Part1
Ces deux-là étaient des spécimens humains tout à fait fascinants et Pattenrond les étudiait avec la grande attention à chaque fois qu'il en trouvait le temps. Gregory Goyle et Vincent Crabbe s'étaient procuré chacun un superbe poignard d'argent ouvragé, destiné à la transformation des ingrédients de potions les plus délicats. Les objets avaient appartenu à des Sangs-de-Bourbe (qui les avaient probablement volés à d'honnêtes Sorciers) mais à présent, ils étaient à eux (ils les avaient récupérés en toute légalité). Armés de leurs trouvailles, ils gravaient des inscriptions sur les portes en bois, les tentures et les tapisseries.
Gregory entoura son "PPP" belliqueux d'un cœur sanglant.
— J'ai pas compris, avoua-t-il enfin, pourquoi on fait ça.
— On marque notre territoire, affirma Vincent de son côté. C'est les membres de l'Armée de Dumbledore qui ont commencé avec leurs messages en sébition. On doit leur montrer c'est qui qui domine.
Gregory digéra l'information à son rythme, s'interrogea sur la pertinence à questionner son ami sur la définition du mot "sébidion", mais jugea l'information dispensable.
— Et "PPP" ça veut dire quoi ?
— "Pas de Pitié pour Potter" ! cracha Vincent avec un sourire cruel.
Gregory laissa tomber ses bras le long de son corps et observa sa gravure en plissant les paupières et en remuant les lèvres quelques minutes.
— Il manque un "P", affirma-t-il après réflexion.
— Hein ?
— "Pas de Pitié Pour Potter", compta-t-il à nouveau sur ses doigts.
Vincent plissa les paupières à son tour, articula dans le vide.
— Merde.
— On doit changer de slogan
— On a qu'à transformer les lettres, regarde.
Vincent changea facilement un "P" en "B"
— "Bas de Pitié" ? questionna Gregory.
— Attends… Un nouveau coup de couteau.
— "Bas de Þitié" ?
— C'est un "D" : "à Bas Dumbledore"
— Il y a un "P" en trop.
— Il ressemble déjà un peu à un "D", celui-là.
Les deux amis observèrent le nouvel acronyme longtemps, cherchant désespérément à lui donner un sens…
Part2
Comme toujours, l'ambiance était morose à la table du petit déjeuner. Pattenrond avait retrouvé les longues cuisses confortables de Blaise Zabini et narguait Drago Malefoy qui l'observait d'un air soupçonneux. Un cri soudain brisa le silence de la Grande Salle :
— Dumby Dore ! s'exclama Vincent Crabbe.
Il ancra son regard dans celui de Gregory Goyle et répéta, en articulant avec attention :
— Dumby… Dore !
Gregory fronça les sourcils, bougea les lèvres, puis ses yeux s'illuminèrent et il confirma :
— Dumby Dore !
Ils s'exclamèrent alors en cœur :
— Dumby Dore !
Ils se levèrent d'un même mouvement, claquèrent leurs paumes, puis se rassirent et reprirent en un instant leur attitude apathique et silencieuse. Tout le monde les fixait sans un bruit avec une belle gamme d'attitudes allant de l'ahurissement à la crainte en passant par la moquerie.
Un ronronnement grave s'éleva.
Pattenrond adorait se sentir supérieur.
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