Ils étaient assis tous les trois, côte à côte, avec Luna, solaire, rayonnante, lumineuse, au milieu.
En face, il y avait Drago Malefoy, et sur les genoux de celui-ci, Pattenrond qui se prélassait.
— Tu veux bien recommencer depuis le début, Malefoy ? grinça Neville Londubat.
— Je-regrette-ce-que-j'ai-fait, répéta l'interpellé avec la voix de quelqu'un qui aurait un citron dans la bouche. Je-veux-rejoindre-la-résistance.
— On peut savoir ce qui t'a fait changer de camp ? cracha Ginny Weasley.
La sclère de ses yeux était entièrement rouge. Un maléfice récent, à n'en pas douter.
— J'ai réalisé que je me fourvoyais.
— Il va nous en falloir un peu plus, je pense.
— Qu'est-ce-que tu veux entendre, Weasley ? Que je t'invente une petite histoire avec une jolie fin, bien moralisatrice ? Une fable avec une belette qui se joue du serpent ? Désolé de te décevoir : la réalité c'est juste que j'ai réfléchi et réalisé que le camp dans lequel j'étais engagé n'était pas le bon.
Il y eut un silence que Pattenrond se décida à occuper en se grattant vigoureusement l'oreille.
— Moi je dis, reprit Neville Londubat, on le ligote, on le séquestre, on le garde comme otage.
— Ne sois pas ridicule, Londubat : j'ai infiniment plus de valeur en tant qu'agent double.
— Vraiment ? Vu tes talents d'acteur, j'en doute.
— Peut-être le problème vient-il du public ?
Pattenrond bailla devant l'inintérêt de la dispute.
— Par tous les Sangs ! Je n'aurais jamais réussi à pénétrer la Salle-sur-Demande si je n'étais pas sincère !
Leurs yeux à tous trois lançaient des éclairs.
— Je pense qu'on peut lui faire confiance, chantonna enfin Luna.
— À cause de la salle ? s'exclama Neville Londubat. Ne le crois pas : il raconte n'im…
— Non, voyons. À cause du chat.
Pattenrond se mit à ronronner.
— Et puis des Nargoles.
