Responsabilités, voulues ou non
Voldemort dardait son regard sur Severus Snape. Il n'était pas totalement satisfait de la gestion de Poudlard mais pour autant, il ne pouvait pas le punir alors que le niveau général avait drastiquement augmenté. Toutefois, aucun élève ne semblait prêt à entrer dans ses rangs.
-Il me fallait d'abord tranquilliser les parents avant toute chose, répondit Severus quand Voldemort voulut des explications. Pour toute personne qui sait regarder, c'est une évidence que vous êtes à la tête du ministère mais je devais faire en sorte qu'ils pensent que je n'allais pas les torturer pour un oui ou un non. Si je les avais directement éduqués pour qu'ils vous servent, l'école aurait été désertée en moins de temps qu'on pourrait le dire. Il me fallait agir avec plus de … subtilité.
-Et donc ? grinça Voldemort
-Le cours de magies non classiques est donné par un sorcier qui a prouvé publiquement qu'il n'était pas mangemort, rappela Severus. Sirius Black attire de plus en plus d'adeptes en magie noire ce qui a pour conséquence que votre mouvement est bien plus attirant. Pour l'instant, ils sont plus méfiants parce qu'on vous a diabolisé pendant des années et que vos buts sont … obscurs.
-Comment ça ? s'irrita Voldemort
-Andromeda Tonks n'est pas mangemorte mais a une connaissance aigue de l'histoire magique, répondit Severus. Bien entendu, je lui ai subtilement indiqué qu'il faudrait l'enseigner en votre faveur mais après une étude poussée de vos actes, elle m'a révélé qu'à aucun moment, vos buts avaient été divulgués à la population. En réalité, la majorité de vos grandes lignes proviennent des déclarations de Dumbledore et nous savons tous à quel point il vous tient en très haute estime.
-Cette sang de bourbe ne sait rien ! grinça Voldemort
-J'aurais été du même avis si elle n'avait pas vérifié ses dires, s'inclina Severus.
-Comment ? demanda Voldemort
-Elle a interrogé la population, répondit simplement Severus. Et invariablement, les réponses qu'elle recevait étaient les mensonges sucrés de Dumbledore, même de la part de sympathisants à votre cause. Même avec les enfants de vos mangemorts, quand ils expliquent ce que vous voulez faire, leurs explications sont assez vagues. Tout ce qu'elle peut donc faire, c'est révéler ce qui s'est réellement passé pendant les attaques que vous menez, ce qui les rend moins … meurtrières.
Voldemort s'arrêta quelques instants sur cette réponse … étonnante. Aurait-il négligé cet aspect en tentant de conquérir le monde sorcier ? Il semblerait que oui.
-Que proposes-tu ? gronda Voldemort
-Contrer une bonne fois pour toutes les mensonges de Dumbledore en donnant votre version de vos buts, répondit Severus. Si nous, mangemorts, savons que vous œuvrez pour la pérennité de notre monde, le reste de la population croit que vous ne cherchez qu'à les massacrer pour asseoir votre domination. Et cela sert les intérêts de Dumbledore.
Voldemort se crispa de colère.
-Il en est hors de question ! rugit Voldemort
-C'est évident, monseigneur, s'inclina Severus. Mais voici où nous en sommes.
-Que conseilles-tu ? grommela Voldemort
-Le plus rapide pour qu'un maximum de monde puisse connaître vos buts serait une interview, fit Severus. Faite par un journaliste crédible.
-Skeeter ? proposa Voldemort
-Rita Skeeter est peut-être une journaliste connue qui fait la pluie et le beau temps dans l'opinion du monde sorcier, toute personne sachant réfléchir sait qu'elle invente ses informations. Si vous vous servez d'elle, il y aura toujours un doute sur ce qu'elle a rapporté.
-Qui, donc ? s'irrita Voldemort
-Là, pour le moment, je ne vois que Barnabas Cuffe, avoua Severus. Le directeur de la Gazette du Sorcier. D'après ce que j'ai entendu, un excellent journaliste à son époque.
Voldemort garda le silence quelques instants, songeur.
-Laisse-moi le temps d'y réfléchir, lâcha finalement Voldemort. Oh, et Severus ?
-Oui, monseigneur ? fit Severus
L'instant suivant, il hurlait à s'en déchirer la gorge, terrassé par un doloris.
-Pour ne pas m'avoir prévenu plus tôt de la situation, cracha Voldemort. Pars maintenant et ne reviens qu'avec de bonnes nouvelles.
Severus se redressa difficilement, s'inclina et sortit de la pièce.
Voldemort allait chèrement payer tout ce qu'il lui avait fait.
§§§§§
Molly Weasley et Albus Dumbledore se retrouvèrent dans l'ancienne maison des Prewett.
-J'ai fait jouer mes contacts mais personne ne sait avec qui la petite Granger est fiancée, avoua Albus.
-Il faut impérativement qu'on sache, grogna Molly. Elle est parfaite pour mon Ron.
Albus garda le silence sur le sujet. Ces dernières années, il avait couvert les frasques du rouquin, surtout par rapport à la gente féminine, mais sa dernière agression avait été portée à l'attention du nouveau directeur et connaissant les rapports si aimables que Severus entretenait avec la matrone, il n'y avait aucune chance qu'il passe cet écart sous silence. S'il voulait être honnête, Hermione Granger était promise à un bel avenir, notamment en étant l'apprentie de Severus Snape qui était l'un des plus jeunes maîtres de potions du continent. Si elle devenait Hermione Weasley, elle serait enfermée dans le rôle de sorcière au foyer et devrait pondre une équipe de quidditch pour satisfaire les complexes de son mari et de sa mère. Donc dans un sens, il était content que ce contrat tombe à l'eau, même si ça l'empêchait d'obtenir une certaine influence sur Harry Potter.
-Même si nous connaissions son nom, il faudra s'en méfier, prévint Albus.
-Pourquoi ? s'étonna Molly
-Seuls les sangs purs ont recours aux contrats de mariage, rappela Albus. Or, les seuls qu'elle pourrait côtoyer sont à Poudlard et surtout, à Serpentard. Ils ne nous portent pas dans notre cœur et s'ils apprennent que nous cherchons à briser cette union à venir, ils pourraient nous créer plus d'ennuis que nous en avons actuellement.
-Ce n'est pas faux, grommela Molly. Mais comment est-ce qu'on va faire pour la faire revenir vers nous ? Ni elle ni Harry ne fréquente Ron et Ginny, vous savez. Et maintenant, il ne reste que quelques mois avant la fin de Poudlard, sans oublier qu'ils ne font pas partie de l'Ordre du Phénix.
-Pas encore … grommela Albus. Si seulement j'avais l'opportunité de parler avec Harry …
-Il ne répond pas non plus à vos lettres ? s'indigna Molly. Mais quel …
-Faites attention à ce que vous dites, prévint Albus. Nous avons failli perdre le QG parce que nous avons présumé qu'Hermione Granger et Harry Potter sauteraient sur toutes les occasions pour entrer dans l'Ordre. Black et Snape nous ont prévenu qu'il était hors de question que nous nous mêlions de la vie de son filleul et de son apprentie. Nous devons faire preuve de prudence.
-D'accord, bougonna Molly.
Tous les deux gardèrent le silence. Ils devaient impérativement trouver une solution pour ravoir la mainmise sur le Survivant, chacun pour des raisons différentes mais toujours dans le même but.
-Je pense qu'une union de force majeure reste la meilleure solution, lâcha lentement Albus.
-C'est une attitude criminelle ! s'indigna Molly
-Mais il s'agit de notre meilleure solution, Molly, assura Albus. Vous ne pouvez qu'être d'accord avec moi.
Le regard de la matrone se flouta un instant avant de redevenir clair. Le rituel auquel le vieux sorcier l'avait soumis quand il avait fondé l'Ordre du Phénix fonctionnait toujours avec autant de précision. Certes, ce n'était qu'un rituel de loyauté et de conviction mais c'était suffisant pour pousser Molly Weasley à élever ses deux derniers enfants comme il l'entendait et à faire ce qu'il voulait, ici accepter sans sourciller d'organiser une union de force majeure ou, sans langue de bois, organiser le viol d'une jeune femme … ou d'un jeune homme.
-Je comprends, fit Molly. Mais comment est-ce qu'on va faire ?
-Il faudrait qu'on puisse attirer Granger loin de ses amis, réfléchit Albus. Donc pendant une sortie à Pré-au-Lard. Il faudra la convaincre qu'elle voulait bien cette relation sexuelle et vérifier qu'elle concevra bien à cette occasion … ou la remplacer par Potter.
Le regard de Molly redevint flou quelques instants.
-Une potion ? proposa Molly
-C'est le moyen le plus sûr, concéda Albus. J'ai des contacts avec d'autres maîtres de potions que Snape qui seraient moins … regardant sur les commandes que je passe et mes motivations. Je devrais avoir ce dont nous avons besoin dans quelques jours.
-Est-ce que je dois prévenir les enfants ? demanda Molly
-Pas pour le moment, réfléchit Albus. Ou plutôt … dites-leur que vous devez les voir à la prochaine sortie à Pré-au-Lard.
-Très bien, fit Molly.
-Rentrez maintenant, ordonna Albus. Vous ne devez pas attirer l'attention.
-Bien, fit Molly.
Elle ne tarda pas à quitter les lieux, laissant Albus dans ses pensées. Il fallait absolument qu'il récupère le contrôle du Survivant et sans Poudlard, c'était plus que compromis.
§§§§§
Sirius débarqua au manoir Black de Londres, préoccupé. Les deux trafics de potions, celui qui concernait celles de Severus et celui au cœur de Poudlard, avaient un point commun, Albus Dumbledore. S'il avait une bonne idée de son degré de manipulation, apprendre qu'il était également un criminel sous ses airs de leader de la Lumière n'était clairement pas pour le rassurer.
-Qu'est-ce que vous faites ici ? grogna une voix qu'il n'était pas pressé de revoir
-Aux dernières nouvelles, nous sommes encore chez moi avant d'être au QG de l'Ordre, cracha Sirius. Ôtez-vous de mon chemin avant que je ne décide que ma générosité a une limite.
Grincheuse, Molly dut obtempérer et Sirius continua son chemin. Il se rendit à l'infirmerie de fortune et avisa Poppy Pomfrey de sa présence. Celle-ci hocha la tête, étant en plein soin, et il partit s'asseoir dans la salle adjacente. Il attendit une bonne vingtaine de minutes avant de pouvoir être reçu et ne se gêna pas pour claquer la porte au nez de la matrone qui semblait vouloir fouiner. Il lança quelques sorts pour garantir son intimité et adressa un sourire d'excuses à la maîtresse des lieux.
-A ce que je vois, Molly Weasley est toujours votre personnage préféré, commenta Poppy.
-Elle a l'air d'oublier qu'elle n'est pas chez elle, renifla Sirius. Si je m'écoutais …
-Que me vaut le plaisir de vous voir ? coupa Poppy
-De la curiosité, en fait, avoua Sirius en prenant place. Dans votre carrière d'infirmière, est-ce que vous avez eu l'occasion de traiter des cas … particuliers ?
-Comme ? demanda Poppy, intriguée
-Qui ne relèverait pas de magies dites conventionnelles, répondit Sirius. Je prépare un cours spécial sur les effets des magies non classiques au quotidien et j'aimerai démontrer qu'il n'y a pas que les mangemorts qui peuvent l'utiliser.
Sirius n'avait trouvé que cette excuse pour enquêter sur le trafic de Poudlard, après que Severus l'ait mis au courant. Les effets de certaines potions étaient tels que les personnes qui l'auraient utilisée auraient dû passer à l'infirmerie.
-Eh ben … oui et non, fit Poppy. Comme vous devez le savoir, beaucoup de conséquences de sorts dits de magie noire peuvent passer pour des symptômes passe-partout. Ces dernières années, mon spécialiste en la matière était Severus Snape mais il n'intervenait que sur demande d'Albus Dumbledore.
-Pourquoi ? s'étonna Sirius. Je pensais qu'en tant qu'infirmière de guerre …
-Je n'ai pas le diplôme correspondant, avoua Poppy. J'ai toujours officié en tant qu'infirmière scolaire, Albus n'a jamais voulu reconnaître mon diplôme de médicomage et encore moins ma participation dans la première guerre contre Voldemort. Et pour s'assurer que je ferais exactement ce qu'il voulait, il a rédigé mon contrat d'embauche et l'a renforcé avec un serment inviolable.
Pardon ?
-Je ne comprends pas, fit Sirius.
-Les médicomages doivent obligatoirement suivre une formation pour détecter les situations où la magie dite noire est en action, expliqua Poppy après avoir pris une gorgée de thé. Enfin … dans le reste du monde, on a supprimé ce module en Grande Bretagne sorcière sous prétexte que cela ne servait à rien. Merlin merci, j'ai fait mes études au Danemark. Mais bref. En ne reconnaissant pas mon statut de médicomage, j'avais interdiction d'utiliser toute connaissance issue de cette formation. J'ai toujours dû me cantonner à ce que devait savoir une infirmière en Grande Bretagne et honnêtement, c'est très peu, surtout dans un internat aussi isolé. Tout cela pour dire que même si je suis capable de reconnaître des situations où il y a de la magie dite noire, je ne pouvais pas le signaler et encore moins le traiter, encore aujourd'hui.
-Que voulez-vous dire ? fit Sirius, sentant qu'il allait avoir une sacrée surprise
-L'infirmerie de Poudlard est tenue par un ou une infirmière que depuis la nomination d'Albus Dumbledore en tant que directeur, révéla Poppy. Avant, le pôle médical était tenu par un ou une infirmière de garde et un médicomage qui pouvait ou non rester à demeure, tous les deux en liaison directe avec St Mangouste. Depuis qu'il était directeur, Dumbledore était le seul à pouvoir officiellement détecter les cas de magie noire et pendant tout son mandat, ils étaient proches de zéro. Du moins officiellement.
Sirius fronça des sourcils, confus. Il sentait qu'il touchait du doigt ce que Poppy essayait de lui faire comprendre mais il n'y arrivait pas. Elle eut finalement pitié de lui.
-Officiellement, je ne suis pas apte à déterminer les cas où les élèves sont soumis à de la magie dite noire, répondit Poppy. A chaque fois que j'avais des soupçons, je devais prévenir le directeur qui examinait mon patient alors qu'il n'avait aucune formation médicale, qui donnait son diagnostic et qui déterminait s'il fallait faire appel à St Mangouste ou non, ce qui n'arrivait jamais. Officieusement … j'ai vu plus souvent des élèves être victimes de potions dangereuses voire des sortilèges impardonnables que lorsque je soignais mes patients sur le champ de bataille.
Le souffle de Sirius se coupa.
-Il avait fait en sorte pour que tous les signalements, qu'importe le sujet, que je pouvais faire, devaient avoir son approbation, expliqua Poppy. C'est ainsi que nous arrivions notamment à des cas d'enfants qui subissaient des maltraitances aggravées et qui n'étaient jamais soignés car le directeur refusait que j'intervienne.
-Morgane toute puissante ! haleta Sirius. Combien de cas sont passés sous silence ?
-Des centaines, avoua Poppy. Y compris les nés de moldus et les enfants de sangs purs les plus extrêmes.
Poppy déglutit difficilement avant de lâcher sa bombe.
-Il m'a spécifiquement interdit de faire plus que le minimum pour toi, pour Severus et pour Harry, déclara Poppy.
Sirius écarquilla des yeux, choqué.
-Il savait … souffla Sirius.
-Oui, confirma Poppy. Il savait et il a tout fait pour que personne ne vous vienne en aide.
Sirius se tut, encaissant toutes ces informations. Il avait toujours eu une idée des méfaits de Dumbledore mais on parlait d'enfants qu'il avait sciemment laissé à leur enfer … Le sorcier se reprit, le regard dur.
-Est-ce qu'il y a un moyen pour que Severus puisse régler la situation ? demanda Sirius
-Je ne peux pas lui en parler directement, cela fait partie du contrat, soupira Poppy. Mais si, de lui-même, il veut le modifier, le serment pourrait se dissoudre, mais je n'en suis pas sûre.
-Je verrai avec lui, déclara Sirius. Et pour les cas … non conventionnels ?
-Vous avez de quoi écrire ? sourit tristement Poppy
§§§§§
Harry et Hermione travaillaient dans les appartements de cette dernière. Ils s'étaient penchés sur leurs études non magiques et ce n'était pas dans la Grande Salle ou dans la bibliothèque qu'ils allaient pouvoir se concentrer.
La fin de l'année scolaire approchait et avec, les ASPIC. Mais si cette échéance ne leur faisait pas peur – Sirius et Severus les avaient suffisamment préparés pour qu'ils puissent les passer les yeux fermés – ils craignaient plus celle qui venait après : les A-Levels. Harry avait finalement rattrapé son retard sur Hermione et ils avaient tous les deux décidé d'avancer leurs examens pour avoir un défi un peu plus conséquent pour leur dernière année à Poudlard.
-Hermione ? fit Harry
-Hummm … oui Harry ? fit Hermione
-Tu comptes faire quoi après ton apprentissage ? demanda Harry
Hermione se redressa, surprise. Même s'ils étaient devenus de plus en plus proches au fil des années, ils n'avaient jamais réellement parlé de leur avenir. Entre Voldemort qui voulait diriger le monde sorcier et Dumbledore qui semblait vouloir régenter la vie d'Harry, sans compter les sorciers qui voulaient avoir leur mot à dire dans celle des deux amis, il était évident qu'ils devaient se débarrasser de ces empêcheurs de tourner en rond pour regarder vers l'avenir. Enfin, Hermione croyait. Elle referma ses stylos, rangea ses affaires puis utilisa sa baguette pour leur servir une tasse de thé.
-Je compte continuer sur ma lancée, sourit Hermione. Il ne me l'a jamais dit mais je suis certaine que Severus m'a assez préparé pour que je puisse passer ma maîtrise dès maintenant.
-Ce n'était pas le but de l'apprentissage ? s'étonna Harry
-La confusion est courante mais pas tout à fait, sourit Hermione. J'aurais théoriquement le niveau pour devenir maîtresse de potions mais pas le diplôme correspondant. Je vais passer d'Apprentie Novice à Apprentie Confirmée après que la guilde confirme mon niveau. La prochaine session de maîtrise du premier degré aura lieu en septembre.
-Tu as vraiment envie de devenir maîtresse de potions ? sourit Harry
-Pas pour la raison que tu croies, rit Hermione. En vérité, si Severus m'a proposé un apprentissage, ce n'est pas pour mes capacités en potions mais pour celles en sortilèges.
-Ah bon ? fit Harry. Pourquoi ?
-Les meilleurs maîtres en sortilèges sont très rarement des sangs purs voire des nés de sorciers, expliqua Hermione. La société sorcière à travers le monde est un peu trop figée, même si elle est assez ouverte sur les autres pays, à part ici. Les sangs mêlés, les nés de moldus et les métisses ont par leur éducation accès à plus d'un point de vue sur la magie et donc, peuvent plus facilement lancer des sorts difficiles ou les créer. Quand Severus m'a testé, il a noté mes prédispositions pour les sortilèges et il a pris conseil avec Filius Flitwick pour me préparer à la maîtrise de sortilèges.
-Pourquoi ne pas être entré directement en apprentissage avec le professeur Flitwick ? demanda Harry
-Essentiellement à cause de Dumbledore, grinça Hermione. Il a réussi à interdire aux sorciers d'accepter un apprentissage avec des métisses et à totalement décrédibiliser ceux avec d'autres que des sorciers. Quand on saura pour Gemna et toi, ça va créer un séisme.
Harry ricana. C'était même un euphémisme mais ce n'était pas comme si ça lui posait un problème.
-Donc, si je fais correctement la traduction, dès que possible, tu passeras ta maîtrise en potions et en sortilèges puis tu continueras dans cette voie ?
-Je pense, confirma Hermione. J'ai mis du temps mais vouloir donner plus de droits aux autres créatures magiques et une meilleure visibilité aux nés de moldus était voué à l'échec depuis le début. Les sorciers britanniques sont trop bien conditionnés pour accepter le changement. Si on veut que ça marche vraiment, il faut commencer par remplacer ceux qui ne veulent pas changer et éduquer correctement les nouvelles générations.
Harry hocha la tête. C'était son boulot en tant que futur lord Potter mais également en tant que Survivant, à son plus grand malheur.
-Et après les maîtrises ? fit Harry
-De la recherche, répondit Hermione. J'aime l'idée de continuer à travailler avec Severus et si les choses s'arrangent, je voudrais aussi le faire avec le professeur Flitwick.
-Tout un programme, sourit Harry.
-Et toi ? pointa Hermione. Parce qu'on parle de moi, mais ton avenir m'intéresse aussi. Sans tenir compte de Riddle, bien entendu.
-Je quitte la Grande Bretagne, annonça Harry. Pas définitivement mais assez pour m'éloigner de ce pays qui ne m'a pas apporté grand-chose de bon.
Hermione ne pouvait qu'en convenir. Avec tout ce qu'il avait subi, il était d'ailleurs étonnant qu'Harry ne soit pas devenu haineux du monde non magique comme du monde sorcier.
-Ensuite, après avoir passé les A-Levels, je vais repasser les ASPIC, histoire de ne pas paraître ridicule aux yeux du monde entier, railla Harry. Je vais continuer de prendre des cours avec Sirius pour mon éducation sang pur mais après … je n'ai pas spécialement d'idées. Ma priorité est de récupérer tout ce qui appartient à mon clan et de le purifier de l'influence de Dumbledore.
-Beau projet, félicita Hermione. Mais c'est un peu ce qu'on attend de toi. Je veux savoir ce que toi, tu veux faire.
-Voyager, avoua Harry. Entre les Dursley qui m'enfermaient chez eux quand ils allaient en vacances et Dumbledore qui refusait que j'aille autre part que chez les Weasley, je n'ai pas eu l'occasion de voir du pays. Je pense que je vais profiter du fait que plus personne ne pourra me dicter ma conduite pour faire ce que je veux. Dans la mesure du raisonnable, bien entendu.
-Pas de dépenses folles ? ricana Hermione. De coucheries à tout va ? De beuveries jusqu'à se saouler ? Allons, Harry, tu me déçois !
-Je n'ai jamais été un enfant et un adolescent comme les autres, sourit Harry. J'aime décevoir les gens, surtout quand il s'agit de les conforter dans leurs préjugés.
Hermione cacha son sourire derrière sa tasse.
-Bien entendu, reprit Harry, tu seras la bienvenue pour m'accompagner. J'ai toujours pensé que tu avais besoin de décompresser.
-L'idée est très tentante, avoua Hermione. Je te promets d'y réfléchir une fois que mes projets seront réalisés.
La conversation partit sur les lieux qu'ils voulaient visiter, qu'ils soient en Grande Bretagne ou pas.
