Mage Seigneurial

Chapitre 20 :

Grands-frères

Dimanche matin, ce fut tôt, après avoir prévenu Avismark, Dobby et Arthur de l'endroit où il allait qu'il transplana vers le Chemin de Traverse. Bien caché dans ses sorts et sa cape, il réapparut près du magasin des Weasley, les lieux quasiment déserts. Il vérifia qu'il était en sécurité avant d'aller vers la porte du commerce fermé, comme la plus part ce jour là. Il entra d'un sort de son cru, discrètement, refermant derrière lui. L'endroit était silencieux mais d'un autre sort, il sut que les jumeaux étaient là, seuls. Se sentant joueur, il avança en silence dans la boutique, choisissant une farce particulièrement bruyante qu'il déclencha. Un boucan du diable secoua la boutique et il baissa sa capuche, amusé en percevant le branle-bas le combat qui eut lieu dans l'appartement au dessus. Bientôt, deux têtes rousses déboulèrent baguettes en main, alarmés. Ils se figèrent en le voyant avant de se détendre et de sourire devant son air moqueur.

- Harry ! lança George en venant vers lui. On ne t'attendait plus petit frère, dit-il en venant l'étreindre.

Fred en fit de même avec autant d'enthousiasme et ils l'emmenèrent dans leur appartement, sortant de quoi boire et manger en s'installant au salon avec lui.

- On est content de te voir, commença Fred.

- On a entendu plein de trucs ces derniers temps, renchérit George.

- Je m'en doute. Alors allons-y, posez vos questions qu'on en finisse, s'amusa-t-il.

- Lord Potter et Black ? fit Fred.

- Oui, approuva-t-il simplement.

- On ne savait pas que tu y pensais, remarqua George surpris.

- Parce que je ne savais pas, dit-il en les surprenant.

Il leur expliqua ce qu'il s'était passé de la même manière qu'à l'Ordre, comment Dumbledore l'avait maintenu dans l'ignorance de tout et comment il l'avait découvert sur un pur hasard. Ils en restèrent sans voix et il leur laissa un moment pour se reprendre.

- C'est pour ça que tu es parti cet été ? demanda Fred.

- Non, pas en premier lieu. Je suis parti parce que j'avais besoin de temps pour moi après la mort de Sirius, parce que j'ai remarqué que beaucoup de choses n'allaient pas avec Dumbledore et l'Ordre. J'ai réalisé que tout ça ne me convenait pas, que j'avais besoin que ça change, de reprendre moi même ma vie en main. Alors je suis parti sans trop savoir quoi faire ni où aller au début. J'avais juste besoin de changer d'air et je ne voulais voir personne. Bien sûr j'ai fait attention à rester discret. Et puis je suis tombé sur un bouquin qui avait deux trois pages sur les lords. J'ai eu du mal à en revenir quand j'ai vu mon nom dans la liste. Je suis allé à Gringotts pour voir ça et quand j'ai demandé mes titres, je m'attendais presque à ce qu'ils se fichent de moi. Mais non… De fil en aiguille, j'ai découvert tout ce que cela voulait dire, le testament de Sirius que Dumbledore m'avait caché…

- Il y a de quoi être furax, ironisa George.

- Et j'étais furax, je le suis toujours, remarqua-t-il. La mort de Sirius m'a retourné la tête et j'ai beaucoup réfléchi. Cela ne serait pas arrivé si j'avais été éduqué, si l'Ordre avait bien fait les choses. Alors j'ai décidé de quitter l'Ordre et de faire les choses à ma manière.

- On comprend mieux maintenant, sourit Fred.

- Qu'est-ce que tu vas faire pour Tu-sais-qui ? questionna son frère.

- Il finira par venir c'est sûr. Je ne vais pas prendre de risque et faire mes bêtises des années précédentes. Je vais rester en sécurité mais s'il vient, je serai prêt.

- Alors ça nous va.

- Tu sais, on les a beaucoup entendu parler de toi.

- La manière dont-ils voulaient que tu te battes contre lui…

- Contre les mangemorts…

- On aimait pas ça.

- Alors c'est bien si tu t'éloignes…

- Reste en sécurité…

- Nous aussi on a pris nos distances.

- Pourquoi ? questionna-t-il.

- C'est pas normal qu'on parle d'adolescents pour faire la guerre…

- Que Dumbledore utilise Poudlard et ses élèves presque comme un bouclier.

- Je suis d'accord, approuva-t-il. Ils ont tous peur à l'école.

- Ron, Ginny et Hermione ont dit pleins de trucs. Tu nous expliques ?

Il approuva et leur raconta pourquoi sa relation avec eux s'était très vite dégradée et comment il la considérait comme rompue maintenant. S'il craint un instant que cela impacte sa relation avec eux, il n'en fut rien, tout deux comprenant et en rajoutant même une couche.

- Tu sais que tu peux compter sur nous Harry n'est-ce pas ?

- Tu es notre petit-frère quoi qu'il arrive.

- Je sais.

- Ta cachette secrète, elle est sûr ? Tu es en sécurité là où tu te planques ?

- Oui, l'Ordre m'a cherché partout sans réussir à me trouver, s'amusa-t-il. Je suis en sécurité. Excusez moi de ne rien vous dire mais je ne dis rien à personne sans serment. Ce n'est pas une question de confiance…

- On sait 'Ry, tranquillisa Fred. Et puis avec ton expérience de la légilimencie, tu sais mieux que personne qu'on peut avoir des infos des gens sans leur consentement.

- On prêterait serment tu sais. On est avec toi avant d'être avec l'Ordre.

Son frère approuva et il leur sourit, très ému. Il voyait dans leurs auras leur sincérité totale, leur amitié, leur soucis pour lui, leur affection, leur intention protectrice… C'était magnifique.

- On aimerait pouvoir… enfin, que tu puisses nous parler sans surveiller tes mots et nous appeler si tu en as besoin.

- Et on voudrait être sûr que tu es en sécurité.

- Ok. Vous êtes sûr de vouloir vous engager comme ça. Vos parents, Ron et Ginny…

- Pourrons beugler autant qu'ils veulent on s'en fiche, s'amusa Fred.

- Et contrairement aux autres de l'Ordre, on sait penser par nous même et voir ce qui ne vas pas, fit George un peu moqueur.

- Alors, c'est quoi le serment ? poussa Fred.

D'un coup de baguette, il fit apparaître les accords de secrets magiques faits pour son entourage. Il l'avait prévu en espérant que certains, comme eux, seraient de son côté. Il s'agissait de dérivés de ceux de ses professeurs, de ses avocats, d'Adélème… Avec cela, il était en sécurité. Ils les lurent, sifflant à la précision du document :

- Vous n'êtes pas obligé, remarqua-t-il.

- Si ça peut te protéger, répondit Fred en signant son exemplaire de sa magie.

- On le fait sans hésiter, termina George en faisant de même.

- Merci, sourit-il en se sentant incroyablement soulagé.

Il récupéra les serments de secrets et les fit disparaître.

- Donc ? Où tu te planques ? demanda George.

- Demeure ancestrale Potter. Lourdement protégée. Et si ça aurait pu sembler évident que j'aille là bas, personne n'a encore réagis là dessus.

Longuement, ils discutèrent plus librement même si Harry ne donna pas trop de détails pour l'instant. Ils préférèrent se retrouver alors qu'ils ne s'étaient pas vu depuis juin. Ils parlèrent de Poudlard, de l'équipe de quidditch, du magasin, des nouveautés des deux frères… Ils passèrent un moment simple et joyeux qui fit du bien au jeune lord. Il rentra chez lui avec le sourire et cela suffit à Arthur qui l'attendait pour être rassuré. Il termina sa journée dans son bureau, comme toujours. Le lendemain, il reprenait ses cours particuliers pour une seule journée. Mardi et Mercredi seraient consacrés à la nouvelle année. Lui se fichait bien de fêter cela mais il savait que les autres aimaient ça. Il n'y avait donc pas de cours prévu dans les deux jours suivants, Arthur sortant lui aussi fêter ça avec les Lafay.

Harry profita d'être seul pour faire une chose à laquelle il pensait depuis un moment. Il avait beaucoup pensé à Tom, ses plans et il pensait se concentrer là dessus en lecture de souvenir. Il voulait tenter de voir ce qu'il avait pu envisager de faire et comment, s'il était possible qu'il le fasse maintenant. Il avait tenté de chercher les sujets sur lesquels se concentrer pour être efficace et cela l'avait amené à repenser aux actions de Tom qu'il connaissait pendant la guerre. Autrement dit, pas grand-chose. L'action, le plan qu'il connaissait le mieux était celui qui avait consisté à venir le tuer lui ce soir là. Il y avait repensé et il avait fini par se demander comment Tom avait eu connaissance de la Prophétie. Il en avait forcément eu connaissance pour venir le tuer. Pourtant, il n'avait pas dû l'avoir en entier puisqu'il avait voulu la récupérer au Ministère. Harry pouvait raisonnablement pensé qu'il lui avait manqué un morceau. Mais comment avait-il eu le premier à l'origine ? La question l'avait assez titillé pour qu'il fasse une lecture de mémoire à ce sujet.

Ce qui en était ressorti l'avait choqué. C'était Snape. Snape avait entendu une partie de la Prophétie faîte par Trelawney à la Tête du Sanglier face à Dumbledore au début 1980. Il l'avait livré à Voldemort bien avant de savoir qui cela concernerait. Perturbé par cette information, Harry avait perdu sa concentration un moment dans la lecture et d'autres souvenirs avaient défilé prenant pour sujet Voldemort, Snape et la Prophétie. Il vit alors comment Tom avait décrété qu'il était l'élu de la Prophétie et qu'il irait le tuer. En apprenant cela, Severus était venu le supplier de ne pas tuer Lily et Tom y avait consenti. Harry mit fin à la lecture, secoué. Cela prouvait sans aucun doute que Snape aimait toujours sa mère à ce moment là. Et d'après Dumbledore, c'était à peu près à ce moment que Snape était devenu espion. Il l'avait dit au procès pour défendre Snape à la fin de la première guerre. Était-ce à cause de ça que Snape avait retourné sa veste ? Pour tenter de protéger Lily ? Il fit une pause pour digérer ça, se demandant comment Snape en était arrivé là.

Il finit donc par se replonger dans les souvenirs de Tom, se concentrant sur le parcourt de Severus, sur comment il était devenu mangemort. Le premier à avoir parlé de lui à Tom était Lucius. Il l'avait repéré à Poudlard pour son talent, son intelligence et sa grande puissance. Il l'avait décrit comme vulnérable, fragile, dans une famille dysfonctionnelle avec un père violent et une mère passive… Il avait décris un adolescent seul et livré à lui même, harcelé par les Gryffondor, mais un jeune homme extrêmement prometteur, un génie des potions, le dernier Prince de sang par sa mère. Tom l'avait voulu et il avait fait en sorte que ses partisans à Poudlard mettent une pression d'enfer à Snape pour qu'il les rejoigne. Ils l'avaient isolé, manipulé moralement, éloigné de sa seule amie : Lily. C'était sous cette pression que Severus avait craqué et insulté Lily alors qu'elle insistait encore et encore pour savoir ce qui n'allait pas avec lui. Cette rupture avait visiblement terminé de mettre Severus à terre et il avait cédé. Puis, une fois là dedans, il n'y avait plus de retour en arrière possible. Tom l'avait bien fait comprendre au jeune homme qu'il avait eu à ses pieds, le marquant dans une douleur atroce et le gratifiant d'un doloris, comme un rite de passage pour lui faire comprendre ce qu'il risquait.

Snape s'était retrouvé piégé, la Marque au bras, perdu, terrifié. Harry vit à quel point Voldemort avait joué avec lui, y prenant un plaisir malsain, comment il l'avait contraint à travailler comme un forçat pour lui, l'avait torturé sans raison juste pour s'assurer qu'il continuerait à avoir peur. Il semblait que ce soit le danger de mort sur Lily qui l'avait finalement fait réagir. Harry sortit de ces souvenirs des larmes pleins les joues, touché par l'histoire dramatique de l'homme. Il ne pouvait pas lui en vouloir pour avoir livré la Prophétie. Il n'avait pas su qui cela toucherait, ce qui arriverait. Il avait énormément souffert, il avait été piégé alors qu'il était un adolescent, un jeune homme brillant mais perdu et sans personne pour l'aider, le protéger. Il se retrouva profondément touché par son histoire d'autant plus en sachant ce qu'il faisait maintenant en se mettant dans de tels danger. Une nouvelle fois, tout était compliqué avec Snape.

Il alla se remettre au travail sans cesser d'y penser, se demandant si, un jour, il pourrait avoir une discussion franche avec lui sur tout cela. Le lendemain, il se lança dans une autre lecture de mémoire du genre, sur un autre sujet qui le préoccupait : les Malfoy. Il y avait l'affaire de Draco et s'il savait qu'il n'apprendrait rien sur lui directement dans les souvenirs de Tom s'arrêtant à ce fameux Halloween, il voulait en savoir plus sur les Malfoy et leur histoire avec Voldemort pour mieux comprendre. On lui avait toujours dit que les Malfoy étaient au service de Vodemort depuis le tout début avec Abraxas, le grand-père de Draco. Mais il n'en n'était rien. Les premiers mangemort étaient des membres de la « bande » de Tom à Poudlard, des larbins aurait été plus approprié. Avery, Lestrange, Rosier, Mulciber et Nott. Mais pas Malfoy. Abraxas n'avait pas cotoyé Tom à l'école, une dizaine d'année plus jeune que lui et jamais il n'avait été à son service. Il ne l'avait pas approché et s'ils s'étaient vus une fois ou deux, échangeant des banalités, Abraxas, malgré ses idées, n'avait jamais pris partie pour lui. Une chose qui semblait avoir particulièrement énervé Tom convoitant son influence et son argent à l'époque.

C'était bel et bien Lucius qui, des années plus tard, était entré au service de Tom, partageant ses idées, voulant le suivre mais surtout, incroyablement naïf sur l'entreprise dans laquelle il s'engageait et avec qui. Cela avait énormément amusé Tom qui l'avait pris pour un imbécile manipulable. Quand Lucius s'était rendu compte qu'il ne serait jamais considéré comme un égal par Tom, qu'il n'était qu'un serviteur pour lui, qu'il était terrifiant et capable de le torturer et de le tuer à tout moment. Il avait été trop tard pour faire marche arrière et il avait entraîné sa famille avec lui. Visiblement, Narcissa n'avait jamais eu voix au chapitre et n'était considéré par Tom que comme une épouse obéissante et soumise inutile pour lui. Quand il avait appris la grossesse de la lady, qu'il s'agissait d'un garçon, Voldemort y avait vu son ticket pour continuer à avoir accès au patrimoine, à l'argent et à l'influence Malfoy, espérant aussi qu'il serait un peu plus utile que son père pour combattre et plus intelligent.

Harry était ressorti de ça un peu atterré. Il commençait à être habitué par la manière que Tom avait de voir tout le monde comme des objets à utiliser. Il était un mélange entre un sociopathe, sans empathie, impulsif et instable, et un psychopathe qui était aussi sans empathie mais à l'inverse était froid, maîtrisé et calculateur. Tom était tout ça à la fois même si ces aspects étaient plus ou moins visibles aux différents âges de sa vie. Lucius s'était complètement fait avoir et ensuite, il avait été bien trop soumis et terrorisé pour tenter de se rebeller ou juste de faire un pas de travers. Il faisait tout pour plaire à son maître et gagner en influence. Tom le trouvait pathétique à se traîner ainsi au sol alors qu'il se disait sang-pur et lord. Il s'était servi de lui pour ce qu'il avait mais il était parfaitement conscient que Lucius avait tellement peur de lui qu'il lui aurait vendu père, mère, femme et fils sans hésiter. Il en avait joué. Cela ne faisait que renforcer la conviction d'Harry que Draco avait été embrigadé là dedans sans qu'on lui demande son avis et il voyait bien Lucius lui ordonné de faire tout ce qu'on lui dirait pour ne pas déplaire à son maître.

Avec cela, il en apprit plus encore sur cette famille et si Lucius était encore descendu dans son estime, Narcissa et Draco avaient gagné un peu plus de sympathie. Le jour suivant, Harry reprit ses cours particuliers avec ses professeurs et avant qu'il n'ait le temps d'y penser vraiment, samedi était là et le lendemain, il reprendrait le train pour Poudlard. Adélème était venu pour une matinée de cours sur les lords et ils avaient déjeuné ensemble avec Arthur.

- J'aimerais vous proposer quel que chose Harry, fit son précepteur.

- De quoi s'agit-il ? questionna-t-il avec curiosité.

- Je voudrais organiser une rencontre avec vous et d'autres lords. Des lords que je connais très bien, qui se tiennent en marge de tout ce qu'il se passe. Les autres lords des lignées ancestrales.

Les lignées ancestrales. Les sept lignées qui avaient tout bâti à partir de zéro au tout début de l'histoire des lord il y avait bien longtemps. Les sept premiers lords. Leurs familles avaient changé de nom plusieurs fois au fil du temps. Adélème lui en avait parlé, les Lafay faisant parti des sept comme les Gaunt et les Peverell. Cela faisait d'ailleurs longtemps que les sept lignée n'avaient pas été réuni et pour le monde des lords, de la magie ancienne, ce n'était pas rien.

- Pourquoi maintenant ? demanda Harry.

- Parce que je crois que vous méritez d'avoir plus de soutient et d'aide. Ces lords sont sûr, très sûr. Ils seront de votre côté. Cela et le conseil des sept est important pour les lords. Il n'a pas été réuni depuis longtemps en l'absence de lord Gaunt digne aux yeux de la Magie et sans héritier pour les Peverell. Je ne leur ai rien dit sur vous bien sûr, je les connais tous très bien, ce sont mes amis. J'aimerai vous les présenter et donner une chance au conseil des sept de se reformer. Pour l'avenir. Nous ferions ça en secret et je demanderai des accords de secret si vous le désirez.

Harry y pensa un instant avant de se décider. Cela faisait parti de son devoir de lord et si les autres étaient toujours dignes aux yeux de la Magie, avaient la confiance d'Adélème, alors les rencontrer pourrait être une bonne chose. Cela pourrait aussi aider plus tard, quand la guerre serait terminée.

- D'accord mais il faudra faire ça un week-end pour que je puisse quitter Poudlard, remarqua-t-il, sauf si vous voulez attendre les prochaines vacances.

- Je me charge des détails ne vous en faîte pas. Je vous transmettrai les détails au plus vite.

- Très bien. Je vous fait confiance.

- Vous ne le regretterez pas, assura-t-il.

Arthur avait suivi en souriant simplement, ne faisant pas une remarque. Le repas terminé, Adélème lui fit promettre d'être prudent, de faire attention à lui et de l'appeler au moindre besoin avant de s'en aller, le laissant à la garde d'Arthur qu'il pria de bien veiller sur lui. Harry termina sa journée au travail comme à son habitude. Le lendemain, ce fut à regret qu'il repartit pour reprendre le train, ayant l'impression de n'avoir passé qu'un instant chez lui, regrettant déjà sa maison. Dans le train, il retrouva Neville et Luna. Il se rapprochait énormément d'eux au fil des semaines. Il voyait leur loyauté, leur sincérité, leur soucis pour lui lorsqu'ils lui demandaient comment il allait. Luna était de plus en plus comme une petite sœur pour lui, douce et toujours attentive, discrète. Ils discutèrent le leurs vacances, de leurs Noël. Ils furent brusquement interrompu lorsque Ron, Hermione et Ginny, toujours eux, déboulèrent sans leur demander leur avis, visiblement sur les dents.

- Harry ! s'écria Hermione. Il s'est passé quelque chose au Square Grimmaurd !

- Quoi donc ? demanda-t-il dans un soupir las.

- On ne peut plus y entrer, fit Ron. Il est complètement fermé.

- Je sais, répondit-il.

- Comment ça tu sais ? questionna Ginny.

- Premièrement, c'est ma maison alors il est légitime que je sache ce qu'il s'y passe, répondit-il platement. Ensuite, c'est moi qui l'ai fermé.

- Pourquoi ?! fit Hermione aussi scandalisé que les deux autres.

- J'ai dit que je ne voulais plus être avec l'Ordre. J'ai dit que je ne voulais plus de relation avec vous tous. Alors pourquoi diable vous aurais-je laissé ma maison ?

- Mais Sirius nous l'avait donné ! s'exclama Ron.

- Sirius ne vous avez rien donné du tout, trancha-t-il plus froidement. Il avait simplement donné une autorisation d'occupation de la maison. Autorisation que j'ai révoqué. Il n'avait fait que prêter et j'ai décidé de reprendre. Cette maison m'appartient désormais. Sirius me l'a légué. J'en fait ce que je veux et je ne veux plus vous y voir vous ou l'Ordre.

- Mais Harry…, gémit Ginny.

- Cela suffit ! Je n'ai pas à vous rendre compte et je crois avoir été assez clair depuis la rentrée. Maintenant dehors. Vous n'êtes pas les bienvenus.

Oscillant entre choc et colère, ils s'en allèrent, claquant la porte derrière eux.

- Ils sont de pire en pire, soupira Neville avec une grimace.

- Ils n'apprécient pas du tout que je ne sois plus avec eux, remarqua Harry. C'était bien pratique de m'avoir pour les moyens comme la maison que l'Ordre utilisait. Et pour d'autres choses. Ils ont dû mal à comprendre que c'est fini.

- Tu sais que grand-mère m'a parlé de toi, fit Neville pour changer de sujet.

- Vraiment ? Pourquoi ?

- Elle est très heureuse que tu aies pris tes titres et que tu te sois éloigné de Dumbledore, répondit-il. Elle avait l'air de penser qu'il te manipulait.

- Elle n'avait pas vraiment tord.

- Elle aimerait te rencontrer tu sais.

- J'en serai ravi mais pour le moment, les conditions ne sont pas vraiment propices.

- Elle a dit que tu dirais ça, s'amusa-t-il. Mais il ne faut pas être bête pour le comprendre. Quand les choses irons mieux peut-être ? proposa-t-il en hésitant sur la possibilité que les choses aillent mieux.

- Quand les choses irons mieux, assura Harry comme s'il ne doutait pas que cela serait.

Neville et Luna sourire, rassurés comme toujours et ils reprirent leur discussion brutalement interrompue. Le lendemain, lundi, les cours reprenaient et Harry glissa à nouveau dans son emploi du temps calé pour Poudlard. S'il se demanda ce que Dumbledore avait fait pendant les vacances, Snape l'ayant prévu qu'il faisait un voyage, il semblait que le directeur n'avait pas réussi. Quoi que cela avait été, ça avait laissé son aura dans un esprit d'agacement et d'échec total. Ce n'était pas pour déplaire au jeune lord amusé de le voir ainsi. Un échec de plus pour le grand Albus Dumbledore.

S'il fut à nouveau convoqué par le directeur, peut-être pour le Square Grimmaurd ou l'endroit où il avait passé les vacances, il ne répondit pas, McGonagall lui assurant qu'elle s'en occupait et qu'il n'avait pas à s'en inquiéter. Rapidement, il était allé voir Hagrid, lui donnant des nouvelles de Buck. Son ami qui avait glissé comme une confidence que s'il était d'accord, il était prêt à faire un serment pour le protéger. Harry en avait été très touché, lui assurant qu'il allait y réfléchir. Il avait repris ses entraînement avec Flitwick et surtout avec Bibine qui ne le ménageait pas, durcissant toujours plus les choses. Harry aurait juré que, malgré son sérieux pour l'entraînement, elle s'amusait à tenter de le piéger et de le toucher. Leur terrain était désormais truffé de pièges, de cibles à atteindre, de magie pour le tromper ou tenter de le faire tomber… et Bibine y volait, l'attaquant sans prévenir. Ils profitaient aussi des orages, des grosses pluies ou des tempêtes pour aller s'entraîner au pied levé, sachant que ce genre de choses pourrait être mises en œuvre aux tournois. C'était vraiment exténuant mais Harry n'en démordait pas : il adorait ça. C'était largement mieux que le duel et le vol pris séparément. La combinaisons des deux le forçait à élever le niveau des deux comme jamais il ne l'avait fait.

Il continua à travailler sur tout ses projets et études, travaillant la magie d'invocation et d'âme. Et chaque semaine, il faisait une séance de lecture de mémoire pour tenter d'avoir des information. Les semaines furent calmes. Dumbledore s'était fait absent, semblant très occupé, le laissant enfin un peu tranquille. Le trio infernal s'était calmé aussi, prenant ses distances et Harry en fut ravi. Il continuait à surveiller Draco et l'armoire à disparaître. Avismark lui avait expliqué comment faire pour suivre l'avancée des réparations et visiblement, Draco avançait très lentement, rassurant un peu le jeune lord. Si cela continuait à ce rythme, il n'arriverait pas à réparer avant la fin de l'année. Mais comme les problèmes arrivaient toujours en fin d'année…

Ce fut en février que Adélème avait finalement organisé son dîner avec les lords du Conseil des Sept. Cela tomba à pic puisque Harry avait besoin de voir Isaac. Il était au bout de son traitement de potions et il avait hâte d'avoir le verdict de son médicomage, de savoir si c'était fini. Il se sentait en pleine forme maintenant, plus débordant d'énergie que jamais et il louait encore le fait d'avoir rencontré Isaac et d'avoir eu la présence d'esprit de l'écouter, d'avoir écouté Dobby. Maintenant qu'il en était là, il comprenait à quel point il avait été mal en point quelques mois plus tôt. Il avait donc programmé un nouveau week-end de sortie pour lequel McGonagall ne posa pas la moindre question. Sa confiance en lui était parfaite, touchant beaucoup le jeune homme. Il n'y avait pas que sa santé améliorée qui l'avait changé, sa vision d'aura l'avait fait aussi, l'aidant à enfin apprendre à comprendre les autres, à interpréter correctement les signaux qu'ils envoyaient, à leur faire confiance…

Ce vendredi là, après l'entraînement de quidditch, il rentra donc chez lui, allant profiter d'un bain avant de dîner, de lire un peu et d'aller profiter de son lit dans sa maison. Il dormait mieux ici. Le lendemain, malgré la maîtrise parfaite de lui qu'il avait désormais, Adélème, Isaac et Arthur sentirent nettement son excitation et son angoisse face au verdict médical qui devait tomber ce jour là. Ils ne lui demandèrent pas d'attendre, le laissant aller vers l'infirmerie avec Isaac une fois les salutation échangées. Ils furent rapidement installé et le jeune homme se laissa examiné sous toute les coutures, observant ensuite le médicomage lire les résultats.

- Alors ? demanda-t-il lorsqu'il n'y tint plus.

- C'est bon, sourit-il largement. Vous avez réussi Harry. Vos résultats sont revenus à la normale, vos signaux vitaux sont très bons, votre poids est correcte comme votre masse musculaire et l'état de vos organes. Vos os sont de nouveau bien solides aussi. Vous êtes sortis d'affaire pour de bon, assura-t-il en lui tirant un profond soupir de soulagement.

Isaac sourit, sentant à quel point il était soulage. Lui aussi l'était. Il se souvenait encore de l'état dans lequel il l'avait découvert cet été. Son jeune patient revenait de loin.

- Cela ne veux pas dire qu'il ne faut plus faire attention, rappela-t-il. On va passer à une simple potion de complément alimentaire. C'est un breuvage très complet qui agit aussi sur la magie. Il agit sur l'état général en globalité. Elle servira à faire la transition et à nous assurer que même sans les potions, tout reste en ordre. Il faudra la prendre tout les matins mais ce ne sera plus qu'une seule potion et sans effet secondaire cette fois.

- Je ne vais pas les regretter, ironisa-t-il en l'amusant.

- Je n'ai aucun doute là dessus, rit-il. Cela ne veut pas dire non plus qu'il faut faire n'importe quoi, prévint-il. Il faut bien dormir, ne pas vous surmener, prendre des temps de détente, continuer à faire attention à votre alimentation et vous s'assurer de boire suffisamment.

- J'en ai pris l'habitude maintenant et je fait attention avec le travail.

- Bien, approuva-t-il. Malgré tout, il faudra encore un peu de temps pour vraiment terminer de vous remettre. Il faut que tout ce qui a été acquis s'enracine bien et que cela redevienne l'habitude pour votre corps. Nous surveillerons régulièrement pour nous assurer que tout est en ordre et vous ne devez pas hésiter à me contacter s'il y a quoi que ce soit. On ne sait jamais.

- Merci Isaac, pour tout. Sans vous je ne sais pas où j'en serais maintenant.

- C'est un très grand plaisir Harry et j'y ai gagné un grand ami.

Le jeune homme sourit avec émotion, approuvant à cette affirmation. L'examen terminé, ils allèrent retrouver Arthur et Adélème qui furent très heureux d'apprendre qu'il allait bien maintenant, qu'il en avait terminé avec son traitement de potion. Ils restèrent un moment ensemble à discuter avant que Isaac et Adélème ne s'en aille, le précepteur assurant à son protégé qu'il viendrait le chercher pour le dîner. Mais tous s'en allèrent pour l'instant, sachant que le jeune homme adorait et avait bien besoin d'un moment de paix chez lui. Si seul Isaac se doutait du pourquoi, tous savait que le jeune lord adorait sa maison, le fait d'avoir son chez lui, hérité de sa famille et en portant toutes les traces. Il la chérissait comme la seule maison qu'il avait jamais eu. Alors on le laissa en profiter et avoir un moment de calme loin du tumulte de Poudlard, dans un endroit où il se sentait en sécurité.

Ce fut rapidement que Harry rejoignit son bureau pour travailler, écoutant Avismark et les elfes lui expliquer qu'ils avaient terminé de refaire complètement le Square comme il l'avait demandé. Harry les remercia chaudement, ravi. Le Square Grimmaurd était certainement sa maison la plus connues des autres et du public, la plus susceptible d'être connue. Elle serait donc parfaite pour recevoir des rendez-vous qu'il ne voulait pas forcément organiser chez lui. La maison des Black lui servirait de bureau avancé à Londres. La réouverture et la remise en ordre de ses propriétés continuaient doucement, certaines prête à servir, certaines refermées pour plus tard. Il travailla un peu sur le sujet, sur ses registres et ses comptes. Désormais plus éduqué en matière de gestion avec ses cours qui avançaient, il commençait à sérieusement se pencher sérieusement sur tout cela. Il avait encore beaucoup à apprendre mais il en savait assez pour commencer à faire des plans. Il espérait être assez au point cet été pour remettre véritablement de l'ordre dans son patrimoine financier qui avait un coup dans l'aile avec l'âge. Il commençait à préparer cela.

En fin d'après-midi, il quitta son bureau pour aller prendre une douche et se préparer pour le dîner. Il était un peu anxieux. Rencontrer ces lords n'était pas une petite chose. Il les savaient discret à l'heure actuelle même si l'un d'eux avait participé aux combats face à Grindelwald. Mais on ne les voyait plus depuis longtemps. Pourtant, ils restaient des personnages de grand poids et pour le monde des lords, ils étaient importants, les membres du Conseil des Sept. Tous étaient bien plus âgé que lui. Trois étaient de la génération d'Adélème et le dernier avait plus de cent ans. C'était impressionnant pour lui mais sa crainte était surtout de ne pas être à la hauteur. Adélème était certain du contraire mais ça ne l'empêchait pas d'être tendu.

Il se prépara avec grand soin, passant une tenue à la hauteur de son rang dans la tradition magique tout en restant relativement sobre. Son style, il l'avait soigneusement construit avec Zélémie et s'il était toujours à la hauteur de son rang et des occasions, il était aussi sobre. Il n'était pas dans son caractère d'être extravagant. Zélémie disait d'ailleurs que c'était beaucoup plus élégant et distingué ainsi qu'en en faisant trop et en étalant sa richesse. Il s'habilla et fit ses cheveux avec attention, passant ensuite ses bijoux et ses chaussures. Il sourit lorsqu'il se regarda dans le miroir, appréciant l'image qu'il renvoyait. Il avait l'air un peu plus vieux ainsi, plus assuré, plus fort. Il était très différent ce que qu'il était un an plus tôt et il adorait ça. Fin prêt, il alla au salon pour attendre Adélème. S'il se dit machinalement qu'il était l'heure de ses potions, il sourit ensuite en se souvenant qu'il n'en n'avait plus besoin. C'était un grand bond en avant pour lui. Son précepteur arriva à l'heure prévue et il l'accueillit avec joie.

- Je dois vous faire signer l'accord de secret à vous aussi, remarqua-t-il. Tout les quatre ont accepté de le faire si mon « invité mystère » en faisait de même, s'amusa-t-il.

- C'est normal, approuva-t-il en prenant le document pour le lire puis le signer. Que leur avez-vous dit sur moi ?

- Juste que je souhaitais leur présenter quelqu'un et que cela avait à voir avec le Conseil des Sept. Comme tous ignorent que vous êtes également lord Gaunt et Peverell, ils ne pensent pas à vous. Ils ont crains un moment que je leur ramène Voldemort en sachant qu'il est le dernier Gaunt connu publiquement.

- Ils risquent d'être surpris.

- Ils le seront assurément.

- Suis-je bien ? demanda-t-il pour être certain.

- Parfait. Vous avez parfaitement assimilé les leçons de Zélémie en la matière.

- Elle m'est d'une telle aide pour ce genre de chose. Avant, j'ignorai à quel point cela pouvait être complexe, codifié et utile. Je m'habillais juste pour m'habiller. Où allons nous ?

- L'une de mes propriétés discrètes. Il n'y aura que nous six. Même les elfes sont partis après avoir terminé de tout préparer. Nous sommes très prudent lorsqu'il s'agit du Conseil des Sept.

- Bien sûr. Arthur reste au château ce soir, confirma-t-il alors qu'il avait avancé que ces lords préféreraient ainsi.

- C'est mieux ainsi pour cette rencontre. Êtes-vous prêt ?

- Oui, sourit-il.

- Alors allons-y, ils nous attendent.

Harry approuva et il prit son bras pour le laisser les faire tranplaner. Ils réapparurent dans une belle demeure portant le blason des Lafay. Adélème le mena vers un salon où quatre personne les attendaient, trois homme et une dame. Ils se levèrent à leur entrée, se faisant visiblement surpris en voyant le jeune homme avec leur ami, le reconnaissant assurément. Ils les rejoignirent et le maître des lieux entrepris de faire les présentations.

- Permettez moi de vous présenter lord Thésée Scamander, commença-t-il en montrant l'homme le plus âgé. Lord Cinaed Uthidir, lord Keith MogRuith et Lady Casildea Nimue. Mes amis, permettez moi de vous présenter…

- Lord Harry Potter Black, sourit Cinaed. Un visage que nous connaissons tous je crois.

- C'est un plaisir de vous rencontrer, salua Harry.

- Cela explique l'accord de confidentialité, remarqua Casildea.

- Asseyons nous, proposa Adélème.

Ils prirent place au salon, les boissons apparaissant près d'eux.

- Veuillez m'excuser d'avance si je devais me montrer un peu brusque, commença Thésée grave, mais vous aviez dit que cela nous concernait Adélème, fit-il avec un sous-entendu pour le Conseil des Sept. Et vous savez que nous ne prenons pas partie dans la guerre, ni pour le Seigneur des Ténèbres, ni pour Dumbledore.

- Il n'est pas question de cela ce soir, assura-t-il. Du moins, pas au sens premier.

- Je comprend votre inquiétude, intervint Harry, surtout compte tenu du contexte présent. Je vais éclaircir la situation en me présentant correctement. Harry Potter, Black, Gaunt et Peverell.

Cette présentation les laissa sans voix et il mit ses chevalières en évidence pour qu'ils puissent les voir.

- Cela fait longtemps que le Conseil des Sept n'a pas été au complet, remarqua Adélème. J'ai pensé que nous réunir était une bonne idée.

- Vous avez quatre titres ? releva Thésée.

- Oui, approuva le jeune lord.

- Pardonnez moi mais le titre des Gaunt…, commença délicatement la Lady.

- Oui, tous pensent qu'il est à Tom Riddle, Voldemort, confirma-t-il. Mais ce n'est pas le cas. Il n'a pas été reconnu comme lord par la Magie et n'a visiblement même pas essayé de le revendiquer. Les obligations des lords ne l'intéressent certainement pas.

- C'est en tant que membre du Conseil des Sept que j'ai souhaité vous présenter lord Potter, reprit Adélème.

- Un Conseil des Sept à six, s'amusa Keith. C'est un réel plaisir lord Potter. Il était grand temps que ces titres retrouvent un lord.

Il approuva et reçut leur félicitation avant qu'ils ne commencent à discuter de cette nouvelle et des lords, du Conseil des Sept. Un moment plus tard, ils passaient à table la discussion dérivant sur Harry et la manière dont-il avait accédé à ses titres. Autant dire que les quatre lords furent scandalisés en apprenant ce que Dumbledore avait fait.

- Il vous avait laissé dans l'ignorance la plus totale ? répéta Casildea incrédule.

- Oui. C'était à tel point que je n'ai appris que j'étais un sorcier et que la magie existait seulement quelques jours avant mon entrée à Poudlard, dit-il en les stupéfiant un peu plus. Alors quand j'ai tout découvert, j'ai su que j'allais avoir besoin d'aide, d'un professeur. J'ai donc utilisé l'enchantement ancien des lords pour trouver un bon précepteur et la Magie a désigné Adélème. Depuis, il m'aide à faire toute l'éducation qu'il m'a manqué.

- C'est un excellent professeur, sourit Keith. La Magie vous a bien guidé.

- C'est surtout lord Potter qui est un bon élève, précisa Adélème. Il apprend très vite et travaille très dur.

Le sujet dériva alors sur les études qu'il faisait pour rattraper au plus vite son retard et le jeune homme fut touché lorsqu'ils proposèrent leur aide et leur expérience avec sincérité s'il le voulait. Cela les amena à parler de leur propre éducation, de la manière donc chacun avait fait son petit chemin comme lord ou lady. L'ambiance était alors légère et détendue entre eux. Harry se rassurait alors qu'il regardait leurs auras agréables, sages, maîtrisées, réfléchies, sincères et droites. Il avait une très bonne impression avec eux. Le dîner se déroula à merveille, tous se détendant et finalement, ils en arrivèrent à aborder des sujets plus sérieux en s'installant au salon pour terminer. Des digestifs furent servis aux aînés, Adélème offrant un thé à Harry qui ne buvait pas d'alcool. Il y eu un moment de silence avant que Thésée ne demande :

- Combattez vous au côté de Dumbledore ?

- J'étais avec lui jusqu'en juin de l'année dernière, répondit-il. Mais depuis, j'ai coupé me relations avec lui et je fais les choses à ma manière de mon côté.

- J'imagine que la confiance n'est plus possible après ce qu'il vous a fait, remarqua Cinaed.

- En effet mais il y a plus que cela. Dumbledore est un manipulateur dangereux qui a déjà fait bien trop d'erreurs dans cette guerre, des erreurs qui m'ont coûté très cher. Je préfère faire les choses de mon côté désormais.

- Que comptez vous faire ? questionna Keith.

- Pour l'instant, me protéger, m'informer, m'entraîner. Il est certain que j'aurais à me battre. Voldemort finira par venir me chercher. Je suis une obsession pour lui Une obsession profonde qu'il ne lâchera jamais. Et il ne patientera pas éternellement. Il n'a aucune patience. Alors d'ici à ce qu'il arrive, je me prépare. Pour le reste, je n'ai malheureusement pas les moyens de faire plus à moi seul.

- Et vous souhaitez requérir notre aide ? demanda Thésée.

- Non. Je ne suis là que pour vous rencontrer en tant que lord du Conseil des Sept. Cela n'a rien à voir avec la guerre même si elle finit toujours par s'inviter lorsqu'il s'agit de moi. Je ne suis pas là pour vous demander quoi que ce soit.

- Si vous êtes seul, pourquoi ne pas coopérer avec Dumbledore ou le Ministère ? questionna Cinaed.

- Parce que Dumbledore est dangereux et manipulateur, qu'il ne se sert de moi que comme une arme obéissante et sans volonté. Quand au Ministère, il sera bientôt sous le contrôle de Voldemort si ce n'est pas déjà le cas. Ils sont inefficaces, lâches et comme Dumbledore et son Ordre, ils ne veulent que se cacher derrière moi pour ensuite récupérer les lauriers en se fichant bien de ce qu'il m'arrivera.

- Vous ne mâchez pas vos mots, remarqua Casildea un peu amusée.

- Je préfère la franchise et c'est la réalité, remarqua-t-il. Si je travaillais avec eux, j'aurais tout autant à m'en faire pour mes alliées que pour mes ennemis. D'autant plus que cette guerre, son issu, se joue sur la survie d'une seule personne : Voldemort.

- Une guerre ne se joue jamais sur une seule personne, posa Keith.

- Dans son ensemble c'est vrai, répondit-il. Tout ceux qui y prennent part ont un rôle, il faut en régler les raisons, les causes, les racines, réparer les dégâts, améliorer le pays pour que ça ne se reproduise plus… Voldemort assemble une armée et il faudrait une armée pour la vaincre. Il y a une multitude de facteurs militaire, politique, économiques, sociaux… Il faut comprendre ce qui révolte les opposants pour leur apporter une réponse pacifique et durable, pour négocier… Tout cela je le comprend. Mais il n'y a et n'y aura jamais de négociation avec Voldemort. Et s'il meurt, vous pouvez être certain que tout son camps s'effondrera et que la guerre, au sens premier du terme, prendra fin. Si ce ne sont quelques fanatiques, beaucoup le suivent de force. S'il disparaît, tout s'effondre, la guerre s'arrête et alors, nous aurons le champs libre pour nous mettre au travail et restaurer ce pays, nous occuper de tout ceux qui ont besoin de notre attention et guérir au mieux cette société. Si Voldemort tombe, la guerre s'arrête et le premier pas aura été fait pour aller vers la paix. Aussi dramatique que cela soit, cela se résume bel et bien à un seul homme.

- Comment être certain qu'un autre ne prendra pas sa place pour continuer ? demanda Cinaed.

- Cela ne s'est pas produit en 81, remarqua Adélème.

- Et ça n'arrivera pas. Aucun mangemort n'a le pouvoir et le charisme pour prendre l'ascendant sur les autres. La seule cohésion précaire qu'il y a chez eux est celle instauré par la terreur et la cruauté que fait régner Voldemort. Il est la cible à abattre et il est la cible sur laquelle je me concentre.