Mage Seigneurial

Chapitre 28 :

Mesure de protection

Si le voyage en train avait commencé sombrement pour tout le monde, l'ambiance avait fini par se détendre à bord. On était loin des agitations joyeuses habituelles mais cela était déjà plus agréable. Harry s'était mis à discuter avec ses amis, sentant nettement la peur général même si tous tentaient d'être courageux. Harry fut un peu plus atterré de voir qui Dumbledore avait envoyé pour accompagner le voyage en train. Il avait envoyé Chourave, Flitwick, Slughorn et Bibine pour protéger les élèves. Vu le risque qu'il se passe quelque chose, c'était maigre. Pour une fois qu'il aurait eu une bonne raison d'envoyer les aurors de son Ordre… Heureusement, le voyage fut calme, tout du moins au début. Il ne restait plus qu'une demi heure de voyage et ils traversaient les étendues sauvages et vides de présences de l'Écosse lorsque le train ralenti soudainement, brusquement, là où il n'était pas censé ralentir. Immédiatement, Harry sentit les ennuis arriver alors que ses camarades murmuraient entre eux, se demandant ce qu'il se passait. Le train ralentit rapidement jusqu'à s'arrêter dans une secousse brutale. Une seconde plus tard, Harry voyait Renée arriver dans le wagon, se focalisant immédiatement sur lui, son aura marquant son agitation et sa peur.

- Que se passe-t-il professeur ? demanda-t-il en se levant avec assurance.

- Des mangemorts, lâcha-t-elle en pétrifiant le wagon tout entier.

- Combien ? demanda-t-il en la rejoignant.

- Trois, répondit-elle. Ils ont arrêté le train. Monsieur Potter, il est probable que…

- Qu'ils soient là pour moi ? termina-t-il avec un petit sourire. Il y a en effet de très grandes chances que ce soit le cas. Ils ne monteront pas dans le train, tout le monde est en sécurité.

- Comment tu le sais ? demanda Hannah.

- Parce que contrairement à notre imbécile de directeur, je m'attendais à ce que ça arrive et j'ai protégé le train avant le départ. Ils ne pourront ni monter, ni atteindre personne, dit-il en les soulageant. Mais ça ne résout pas notre problème, remarqua-t-il en se mettant en route. Il faut que quelqu'un s'en occupe, autant que ce soit moi si c'est pour moi qu'ils sont là.

- Si le train est sécurisé vous n'avez pas besoin de…, commença Bibine.

- Mais si on ne peut pas repartir pour atteindre Poudlard ils pourront appeler du renfort encore et encore, coupa-t-il. Mes sorts sont puissants mais ils finiront par lâcher s'ils s'acharne.

- Potter ! hurla une voix à l'extérieur alors qu'il sentait qu'ils essayaient d'entrer.

- Maintenant on est sûr qu'ils sont là pour moi, remarqua-t-il légèrement en sortant sa baguette pour lancer un sort. J'ai empêché qu'un imbécile à bord sorte pour faire une bêtise. Veillez sur les élèves professeur, je me charge de faire redémarrer ce train au plus vite.

Il disparut dans le sas entre les wagon, laissant là ses camarades terrifiés et stupéfiés par son calme et son assurance. Dehors, les mangemorts commençaient à tester les portes une à une, ordonnant qu'on les laisse entrer, lançant des sorts pour tenter de percer une fenêtre ou une paroi. Ils n'eurent aucun succès, une fine pellicule dorée apparaissant autour du train à chaque impact, matérialisant les protections du jeune lord.

- Sort de là Potter ! hurla-t-on dehors.

Dans le train, on entendait déjà quelques élèves crier de terreur, l'agitation se faisant sentir, tous venant voir aux fenêtres côté portes ce qu'il se passait, la panique se répandant dans le train. Harry rejoignit calmement la première porte donnant sur l'extérieur qu'il trouva pour sortir. Il ouvrit et descendit du train d'un bond souple, baguette en main.

- Je suis là ! lança-t-il aux trois mangemorts qui tournaient autour du train.

Immédiatement, ils se tournèrent vers lui et il les observa rapidement pour ne trouver là aucun magemort majeur. Il ne se souvenait pas les avoir vu dans la mémoire de Tom, cela devait être de nouvelles recrues. Des nouvelles recrues qui s'empressèrent de le bombarder de sorts entre tentative de le blesser ou de l'immobiliser. Il s'entoura d'une solide protection pour arrêter la pluie de sorts qui éclata en de multiples gerbes de lumière autour de lui. Il entendit les cris de ses camarades dans le train derrière lui, ignorant, attendant un instant. Quelques secondes et la salve de sorts cessait, les mangemort tentant de voir s'ils avaient réussi ou non. Harry en profita pour transplaner avant que les éclats de lumières ne s'éteignent totalement. Il réapparut derrière le premier mangemort, n'hésitant pas une seule seconde à lui envoyer un violent coup de pied. Sa cible fut propulsé à des mètres de là, surprise, lâchant sa baguette dans le mouvement. Une baguette qu'il se fit une joie d'attirer à lui dans la foulée et de faire disparaître.

Le tout n'avait pris que trois secondes et les mangemorts l'avaient tout juste retrouvé du regard qu'il disparaissait à nouveau. Instinctivement, les mangemorts disposant encore de leurs baguettes se retournèrent en pensant qu'il allait réapparaître derrière l'un ou l'autre. Seulement, il préféra réapparaître devant le second, le troisième lui tournant le dos et le premier cherchant pathétiquement sa baguette. Une fois de plus, il envoya sa cible manger la terre mais celle-ci eut l'impolitesse de garder sa baguette en main. Le troisième se retourna une seconde après, se remettant à lui lancer sort sur sort. Il les contra facilement, s'entraînant à cela presque tout les jours pour installé une habitude qui révéla toute son efficacité à cet instant. Le deuxième eu tôt fait de s'y remettre aussi lorsqu'il fut debout alors que le premier se décidait à se jeter physiquement sur lui. Il esquiva son coup de poing en continuant à parer les sorts, lui faisant un croche pied. Il trébucha en avant et prit le sort de découpe d'un de ses camarades, hurlant de douleur en s'effondrant au sol. Cela attira l'attention des deux autres un instant court mais suffisant à Harry pour envoyer un sort de pétrification à l'un d'entre eux. Sa cible se figea net et il empêcha le dernier d'annuler ça en l'attaquant à son tour. Son ennemi fut rapidement débordé et prit à son tour un sort qui le propulsa dans les airs sur plusieurs mètres. S'il s'agrippa à sa baguette, il la lâcha en s'écrasant au sol et le jeune lord la récupéra immédiatement d'un sort d'attraction. Il transplana ensuite vers la statue vivante pour lui prendre la sienne, les faisant disparaître.

Cela fait, il utilisa des sorts de lévitation pour les entasser les uns sur les autres, les ficelant solidement tous ensemble. Ils se retrouvèrent alors neutralisé, se débattant en rageant contre lui :

- Tu ne vas pas t'en sortir comme ça Potter, gronda l'un d'eux. Le Seigneur des Ténèbres…

- Me tuera ? termina-t-il d'une voix tranchante. Je connais la chanson, ça fait des années que ça dure sans grand résultat jusqu'ici. Lorsque vous aurez réussi à vous détacher ou que vos petits copains seront venus vous chercher, vous pourrez dire à votre maître vénéré que s'il veut me voir, il devra se déplacer lui même, claqua-t-il.

Il se tourna ensuite vers la locomotive, envoyant un sort pour annuler ce qui l'avait arrêté et qui la bloquait toujours.

- Chauffeur ! appela-t-il alors que l'homme était penché à sa fenêtre pour regarder ce qu'il se passait comme le train tout entier. Nous repartons, ordonna-t-il. Rejoignez Pré-Au-Lard au plus vite.

L'homme approuva et remit les machine en route, le train sifflant et repartant doucement alors que le jeune lord sautait souplement pour atteindre la marche et la porte, s'accrochant à la rampe qui se trouvait là. Il réintégra le train et tomba immédiatement sur les professeurs qui les accompagnaient.

- Est-ce que vous allez bien monsieur Potter ? demanda Chourave dans tout ces états.

- Parfaitement, répondit-il. Pas un sort ne m'a atteint. Ça sert l'entraînement à l'icarel, fit-il légèrement en les faisant sourire. Je doute qu'ils se libèrent et rentrent avant qu'on atteigne Pré-Au-Lard et mes sorts sur le train tiendront largement jusque là alors nous devrions terminer le chemin sans embûche. Mais si l'un de vous pouvait contacter le directeur, il serait peut-être intelligent de veiller à une escorte entre la gare et le château. Non pas que je n'aurais pas envie de recommencer mais il sera bien plus difficile de protéger tout les élèves hors du train.

- Je m'en charge, assura Flitwick. Merci monsieur Potter.

- Contrairement à ce que certains pensent, dit-il avec un regard pour l'agaçant trio se tenant un peu plus loin en le fixant, je suis parfaitement conscient de la situation et de ce que ça implique. Ce qui m'énerve c'est que ceux qui se disent l'être plus que moi ne le sont visiblement pas. Si j'ai été capable d'anticiper cette attaque, bien d'autres auraient dû en être capables, le directeur le premier. Pour cette fois, je protège le train mais ils ne se feront pas avoir deux fois.

- Nous en parlerons au directeur, assura Renée.

Il approuva et retourna s'asseoir à sa place dans un silence étrange, tous choqués par ce qu'il venait de se passer. Les professeurs se chargèrent de renvoyer les élèves s'asseoir tranquillement, gérant les accès d'angoisses chez les plus jeunes. Harry vit Luna venir s'asseoir près de lui, prenant sa main avec douceur et attirant son regard sur elle :

- Merci Harry, dit-elle simplement avec un léger sourire.

- Ce n'est rien, ils étaient là pour moi, répondit-il.

- Ce n'est pas une raison, remarqua-t-elle de son habituelle voix rêveuse. Tu n'as pas demandé à être pourchassé par les mangemort comme ça ou par Tu-sais-qui. Ce n'est pas de ta faute.

- Merci Luna, sourit-il touché par sa sincérité.

Heureusement, le reste du voyage se déroula sans incident bien que l'ambiance fut atrocement sombre et tendue. Lorsqu'ils arrivèrent à Pré-au-Lard, la quasi totalité des professeurs et quelques membres de l'Ordre était là. Renée devait l'avoir prévenu et ils venaient certainement escorter les élèves. C'était un peu tard. Son uniforme parfaitement mit, Harry fut le premier à descendre du train, ses amis suivant avant que les autres n'en fassent de même, l'air rassurés par le calme du Survivant. Si Harry vit Minerva et Severus le scruter de haut en bas pour s'assurer visiblement de son état, ce fut Remus qui lui sauta quasiment dessus le premier :

- Harry, est-ce que tu vas bien ? demanda-t-il l'air paniqué.

- Mon état ne te regarde plus depuis un moment Remus, remarqua-t-il l'air glacial. Je te l'ai déjà fait savoir. Professeur McGonall ? interrogea-t-il en allant vers elle tout en ignorant le loup garou. Bonsoir.

- Bonsoir monsieur Potter, salua-t-elle alors que Severus se tenait non loin. Nous avons appris ce qu'il s'est passé. Nous allons nous charger d'escorter les élèves jusqu'au château, assura-t-elle en le faisant approuver. Merci de les avoir protégé.

- C'est normal. Je vais partir en dernier du quai et prendre la dernière diligence, cela les rassurera, dit-il avec un regard pour ses camarades secoués.

- Je vous remercie. Le directeur souhaiterai vous voir au sujet de ce qu'il s'est passé.

- Après le dîner j'imagine ? soupira-t-il.

- Oui, je vous accompagnerai évidemment.

- Bien, approuva-t-il simplement en regardant ses camarades partir rapidement vers Poudlard.

Il offrit des sourires rassurant à ceux qui l'observaient avec angoisse, ignorant soigneusement l'Ordre qui le regardait étrangement. Cela attisa sa curiosité sur la raison d'un tel regard, de tels auras pleines de suspicions et de méfiance. Mais il saurait probablement bien assez tôt ce qu'ils avaient encore imaginé. Il parlerait rapidement à Snape et McGonagall pour le découvrir s'il le fallait. Une fois les premiers années partis avec Hagrid et le reste dans les diligence avec l'Ordre et les professeur, il prit la dernière navette avec Anthony, Luna et Neville. Ils furent au château après un moment, Minerva les accueillant, restée à l'entrée pour s'assurer que tous étaient bien arrivés. Elle leur sourit en les voyant entrer et ils furent bientôt assis à leurs tables respectives et la Répartition ne tarda pas à commencer dans une ambiance atrocement lourdre. Harry en profita pour balayer la salle du regard, notant les trous à chaque table et le peu de premiers années qu'il y avait. De toute évidence, certains avaient jugé plus prudent de ne pas venir à Pourdlard cette année et il pouvait le comprendre.

Lui même se comporta comme à son habitude, serein et assuré, cela réconfortant bien du monde autour de lui. Dumbledore fit son habituel discours, encore plus dramatique, sombre et culpabilisant pour ses élèves au point que Harry dû se retenir d'intervenir au milieu de la grande salle. Le repas terminé, il rejoignit la tour de Gryffondor avec les autres pour attendre l'arrivée des premiers années, le discours, affligeant de son avis, des préfets Granger et Weasley, puis celui de McGonagall qui finit par les envoyer vers leur chambre. Harry s'en alla avec elle, direction le bureau du directeur :

- Ce que vous avez fait dans le train était admirable Harry, remarqua-t-elle en marchant à ses côtés.

- C'était normal. J'étais la cible.

- Quand bien même. Merci de les avoir tous protégés, dit-elle en obtenant un sourire. Avez vous passé de bonnes vacances ?

- Excellentes est un faible mot, répondit-il gaiement. Elles étaient parfaites.

- J'en suis heureuse.

Bientôt, ils furent à la gargouille et la porte s'ouvrit sur le champ lorsqu'ils furent en haut. Entrant dans le bureau directorial, Harry ne fut pas du tout surpris d'y trouver les membres principaux de l'Ordre moins Fred, George, Bill et Fleur. Il y avait Maugrey, Remus, Nymphadora, Hagrid, Severus, Molly, Arthur, Ron, Hermione, Ginny et Kingsley. S'y ajoutaient Minerva, Filius, Renée, Pomona, Horace et Percy. Il soupira lourdement alors que la porte se refermait derrière lui.

- Combien de fois devrais-je répéter encore et encore que je ne veux plus rien avoir à faire avec l'Ordre ? demanda-t-il.

- Il s'agit de l'attaque du Poudlard Express Harry, fit Remus comme discutant avec un enfant caractériel.

- Dans ce cas le directeur et les professeurs présents lors de cette attaque suffisent, remarqua-t-il. Et je suis sûr que vous avez déjà eu le rapport complet alors allons droit au but : pourquoi suis-je là ?

- Tu savais que cette attaque allait avoir lieu, remarqua Albus en le fixant avec gravité.

- Oui, répondit-il simplement.

Harry vit alors les membres de l'Ordre s'échanger des regards alarmés et graves, sombres et il comprit ce qu'il en était :

- Vous pensez tous que Voldemort m'influence et me contrôle n'est-ce pas ? posa-t-il froidement. Voir qu'il me manipule totalement et ce depuis l'année dernière déjà.

- Il peut le faire sans même que tu t'en aperçoive, fit Albus. Il peut te pousser à faire des choses que tu n'aurais jamais faîtes, induire des informations comme celle de cette attaque pour que nous ne nous en rendions pas compte. Votre combat mental au Ministère a été très violent et Tom est beaucoup plus puissant que toi en la matière. Je sais que c'est difficile à accepter et envisager Harry mais il se peut que ce soit lui qui t'ait poussé à faire toutes ces choses qui ne te ressemblent pas depuis l'année dernière.

- D'accord, ricana Harry. Voldemort ne me contrôle pas, ne m'influence pas et ne me suggère rien pour la très simple et très bonne raison qu'il n'y a plus de lien, dit-il en stupéfiant tout le monde si ce n'était Severus et Minerva déjà au courant.

- Qu'est-ce que tu veux dire ? demanda Remus.

- Il n'y a plus de lien. Je l'ai détruis et ce l'année dernière au début des vacances. Comme je vous l'ai déjà dit, j'en avais marre de vous écouter et j'ai décidé de prendre les choses en main. Et bien sûr, la première chose à faire, après la débâcle au Ministère, était de me débarrasser de ce lien. Je l'ai fait, avec succès et j'ai continué sur ma lancé et vous zappant tous et en faisant ce que moi j'avais envie de faire et comme j'avais envie de le faire. Cela me réussi à merveille et j'en suis très heureux. Donc non, Voldemort ne me contrôle pas et il ne peut même plus approcher mon esprit. Il n'y a plus de lien, de contact entre nous et cela a été fermement posé et confirmé.

- C'est impossible, fit Dumbledore visiblement choqué. Le lien ne pouvait pas être brisé.

- Si, il le pouvait et il l'a été. Sa présence me rendait littéralement malade après la mort de Sirius. J'ai fait ce qu'il fallait et ça a parfaitement fonctionné.

- Comment ? demanda le directeur.

- Cela ne vous regarde pas, claqua-t-il. Revenons sur le sujet : l'attaque du train. Oui je savais mais le plus incroyable c'est que vous vous ne l'ayez pas prévu ! trancha-t-il avec colère. Pour vous résumer la chose puisque vous n'avez visiblement pas compris la situation : Priorité de Voldemort : Dumbledore, Poudlard et moi. Je suis presque certain d'être en première position sur la liste, l'attaque d'aujourd'hui le confirme. Donc, si on considère ses trois cibles principales, sachant qu'il n'est visiblement pas encore prêt à attaquer Poudlard et son très cher directeur, je suis la première cible. Il ne savait pas où j'étais durant l'été et une fois à Poudlard, ça lui complique les choses. Il était donc évident que le train serait une occasion en or. Et même sans cela, protéger le quai et le train aurait dû être un impératif pour vous vu le point sensible que cela représente pour la sécurité de tout les élèves. Alors la véritable question n'est pas comment moi je le savais mais comment vous vous avez pu ne pas l'envisager ! claqua-t-il. J'ai été sidéré de voir avec quel facilité j'ai pu accéder au quai et au train pour les protéger. J'ai pu y poser mes sorts comme j'en avais envie, bien tranquillement. Heureusement que moi je voulais protéger les élèves et non leur faire du mal. Cela aurait été tellement simple pour un mangemort d'y aller et de poser des sorts qui auraient fait sauter le train en plein trajet ! Alors au lieu de chercher ce qui ne va pas avec moi, à votre goût tout du moins, faite votre travail directeur et protégez vos élèves !

Il tourna ensuite les talons et s'en alla pour retourner à son dortoir, agacé. Le silence retomba une fois la porte claquée derrière lui.

- Est-ce que c'est possible Albus ? Le lien détruis ? demanda Remus.

- Non, répondit-il. Ce lien est une magie extrêmement puissante, très noire. Harry n'a pas les connaissances et le niveau pour cela si tant est qu'il y ait un moyen de le briser et je n'ai pas trouvé ce moyen. Je cherche à en débarrasser Harry depuis que nous avons confirmé son existence, répondit le directeur l'air affligé. Il n'existe pas, pas sans tuer Harry. En revanche, Voldemort peut lui faire croire qu'il s'en est débarrassé et lui faire baisser la garde pour mieux le manipuler.

- Par Merlin Albus, s'agaça Minerva. C'est grotesque. Vous ne savez pas tout, vous n'avez pas la Magie infuse et Harry est un sorcier puissant et très intelligent. Nous connaissons tous sa volonté et sa force de caractère. Harry ne se laisserait pas manipuler de cette façon, aussi longtemps, sans se douter de quoi que ce soit. S'il dit qu'il a trouvé un moyen de briser le lien je le crois, j'ai confiance en lui. Et si votre théorie était exacte, pourquoi le Seigneur des Ténèbres l'aurait-il coupé de vous ? De l'Ordre ? Il aurait pu avoir des informations par lui c'est grotesque. Et nous savons tous que si le Seigneur des Ténèbres le contrôlait, la première chose qu'il aurait faîte aurait été de l'amener à lui pour le tuer en le faisant savoir au monde entier ! Harry a changé Albus, il a grandi, il a mûris et il a pris sa vie en main ! Quand allez vous l'accepter ?! Quel intérêt aurait-il eu à faire ce qu'il a fait ?!

- Endormir notre vigilance pour nous pousser à lui faire confiance, répondit Maugrey.

- Par la Magie c'est stupide ! s'agaça-t-elle. Tout ce qu'il a fait depuis l'année dernière l'a au contraire poussé à s'attirer votre méfiance la plus totale et il ne fait rien pour la regagner parce qu'il n'en veut pas. Harry n'est pas manipulé par le Seigneur des Ténèbres ! Il a simple décidé de s'affranchir de vous et de faire les choses par lui même. Que sa vous plaise ou non ne fait pas de lui la marionnette du Seigneur des Ténèbres. Depuis qu'il est lord il a accès à des bibliothèques qui ont des siècles et qui renferment des secrets de magie de la famille Potter et Black. Il a pu trouver un moyen de briser le lien là dedans.

Les autres la regardèrent, dans le doute face à ses arguments plus que valables.

- Pourquoi refuse-t-il de nous parler même sans prendre part à l'Ordre ? demanda Remus.

- Je pense qu'il a été clair sur ce point, soupira-t-elle. Quoi qu'il en soit, il a raison sur le fait que le train aurait dû être protégé dans la situation actuelle et que cette attaque était évidente à prévoir Albus. Alors au lieu de vous concentrer sur Harry, concentrez vous sur les véritables problèmes, pria-t-elle.

Le lendemain, les cours commencèrent dans une ambiance toujours aussi étrange et sombre. Cette année, Snape avait gardé le poste de professeur de défense et il n'y avait pas de changement parmi les professeurs, une grande première. Et ce fut dés le premier jour que Harry commença à s'organiser. Il eut la confirmation de sa directrice de maison qu'il pouvait toujours disposer de son bureau, qu'il pouvait intégrer les runes anciennes en ASPIC, que Flitwick acceptait de continuer les entraînement de duel et sortilèges avec lui et que Bibine continuerait à l'entraîner pour l'icarel. Elle semblait d'ailleurs bien plus enthousiaste que lui à ce sujet, l'amusant beaucoup. Il en profita pour programmer les essais de quidditch pour Gryffondor. Il lui faudrait confirmer les places de ceux qui étaient là l'année dernière et trouver deux nouveaux joueurs pour remplacer Cormac et Katie qui avaient terminé leurs études.

Durant la première semaine, Harry se réinstalla, passant un temps obscène à désamorcer et annuler les sorts d'espionnages, d'écoutes, de détections, de surveillances et autres de cet acabit, que Dumbledore avait posé dans le bureau que McGonagall lui prêtait. S'il n'avait pas été surpris de les trouver, la chose l'avait prodigieusement agacé, comme la théorie de l'Ordre sur la supposition selon laquelle Voldemort le contrôlait. Bien sûr, s'il ne voulait plus d'eux, de leurs manipulations, de leurs mensonges, de leur hypocrisie, de leur jalousie, de leur méfiance… enfin bref, de tout le panel de ces choses réjouissantes qu'ils lui avaient témoigné, il était forcément contrôlé par quelqu'un. Cela ne faisait que lui prouver un peu plus qu'ils n'avaient jamais eu confiance en lui. Les premiers jours, il passa donc une bonne partie de son temps libres à inspecter les lieux qu'il utilisait souvent pour retirer toute surveillance malvenue. Il en trouva dans le bureau, dans son dortoir et dans les environs de la salle sur demande. Il se fit une joie de les enlever. Cela fait, il se remit au travail à la fois sur ses études personnelles qui continuait et sur tout le reste entre recherches et entraînement. Il continuait à s'entraîner avec Arthur et Amcinthe tout les matins dans la salle sur demande, avec Flitwick en duel et sortilège et avec Bibine en vol et icarel.

Il avait pu commencer le cours de runes anciennes, la chose très facile pour lui qui avait déjà dépassé de loin le niveau de l'école avec son petit cambriolage de savoir chez Tom. Et le voir réussir parfaitement ce cours, mieux que ceux qui avaient le niveau ASPIC depuis plus d'un an, avait fait enragé Hermione qui se voyait relégué au second rang. Harry avait dû admettre que cela l'avait quelque peu amusé. Désormais, il dépassait Hermione en runes, en sortilèges, en défense, en soin, en potion et en métamorphose. Autrement dit dans la quasi totalité des cours qu'ils partageaient, seul la botanique restant à la demoiselle. Et cela piquait terriblement son orgueil, la préfète en chef extrêmement vexée d'être dépassé. Elle ne croyait pas à sa réussite, l'accusait de mentir ou d'utiliser des stratagèmes, ce à quoi il avait répondu que cela était peut-être simplement dû au fait qu'il étudiait plus sérieusement depuis l'année précédente.

Dés le premier samedi, il fit passer les essais de quidditch pour l'équipe. Il ne fut pas surpris de voir Ginny et Ron s'y présenter à nouveau. Il les laissa faire mais il ne les retint pas autant à cause de leurs performances que de leurs comportements. Il confirma l'équipe principale de l'année dernière, faisant passer Sakura Akay et Geoffrey Hooper de la réserve à la principale pour remplacer Cormac et Katie, sélectionnant Cassandra Bolen et Dorian Clyde pour les places libres dans la réserve. Une nouvelle fois, ce fut la crise avec les deux Weasley commençant à sévèrement taper sur les nerfs de toute leur maison, de McGonagall et Bibine chez qui ils étaient allés piquer leur crise. Apparemment, il ruinait volontairement leurs rêves de faire du quidditch au niveau professionnel et cela n'avait rien à voir avec leurs performances ou leur incompatibilité avec le travail d'équipe mais uniquement avec sa vengeance personnelle contre eux. Mais cela, ils étaient les seuls à le penser avec quelques membres de l'Ordre se souciant de ce genre de banalités en cette dramatique période de guerre.

Le lendemain, Harry était bien loin du quidditch et il entreprit de faire une chose qu'il n'avait pas faîte depuis des années. Veillant à ne pas être suivi, il s'était rendu dans les toilettes de Mimi. Le fantôme était absent. Mimi était souvent absente du lieu de sa mort depuis que son histoire avait été éclaircit. C'était comme si elle avait été libéré de cette pièce. On pouvait désormais la voir dans toute l'école même si elle était encore souvent ici. Vérifiant une dernière fois qu'il n'était pas surveillé, il ouvrit le chemin vers la Chambre, descendant rapidement dans le conduit en refermant derrière lui. Ce fut comme une plume qu'il atterrit en bas, contrôlant sa descente grâce à ses sorts cette fois. L'endroit était pourtant toujours aussi répugnant et toujours aussi isolé du reste du château.

- Vous pouvez sortir ici si vous voulez, dit-il en regardant autour de lui.

Il n'en fallut pas plus pour faire apparaître Arthur et Amcinthe. Harry fut surpris lorsqu'il fut soulevé une seconde plus tard, porté comme une princesse par le démon. Il rougit d'embarras, relevant le visage vers lui pour le voir entrait d'observer les alentours d'un air dégoutté. Harry jeta un coup d'oeil à Arthur qui les regardait avec amusement.

- Amcinthe ? appela le jeune lord.

- Hum ? répondit-il.

- Pourquoi me portez vous ? questionna-t-il.

- Cet endroit est plus que répugnant, grimaça-t-il. Je refuse de vous laisser marcher là dedans.

- Pourtant vous le faîte, remarqua Arthur amusé.

- Cela n'a pas d'importance pour moi mais il est hors de question que mon lord se salisse de la sorte, répondit-il l'air outré que cela puisse seulement être envisagé.

- Vous exagérez, fit Harry.

- Certainement pas, répondit-il immédiatement. Je ne vous poserai pas alors ne discutez pas.

Abdiquant, Harry leur indiqua le chemin à prendre pour rejoindre la Chambre, Arthur souriant largement pour il ne savait quelle raison. Ce fut avec attention que le démon et l'esprit gardien découvrirent cet endroit que peu de monde avait vu depuis sa création. Harry fut à la fois amusé et embarrassé de voir Amcinthe s'appliquer à faire en sorte qu'il n'effleure même pas les murs humides, usant de sa magie pour effacer l'odeur d'égout, pestant contre le fait que ce lieu était indigne de son lord. Arthur semblait se retenir de rire à chaque fois et Harry n'y comprenait pas grand-chose. Ils arrivèrent devant la porte aux serpents que Harry déverrouilla. Ils la regardèrent s'ouvrir avant de s'engager dans le tunnel rocheux, le passage encore en mauvais état après l'effondrement qui avait eu lieu à son premier passage. On pouvait tout juste se glisser entre les roches mais Harry remédia à cela en restaurant la galerie comme à son origine. Ils purent continuer leur chemin et lorsqu'il fallut descendre dans la chambre à proprement dîtes, Amcinthe sauta simplement avec son lord dans ses bras, ouvrant grand les ailes pour freiner leur chute et atterrir en douceur sur les dalles de la Chambre.

- Vous pouvez me déposer maintenant, remarqua Harry.

- Le sol est humide, visqueux, glissant et plein de mousse, répondit-il en scrutant l'endroit l'air désapprobateur. Je préfère vous garder vous risqueriez de glisser en plus de vous salir.

Harry entendit Arthur rire ouvertement alors qu'il terminait de descendre à l'échelle avant de les rejoindre.

- Je ne suis pas en sucre vous savez, sourit le jeune lord. Et un peu de mousse et d'humidité ne vont pas me tuer.

- Non mais ça va vous entacher et je refuse que cela arrive.

Harry leva alors sa baguette pour nettoyer et sécher le sol, relevant ensuite le regard vers le démon qui grimaça, mécontent. Harry scruta son aura, constatant qu'il semblait aimer le porter et qu'il n'avait pas envie de le poser. Il le fit pourtant sans protester davantage.

- Merci Amcinthe, sourit le jeune lord.

- Avec plaisir milord, sourit-il plus largement encore.

Si Harry lui avait dit qu'il n'était pas obligé de l'appeler ainsi, Amcinthe continuait, passant au « très cher » lorsqu'ils étaient seuls. Une fois le jeune homme sur ses pieds, ils se tournèrent vers la Chambre, avançant sur l'allée encadrée de serpent, allant vers la statu trônant au fond.

- Alors c'est ça la Chambre des Secrets de Salazar Serpentard, remarqua Arthur. C'est impressionnant. Mais elle a mal vieilli de toute évidence.

- Oui, elle a besoin d'être remise à neuf, approuva Harry. Elle est toujours aussi impressionnante que la dernière fois.

Son regard tomba rapidement sur le squelette du basilic qu'il avait affronté et qui était toujours là. Il s'en approcha, posant une main sur ce qui avait été son nez autrefois.

- Et dire que vous avez vaincu cette créature à douze ans à peine avec juste une épée, dit Arthur en inspectant la chose. Ce basilic était vraiment impressionnant de toute évidence.

- Elle l'était, assura Harry. Aujourd'hui je sais que Voldemort l'avait puissamment ensorcelé et qu'elle n'avait pas son libre arbitre. Si elle l'avait eu, peut-être que je n'aurais pas eu à l'abattre. Je déteste ceux qui usent des animaux, magiques ou non, comme d'arme de force ainsi, grimaça-t-il. Elle s'appelait Sisseria et Salazar l'adorait.

Cela, il l'avait découvert dans un livre laissé par le Fondateur à la Citadelle. Il n'y avait pas grand-chose de noté sur la Chambre à l'intérieur. Il n'y avait pas sa localisation, ce qu'elle renfermait, pourquoi elle avait été bâti exactement… Il n'y avait que des sous-entendus sur le sujet mais Salazar y avait parlé de son familier, son basilic qui semblait avoir été une véritable amie pour lui, comme Belzémare l'était pour lui aujourd'hui. Il regrettait d'avoir dû l'abattre à cause de Voldemort. Il regarda Arthur examiner le trou dans le crâne du serpent, trace de l'endroit où il l'avait transpercé avec l'épée de Gryffondor.

- J'ose à peine imaginer à quel point vous êtes passé près de vous faire dévorer vu l'emplacement de la blessure, remarqua l'esprit gardien un peu blême.

- C'est passé très très près, sourit-il sombrement. J'ai eu beaucoup de chance.

- Et un excellent instinct de combattant, ajouta Amcinthe. Plus loin dans le palet et vous vous faisiez mordre très sévèrement au thorax, un peu plus en avant et la blessure n'aurait pas été mortelle. Il faut plus que de la chance pour cela.

- Je suis d'accord, approuva Arthur. Et pour vous avoir à l'entraînement depuis plus d'un an maintenant, chaque jour, je confirme que vous avez d'excellent réflexes et instincts de combattant naturel. Ce n'était pas que de la chance même s'il y en a certainement eu un peu.

- Hum, approuva-t-il simplement.

Il fut surpris lorsque Amcinthe vint l'enlacer par derrière, le tenant fermement contre lui en posant son menton sur son épaule. Il se sentit rougir et surchauffer à cela, son coeur accélérant. Il jeta un coup d'oeil à Arthur qui faisait mine de n'avoir rien vu, s'éloignant pour analyser le reste du squelette du basilic.

- Qu'est-ce que vous faîte ? demanda-t-il tout bas.

- Je vous réconforte, répondit doucement le démon en le serrant contre lui. Votre humeur s'est assombrie avec ces souvenirs.

Harry resta sans voix, gêné. Mais c'était vrai, il se sentait triste, en colère et en souffrance au rappel de ce qu'il s'était passé ici, de la peur atroce qu'il avait ressenti ce jour là. Amcinthe l'avait vu et son étreinte était réellement pleine de réconfort et de soutient. S'il était embarrassé, il n'avait pas envie qu'il s'arrête parce que ça faisait du bien. Il resta donc là en silence, venant timidement poser ses mains sur celles du démon croisées sur son ventre. Amcinthe resserra un peu ses bras en réponse, les entourant de ses ailes et il se sentit au chaud, en sécurité et rassuré. Il ferma les yeux et il se détendit, savourant l'aura pleine d'attention, de protection, d'affection et de toutes ces choses que Amcinthe lui témoignait toujours et qu'il n'était pas sûr de bien identifier. Mais c'était très agréable et il se contentait de ça pour l'instant. Ils restèrent ainsi un moment et Arthur resta à l'écart. Harry savait qu'il était parfaitement conscient de ce qu'il se passait même s'il faisait mine de rien mais son aura disait qu'il voulait les laisser tranquille volontairement.

- Merci Amcinthe, dit-il finalement lorsqu'il se sentit mieux.

- Avec grand plaisir très cher, murmura-t-il à son oreille. Je serai toujours là pour vous soutenir. Je n'ai aucune intention de vous laisser. Vous pouvez compter sur moi pour tout et n'importe quoi.

- Merci, sourit-il en sortant de ses bras.

Le démon le laissa faire et ils se séparèrent à nouveau. Arthur s'en rendit compte presque immédiatement, prouvant qu'il ne les ignorait pas tant que ça et il revint vers eux.

- Pourquoi vouliez vous revenir ici Harry ? demanda-t-il avec curiosité.

- Cet endroit est puissant, très bien protégé, très bien caché. Il n'y a que moi et Voldemort qui puissions l'ouvrir pour le moment, remarqua-t-il. Je voudrais en faire un refuge pour les élèves en cas d'attaque de l'armée de Voldemort ici. Je peux facilement ensorceler des clefs magiques avec des messages en fourchelang pour que d'autres puissent ouvrir le passage. Je voudrais la réaménager pour en faire un refuge sûr. Il y a assez de place pour tout les occupants du château et cette Chambre est tellement blindé que même en cas de très gros dommages sur le château, ils seront en sécurité ici. Je pourrais faire en sorte qu'une fois refermée, elle ne s'ouvre que de l'intérieur, ce genre de choses. Poudlard a une nouvelle plomberie depuis un moment alors les anciens conduit ne servent plus mais ils sont toujours là et plusieurs mènent dehors et sont accessible de cette Chambre. Je pourrais certainement prévoir des sorties de secours si cela devenait nécessaire.

- C'est une excellente idée, sourit Arthur.

- Il faut prévoir quel que chose pour protéger les élèves, remarqua-t-il. Dumbledore serait capable de les envoyer combattre et c'est hors de question. Je ne crois pas qu'il ait prévu quoi que ce soit pour eux et je ne crois pas qu'il le fera, alors je m'en charge. Je ne le laisserai pas jouer avec eux comme il a joué avec moi. Cela les tuerait. Je vais faire de cette Chambre un bunker, mettre au courant quelques personnes de confiances qui pourront faire venir les élèves ici en cas d'attaque. Ce sera pour les élèves, le personnel, les elfes… tout les habitants du château. Je vais mettre en place des sorts qui se déclencheront sur commande pour transporter les réserves de nourritures, de potions, de matériel en tout genre… ici en cas d'alerte. Comme ça ils pourront tenir un moment si cela devait prendre du temps. Je pense aussi mettre des sorts qui leur permettront de surveiller ce qu'il se passe à l'extérieur pour qu'ils sachent s'il faut tenter d'évacuer ou pas. Et bien sûr, les sorties de secours pour ça.

- Est-il possible de faire en sorte de pouvoir transplaner ou utiliser un portoloin, une cheminée d'ici ? demanda l'esprit gardien. Cela faciliterait les choses.

- J'y ai pensé mais c'est à double tranchant. J'ai étudié la magie du château. Si je veux permettre ça ici, il faut lever l'ensemble des restrictions de transport de l'école et installer une cheminée ici. Ce qui…

- Permettrait à Voldemort et ses subalterne d'apparaître ici directement, soupira-t-il en comprenant. Ici et plus généralement sur le domaine de Poudlard.

- Oui, approuva-t-il. Si je veux permettre la sortie, je dois permettre l'entrée aussi. En cas d'attaque massive, je crois qu'il serait plus avantageux pour nous d'avoir ces restrictions de transport magique de notre côté. Seul le médaillon artelak pourra fonctionner en l'état.

- Stratégiquement c'est en effet plus prudent, approuva Arthur.

- Pourquoi ne pas les faire évacuer sur le champs si l'attaque se déclare ? demanda Amcinthe.

- Parce que ce ne sera peut-être pas possible. Je devrais pouvoir construire des sorties de secours reliées au château mais si je veux pouvoir les protéger efficacement, elles doivent rester sur les terres de l'école dans le champs de sa magie et même dans le coeur de sa magie. J'ai regardé les cartes du domaine et des alentours. Le plus judicieux serait d'aller vers des endroits d'où l'on peut transplaner, utiliser un portoloin ou une cheminée. La restriction de transport ne s'étend pas sur tout le domaine véritable de l'école, juste sur le château et son parc. Mais la propriété de Poudlard compte aussi une bonne part de la Forêt Interdite, du loch, des montagnes, ainsi que Pré-au-lard. On peut distinguer trois zones : la périphérie du domaine qui appartient à Poudlard sans que sa magie ne s'y étende, la zone intermédiaire où il y a un peu de magie mais pas de restriction de transport, et le coeur avec le château et le parc où sa magie est très puissante et bloque les transports magiques. Ce qui veut dire que si je construis ces passages, ils devront déboucher à la limite du coeur ou dans la zone intermédiaire pour pouvoir les protéger correctement.

- Mais si Voldemort attaque avec son armée, il est fort probable qu'ils envahissent complètement cette zone intermédiaire avant même d'attaquer, comprit Arthur. Donc, l'évacuation jetterait les élèves dans la gueule du loup.

- Oui. C'est fort probable. Si évacuation il y a, ce sera au dernier moment, quand Voldemort et son armée seront concentrés sur nous dans le coeur et ne feront plus attention à la zone intermédiaire. Soit on en arrivera là, soit nous parviendront à les garder hors du château et ils n'auront pas besoin d'évacuer. Même si les combats viennent jusque dans le château, il y aura encore de la marge. Aucun mangemort ne sait où se trouve la Chambre, il n'y a que Voldemort. Il a gardé ça pour lui. Et d'ici à ce qu'il pense à venir voir ici, à s'intéresser aux élèves, ils auront le temps de le voir venir et de fuir. Je pense mettre en place une sortie de secours sur deux sites : à Pré-au-lard et dans la forêt interdite, sur le site où je m'entraîne avec le professeur Bibine. Les transports magiques sont possible de là et c'est une zone de la forêt relativement sûre comparé au reste. Quand à Pré-au-lard, ils pourront non seulement transplaner ou utiliser des portoloins mais il y aura aussi les cheminées si elles ne sont pas mises hors service.

- Je crois que ce serait judicieux et prudent, acquiesça Arthur.

- Plan parfait comme toujours, sourit Amcinthe.

- C'est le mieux que j'ai pu imaginer, remarqua-t-il.

- Et c'est très bien, assura Arthur. Personne d'autre n'y a pensé de toute évidence.

- Je pense aussi mettre en place un passage entre Pré-au-lard et Poudlard, enchanté pour que seuls les personnes de bonne foi puissent l'emprunter. Si Voldemort attaque le château avec son armée, il passera d'abord par Pré-au-lard et s'il s'arrange pour qu'ils ne puissent pas fuir magiquement. Il serait capable de les tuer, de les enrôler de force ou de les prendre en otage contre nous. J'aimerai leur donner la possibilité de se réfugier ici. Pré-au-lard est dans la juridiction de Poudlard, c'est à l'école d'en assurer la protection normalement.

- Vous êtes d'une grande bienveillance Harry, dit Arthur. C'est une très bonne idée.

- Il ne me restera qu'à trouver au moins une personne de confiance à mettre au courant à Pré-au-lard pour qu'il fasse évacuer les habitants au besoin.

- J'imagine que faire tout cela va prendre du temps, remarqua l'esprit gardien. Et il faudra certainement accéder à la magie du château. Est-ce seulement possible ?

- Cela l'est, approuva-t-il en faisant apparaître un jeu de clefs.

Il y en avait cinq, grosses et anciennes, faîtes d'un métal sombre prenant différent reflet de couleurs et ornées d'une pierre précieuse imposante. Elles étaient élégantes et finement ouvragés, portant chacun un blason, ceux des quatre maisons et de Poudlard. Quatre clefs avaient chacune les couleurs des quatre maisons allant avec les emblèmes. La dernière était grise et violette.

- Ce sont les clefs de Poudlard, expliqua Harry. Les Fondateurs les avait confié à la Citadelle, à sa salle au trésor au cas où il serait nécessaire de modifier la magie de l'école. Elles ne sont accessibles qu'aux lords assermentés et chaque clefs est indépendantes et doivent accepter d'être prises par celui qui y prétend. Il faut vouloir le bien de Poudlard et de chaque maison pour pouvoir les prendre. Et lorsque la Magie jugera que je n'en n'ai plus besoin, elles retourneront au trésor de la Citadelle. Elles permettent d'accéder à la magie de Poudlard. Avec, je vais pouvoir faire les aménagements, ajouter et modifier les enchantement au besoin mais ça va certainement me prendre pas mal de temps. Je pense venir y passer un peu de temps tout les jours pour avancer au plus vite. Après le dîner certainement jusqu'au couvre feu.

- Cela risque de vous épuiser, s'inquiéta Amcinthe. Ce sont des magies très puissantes et anciennes.

- C'est pour ça que je veux en faire un petit bout par jour pour étaler la chose tout en avançant, répondit-il. Je pense que j'aurai fini pour Halloween au moins pour le nécessaire. Je peaufinerai ensuite.

- Halloween est un très bon délai, approuva Arthur. Cela m'étonnerait qu'il y ait une attaque avant.

- Je l'espère. Je vais commencer par nettoyer cet endroit aujourd'hui. Pour ça, pas besoin d'accéder à la magie du château, s'amusa-t-il. Je pense aussi faire une cartographie des anciens conduits, comme ça, je pourrais voir si je peux me servir de certains d'entre eux. Ils ne servent plus à rien avec la nouvelle plomberie de toute façon.

- Et le squelette ? demanda Amcinthe. Cela reste une pièce de très grande valeur.

- Je sais, je vais le conserver. Ce basilic a fait partie de l'histoire de Poudlard de manière majeure même si peu de gens l'ont connu. Lorsque tout ça sera fini, je proposerai à l'école de le récupérer, peut-être pour l'exposer et raconter son histoire. Sinon, je l'installerai au château Potter. Je ne veux pas qu'elle soit oublié et je ne veux pas qu'elle ne soit vue que comme le monstre que Voldemort à fait d'elle.

Ils approuvèrent et la première chose qu'il fit fut donc de récupérer soigneusement le squelette tout entier, le faisant disparaître. Cela fait, il s'attela au nettoyage et si cela prit du temps, il y parvint, révélant la splendeur d'antan de l'endroit. L'humidité, les mousses et les moisissure avaient disparut, la pierre sombre reluisante, les décors d'argent et d'émeraude réapparaissant, donnant presque vie aux serpents de l'allée. C'était magnifique. Cette étape terminée, il ressortit la clef de Serpentard pour accéder à la magie de la Chambre. S'il y avait une clef pour la magie commune à toute l'école, il y en avait aussi une pour les magies posées indépendamment par chaque Fondateur. Contrairement à ce que l'on pensait, il n'y avait pas que Salazar qui avait eu ses petits secrets ici. Mais c'était la clefs de Salazar dont-il avait besoin à cet instant. Il s'agenouilla au sol pour y planter la clef comme dans une serrure. Elle entra dans la pierre comme dans de l'eau et il l'enfonça jusqu'à la tête. Il la fit ensuite tourner sept fois, alternant un sens puis l'autre. Il la lâcha ensuite et elle s'illumina faisant sourire Harry. Sous les regards d'Amcinthe et d'Arthur, il se lança ensuite dans un complexe enchantement qui cartographierait pour lui la Chambre, ses dépendances et les anciennes canalisations. Cela prit un moment et une monstrueuse quantité de magie mais il eut bientôt un parchemin couvert d'un plan très précis. La procédure se termina avec le parchemin s'enroulant sur lui même et se posant au sol. Essoufflé, il fit disparaître le parchemin et rangea sa baguette pour ensuite refaire tourner la clef à l'inverse de la première séquence. Elle s'éteignit alors et il la ressortit de la pierre pour la ranger à son tour.

- Il faut aller vous reposer maintenant, fit Amcinthe en s'agenouillant près de lui. Cela vous a pris beaucoup de magie.

- On remonte, répondit-il. Je vais étudier la carte tout à l'heure et je commencerai demain soir.

Ils se mirent alors en route et presque immédiatement, Amcinthe le souleva dans ses bras, argumentant sur sa grande dépense de magie qui l'affaiblissait cette fois. Arthur en rit de bon coeur une fois de plus et Harry se laissa faire, sentant que le démon voulait réellement le faire et qu'il s'inquiétait sérieusement pour lui. Il se demandait d'ailleurs pourquoi il s'inquiétait tant pour lui. Est-ce que Amcinthe le trouvait faible ? Fragile ? Amcinthe étant incroyablement puissant, déjà ancien et bien plus expérimenté que lui, il le prenait peut-être pour une petite chose dont-il fallait s'occuper ? Il détestait cette idée. Il faisait tout pour être fort, assuré, pour avoir le contrôle de sa vie autant que cela soit possible, pour qu'on n'ait pas à s'inquiéter pour lui, à s'occuper de lui. Pourtant, Amincthe s'inquiétait énormément et semblait toujours penser qu'il se briserait d'un rien. Ce n'était pas l'image qu'il voulait lui renvoyer, loin de là. Il voulait avoir de la valeur pour lui comme pour les autres, il voulait être à la hauteur, il voulait qu'il lui fasse confiance pleinement et non pas qu'il ressente le besoin d'être derrière lui à tout moment pour éviter qu'il arrive quelque chose.

L'attitude d'Amcinthe avec lui était aussi bienfaitrice que douloureuse. Bienfaitrice parce qu'il aimait son attention, ses compliments, sa manière de le décrypter, sa sincérité, son réconfort, sa présence, son respect, sa franchise même s'il ne semblait pas toujours très objectif avec lui. Pourtant, il ne lui mentait jamais et il pensait réellement ce qu'il disait, cela était plus que net dans son aura. C'était donc vrai pour lui d'une certaine manière. Mais c'était douloureux parce qu'il ne comprenait pas, parce qu'il avait la sensation que cette attention mettait sa faiblesse en évidence, parce qu'il avait l'impression que le toujours trop d'Amcinthe lui faisait oublier ses défauts qu'il savait avoir et qu'il se devait de corriger, qu'il prenait se prétexte pour l'oublier, parce qu'il se sentait minable d'être aussi accro à ses compliments et son attention, comme un désespéré qui ne pouvait se débrouiller tout seul. C'était comme s'il éprouvait le besoin d'être rassuré sans en être conscient et cela voulait dire qu'il était fragile, vulnérable mentalement. C'était ce qu'il en avait déduis et cela voulait dire qu'en dépit des apparences, il n'avait pas évolué d'un pouce depuis la mort de Sirius.

- Milord ? Est-ce ça va ? demanda Amcinthe l'air inquiet.

Il sortit de ses pensées pour revenir au moment présent, se rendant compte qu'ils étaient revenus près du tunnel donnant sur les toilettes.

- Est-ce que vous vous sentez mal ? Fatigué ? s'inquiéta le démon.

- Oui, répondit-il en lui souriant. J'étais perdu dans mes pensées.

Amcinthe le fixa un instant, comme Arthur et il sut que tout deux doutaient de son affirmation, le faisant se sentir plus mal encore. Il inquiétait ses amis pour rien alors qu'il leur en demandait déjà tant. Arthur et Amcinthe en particulier se pliaient à tout pour s'adapter à sa vie sans jamais rechigner, le suivant, le soutenant, faisant tout pour l'aider, mettant leur propre vie entre parenthèse pour le suivre, passant des temps fous à ne rien faire d'autre que veiller sur lui depuis son ombre et sa chevalière dragon. Et lui trouvait encore le moyen de les inquiéter pour rien. Il remua pour être déposé et Amcinthe le remit au sol avec délicatesse, le soutenant pour être certain qu'il tenait bien debout.

Il le remercia et ils disparurent tout deux avant qu'il ne remonte en utilisant le vol sans assistance, s'arrêtant juste avant la sortie. Il s'assura tout d'abord qu'il n'y avait personne à l'extérieur pour le voir avant d'ouvrir et de sortir, refermant soigneusement avant de vérifier une dernière fois que personne ne l'avait vu. La première chose à faire serait peut-être d'aménager une entrée plus discrète quel que part dans le château, surtout s'il devait aller régulièrement dans la Chambre. Dumbledore et son trio d'espions savaient où était l'entrée de la Chambre. Si jamais ils s'apercevaient qu'il venait ici souvent, ils comprendraient que cela avait un rapport avec la Chambre des Secrets et en tireraient assurément les mauvaises conclusions. Il ne voulait pas les avoir encore plus sur le dos. Cela fait, il s'en alla, décidé à passer le reste de sa journée à étudier le plan de la Chambre et des conduits pour trouver le meilleur plan. Il voulait protéger les autres, les élèves innocents, comme il aurait dû être protégé lui même. Il savait que Dumbledore n'avait pas l'intention de les préserver, qu'il se servirait d'eux sans vergogne pour se battre. Il refusait catégoriquement que cela arrive et se transforme en bain de sang. Il était donc important pour lui de prévoir quelque chose pour les protéger des combats potentiels voir de les évacuer s'il échouait lui même. Ainsi, ils auraient quand même une chance.