Mage Seigneurial

Chapitre 31 :

Sauvetage

Une fois sa décision prise, Draco avait sorti sa baguette, faisant apparaître un gallion qu'il transforma en médaille à l'emblème des Malfoy. Il l'ensorcela pour en faire une clef qui permettrait à Harry d'aller et venir dans le manoir de sa famille comme s'il en faisait parti. Il en fit aussi un portoloin qui le conduirait directement dans la dîtes cave secrète, dans un recoin abrité. Il lui donna et Harry le remercia avec une gratitude visible. Draco prit sur lui pour illustrer l'inquiétude qu'il ressentait, lui demandant d'être prudent et de leur faire savoir lorsque ce serait terminé et qu'il serait rentré. Il approuva et s'en alla, retournant un instant dans le hall de son château. Il prit le temps de s'entourer des meilleurs sorts de dissimulations, de brouillages et de détournements d'attention qu'il connaissait, passant sa cape d'invisibilité avec soin. Il sentit les présences d'Arthur et d'Amcinthe se renforcer autour de lui, protectrices et encourageantes et il activa le portoloin baguette en main.

Ce fut dans un endroit très sombre qui avait bel et bien tout d'une cave qu'il réapparut. Visiblement, cela avait parfaitement fonctionné. Prudent, il scanna les alentours d'un sort informulé, découvrant trois présences proches. Il tendit l'oreille dans le silence et il perçut une voix féminine et basse. Il ne comprenait pas ce qui était dit mais il savait que ce n'était pas Luna. Il était cependant évident qu'elle n'était peut-être pas la seule retenue ici mais avant de se lancer, il devait savoir qui. Il sauverait tout ceux qu'il pourrait mais il ne devait pas faire ça n'importe comment. Il bougea lentement et sans bruit pour mieux voir la pièce, analysant un peu plus. Il n'y avait que ces trois présences ici, les autres bien plus loin au dessus d'eux. Il fut stupéfait lorsqu'il découvrit qui était là. Il y avait Luna bien en vie à son plus grand soulagement. Elle était encadrée de deux adultes qu'il reconnut sans mal : Garrick Ollivander et Amélia Bones.

On n'avait plus eu de nouvelles du fabriquant de baguette depuis longtemps. Amélia Bones, femme forte, droite et honorable, chef du département de l'application de la loi magique du Ministère sous Fudge, s'était élevée contre Voldemort, contre Fudge et la corruption. C'était pour cela qu'elle avait été attaquée. La surprise dans son cas était qu'on l'avait déclaré morte, retrouvé son cadavre ou ce qu'on avait cru être son cadavre de toute évidence. Il analysa leurs auras pour être sûr, sachant qu'il pouvait voir les contrôles mentaux et détecter les usurpations d'identités de par les sensations de jeux d'acteur, de tromperie et de manipulation que l'aura renvoyait alors. Il n'y avait rien et les deux semblaient bien être qui ils étaient. Les deux adultes étaient très faibles, blessés lourdement mais compte tenu du temps qu'ils avaient passé entre les mains de Voldemort, ce n'était pas surprenant. Ce qui était surprenant était qu'ils soient toujours en vie. Cela voulait dire que Tom n'en n'avait pas fini avec eux. Ollivander était assurément là pour cette histoire de baguette. Quand à Bones elle était probablement là en punition pour s'être opposée au Seigneur des Ténèbres, pour son incorruptibilité, et peut-être aussi pour avoir des informations sur le Ministère et les aurors qu'elle connaissait très bien. Elle avait été tuée, ou plutôt enlevée, en été 1996, il y avait plus d'un an et demi de cela. Vu sa place au Ministère, le pourquoi Voldemort l'avait gardé ne faisait pas trop de secret et si elle était toujours en vie, il devait penser pouvoir encore se servir d'elle.

Les deux aînés tentaient visiblement de rassurer la jeune fille assurément très secouée mais intacte de ce qu'il voyait. Une fois certain que ce n'étaient pas des usurpateurs, il lança un puissant sortilège de silence et de brouillage dans la pièce pour éviter d'être repéré et il retira sa cape. Il s'avança vers eux et immédiatement, il attira l'attention des trois qui sursautèrent et se focalisèrent sur lui, choqués de le reconnaître :

- Harry ? bredouilla Luna.

- C'est moi, sourit-il en s'avançant.

- Pas un pas de plus, gronda Amélia. Prouvez le, ordonna-t-elle.

- Je jure sur ma magie être Harry James Potter, dit-il en comprenant qu'elle pouvait penser que c'était une tentative de manipulation.

Le serment s'accomplit et ils se détendirent immédiatement. Luna se leva pour lui sauter dans les bras et il l'étreignit avec force alors qu'elle sanglotait contre lui.

- Je suis désolé Luna mais nous devons faire vite, dit-il après quelques secondes en la repoussant un peu.

Elle obtempéra sans mal et approuva, sortant de ses bras en restant près de lui, rejoignant Garrick et Amélia à ses côtés.

- Confirmez moi vos identités à voix haute, pria-t-il. Vite.

Ils le firent sans rechigner et il put voir dans leurs auras qu'ils ne mentaient pas, confirmant ce qu'il pensait. Il leur demanda ensuite de lui confirmer à voix haute qu'ils n'étaient pas sous l'influence d'une quelconque magie qu'elle soit de contrôle ou de traçage et une nouvelle fois, il fut vite rassuré.

- Parfait, merci, sourit-il. Je vérifie simplement qu'il n'y a rien qui ait été posé à votre insu et nous partons, dit-il en se mettant à l'œuvre avec sa baguette.

- Comment pouvez-vous nous croire sur parole de la sorte ? demanda Amélia.

- J'ai ma manière de vérifier votre sincérité, répondit-il simplement.

Ses analyses furent terminées en cinq minutes et il put s'assurer qu'il n'y avait rien, soulagé. Les deux adultes étaient en piètre état physique mais il n'y avait aucune magie active sur eux, rien. Cela lui confirmait un peu plus qu'on ne pensait pas qu'ils puissent s'échapper, qu'on puisse venir les sauver et donc, que la capture de Luna n'était pas un piège pour l'attirer directement. Il penchait plus pour le chantage sur son père qui lui aurait pu le piéger plus facilement en éveillant moins les soupçons. Il était raisonnable de penser que même une tête brûlée, du moins de réputation, comme lui n'aurait pas foncé tête baissée au QG de Voldemort pour secourir une amie.

- Nous partons, affirma-t-il.

Il les engloba d'un sort pour les lier à lui et il réactiva son portoloin dans l'autre sens pour partir. Une seconde plus tard, ils étaient dans le hall de son château et Harry se détendit, relâchant enfin la pression en s'accroupissant au sol avec eux.

- Nous sommes au château Potter, expliqua-t-il doucement alors qu'ils étaient tout trois choqués. C'est ma maison et c'est un endroit extrêmement sûr. Vous êtes en sécurité ici.

- Comment avez-vous pu faire cela ? demanda Amélia stupéfaite.

- Je ne manque pas de ressources, s'amusa-t-il simplement. Je ne peux pas vous dire comment. Le principal est que j'ai pu le faire.

- Comment tu as su ? demanda Luna. Je croyais que tu étais au Canada pour ton tournois ?

- Je l'étais et tout le monde croit que j'y suis. Ton père est venu me voir après ton enlèvement, expliqua-t-il. Et il a bien fait. Bien sûr, je ne pouvais pas te laisser là bas alors que c'est à cause de moi qu'ils t'ont visé.

- Ce n'est pas de ta faute Harry, rassura-t-elle. Merci d'être venu.

- C'est normal et je suis heureux d'avoir pu vous trouver avec elle aussi, dit-il aux deux adultes. Si j'avais su que vous étiez au manoir Malfoy avant je…

- Mademoiselle Lovegood l'a dit, coupa faiblement Garrick, ce n'est pas de votre faute ni de votre responsabilité.

Harry sourit, s'inquiétant de les trouver très affaiblis.

- Je vous emmène à mon infirmerie. Restez tranquilles je vais vous faire léviter, dit-il aux deux adultes.

Il releva Luna avec lui avant de s'exécuter avec précaution pour les déplacer et leur éviter des efforts qu'ils n'étaient, de toute évidence, pas en mesure de fournir. Il se mit en route avec eux, laissant Luna s'accrocher à son bras libre.

- Dobby ? appela-t-il en route.

L'elfe apparut sur le champs, choqué en voyant les trois personnes avec lui.

- Lord Potter a réussi ! s'extasia-t-il ensuite. Dobby a eu peur qu'il vous arrive malheur.

- Je vais bien. Il n'y a pas eu d'affrontement, rassura-t-il. Peux-tu demander à Isaac et monsieur Lovegood de nous rejoindre à l'infirmerie et aller y ajouter deux lits ?

- Toute suite ! Dobby s'en charge, dit-il en disparaissant.

- Papa est ici ? demanda Luna.

- Oui, je l'ai laissé ici avant de partir pour qu'il soit en sécurité, expliqua-t-il. Isaac Lam est mon médicomage, il est très compétent et assermenté. J'ai confiance en lui. Il va s'occuper de vous et si cela vous convient, vous pourrez rester ici autant que nécessaire.

Ils approuvèrent, secoués et ils furent bientôt dans l'infirmerie du château. Harry fit asseoir Luna sur un lit avant d'installer Garrick et Amélia sur les deux autres tout juste ajoutés par Dobby. Un instant plus tard, Xenophilius et Isaac entraient, le père se ruant littéralement sur sa fille en la voyant. Isaac vint d'abord vers lui, le scrutant avec inquiétude.

- Tout va bien, rassura Harry. Cela s'est fait tout en douceur, pas d'affrontement.

- Bien, j'ai eu très peur pour vous.

- J'en suis navré. Il fallait que j'y aille et j'avais un plan.

- Je sais mais ça ne m'empêchera jamais de m'inquiéter, vous êtes mon ami, dit-il en le faisant sourire.

- Voici Garrick Ollivander et Amélia Bones, présenta-t-il ensuite. Ils étaient retenus avec Luna et ils ont besoin de vos talents.

Le médicomage acquiesça en avisant les deux blessés mal en point, s'avançant pour aller les examiner avec son calme et sa douceur habituelle. Harry le laissa faire, s'avançant vers le père et sa fille serrés l'un contre l'autre.

- Merci lord Potter, remercia l'homme en le regardant.

- Ce n'est rien. Luna est comme une petite sœur pour moi. Si vous le voulez, et j'insiste, vous pouvez rester ici en sécurité le temps nécessaire.

Ils approuvèrent et il alla vers Isaac :

- Puis-je vous les laisser ? demanda-t-il.

- Bien sûr. Je m'occupe d'eux.

- Faîtes tout ce qu'il faut pour les soigner je prend tout en charge, assura-t-il. Dobby ? appela-t-il en faisant apparaître son elfe instantanément. Lorsque Isaac le dira, tu pourras installer Luna, madame Bones et monsieur Ollivander dans des chambres d'invités, leur donner à manger et tout ce dont-ils auront besoin. Isaac te dira.

- C'est compris. Dobby se charge de tout pour lord Potter.

- Merci. Si vous avez besoin de moi, demandez à Dobby ou Avismark de venir me voir. Je rentre demain après le tournois. Il vaut mieux que je retourne au Canada et que je termine comme si de rien n'était, ça brouillera les pistes.

- Très bien mais préparez moi un portoloin, pria Isaac. Je viendrai pour votre duel, il est fort probable que vous ayez besoin de moi et je ne laisse pas un autre médicomage vous approcher.

Harry approuva, touché par son attention. Il passa ensuite auprès de ses quatre protégés, assurant qu'ils seraient bien soignés, qu'ils étaient en sécurité ici et qu'on s'occuperait deux. Ils approuvèrent, le remerciant une fois encore et il s'en alla. Il repassa par le Square Grimmaurd pour rassurer un Draco et une Narcissa bouillant d'angoisse. Ils furent infiniment soulagés de le voir entier, d'apprendre la réussite de l'opération et de savoir qu'il n'avait pas été repéré. Harry rendit la clef du manoir Malfoy au jeune homme qui la reprit l'air reconnaissant qu'il la rende de lui même tout de suite puis ils se saluèrent. Il repartit pour le Canada, sachant que Snape aurait probablement l'information bien assez vite, priant pour qu'il ne subisse pas la colère de Voldemort pour cela. Il fut de retour au Canada moins de trois heures après en être parti, réapparaissant dans sa tente déserte. Les autres devaient jouer la façade pour l'image. Il envoya un sort discret les prévenir qu'il était de retour. Arthur et Amcinthe réapparurent et le démon fut intarissable d'éloges sur la maîtrise parfaite de la situation, théâtral en l'exprimant, faisant rire un peu l'esprit gardien.

Il ne fallut que quelques minutes pour que tous arrivent, l'air infiniment soulagés de le voir entier et l'air intact. Adélème vint immédiatement l'étreindre avec force, le surprenant un peu. Son mentor avait été mort d'inquiétude et de peur pour lui, il le voyait et le sentait. Touché, il l'étreignit un moment avant de passer dans les bras d'un George qui lui ressemblait comme deux gouttes d'eau, puis dans ceux de son frère. Bastide fut le suivant et tous lui firent savoir leur soulagement.

- Luna ? demanda Fred.

- En sécurité chez moi avec son père, répondit-il en les faisant sourire plus encore. Elle est secouée mais elle va bien. Isaac va s'occuper d'elle.

- Comment ça s'est passé ? demanda Adélème.

- Ce fut un chef d'œuvre absolu ! répondit Amcinthe. Il a maîtrisé la chose d'une main de maître et les a récupéré sous le nez des mangemorts sans que ces idiots ne s'aperçoivent de rien.

- Aucun problème, sourit Harry. Je suis entré et ressorti en quelques minutes sans qu'il n'y ait le moindre affrontement. Ils ne se sont peut-être même pas encore aperçus que leurs prisonniers ne sont plus là.

- Leurs prisonniers ? releva Adélème.

- Garrick Ollivander et Amélia Bones étaient là aussi, expliqua-t-il en les surprenant. Je les ai bien sûr ramené aussi après avoir confirmé que c'était bien eux et qu'il n'y avait pas de piège. Isaac est en train de les soigner.

- Amélia Bones ? Du Ministère ? demanda Bastide. Je pensais qu'elle était…

- Morte ? Moi aussi. J'ai été très surpris de la trouver là. Mais c'est bien elle. Tom a certainement voulu la faire passer pour morte pour ne pas qu'on la cherche. Il n'avait pas encore une telle emprise sur le pays quand il l'a enlevé. Elle savait tout du Ministère, elle était assurément une source d'informations précieuse en plus d'être une ennemie affichée très honorable et impossible à corrompre. De ce que j'en sais tout du moins.

- Cela serait logique, approuva Adélème. Félicitation Harry. Mais comment avez vous réussi ce tour de force ?

- J'ai bien des atouts dans ma manche. Je suis désolé mais je ne peux pas tout vous dire. Simplement, j'avais le moyen de rejoindre Luna ni vu ni connu et je ne m'en suis pas privé.

Ils acceptèrent cette explication sans rechigner, ayant toute confiance en lui.

- Il faut manger et vous reposer maintenant, remarqua Atrhur. Il faut être en forme pour le duel de demain, sourit-il.

- Oui.

Ils s'installèrent alors, la soirée déjà terminée ici. On fit apparaître un repas pour le jeune lord qui n'avait pas eu l'occasion de dîner avec cela, tous grignotant avec lui. Ils lui expliquèrent que Georges, qui reprit bientôt son apparence normale, avait merveilleusement joué son rôle et il le remercia chaudement pour cela, le roux lui assurant qu'il s'était bien amusé. Tous se détendirent avec lui, heureux que cela se soit bien terminé, riant un peu des mangemorts et de leur maître qui n'y comprendraient rien. Haruo, Uranie, Théandre et Elzaïde passèrent aussi, visiblement soulagés de le voir de retour entier après avoir appris pourquoi il était parti précipitamment. Ils jurèrent de garder le secret sur son escapade, assurant que c'était passé inaperçu. Ils lui demandèrent s'il allait bien, s'il avait réussi à faire ce qu'il voulait et ils sourirent au simple « oui » qu'il leur donna. Ils le laissèrent ensuite, le priant de bien se reposer. Et ce fut rapidement que Harry fut poussé au lit par son entourage. Il s'endormit facilement, épuisé par les efforts du jour et les ascenseurs émotionnels.

Malgré tout, le lendemain, ce fut avec brio qu'il remporta la finale. Ce fut un duel ardu et long, son adversaire très doué et intelligent, mais il gagna tout de même de manière aussi impressionnante et audacieuse que la première fois. Il s'était retrouvé dans une caverne de lave étouffante parcourue de jets de magma en fusion imprévisibles pour ce match et il en ressortit avec de belles brûlures, comme son adversaire. Isaac l'avait soigné puis il avait salué le public, participé à la fête et répondu aux interview. Lorsqu'on lui parla de l'attaque sur le Poudlard Express parvenue jusqu'à eux entre temps, il fit mine de ne pas avoir été au courant jusque là et de l'apprendre par eux. Il expliqua ne rien savoir de cette affaire, même s'il s'en désolait, et qu'il ne pouvait donc pas commenter. En revanche, il ne se priva pas pour charger Dumbledore, expliquant qu'après l'attaque du train qu'il avait lui même contré en septembre, il l'avait instamment prié de protéger le Poudlard Express. Forcé de constater que ça n'avait pas été fait, il ne se priva pas de faire remarquer son imprudence et son incompétence à ce sujet. Il s'arrêta là dessus et les fit revenir sur le tournois et l'icarel, annonçant avec les quatre créateurs qu'ils prévoyaient un troisième tournois au printemps prochain.

La fête terminée, ils rentrèrent tous ensemble au château Potter, la soirée bien entamée au Royaume Unis. Tous saluèrent le lord avec affection, le félicitant pour son second trophée, le priant de bien profiter de ses vacances, ses professeurs lui donnant rendez-vous le sur-lendemain pour ses cours. Seul Isaac resta avec Arthur et Amcinthe qui étaient à demeure ici. Ils allèrent au salon et Dobby fut appelé pour avoir des nouvelles de ses quatre protégés que Isaac avait laissé bien des heures auparavant. L'elfe expliqua qu'ils étaient tous endormis dans leurs chambres et qu'ils veillaient sur les deux adultes pour s'assurer de leur état. Harry le remercia et l'elfe leur proposa un dîner qu'ils acceptèrent avec plaisir.

- Comment vont-ils ? demanda Harry à son médicomage alors qu'ils mangeaient.

- Monsieur et mademoiselle Lovegood ont été très secoués et choqués mais ils vont très bien, commença-t-il. Je leur ai donné des calmants et des potions de sommeil sans rêve pour cette nuit et ils avaient la consigne d'aller se coucher tôt après manger. Il n'y aura aucun problème pour eux. Pour madame Bones et monsieur Ollivander, c'est plus compliqué. Ils ont été torturés violemment et longuement, affamés et assoiffés. Ils sont mal en point et très faible. Il faut les surveiller quelques jours. Je m'en occupe.

- Se remettront-ils ? demanda-t-il très inquiet.

- Il faudra du temps et du repos mais avec de bons soins, ils devraient s'en sortir, rassura Isaac. Il y aura quelques cicatrices mais ils iront bien je pense. Il leur faudra des semaines de repos et de soins mais ils iront bien, physiquement. Vous les avez sauvé.

- J'en suis très heureux, sourit-il.

Ils terminèrent de manger puis Harry accompagna Isaac pour aller vérifier que Garrick et Amélia allaient bien, Amcinthe se cachant dans son ombre pour venir avec lui. Tout deux dormaient profondément dans leurs confortables chambres et Isaac put le rassurer sur leur stabilité. Il assura qu'il reviendrait le lendemain matin pour les voir et pour le voir lui qui avait besoin de soins aussi après le tournois. Le médicomage donna une potion anti-douleur à son ami pour qu'il puisse dormir confortablement puis il s'en alla, le confiant à Amcinthe et Arthur comme toujours.

Le démon et l'esprit gardien ayant déjà décrété qu'ils ne le laisseraient pas s'entraîner le lendemain matin et Harry avait décalé son réveil pour dormir un peu plus tard ce jour là. Ce fut pourtant tôt qu'il se leva, se préparant, s'habillant avec grand soin bien que de manière assez simple alors qu'il n'y avait rien de prévu aujourd'hui. On était le 22 décembre. Demain, ses professeurs reviendraient pour faire le point sur son travail personnel fait seul à Poudlard depuis la rentrée, puis ce serait Noël et ensuite il reprendrait les cours particuliers. Il devait aussi revoir les chefs du Pacte de Cabra, ses avocats… Une fois de plus, il ne manquait pas de travail d'autant plus avec les quatre protégés qu'il accueillait au château. Il alla prendre un petit déjeuner, demandant des nouvelles des anciens prisonniers et de Xenophilius à Dobby. Ils dormaient tous toujours et la nuit avait été paisible, le rassurant. Il demanda à l'elfe de veiller sur eux pour lui et il s'en fit une joie.

Son petit déjeuner avalé, il alla vers son bureau pour se mettre au travail, s'apercevant enfin de la très belle décoration de Noël qui avait déjà été mise en place. Il prit le temps de regarder et c'était encore plus beau que l'année précédente. Il appela ses elfes pour les féliciter, prenant de leur nouvelle un moment. Puis il reprit le chemin de son bureau, trouvant Avismark en route. Celui-ci marcha avec lui et le lord lui demanda de ses nouvelles à lui aussi. Arrivant au bureau, ils discutèrent un peu de son sauvetage chez Voldemort, de ce qu'il se passait, du Pacte de Cabra. Harry était heureux d'avoir désormais une relation très paisible avec le gobelin, une confiance et un respect mutuel bien installé. Finalement, Avismark s'en alla et il se mit au travail, remerciant Dorémi lorsqu'elle vint lui servir du thé et raviver le feu de sa cheminée alors qu'il commençait à neiger dehors. Amcinthe ne tarda pas à apparaître et Harry lui demanda en souriant s'il avait passé la nuit dans son ombre. Il approuva sans aucune gêne, l'embarrassant en déclarant qu'il aimer le regarder dormir. Le démon s'installa pour l'observer et sa présence fut aussi agréable qu'à l'habitude. Il travailla ainsi jusqu'à apprendre que Luna et son père s'étaient levés et prenaient le petit déjeuner dans une petite salle à manger et que Isaac venait d'arriver.

Amcinthe l'accompagnant, il alla tout d'abord accueillir son médicomage et ami qui, sans surprise, le poussa vers son infirmerie pour soigner les blessures de son duel de la veille. Harry se laissa faire, admettant que ses brûlures lui faisaient mal. Ce duel avait vraiment été difficile et l'arène n'avait pas fait de cadeaux non plus. Heureusement, quelques jours et on n'en parlerait plus. Il laissa Isaac le soigner sous l'œil acéré d'Amcinthe. Ils discutèrent tranquillement avant que Isaac demande s'il pouvait aller voir Amélia et Garrick. Harry approuva, lui demandant s'il voulait qu'il l'accompagne mais Isaac assura que ce n'était pas nécessaire, qu'il viendrait lui donner de leurs nouvelles dés qu'il aurait terminé. Ce fut donc vers Luna et Xenophilius que le jeune lord alla, le démon se fondant dans son ombre. Il entra bientôt dans la petite salle à manger dans laquelle ils prenaient leur premier repas de la journée. Il fut heureux de les voir souriant à table l'un près de l'autre. Ils se tournèrent vers lui à son entrée, Luna souriant plus encore en se levant pour venir l'étreindre. Il lui rendit le geste avant de saluer son père qui s'était levé pour le saluer. Il vint s'asseoir avec eux :

- Comment allez-vous ce matin ? demanda-t-il.

- Très bien merci Harry. Ta maison est magnifique.

- Merci même si c'est à mes ancêtres que je le dois. Je n'ai fait qu'hériter, s'amusa-t-il. Vous êtes les bienvenus ici. Malheureusement, rentrer chez vous serait bien plus dangereux qu'autre chose je le crains. Vous pouvez rester vivre ici autant que vous le voulez et si ça ne vous convient pas, je pourrais certainement vous trouver un autre endroit sûr.

- Ça ne te dérange pas que l'on reste ici ? interrogea la petite Serdaigle.

- Pas du tout. Tu as vu la taille de cet endroit ? Il y a bien assez de place. Vous pouvez rester jusqu'à ce que rentrer chez vous soit sûr. Peu importe comme cela se terminera, je doute que cela s'éternise encore beaucoup. Voldemort n'a pas de patience. Vous me direz lorsque vous aurez décidé de ce que vous souhaitez faire.

- Tu penses que je pourrais retourner à Poudlard ? demanda Luna.

- À toi d'en décider. Je pense que tu sais ce que tu risques. Si tu décides d'y retourner, soit je serai dans le train avec toi, soit je te ferai rentrer par un autre moyen. Tu seras en relative sécurité à Poudlard, jusqu'à ce que Voldemort se décide à l'attaquer. Cela arrivera, je ne sais simplement pas quand.

- Et papa ?

- Si tu reviens à Poudlard, ton père peut rester ici quand même ça ne change rien. Pour le moment, peu sauront comment tu t'es échappé ou seulement que tu te sois échappé. En te voyant, ce sera un affront pour Voldemort et cela sera plus dangereux pour toi. Je peux te protéger à Poudlard et si tu es ici ou dans un endroit sûr mais je ne peux absolument pas prédire ce qu'il se passera. C'est à toi de décider ce que tu veux faire Luna, c'est ta vie. Mais pour l'instant, prenez déjà du repos ici pendant les vacances. Le domaine est grand et il y a tout ce qu'il faut.

- Merci Harry, sourit Luna. Tu as déjà pris ton petit déjeuner ?

- Oui, je me lève tôt. Je suis venu dire bonjour en entendant que vous étiez debout.

- Comment vont monsieur Ollivander et madame Bones ? demanda Luna.

- Isaac est avec eux en ce moment. Il dit qu'avec de bons soins et du repos, ils se remettront, expliqua-t-il en la faisant sourire. S'ils le veulent bien, ils resteront ici aussi, à l'abri et Isaac les soignera à mes frais.

- C'est très généreux de ta part.

- C'est normal.

- Et le Canada ? S'était bien ? Tu as gagné le tournois ?

- Oui même si cela a été plus difficile que la dernière fois. Au plus le temps passera, au plus les concurrents seront sérieux. Je vais devoir m'entraîner plus pour le prochain tournois.

- Quand aura-t-il lieu ?

- Au printemps prochain. Je suis désolé mais je dois vous laisser, j'ai énormément de choses à faire. Profitez de votre petit déjeuner et du château. Vous pouvez demander à Dobby si vous avez besoin de quelque chose. Pensez-y tranquillement et vous me direz ce que vous avez décidé, sourit-il en se levant.

Ils lui sourirent et il s'en alla, Amcinthe ressortant aussitôt la porte close. Il retrouva vers son bureau sachant que Isaac aurait certainement besoin de temps pour ses soins. Il alla donc se remettre au travail jusqu'à le voir arriver. Il stoppa alors pour l'écouter, soulagé d'apprendre que les deux aînés allaient bien même s'ils étaient épuisés. Ils ne pourraient pas se lever avant un jour ou deux et avaient encore besoin d'un suivi pointu, des soins quotidiens mais ils étaient stables et Isaac avait pu soulager leurs douleurs. Il lui transmit leur souhait de lui parler et Harry promit qu'il irait. Isaac le salua et s'en alla, assurant qu'il revenait le lendemain, demandant à son jeune ami de se ménager un peu. Harry termina ce qu'il était en train de faire avant de se lever pour aller vers ses deux protégés, alités. Il se dirigea tout d'abord vers la chambre de Ollivander, toquant doucement à sa porte. Il ne l'entendit pas répondre mais la porte s'ouvrit, prouvant qu'il l'avait fait et que la magie du château l'avait entendu. Il entra donc doucement, souriant au vieil homme qui le regardait entrer.

- Bonjour monsieur, salua-t-il en refermant derrière. Puis-je ?

- Bien sûr, répondit l'homme.

Sa voix était encore un peu faible mais bien plus souriante. Il était à moitié assis au milieu de son grand lit, propre, rhabillé de vêtements de repos neufs. Il avait l'air bien mieux même s'il était maigre et pâle. Harry déplaça un fauteuil d'un geste de la main pour l'amener près du lit. Il vint s'y asseoir :

- Comment allez vous monsieur ? demanda-t-il.

- Je vais bien maintenant grâce à vous et à votre médicomage. Il est très doué et très bienveillant.

- Il fallait bien cela pour m'amadouer, s'amusa-t-il en le faisant sourire. Isaac s'occupera de vous jusqu'à ce que vous soyez guéris. Je prend tout en charge et vous pourrez rester à l'abri ici autant que nécessaire. Je crains que cela ne le soitjusqu'à ce que la guerre ait pris fin. Vous serez en sûreté au château Potter, autant qu'il le faudra.

- C'est gentil à vous.

- C'est normal. Vous avez été là pour m'aider lorsque j'en ai eu besoin. Vous savez, j'étais là le jour où ils sont venus vous chercher. J'étais un peu plus loin dans une auberge. Je suis navré de ne pas avoir pu intervenir ce jour là.

- Vous n'avez pas à vous excuser pour cela monsieur Potter. Rien de tout cela n'est de votre faute. J'ai été heureux de pouvoir vous aider avant qu'ils ne viennent. Votre seconde baguette a-t-elle comblée vos espérances ?

- Oui, elle est parfaite et elle me convient bien mieux que la première.

- Je suis heureux de l'entendre.

- Monsieur, je sais que vous devez être fatigué mais accepteriez vous de répondre à quelques questions ?

- Évidemment, répondit-il sur le champs. C'est à propos des raisons pour lesquelles le Seigneur des Ténèbres m'a fait prisonnier n'est-ce pas ?

- Oui. J'imagine que cela est dû au problème des baguettes jumelles mais j'ai aussi entendu dire qu'il recherchait une nouvelle baguette, une baguette bien précise, puissante, particulière. Il semblerait que ce soit cette recherche qui l'occupe en ce moment. Pouvez vous me dire ce qu'il vous a demandé ?

- Ce qu'il recherche n'est peut-être qu'une chimère, répondit-il doucement.

- J'ai appris qu'une chimère peut être bien réelle dans le monde magique. Dîtes moi s'il vous plaît.

- Il existe un conte, le contre des trois frères. Une histoire magique très ancienne. Pour certains c'est un conte, pour d'autres une histoire véridique. Elle dépeint la rencontre de trois frères avec la Mort, expliqua-t-il doucement, la Mort en personne. Le Mort leur aurait offert à chacun d'eux un artefact magique, les Reliques de la Mort. La cape d'invisibilité pour se cacher de ses ennemis et de la Mort elle même, la Pierre de Résurrection, pour ramener les morts à la vie, et la Baguette de Sureau, la baguette la plus puissante au monde d'après le récit.

- Il recherche cette fameuse baguette, comprit Harry. Existe-t-elle ?

- Et bien… Il n'y a aucune raison de… croire à un conte de bonne femme, hésita-t-il.

- Vous mentez monsieur, sourit doucement Harry. Vous pouvez avoir confiance en moi. Vous savez que cette baguette existe.

- Oui, admit-il, mais je n'ai que des rumeurs.

- Dîtes moi.

- Il y a une baguette de sureau qui répond aux descriptions du conte. Gregorovitch l'aurait eu en sa possession puis elle fut dérobé par un inconnu. La rumeur dit que Gellert Grindelwald qui l'aurait eu en sa possession.

- Comment cette baguette change-t-elle d'allégeance ?

- Un simple désarmement suffirait d'après ce que j'ai entendu.

- Grindelwald l'aurait-il encore ?

- Il l'avait lorsqu'il a combattu Dumbledore.

- Et Dumbledore ayant gagné, il aurait gagné l'allégeance de la baguette ?

- Cela est fort possible et cela expliquerait d'autant plus les exploits magiques de Dumbledore depuis.

- Voldemort le sait-il ?

- Pas par moi mais il est capable de remonter la piste et cela ne fera que précipiter un affrontement avec Dumbledore. S'il a réellement cette baguette, il fera tout pour l'obtenir.

- Je comprend, merci monsieur Ollivander. Prenez votre temps pour vous reposer et n'hésitez pas à solliciter mes elfes si vous avez besoin de quelque chose.

L'homme approuva, le remercia une fois de plus et ils se saluèrent Harry s'en allant pour le laisser se reposer. Il se dirigea ensuite vers la chambre d'Amélia, toquant, entrant lorsqu'elle ouvrit, refermant, la saluant et avançant un siège près d'elle d'un geste de la main. Il s'installa, lui souriant, l'observant. Elle aussi avait l'air épuisée et maigre mais il ne put que rester admiratif devant son aura forte et déterminée, prête à en découdre plus que jamais visiblement. Elle était celle qui était restée le plus longtemps dans les mains de Voldemort et pourtant, loin de l'avoir brisé, cela semblait l'avait renforcé. Mais elle avait surtout besoin de soins et de repos pour le moment.

- Comment vous sentez-vous madame ? questionna-t-il.

- Bien grâce à vous et votre médicomage. Il est très doué et prévenant, remarqua-t-elle avec un léger sourire.

- En effet, Isaac est un médicomage dans l'âme, approuva-t-il. Avez-vous tout ce qu'il vous faut ?

- Oui et je vous remercie de nous accueillir ici.

- C'est bien normal. Sachez que vous êtes en totale sécurité ici. Ce château est très lourdement protégé et seul des personnes très sûres y ont accès.

- Dumbledore ? demanda-t-elle avec suspicion.

- Certes non, répondit-il en la surprenant. Cela fait un an et demi que j'ai coupé les ponts avec Dumbledore et son Ordre, à peu près au moment où vous avez été capturé. Je n'entretiens plus aucune relation avec eux et ne leur accorde aucune confiance. Ni lui ni ses partisans n'ont accès à ce château. Certains l'ont mais ils sont de mon côté et ont prêté serment alors il n'y a aucun risque.

- J'ai manqué énormément de choses, soupira-t-elle.

- Oui mais si vous le désirez, nous vous expliquerons tout ce qu'il s'est passé depuis votre disparition. Savez-vous que vous aviez…

- Été déclaré morte ? termina-t-elle pour lui. Oui. Garrick m'en a informé à son arrivée.

- Je ne veux certainement pas être cruel avec vous et nous ferons comme vous le déciderez mais je pense que nous ferions mieux de garder votre survie secrète pour le moment. Vous pourrez rester en sécurité ici et je prend en charge vos soins et tout ce dont vous avez besoin.

- Je suis d'accord. Il faut que je me remette à jour et que je remette de l'ordre dans mes idées avant d'agir, dit-elle en le faisant sourire par sa volonté. Merci de bien vouloir m'accueillir chez vous.

- Ce château est bien assez grand pour cela, s'amusa-t-il. Je voulais vous dire que je suis très heureux de vous avoir retrouvé en vie. Vous avez été l'une des seules personne droite, juste et intègre, prête à se battre pour ses idées que j'ai connu au Ministère. J'avais énormément regretté votre mort même si nous ne nous connaissions pas personnellement. Je suis très heureux que vous soyez là même si je déplore que ce soit justement votre droiture et votre force qui vous ai valut cette ignominie.

- Merci monsieur Potter, sourit-elle. Il est vrai que vous et moi ne nous connaissons pas encore beaucoup mais j'ai toujours eu l'impression que vous étiez de la même trempe que moi. Je vous apprécie.

- J'espère être de la même trempe. Je suis navré de vous embêter avec cela mais j'ai besoin de savoir. Vous n'êtes pas obligé de me répondre bien sûr. Je suppose que Voldemort vous a capturé pour obtenir des informations sur le Ministère, les aurors, leurs fonctionnement… Ai-je tors ?

- Non, c'était bien pour cela. J'ai résisté autant que possible mais il a quand même réussi à m'arracher quelques informations, dit-elle avec honte.

- Il n'y a pas de honte à avoir madame, rassura-t-il. Je sais mieux que personne ce dont il est capable, j'ai une idée de ce qu'il a pu vous faire subir, remarqua-t-il sombrement. Personne ne pourrait résister aussi longtemps à une telle cruauté sans faiblir à certains moment. Ce n'est pas de votre faute.

- On en est le Ministère ? questionna-t-elle.

- Voldemort l'a pris cet été, annonça-t-il lourdement. Il a remit en place la malédiction du tabou mais pas d'inquiétude, ce château en est exempt de par ses puissantes protections. Il n'a pas pris la place de Ministre lui même, il a mis l'un de ses pantins à la place. Un gouvernement fasciste, autoritaire et totalitaire digne d'une scène de théâtre pour faire semblant qu'il y a un gouvernement, des lois, une justice… Mais tout ça n'est qu'une farce pendue au bon vouloir de Voldemort. Ils sont en train de mener une chasse aux moldus, aux nés moldus, à tout leurs opposants, à la moindre personne qui voudrait se rebeller… C'est pour cela que Luna a été capturé. Vous vous en souvenez peut-être mais lors de ma cinquième année, lorsque j'ai tenté de prévenir de son retour, que personne ne m'a cru et que j'ai subi cette campagne de diffamation, elle et son père m'ont soutenu en publiant en ma faveur dans leur magasine. Cela avait beaucoup fait parler. Voldemort voulait leur faire payer cela.

- Je vois. Où en est le pays ?

- Très clairement, il presque totalement aux mains de Voldemort. Le seul endroit qu'il ne contrôle pas encore est Poudlard. L'école est assurément sa prochaine cible avec moi et Dumbledore à éliminer. Une fois cela fait, le pays sera tout à lui.

- Par Merlin mais qu'ont-ils fait ?

- Malheureusement, le Ministère tel qu'il était, corrompu et infiltré de toute part, ne pouvait pas tenir et une fois le Ministère pris, le reste est arrivé très facilement et très vite. Cela s'est fait d'autant plus facilement que les peuples de créatures magiques n'avaient aucune envie d'aider à cause des répressions qu'elles ont subis sous Fudge et avant. Je ne vais pas vous le cacher, nous sommes en très mauvaise posture.

- Y a-t-il de l'espoir ?

- Il y en a madame, je vous le promet. Nous en discuterons si vous le désirez. Mais pour l'instant, reposez vous. Lorsque vous pourrez vous lever, n'hésitez pas à profiter des salons ou des autres pièces. Ce que je garde privé restera fermé de toute manière. N'hésitez pas à solliciter mes elfes au besoin. Pour l'instant, reprenez des forces, reposez vous. Isaac viendra tout les jours aussi souvent que nécessaire. Puis nous discuterons plus sérieusement, après Noël.

- Garrick et Luna ? demanda-t-elle.

- Ils sont toujours ici et je m'occupe d'eux également, il n'y a rien à craindre. Ils iront bien. Le père de Luna est ici avec elle. Vous aurez certainement l'occasion de leur parler un peu plus tard.

Elle approuva et ils se saluèrent, le jeune lord repartant avec les remerciements de la dame. Ce fut sur le champs qu'il prit le chemin de sa bibliothèque, ce que Garrick lui avait raconté vif à son esprit. Si cette fameuse baguette de sureau existait et qu'elle avait été à Dumbledore, c'était peut-être maintenant lui qui la possédait et cela expliquerait pourquoi Dumbledore voulait tant récupérer sa baguette. Il devait confirmer. Il gagna donc sa bibliothèque pour voir s'il avait un exemplaire du fameux conte. Il en avait même plusieurs et il prit le plus ancien. Les versions les plus anciennes avaient plus de chances d'êtres proches des origines.

Ce fut donc ainsi qu'il découvrit l'histoire des trois frères qui avaient échappé à la mort en conjurant un pont au dessus d'une rivière impossible à traverser sans se noyer. N'ayant pas eu son dû, la Mort leur était apparue pour les piéger sous couvert de cadeau pour marquer leur réussite. L'aîné avait demandé la baguette la plus puissante ayant jamais existé et avait reçu la Baguette de Sureau. Le second avait réclamé le pouvoir de ramener un défunt de sa tombe et s'était vu offrir la Pierre de Résurrection. Quand au dernier, il avait demandé quel que chose lui permettant d'avancer sans que la Mort ne puisse le suivre et avait eu la Cape d'Invisibilité. Dans la suite, on découvrait que la baguette rendait certes très puissant, mais attirait aussi la convoitise et des morts dramatiques pour ses propriétaires. La pierre permettait bien de revoir les morts mais elle ne les ramenait pas vraiment, provoquant désespoir et folie chez ses porteurs. Le premier frère avait été tué, le second s'était suicidé, la Mort obtenant sa vengeance. Seulement, le troisième avait été plus sage et avait pu se cacher d'elle grâce à sa cape. Il avait vécu une longue vie au bout de laquelle il avait donné sa cape à son fils et avait rejoint la Mort de lui même comme si elle était une amie.

Cela ressemblait en effet à un conte ordinaire. Tout à la fin, il était indiqué que celui qui posséderait les trois Reliques de la Mort en serait le maître. Il y avait des notes allant avec le conte dans cet ouvrage, des notes manuscrites prise par une personne qui avait visiblement fait des recherches sur le sujet. Et l'une d'entre elle le stupéfia : les trois frères auraient été des Peverell. Antitoch, Cadmus et Ignotus Peverell. Cela n'était pas rien puisque c'était à partir de cette génération que la famille Peverell avait commencé à se disloquer jusqu'à disparaître. Il le savait pour s'être renseigné sur ses lignées. Les Potter descendaient d'Ignotus, les Gaunt de Cadmus et Antitoch n'avait pas eu de descendance. Il ne put s'empêcher de penser à sa cape d'invisibilité reçu en héritage familial. Était-elle La Cape d'Invisibilité ?

Il devait vérifier tout cela au plus vite et il s'en alla donc immédiatement pour le château Peverell avec Amcinthe dans son ombre. Et là, il trouva ce qu'il cherchait. Le conte n'était pas un conte, c'était l'histoire de cette génération de la famille, des trois frères. Ils avaient existé, et ils avaient réellement rencontré la Mort, reçu ses Reliques. Dans une bibliothèque cachée, il y avait quelques ouvrages là dessus. Des ouvrages racontant l'histoire plus en détail, parlant des objets, de leurs pouvoirs, les décrivant, les dessinant… Et il resta totalement ahuris en réalisant. Sa cape d'invisibilité était La Cape d'Invisibilité, la baguette qu'il avait prise à Dumbledore était La Baguette de Sureau et la pierre noire de la chevalière des Gaunt qu'il portait tout le temps était La Pierre de Résurrection. Il avait réuni les trois, s'était fait maître des trois sans même s'en être aperçu. Qu'est-ce que cela pouvait bien vouloir dire ? Il n'en savait rien mais il s'agissait de trois objets très puissants qu'il se devait de protéger.

Il se promit d'y réfléchir posément, souriant à Amcinthe qui l'avait suivi et qu'il s'extasiait du fait qu'il était techniquement Maître de la Mort, le vantant plus encore. Cela expliquait pourquoi Dumbledore tenait tant à sa baguette. Il savait sûrement ce qu'elle était. Il était d'autant plus sûr qu'il ne lui rendrait pas et pouvait être soulagé quand au fait que Voldemort ne trouverait pas la baguette qu'il cherchait. Le bon côté était qu'il gagnait du temps. Voldemort chercherait longtemps avant d'abandonner et de se résigner à prendre une autre baguette. Sachant qu'une baguette de cette puissance pourrait lui être très utile pour les magies complexes, Harry la fit apparaître. La prenant en main, il put sentir aisément qu'elle le reconnaissait comme son maître maintenant. Il l'ajouta donc à ses deux autres baguettes : celle de houx et celle d'ébène. Il avait appris à jongler entre ses baguettes. Il utilisait celle de houx devant ceux qui l'avaient connu avec et pour qui il ne voulait pas montrer son changement de baguette. Mais il l'utilisait aussi pour les magies de protections et de soins pour lesquelles elle était parfaite. Il se servait plus souvent de sa baguette d'ébène qui, elle, était idéale pour le combat et la métamorphose. Il ajouterait celle-ci. Il faudrait s'exercer un peu pour la maîtriser mais elle servirait assurément, surtout en pleine guerre, de par sa puissance exceptionnelle.

Ce secret découvert, il décida d'aller voir Zelphride pour aller voler avec elle, Amcinthe rejoignant son ombre une fois de plus. La grande dragonne noire fut absolument ravie de le revoir, le poussant bien vite vers son dos en l'amusant. Il mit en place sa selle de quelques sorts avant de grimper et de la laisser l'emmener dans le ciel pour s'amuser et se vider la tête au milieu de la fine neige qui tombait ce jour là.