Mage Seigneurial
Chapitre 34:
Jour sombre
Une fois la réunion du Pacte de Cabra terminée, Harry rentra au château Potter avec Arthur, Amcinthe et Avismark. Ce fut cependant très vite que le gobelin et l'esprit gardien les laissèrent partant en faisant mine de discuter plan de bataille ensemble. Pourtant, Harry voyait dans leurs auras que le but premier était de le laisser seul avec le démon qui ne tarda pas à en profiter, venant le soulever dans ses bras avec délicatesse. Le jeune homme passa ses bras autour de son cou et déposa sa tête sur son épaule, se laissant faire en toute confiance. Ils avaient encore un peu de temps avant de devoir retourner à Poudlard pour le dîner. Amcinthe l'emmena et il comprit rapidement qu'ils allaient vers la véranda qu'il aimait.
Lorsqu'ils l'avaient atteinte, Amcinte l'avait allongé sur une belle méridienne au soleil et il avait passé son temps à l'embrasser, à le caresser, à le câliner… Harry ignorait à quel moment cela s'était produit mais il s'était retrouvé avec sa chemise grande ouverte et un démon qui passait ses lèvres et ses mains sur chaque centimètre carré de peau. Et cela lui avait fait perdre la tête. Comment de simples caresses et baisers pouvaient faire cela? Il l'ignorait totalement, n'ayant jamais imaginé que cela puisse être possible. Pourtant, les faits étaient là et Amcinthe lui faisait tourner la tête, perdre ses repères, frissonner agréablement, trembler délicieusement… Son cœur avait battu à tout rompre et sa respiration s'était faîte plus rapide alors qu'il était noyé dans les attentions du démon, couvert de ses ailes et baigné dans son aura pleine d'amour, de tendresse, de désir, de passion, de protection, d'adoration…
Quand Amcinthe s'était arrêté, il s'était retrouvé complètement débraillé, les joues rougies et le souffle court. Ils n'étaient pas allés bien loin mais il avait déjà la tête retournée pour son plus grand plaisir. C'était avec soin que Amcinthe avait reboutonné sa chemise, revenant vers son visage pour lui voler un langoureux baiser, l'air fier de lui.
- Alors, est-ce que ce genre de chose vous plaît? demanda-t-il d'un ton illustrant le fait qu'il avait déjà la réponse.
- Oui, soupira le jeune homme malgré son embarras. J'ignorai que cela pouvait faire ce genre d'effet.
- Je vous montrerai tout les délices possibles et imaginables, promit-il en frottant le bout de son nez contre le sien. J'ai enfin réussi à vous détendre complètement, remarqua-t-il triomphalement.
Et c'était vrai, Harry se sentant particulièrement relaxé, paisible et heureux à cet instant, ayant totalement oublié le reste.
- Merci pour ça, sourit-il en posant une main sur la joue de son compagnon.
Amcinthe tourna la tête pour embrasser sa paume:
- Je serai là pour vous, toujours, jura-t-il. Et je n'ai pas fini de vous faire découvrir ce genre de chose, sourit-il d'un air suggestif qui fit rougir un peu plus le lord.
Ils durent pourtant se résoudre à se relever, l'heure de retourner à Poudlard approchant. Concrètement, Amcinthe n'était pas allé bien loin pourtant, Harry eut besoin de plusieurs sortilèges pour remettre sa tenue et ses cheveux en place, le démon le regardant faire avec amusement. Ce fut ensuite main dans la main qu'ils rejoignirent le hall, y retrouvant Arthur qui sourit très largement en les voyant arriver. Dans son aura, Harry voyait qu'il était heureux, approbateur, amusé aussi et un peu curieux mais il ne dit rien et disparus dans sa bague. Après un dernier baiser, Amcinthe réintégra son ombre et un instant plus tard, il était devant le portail de Poudlard, entrant rapidement sur le domaine de l'école.
Ce fut à une vitesse folle que les vacances passèrent. Si ses camarades tentaient de s'amuser, Harry, lui, passait tout son temps à travailler, à s'entraîner, à étudier… Parfois, il quittait l'école en catimini pour aller voir ses alliés, pour aller à Gringotts, pour aller à la Citadelle… Il avait été heureux d'apprendre pas les gobelins que certains étaient venus se renseigner sur la reprise de leur titre après la lettre de revendication qu'ils avaient reçu. Mais visiblement, aucun n'oserait bouger vraiment avant la fin de la guerre de peur de s'attirer une attention dangereuse. Harry espérait que ces lords potentiels bougeraient une fois la guerre terminée. Avec ceux qui avaient trouvé la Citadelle, ils avaient redonné vie à la Chambre des Lords, s'y installant pour discuter. Se faisant, Harry avait officiellement pris sa place d'Archimage de la Chambre des lords britanniques, deux autres glyphes magiques apparaissant autour de son cristal frontal et de celles qu'il avait déjà pour le signifier.
Les vacances n'eurent de vacances que le nom pour le jeune lord qui consentit pourtant à prendre régulièrement un moment de pause avec Amcinthe. Il s'était très vite mis à adorer ça, à attendre chacun de ces instants avec impatience. Amcinthe était d'une tendresse et d'une délicatesse infinies avec lui, veillant constamment. Il lui faisait découvrir des sensations, des émotions et des ressentis nouveaux et incroyablement bienfaiteurs. En tant que couple, ils n'étaient pas encore allé bien loin mais c'était déjà beaucoup pour le jeune homme qui n'avait jamais eu ce genre de relation. Comme il n'avait de relation positive avec les gens que depuis peu et dans un contexte très particulier. Amcinthe avait visiblement l'intention de prendre son temps mais pour un démon déjà plus que millénaire, le temps devait être une chose bien relative. Harry ne s'en plaignait certainement pas puisque cela lui laissait le loisir de s'adapter à cette nouvelle relation avec un autre être, à ces gestes, à ces émotions puissantes et déstabilisantes qui venaient autant de lui que de l'aura d'Amcinthe.
Les vacances, Harry en profita aussi pour manipuler un peu plus la magie du château et mettre en place d'autres mesures et protections en cas d'attaque. C'était épuisant mais le fait qu'il n'y ait pas cours lui laissait le loisir de s'organiser autrement pour faire ce genre de chose. Il gardait un contact étroit avec Amélia qui se construisait doucement une équipe petite mais très solide en vu de la reprise du Ministère. Et tous, que ce soit dans cette équipe ou le Pacte de Cabra, croyaient fermement en leur victoire.
Les vacances avaient vu Dumbledore disparaître à nouveau très souvent et lorsqu'il était là, Harry captait sa tension croissante, ses airs sombres lorsqu'il regardait ses élèves, son école. Et il n'aimait pas ses regards. Si le directeur n'avait plus tenté de lui parler, de le ramener dans son girond, il avait vu les membres de l'Ordre, qui avaient désormais résidence au château pour une partie, tenter de le convaincre encore et encore de revenir se battre avec eux. Il y avait Ron, Hermione et Ginny bien sûr qui s'étaient mis presque à le supplier sans que cela n'attire davantage son attention. Il y avait Remus, Maugrey, Kingsley, Tonks et les parents Weasley qui s'y étaient mis, voyageant discrètement dans le château pour ne pas se faire remarquer. Seulement, comme Ron, Ginny et Hermione, ils semblaient toujours savoir où le trouver quand il était seul. Cela ne faisait que confirmer qu'ils devaient avoir un moyen de le tracer au moins dans le château. Cela avait le don de l'agacer mais il restait sur sa position avec eux.
Parfois, il allait voir Snape pour confirmer les informations qu'il avait sur Voldemort et son armée. Le maître des potions coopérait toujours sans poser de question, sachant qu'il n'aurait pas de réponse. S'il n'était pas disposé à donner d'explications sur le pourquoi du comment, Snape voulait l'aider sincèrement et sur ce point, Harry n'avait pas le moindre doute. Les vacances prirent fin, les cours reprirent sous des temps toujours plus sombre. Le printemps était bien là pourtant, le ciel était toujours terriblement gris, faisant planer une ambiance lourde et oppressante sur Poudlard. Lors de la dernière semaine d'avril, Harry fut plus affligé qu'il ne l'avait imaginé de devoir assister au troisième tournois d'icarel à distance. Les magasines spécialisés en avait parlé, se désolant qu'il ne soit pas là cette fois mais en comprenant les raisons. Tout le monde les comprenaient et Harry avait d'ailleurs appris par Minerva que Albus s'était servi de cela aussi pour argumenter en sa faveur à l'étranger. Mais il n'obtint rien. Il n'avait plus sa place à la Confédération depuis 95, plus de place au Ministère et la dégringolade de la situation dans son pays n'avait fait que dégrader un peu plus sa réputation, tous le jugeant comme incapable de gérer le problème Voldemort. Ce n'était pas comme s'il avait eu des décennies pour le faire sans y arriver. Avec cette montée de Voldemort, si facile et rapide pour lui, Dumbledore avait perdu tout son crédit. Le reste du monde en était déjà à guetter ce que Voldemort risquait de leur faire ou pas.
Seulement, le choix de Harry de rester à Poudlard à cette période se confirma comme ayant été le bon. Le premier mai, une journée particulièrement sombre, ce fut au petit déjeuner que Harry entendit l'alarme du passage d'évacuation de Pré-au-lard s'activer. Tout le château l'entendit mais lui seul savait ce que cela signifiait. Les murmures s'élevèrent dans la grande salle, les professeurs se regardant entre eux, Dumbledore se levant en même temps que Harry. Le jeune lord l'entendit commencer à tenter de ramener le calme mais il n'y fit pas attention, sortant à grands pas pour rejoindre la cour de l'horloge où débouchait le passage d'évacuation. Dumbledore dû comprendre qu'il s'avait quelque chose, comme plusieurs autres puisqu'on lui emboîta le pas.
Il fut rapidement dans la cour en question, sortant sa baguette pour ouvrir le passage et faire apparaître le large escalier émergeant du sol. Il n'y avait encore personne mais il savait que les gens étaient en route. Dumbledore ne tarda pas, comme Minerva, Snape et quelques autres et lorsqu'on lui demanda ce qu'était cet escalier, il ne répondit pas, concentré sur le passage. Les gens de Pré-au-lard ne tardèrent pas à en émerger, un peu paniqués et Harry attrapa madame Rosmerta au passage, la tirant vers lui:
- Madame Rosmerta, je suis désolé de vous bousculer mais je dois savoir ce qu'il se passe, poussa-t-il le ton calme mais ferme.
- Le Seigneur des Ténèbres est arrivé au village avec son armée, dit-elle la voix un peu hachée. Il a commencé à s'en prendre aux gens. Il… voulait des otages je crois. Puis un message d'Aberforth a résonné auprès de chaque habitant, ordonnant de de sauter dans un trou qui devait apparaître près de chacun de nous. Ce qui est arrivé immédiatement. Il semblait avoir prévu cela pour que tout le monde puisse évacuer vers la Taverne du Sanglier rapidement et à partir de là, Aberforth nous a dirigé dans ce tunnel. Il a dit qu'il nous mènerait en sécurité et qu'il fermerait la marche.
Bien sûr, les autres autour avaient écouté et on comprit que c'était les gens de Pré-au-lard qui arrivaient, fuyant le débarquement de l'armée de Voldemort.
- Très bien, il a bien fait, approuva Harry. Allez-y, nous verrons le reste plus tard.
Elle s'écarta alors et Harry pria les gens de continuer à avancer pour laisser les autres sortir, leur apprenant qu'ils étaient à Poudlard, en sécurité. Et cela apaisa dors et déjà l'aura de panique qui émanait du groupe. Finalement, les adultes de l'école se réveillèrent pour aider et prendre les choses en mains, certains écartant les élèves agités devant cet évènement. Il fallut un moment avant qu'on ne voit les derniers arriver, Aberforth fermant la marche. Il sortit du passage et alla immédiatement vers Harry:
- Tout le monde est là? demanda le jeune lord.
- D'après mes comptes, oui, assura-t-il en le rassurant. J'ai fermé derrière moi.
- Et je referme ici, dit-il en levant sa baguette pour s'exécuter. Ils sont à Pré-au-lard?
- Et dans toute la forêt visiblement, continua le tavernier. Ils sont des centaines lord Potter, murmura-t-il plus bas.
- Je sais, acquiesça-t-il. Gérons déjà cela je crois que votre frère voudra nous tuer.
- Tch! s'exclama-t-il. Je me fiche de son avis. Vous venez de sauver ces gens.
Harry lui sourit et l'homme se tourna vers son frère qui l'appelait et venait vers lui pour lui demander des comptes. Rapidement, le directeur laissa les élèves et les gens de Pré-au-lard avec les professeurs, emmenant avec lui son frère et les membres de l'Ordre pour discuter, lançant un regard grave au jeune homme avant de s'en aller. Harry laissa les adultes gérer ça, se dirigeant vers la salle sur demande où Arthur et Amcinthe apparurent à ses côtés. Il ne perdit pas de temps et prit la clef de Poudlard pour activer la première protection du château: une gigantesque barrière qui englobait l'école et tout son parc. Cela incluait la maison d'Hagrid, le terrain de quidditch, le saule cogneur dont Harry avait pris soin de condamner le passage secret, le pont de bois, l'embarcadère… bref, le château et ses abords, ses accès jusqu'à la forêt, aux ravins, à la plaine et à quelques dizaines de mètres sur le lac. Cette barrière là ne tiendrait pas longtemps. Elle était trop grande et demanderait trop de magie pour être maintenue une fois attaquée. Mais elle résisterait un peu, assez pour permettre à Harry de s'organiser correctement.
Cela fait, il quitta la salle, sachant que quoi que décide Voldemort, il lui faudrait du temps pour briser cette barrière si tant est qu'il attaque immédiatement en arrivant près d'elle. On semblait le chercher puisque Ron, Hermion et Ginny lui sautèrent dessus quelques pas après sa sortie de la salle, hurlant presque que le directeur voulait le voir. Soupirant, il alla vers son bureau à grands pas, suivit du trio qui devait quasiment courir pour le suivre. Lorsqu'il arriva à la dite pièce, tout les membres de l'Ordre présents au château y étaient avec Aberforth et le bruit des discussions très animées était tonitruant. Elles se turent pourtant lorsqu'il entra avec les trois autres, la porte se refermant sur un sort de Dumbledore.
- Tu savais pour ce passage Harry? demanda durement le directeur.
- C'est toujours lord Potter pour vous et oui puisque j'ai créé ce passage, répondit-il platement.
- De quel droit as-tu fais cela sans m'en parler? interrogea-t-il l'air en colère.
- C'est aussi toujours le vouvoiement pour vous, dit-il fermement. De quel droit? Faut-il un droit pour donner une sortie de secours à ces gens? Vous auriez dû être le premier à y penser. Ce n'était pas à moi de faire cela. Il était certain que Voldemort viendrait attaquer avec son armée un jour ou l'autre et il était aussi certain qu'il passerait par Pré-au-lard d'abord et que ses habitants seraient les premiers à en subir les conséquences. Alors j'ai anticipé ce qu'il fallait anticiper et Aberforth m'a fait confiance pour garder et gérer ce passage, comme je lui ai fait confiance pour en faire bon usage. Vous n'avez pas votre mot à dire sur la question. Il était normal et primordial de prévoir une telle chose, le garder secret encore plus. À moins que vous auriez préféré que tout ces gens soient laissés à la merci de Voldemort?!
- Pourquoi ne pas me l'avoir dit?
- Au cas où vous ne l'auriez toujours pas compris: je ne travaille plus avec vous ou l'Ordre, claqua-t-il. Et, vous connaissant, je n'avais pas confiance pour que ce passage reste sûr et secret pour servir au bon moment. Vous vous en seriez servis n'importe comment pour l'Ordre. C'était une solution d'urgence à utiliser uniquement en cas d'urgence, ce qu'il s'est passé. Il n'y a rien de plus à dire sur la question. Plus important: il est là avec toute son armée? demanda-t-il à Aberforth. A-t-il dit quelque chose?
- Ils étaient des centaines, répondit-il. Lui, les mangemorts, les raffleurs, des géants, des trolls, les détraqueurs, des accromentules, des loups garous… Il a dit qu'il venait écraser les dernières vermines qui lui résistaient, qu'il allait détruire Poudlard et tout espoir avec elle.
- Je vois, approuva-t-il. Maintenant qu'ils ont Pré-au-lard, ils vont s'y déployer puis se répandre dans la forêt jusqu'ici. Alors, directeur, est-ce que vous avez le moindre plan pour défendre ce château et ses élèves? Les évacuer?
- Nous allons rassembler tout ceux, petits ou grands qui sont capables de se battre, dit-il en regardant l'Ordre. Nous devons tenir quoi qu'il advienne.
- C'est de la folie Albus! s'énerva Aberforth. Les villageois ne sont que des villageois et les élèves ne sont que des enfants! Ne me dit pas que tu n'as rien prévu d'autre, que tu ne te reposes pas uniquement sur eux pour combattre?! Ils sont des centaines prêt à tuer et ils arrivent.
- Nous n'avons pas d'autre solution, répondit-il. Nous ne pouvons pas évacuer, il n'y a aucun moyen et il faudra bien se défendre. Nous devons rapidement voir ce que nous pouvons faire et comment Voldemort compte s'y prendre. Nous devons aussi voir s'il n'y a pas d'infiltré parmi les villageois.
- Tch, s'agaça Harry. Ce sera sans moi. Et pour votre gouverne, le passage était ensorcelé pour ne pas laisser entrer ceux qui nous voudraient du mal.
- Même maintenant tu refuses de te battre?! s'exclama Ron. Tu n'es qu'un lâche! Qu'est-ce que tu vas faire? Te planquer dans un coin en espérant qu'il ne te trouve pas?!
- Tu es pitoyable Ron, dit-il en faisant demi tour.
Il sortit sans attendre, gagnant le haut de la tour d'astronomie pour avoir une vue d'ensemble des alentours, usant de sorts pour améliorer sa vue. Et en usant d'un sortilège de vision thermique, il put voir la masse qui arrivait par la forêt partout autour du domaine. Comme il l'avait envisagé, Pré-au-lard et la forêt étaient bien trop saturés pour évacuer dans l'immédiat. Il pouvait voir cette masse gigantesque venir inexorablement vers eux, presque tranquillement comme si Voldemort voulait faire monter doucement la peur. Le ciel s'assombrissait de plus en plus et on discernerait rapidement les détraqueurs dans le ciel. Rien de tel pour terrifier tout le monde au château. Mais lui, il n'était pas impressionné du tout, voyant là le scénario le plus évident, et qu'il avait prévu depuis longtemps, se dérouler devant lui. Il sentit rapidement une présence le rejoindre et il mit fin à son sort de vision thermique:
- Est-ce qu'il vous a appelé? demanda-t-il en jetant un coup d'œil au directeur de Serpentard qui arrivait.
- Pas encore mais il le fera certainement rapidement pour avoir des informations.
- Et vous donner des consignes à exécuter de l'intérieur du château, devina Harry en le faisant approuver. Je retire la Marque quand vous voulez. À vous de voir ce que vous ferez. Faîte moi savoir où vous vous tenez avant que ça n'éclate parce que si je ne suis pas sûr, je vous considérerai comme ennemi.
Cette déclaration n'eut pas l'air de surprendre l'homme qui resta de marbre.
- Vous saurez le moment venu, assura-t-il.
- Bien. Ils arrivent. Ils seront là dans une heure ou deux je pense. Nous verrons comment il décidera de procéder et j'agirai en conséquence. En attendant, rassurer tout le monde semble être une bonne idée.
Il s'en alla donc pour faire cela, sortant son journal de communication avec Adélème pour lui signaler ce qu'il se passait. Malgré la tension, il se sentait étrangement calme, prêt. Arthur et Amcinthe lui envoyaient aussi des sentiments de calme, de force, de soutien inconditionnel, l'encourageant. Il rejoignit la foule qui s'était amassée dans la grande salle, les villageois se calmant progressivement. Il tenta d'apaiser un peu ses amis, échangeant un regard confiant avec Draco alors que les Serpentard étaient eux aussi très crispés. On ne vit ni l'Ordre, ni le directeur avant un long moment. Ils devaient être en train d'envisager leurs possibilités avant de finalement réapparaître tous ensemble. Dumbledore prit la parole pour appeler au calme mais il fut très loin d'être rassurant, sous-entendant déjà très largement qu'ils auraient tous à se battre pour défendre leur vie. Et cela n'aida pas à apaiser la panique ambiante au grand agacement du jeune lord.
Minerva était venue le voir discrètement pour lui dire que le directeur envisageait bien de se servir des élèves, des professeurs, du personnel, des villageois, des elfes… pour se battre, l'écœurant. Elle lui demanda quand il faudrait déclencher la mise en sécurité qu'il avait prévu et il lui répondit d'attendre l'alarme qu'il avait mise en place spécifiquement et dont-il avait parlé à tout ceux à qui il avait confié cette tâche. Il passa un moment à tenter de rassurer tout le monde avant de retourner à la tour d'astronomie pour observer l'approche de l'armée, utilisant divers sort de vision pour les repérer à travers la forêt et tenter de faire un décompte, prenant des notes avec un parchemins et une plume lévitant près de lui. Il sentit Minerva et Flitwick le rejoindre, extrêmement tendus et stressés. Ils vinrent l'encadrer, regardant curieusement ce qu'il faisait:
- J'essaye d'avoir un compte d'effectif ennemi, dit-il sans qu'ils n'aient de questions à poser. Le directeur?
- Il n'a définitivement rien prévu, soupira Minerva sombre. Il compte sur ceux qui sont ici pour combattre. Je lui ai demandé pour les centaures. Il dit qu'au vu du fait qu'ils étaient derrière l'armée de Voldemort, nous ne pourrions pas compter sur eux.
- Bien sûr, s'agaça Harry. C'était à prévoir. Et il se dit intelligent et stratège. Si on le laisse faire, cela sera un désastre. J'ai peur qu'il soit prêt à sacrifier Poudlard pour obtenir des forces étrangères pour combattre Voldemort. Il n'a fait que tenter de rallier des étrangers, d'autres pays, ces derniers temps. La chute de Pouldard et le massacre d'innocents serait un choc capable de faire bouger d'autres nations. Mais ce n'est certainement pas acceptable, trancha-t-il.
- Que comptez vous faire? demanda Flitwick.
- Il y a déjà une barrière autour du domaine. Elle ne tiendra pas très longtemps mais assez pour que nous puisions voir comment Voldemort décidera de procéder. Il devra s'y arrêter quelques heures pour la briser. Nous verrons s'il nous envoie un message ou s'il attaque sans préambule. Nous activerons la mise en sécurité à ce moment là.
- Êtes-vous certain qu'il ne sait pas pour cette protection? demanda Minerva.
- Oui puisque je suis le seul à le savoir. J'ai veillé à sa mise en place et à ce que cela reste secret par précaution. Une fois tout le monde en sécurité, il faudra me faire confiance pour la suite. Vous, vous devrez vous concentrer sur la sécurité des élèves et veiller à décider du bon moment pour évacuer si ça devenait nécessaire. Je me charge de Voldemort et de son armée.
- Comment ferez vous? demanda Minerva.
- Contrairement au directeur, j'ai des amis et j'avais prévu depuis longtemps ce qu'il risquait de se passer. J'ai organisé des solutions en conséquences. Je vous demande de me faire confiance même si je sais que ce n'est pas facile.
- Nous avons confiance en vous, assura Flitwick en le faisant sourire. Avez-vous une idée de leur nombre?
- Plus d'un millier d'après ce que je vois, répondit-il en les tendant. Je ne peux pas être très précis d'ici avec ces sorts et comme on pouvait s'y attendre, il y a des brouillages magiques autour d'eux.
- C'est beaucoup, soupira Minerva.
- Oui mais ça correspond aux informations que j'ai eu ces derniers temps, posa-t-il.
- Vous êtes très calme, remarqua Flitwick.
- Ai-je le choix? s'amusa-t-il. J'aurais tout loisir de paniquer quand ce sera terminé.
Les deux professeurs restèrent un moment avec lui avant de repartir et il continua à observer le domaine et ses alentours. Il n'y avait plus rien qu'il puisse faire maintenant que tout était en place. Il pouvait juste espérer qu'il avait fait ce qu'il fallait pour avoir le maximum de chances de l'emporter. Il leva les yeux au ciel, le trouvant gris et chargé de nuages, adressant une prière à la Magie de leur porter chance. Il redescendit finalement voir les gens dans la grande salle. Tous étaient à peu près calmes, une tension certaine régnant pourtant dans l'attente de ce qui allait se passer maintenant. L'Ordre était là au complet pour ceux qui étaient au château. Cela rassemblait Albus, Aberforth, Maugrey, Kingsley, Remus, Nymphadora, Hagrid, Minerva, Molly, Arthur, Ron, Hermione et Ginny. Seul Severus manquait à l'appel mais il avait peut-être été appelé par Voldemort. Et si Harry s'était attendu à ce qu'ils soient occupés à élaborer des stratégies, ils étaient simplement là à discuter et à parler aux gens. Non pas que cela ne soit pas important à faire mais ce n'était pas la priorité pour un groupe qui se prétendait mener la riposte contre le Seigneur des Ténèbres. Mais il n'en n'avait rien à faire, il n'attendait plus rien d'eux. Lui même se contenta d'observer, cherchant les éventuels problèmes, réfléchissant tranquillement.
Comme il l'avait prévu, ce fut près de deux heures après l'attaque sur Pré-au-lard que l'armée de Voldemort fut là, à la lisière de la forêt, se heurtant à la barrière qui entourait le domaine. Elle s'illumina totalement pendant un instant, attirant l'attention de tout ceux qui étaient dans le château. Un professeur demanda ce que cela était et Harry répondit qu'il s'agissait de la barrière magique autour du domaine et du château. Dumbledore lui envoya un regard dur, sachant que cette barrière n'existait pas normalement et qu'il devait en être à l'origine. Harry n'y prêta pas attention se dirigeant vers la cour du hall puis le viaduc au-delà duquel, un peu plus loin, on entrapercevait l'armée ennemie. S'il était loin, Harry ne manqua pas de repérer Voldemort qui semblait avoir voulu entrer par là pour accéder au cœur du château très rapidement. Mais il y avait la barrière qui traçait une ligne invisible empêchant l'armée des ténèbres d'aller plus loin. Harry les vit lancer plusieurs sorts pour tenter de passer, sans succès et il leur tourna le dos pour rentrer, demandant à tout ceux qui étaient sortis de le faire aussi.
Bien qu'ils ne comprirent pas, ils rentrèrent avec lui dans la grande salle, les éclats de lumière de la barrière mise à l'épreuve s'enchaînant dans un silence atrocement pesant. Tranquille, Harry attendit. Il attendit que Voldemort fasse son cirque. Parce qu'il était évident pour lui qu'il allait parler. Tom aimait trop être regardé, faire peur, avoir l'attention, menacer ouvertement, poser des défis impossible, des dilemmes douloureux… Il n'allait pas simplement attaquer sans faire un petit discours sur le fait qu'il allait les anéantir et qu'ils n'avaient aucune chance, qu'ils feraient mieux de se rendre et de venir s'agenouiller devant lui. Et Voldemort lui donna raison lorsque soudainement, sa voix fut projetée partout dans la château, sa magie provoquant un intense sentiment de malaise chez tout les présents:
- Votre résistance est vaine, commença-t-il d'une voix aux multiples échos. Ce pays est désormais miens. Vous êtes seuls. Vous n'avez aucune chance. Si vous résistez, le sang coulera et chaque goutte de sang de sorcier versée serait un terrible gâchis. Je ne souhaite pas cela. Mais vous pouvez encore reconnaître qui est votre maître. Livrez moi Harry Potter et je garantirai votre survie. Livrez moi Harry Potter et prosternez vous. Si vous ne le faîte pas, je tuerai jusqu'au dernier homme, jusqu'au dernier enfant, jusqu'à la dernière femme qui aura essayé de le cacher de moi.
Il se tut ensuite, le silence et l'immobilité régnant dans la grande salle alors que tous se regardaient entre eux. Puis toute l'attention se porta sur Harry qui se levait lentement en sortant sa baguette. Il lança un sort et ce fut soudain sa voix qui fut projeté:
- J'ai une autre proposition pour toi Tom, commença-t-il avec assurance. Je ne me livrerai pas, pas sans me battre et je ne laisserai personne m'y contraindre. Comme je ne te laisserai pas toucher à qui que ce soit ici. Alors voilà ce que je propose: toi et moi dans un duel, personne d'autre. Si je gagne, tes forces se retireront et rendront le contrôle de ce pays.
Il y eut un moment de silence avant que l'armée ennemie explose de rire et on l'entendit jusque dans la grande salle.
- Tu n'es pas en position de négocier Potter, répondit-il. Tu es seul face à mon armée. Tu n'as aucune chance, au plus tu résisteras, au plus je tuerai ceux qui sont ici, ceux qui croient en toi, se moqua-t-il. Tu auras leur sang sur tes mains et tu mourras dans d'atroces souffrances.
- Donc tu refuses ma proposition? posa-t-il comme si ce n'était rien. Dans ce cas, vient me chercher je t'attend.
Il mit fin à son sort et se tourna vers les autres qui le regardaient comme s'il était fou. Dumbeldore s'avança vers lui, grave et sombre:
- Harry, cette possibilité ne réjouit personne mais il y a des centaines de vies à protéger ici.
- Alors vous voudriez que je me rende simplement et que je le laisse me tuer après ce qui sera probablement la pire séance de torture de l'histoire? remarqua-t-il durement en jetant un froid dans la pièce. Et si je le faisais, que pensez vous qu'il se passerait? Que Voldemort tiendra parole? Êtes vous stupide? Que je me livre ou pas il fera un carnage ici, pour l'exemple, et il détruira Poudlard pour asseoir son pouvoir et écraser tout ce qui représente ce qu'il déteste. Il serait totalement stupide de croire qu'il respectera sa parole. Si vous pensez qu'il le fera, c'est que vous n'avez toujours rien appris sur le qui il est, claqua-t-il alors que la barrière était remise à l'épreuve dehors et que Snape entrait à nouveau discrètement. Me livrer ne servira à rien d'autre que de l'aider à asseoir un peu plus son pouvoir sur nous. Si on joue son jeu, nous n'avons aucune chance. Heureusement pour nous, je ne suis pas vous et j'avais anticipé cette situation.
Il se tourna vers les autres et leva sa baguette pour déclencher leur alarme de mise en sécurité avant de pointer sa baguette sur sa gorge pour amplifier sa voix et être entendu de tous:
- Je demande à tout le monde de se diriger calmement vers la salle de métamorphose, sur le champs et sans discuter. Là bas se trouve une entrée vers une sorte de bunker surprotégé qui gardera tout le monde à l'abri et en sécurité. On bouge, maintenant! ordonna-t-il.
Ceux à qui il avait montré la Chambre des Secrets réagirent sur le champs pour encourager tout le monde à y aller, Minerva prenant les devant pour aller ouvrir. Tous se mirent alors en route, suivant le mouvement, Dumbledore le regardant un peu bêtement.
- Qu'est-ce que tu fais Harry? questionna-t-il.
- Ce qui doit être fait et que vous auriez dû préparer par vous même! répondit-il avant de se mettre en route pour la salle de classe concernée.
Tout en marchant, il activa sa carte du Maraudeur pour vérifier que tout le monde y allait. Il avait discrètement réalisé un comptage de tout les êtres présents au château pour être certain que tous seraient dans le refuge. Il lança également un sort à travers le château pour demander aux fantômes, aux elfes… à tout les habitants d'aller en salle de métamorphose. Il y fut le premier, ouvrant la porte au blason de Serpentard. Il pria tout le monde d'entrer et ce fut la directrice de Gryffondor prenant les devant qui leur donna confiance. Harry resta près de la porte, comptant magiquement ceux qui entraient. Et il fut heureux de voir que tous étaient venus. Dumbledore et son Ordre furent les derniers à arriver, le regardant suspicieusement.
- Qu'est-ce que c'est Harry? demanda Remus.
- Un refuge solide pour tout les habitants de ce château. Maintenant entrez, ordonna-t-il.
Hésitant, ils le firent pourtant, leur curiosité les poussant à aller voir ce qu'était ce refuge. Harry entra après eux, refermant la porte, sachant que désormais, personne ne pourrait sortir ou entrer sans l'approbation des gardiens qui en avaient les clefs. Il descendit avec l'Ordre et arriva finalement dans la Chambre des Secrets que tous observaient avec grande attention. Il amplifia à nouveau sa voix, tous se tournant vers lui:
- Votre attention s'il vous plaît, dit-il alors qu'on se tournait vers lui. Vous vous trouvez dans la fameuse Chambre des Secrets de Salazar Serpentard, dit-il en les stupéfiant. Cette salle se trouve profondément sous le château et elle est très puissamment protégée. Même en rasant Poudlard il faudrait creuser des jours et des jours avec de très puissantes magies pour l'atteindre. C'est un véritable bunker qui ne peut être espionné ou observé ou localisé précisément. Autrefois, Voldemort seul en connaissait les entrées mais je les ai déplacé pour qu'il ne puisse plus la trouver. J'ai confié la responsabilité de cet endroit à plusieurs personnes de confiance parmi les professeurs et les élèves. Ils savent comment ce refuge fonctionne. Pour faire court, vous aurez tout ce dont vous aurez besoin et des écrans pour voir ce qu'il se passe dehors. Les responsables vous expliqueront mais personne ne pourra vous atteindre ici. Ce n'est pas possible pour le moment mais si la situation devait changer et s'y prêter, des solutions d'évacuations ont été prévues pour que tout le monde puisse s'enfuir. Je vous demanderai de suivre les consignes de ceux qui ont les clefs de cet endroit: les professeurs McGonagal, Flitwick, Chourave, Bibine, Sinistra, Babbling, Neville Londubat, Hannah Abott, Anthony Goldstein et Draco Malfoy. Ils savent comment cet endroit fonctionne et quoi faire. Écoutez les, écoutez les et obéissez leur pour que tout se passe bien. Restez calme.
- Qui a monté ceci? demanda madame Pince très intriguée.
- Je l'ai fait, répondit-il. Il était évident que Voldemort viendrait avec son armée à un moment ou un autre. Et il était évident qu'il viendrait en présence des élèves parce que cela est bien plus complexe à gérer pour nous tous. C'est pourquoi j'ai décidé de convertir la Chambre des Secrets de Salazar Serpentard en refuge. C'était déjà une pièce comparable à un bunker magique, je n'ai fait que l'améliorer un peu pour qu'elle puisse protéger tout le monde en cas de combat ici. Et si nécessaire, il y a des sorties de secours mais elles ne sont à utiliser que dans des conditions spécifiques. Moi je vais remonter et ensuite, personne ne pourra plus entrer ou sortir sans l'autorisation de tout les gardiens que j'ai nommé.
- Qu'est-ce que tu comptes faire Harry? demanda Dumbledore suspicieux.
- C'est toujours monsieur Potter pour vous! claqua-t-il dans un silence de plomb. Je vais faire ce que j'ai à faire. Vous, vous restez ici.
- Je refuse de rester ici et de te laisser faire, de laisser notre avenir à tous dans tes mains, fit-il durement.
- Parce qu'il faudrait qu'on le laisse dans les vôtres? rétorqua-t-il. Vous n'aviez strictement rien prévu pour une attaque qui était certaine et vous voulez que des villageois, des enfants et des elfes de maisons se battent contre une armée! Vous allez rester ici et faire ce que vous êtes censé faire: veiller sur vos élèves et faire votre maximum pour les protéger! ordonna-t-il. Moi, je vais me charger de Voldemort et de son armée. N'est-ce pas ce que vous vouliez? Je ne vous demande pas votre avis directeur, je vous impose le mien après vous avoir donné du temps et des chances pour trouver vos solutions. Vu ce que cela a donné, une fois de plus, je vais me débrouiller par moi même. Vous restez ici. Professeur McGonagall, voulez vous bien vous assurer que le directeur reste ici et remplisse pour une fois son devoir de directeur?
Tous la regardèrent et elle approuva avec un regard sévère pour le vieil homme.
- Merci. Je remonte. Activez les sorts de la Chambre, installez vous, observez ce qu'il se passe dehors et agissez en conséquence.
- Nous le ferons Harry, promit-elle.
- Je viens avec vous, intervint Severus en s'avançant.
Harry le regarda avant d'approuver et les autres membres de l'Ordre s'avancèrent pour en faire de même, directeur inclus.
- Dumbledore, vous vous restez ici parce que je n'ai aucune confiance en vous. Quand aux autres, je prendrai éventuellement les aurors de carrière, donc Maugrey, Tonks et Kingsley. Et je vous prend uniquement si vous me promettez magiquement de m'obéir pendant toute la bataille, imposa-t-il durement. Sinon, vous restez là.
Les trois concernés se regardèrent entre eux, hésitant.
- Pourquoi nous trois? Tu as un plan? demanda Maugrey.
- Non je vais me jeter sur cette armée tout seul comme une tête brûlée de Gryffondor et espérer que ça marche, ironisa-t-il. Bien sûr que j'ai un plan. Vous trois parce que vous êtes formés au combat de métier contrairement aux autres. Je ne prendrai personne qui n'ai pas une chance raisonnable de s'en sortir avec moi et pas des apprentis combattants sans expérience et sans discipline. Quand au plan, soit vous me faîte confiance et vous me faîte cette promesse, soit vous restez là à regarder. Vous avez une minute. Et pas de question sur le pourquoi je prends le professeur Snape sans condition, dit-il en le voyant jeter un coup d'œil à l'homme.
Ils hésitèrent encore quelques secondes avant de faire la promesse et de le suivre lorsqu'il se tourna pour remonter. Dumbledore fit mine de suivre et tous sursautèrent lorsque Harry lui lança un sort de pétrification, demandant à Minerva de le garder ici. Elle approuva et il remonta avec les quatre autres. Ils sortirent et la porte se referma derrière eux, disparaissant.
- Et maintenant? demanda Kingsley.
- Maintenant c'est moi qui gère les choses puisque vous avez échoué à le faire. Le refuge tiendra, assura-t-il. Personne ne pourra y entrer sans s'y acharner des jours durant. Ils vont activer les enchantements que j'ai prévu et toute la nourriture, l'eau, le matériel de soin… tout le nécessaire sera transporté dans la Chambre. Ils auront de quoi tenir des jours et des jours. Quand à nous, soit nous gardons l'armée hors du château et ils n'auront pas à bouger soit ils arrivent à entrer au cœur du domaine et nous arrivons à faire assez mal pour réduire leurs effectifs. Dans ce cas, ils laisseront la forêt et Pré-au-lard pour se concentrer sur nous et le refuge pourra ouvrir les sorties de secours qui donnent assez loin pour atteindre des zones où le transport magique n'est pas limité. Ainsi, ils pourront évacuer les élèves si c'est nécessaire et ça, bien avant que Voldemort ne puisse trouver et atteindre la Chambre. Ils ont aussi des sortilèges pour voir et entendre ce qu'il se passera sur le domaine pour pouvoir juger. Eux iront bien. Nous devons nous concentrer sur l'armée. Professeur Snape? Il vous a appelé n'est-ce pas?
- Oui, il voulait savoir ce qu'était la barrière. Je lui ai dit que je ne savais pas, que je n'en n'avais jamais entendu parler. Il m'a demandé de tuer Dumbledore et de vous capturer, avoua-t-il simplement en choquant les trois aurors.
- Et? demanda Harry tout aussi calme.
Snape le regarda un moment avant de déboutonner sa manche, de la relever et de lui tendre, sa Marque bien visible.
- Retirez là, exigea-t-il.
- Sûr? Si nous perdons, elle pourrait encore vous servir à vous sauver, remarqua-t-il.
- Si nous perdons je ne veux pas être sauvé. Cela a assez duré, retirez là.
Harry sourit et approuva, levant sa baguette et incantant en fourchelang pour retirer la Marque comme il l'avait fait pour Draco. Ce fut avec une certaine fascination que les autres la regardèrent s'envoler.
- Je croyais que c'était impossible, fit Maugrey.
- Le seul qui a jamais dit que c'était impossible c'est Voldemort, nota Harry. Et il n'est pas réputé pour dire la vérité. Plus de retour en arrière maintenant, sourit-il en regardant Snape.
- Merci, répondit-il platement mais avec une aura chargée d'une gratitude et d'un soulagement gigantesque. Que fait-on maintenant?
- Maintenant, on appelle du renfort, dit-il en se remettant en route pour la grande salle.
- Quels renforts? Personne n'a voulu nous aider, remarqua Kingsley.
- Personne n'a voulu aider l'Ordre et Dumbledore parce que vous n'êtes pas digne de confiance et que vous ne pensez qu'à vous même, remarqua-t-il. Heureusement, je ne suis pas l'Ordre et je ne suis pas Dumbledore, tout au contraire.
Il savait que dans la Chambre, on avait dû activer les sorts pour les observer et les écouter, les suivre. On avait dû voir qu'il avait retiré la Marque de Snape et cela faisait déjà beaucoup d'effet. Mais on s'occuperait de leur réaction plus tard, il avait autre chose à gérer. Suivis des autres perplexes après ses propos, Harry regagna la grande salle, sortant sa baguette pour faire disparaître les tables, les chaises et les bancs, libérant l'espace. Puis il sortit la clef de l'école.
- Arthur, Amcinthe? appela-t-il en perdant les autres.
Ils sursautèrent tous lorsque l'esprit gardien et le démon apparurent, leur souriant l'air moqueur.
- Je vous présente Arthur et Amcinthe, fit sobrement Harry. J'ai une entière confiance en eux.
- Comme sont-ils…? commença Tonks.
- Arrivés ici? termina Harry. Ils sont toujours avec moi. Ils me sont liés de manière particulière et peuvent donc m'accompagner. Ils sont considérés comme des familiers par la magie de l'école même s'ils sont très loin d'être des familiers. Pouvez-vous? demanda-t-il à la paire.
- Allez-y nous veillons, assura Arthur.
Harry approuva et sortit la clef de Poudlard, l'activant et l'enfonçant dans le sol, Arthur et Amcinthe veillant sur lui en faisant taire les questions des autres. Rapidement, il usa de la magie du château pour agrandir l'espace interne de la grande salle. Il l'agrandit plusieurs fois pour accueillir tout le monde et surtout les grandes accromentules et la vingtaine de dragons qui devaient arriver. Cela fait, il retira la clef et la fit disparaître, se relevant. Il sortit ensuite son médaillon Artelak pour l'activer et immédiatement, plusieurs cercles magiques apparurent sur le sol, de diverses tailles, un pour chaque double qu'il avait créé pour chaque groupe. Une minute plus tard, sous les regards stupéfaits des membres de l'Ordre présents et de tout ceux qui étaient dans la Chambre, son armée apparaissait. Elle était faîte de sorciers, de gobelins, de vampires, d'elfes noirs et anciens, de veela, de loups magiques, d'accromentules, de centaures et de dragons. Et tous étaient très visiblement parés au combat. Juste devant Harry, un cercle avait amené un très imposant noir des Hébrides. Un noirs des Hébrides qui poussa un rugissement tonitruant avant de s'avancer vers Harry pour poser son nez contre sa poitrine, le faisant sourire;
- Oui je sais ma grande tu es prête à en découdre, s'amusa-t-il en tirant des rires à l'assemblée vers laquelle il se tourna ensuite. Bonjour à tous, salua-t-il sérieusement. Comme vous l'avez certainement déjà deviné, ce que nous redoutions s'est produit: Voldemort est ici avec toute son armée prêt à raser Poudlard. Actuellement, il est à la limite du domaine, en train de tenter d'abattre une barrière de protection. Elle tombera dans les deux heures à venir au mieux et la bataille commencera. À nous d'exploiter ce temps de la bonne manière pour nous préparer.
Il s'avança au centre, usant d'un sort qu'il avait anticipé pour afficher une modélisation trois dimension du château et du domaine actuellement protégé par la barrière. Il l'éleva pour que tous puissent la voir. Les chefs de chaque section s'avancèrent pour le rejoindre sous ce plan et l'on vit tout le monde se concentrer là dessus, attentif à la parole du lord. Les accromentules grimpèrent dans la charpente pour voir d'en haut.
- Est-ce que vous êtes tous prêt? demanda d'abord le jeune lord.
- À vos ordres général, répondirent-ils en le faisant grimacer.
- Vous savez que je déteste ce titre, râla-t-il en les faisant rire. Enfin, je l'ai un peu cherché je crois. Bref, reprit-il plus sérieusement. J'ai fait des observations et des décomptes approximatifs des forces ennemies, dit-il en faisant apparaître leur position autour du domaine. Un peu plus d'un milliers pour l'instant en prenant en compte le fait qu'ils ne sont peut-être pas tous là. Mangemort, raffleurs, mercenaires, accromentules, détraqueurs, trolls, géants et loups garous comme nos informations le prévoyaient. Nous sommes très exactement trois cent trente cinq avec nos quatre amis ici présents qui viennent de nous rejoindre, dit-il en désignant les membre de l'Ordre. Un pour trois, ce n'est pas si mal, sourit-il avec optimisme en obtenant quelques rires. D'autant plus que de notre côté, il n'y a que des combattants formés et plus ou moins aguerris. Ce n'est pas le cas de l'autre côté. Donc trois contre un, c'est bien. Il faut aussi compter sur l'invocation démoniaque que Amcinthe peut encore pratiquer pour appeler des renforts adaptés au besoin. Mais ils ne pourront être là que pour une heure alors nous garderons cet atout en réserve.
Il marqua une pause, un léger silence planant alors que tous étaient concentré sur lui. Puis il reprit:
- Un pour trois c'est bien pour nous mais nous allons tout de même faire en sorte de nous simplifier au maximum les choses. Les habitants de Poudlard ont dors et déjà été mis en sécurité dans un bunker magique secret qui disposent de sorties de secours pour évacuer si la situation le permet et les y obligent. Ils nous observent depuis leur refuge pour être capable de déterminer à quel moment partir ou ne pas le faire. Nous pouvons nous concentrer sur la stratégie. Alors allons y. Aujourd'hui, nous mettons fin à la guerre! assura-t-il en leur tirant des cris enthousiastes.
