Mage Seigneurial
Chapitre 22 :
Proposition
Après avoir salué la foule, Harry et Haruo regagnèrent le vestiaire, ayant tout deux besoin de voir un médicomage. Isaac ayant été indiqué comme tel pour le jeune lord britannique, il pouvait entrer et il ne s'était pas fait prier. Il était déjà là lorsqu'ils arrivèrent et il sauta presque sur son patient, inquiet. Souriant avec douceur à son attention, Harry se laissa examiner, décoré de quelques beaux bleus et de plusieurs entailles. Tout était bénin sauf sa main brûlée qui fit grimacer Isaac. Voyant que le médicomage examinait cela, Haruo s'était approché et leur avait tendu une potion. Il avait expliqué que la magie de son katana était puissante et que sans la potion adéquate, soigner la brûlure serait très difficile et long. Avec cela, la magie de son katana serait annulée et elle pourrait être soigné normalement. Harry le remercia et prit la potion. Suspicieux, Isaac analysa la chose de ses sorts avant de s'en servir, soignant ensuite sa main avec une extrême délicatesse, l'anesthésiant pour ne pas lui faire mal. Il retira le cuir fondu de son gant avant de la nettoyer, appliquant une pâte médicinale puis un bon bandage avant de passer au reste. Il soigna les plaies sans lui retirer ses vêtements, sachant qu'il ne voudrait pas que d'autres voient les nombreuses cicatrices qu'il avait. Quand aux hématomes, Harry assura que cela pouvait attendre qu'ils rentrent.
La visite médicale terminée, ils avaient pris une pause pour boire et manger avant d'aller à la cérémonie des trophés, puis au carré des journalistes avant de prendre part à la fête qui avait lieu. Ce fut avec fierté que Harry reçu les félicitations enthousiastes de ses amis. Bibine était comme une gamine surexcitée par sa performance, comme Filius, McGonagall un peu plus mesuré. Les jumeaux étaient en joie à l'image de Bastide et Arthur. Les autres étaient tout aussi ravis bien que moins expansifs. Ils avaient profité des réjouissances et Harry avait fini par trouver un moment pour s'isoler avec les quatre créateurs du tournois. Il savait qu'ils cherchaient des financement et il était décidé à leur offrir. D'abord, il avait adoré ça et comptait bien recommencer. Ensuite, sur le plan des affaires, cela promettait d'être très populaires. Les sociétés magiques aimaient le quidditch, le vol et le duel, cette pratique rassemblait le tout, spectaculaire. Il était certain que ça plairait.
Il s'isola donc avec eux, leur rendant l'argent qu'il avait reçu en gain, leur demandant de le réinvestir dans ce sport et se proposant de les financer. Le quatuor en fut agréablement surpris, acceptant, le remerciant et ils convinrent d'un rendez vous avec avocat et banquier pour en discuter sérieusement, préférant parler de ça tranquillement plus tard et retourner à la fête. Une fête dont Harry profita comme cela faisait longtemps que ça ne lui était pas arrivé, son entourage heureux de le voir ainsi, comme dans une bulle de temps suspendu loin de la guerre.
Ce fut très heureux que Harry rentra chez lui avec son trophé, entamant sa deuxième semaine de vacances avec un grand enthousiasme. Ce fut pourtant dés le lundi matin qu'il se remit au travail, débutant par un entraînement avec Bastide et Arthur malgré sa main encore couverte de bandages. Ils en profitèrent pour analyser ses affrontements du tournois et ses deux professeurs n'eurent pas grand-chose à y redire. Avec le temps ce sport et ses techniques se développeraient et Harry s'entraînerait encore. Il reprit ensuite ses cours avec le plus grand des sérieux. Cette semaine là, il se retrouva dans tout les magasines de sports magiques, de vol, de quidditch et de duel mais pour une fois, cela ne le dérangea pas. Il fallait l'accepter quand on participait à ce genre de compétition et pas un article ne débordait du cadre du tournois, cela le changeant des textes intrusifs de Rita Skeeter.
Dans la semaine, il rencontra secrètement Haruo Ryoma, Uranie Wesphalie, Ezaïde Finette et Théandre Brynn, les quatre créateurs de l'icarel. Ils se virent à Gringotts Paris avec avocats et conseillers financier pour parler argent et Harry les surpris lorsqu'il accepta de financer l'ensemble sans sourciller devant les sommes, faisant le bonheur des quatre. Et si Harry assura qu'il tiendrait les affaires à l'œil, il insista aussi pour ne pas être plus au courant que les autres des détails de fonctionnement des arènes. Il comptait bien participer encore aux futures compétitions et il ne voulait pas être avantagé parce qu'il finançait. Il voulait que cela reste juste et équitable. Cette volonté, tous l'apprécièrent. Ce fut donc ainsi qu'il débuta un partenariat avec eux, ravis.
Lorsque vendredi soir arriva, ce fut une toute autre ambiance qui tomba sur le château Potter. Harry avait terminé ses cours particuliers pour les vacances, avait eu son programme pour étudier jusqu'aux prochaines et dimanche matin, il reprenait le train pour retourner à Poudlard. Il avait encore une chose à faire avant cela : récupérer le médaillon de Salazar Serpentard. Adélème et Isaac étaient au courant et avait demandé à attendre son retour au château pour s'assurer que tout s'étaient bien passé. Arthur avait insisté pour venir avec lui et Avismark en avait fait de même, de plus en plus proche du jeune lord qui avait accepté. Aussi le gobelin s'était équipé de sa splendide hallebarde et Harry les avait fait transplaner pour l'îlot rocheux où il savait que Tom avait caché son horcruxe au milieu d'une armée d'inferi.
La nuit était déjà presque tombée à leur arrivée et la mer autour était déchaînée malgré le temps plutôt clair. Le vent était pourtant bien là et Harry se dépêcha de les mener vers l'entrée de la grotte qu'ils visaient. Ils y furent rapidement, entrant, un lumos du jeune lord les éclairant. L'ambiance ici était froide, lourde et oppressante. Une magie noire viciée suintait de partout, étouffante et assombrissant plus encore ce lieu désolé.
- La première protection force normalement à faire un don de sang pour passer, expliqua-t-il en fixant sa lumière sur une roche d'un sort pour libérer sa baguette.
- Pour affaiblir les intrus, comprit Avismark.
- Oui. Heureusement, grâce aux souvenirs, je sais comment la lever sans risque.
Et ce fut ce qu'il fit, récitant les incantations nécessaires en fourchelang, Tom ayant pris cette précaution pour empêcher les autres de lever ses sorts. Lire les souvenirs de Voldemort avait beau être quasiment systématiquement très pénible, cela apportait des avantages considérables. Quelques minutes plus tard, la roche s'ouvrait docilement pour les laisser passer. Ils se remirent à avancer, débouchant dans la grotte empli du lac que Harry leur avait déjà décris. L'obscurité était ici plus épaisse encore, presque impénétrable et le jeune lord accentua son sortilège de lumière pour qu'ils puissent voir un peu.
- Le médaillon est sur l'îlot là bas, dit-il en désignant l'endroit. Il y a une barque cachée pour aller jusque là bas.
- Et des centaines d'inferi entre deux, grommela Avismark en scrutant l'eau tout à fait calme pour l'instant.
- Comment souhaitez-vous procéder ? demanda Arthur. Le médaillon d'abord ou l'invocation ?
- Le médaillon pour être sûr de l'avoir si nous devons partir précipitamment.
Avismark et Arthur approuvèrent et il fit venir la barque aisément. Ils y grimpèrent et rejoignirent l'îlot. Là, Harry brisa les enchantements du socle renfermant le horcruxe, le faisant facilement sortir. Pourtant, il sut tout de suite que quelque chose n'allait pas. La chose n'avait aucune aura magique.
- Ce n'est pas le horcruxe, expliqua-t-il en les surprenant. Ce n'est qu'une copie du médaillon.
- Comment est-ce possible ? demanda Arthur. Tout est pourtant comme vous l'aviez vu.
Tripotant le médaillon, Harry parvint à l'ouvrir, découvrant un mot à l'intérieur, lisant :
- « Au Seigneur des Ténèbres, je sais que je serai mort bien avant que vous ne lisiez ceci mais je veux que vous sachiez que c'est moi qui ai découvert votre secret. J'ai volé le véritable Horcruxe et j'ai l'intention de le détruire dès que possible. Je fais face à la mort dans l'espoir que lorsque vous rencontrerez un adversaire à votre taille, vous serez à nouveau mortel. R.A.B. » Nous avons été devancé. Je me demande de qui il s'agit.
- Quelqu'un avait donc déjà découvert ce secret, remarqua Arthur. Comment être sûr qu'il a détruit le médaillon ?
- S'il ne l'est pas je devrais pouvoir le retrouver lorsque je tenterai de convoquer tout les horcruxes ou de les retrouver, répondit-il. Ce n'est que partie remise même si j'aurai préféré le trouver tout de suite. R.A.B. ces initiales me disent quel que chose.
Et comme souvent lorsqu'il se concentrait sur une chose qui se trouvait aussi dans les souvenir de Tom, il eut un flash. Il vit un visage, un visage qu'il avait déjà vu en étudiant ceux qui avaient été mangemort dans les souvenirs de Voldemort.
- Regulus Arcturus Black, se souvint-il en surprenant les deux autres. Il était mangemort. Il est mort il y a des années, avant cette nuit d'Halloween. Tom commençait à le soupçonner de traîtrise peu avant mais il n'a jamais été fixé là dessus. Il a disparu avant et la magie familiale l'a déclaré mort.
- Et bien nous sommes fixés sur la traîtrise, remarqua Avismark.
- Il avait l'air de penser qu'il n'y avait qu'un seul horcruxe, nota Arthur.
- Un seul est déjà assez ignoble, il est normal de ne pas penser qu'il puisse y en avoir plusieurs, soupira Harry. Je me demande comment il est mort. Ce n'était pas Voldemort en tout cas. Je demanderai à Kreattur s'il sait quel que chose à ce sujet. Il me semble qu'il a servis Regulus. Remettons ça à plus tard. Occupons nous des inferi, leur aura va me rendre malade, dit-il alors qu'il se sentait franchement nauséeux depuis qu'il était là même sans activer sa vision d'aura.
Tout deux approuvèrent et reculèrent derrière lui sur le petit îlot. Harry leur ordonna de garder un contact avec lui, seul à pouvoir transplaner ici en connaissant les barrières. Il leva ensuite sa baguette, se concentrant une seconde avant de se mettre au travail. Il fit apparaître un premier cercle magique de lumière. Il faisait plusieurs mètres de diamètres et vint planer juste au dessus de l'eau. Un deuxième apparut bientôt un centimètre plus haut et Harry prit une grande inspiration.
- Cela risque de secouer un peu, prévint-il.
- Allez-y Harry, nous veillons sur vous au cas où un inferi échapperait au rituel, assura Arthur.
La chose était plus que possible vu la masse d'inferi qui était visée. Avismark approuva d'un signe de tête, signifiant qu'il était prêt lui aussi et Harry se mit donc à l'oeuvre, activant le premier rituel. Les cercles magiques avaient l'avantage de faciliter les choses s'ils étaient correctement construis et tracés, une chose qu'il maîtrisait de mieux en mieux et qu'il avait répété à maintes reprises pour cette procédure particulière. Le cercle était comme une incantation écrite à laquelle il fallait ajouter sa magie, sa concentration, la volonté… Il le fit, insufflant une monstrueuse quantité de magie au rituel. L'eau sous le cercle se mit à tourbillonner et il commença à y avoir du mouvement un peu partout dans le lac. Très vite, on vit les centaines d'inferi immonde et difformes apparaître et crier de leurs voix désincarnées, inexorablement aspirés par le rituel. En quelques secondes, l'eau inerte s'était transformé en typhon autour d'eux et ce fut de plus en plus vite que les inferi furent aspirés, condensé en une sphère opaque et noire. Si nombreux furent ceux qui tentèrent d'échapper au flux de magie aucune ne parvint à s'extraire de la volonté de fer du jeune lord.
S'il fallut plusieurs minutes, tous furent aspirés, jusqu'au dernier et l'effort laissa le jeune lord essoufflé et transpirant, la magie nécessaire pour faire cela titanesque. Il ne s'arrêta pas pour autant, enchaînant aussitôt en activant le second cercle, le rituel d'invocation. Il savait que par ce rituel, les démons pourraient voir qui il était réellement, avoir une vue sur son âme et la personne qu'il était pour pouvoir le juger. Ensuite, il regarderait le pacte qu'il proposait, inscrit dans son cercle. Harry avait décidé d'être relativement général dans ses demandes. Il voulait demandait une assistance pour détruire les horcruxes et il demandait de l'aide sans précision. Il ne fixait pas de limite de temps, promettait une relation d'égal à égal, du respect. En échange il donnait les inferi et assurerait une vie confortable avec tout le nécessaire chez lui, une liberté d'agir ou de ne pas agir. Ce qu'il espérait surtout avec ce rituel était trouver un nouvel ami de plus en qui avoir confiance, avec qui avoir une relation agréable comme avec Arthur, Isaac, Adélème, ses professeurs… Il savait que pas essence, un démon invoqué ne pouvait pas faire de mal, physiquement, à son invocateur mais cela s'arrêtait là. Contrairement à l'habitude dans ce genre de cas, il ne voulait pas contraindre, il ne voulait pas mettre d'obligation. Il espérait trouver un ami qui l'aiderait de sa propre volonté s'il s'en montrait digne.
Là encore, le rituel lui pompa une monumentale quantité de magie, avalant tout les inferi d'un seul coup. Le cercle se mit alors à pulser, semblant battre comme un coeur et Harry savait qu'il n'y avait plus qu'à attendre de voir s'il y aurait une réponse ou pas. Il vacilla, épuisé, essoufflé et en nage, acceptant sans rechigner le soutient d'Arthur qui vint l'entourer d'un bras. Les secondes semblèrent durer des heures mais soudain, le cercle explosa en une colonne de lumière qui disparut peu à peu, révélant un personnage débordant d'un puissant pouvoir. Il était grand, la silhouette harmonieuse comme peu de gens pouvaient se vanter de l'avoir. Indéniablement, il était magnifique mais tout les démons puissants l'étaient d'après ce qu'il avait lu. Il avait deux grandes ailes de plumes grises si reluisante qu'on aurait pu les croire de métal. Ici et là, il y avait quelques plumes blanches, d'autres noires et l'on retrouvait le même trio de couleur dans ses longs cheveux lisses et brillant. Il avait des oreille pointu et une peau qui semblait comme légèrement colorée par le soleil. Sur sa tête trônait deux cornes grises prenant naissance sur son front. Elles avaient poussées de telle sorte qu'elles donnaient l'illusion un anneau épais, irrégulier et déformé, ondulant grossièrement, posé sur ses cheveux comme une couronne. Il avait un regard de mercure aux pupilles fendues, une queue à la pointe acérée planant derrière lui, des griffes d'argent à la place des ongles et deux crocs dépassant de son sourire.
Harry croisa son regard, lutant un peu pour se concentrer sous l'épuisement. Un sourire doux lui fut adressé et il sut qu'il avait devant lui un personnage de poids prêt à l'aider. Il voyait son aura si puissante désireuse de lier le pacte, désireuse de l'assister, désireuse de répondre à sa demande. Le démon s'inclina légèrement avec une élégance sans pareille :
- Je me nomme Amcinthe, se présenta-t-il d'une voix mélodieuse. Je répond avec grand plaisir à votre délicieuse invitation, dit-il en se léchant les lèvres comme s'il avait fait un bon repas. Si cela vous convient, je suis prêt marcher à vos côtés selon les conditions de votre pacte lord Harry James Potter Black Gaunt Peverell. Acceptez-vous ?
- J'accepte, répondit-il en finalisant le rituel.
Le cercle magique se brisa alors comme du verre pour se désagréger en poussière et venir les imprégner l'un et l'autre. Immédiatement, Harry sentit le lien entre eux se construire et se consolider. La magie s'évanouit ensuite peu à peu et le démon vint se poser devant lui sur l'îlot.
- Merci d'avoir répondu, dit Harry.
- Avec grand plaisir Milord. Avec une offrande d'une telle générosité et un invocateur doté d'une magie aussi splendide et enivrante, ronronna-t-il, il aurait été grossier de refuser. Que dis-je ? Il aurait été totalement fou de passer à côté d'une telle occasion. J'ai rarement croisé une âme si… envoûtante, dit-il en s'approchant un peu plus.
Il fut stoppé par la pointe de la hallebarde d'Avismark qui le força à garder un minimum de distance avec son maître. Amcinthe le regarda alors, relevant un sourcil.
- Qui es-tu gobelin pour te mettre entre moi et mon magnifique invocateur ? demanda-t-il avec une certaine condescendance.
- Je me nomme Avismark et je suis au service de lord Potter depuis bien plus longtemps que vous, répondit-il sans se démonter.
- Nous ferions mieux de rentrer Harry, poussa Arthur qui le soutenait toujours. Vous avez besoin de manger et de vous reposer après de tels rituels.
- Je dois vérifier qu'il n'y a plus d'inferi, répondit-il en faisant mine de lever votre baguette.
- Inutile, intervint le démon. Il n'y en a plus un seul Milord, je le sentirai. Vous avez admirablement réussi votre entreprise. Pas un seul n'en n'a réchappé.
- Alors nous pouvons partir, approuva-t-il.
Il tendit une main et Amcinthe vint la prendre avec délicatesse, Avismark et Athur le touchant déjà. Il transplana avec eux pour rentrer au manoir et manqua de s'effondrer à l'arrivé, épuisé et vidé de son énergie. Le démon se précipita littéralement pour le rattraper, le prenant des bras d'Arthur sans lui demander son avis pour le soulever comme un princesse. Sonné, Harry mit quelques secondes à reprendre ses esprits, surpris de se retrouver dans les bras du démon que Arthur fusillait du regard avec réprobation. Amcinthe avait pourtant l'air fier de lui, son aura joyeuse parlant pour lui. Mais elle était aussi protectrice et inquiète, rassurant un peu le jeune lord.
- Nous devrions aller voir Isaac pour qu'il vérifie que vous allez bien, fit l'esprit gardien. De tels dépenses de magies doivent être surveillées.
- D'accord. Posez moi je vais marcher, demanda-t-il au démon.
- Non. Je vais vous porter. Vous êtes épuisé et vous n'avez presque plus de magie après ces rituels. Dîtes moi simplement où aller.
Arthur entreprit de lui montrer le chemin vers le salon où Adélème et Isaac les attendaient et ils se mirent en route malgré les protestations du jeune homme d'être ainsi porté. Lorsqu'ils arrivèrent dans la pièce, le médicomage bondit en voyant le lord ainsi. Il se fit pourtant prudent face au démon, comme Adélème et Arthur fit les présentations, assurant que tout s'était bien passé. Pendant ce temps, le démon avait déposé sa charge dans un canapé avec une grande délicatesse, s'agenouillant ensuite près de lui l'air décidé à rester là. Isaac l'ignora pour venir examiner Harry et s'il ne put que constater son épuisement, il rassura aussi tout le monde en annonçant qu'il n'y avait rien de plus à déclarer. Il lui donna une potion pour l'aider à refaire ses forces plus rapidement avant de lui conseiller de manger et d'aller dormir. Harry approuva sans discuter et il commença par appeler ses elfes pour leur présenter Amcinthe, leur expliquer et leur demander de lui préparer une chambre. Il proposa à Adélème et Isaac de rester dîner mais, ne voulant pas le fatiguer davantage, ils refusèrent, annonçant qu'ils rentraient mais qu'ils viendraient le voir le lendemain. Une fois certain que tout allait bien et qu'on n'avait plus besoin de lui, Avismark se retira à son tour et ce fut avec Arthur et Amcinthe qu'il dîna avant de rejoindre son lit, éreinté et somnolant mais très satisfait.
Lorsqu'il se réveilla le lendemain, aussi tôt qu'à son habitude, ce fut rapidement que Harry se prépara pour aller s'entraîner. Il eut cependant une surprise lorsqu'il ouvrit la porte de sa chambre pour sortir. Amcinthe était juste là dans le couloir, l'air de l'attendre. Il sourit très largement en le voyant apparaître, s'inclinant légèrement vers lui :
- Bonjour Milord, salua-t-il. Avez-vous bien dormi ?
- Très bien merci. Et vous ?
- Je n'ai guère besoin de dormir mais la chambre qui m'a été offerte est magnifique. Votre demeure est magnifique d'ailleurs, je me suis permis de visiter un peu. Aussi splendide que vous.
Gêné par le compliment, ne sachant guère comment le prendre, Harry décida de ne pas s'y arrêter.
- Y-a-t-il un problème ? questionna-t-il. Avez-vous besoin de quel que chose ?
- Votre compagnie, répondit-il immédiatement.
Harry le fixa un instant, ne s'attendant pas à cette réponse. Pourtant, il avait l'air parfaitement sérieux.
- Je vais aller m'entraîner en commençant par une course dans le parc. Vous pouvez m'accompagner si vous le voulez, proposa-t-il.
- Avec un très grand plaisir.
Ce fut donc en compagnie du démon que Harry alla faire sa course matinale. Si cela lui parut étrange, il se détendit rapidement, profitant de son parc se réveillant délicieusement en ce début de printemps. Amcinthe courut avec lui en silence, un léger sourire aux lèvres et ce fut l'occasion pour Harry de l'observer un peu plus. Le démon était vraiment beau, c'était indéniable, l'allure parfaite. C'était une caractéristique de son peuple, un peu comme les vampires d'ailleurs. Pas un seul cheveux ne dépassait même lorsqu'il courait, donnant une vision un peu irréelle. Il était totalement silencieux, souple et léger, ses ailes sagement repliées dans son dos. Son aura était agréable, pétillante, joyeuse, teinté d'originalité, d'excentricité, de curiosité, d'enthousiasme, d'énergie… Il était puissant, très puissant c'était certain. La course à pieds dans le parc lui permis d'appréhender un peu le personnage tranquillement. Il avait une montagne de questions à lui poser à commencer par le pourquoi il avait accepté de lier le pacte avec lui et ce qu'il comptait faire. Mais il n'avait pas envie de parler pour l'instant. Il aimait le silence et la paix pour son entraînement du matin.
Ils rentrèrent une fois son parcourt habituel terminé, Harry rejoignant avec habitude sa salle d'entraînement où il retrouva Arthur, comme toujours. L'épéiste parût surpris de voir le démon arriver avec lui mais il ne dit rien, les saluant et prenant des nouvelles de son jeune ami.
- Un entraînement simple aujourd'hui ? proposa-t-il. Il vaut mieux ne pas trop forcer après votre grande dépense de magie d'hier.
Harry approuva désormais plus à l'aise avec le fait de ralentir et de mesurer ses efforts en fonction de son état physique. C'était une chose qu'il avait dû apprendre à faire depuis l'été dernier. Apprendre que ralentir n'était pas une honte, ni une faiblesse. Apprendre que mesurer ses efforts était plus efficace que de forcer envers et contre tout. Il avait eu beaucoup de mal et il avait eu besoin de constater que cela ne l'entravait pas et même l'aidait à être plus efficace pour se sentir mieux avec ce genre de chose. Maintenant, même s'il avait toujours tendance à rester très actif, il savait ralentir quand c'était nécessaire et ça l'était aujourd'hui avec les rituels de la veille. Isaac lui avait expliqué que pour un sorcier comme lui, puissant, une très grande dépense de magie en un temps très court était un choc pour le corps. Il avait beaucoup de magie, pouvait en dépenser plus que les autres, mais il risquait aussi des chocs bien plus dommageables pour son organisme. Cette fois, il n'avait eu que de la fatigue, le meilleure scénario dans ce cas, mais il fallait y aller en douceur pendant quelques jours. Ils entamèrent donc une séance d'exercices d'étirements et de renforcement musculaire avant de passer à des enchaînement d'escrimes. Avismark ne tarda pas à se montrer pour observer comme souvent et cette fois, Amcinthe s'ajouta, ne lâchant pas le jeune lord des yeux.
La séance terminée, Harry entreprit d'aller se laver et s'habiller, conviant le démon au petit déjeuner un peu plus tard. Amcinthe fut là sans faute avec Arthur et Harry fut une fois de plus surprit lorsqu'il vint lui tirer sa chaise pour l'aider à s'asseoir. Hébété, il le regarda un moment avant de s'asseoir, le démon attendant avec un sourire patient. Ils prirent le petit déjeuner dans le calme puis le jeune lord l'invita à venir avec lui dans un salon pour discuter, ce qu'il fit avec joie. Ils furent donc bientôt isolé et bien installé, Amcinthe continuant à le regarder.
- J'aimerai que nous discutions un peu du pacte et de ce qu'il se passera prochainement, posa Harry. J'aurais aimé le faire hier mais je n'étais clairement plus assez concentré pour cela j'en suis désolé.
- Vous n'avez pas à vous excuser, il n'y a aucune raison. Après une telle masse de magie déployée avec une telle perfection, chantonna-t-il, vous étiez exceptionnel de toujours tenir debout. C'était splendide. Pas un inferi ne vous a échappé. Des centaines d'un seul coup. C'était prodigieux, fit-il l'air fasciné.
- Merci, répondit Harry perplexe.
Arthur lui avait dit que les démons étaient souvent excentriques, parfois un peu étranges avec des personnalités atypiques. Peut-être que cela venait de là ?
- Je voulais vous remercier une nouvelle fois d'avoir répondu à l'invocation, continua-t-il. Et je voulais parler clairement avec vous de ce que nous ferons, de ce que vous souhaitez.
- Je souhaite rester avec vous et vous aider autant que je le pourrais, annonça-t-il très sérieusement. Vous ne serez pas déçu, jamais, assura-t-il avec une conviction brûlante.
- Je n'en doute pas, répondit-il en voyant une sincérité éclatante dans son aura.
- Les horcruxes, posa-t-il ensuite gravement, c'est la principale raison pour laquelle vous avez appelé en plus de détruire les inferis de manière utile.
- Je me suis laissé dire que vous seriez peut-être capable de détruire des horcruxes ?
- Je le peux et je les détruirai tous pour vous, promit-il presque férocement.
- Je vous remercie mais je veux être sûr : pouvez vous le faire sans risque pour vous ?
Amcinthe sourit à cette question, son aura pétillant de joie pour il ne savait quelle raison.
- Cela me touche tellement que vous vous souciez de mon bien-être, remarqua-t-il réellement touché. N'ayez aucune crainte. Pour moi, dévorer un morceau d'âme c'est comme manger un carré de chocolat.
- Cela paraît tellement simple dit ainsi.
- Cela l'est pour un démon. Chaque être, chaque chose, à sa place et sa fonction naturelle. Les démons mangent des âmes comme les détraqueurs ou autres créatures de notre type. Nous sommes fait pour ça alors pour nous, c'est simple. Demandez à un poisson de voler, il n'y arrivera jamais mais demandez lui de respirer sous l'eau et ce sera simple. Ma magie me permet de détruire le lien entre l'objet et le morceau d'âme d'un horcruxe comme je le ferai pour un corps. Après, je n'ai plus qu'à déguster. Ne vous en faîte pas, je les détruirai pour vous.
- Merci. J'ai l'intention de mener un rituel pour les rassembler cet été.
- Puis-je vous demander à qui appartiennent ces horcruxes et pourquoi vous avez besoin de les détruire ? questionna-t-il.
Harry réalisa alors que si le pacte lui avait permis de savoir qu'il souhaitait qu'il l'aide à détruire des horcruxes, il ne lui avait rien révélé de toute cette histoire. Amcinthe avait le droit de savoir maintenant qu'il était embarqué là dedans.
- Avant, j'ai besoin que vous me juriez de garder ces informations pour vous.
Le regardant gravement, le démon se leva pour franchir le pas qui le séparait de son fauteuil. Il posa genou à terre près de lui et vint prendre sa main.
- Je vous jure sur ma magie de ne jamais vous trahir, de garder vos secrets, de ne jamais vous nuire et de tout faire pour vous aider.
Le serment prit forme entre eux et Harry regarda le démon, stupéfait.
- Pourquoi avez vous fait cela ? demanda-t-il hébété.
- Cela ne vous plaît pas ? questionna-t-il l'air inquiet.
- Ce n'est pas cela, au contraire mais pourquoi vous enchaîner de la sorte avec un tel serment ? Nous aurions pu signer un accord moins puissant. Vous ne savez même pas ce que je vais vous dire et vous ne me connaissez pas.
- L'avantage du pacte démoniaque est que j'ai eu l'occasion de voir votre âme, de voir qui vous êtes réellement, profondément. Les démons ne choisissent pas leur pactisant à la légère. Chacun a ses critères mais ce n'est jamais un choix fait sans considération. Je suis venu pour vous, juste pour vous et ce que j'ai vu de vous dans le rituel est bien assez pour m'apporter la certitude que je ne vais pas regretter. Ce serment n'est qu'un juste retour pour que vous sachiez que vous n'aurez pas à regretter vous non plus. Vous pouvez avoir confiance en moi. Je vous prouverai que vous pouvez avoir confiance en moi.
- Merci, sourit Harry.
- Racontez moi, pria Amcinthe.
Il s'agenouilla simplement là où il était pour l'écouter, posant ses ailes derrière lui, donnant un tableau atypique qui embarrassa un peu Harry. Il se reprit pourtant pour lui raconter. Il lui parla de la guerre, de Voldemort, de sa propre histoire, de la manière dont-il était lié à tout ça et donc, d'où venaient les horcruxes et pourquoi il avait besoin de les détruire.
- Je les détruirai pour vous, réaffirma Amcinthe, et je vous aiderai à combattre si cela devait arriver. Je vous protégerai, je me battrai avec vous, assura-t-il.
- Vous n'avez pas à vous mettre en danger et…
- Vous non plus, mais vous allez le faire. C'est mon choix et vous m'avez laissé le choix de faire ce que je veux dans le pacte. Alors laissez moi faire. Je suis un excellent guerrier, je ne vous gênerai pas.
Harry ne put que voir à quel point il était sérieux et déterminé dans son aura, se demandant comment il pouvait décider de faire tout cela pour lui alors que ça ne faisait pas vingt quatre heures qu'ils se connaissaient. Arthur avait raison : les démons étaient particuliers.
- Très bien, approuva-t-il, merci. Demain, je retournerai à Poudlard. Vous pourrez profiter du château comme vous voulez en mon absence. Vous êtes ici chez vous désormais.
- Je préférerai vous accompagner. Ce… Arthur, fit-il, il vous accompagne non ?
- Oui mais parce qu'il peut passer complètement inaperçu et rester caché.
- Je le peux aussi. Je peux me fondre dans votre ombre pour rester avec vous sans que personne ne puisse me détecter. Je peux vivre dans votre ombre, prendre une apparence sorcière si nécessaire et je n'ai pas besoin de manger, de boire ou de dormir.
- Vous allez vous ennuyer ferme.
- Non. S'il vous plaît, pria-t-il. Je veux venir avec vous. Je ne vous gênerai pas et vous ne me verrez même pas, vous n'aurez rien à faire pour moi. J'en vous en prie, laissez moi vous accompagner.
Il suppliait réellement pour pouvoir venir avec lui, perturbant Harry peinant à mettre cela sur l'image du puissant démon qu'il savait avoir devant lui. Cela semblait vraiment le tenir à cœur.
- Alors d'accord si c'est ce que vous désirez, approuva-t-il. Vous n'aurez qu'à me le faire savoir si vous souhaitez faire autre chose.
- Merci Milord, sourit-il largement.
Harry vit sa queue s'agiter derrière lui tel un chat joyeux, étonné par tout cela. Le démon n'était pas du tout comme il avait pu se l'imaginer au tout début.
- Tout cela étant dit, avez-vous besoin de quoi que ce soit ? questionna le lord. Je me suis engagé à vous fournir tout ce dont vous pourriez avoir besoin. Des vêtements ? Des produits quelconque ? Des aliments que vous préférez ? Des boissons ? D'autres choses ?
- Je n'ai besoin de rien, j'ai tout ce qu'il me faut avec moi.
- N'hésitez pas s'il y a quoi que ce soit, fit Harry.
Amcinthe lui sourit simplement l'air heureux. La journée avançant, Harry entreprit d'aller voir Belzémare, son basilic. Amcinthe demanda à l'accompagner, assurant qu'il ne risquait rien, que le regard d'un basilic ne pouvait pas le tuer plus que son venin. Il accepta donc de l'emmener et il alla voir sa jeune amie serpent qui grandissait à vu d'œil, mettant son bandeau protecteur. Elle sortit rapidement de sa cachette lorsqu'il entra dans son terrarium, sifflant joyeusement même si elle ne parlait pas encore. Cela n'empêchait pas Harry de lui parler normalement. Ce jour là, il lui expliqua qu'ils ne se verraient plus pendant quelques semaines, qu'il devait partir un temps mais qu'il rentrerait. Belzémare le regarda avec attention, son aura se faisant triste lorsqu'il eut terminé, signe qu'elle avait compris. Et il était lui même triste de la laisser. Cela faisait à peine deux semaines qu'elle était là mais il s'était déjà énormément attaché à elle. Il resta longuement avec elle, la cajolant, vérifiant la magie de la pièce pour s'assurer que les elfes et Avismark pourraient faire apparaître ce dont elle avait besoin dans le terrarium. Il la cajola avec tendresse, observé par Amcinthe agenouillé non loin sans les déranger. Il la laissa finalement pour aller déjeuner, le démon le suivant toujours de près. Ils retrouvèrent Arthur à table et Harry en profita pour lui annoncer que Amcinthe viendrait avec eux. L'épéiste s'en montra très satisfait, encore plus certain de pouvoir assurer la sécurité de son jeune ami avec le démon.
Harry passa l'après-midi à s'assurer que tout était en ordre au château pour ses elfes et Avismark, allant passer un moment avec Buck. Lorsqu'il eut terminé, il rejoignit son bureau pour travailler et durant tout ce temps, Amcinthe l'avait suivi, l'air heureux de le regarder vivre. Même lorsqu'il s'assit à son bureau pour se mettre à la tâche, il prit une chaise pour rester avec lui à l'observer, gênant un peu le jeune lord, voyant que cela lui plaisait vraiment dans son aura et qu'il n'y avait aucune arrière pensée dans ses émotions.
Le lendemain, ce fut donc avec Amcinthe caché dans son ombre, et Arthur dans sa bague, que Harry reprit le chemin de Poudlard pour la dernière partie de l'année. Sa première inquiétude était de savoir où en était Draco avec l'armoire à disparaître. Il espérait que la fin de l'année serait calme. Il était maintenant certain qu'il serait capable d'user de la magie d'âme cet été pour s'occuper des horcruxes et maintenant que Amcinthe était là, il était aussi certain de pouvoir les détruire. Il priait pour que les choses restent relativement stables jusque là. Il ignorait ce que faisaient l'Ordre ou le Ministère, pas grand-chose d'après ce qu'il avait entendu. Les évènements n'évoluaient pas réellement et c'était à se demander pourquoi Voldemort ne bougeait pas davantage. Il devait avoir un problème ou une affaire à régler, quel que chose qui n'allait pas. De quoi s'agissait-il ? Harry n'avait pas le moyen de le savoir pour l'instant. Il semblait pourtant être occupé pour l'instant et c'était tant mieux. Mais peut-être qu'il préparait vraiment quel que chose à Poudlard avant la fin de l'année. C'était pour cela que l'affaire de Draco et de l'armoire était sa prochaine priorité.
Il s'installa dans le train normalement comme à son habitude, entreprenant de se mettre à lire. Il ne fallut pourtant que peu de temps avant d'être dérangé par ce qui semblait être l'ensemble de son équipe de quidditch et quelques autres Gryffondor qui déboulèrent pour s'entasser dans son compartiment.
- Harry ! s'exclama Seamus en première ligne.
- Mais qu'est-ce qu'il se passe ? demanda-t-il en les scrutant.
Il ne voyait ni panique ni peur chez eux, juste une grande excitation. Leurs auras lui confirma qu'il n'y avait rien de négatif, écartant sa première supposition d'attaque sur le train.
- Ce qu'il se passe ? répéta Seamus. Ça ! dit-il en lui tendant un magasine.
Harry le prit pour découvrir un magazine de vol populaire au Royaume-Unis et il comprit en voyant qu'il faisait la couverture avec sa victoire au tournois d'icarel.
- Oui et alors ? demanda-t-il en lui rendant.
- Et alors ? dit-il en venant s'asseoir tout près de lui. Tu as été extraordinaire. Tu as gagné ce tournois ! Pourquoi tu ne nous as pas dit que tu participais à cette compétition ? Tu es dans tout les magasines de vol et de duel !
- Je n'ai pas pensé à le dire et comme ça se passait à l'étranger…
- Les photos sont géniales, fit Dean. Tu les as tous battus !
- Cela n'a pas été facile surtout pour la finale et la demi finale. Il y avait de très bons pilotes et duellistes.
- Tu as quand même gagné !
Souriant à l'enthousiasme de ses camarades, Harry accepta de répondre à leurs questions sur l'icarel et le tournois, sur ce tout nouveau sport qui semblait déjà les fasciner. S'il vit vaguement Ron, Hermione et Ginny tenter de venir lui parler, son compartiment était déjà bien trop surchargé des ses autres amis pour qu'ils puissent seulement le voir à travers les vitres. Il renonça rapidement à sa lecture pour parler de ça car après tout, c'était dans son intérêt que le sport devienne populaire avec ce qu'il allait y investir. Le tournois avait d'ailleurs provoqué une autre discussion la veille, à Poudlard. C'était de mauvaise humeur que Dumbledore était revenu d'un énième voyage dont-il n'avait rien dit à personne et il avait rassemblé l'Ordre à Poudlard, convoquant spécifiquement trois de ses professeurs. Tous s'étaient alors rassemblés dans son bureau :
- Vous saviez pour ceci, dit-il gravement en pointant la une du magasine que Harry occupait.
Il regardait alors Minerva, Filius et Renée qui étaient sur quelques photos avec le jeune homme dans l'article, comme les jumeaux Weasley que leurs parents avaient amené avec eux. Hermione, Ron et Ginny étaient là aussi, comme le reste de l'Ordre.
- Nous ne sommes pas allés en Australie sur un coup de tête, remarqua Bibine.
- Comment saviez-vous ? questionna-t-il avec un regard pour les jumeaux.
- Parce que Harry nous l'a dit, répondit Fred comme une évidence.
- Il vous parle à vous ? fit Ron.
- Bien sûr, répondit Georges.
- Nous sommes ses amis, ajouta Fred.
- Il ne nous dit plus rien à nous, se vexa leur frère, ni à personne de l'Ordre.
- Il a sûrement une bonne raison, répondit George.
- Il vous avait parlé de ce projet ? demanda Dumbledore à ses trois professeurs.
- C'est moi qui lui ai parlé de ces tournois, posa Bibine. Nous parlions vol et il recherchait un sport à pratiquer. Je lui en ai parlé et cela lui a plus. En quoi cela vous intéresse ?
- Et vous Filius ? questionna-t-il.
- Monsieur Potter était au courant pour ma carrière de duelliste. Il est venu me demander quelques conseils sur les compétitions de duel pour se préparer. Et quand il m'en a parlé, j'ai trouvé cette compétition intéressante alors je suis allé voir ça.
- Minerva ? enchaîna-t-il.
- Nous en avons parlé au détour d'une discussion de quidditch et j'ai moi aussi été intéressée. C'est pourquoi nous y sommes allés avec lui pour voir si cela serait aussi spectaculaire que le projet le laissait présagé et ce fut le cas.
- Vous auriez dû le dissuader de participer à cela, posa-t-il. C'était incroyablement dangereux. Une compétition publique… il aurait pu subir une attaque.
- Monsieur Potter fait ce qu'il veut Albus, remarqua McGonagall. Et une compétition se déroulant à l'autre bout du monde dans un puissant pays n'avait presque aucune chance d'être attaquée par les mangemorts. Les enjeux internationaux auraient été bien trop lourds pour eux.
- Il ne devrait pas perdre de temps à s'amuser de la sorte, fit Maugrey. La guerre…
- Harry a dit qu'il ne voulait plus prendre part à l'Ordre, posa Fred.
- Il ne veut pas laisser la guerre dicter sa vie, renchérit son frère.
- Et ce n'est pas à lui de s'occuper de ça, termina le premier.
- Il joue à faire la star pendant que d'autres se battent, gronda Ron.
- Jaloux Ronald ? nargua son frère.
- Avez vous vu d'autres personnes inconnues avec lui ? questionna le directeur.
- Albus, répondit Minerva sévère. Je crois qu'il a été assez clair sur ce qu'il acceptait ou non de partager avec vous désormais. Il s'agit de sa vie privée. Il fait ce qu'il veut et comme il vous l'a dit, il souhaite s'éloigner de la guerre et construire sa vie, être en sécurité et penser à autre chose pour une fois. Il se trouve des loisirs et vous n'avez pas votre mot à dire sur la chose.
- Il a gagné, nota Maugrey. Qui l'a entraîné ?
- Où pensez vous qu'il ait pu trouver le temps de s'entraîner avec tout le temps qu'il passe à étudier ? répondit Minerva. Si entraînement il y a eu, il ne nous en a pas parlé. C'est un excellent pilote et nous savons tous que la vie l'a forcé à être un combattant sans vraiment lui demander son avis. C'est une bonne chose qu'il puisse en faire un loisir positif pour lui. Je ne vois pas en quoi cela nécessite une telle réunion. Vous devez cessez de lui courir après Albus. Il ne reviendra pas et vous n'avez aucun droit de regard sur sa vie et ses choix.
Ce fut finalement tout le trajet durant que Harry répondit aux questions de ses camarades sur le tournois, les autres participants, les arènes, ses propres duels… Cela sembla d'ailleurs être le sujet principal dans la grande salle ce soir là. Le lendemain, les cours reprenaient avec une tension un peu plus lourde pour les élèves voyant les examens arriver. Le jeune lord reprit ses habitudes, Amcinthe apparaissant avec Arthur dans la salle sur demande le matin. Harry se faisait assez facilement à sa présence qu'il sentait dans son ombre. C'était comme si le démon était toujours bien là derrière lui, calme et vigilent. C'était assez apaisant. Lors des entraînements du matin, il les regardait faire tout en commentant ce qu'il voyait autour du lord à travers son ombre. Harry s'amusait à l'entendre critiquer tout et tout le monde à sa manière, pointilleux et susceptible, remarquant des choses insignifiantes auxquelles personnes ne faisaient attention. Rien ne semblait lui convenir sauf son invocateur. Il ne manquait pas une occasion de le complimenter et le jeune homme s'en trouvait embarrassé, peu habitué à cela ou plutôt, peu habitué à ce que cela soit sincère. Amcinthe l'était, c'était inscris de manière éclatante dans son aura. Et il avait aussi cette manière totalement infantile de bouder lorsqu'il était temps pour lui de disparaître à nouveau pour quitter la salle. Harry ne pouvait s'empêcher d'en être amusé.
Rapidement, il avait vérifié l'armoire à disparaître et Draco avait visiblement avancé sur ses réparations. Cela était presque achevé maintenant. Il était temps d'agir, de faire quel que chose et il avait eu le temps d'y penser. Il avait remarqua que Malfoy avait ses habitudes pour aller à la salle sur demande et il en profita pour le suivre ce soir là après les cours. Caché sous sa cape d'invisibilité, il le suivit jusqu'à la salle magique. Le Serpentard avait l'air fatigué encore une fois et comme depuis le début de l'année, son aura et son attitude illustraient une peur, une panique, une tension et un désespoir qui n'avaient cessé de grandir. C'était encore pire après ces vacances. Malfoy semblait être sur le point d'imploser sous la pression. Il regarda d'ailleurs de nombreuses fois derrière lui sur le chemin, craignant visiblement d'être suivi, ce qu'il était. Il fit apparaître la porte de la salle et Harry se glissa derrière lui pour entrer juste avant qu'elle ne se referme. Il fut un peu surpris de voir qu'il n'avait pas fait apparaître uniquement l'armoire mais la salle sur demande dans sa pure forme de salle des objets cachés pleine d'un bazar sans nom. Il crut un instant qu'il avait peut-être mal deviné ce qui amenait Malfoy ici mais il lui confirma en allant droit vers l'armoire magique. Confirmation reçue et une fois certain d'être seul avec lui, Harry retira sa cape.
- Tu vas t'attirer de gros ennuis, posa-t-il gravement.
Draco sursauta très violemment, se retournant d'un bond en sortant sa baguette pour la pointer sur lui. Harry resta de marbre, calme et maîtrisé, lui laissant le temps de voir qu'il ne le menaçait pas.
- Qu'est-ce que tu fiches ici Potter ?! gronda-t-il avec agitation.
- Je suis venu te proposer une alternative à cette folie, répondit-il.
- De quoi tu parles ? dit-il la voix rendue plus aiguë par le stress.
Il remuait d'ailleurs d'agitation, regardant autour de lui comme si quelqu'un allait surgir pour l'attaquer, serrant sa baguette tellement fort que ses jointures avaient blanchies. Le jeune lord resta tranquille, comprenant. Il n'aimait pas Malfoy mais il était prêt à lui laisser une chance de lui prouver qu'il n'était pas si terrible, qu'il pouvait faire les bons choix. Et si ce qu'il supposait était exact, il ne méritait pas d'être dans une telle situation.
- Je sais que Voldemort t'a confié une mission, dit-il en surveillant son aura pour voir ses réactions. Tuer Dumbledore.
Malfoy se tendit plus encore et son aura renvoya un sentiment d'être pris en flagrant délit, d'être piégé comme une proie, confirmant.
- Le collier maudit, c'était toi, poursuivit-il. Tu as ensorcelé Katie. L'hydromel empoisonné, c'était toi. Tu cherches à réparer cette armoire depuis des mois pour faire venir des renforts. Je t'ai vu faire. Je sais que l'autre est chez Barjow et Burke prête à servir et à faire entrer des mangemort ici. Pour tuer Dumbledore et prendre Poudlard dans la foulée.
Il marqua une pause, voyant que tout était juste sans que Draco n'ait à confirmer ouvertement.
- Je sais aussi qu'il n'y a pas vraiment de choix lorsqu'on se retrouve devant quelqu'un comme Voldemort, que dire « non » n'est pas une option. Comme je sais qu'il est fort probable que la réussite ou l'échec de cette mission rejaillisse autant sur toi que sur tes proches. Mais tuer n'est pas si simple, ce n'est pas une chose si facile à faire même lorsqu'il s'agit d'un ennemi qu'on déteste, pas quand on est une personne avec un minimum d'honneur et de dignité. C'est pour ça que tu as bien du mal à accomplir ta mission. Tu n'as pas réellement envie de commettre ce meurtre.
- Qu'est-ce que tu peux en savoir toi ?! s'exclama-t-il avec une certaine panique.
- Je ne t'aime pas mais je ne pense pas que tu sois un meurtrier. Tu peux avoir tes idées et tes pensées mais il y a un gouffre entre avoir des idées et devenir un meurtrier, un criminel. Je sais que tu essayes de te persuader que cette mission est un grand honneur et que tu veux vraiment le faire, réussir. Mais ce n'est pas le cas. Il n'y a qu'à voir dans quel état de panique et de terreur cela te mets depuis le début de l'année. Je l'ai bien vu. Quelqu'un qui voudrait vraiment de cela n'y réfléchirait pas à deux fois n'hésiterait pas et n'aurait pas la mains qui tremble pour tuer. Et voir ta main trembler dans tes tentatives me fait dire que tu es quelqu'un de bien au fond.
Il marqua une pause, voyant qu'il avait l'attention d'un Draco perturbé et surpris par ce qu'il disait.
- Seulement, je sais aussi que tu n'as pas vraiment le choix. Il n'y a pas de choix face à quelqu'un comme Voldemort dans la situation dans laquelle tu es. Alors j'ai une proposition pour toi.
- Une proposition ? Rejoindre ton Ordre du poulet grillé ? nargua-t-il en tentant de garder un peu d'assurance.
- J'ai quitté l'Ordre l'été dernier et je n'ai plus rien à voir avec l'Ordre et Dumbledore. Cet homme est un manipulateur dangereux, sans scrupule et ignoble. Il m'a fallu du temps mais j'ai fini par comprendre. Je ne suis plus avec lui, avec eux. Je fais les choses à ma manière de mon côté désormais. Bref, comme tu le sais, je suis lord Black maintenant.
- Tu as usurpé ce qui me revenait de droit !
- Si ça te plaît de le penser. Ma grand-mère paternelle était une Black et j'ai reçu le titre en héritage du premier héritier. Quand on regarde strictement les droits d'héritage par le sang, la magie, que Sirius m'ait désigné ou pas, je suis avant toi dans la ligne de succession ne t'en déplaise, ma ligne est plus directe avec la principale. Ce n'est pas la question. En tant que lord Black, il est en mon pouvoir de te contraindre à m'obéir. Tu es un Black aussi.
- Je suis d'abord un Malfoy !
- Un Malfoy sans lord légitime. Ton père peut toujours se dire lord autant qu'il veut mais avec les crimes qu'il a commis la Magie l'a déjà renié comme lord. Ce qui fait de moi le lord responsable de toi. Tu connais certainement les sorts qui te le confirmeront. Je peux te contraindre à m'obéir mais ce n'est pas mon genre. En revanche, nous pouvons faire croire que je t'ai contrains à m'obéir avec mon titre, comme je pourrais le faire pour ta mère. Voici ma proposition : renonce à cette mission, à aider Voldemort et je te prend toi et ta mère sous ma protection en tant que lord Black. Je vous mettrai à l'abri, je vous protégerai et je pourvoirai à tout vos besoins aussi longtemps que nécessaire. Je ne vous demanderai pas de faire quoi que ce soit, ni de changer d'idéologie ni quoi que ce soit du genre. Je veux juste que vous restiez hors de cette guerre.
- Il va te tuer, répondit-il malgré l'espoir qui s'était allumé dans son aura. Tu n'as aucune chance.
- Je n'ai pas l'intention de mourir et j'ai bien l'intention d'avoir une longue vie. Voldemort viendra pour moi bientôt, c'est l'évidence. Il n'a aucune patience et je suis même surpris qu'il ne soit pas encore venu. Si l'un de nous deux dois mourir, ce sera lui, ça j'en suis certain. Et comme la dernière fois, lorsqu'il ne sera plus là, le reste s'effondrera. On ne bâtit pas un camp et un avenir solide dans la terreur et la cruauté. Ce n'est plus une histoire d'idéologie et de conviction. Voldemort ne combat pas pour sauvegarder les sangs-purs et le monde magique traditionnel, les lords. Il ne fait ça que pour lui même et il se fiche pas mal de vous tous. Ta famille n'a cette place que pour l'argent, les moyens et l'influence que vous lui apportez. Voldemort méprise ton père et tu n'es qu'un jouet pour lui, rien d'autre. Ce qu'il promet, c'est la destruction et la mort pour tous et je pense que tu le sais. Ton père a fait un choix en se mettant à son service mais tu n'es pas obligé d'en faire de même. Je peux te protéger toi et ta mère jusqu'à ce que ce soit terminé et leur faire croire à tous que je vous ai forcé avec la magie de mon titre. C'est à toi de voir ce que tu veux faire. Lorsque la guerre sera terminée, il faudra quelqu'un pour reprendre le titre des Malfoy et être un lord digne de ce nom.
- Pour suivre gentiment ce vieux fou amoureux des moldus ?
- Non. Lorsque ce sera fini, on pourra rétablir des parties et des idées à défendre. Tu feras ce que tu veux. Il ne s'agit plus de ça ce n'est qu'une image dont Voldemort et Dumbledore se servent pour manipuler leurs camps respectifs. On pourra débattre plus amplement de nos points de vues sur le monde comme deux personnes civilisés plus tard. Je t'ai soumis ma proposition, libre à toi d'accepter ou non. Si tu refuses, tu sais que tu m'auras sur ton chemin.
Il fit demi-tour là dessus, repartant sans regarder derrière lui, sachant que Draco avait besoin d'y réfléchir. Mais il savait déjà qu'il y avait de grandes chances qu'il accepte. Sa proposition avait allumé un tel espoir en lui, un début de soulagement. Harry espérait vraiment ne pas se tromper en se disant que Draco pouvait être plus que le sale gosse arrogant qu'il avait connu jusque là. Il quitta la salle, repassant sa cape et disparaissant dans les couloirs. Après cela, il vit souvent Draco l'observer, cet espoir toujours plus grand en lui. Les jours se remirent à couler, Harry continuant à étudier et à travailler comme un forçat. Il fut très heureux lorsque le professeur Babbling lui annonça qu'il pourrait passer ses BUSEs de runes anciennes avec les cinquièmes années et intégrer le cours d'ASPIC l'année prochaine. Au plus la fin de l'année approchait et au plus Harry vit Dumbledore tenter de l'aborder, de lui parler, de le faire venir dans son bureau. Remus aussi ne cessait plus d'essayer et Ron, Hermione et Ginny s'y étaient également remis avec force. Mais il restait sur ses positions, les renvoyant sans douceur.
Harry laissa du temps à Draco pour réfléchir, surveillant l'armoire à disparaître quasiment réparée. Il ne restait pas grand-chose mais il semblait que le Serpentard s'était arrêté et Harry prenait ça comme un bon signe. Au moins, il n'avait pas rejeté sa proposition et y pensait. La mi mai était passée lorsqu'il y eut le dernier match de la saison pour Gryffondor. Un match qu'ils remportèrent à la grande joie de tous. Cette année, la coupe était pour eux et ce fut la fête dans la salle commune ce soir là. Ce fut le lendemain qu'il envoya un discret mot à Draco pour lui demander de venir avec lui à la salle sur demande. Cela faisait plus d'un mois depuis sa proposition, il devait savoir maintenant. Malfoy le suivit de loin pour rejoindre la salle et Harry fit apparaître une pièce où ne se trouvait que la fameuse armoire. Il entra et le Serpentard suivit de prêt, refermant derrière lui. Un silence lourd tomba et ce fut Harry qui le rompit.
- Est-ce que tu as pris une décision ? demanda-t-il.
- Qu'est-ce que tu feras si je refuse ?
- Rien tant que tu ne représenteras pas un véritable danger. Je ne suis pas Voldemort.
- Qu'arrivera-t-il à ma mère si j'accepte ? questionna-t-il alors.
- Je veillerai sur vous deux, je vous protégerai et vous aurez tout ce qu'il vous faut. Bien sûr, nous signerons des serments de secrets pour que je sois certain que vous ne révéliez rien sur moi à personne mais ce sera ma seule exigence. Il sera plus prudent de rester caché. J'ai plusieurs maisons très bien protégées qui conviennent. Vous serez bien traités et aucun mal ne vous sera fait. Je ne vous demanderai pas de faire quoi que ce soit si ce n'est de rester à l'écart.
Draco le fixa un long moment, hésitant, terrorisé.
- Tu sais, c'est normal d'avoir peur, tenta-t-il de rassurer.
- Je n'ai pas peur, gronda-t-il.
- Moi j'ai peur, avoua-t-il en le surprenant. On serait stupide de ne pas avoir peur. Mais ce n'est pas la peur qui doit dicter nos choix. Voldemort compte là dessus, sur la peur des autres pour se servir d'eux. Je crois que tu le sais.
- C'est d'accord, dit-il finalement en faisant sourire le jeune lord.
- Tu fais le bon choix. Pour l'instant, fait comme si de rien n'était jusqu'à la fin de l'année. Tu es en sécurité à Poudlard. Lorsque l'année sera terminée, je te donnerai un portoloin pour rejoindre la maison des Black au Square Grimmaurd. Tu prendras le train ?
- Normalement.
- Est-ce que ta mère viendra te chercher à la gare ?
- Fort probable.
- Alors tu utiliseras le portoloin avec elle à ce moment pour l'emmener. Si on ne dit rien à personne en avance, ce sera plus simple et plus sûr. Je vous rejoindrai au Square pour tout détailler et pour discuter.
Il s'approcha de son camarade, faisant apparaître un médaillon d'un geste du doigt que le Serpentard ne manqua pas. Il ressemblait à celui que Adélème lui avait fait : un sceau frappé dans le métal chauffé. Mais il s'agissait du sceau des Black cette fois.
- Prend ceci. Il contient un portoloin que tu activeras quand tu veux. Si avant de récupérer ta mère à la gare il se passe quelque chose, une attaque dans le train ou autre, active le. Je me servirai de la magie des Black pour faire venir ta mère. Ce sera à toi de lui expliquer. Penses-tu qu'elle coopérera ?
- Ma mère veut me protéger avant tout, dit-il l'air de se sentir coupable d'être une charge pour elle, alors oui.
- Bien. Encore une question : est-ce que Voldemort t'avait donné un délai pour cette mission ?
- Non, c'était implicite que ça devait être fait cette année.
- D'accord. Je me charge du reste. Il ne reste plus qu'une chose à faire.
D'un geste de la main, il pulvérisa l'armoire, faisant sursauter Draco. Puis il fit disparaître les débris pour être sûr qu'elle ne pourrait être reconstruite.
- Je sais que tu as fait beaucoup d'effort pour la réparer mais je ne peux pas la laisser entière. C'est un trop gros risque.
- Pour protéger Dumbledore ? grimaça le blond.
- Je me contre fiche de Dumbledore. Ce sont les centaines d'enfants innocents qui vivent dans ce château que je veux protéger. Tous. Toi, les Serpentard et tout les autres.
