Mage Seigneurial
Chapitre 26 :
Début en fanfare
Harry passa encore un moment avec les quatre frères Weasley, heureux d'avoir rencontré les deux aînés dont les auras avaient prouvé qu'ils l'appréciaient. Il suivit la recommandation de Charlie dés qu'il rentra, écrivant au clan MacFusty pour tenter la négociation. De manière surprenante, il eut une réponse très rapide et fut invité à rencontrer le représentant du clan « près de la Citadelle ». S'il fut étonné que ce clan sache pour la Citadelle, ce n'était pas si surprenant puisqu'elle se trouvait en plein milieu des Hébrides où ils vivaient depuis des siècles. Et par cela, il sut qu'ils n'acceptaient en réalité de le rencontrer que s'il savait où était la Citadelle et donc, s'il était un lord digne de ce nom. Cela était plutôt rassurant en réalité. Il s'y rendit avec Arthur et Amcinthe bien cachés, aucun des deux ne sachant qu'il allait s'approcher de la Citadelle. Il apparut à distance du monolithe, sur le sommet de la falaise derrière lui, caché aux yeux des moldus et aux yeux de ceux qu'il n'était pas venu voir.
Et ceux qu'il était venu voir devaient l'avoir repéré puisqu'un homme transplana près de lui. Il le regarda rapidement, s'assurant avec son aura qu'il n'était pas là pour lui nuire. Ce n'était pas le cas même si le nouvel arrivant était clairement sur ses gardes, au moins autant que lui. Et c'était normal. Il était lui aussi dissimulé dans une cape enchantée et Harry ne pouvait en voir que peu.
- Lord Potter, salua le nouvel arrivant.
- Bonjour. Monsieur MacFusty je présume.
- Oui et cela restera monsieur MacFusty pour l'instant.
- Je comprend votre discrétion vu le contexte actuel. Merci d'accepter de me parler.
- Nous savons ce que vous voulez : notre aide pour combattre le Seigneur des Ténèbres.
- En effet.
- Nous allons régler cela très vite. Est-ce que vous êtes du côté de Dumbledore ou de feu le Ministère ?
- Par Merlin non, je suis un lord, répondit-il en ayant compris que cela les importait.
- Alors montrez moi la preuve, pria-t-il en venant se gratter le front peu discrètement.
Comprenant, Harry lui permit de voir son cristal alors que visiblement, il savait ce que cela voulait dire. L'homme le regarda et se détendit nettement, souriant.
- De quoi avez-vous besoin milord ? demanda-t-il alors.
- D'aide pour combattre l'armée de Vol…
- Stop, coupa-t-il. Je sais que vous n'avez pas peur de ce nom mais le tabou a été rétabli. Ils nous localiseront si vous le prononcez.
- Veuillez m'excusez, je n'étais pas au courant.
- C'est très récent. Ils viennent tout juste de le rétablir. Soyez vigilent hors des lieux lourdement protégés et dissimulés.
- J'y prendrai garde. Je disais donc : pour combattre son armée. J'espère encore pouvoir le confronter seul à seul ou presque. Si j'arrive au but, ce dont j'ai bien l'intention, sa défaite détruirait son camps et nous aurions bien moins de chances de voir une armée déferler. Mais si cela devait arriver, seul je ne ferai rien. Je suis en quête d'alliés solides pour parer à cette éventualité. Certains ont déjà dit oui, d'autres réfléchissent.
- Si nous vous aidons, vous souviendrez vous de notre clan et de nos dragons ?
- Je vous le promets. Et les Hébrides sont importantes pour notre pays, sourit-il.
- Savez-vous monter un dragon ? demanda-t-il plus légèrement.
- Je dois dire que non même si c'est extrêmement tentant, sourit-il. J'aime tout ce qui touche au vol.
- Nous avons vu les photos du tournois d'icarel. Vous feriez certainement un bon dragonnier. Ce sera un passage obligé si vous voulez le respect de mon clan.
- Je serai ravi de relever le défi.
- Très bien. Pour le reste, vous pourrez compter sur nous, fit-il plus sérieusement. Nous ne sommes pas de ceux qui refusent de se battre, mais nous ne nous battons pas pour n'importe qui ni n'importe quoi. Pour un vrai lord, oui.
- Merci beaucoup. Si seulement les autres pouvaient être aussi déterminés.
- Les autres sont des lâches, trancha-t-il durement. Si cela vous convient, je vais en aviser mon clan et nous vous inviterons de manière plus convenable rapidement pour en parler.
- Très bien, j'attendrai votre invitation.
Ils se saluèrent et se quittèrent là dessus, Harry rentrant chez lui.
- Rapide et efficace, apprécia Arthur en réapparaissant. Si seulement c'était toujours comme ça.
- Je ne dirai pas non, approuva le jeune lord. Je n'ai même pas encore réalisé pour une fois.
- Je vais aimer ce clan de dragonniers je crois, fit Amcinthe. Alors, monter un dragon pour les convaincre ? Cela ne devrait pas être très compliqué pour vous.
- Nous verrons le moment venu mais j'avoue que cela me tente beaucoup. J'adore déjà voler avec Buck. Avec un dragon ça devrait être intéressant. Mais on verra ça plus tard. Au moins, nous savons que nous avons un allié de plus.
- Harry ? Quelle était cette preuve qu'il vous a demandé ? questionna Arthur.
Se décidant à le dire à ses deux amis, il laissa son cristal apparaître à leurs yeux, les laissant ébahis et stupéfait.
- Vous avez trouvé la Citadelle et prêté serment, comprit Arthur.
- Oui et visiblement, ce clan sait ce que signifie ce cristal.
- Toutes mes félicitations Harry, c'est prodigieux, fit l'épéiste.
- Les lettres pour rappeler les lords c'était vous ? s'amusa le démon.
- Oui. On ne sait jamais que ça réveille certains lords. Nous verrons bien où cela nous mène. J'ai encore du travail, fit-il ensuite en prenant le chemin de son bureau.
- Vous avez toujours du travail, remarqua Arthur.
- Je sais, s'amusa-t-il en partant.
Il regagna son bureau pour travailler sur ses affaires cette fois. Maintenant, il se sentait assez à l'aise pour se mettre à refaire les affaires de ses lignées et c'était pour cela qu'il s'était lancé dans le projet icarel. Il avait remis de l'ordre dans tout cela, remit à jour les choses et désormais, il pouvait avancer. C'était tristement qu'il avait constaté que la guerre ouvrait grand les portes à beaucoup de chose à moindre prix dans le pays. Tous pensaient que Voldemort allait gagner et ça ne favorisait pas le commerce et les investissement dans le pays. Mais si on tablait sur sa défaite, il y avait de nombreuses occasions en or en ce moment et Harry tablait sur sa défaite. Il n'avait pu que constater que le Chemin de Traverse se vidait, que de nombreux commerces étaient à vendre pour presque rien et Harry avait décidé de les racheter. Il ne voulait pas les laisser aux partisans de Tom qui s'en feraient une joie. Alors il s'était mis à tout racheter, premier sur les rangs grâce à l'aide des gobelins par lesquels passaient ce genre de transactions. Il ne se contentait d'ailleurs pas du Chemin de Traverse, s'intéressant à tout ce qui l'était, pensant à l'après guerre. Il devait peaufiner le tout, ayant rendez-vous à Gringotts le lendemain pour officialiser les choses.
Une fois de plus, il démontra une profonde discrétion pour se rendre à la banque, le Chemin de Traverse de plus en plus dangereux et sombre, vide. Il y régla ses affaires avec la rapidité et l'efficacité habituelle des gobelins. Seulement, une chose étrange se produisit. Lorsqu'il sortit du bureau où il avait travaillé avec les conseillers financiers, ce ne fut pas vers le hall qu'il fut reconduit. On ne lui dit rien et lui ordonna de suivre, ce qu'il fit. Il comprit vite qu'ils allaient vers le bureau de réception du directeur Ragnok, espérant qu'il allait avoir une réponse à sa demande. Il ne dit pas un mot et entra dans ce bureau qu'il avait déjà vu plusieurs fois. Et cette fois, le directeur était déjà là. La porte claqua derrière lui, le laissant seul avec le chef britannique des gobelins. Il avança et s'assit lorsqu'il y fut invité d'un geste. Il attendit ensuite patiemment que Ragnok veuille bien lui parler, observant son aura sérieuse et déterminée.
- Sachez que le Ministère, sous la direction du Seigneur des Ténèbres bien entendu, a désormais la tutelle de Gringotts. Des mangemorts vont venir en tenir la garde et nous n'avons pas le choix sous peine d'extermination.
- Allez vous me livrer ? demanda-t-il très calmement.
- Cette éventualité n'a pas l'air de vous effrayer, remarqua-t-il.
- Je suis parfaitement au fait de ma situation et je n'exclue jamais que cela puisse se produire. Les seules personnes dont je puis être absolument certain sont rares et toutes ont prêté serment pour s'assurer de me protéger même contre des processus dont elles ne seraient pas conscientes. Alors, bien évidemment, je suis préparé à cela. Allez vous me livrer ? redemanda-t-il.
- Non, répondit-il honnêtement. Ce que font le Ministère, les mangemort et donc le Seigneur des Ténèbres ne nous plaît certainement pas. Ils veulent avoir la main mise sur Gringotts et ce n'est pas une chose acceptable d'autant plus qu'ils traitent les gobelins comme de la vermine et des esclaves. Seulement, nous n'avons pas les moyens de nous opposer à eux directement sans risquer une extermination du peuple gobelin dans ce pays.
- Donc c'est également non pour moi j'imagine, posa-t-il simplement.
- Officiellement, c'est non mais j'ai une autre solution. Nous souhaiterions tout de même contribuer à votre entreprise pour servir les intérêts futurs des gobelins et ce sans risquer de compromettre la sécurité de notre peuple dans ce pays.
- Comment ? demanda-t-il avec intérêt.
- Les gobelins ont une unité de mercenaires, dit-il en le surprenant. Officiellement, ils sont indépendants, hors de la juridiction gobeline. J'ai requis leurs services en votre nom.
- Qu'est-ce que cela me coûtera ? questionna-t-il avec scepticisme.
- Si vous perdez, nous dirons que vous aviez acheté leurs services et que nous n'avons rien à voir là dedans. Si vous gagnez, vous reconnaîtrez la participation des gobelins à la victoire. C'est notre exigence.
- Qui n'en n'est pas vraiment une puisque je comptais bien faire ainsi, sourit-il.
- Alors c'est entendu, confirma Ragnok. Nous vous enverrons Barnur et son unité de trente gobelins aguerris au combat. Vous n'aurez pas plus.
- Cela me convient parfaitement. J'ai l'intention d'organiser une rencontre le 31 août pour rassembler tout ceux qui auront répondus présents et organiser un peu les choses. Je compte aussi faire signer un pacte pour que tout les participants s'engagent à répondre présents lorsque j'appellerai, à ne pas nuire aux autres parties de ce pacte à à garder le secret sur tout cela si je venais à perdre et que V… Tom, remportait cette guerre. Ce dans le but de protéger tout le monde.
- C'est acceptable. Qui avez-vous déjà ?
- Je regrette, pas sans accord de confidentialité.
Grommelant, le gobelin fit apparaître un parchemin qu'il signa et cacheta avant de lui envoyer. C'était un accord de secret très simple mais efficace portant sur ce rendez-vous et ce qui y serait évoqué. Harry le signa pour l'accepter et le fit disparaître.
- Le clan MacFusty et ses dragonniers même si le nombre reste à déterminer. Je dois passer chez eux bientôt pour fixer cela et passer leur épreuve face à un dragon.
- Vous vous en sortirez sans mal. Les dragons sentent le pouvoir et l'assurance et savent plier devant plus fort qu'eux.
- Je l'espère, sourit-il. J'ai également plusieurs lords et amis qui sont eux même en train de voir qui ils peuvent convaincre de nous rejoindre. J'ai parlé aux lords créatures magiques à peu près de la même manière qu'à vous. Ils sont en train d'y réfléchir et devraient me donner une réponse avant la reprise de Poudlard. Et j'ai des démons.
- Des démons ? Comment avez vous pu les contacter ? Il faut avoir un démon invoqué sous la main.
- J'ai fait une invocation il y a des mois de cela et le démon qui est avec moi est en capacité d'invoquer au combat dix à cinquante des siens suivant leur niveau de puissance. Il a été le premier à assurer qu'il serait là.
- Cela fait déjà de beaux alliés et uniquement des personnes qui savent réellement se battre, ce qui n'est pas le cas du côté du Seigneur des Ténèbres.
- Si nous devons être inférieurs en nombre, nous serons meilleurs en compétence et votre unité de gobelins entraînés concourra à cela.
- Un pari avisé, acquiesça-t-il. Vous m'impressionnez je dois l'avouer. Si les lords créatures magiques répondent présents, ce qui a de fortes chances de se produire, l'armée que vous aurez assemblée n'aura pas eu son pareil depuis des siècles.
- Ce n'est pas le but premier mais ce serait un honneur et une fierté. J'ai l'intention de travailler à l'unité de notre société une fois tout cela terminé. Si je peux commencer avec ça, ce serait un début en fanfare.
Le gobelin sourit à cela et ils terminèrent rapidement leur discussion, Harry assura qu'il organiserait la rencontre des troupes potentielles avant son retour à Poudlard. Ce jour là, les gobelins lui ouvrirent une pièce privée au sein de la banque d'où il pouvait transplaner et par laquelle il pourrait revenir en toute sécurité au nez et à la barbe des mangemorts s'il en avait besoin. Cela fut l'ultime indice pour le jeune lord qu'il avait le soutient des gobelins et cela ne fit que l'encourager plus encore. Il lui restait quinze jours avant de retourner à Poudlard et il espérait bien boucler son alliance avant cela puisque, ensuite, les choses risquaient de s'accélérer. Lorsqu'il rentra chez lui, il ne fallut pas deux secondes à Arthur et Amcinthe pour apparaître et lui faire leurs félicitations pour cette immense réussite. Loin était la dernière fois où les gobelins avaient accepté d'aider un sorcier, encore plus de se battre à ses côtés.
Satisfait par cette réussite, Harry prit le reste de sa journée pour se détendre un peu, passant du temps avec Buck, Hedwige et Belzémare. Sa basilic n'était plus si petite maintenant du haut de ses cinq mois. Elle grandissait à une vitesse effarante mais il savait que c'était normal. Nourrit correctement autant de nourriture que de magie, elle aurait sa taille adulte sous peu et c'était désormais du gibier que l'on lâchait dans son terrarium rendu gigantesque par la magie. Très vite, elle avait acquis la parole et sa croissance mentale était aussi impressionnante que sa croissance physique. Elle évoluait très vite et Harry l'adorait autant qu'elle l'adorait. Elle avait très vite pris conscience de la puissance de son pouvoir et Harry s'était assuré qu'elle comprenne. Il l'avait rapidement équipé de ce bijou ensorcelé qu'il avait préparé pour elle et qui adhérait magiquement à son front. Il était directement connecté à la magie de Belzémare, lui permettant de contrôler le pouvoir de ses yeux à volonté et Harry avait même réussi à y inclure une sorte de philtre magique lui permettant aussi de recourir à la possibilité de pétrifier. Elle avait très vite appris à s'en servir sur les proies qu'on lâchait sur son territoire et qu'elle pouvait chasser à loisir. Harry adorait aller passer du temps avec elle et il lui parlait de tout, s'amusant de ses réponses sur les problèmes qu'il lui exposait. Elle, elle disait qu'il n'avait qu'à manger Tom et que le problème était réglé.
Le lendemain, il se remettait au travail, étudiant, s'entraînant, faisant évoluer ses affaires, réfléchissant à l'avenir, à la guerre… La semaine suivante passa aussi vite que toutes les autres et samedi, Harry était aussi excité qu'anxieux. Aujourd'hui, il allait rencontrer le clan MacFusty et il était fort probable qu'il ait à passer cette épreuve de monter un dragon. Il ignorait comment cela allait se passer et il n'avait pas eu le temps de se renseigner davantage sur le sujet. Il y allait donc à l'instinct. La seule chose qu'il savait était ce que Arthur lui avait conseillé : affronter le dragon avec assurance, force, sans doute, sans hésitation, avec respect et détermination. D'après lui, les dragons se domptaient au mental, pas par la force. Il utilisa le portoloin qu'on lui avait fait parvenir avec l'assurance magique qu'il serait en sécurité. Il y allait avec une tenue soignée mais sobre, de hautes bottes de cuirs et les blasons Potter et Black.
Il réapparut dans la cour de ce qui avait tout d'une magnifique ferme de pierre ancienne avec les dimensions d'un manoir. Il y avait d'immenses écuries entièrement faîtes de pierres et il y avait des dragons noirs des Hébrides très impressionnants qu'il admira un moment, notant à quel point ils avaient l'air dangereux. Ils n'avaient certes pas les pointes du magyar qu'il avait affronté mais ils n'en n'étaient pas moins imposants, noirs d'encre, la tête encadrée d'épaisses cornes, les yeux améthystes. Et il savait qu'ils étaient aussi agressifs que les magyar. Si le clan MacFusty était en place et respecté depuis si longtemps, c'était aussi pour leur capacité à dompter ces dragons. Son apparition fit d'ailleurs gronder les dragons qui se trouvaient là et qui rugirent contre lui, prêt à défendre leur territoire. Il resta imperturbable. Depuis sa rencontre et son combat avec la magyar, il respectait énormément la puissance des dragons mais il n'avait pas peur d'eux. Il les regarda avec calme et assurance, les dragonniers venant calmer leurs montures.
- Les dragons ne vous impressionnent pas beaucoup on dirait, s'amusa une voix.
Il tourna le regard pour voir arriver une femme souriante à l'air énergique. Elle devait avoir la cinquantaine, habillée de cuir noir comme les soigneurs de créatures en avaient l'habitude. Sa tenue était pourtant riche et fine, décorée d'or. Elle portait des gants et de hautes bottes, une grande cape volant derrière elle. Elle avait de long cheveux auburn relevés en queue de cheval et elle dégageait un charisme certain.
- Cela ne m'étonne pas vraiment, continua-t-elle en le rejoignant. J'ai entendu parler de votre affrontement épique avec une magyar à pointe déchaînée lorsque vous aviez quatorze ans. J'imagine que les dragons ne vous font pas peur.
- En effet. J'ai été désensibilisé de manière radicale, sourit-il en la faisant rire.
- Je suis Malathée MacFusty lord Potter, chef du clan MacFusty. Bienvenu dans notre humble demeure.
- C'est un plaisir. Merci de me recevoir et de m'accorder votre aide.
- Ce pays est notre pays à nous aussi, remarqua-t-elle. Par conséquent, ce qui le concerne nous concerne. Le problème était de ne pas avoir de chef ou de partie réellement décisif et positif pour nous à défendre. Mais avec vous, nous avons bon espoir.
- Je ne vous décevrai pas, assura-t-il avec sérieux.
Elle le fixa dans les yeux un moment avant de sourire doucement :
- Venez, allons discuter dans un endroit plus confortable, dit-elle en le priant de la suivre d'un geste.
Elle le fit entrer dans l'immense maison, le conduisant vers un confortable salon où une femme et deux hommes les attendaient, se levant à leur entrée.
- Lord Potter, commença Malathée, voici Hydime, Guilhem et Honorée MacFusty qui dirigent le clan à mes côtés.
- Enchanté, salua-t-il respectueusement.
Ils s'assirent ensuite, des boissons furent servies et ils se mirent à discuter plus sérieusement de ce qu'il attendait d'eux précisément. Il apprit que c'était Hydime qu'il avait vu la première fois près de la Citadelle. Ils en parlèrent longuement et lorsqu'ils demandèrent qui il y avait d'autre, il exigea un accord de secret qu'ils passèrent sans mal. Ils furent surpris d'apprendre la participation des gobelins, des démons et les tractations en cours avec de nombreux autres. Ils confirmèrent leur participation et leurs conditions consistant à ce qu'il ne les oublie pas après comme les politiques avaient la fâcheuse habitude de le faire. Cela était facile à offrir pour Harry puisque son serment de lord le tenait déjà à ce genre de chose. Ils en eurent finalement terminé et ce fut alors que Malathée changea de sujet :
- Alors ? Êtes-vous partant pour voir nos dragons de plus près ? demanda-t-elle avec un sourire malicieux. Dans notre clan on n'est digne de confiance dans les situations périlleuses que si on est capable de monter un dragon. C'est une preuve de force et de combativité.
- Vous n'êtes pas obligé, tempéra Honorée. Vous n'êtes pas un dragonnier, aucune obligation.
- En fait, j'ai envie d'essayer, répondit-il. Comment cela devrait-il se passer ?
- C'est une épreuve que l'on fait passer aux jeunes qui passent de la théorie à la pratique, répondit la chef de clan. C'est une chose que d'apprendre la théorie mais faire face à un dragon, se faire accepter, monter sur son dos et faire son premier vol, c'est autre chose. Ils peuvent être aussi bon que possible, s'ils ne peuvent pas faire face à un dragon véritablement, ça ne sert à rien. Ce n'est pas aussi simple et cool que les jeunes le pensent souvent.
- Oh ça je le sais, s'amusa Harry. Une magyar à pointes furax me l'a fait comprendre quand j'avais quatorze ans, dit-il en les amusant.
- J'ai entendu le récit de l'épreuve, remarqua-t-elle. Très impressionnant d'avoir survécu à ça.
- Il paraît que je suis doué pour survivre, posa-t-il légèrement en les faisant sourire. Et les dragons sont fascinants. Je n'ai malheureusement pas le temps de me consacrer à eux plus que les cours à Poudlard sur le sujet, ce qui n'est pas grand-chose. Alors je ne vais pas manquer l'occasion, dit-il en les faisant sourire. En quoi cela consiste ?
- Vous vous présentez devant l'un de nos dragons déjà habitué à avoir un cavalier, à être monté, qui est accoutumé au contact avec les sorciers. Les noirs des Hébrides sont quasi aussi agressifs que les magyar, très fort caractère mais ceux qui sont habitués à nous sont bien plus conciliant. Il est courant pour eux de voir des jeunes les approcher et nous n'utilisons que des dragons « tolérant » pour cette épreuve. Le but n'est pas de tuer le challenger. Le but de l'épreuve est que le dragon vous laisse l'approcher et le monter, ce qu'ils ne font pas s'ils sentent le moindre doute ou faiblesse ou parfois pour une raison totalement inconnue. Mais en général, quand un dragon rejette férocement quelqu'un, ce n'est pas quelqu'un de sympathique. Ils ont un instinct très sûr pour juger les gens. Les dragonniers, les vrais, sont souvent digne de confiance.
- On y va ? proposa-t-il. J'adore voler et j'adore voler avec mon hyppogriffe. Je me demande ce que cela fait avec un dragon.
- C'est incomparable, sourit Guilhem.
- Allons-y alors.
Ils se levèrent pour quitter la pièce et la maison, ressortant par l'arrière sur une vaste plaine où quelques dragonniers travaillaient avec leur dragon. On était très loin des dragons enfermés en cage de la première tâche. Tous portaient un harnachement fait pour eux, concentrés sur leurs dragonniers avec lesquels ils étaient visiblement en train de s'exercer. Harry resta en bordure avec les autres, observant avec une certaine fascination. Les dragons restaient parmi les plus incroyables à ses yeux et il avait vraiment envie d'aller voler avec l'un d'eux. Cela devait vraiment être fantastique avec une telle puissance. Il entendit Malathée siffler avec force et une minute plus tard, un autre dragon arrivait par le ciel, se posant non loin d'eux, majestueux. Il devait bien faire dix mètres de long, d'une envergure plus grande encore. Le jeune lord l'admira, observant la chef de clan le rejoindre sans la moindre hésitation, le dragon la laissant faire.
- Je vous présente Loric lord Potter, mon dragon, dit-elle avec fierté.
- Il est splendide, sourit-il en la voyant rayonner à ce commentaire.
- Loric est aussi vieux que moi et il a l'habitude de voir venir des jeunes et des étrangers. Ce gentleman sait être poli, s'amusa-t-elle. Mais il ne vous laissera pas approcher si vous ne lui plaisez pas. Il ne vous attaquera pas mais il vous repoussera à sa façon. S'il vous laisse venir et atteindre selle, vous pouvez monter et il vous emmènera faire un tour. Inutile de savoir manier les rênes ou monter véritablement pour ce petit défi. Il sait ce qu'il a faire dans ce cas.
Il approuva et Malathée revint vers eux. Le dragon resta gentiment en place, calme, regardant déjà avec attention l'étranger, son aura curieuse et intriguée. La chef de clan lui fit signe qu'il pouvait y aller et il s'avança sans la moindre hésitation, assuré et serein. Il mesura son pas, laissant le temps au dragon de le voir, de l'observer, analysant lui même son aura pour prévenir sa réaction. Loric se mit à gronder avec menace lorsqu'il eut fait la moitié du chemin mais pour Harry, ce n'était que de l'intimidation et de la provocation, un test pour voir s'il avait peur ou non. Il n'y fit donc pas attention, continuant sans s'arrêter. S'il s'était attendu à ce que cela soit beaucoup plus tendu et complexe, Loric le laissa venir jusqu'à sa tête assez facilement. Il s'arrêta déjà là, fixant le dragon impressionnant dans les yeux, avançant une main pour le toucher. Il n'alla pas jusqu'au bout du geste, laissant l'animal décider s'il voulait ou non être touché. Loric le scruta un moment avant d'avancer son nez pour le coller à sa main avec délicatesse, grondant bas l'air appréciateur. Harry sourit largement fasciné. Il caressa le cuir écailleux avec douceur, savourant cet instant. C'était tellement mieux que ce qu'il avait été forcé de faire avec la magyar. Avec elle, il avait d'office été mis dans la position d'un adversaire à abattre mais ici, il avait l'occasion de faire autrement et il adorait ça. Il aimait les animaux et il détestait avoir à se battre avec eux.
Il allait se décider à continuer et à aller plus loin pour essayer de monter en selle lorsqu'un rugissement tonitruant déchira l'air. Il venait du ciel et surprit sorciers et dragons, tous levant les yeux pour regarder ce qu'il se passait. Soudain, l'ambiance se fit plus tendue alors qu'un autre noir des Hébrides arrivait par les airs, plus imposant que tout ceux que Harry avait vu jusque là. Il était nettement plus grand et il avait l'air furieux. Il fusa littéralement vers eux, descendant en piquet droit vers Harry et Loric. Tout les autres dragons qui étaient là s'enfuirent sur le champs à son approche, la monture de Malathée en faisant autant, s'écartant avec une plainte effrayée qui surprit le jeune homme. Et il voyait bien que les autres dragons avaient peur de celui qui arrivait. Ou plutôt, ils lui étaient soumis comme s'il était le chef.
Une seconde plus tard, le nouvel arrivant tombait devant le jeune lord qui ne bougea pas d'un cil, assuré malgré qu'il venait d'échapper de peu à l'écrasement. Le sol trembla brutalement lorsqu'il s'y posa de toute sa masse. Le dragon d'un splendide noir reluisant et parfait se redressa en grondant avec une menace palpable, écartant les ailes dans ce qui avait tout d'une manœuvre d'intimidation pour Harry.
- Lord Potter ?! appela Malathé clairement inquiète dans son dos. Reculez doucement, pria-t-elle.
N'ayant aucune intention d'obéir, Harry lui fit un simple geste de la main pour leur dire de ne pas intervenir, sentant que bien du monde arrivait en catastrophe dans son dos. Ils avaient certainement été alertés par l'arrivée fracassante du dragon. Celui-ci ne portait aucun harnachement et aucun signe qu'il avait été éduqué ou monté. Mais pour le lord, il était clair qu'il était venu pour lui. Pourquoi ? Il n'en savait rien mais il n'allait pas se défiler. Jamais il ne lâcha le regard du dragon du sien, ne se laissant pas impressionner par son attitude et ses grondements, son aura menaçante et combative. L'animal avait des yeux violets incroyables, presque flamboyants, comme des pierres précieuses. Le dragon se redressa se toute sa hauteur, le dominant totalement et il retrouva l'attitude agressive nette qu'il avait vu chez la magyar qu'il avait affronté. Aussi, lorsqu'il le vit prendre une posture bien particulière qu'il avait déjà vu et bien enregistré, il lança un sort d'un doigt autour de lui, une solide protection ignifugée. Une fraction de seconde plus tard, le dragon déversait un puissant jet de flammes. Il put à peine entendre les cris des gens derrière lui que le grondement du feu s'imposait, l'entourant totalement. Il ne le toucha pourtant jamais, sa protection tenant facilement, l'entourant d'une bulle protectrice.
Harry resta de marbre. Il en fallait beaucoup plus pour le faire flancher aujourd'hui et si ça n'avait pas été le cas lors du tournois, aujourd'hui, il savait parfaitement comment se protéger d'un dragon. Après quelques secondes, les flammes s'éteignirent et il en ressortit totalement intact, fixant toujours le dragon dans les yeux avec assurance. Il rugit sur lui avec une telle puissance que le sol vibra, la grande gueule pleine de dents acérées s'approchant à quelques centimètres d'un Harry impassible qui ne bougeait pas. Entre la magyar, le basilic, les acromentules, les strangulots, le sphinx, les détraqueurs, le loup garou, le troll, Buck et Fumseck, il était habitué aux créatures puissantes et dangereuses. Il reconnaissait que ce dragon était particulièrement intimidant en plus d'être d'une beauté incroyable mais il ne se laisserait pas faire pour autant.
Voyant qu'il ne l'effrayait pas, le dragon revint cracher son feu juste devant lui, Harry se protégeant de la même manière sans flancher. Constatant l'inefficacité de sa flamme, le dragon se jeta dans un assaut purement physique, se retournant violemment pour tenter de le frapper de sa queue. Harry leva une main, stoppant l'assaut d'une autre protection. Il dut renouveler plusieurs fois, bloquant coup de queue, de griffes et d'ailes sans bouger d'un centimètre. Il ne répliqua pourtant pas. Peu de choses pouvaient atteindre un dragon et il sentait que ce n'était pas la bonne chose à faire. L'aura du dragon était brutale, violente, agressive, provocante et intimidante, combative. Mais il y avait aussi un fond de test et de curiosité derrière, d'intérêt. Il le laissa s'acharner sur lui sans parvenir à l'atteindre, allant jusqu'à ouvrir grand la gueule pour tenter de le croquer, sa mâchoire bloquée par une énième protection du jeune homme. Harry put alors jurer qu'il ne verrait probablement plus une mâchoire de dragon d'aussi prêt. Elle était autour de lui, l'haleine soufrée l'atteignant alors qu'il voyait le fond de sa gorge. Il le vit d'ailleurs s'illuminer et bientôt, le feu se déversait encore sur lui, sans succès une nouvelle fois. Et cela eut l'air d'énerver prodigieusement le dragon qui recula, se redressant, rugissant vers lui en amenant son nez si près du sien qu'ils se frôlèrent. Puis il s'immobilisa dans cette position, le silence retombant laissant entendre la respiration un peu agitée de l'animal. Il grondait encore quoi que bien plus bas, montrant les dents avec menace. Harry l'observa, souriant finalement :
- As-tu fini de jouer les gros bras ? demanda-t-il simplement.
Bien sûr, il n'eut aucune réponse mais il sentit le dragon se calmer un peu, sa curiosité et son intérêt prenant le pas sur le reste. Ils se fixèrent longuement et Harry sut qu'il venait de passer une sorte de test. Il leva une main comme il l'avait fait pour Loric, s'avançant sans aller jusqu'au bout. Il le laissa terminer le chemin s'il le voulait et si cela mit un long moment à arriver, le gros nez écailleux et chaud fut bientôt dans sa main, un grondement d'appréciation s'élevant. Souriant largement, il se mit à le caresser doucement, laissant filtrer sa magie par sa main pour lui faire sentir. Il ronronna de plus bel à cela, glissant sa tête sur sa main. Le calme revint alors progressivement, le dragon se détendant. Après un moment, il se redressa pour s'avancer plus près de lui amenant son épaule à sa hauteur, s'allongeant et lui tendant sa patte. D'abord surpris, Harry sourit ensuite largement à l'invitation explicite. Il monta et s'installa comme il put sur le dos nu du dragon, prenant garde aux pics qui garnissaient sa colonne vertébrale de bout en bout.
Il eut à peine le temps de le faire que le dragon décollait avec puissance, partant dans une vrille qui manqua de le désarçonner. Il s'accrocha aux pics, glissant, lançant rapidement un sort pour tenir en place et ne pas être éjecté. Il fit comme il put alors que le second test semblait avoir commencé. Clairement, le dragon cherchait à le faire tomber, enchaînant figures sur figures, embardés sur embardés, descente en piquet et remontée en flèche usant de toute sa force et de toute sa vitesse. Mais une fois installé et ancré avec ses sorts, plus rien ne put faire bouger Harry de sa place. Longuement, le monde tourna dans tout les sens autour de lui, au point de ne plus rien en distinguer, le vent le fouettant violemment. Il se fit ballotter comme jamais et malgré qu'il soit un habitué de la voltige, il finit par avoir le cœur au bord des lèvres. Mais il tint bon et finalement, le dragon se stabilisa pour planer tranquillement haut dans le ciel. Il put alors reprendre doucement ses esprits, respirant pour faire passer ses nausées et ses vertiges. Ils s'estompèrent rapidement maintenant qu'on avait cessé de le prendre pour une balle de flipper doublée d'une toupie. Il observa le magnifique paysage de l'archipel des Hébrides qui s'offrait à lui, souriant, se redressant. Il regarda ensuite le dragon dont l'aura marquait sa satisfaction, sa joie et une indéniable pointe d'amusement. Il avait adoré jouer avec lui. Mais il était fixé maintenant, se calmant, le laissant en paix. Harry ne pencha sur lui pour poser son front sur ses écailles :
- Et bien, tu m'en auras fait voir de toutes les couleurs pour ma première fois, s'amusa-t-il.
Il vit le dragon tourner la tête pour le regarder.
- Merci, sourit-il. Tu m'as offert une expérience incroyable, dit-il en caressant le cuir écailleux.
Le dragon eut un petit rugissement heureux et Harry resta stupéfié lorsqu'une chose inattendue se produisit : un lien, un lien se construisait entre eux. Cela ressemblait beaucoup au lien qu'il avait avec Hedwige, Buck et Belzémare, un lien de familier spontané et naturel. Il sourit encore plus en comprenant ce que cela signifiait : il venait de se faire un nouvel ami prodigieux. Il resta couché sur le dragon, se gorgeant de sa chaleur au milieu du froid de l'altitude. Il caressa son cuir, profitant de la sensation du lien puissant, au moins autant que celui qu'il avait avec sa basilic. Au plus la créature était puissante au plus le lien l'était et il sut qu'il n'était pas tombé sur le dragon moyen. Il profita du vol, confirmant son idée sur le sujet. Voler avec un dragon était prodigieux. On sentait son énergie, son pouvoir, sa force et celle de ses ailes, de ses muscles. C'était vraiment une créature extraordinaire. Après un bon moment de vol serein, Harry se dit qu'il fallait rentrer :
- Tu veux bien nous ramener ? Il faut que j'y retourne.
Le dragon eut une plainte de désaccord, l'amusant et le faisant rire un peu.
- Il faut rentrer, insista-t-il en lui transmettant son souhait dans le lien.
Le dragon consentit alors à reprendre le chemin de la demeure des MacFusty, la rejoignant rapidement de sa vitesse prodigieuse. Il alla se poser bien plus légèrement qu'à son arrivée, au même endroit. Il se baissa ensuite, s'allongeant dans l'herbe qu'il y avait ici. Harry annula ses sorts et descendit prudemment, remarquant que les MacFusty étaient là en nombre pour voir ça. Il se laissa glisser au sol, ses jambes un peu flageolantes après une telle expérience. Il s'appuya sur le dragon le temps de retrouver l'équilibre, l'animal le regardant l'aura joyeuse et Harry pourrait jurer qu'il se moquait de lui.
- Tu as la palme du vol le plus agité de toute mon existence, lui fit-il remarquer en souriant.
Il se redressa finalement pour rejoindre sa tête, venant la grattouiller avant de retourner son regard vers les autres. On le regardait entre choc, fascination, émerveillement, admiration, ébahissement… La chef de clan sourit finalement, plantant ses mains sur ses hanches :
- Et bien, vous ne manquez pas de surprise lord Potter, remarqua-t-elle.
- On me dit souvent que j'ai la fâcheuse habitude de ne rien faire comme personne, s'amusa-t-il en réponse.
- C'était très impressionnant, bredouilla un jeune homme qu'il ne connaissait pas.
- Je croyais que vous n'y connaissiez pas grand-chose aux dragons, nargua la chef.
- Et c'est vrai, j'y suis allé à l'instinct, répondit-il.
- Alors vous avez un instinct très sûr. Bien d'autres se seraient fait tuer et je ne crois pas qu'un autre aurait pu monter sur son dos, remarqua-t-elle en regardant le dragon qui avait avancé une aile protectrice autour du lord en grondant vers les autres.
- Il n'est pas à votre clan n'est-ce pas ? questionna Harry.
- Elle milord. C'est une demoiselle, sourit la chef de clan. Et non, elle n'est pas à nous. C'est une noire des Hébrides sauvage parmi tout ceux de l'archipel sur lesquels nous veillons. Je crois bien qu'elle est venue exprès pour vous. Cela arrive dans de très rares cas. Cela nous prouve un peu plus que vous n'êtes pas n'importe qui.
Harry sourit simplement, caressant la dragonne qui se laissait volontiers faire.
- Allez vous établir le lien avec elle ? demanda Hydime.
- Cela s'est fait spontanément lorsque nous étions là haut, répondit-il en les choquant une fois de plus.
- Vous voilà dragonnier alors, s'amusa Malathée. Lui avez vous déjà trouvé un nom ? Il lui faut un nom pour terminer le lien.
Le jeune lord réfléchit un instant en observant la dragonne dont l'aura était maintenant férocement protectrice pour lui.
- Zelphride, dit-il finalement. Que dirais-tu de Zelphride belle demoiselle ? demanda-t-il en la grattouillant sous l'œil.
La réponse lui vint par le lien qui se finalisa définitivement le faisant sourire alors qu'elle acceptait son nom.
- Zelphride alors, approuva-t-il. Je suis désolé ma grande mais je vais devoir y aller, rentre donc chez toi, je viendrai te voir très vite c'est promis.
La dragonne sembla comprendre alors qu'il lui transmettait aussi ce qu'il désirait par le lien. Elle lui donna un petit coup de nez affectueux avant de s'éloigner, de prendre une impulsion et de filer vers le ciel, disparaissant rapidement grâce à ses ailes puissantes. Harry la regarda s'en aller avant de rejoindre les quatre sorciers à la tête du clan, les autres autour semblant toujours aussi déstabilisés. Malathée les entraîna à nouveau vers la maison et ils allèrent se réinstaller au salon, porte refermée.
- Veuillez m'excuser pour cet épisode, je ne sais même pas si cela est légal de se lier avec un dragon ainsi, remarqua-t-il.
- Cela n'a pas l'air de vous déranger, s'amusa Guilhem.
- Je suis un lord assermenté devant la Magie et si je n'ai pas été arrêté par elle c'est que ce n'est pas interdit par ses lois, remarqua-t-il. Quand aux lois du Ministère c'est un bazar sans queue ni tête, souvent injuste et injustifié alors non ça ne me dérangerait pas s'il s'agissait d'une de leur loi, posa-t-il en les faisant doucement rire.
- Il est illégal de capturer et d'utiliser un dragon sans autorisation officielle, sans accréditation pour cela, expliqua Malathée. Mais si le dragon vient de lui même et que le lien de familier le noue aussi spontanément, c'est parfaitement légal comme pour n'importe quel animal magique.
- On est resté sur les lois ancestrales sur ce point ? releva-t-il sarcastiquement. Je suis surpris.
- Le domaine des créatures magiques est un des domaines les moins réglementé lorsqu'il s'agit de se servir d'elles et de les exploiter. Pour les cacher et réduire leurs territoires il y en a des tas mais pour s'en servir, très peu. Une chose que nous aimerions changer pour endiguer l'exploitation massive et cruelle des créatures magiques, remarqua sombrement la chef de clan.
- J'en prend note, assura-t-il.
- Cela étant dit, c'était très impressionnant, reprit Honorée. N'importe quel autre jeune dragonnier aurait eu de bonnes chances de se faire tuer ou au moins d'être gravement blessé face à une telle dragonne. Elle était totalement sauvage et jamais approchée par les sorciers. Cela et ce n'est pas n'importe quelle dragonne.
- Comment ça ? questionna-t-il.
- Nous avons nos dragons à la dragonnerie, commença la chef de clan, des dragons nés en captivés et élevé dés le plus jeune âge, dés que la mère nous laisse les approcher. Les noirs des Hébrides sont naturellement très agressifs, combatifs, il est extrêmement difficile d'éduquer un dragon capturé pour un dragonnier. Cela ne fonctionne vraiment que, comme dans votre cas, la rencontre se fait plus naturellement. Donc, il y a nos dragons et il y a les dragons en liberté dans l'archipel des Hébrides sur lesquels nous veillons et que nous surveillons de près. Les dragons sont particuliers dans le sens où, si d'ordinaire ils vivent en solitaire, ils peuvent aussi vivre en groupe et ont une construction sociale très complexe. Même en vivant seuls ils ont des règles sociales et une hiérarchie. Ils respectent les territoires les uns des autres et savent qui domine qui lorsqu'ils se rencontrent. Il est rare qu'ils se battent contrairement à ce que l'on pense souvent.
- Et Zelphride a fait fuir tout les dragons qui étaient là en arrivant, nota-t-il.
- Oui. C'est la dragonne la plus haut placée de l'espèce dans l'archipel, pour dire cela simplement, continua-t-elle. Nous l'appelons la matriarche dans la hiérarchie des dragons. Elle est puissante, agressive au possible. Pourtant elle est jeune, elle a huit ans, tout juste physiologiquement et magiquement adulte pour un noir des Hébrides.
- Elle est aussi bien plus grande que les autres, releva Harry. La différence était nette.
- Pour deux raisons, répondit la chef de clan. Premièrement, c'est une dragonne. Les femelles sont toujours plus grandes que les mâles chez les dragons. Pour la dragonnerie, nous avons bien entendu des femelles mais la majorité des dragons que nous montons sont des mâles parce qu'ils sont bien moins agressifs que les femelles, plus facile à éduquer et amadouer, plus calme et tolérant. Chez les dragons, ce sont les femelles le sexe fort, s'amusa-t-elle. Elles sont les plus combatives et courageuses parce qu'elles protègent les nids et leur territoire pour élever leurs petits en sécurité. C'est pour cela que l'on préfère travailler avec les mâles, moins dangereux, un peu plus simple sauf lorsqu'une femelle en chaleur est dans les parages. Mais cette situation mise à part, ils sont plus adaptés. Deuxième raison : elle est d'une lignée de noir des Hébrides particulière.
- En quel sens ? questionna-t-il.
- Il y a des lignées aussi chez les créatures magiques même si elles se forment naturellement. Les femelles les plus puissantes se choisissent les mâles les plus puissants et les plus en santé. Elles ont donc bien souvent des dragonneaux plus forts et potentiellement plus puissants. Zelphride descend d'une longue lignée de matriarches et c'est de là que vient sa force et c'est pour cela qu'elle est plus grande et solide qu'à la normale.
- Je vois.
- Mais ce n'est pas la seule chose qu'il y a avec elle, continua Malathée. Il arrive que les dragonnes héritent en quel que sorte du territoire de leur mère lorsque celle-ci décède alors que ses dragonneaux arrivent pile à l'âge de se séparer d'elle vers six ans. Cela a été le cas de Zelphride. Elle était la plus forte de la couvée et à la mort de sa mère, ses frères et sœurs sont partis et elle a hérité du territoire de sa mère. Vous ne devinerez jamais de quel territoire il s'agit.
- Dîtes moi, pria-t-il.
- Le monolithe de la Citadelle est en plein milieu, révéla-t-elle en le surprenant. Sa lignée est celle qui s'est toujours trouvée à cet endroit depuis aussi longtemps qu'on s'en souvienne et il est dit qu'autrefois, avant qu'on empêche les dragons d'attaquer en particulier les moldus qui passent, cette lignée protégeait l'entrée de la Citadelle. Plusieurs dragons de cette ascendance auraient été liés à des lords assermentés. Alors je ne suis qu'à moitié étonnée qu'elle soit venue pour vous. Maintenant que vous avez le lien avec elle, vous trouverez sans mal sa tanière. Elle n'est pas très loin de l'entrée de la Citadelle.
- Est-ce que tout votre clan sait où se trouve la Citadelle ? questionna-t-il.
- Non, uniquement la tête du clan qui prête serment pour ne parler de ça qu'à la relève ou avec des lords assermentés, expliqua-t-elle. Nous savons parce que l'histoire des noirs des Hébrides est liée à la Citadelle qu'ils défendaient il y a bien longtemps. Mais c'est une information que nous gardons avec très grand soin.
- Je comprend bien mieux maintenant. Je me demandais comment votre clan pouvait savoir quand beaucoup ne savent même pas ce qu'est la Citadelle, remarqua-t-il. Cela étant dit : ai-je passé le test ? demanda-t-il légèrement en les faisant rire.
- Je crois qu'on peut dire ça, ricana Hydime.
- Peu de sorciers peuvent stopper ainsi le feu du dragon et encore plus des assauts physiques aussi violents. Quand à le faire si vite, sans baguette et avec des informulés, c'est la première fois que je vois ça ou même en entend parler. Les dragons déploient une telle puissance physique et magique qu'il faut de très fortes protections. Et vous vous l'avez arrêté net comme s'il y avait un épais mur de pierre entre vous. C'est remarquable, fit Malathée. Cela ne fait que me confirmer vos capacités au combat.
- J'ai dû commencer tôt à apprendre à me défendre et c'est d'autant plus impératif ces temps ci, soupira-t-il. Elle n'est pas la première créature puissante que je croise ou que j'affronte.
- La magyar ? demanda Honorée.
- La magyar, un basilic, détraqueurs, sphinx, acromentules, troll…, énonça-t-il en les choquant.
- Basilic ? releva Guilhem. Où avez vous pu croiser un basilic ?
- À Poudlard, enfermé dans une chambre secrète laissé par Salazar Serpentard et manipulé par… Vous-savez-qui, dit-il agacé de devoir utiliser cette appellation pour éviter le tabou. C'était pendant ma deuxième année.
- La fameuse affaire des pétrifications ? supposa Malathée.
- Oui. Je me suis retrouvé à affronter un basilic d'environ un millénaire d'âge.
- Si vous êtes encore là…, vous avez gagné, avança Guilhem.
- Oui mais il m'a fallu les larmes d'un phénix pour échapper au venin qu'il m'a été injecté dans le combat.
- Je comprend pourquoi la matriarche, Zelphride, sourit Hydime, ne vous a pas fait peur.
- J'ai beau ne pas avoir suivi de formation particulière avec les animaux magiques, je me suis fait sur le tas, pourrait-on dire.
- Cette branche ne vous intéresse pas ? questionna Malathée. Vous auriez certainement fait une grande carrière dans ce domaine avec un tel talent naturel.
- Si je n'étais pas qui je suis avec cette guerre, il est fort probable que je me sois orienté vers les animaux, sourit-il sombrement. Je les adore. Mais je suis qui je suis avec l'histoire qui est la mienne. Cela ne m'empêchera pas d'en faire une passion personnelle lorsque le contexte me permettra d'y accorder plus de temps et d'attention.
