront, s'apprêtait à répliquer mais fut coupé par Drago.
"Calme-toi la belette, à moins que le seul motif pour lequel tu voulais le Rapeltout de Londubat, c'était pour lui voler, je ne vois pas pourquoi tu es encore fâché alors que c'est Granger qui l'a maintenant."
"Je ne t'ai rien demandé !"
"Quelque part, c'est logique. Harry et moi avons les moyens de nous offrir autant de Rapeltout que l'on veut, mais toi… Obligé de voler tes propres camarades. Je n'aimerais pas être dans le même dortoir, j'aurais peur que mes affaires disparaissent," rajouta Drago par pur plaisir de mettre de l'huile sur le feu.
Et le cours de balai se termina ainsi. Lorsque le professeur Bibine revint, les deux élèves continuaient de se disputer. Harry avait même conjuré un pot de pop-corn qu'il partagea avec Hermione en regardant les deux ennemis se haïr un peu plus.
"Où as-tu eu ça ?"
"Je me balade toujours avec de quoi grignoter sur moi."
"C'est mauvais pour ta santé, surtout pour tes dents," dit-elle en prenant une grosse poignée de sucreries.
De retour dans sa chambre, plusieurs heures plus tard, Harry ferma ses rideaux et lança quelques sorts pour ne pas entendre ses camarades ronfler et qu'il ne puisse pas non plus l'entendre parler tout seul. Drago le prenait déjà suffisamment pour un fou comme ça. Il ouvrit sa malle qu'il avait installée sur son lit et descendit dans la pièce principale.
"Alors, cette journée ?" demanda Poudlard en le rejoignant.
"Habituelle. Je pense que les jumeaux Weasley me font à peu près confiance, alors je vais tout faire pour ne pas gâcher ça... Même s'ils m'ont empoisonné," grimaça le brun en y repensant. "Ils m'ont laissé la carte du maraudeur alors ça m'arrange. J'ai failli tuer un camarade de classe en lui donnant le mauvais conseil, mais je lui ai sauvé la vie juste après, alors ça compense. Et je ne sais toujours pas quoi faire de ça !" termina-t-il en désignant avec dédain la petite cage où se trouvait Croutard, qui semblait faire le mort avec un jeu d'acteur minable.
Il s'était mis sur le dos, les quatre pattes en l'air et la langue sortie, mais on pouvait toujours voir sa poitrine monter et descendre aux fils de ses respirations.
"Tsk, ridicule."
Harry lui lança quelques sorts pour le faire bouger. Ce qui fonctionna pour la plupart.
"Pourquoi je n'arrive pas à le faire danser ?" se demanda-t-il en lançant plusieurs fois de suite le sort approprié, sans succès.
"C'est un Animagus et ce sort est destiné à faire danser les petits rongeurs. Ça ne marche pas sur les sorciers transformés en petits rongeurs."
"Qui a inventé un sort aussi restrictif au niveau de la cible, sérieusement ?"
L'âme haussa juste les épaules et fixa le rat avant de violemment sursauter lorsque le jeune sorcier hurla de joie. Il avait eu une idée lumineuse ! Mais il devait vérifier si ses suppositions étaient justes avant d'effectuer une danse de la victoire ridicule.
"Le sort qui change les animaux en verre à pied fonctionne-t-il sur les Animagus ?"
"Non. À la limite, la transformation sera partielle, mais peu importe ton niveau de maîtrise et à quel point tu essaies, tu ne peux pas changer ce crétin en verre à pied," expliqua Poudlard puis elle pencha la tête et le regarda étrangement. "Tu as vraiment des idées de torture étrange."
"Ce n'est pas ce que tu penses !" s'exclama le survivant en roulant des yeux.
Dans sa première vie, lorsqu'il était en deuxième année, Ron et lui assistaient à un cours de McGonagall et ils étudiaient ce sort. Ron n'était jamais parvenu à transformer complètement Croutard, mais comme il s'agissait de Ron, personne ne s'était vraiment posé la question. Tous pensaient simplement qu'il n'était pas assez doué. Mais la vérité était toute autre, c'était parce que Croutard n'était pas vraiment un rat.
Mais Harry ne pouvait pas attendre un an pour sauver son parrain… En plus, Ron risquait de le remarquer s'il utilisait son rat. Et le professeur McGonagall se fiche complètement de lui, donc c'est à peine si elle remarquera qu'il ne parvient pas à effectuer ce sort.
"Tu es terrifiant quand tu réfléchis."
"J'ai une idée de génie."
"C'est encore plus terrifiant."
"Le Plan Z n'est pas terminé. Nous n'avons réussi que la première partie."
"Combien y a-t-il de parties ?" demanda l'âme fantomatique en s'asseyant pour lui faire face.
"Il y en a trois."
"Depuis quand ?"
"Un peu moins de 15 secondes. Arrête de m'interrompre ! Écoute, juste. Premièrement, il faut capturer Croutard à l'aide de la carte du maraudeur."
"C'est fait. Et t'a même vendu ton âme à deux démons roux pour ça… Je crains le pire pour la suite." commenta Poudlard en ignorant délibérément la demande du Serpentard concernant le fait de ne pas l'interrompre.
"Plan Z.2, je vais assommer et kidnapper un élève de deuxième année… Un Serdaigle sûrement… Ensuite, je prendrais l'un de ses cheveux pour faire une potion de polynectar et prendre sa place pour le cours de McGonagall."
Poudlard pinça les lèvres. Elle avait vraiment peur de la suite. Si la deuxième partie impliquait déjà le combo « kidnapping et séquestration » d'un enfant de douze ans, elle redoutait la troisième.
"Et Plan Z.3, j'emmènerai Croutard pour le cours et demanderais au professeur de me faire une démonstration en bon Serdaigle que je serais, et comme elle n'y arrivera pas, elle finira bien par découvrir que Croutard n'est pas un rat. Elle connaît aussi Peter, alors elle le reconnaîtra sûrement et mon parrain sera libre !"
"Je ne suis pas sûr de…" commença Poudlard avant de sérieusement y réfléchir. "Hum… Ce n'est pas un si mauvais plan que ça. Si c'est le professeur McGonagall qui fait la découverte, ce serait moins suspect que si c'était toi puisque tu es directement impliqué dans l'affaire de ton parrain…"
"N'est-ce pas ? J'ai juste à espérer que le cours n'est pas encore passé. Et j'ai besoin d'un peu de temps pour brasser la potion de polynectar."
"Il me semble que ce genre de cours se fait aux alentours de janvier…"
"Parfait. Qu'est-ce qui pourrait mal se passer ?"
Tout s'est mal passé. Comme d'habitude.
