Mage Seigneurial
Chapitre 33 :
Sacrifice acceptable
Ce fut avec soulagement que Harry s'assit à la table de Gryffondor, soulagé d'avoir pu amener tout ses camarades à bon port sans problème. L'histoire avait d'ailleurs déjà fait le tour de l'école et une fois encore, ils furent nombreux à venir le remercier pour son intervention et à le féliciter pour l'acte de magie incroyable qu'il avait réalisé. À sa plus grande colère, Dumbledore n'était pas là et c'était comme s'il se fichait de ce qui aurait pu arriver à ses élèves dans le train. Ce fut Minerva qui vint le remercier de les avoir protégé une nouvelle fois, le félicitant du même coup pour sa victoire au tournois. La tentative d'interception du train, Luna et le tournois furent les trois grands sujets de discussions ce soir là. Et le lendemain, les cours reprenaient avec l'épée de Damoclès qu'était là guerre au dessus d'eux.
Ce fut quelques jours après son retour que Hagrid le fit venir chez lui pour lui dire qu'il avait obtenu des entrevues pour lui avec les loups de la lune, les centaures et les accromentules de la Forêt Interdite. Il avait visiblement eu du mal à l'obtenir et c'était la promesse de secret magique, de sécurité qui avait fait pencher la balance. Ils avaient accepté de le voir, en présence du demi géant, seul quand eux seraient trois clans face à lui. Harry avait accepté sans condition. Il avait besoin de les rencontrer, ensuite, c'était à lui de les convaincre. Hagrid ayant prêté un serment puissant pour lui, il n'avait aucun problème à l'emmener, sachant que Hagrid était le repère de confiance pour eux. C'était pour cela qu'il s'était éclipsé ce soir là, caché par ses sorts et sa cape d'invisibilité. Il avait rejoint Hagrid chez lui et ils avaient pris le chemin de la forêt ensemble, Harry ne retirant sa cape qu'une fois certains que personne ne les suivait ou ne les surveillait.
- Merci Hagrid, de tout cœur, vraiment, sourit-il en marchant avec lui.
- Je n'ai pas fait grand-chose et ils sont loin d'être de ton côté. Je suis désolé.
- Vous n'avez pas à vous excusez. Contrairement à beaucoup de monde, vous faîte le maximum pour aider dans cette guerre et cela est plus qu'admirable.
- Je ne sais pas me battre, je ne sers à rien. Le professeur Dumbledore l'a dit, soupira-t-il tristement. Je peux tout juste surveiller.
- Dumbledore est un complet abruti s'il vous a dit une telle chose, remarqua-t-il avec colère. Vous ne servez pas à rien Hagrid. Vous êtes formidable. Ce n'est pas pour rien si vous êtes le seul à qui les clans de la forêt parlent, en qui ils ont confiance. C'est parce que vous êtes quelqu'un de bien, de respectueux et de protecteur. Et ne pas savoir se battre, ne pas accepter de le faire ou ne pas être en capacité de le faire ne veut rien dire. Il y a des milliers de façons d'aider dans une guerre. Chacun avec ses compétences, ses moyens, son savoir faire, peut aider. Il n'y a pas que les combattants qui ont un rôle à jouer. C'est exactement ce que vous faîte et si tous le faisaient, cette guerre n'en serait pas là. Il n'est pas nécessaire de se battre pour faire quelque chose qui compte vraiment. Et vous faîtes quelque chose qui compte vraiment Hagrid. Ne laissez personne vous faire croire que vous ne servez à rien c'est totalement faux. Vous êtes un grand ami pour moi, une personne de confiance et rien que pour cela, vous êtes précieux.
- Merci Harry, bredouilla-t-il les larmes aux yeux.
- Vous êtes mon ami Hagrid. Vous pourrez toujours compter sur moi. Et sans vous, jamais je n'aurai pu espérer parler à ces clans. Il n'y a que vous qui êtes capable de ça et ça compte, ça compte énormément.
Hagrid lui sourit, touché et encouragé. Ils marchèrent un moment dans le noir et le froid, Hagrid le conduisant sans hésitation et il le suivait sans hésitation. Hagrid était le premier véritable ami qu'il s'était fait même s'il avait mis beaucoup de temps à se rendre compte de sa valeur. Il le mena profondément dans la forêt et bientôt, Harry vit et sentit les présences qui commençaient à les observer et à les suivre. Parce qu'il avait promis de venir seul, Arthur et Amcinthe s'étaient en quelque sorte endormi jusqu'à ce qu'il leur face signe qu'ils pouvaient de nouveau regarder ce qu'il se passait autour de lui, écouter et être là. Mais il ne se sentait pas en danger, largement capable de se défendre si nécessaire. Ils arrivèrent finalement dans un endroit qui n'était pas très loin du nid d'Aragog si Harry avait bonne mémoire. Hagrid le fit stopper dans une cuvette et rapidement, le jeune lord vit une énorme accromentule apparaître, devant lui, le surplombant du haut du creux. Puis il y eut de gigantesques loups plus grands que des chevaux à sa droite et des centaures à sa gauche. Il les observa un instant, sans peur ni tension, observant leurs auras méfiantes et distantes, fermées. Il regarda Hagrid qui le présenta :
- Bonsoir, salua-t-il. Voici mon ami Harry Potter. Harry voici Magorian, dit-il en désignant l'un des centaures. Il est l'un des chefs des centaures de la forêt. Mosag, la compagne d'Aragog à qui tu as déjà parlé et Lasgar, l'alpha de la meute des loups de la lune.
- Bonsoir, salua-t-il respectueusement. Merci d'avoir accepté de me rencontrer cette nuit.
- Nous n'avons accepté que par respect pour Hagrid, répondit l'accromentule.
- J'en ai parfaitement conscience. J'imagine que vous savez pourquoi je suis là.
- Vous voulez nous enrôler pour votre guerre, affirma Mosag. Nous avons déjà dit non à Dumbledore.
- Mais je ne suis pas Dumbledore et je ne travaille pas avec lui et son Ordre. Le constat est simple pour nous tous : cette guerre doit prendre fin et le Seigneur des Ténèbres doit être arrêté. S'il venait à gagner cette guerre, ce ne seront pas uniquement les sorciers qui en pâtirons mais tout les peuples du Royaume Unis magique, vous inclus. Je pense que vous en êtes tous conscient. Il soumettra tout le monde et il n'est pas particulièrement disposé envers les créatures magiques.
- Lui, Dumbledore ou le Ministère, cela revient au même pour nous, posa Magorian. Nous n'avons aucun intérêt à vous aider. Les sorciers sont tous les mêmes.
- Donc, si je comprend bien, vous comptez rester là sans rien faire en attendant que l'un ou l'autre prenne le contrôle du pays pour ensuite venir vous écraser ? Parce que c'est ce qui arrivera. Si le Seigneur des Ténèbres gagne, vous serez tués, exploités ou réduis en esclavage. J'ai l'intention, en premier lieu, de tenter d'affronter le Seigneur des Ténèbres seul ou avec quelques uns de ses mangemort seuls, sans impliquer personne. Si je peux parvenir à cela, son armée se disloquera et ce sera terminé. Malheureusement, ce n'est pas le scénario le plus probable. Le plus probable est qu'il déferlera sur Poudlard avec son armée pour prendre l'école, me tuer, tuer Dumbledore et ainsi prendre définitivement le pays avec la chute de son dernier symbole fort. Il déferlera sur Poudlard avec toutes ses forces avant l'été pour son dernier coup d'éclat avant de monter sur son trône. Mais avant de déferler sur Poudlard, il déferlera sur cette forêt et sur Pré-au-lard pour les prendre et encercler le domaine. Vous serez les premiers à subir.
- Nous nous enfoncerons plus loin dans la forêt, répondit un centaure.
- Et cela ne vous protégera pas longtemps. Il viendra vous soumettre ou vous détruire, je peux vous l'assurer. Je suis venu vous voir pour vous demander votre aide pour le combattre lui et son armée. C'est notre pays à tous et nous devons tous prendre nos responsabilités.
- Les sorciers ont plus de responsabilités à prendre que n'importe qui d'autre dans la situation de cette nation, gronda férocement Lasgar. Vous ne venez quémander notre aide que parce que vous êtes sûr de mourir seul face à lui. C'est vous qu'il veut.
- Je suis assurément le premier sur sa liste et ce depuis des années mais je ne suis que ça, le premier, posa-t-il durement. Vous êtes tous un peu plus bas sur la liste. Et oui, les sorciers ont leurs responsabilités à prendre dans cette situation. Je ne peux pas forcer les autres à le faire mais j'ai décidé de prendre les miennes. Je suis lord et les lords, les véritables lords autrefois nommés par la Magie elle même ont un devoir. J'ai décidé d'endosser ce devoir et de l'assumer pleinement. Il y a longtemps, lorsque les lords étaient au pouvoir, ils prêtaient serment devant la Magie. Ils jureraient de protéger ce pays, de veiller à sa paix, à sa prospérité, à sa justice… de veiller sur lui avec bienveillance et ce, non pas seulement pour les sorciers mais pour tout les peuples magiques que compte cette nation. Cela vous inclus tous. Lorsque j'ai pris mes titres, je l'ai fait jusqu'au bout et j'ai prêté ce serment devant la Magie, dit-il en installant la stupéfaction autour de lui. Je ne peux pas promettre que j'y arriverai parce que ça ne dépend pas que de moi mais je peux vous promettre qu'une fois cette guerre terminée je me battrai pour vous aussi, pour vos droits, votre liberté et je le ferai pour tout les peuples magiques du Royaume Unis sous la protection des lords britanniques.
Il y eut un moment de silence dans la forêt, avant qu'il ne reprenne :
- Je ne suis pas le Seigneur des Ténèbres, l'ancien Ministère ou Dumbledore. Je ne cherche pas à vous utiliser sans reconnaissance ni respect. Je ne vous demande pas une aide gratuite. Je ferai de mon mieux pour vous aider tous mais je ne peux pas le faire maintenant. Je dois d'abord mettre un terme à cette guerre. Nous devons d'abord reprendre le contrôle de notre pays. J'ai besoin de vous pour ça. J'ai bien l'intention de me battre pour vous ensuite en tant que lord assermenté et je n'oublierai aucun de ceux qui m'auront aidé. Mais pour le moment, mon problème principal est cette guerre et cette armée qui peut débarquer à tout moment pour tout détruire. J'ai été entraîné là dedans contre mon grès au début mais aujourd'hui, ce n'est pas parce que je suis la cible première de l'ennemi que je vais me battre mais pour mon pays, pour tout ses peuples sans exception, en tant que lord.
- Qu'est-ce qui nous prouve que vous avez prêté ce prétendu serment ? demanda Magorian.
Pour toute réponse, Harry laissa son cristal sur son front être vu par tous, sortant sa baguette pour mener le puissant enchantement de confirmation de serment de lord prévu pour cela. La puissante magie éclaira les lieux un moment, reprenant les grandes lignes de son serment et confirmant son existence devant la Magie. Cela fait, un silence surpris tomba autour de lui et il les scruta en rangeant sa baguette :
- Je sais ce que je demande, je sais à quel point cela est dur, difficile et que cela ne va pas de soit pour vous. Je le comprend comme je comprend votre colère à l'égard des sorciers. Elle est méritée. Mais nous devons dépasser tout cela pour mettre fin à cette guerre, aux souffrances qu'elle engendre et ensuite bâtir un pays meilleur pour nous tous. Je ne demande pas que vous participiez tous. Je ne veux mener personne à une mort certaine. J'ai besoin de guerriers formés et si possible aguerri. Je sais déjà que je ne pourrais pas assembler une armée aussi grande que le Seigneur des Ténèbres. À défaut, je table sur la qualité des combattants et des stratégies mises en place.
- Sommes nous les premiers à qui vous demandez ? questionna Mosag.
- Non. Cela fait longtemps que je recherche des alliés.
- En avez vous déjà ?
- Oui, répondit-il en les surprenant un peu plus.
- Qui ? questionna Lasgar.
- Cela, je le garderai pour moi. Pour garantir la sécurité de tous, les conditions de cette alliance, les promesses que j'ai faîtes, la manière dont j'organise cela… Pour tout cela, un pacte magique puissant a été passé et signé par chaque combattant ou soutient de combat qui m'ont rejoint. Et pour assurer la sécurité de tous avant la bataille et après si nous venions à perdre, nous avons opté pour garder les noms et peuples des participants secrets. Vous ne pourrez savoir que si vous signez ce pacte.
- Quels en sont les conditions ? questionna Magorian.
Harry leur en détailla alors les points, les expliquant comme il l'avait fait pour les autres, les engagements qu'il prenait par ce pacte… Il en parla de manière claire et précise avant de garder le silence un instant.
- Je peux pas promettre la victoire, je ne peux pas promettre de réussir à gagner tout les combats post-guerre pour changer les choses. Mais je peux vous promettre de faire tout ce qui sera en mon pouvoir, avec tout mes moyens, pour réussir. Si je peux confronter le Seigneur des Ténèbres seul, je le ferai. Seulement, il est bien plus probable qu'il ne sorte qu'avec son armée. Je peux et je vais l'affronter, je peux affronter plusieurs mangemort mais je ne peux pas affronter une armée à moi tout seul. J'ai besoin de votre aide et je n'ai que mon serment et ma parole à offrir.
Il en resta là, retournant près de Hagrid qui semblait très impressionné et fier, posant une main pleine de soutient et de force sur son épaule. Les trois clans se regardèrent entre eux un long moment, Harry sentant qu'ils hésitaient mais aussi qu'il avait convaincu. Aucun d'entre eux n'était stupide et ils savaient ce qu'ils risquaient avec Voldemort au pouvoir. Seulement, ils n'avaient pas d'autre alternative satisfaisante pour eux, jusqu'à ce qu'il vienne les voir.
- Les guerriers de ma meute participeront, posa finalement Lasgar. Notre survie dépend de ce qu'il se passera dans cette forêt et il est certain que si le Seigneur des Ténèbres devait vaincre, nous sommes condamnés. Nous préférons tenter notre chance avec vous.
- Je vous en remercie, dit-il en s'inclinant légèrement vers le grand loup gris.
- Nous en ferons de même, poursuivit Mosag, mais nous serons sans pitié si vous nous trahissez.
- Je n'ai jamais trahis personne et je n'ai pas l'intention de commencer, merci, répondit-il avant de se tourner vers les centaures.
- Ce serait un immense déshonneur pour nous que de fuir le combat, nous participerons aussi, fit Magorian.
Harry le remercia une fois encore, leur demandant de désigner les combattants qui participeraient et de se choisir un chef. Il fallut un peu de temps mais tous furent là et on demanda aux autres de reculer le temps qu'ils puissent signer et lire le pacte. Mosag, Magorian et Lasgar furent désignés chefs pour leurs peuples et ils signèrent les premiers avant que les autres passent un à un. Le jeune lord les sentit se détendre significativement lorsqu'ils purent voir qui s'étaient déjà engagés à ses côtés, cela les confortant dans leur choix. Harry leur expliqua ensuite qu'ils pouvaient proposer d'autres s'ils l'estimaient judicieux, qu'il recherchait aussi des soignants pour l'unité de soutien. Il leur donna leur médaillon artelak, expliquant le fonctionnement de la chose. Ils débattirent des détails et il répondit aux questions avant de finalement arriver au bout. Harry les remercia chaudement une fois de plus, leur promettant de les tenir au courant et de mettre les autres membres du pacte au courant de leur entrée dans l'accord. Puis il retourna auprès de Hagrid qui attendait plus loin qu'il termine avec le pacte et ils reprirent le chemin du château, la nuit très avancée.
- Tu es très impressionnant Harry, remarqua le demi géant. C'est bien ce que tu fais.
- Je ferai tout ce que je peux Hagrid.
- J'en suis certain et je suis certain que tu réussiras.
Ils rentrèrent doucement, le demi géant parlant de ses péripéties en forêt avec ses amis. Si cette nuit fut très courte pour Harry, elle fut aussi paisible, l'ajout de la nuit au pacte le tranquillisant un peu plus. Le lendemain, lorsqu'il raconta à Arthur et Amcinthe, ils le félicitèrent vivement, très heureux eux aussi. Ce jour là, il prit le temps d'écrire à chaque chef de section du Pacte de Cabra pour leur parler de cet ajout. Et ce fut à Avismark que les missives furent confiées. Il était hors de question d'utiliser les hiboux et les chouettes ou les autres moyens de communications habituels, tout étant bien trop surveillés et interceptés par les hommes de Voldemort. Aussi, Avismark était désormais chargé de lui servir de relai. Lorsqu'il l'appelait, il lui amenait son courrier et il repartait avec ce qu'il fallait distribuer, s'en chargeant lui même. Ainsi, et avec les sorts de sceaux appliqués à ses messages, Harry était certain que tout allait où cela se devait. Grâce à Avismark, il pouvait communiquer avec l'extérieur en toute sécurité et il ne manquait jamais de remercier le gobelin pour cela, la chose représentant beaucoup de travail pour lui.
Le Pacte était d'ailleurs l'un des sujets de travail du lord entre tout ce qu'il faisait. Son organisation, ses stratégies… il étudiait les propositions que les chefs lui envoyaient et bientôt, il intégrerait les médicomages recrutés à la fois par Isaac mais aussi par les autres chefs qui avaient approuvé l'idée de l'unité de soutient, y travaillant. Il y aurait des médicomages et des infirmiers magiques mais on cherchait aussi comment déplacer les blessés du champs de bataille à l'arrière, comment les repérer ou leur permettre de se signaler. On réfléchissait à tout ce qui pourrait leur permettre d'optimiser ce qu'ils avaient, bien s'organiser et sauver le plus de vies pour que personne ne meurt bêtement ou parce qu'il n'aurait pas eu le secours dont-il aurait eu besoin.
Le Pacte atteignait maintenant les quatre cent combattants à son maximum de présence mais l'armée de Voldemort avait aussi grossie, dépassant les mille d'après leurs informations. Ils étaient à environ un contre trois et c'était aussi pour cela qu'ils cherchait à optimiser au mieux leurs actions et stratégies. Dans le même temps Harry s'entraînait durement pour apprendre des sorts utiles dans une telle bataille, des sortilèges de grande ampleur mais aussi les sortilèges médicomagiques recommandés par Isaac. Ils pourraient lui servir à endiguer une hémorragie, une brûlure, à tenir un moment une fracture… Bref, cela pourrait l'aider à tenir s'il était blessé, ce qui arriverait sûrement.
Dans tout cela, il continuait également ses études et il entretenait une correspondance abondante avec Amélia. Une Amélia qui discutaient régulièrement avec les lords du Conseil des Sept que Harry avait invité à lui rendre visite pour débattre des anciennes lois et discuter de la situation du pays. La dame commençait à entreprendre de rassembler des personnes de confiance qui pourraient aider à reprendre le Ministère en main une fois les combats terminés. Harry lui faisait confiance pour trouver les bonnes personnes même s'il avait lourdement insisté sur les accords de secret à mettre en place si elle parlait ou rencontrait des gens. Et il fut rassuré de constater que cela semblait aussi évident à faire pour elle que pour lui.
Le jeune lord était rassuré de voir qu'il avait réussi à mettre en place ce qu'il fallait avant que Voldemort n'attaque pour de bon. Il avait une armée certes plus petite mais qualifiée et de confiance prête à intervenir, des mesures de sécurités et d'évacuations sécurisées pour la population de Poudlard et de Pré-au-lard et des plans pour reprendre le pays en mains en cas de victoire. Maintenant, ils en étaient à peaufiner et à améliorer au mieux tout cela. Le plus urgent était fait et ils étaient aussi prêt que possible. Cela le rassurait. Il profiterait désormais du temps que Voldemort voudrait bien leur laisser pour consolider tout cela.
Lorsque Dumbledore avait daigné revenir à Poudlard, il avait été surpris d'y retrouver Luna et s'il avait évidemment cherché à obtenir des informations d'elle, il n'avait rien eu. Le directeur se faisait rarement visible même si peu de monde semblait savoir où il allait. De ce que Harry savait, il partageait son temps entre la recherche des horcruxes et tentatives d'obtenir des soutiens étrangers. Cela était tel que Harry se demandait s'il en avait encore quelque chose à faire de Poudlard. Bientôt, les mangemort s'installaient plus fermement à Pré-au-lard, y faisant régner leur loi, leur couvre feu et l'Ordre vint s'installer en cachette à Poudlard, dans une aile à l'écart des élèves. Si Harry le savait, c'était uniquement parce qu'il l'avait vu sur la carte du maraudeur.
Plus il y pensait, plus le jeune lord arrivait à des conclusions sombres au sujet de Dumbledore. Il ne semblait pas très préoccupé par la défense de Poudlard et par trois fois, il avait laissé le train sans aucune protection, permettant des tentatives d'attaques qui avaient valu l'enlèvement d'une élève. Cela ne jouait pas en sa faveur, pour son image et la Magie savait à quel point Dumbledore tenait à son image. Il était donc étrange qu'il laisse le train être attaqué sans bouger, qu'il laisse l'école sans véritable protection. Il en allait de sa réputation. Mais dans un autre sens, que Voldemort, les mangemorts et leurs alliés attaques des enfants sans défenses pouvait jouer pour lui à l'étranger. Qu'ils attaquent une école aussi ancienne et prestigieuse que Poudlard pouvait jouer pour lui. Cela montrait leur cruauté, leur noirceur, pouvait choquer à l'étranger de manière suffisante pour obtenir de l'aide contre le Seigneur des Ténèbres. Aussi Harry redoutait maintenant que Dumbledore soit prêt à sacrifier Pouldard pour réussir à se faire une place à l'étranger, à lever une armée suffisante pour combattre Voldemort, pour se faire passer en survivant et héros d'un pays ravagé par un être malfaisant. S'il savait pour les horcruxes, peut-être avait-il compris qu'il en avait été un lui aussi et peut-être espérait-il se débarrasser de lui dans l'opération. Harry priait pour avoir tord mais il craignait que lui même, Poudlard et tout ceux qui s'y trouvaient, soient un sacrifice acceptable pour Dumbeldore, pour obtenir des alliés solides pour combattre.
Ce jour là, malgré l'obscurité qui régnait autant sur le pays que dans les cœurs dans ce climat de guerre, Poudlard vit une petite parenthèse légère. C'était la Saint Valentin et les professeurs avaient décidé de faire la fête comme il se devait pour amuser un peu les élèves. Cette année, on lui avait fait prendre un peu plus d'ampleur avec des jeux et un dîner particulier, des décorations plus fournies. Et les élèves s'en étaient donnés à cœur joie. Harry n'y avait pas échappé, recevant florilège de cartes, de chocolats et autres cadeaux de garçons et de filles de toutes les maisons, même de Serpentard. Bien sûr, il traita tout cela avec prudence compte tenu des sorts et des potions qui pourraient s'y trouver. Et il y en avait, ce qui agaça particulièrement Amcinthe lorsqu'il apparut dans la salle sur demande le lendemain matin à l'heure de l'entraînement.
- Pour qui se prennent ces jeunes sots sans importance ? demanda-t-il l'air énervé alors qu'il faisait les cents pas autour d'un Arthur amusé. Se croient-ils seulement en droit de penser pouvoir éventuellement imaginer faire la cour à mon lord ?!
Harry le regarda, interloqué, devant sa réelle colère et sa… jalousie ? Arthur disparut après lui avoir fait un petit signe, s'endormant dans sa chevalière et signifiant ainsi qu'il était seul avec le démon.
- Comment peuvent-ils oser prétendre à votre amour avec des lettres et des cadeaux aussi pathétiques ? grommela-t-il.
- Ce ne sont que des jeux d'enfants, tenta de calmer le lord. Je n'y fais jamais attention de toute façon.
- C'est tout de même une insulte qu'ils puissent penser qu'ils sont assez bien pour vous ! Il vous faut quelqu'un de fort, quelqu'un qui saura prendre soin de vous, qui saura veiller sur vous, vous chérir comme vous le méritez, être là dans tout les instants de votre vie, les bons comme les mauvais, quelqu'un qui saura voir à quel point vous êtes exceptionnel, qui vous verra comme vous êtes réellement et qui l'acceptera sans condition, termina-t-il en venant s'arrêter devant lui.
Harry le fixa, stupéfait et touché par son discours, ne sachant que répondre. Il ne put que rester plongé dans les océans de mercures qu'étaient les yeux du démon. Celui-ci leva une main pour la poser sur sa joue, lui souriant avec douceur.
- Vous méritez le meilleur, pas des imbéciles qui ne vous regarde que pour l'image, l'argent ou l'apparat, remarqua-t-il. Et leurs tentatives dignes de gamins ignorants ne sont pas à la hauteur de ce à quoi ils osent prétendre.
- Je crois que vous me donnez trop d'importance, sourit-il.
Il se sentait pourtant un peu anesthésié, happé par la chaleur délectable de cette main sur sa joue, de ce pouce délicat qui caressait délicatement sa peau, par le sourire et le regard qui lui était offert. Mais il y avait surtout l'aura d'Amcinthe qui l'englobait totalement à cet instant, l'installant dans un écrin de couleurs flamboyantes. Et comme toujours avec lui, il y avait une sincérité pure, de la tendresse, de l'attention, de la protection, de l'admiration, de l'attachement, une immense loyauté… Toutes ces choses qu'il lui témoignait toujours. Et il y avait deux autres choses qu'il voyait depuis un moment mais qu'il peinait à admettre. Accepter que l'on puisse ressentir cela pour lui était invraisemblable. Un désir brûlant et un amour absolument incroyable.
- Je vous donne toute l'importance que vous avez pour moi, répondit-il comme une confidence.
- Pourquoi suis-je si important pour vous ? demanda-t-il comme il avait envie de le faire depuis des semaines et des mois.
Il n'avait jamais osé mais l'instant semblait propice. Amcinthe lui sourit un peu plus, accolant son front couvert de ses cornes au sien. S'il se sentit embarrassé par cette proximité, Harry ne ressentit pas la plus petite envie de reculer, bien au contraire. La grande main d'Amcinthe continuait à réchauffer sa joue, ses ailes se refermaient autour de lui et il se sentait juste bien.
- Je n'ai pas tout dit lorsque vous m'avez demandé pourquoi j'ai répondu à votre pacte.
- Vous aviez dit… que vous étiez venu pour moi.
- Oui mais je n'ai pas été au bout de ma pensée véritable. Je vous trouve parfait et incroyable, prodigieux, chevaleresque, honorable, fier, digne, magnifique, resplendissant, puissant,désirable, fabuleux, séduisant et fascinant. Vous êtes tout pour moi. Lorsqu'un pacte d'invocation est lancé, il arrive que plusieurs démons veuillent répondre. Il y en avait plusieurs pour vous parce que vous êtes exceptionnel. Priorité est alors donné au plus puissant et à celui qui désire le plus être avec l'invocateur de manière pure, sincère et avec un dévouement remarquable. J'ai gagné parce que je voulais plus que tout vous rejoindre. Le pacte m'a montré votre âme, c'est ainsi que cela fonctionne comme vous le savez déjà. Ce que je ne vous ai pas encore dit c'est que, à l'instant où j'ai vu votre âme, votre esprit, que je vous ai vu, je suis tombé amoureux fou de vous, avoua-t-il en le stupéfiant. Je suis tombé amoureux de vous et cela n'a fait que se confirmer depuis que je suis avec vous. Je vis depuis très longtemps et jamais je n'avais éprouvé une telle chose, jamais je n'avais rencontré quelqu'un comme vous. Vous êtes unique. Je vous aime et je veux rester à vos côtés, vous chérir, vous protéger, vous rendre heureux pour voir encore et encore ce sourire qui vous rend tellement beau.
Harry sentit les larmes lui brûler les yeux à cette déclaration. Il peinait toujours à admettre qu'on puisse l'aimer, surtout de cette manière mais il voyait l'aura d'Amcinthe et il ne pouvait nier sa sincérité, celle de ces sentiments qu'il voyait chez lui depuis longtemps sans jamais les admettre, se disant toujours qu'il devait se tromper d'interprétation. Mais il ne pouvait plus nier maintenant. Son cœur battait tellement fort qu'il semblait vouloir sortir de sa poitrine et il se retrouva là à ne savoir que dire, un maelstrom d'émotion grondant en lui. Il ne savait qu'une chose : entendre cela était la chose la plus incroyable qu'il ait jamais vécu et il se sentit empli d'une chaleur bienfaitrice et confortable. Il sourit, ses larmes coulant.
- Je… je…
- Vous n'avez pas besoin de me répondre quoi que ce soit, rassura le démon. Je voudrais juste vous demander de me laisser vous montrer, de me laisser vous faire découvrir cela, d'en profiter et quand vous saurez quoi répondre, vous n'aurez qu'à me le dire et je respecterai vos sentiments quels qu'ils soient. Laissez moi vous aimer ouvertement. Vous le méritez tellement. Laissez moi vous aimer.
Il approuva sans pouvoir s'en empêcher et Amcinthe sourit un peu plus, son aura crépitante d'un tel bonheur qu'il semblait y avoir un feu d'artifice de joie autour d'eux et cela faisait du bien. Il se pencha lentement sur lui et Harry sentit bientôt leurs lèvres s'effleurer, ses joues s'embraser et il se laissa faire. D'instinct, il posa ses mains sur la poitrine solide du démon dont un bras se glissa autour de ses reins. Il fut doucement plaqué contre lui, ses ailes se refermant un peu plus autour d'eux et Amcinthe l'embrassa pour de bon. Il ferma les yeux, savourant cet instant qui lui faisait littéralement perdre la tête. Il se plaqua un peu plus contre lui sans y réfléchir et leurs lèvres se caressèrent et s'épousèrent un moment. C'était tellement, tellement différent de l'unique baiser qu'il avait eu avec Cho. Là, c'était une intensité incroyable et cela allumait une foule de sensations et de sentiments en lui. C'était divin et il déconnecta totalement du reste pour ne plus voir et sentir qu'Amcinthe.
Lorsque le démon recula, il avait le souffle court et le cœur qui battait à tout rompre. Le démon glissa sa main de sa joue à sa nuque, frottant doucement sa joue à la sienne, approchant ses lèvres de son oreille :
- Je vous aime très cher, tellement si vous saviez. Je prendrai soin de vous aussi longtemps que vous me laisserez faire.
Harry vint se blottir contre lui, très ému, chamboulé mais aussi inexplicablement heureux et bien comme jamais il ne l'avait ressenti. Amcinthe l'étreignit, humant longuement ses cheveux, lui murmurant quantité de mots doux et de compliments comme lui seul savait le faire. Il finit par le soulever dans ses bras pour aller s'asseoir avec lui dans un fauteuil, le gardant contre lui en décrétant qu'il n'y aurait pas d'entraînement ce matin mais seulement un moment de tendresse. Et ce fut ce que Harry eut jusqu'à ce qu'il soit l'heure de partir. Amcinthe le garda sur ses genoux, contre lui, dans ses bras et ses ailes, caressant ses cheveux, déposant de temps à autre un baiser sur son front et le jeune homme en profita simplement, souriant, se sentant léger et bien comme cela ne lui était jamais arrivé.
Après cette déclaration, les choses changèrent un peu. Amcinthe n'hésitait plus à laisser pleinement ses sentiments lui parvenir lorsqu'il était dans son ombre, l'entourant d'un cocon d'amour, de tendresse et de protection dans lequel il se sentait bien. Et dés qu'il pouvait apparaître, il venait l'embrasser, tenir sa main, lui caresser les cheveux… Arthur n'avait pas semblé surpris une seule seconde, souriant avec approbation en les voyant ainsi. La semaine suivante, on pouvait une fois de plus s'amuser un peu à l'école, le match de quidditch opposant Poufsouffle et Gryffondor arrivant. Une fois de plus, Harry mena son équipe à la victoire et ce fut la fête dans la salle commune ce soir là.
Peu après, le directeur se décida à revenir passer un peu de temps à l'école, présent plusieurs jours d'affilés. Devant le fait qu'il n'y avait presque aucun élève qui désirait rentrer chez lui pour les vacances de printemps, on avait annulé le voyage en train, prenant pour argument les précédentes attaques. Harry pensait que ce n'était pas trop tôt même si l'annulation pure et simple du voyage laissait un goût de défaite. Heureusement, il n'y avait presque personne pour rentrer pendant les vacances, tous ayant décidé de rester à Poudlard jusqu'à l'été, s'y sentant en sécurité alors qu'il s'agissait du seul endroit où les mangemorts n'avaient pas pieds. Harry avait également fait savoir qu'il restait même s'il avait l'intention de faire quelques escapades. Mais officiellement, il serait à Poudlard pour les vacances. Sur la même ligne, il avait annoncé qu'il ne participerait pas au troisième tournois d'icarel en raison de la guerre au Royaume Uni. Il n'avait pas spécifié davantage mais il n'irait pas au tournois japonais qui avait lieu à la fin avril. Si Voldemort n'avait pas encore attaqué d'ici là, il serait probable que cela ne tarde pas à ce moment. Il ne voulait pas s'éloigner de Poudlard au moment le plus critique. Snape avait dit qu'il envisageait d'attaquer avant l'été et Harry le connaissait désormais bien assez pour savoir qu'il n'aurait pas la patience d'attendre plus longtemps, qu'il ait trouvé ou non sa baguette.
Les vacances arrivèrent avec le printemps et les professeurs avaient fait de leur mieux pour organiser des choses, des évènements et des divertissements pour occuper les élèves et les égailler un peu. Dehors, la marque de Voldemort était partout sur le monde sorcier britannique. Tout se dégradait de jour en jour dans tout les secteurs et c'était sans parler des disparus, des morts et des emprisonnés arbitraires. La pays était en train de s'effondrer mais ça, Voldemort s'en fichait pas mal. Et finalement, cela serait mieux si Voldemort attaquait avant l'été parce que l'échéance de l'été pour mettre fin à la guerre était encore acceptable pour réussir à redresser le pays sans trop de dommage. S'il ignorait ce qu'il se passerait, Harry savait que cela se produirait dans les mois à venir, il le sentait.
Au premier jour des vacances, Harry avait pris son petit-déjeuner normalement dans la grande salle avant de s'éclipser pour rentrer chez lui au château Potter. La seule au courant était Minerva à qui il avait donné un petit objet enchanté pour le prévenir s'il se passait quelque chose en son absence à Poudlard. Dés qu'il fut rentré, Arthur et Amcinthe apparurent, le démon venant lui prendre la main pour y déposer un baiser comme il le faisait souvent, tirant un sourire au jeune homme.
- Je vais rendre visite aux Lafay, sourit Arthur. Harry, je sais que vous avez prévus des choses à faire avant de retourner à Poudlard ce soir mais prenez un moment pour vous aussi, pria-t-il avec un regard pour le démon.
Harry approuva et le regarda s'en aller avant de se tourner vers celui qui était désormais son compagnon. Cela faisait quelques semaines depuis la déclaration d'Amcinthe et leur premier baiser. Depuis, ils avaient continué doucement, les occasions de passer du temps ensemble physiquement minimes lorsqu'ils étaient à Poudlard. Les seuls moments où ils étaient ensembles étaient lorsqu'ils étaient dans la salle sur demande le matin et si Harry se laissait parfois aller à autre chose, il utilisait ce temps pour s'entraîner, la chose plus nécessaire que jamais. Ils n'avaient que peu d'occasions s'ils voulaient être certain que la présence d'Amcinthe ne soit pas détecté à Poudlard. Que ce soit par Dumbledore ou par de possibles espions, il ne devait pas être repéré, comme Arthur. Le plus petit des indices donné serait déjà trop. Ils étaient donc très prudents et ils profitaient de chaque moment. Contrairement à ce qu'il avait imaginé, Harry s'était très vite fait à cette situation, au contact avec Amcinthe, à ses baisers, à ses caresses, à ses étreintes… Et il adorait ça, comme le cocon d'émotion dont-il l'entourait. C'était divin et ça faisait du bien.
Aussi, ce fut avec joie qu'il accueillit les bras qui vinrent s'enrouler autour de lui avec douceur pour le ramener contre la silhouette solide du démon. Il lui sourit et vint enrouler ses bras autour de son cou. Amcinthe se pencha sur lui, les entourant de ses ailes. Comme il en avait pris l'habitude depuis qu'il avait découvert que cela amusait le jeune lord, il vint frotter le bout de son nez au sien, lui tirant un sourire plus franc. Ce geste avait toujours cet effet et si Harry était incapable d'expliquer pourquoi, il l'aimait. C'était tendre, c'était doux, c'était intime, c'était simple et cela le faisait sourire. Un baiser délicat suivit et il ferma les yeux, se laissant emporter comme seul Amcinthe savait l'emporter. Il adorait ce qu'il se passait entre lui et le démon. Il ne savait pas vraiment ce que c'était de son côté, il n'arrivait pas à mettre de mot sur ce qu'il ressentait, peut-être parce que c'était la première fois, mais il se sentait merveilleusement bien dans cette relation qui lui faisait le plus grand bien. Il se sentait plus heureux, plus courageux. Il avait commencé à envisager réellement l'avenir après la mort de Sirius mais il l'avait envisagé sous l'angle professionnel, idéologique, sous l'angle de la détente. Il avait commencé à s'imaginer avec des amis avec Arthur, Adélème, Isaac et les autres. Et il commençait maintenant à envisager encore plus avec Amcinthe, comme jamais il n'avait cru possible de l'envisager.
Ils s'embrassèrent un moment, Harry se laissant conduire sans aucune crainte. Puis Amcinthe dériva vers son oreille, embrassant sa peau au passage :
- Lorsque vous aurez terminé avec madame Bones et que la réunion avec les chefs du pacte sera close, nous aurons certainement encore un peu de temps avant de retourner à Poudlard, remarqua-t-il.
- Certainement, sourit-il.
- M'accorderiez vous ce temps très cher ? susurra-t-il.
- Pourquoi faire ? demanda-t-il avec amusement.
- Je vous en ferai la surprise, répondit le démon en revenant l'embrasser doucement. Me l'accorderez vous ?
- Avec plaisir, acquiesça-t-il.
Souriant jusqu'à en dévoiler ses crocs, Amcinthe revint l'embrasser avec plus de passion avant qu'ils ne se séparent, le programme de la journée bien établi. Ce matin, il devait voir Amélia pour parler de l'après guerre puis il retournerait déjeuner à Poudlard pour l'image et il repartirait pour une réunion du Pacte de Cabra cette après-midi, la première avec Isaac qui dirigerait les médicomages et avec les trois peuples de la Forêt Interdite qui les avaient rejoins. Il commença donc par aller rendre une rapide visite à Garrick et Xenophilius, Amcinthe se fondant dans son ombre. Il fut heureux de voir que le fabriquant de baguette allait beaucoup mieux, discutant joyeusement avec le père. Il donna des nouvelles de Luna à ce dernier qui en fut ravi et il échangea quelques mots avec eux, s'assurant qu'ils n'avaient besoin de rien. Puis il alla voir Amélia dans le bureau qu'elle occupait au château. Elle aussi avait l'air en bien meilleure forme maintenant et elle semblait avoir beaucoup potassé, des livres et des parchemins étalés partout autour d'elle dans un beau bazar, ses lunettes de lecture sur le nez. Elle était d'ailleurs tellement absorbée par ce qu'elle lisait qu'elle ne l'entendit pas entrer et il sourit d'amusement.
- Cela a l'air d'être très intéressant, remarqua-t-il en la faisant sursauter.
- Lord Potter. Je ne vous avais pas entendu arriver, fit-elle avec embarras.
- C'est ce que j'ai constaté, sourit-il alors qu'elle se levait et rangeait la pièce de quelques coups de baguettes.
- Comment allez vous ? demanda-t-elle avec sollicitude alors qu'il prenait une chaise et refermait la porte d'un geste.
- Très bien je vous remercie. Et vous Amélia ?
- Grâce au médicomage Lam, je suis en parfaite santé maintenant. Et grâce à vous et à vos amis lords, ces dernières semaines ont été extrêmement instructives. J'ai appris beaucoup sur les fondements même de notre pays, dit-elle en s'asseyant à nouveau.
- Je m'en doute. J'ai moi même été très surpris lorsque j'ai appris tout cela.
- Les lois ancestrales…, soupira-t-elle. Je ne comprend pas comment on peut ne pas nous apprendre cela, comment tout cela a put être caché alors que ce sont les fondations même des lois et du système magique de notre pays. Pourtant, en une carrière complète et approfondie dans la justice, jamais je n'en n'avais entendu parler de près ou de loin.
- Ces lois sont nos fondations. Elles ont été créé par la première génération de lords, de concert avec la Magie et ce sont les lords qui les ont fait évoluer, toujours avec l'accord de la Magie. Encore aujourd'hui, seul l'assemblée des lords légitimes peut faire bouger ces lois. Elles existaient bien avant que les lords commencent à céder le pouvoir. Si elles ont été passé sous silence, c'est certainement parce que l'on voulait faire oublier certaines d'entre elles et faire oublier la place et le pouvoir des lords. Cela fait des siècles que l'on tente d'enterrer les lords parce qu'ils ne correspondent plus aux idées de ces temps, principalement à cause de l'influence moldu d'ailleurs. Cette idée d'anti noblesse vient des moldus pas des sorciers et nous devons avouer que les raisons n'en sont pas du tout les mêmes. Autant je comprend pourquoi les moldus ont pu renier leur noblesse, autant il n'y avait pas de véritable raison dans le monde magique si ce n'était de vouloir exercer le pouvoir à leur place, au Royaume Unis en tout cas. C'est mon avis tout du moins. Les gouvernements successifs du premier Conseil des Sorciers jusqu'au Ministère actuel n'aiment pas ces lois parce qu'elles les entravent dans leurs ambitions et leurs idées mais ils sont aussi incapables de les révoquer. Ils ne le voudraient pas de toute façon, cela ferait exploser la toile de sorts gigantesque qui s'étend sur le pays et qui nous aide à détecter les crimes, les abus de magie, les accidents, à identifier les nés moldus, à gérer la Trace… Il n'y aurait plus rien et ils ne pouvaient pas s'en passer. Alors l'oubli et l'ignorance était la meilleure solution.
- C'est ce que je pense aussi, approuva-t-elle.
- Le bon côté de tout cela est que dans un cas comme le nôtre, Voldemort peut tout abolir et refaire à sa manière mais il ne peut pas toucher au socle de lois ancestrales, remarqua-t-il. Ce qui veut dire que nous pouvons repartir de cette base pour remonter un gouvernement selon ces lois et restaurer les choses selon ces lois. Il y aura beaucoup de travail derrière mais ces lois nous permettrons de nommer un chef incontestable, de gérer l'après et la transition vers un nouveau gouvernement stable. Les anciennes lois ne sont pas suffisantes parce qu'elles ne couvrent pas les sujets modernes, les sujets qui n'avaient pas de réglementation ou qui n'existaient même pas au moment de la passation de pouvoir entre les lords et le premier Conseil des Sorciers. Mais c'est un socle solide et stable à partir du quel nous pourrons reconstruire.
- Ces lois encadrent la désignation d'un Ministre de crise lorsqu'il y en a plus dans un cas comme le nôtre, ce qu'il peut faire, comment…, remarqua-t-elle, les lois qui s'appliquent. C'est limité mais ça nous permettra de reprendre les choses en mains légalement. Cependant, il faudra agir vite lorsque l'occasion se présentera. D'autres pourraient vouloir prendre le pouvoir en cas de victoire.
- Dumbledore le premier et certainement d'autres. Mais nous serons prêt, assura-t-il avec confiance. Si bataille il y a et qu'elle tourne en notre faveur, nous ne prendrons pas de temps pour envoyer une unité de combat au Ministère pour le reprendre au plus vite, voir pendant la bataille même. Si nous constatons que Voldemort a envoyé toute ses forces sur nous, ce serait l'occasion pour une unité de reprendre le Ministère. Nous le ferons si nous constatons que la bataille tourne en notre faveur.
- Pourrais-je… rencontrer vos combattants ? Je pourrais les accompagner lorsqu'ils iront au Ministère.
- Par soucis de protection de chacun d'entre eux, surtout en cas de défaite, nous avons passé accord pour que leurs identités restes secrètes. Donc je ne peux pas vous le dire comme je ne peux pas vous faire entrer dans cet accord parce qu'il est spécifique à ceux qui viendront se battre uniquement. Ce qui n'est pas votre cas. Mais, je dois les rencontrer cette après-midi, avec l'accord des responsables, nous pourront peut-être faire quelque chose. Je leur en parlerai. Quoi qu'il en soit, il nous faut aussi une équipe prête à prendre les rênes du Ministère lorsque nous l'aurons repris et ce ne sont pas les combattants qui peuvent le faire. Je serai là bien sûr, comme les lords que je vous ai déjà présenté. Mais pour avoir la confiance de tous, il nous faudra des sorciers non noble, de toute classe de sang et d'origine, de peuples aussi divers que possible. Autant marquer le changement dés le début. Vous connaissez les gens fiables qui pourraient nous aider n'est-ce pas ?
- Oui. J'ai retrouvé plusieurs d'entre eux et j'ai pris contact avec toutes les mesures de secrets qui s'imposent. Il n'y a pas encore grand monde mais ils sont solides et déterminés.
- Bien, je vous fait confiance pour cela. Vous aurez besoin de leur parler en direct. J'ai préparé un endroit pour que vous puissiez vous rencontrer en toute sécurité. C'est une maison Potter très lourdement protégée. Elle n'a pas servie depuis longtemps mais elle est en parfait état et personne n'en n'a connaissance. Elle est en Irlande. Vous pourrez vous en servir comme d'un bureau pour travailler là dessus, mettre ceux qui en auront besoin en sécurité. Elle est vaste, isolée et sécurisée. Il faudra signer des accords de secrets très stricts pour pouvoir y entrer, j'ai déjà fait poser les sorts. Les lords que vous avez déjà rencontré, et d'autres de confiance si vous le voulez bien, pourrons venir aider. Je vous laisserai gérer cet endroit.
- Merci lord Potter, nous rassembler et travailler en direct sera beaucoup plus efficace qu'à distance comme maintenant. Cela ira bien plus vite.
- Vous le pourrez mais avec la plus grande prudence. Aucun ennemis, que ce soit Voldemort ou Dumbledore ne devra l'apprendre. Vous pourrez travailler là bas en sécurité et lorsque l'occasion se présentera et que nous aurons repris le Ministère, vous pourrez y venir pour poursuivre aussi vite que possible. La priorité est d'établir un plan d'urgence pour reprendre solidement les rênes, nous verrons pour la reconstruction ensuite. J'aimerai le faire avec vous mais je ne peux pas, je dois être à Poudlard.
- Je comprend et c'est l'évidence. Je vous tiendrai personnellement au courant de tout.
- Bien, sourit-il.
Ils discutèrent longuement de la chose, des possibilités, de ce que Amélia avait appris ces dernières semaines. Ils parlèrent aussi de Poudlard, des attaques sur le train et de la crainte du jeune lord que Dumbledore puisse se servir de l'école comme d'un sacrifice pour obtenir des soutiens étrangers, impliquer d'autres pays. Il ne fut pas rassuré lorsque la dame estima cela comme fort probable vu le personnage et sa situation dans cette guerre. Ils n'étaient sûr de rien mais si Dumbledore n'avait vraiment rien préparé de sérieux pour protéger l'école, alors cette hypothèse était plus que plausible. Ce fut l'heure qui les força à cesser, Harry retournant à Poudlard avec Amcinthe et Arthur revenu entre temps. Il alla y déjeuner avant de se rendre à la réunion du Pacte de Cabra avec ses deux amis plus Avismark. Il y retrouva Adélème, Isaac, les autres lords qui participaient et chaque chef de groupe de ceux qui y prenaient part.
Il présenta les nouveaux arrivants : Mosag, Magorian et Lasgar. Puis ils firent un point sur les forces dont-ils disposaient, les nouvelles idées, les stratégies, les informations… Harry leur parla d'Amélia et on désigna Gauvain Robards, l'auror qui commanderait les sorciers, pour aller la voir et, tout en gardant les secrets du pacte, se coordonner avec elle pour voir comment il serait le plus intelligent d'agir au Ministère, quels endroits il faudrait absolument prendre et sécuriser. Les membres du Pacte étaient d'ailleurs prêt à laisser cette partie à la direction des sorciers et des lords sorciers, ne connaissant pas assez le Ministère pour avoir un avis pertinent, mais ils étaient prêt à venir aider pour le prendre. Si cela arrivait, Harry tenait d'ailleurs à ce que ce soit un mélange de tout les peuples participants qui reprenne le Ministère. Cela pour montrer plus ouvertement encore comment ils avaient participé à gagner la guerre et à reprendre le pays. Cela ne pourrait qu'aider à les défendre ensuite et tous furent d'accord avec son raisonnement. Aussi, on désignerait des combattant de chaque peuple pour y aller sous la direction des aurors qui connaissaient les lieux.
