Protection

Sirius avait été quelque peu choqué par la décision radicale de Severus de renvoyer Minerva McGonagall mais quand on y réfléchissait honnêtement, il était clair que sa fidélité à Albus Dumbledore serait plus un handicap en cas d'attaque de l'école qu'un réel atout. Même si elle était une institution au même titre que l'ancien directeur, elle était aussi partiale que le vieux sorcier ou encore que Severus avant qu'il ne se fasse remonter les bretelles, mais dans un sens encore pire qu'eux car elle avait toujours fermé les yeux sur les véritables problèmes que rencontraient ses élèves, comme elle les estimait incapables de faire du mal à qui que ce soit. Or, si elle avait laissé passer les blagues les plus dangereuses des Maraudeurs – il était conscient que mener Severus devant un loup garou une nuit de pleine lune n'était PAS le pire qu'ils avaient pu faire – les derniers faits d'armes de Ronald Weasley faisaient bien comprendre qu'elle ne suivrait que les dires de Dumbledore et pas autre chose. L'éloigner de Poudlard était donc inévitable.

Contrairement à ce que la professeure aurait cru, même si sa nomination au bureau des aurors avait fait l'objet d'un article dans le journal, très peu de parents s'étaient indignés de son départ. Les anciens Serpentards s'étaient d'ailleurs fait un plaisir de lui expliquer que cela fait des années que les élèves, toutes maisons confondues, savaient que s'ils avaient un problème, il ne fallait absolument pas s'adresser à elle. Les jours suivants à son nouveau poste, Minerva avait été déprimée mais il fallait avouer que c'était un juste retour des choses quand elle avait envoyé bouler les élèves.

Sirius avait laissé traîner ses oreilles et savait que la fortification de Poudlard allait de bon train. Tous les professeurs, y compris Fenrir Greyback, avaient prêté serment de ne pas révéler les protections mises en place pour protéger les élèves. Le château devenait à nouveau une place forte et même les élèves se doutaient de quelque chose.

De son côté, Sirius préparait le terrain pour l'après-guerre. S'il ne restait plus aucun horcruxe de Voldemort, Dumbledore ne devait pas pouvoir profiter de la situation pour s'installer au pouvoir. Heureusement, son absence de Poudlard avait largement amoindri son influence sur la population sorcière et les parents étaient beaucoup plus satisfaits par les actions de Severus que par celles de son prédécesseur. Même si Voldemort avait assez d'influence au ministère pour placer Severus à la tête de Poudlard, il n'en avait pas assez pour diriger entièrement le département de la justice. Ainsi, grâce à une donation exceptionnelle, le clan Black renforça le bureau des aurors non pas en leur permettant de recruter plus de personnel mais en permettant la mise en place de nouvelles procédures pour augmenter l'efficacité de celui déjà en poste. Amelia Bones avait bien accepté cette condition et depuis, le département ne s'en portait que mieux. La corruption devint bien plus difficile et le renforcement de la brigade des «aurors des aurors» n'y était pas étranger. Les aurors étaient désormais mieux formés et bien plus aptes à affronter les mangemorts sur un pied d'égalité.

Mais le coup de maître du département de la justice n'était pas de son fait mais les conséquences des erreurs successives de Dumbledore. Si Andromeda, excédée par ses manipulations, avait décidé de retirer sa propre fille de la circulation et donc des mains du chef de l'Ordre du Phénix, Kingsley Shacklebolt, l'autre auror du noyau dur de l'Ordre, avait déposé sa démission. Ses doutes étaient revenus en force quand Harry avait publiquement montré sa défiance envers le vieux sorcier et son inaction avait fait le reste. Sirius se demandait pourquoi il n'avait pas été éliminé – car quand on n'était pas avec Dumbledore, on était contre lui – une question à poser à l'occasion. Sans ces deux-là – les autres s'étaient fait pincer quand Amelia Bones avait fait une revue des troupes particulièrement stricte – l'Ordre n'avait aucune possibilité de savoir comment les forces de l'ordre réagissaient aux attaques de Voldemort, à part dans les journaux qui les encensaient. Dans le même temps, l'Ordre du Phénix perdait de plus en plus de crédibilité puisque les autorités contraient méthodiquement leurs adversaires bien avant qu'ils ne puissent arriver sur les lieux. Après Kingsley, les enfants Weasley – intégrés de facto dans l'Ordre car leurs parents y étaient déjà – retirèrent leur soutien pour l'offrir directement à Harry et d'autres suivirent le pas.

En faisant le tour de leurs connaissances – et en vérifiant que ses propriétés et ses affaires étaient aussi bien protégées de Voldemort que de Dumbledore – Sirius s'était aperçu que contrairement à la dernière guerre, la majorité de la population ne se concentrait plus sur la guerre mais sur l'avenir. Pendant la première guerre, tout le monde se terrait chez lui tandis que quelques fous – dont l'Ordre du Phénix – se battaient plus pour le frisson du combat que pour protéger les populations, lui le premier. Mais aujourd'hui, en retirant le poste de leader de Dumbledore et en pointant les échecs successifs de Voldemort, plus personne ne pensait que la fin de la guerre devait impérativement passer par eux. Certes, ils devraient y contribuer – par la défaite voire la mort de l'un d'entre eux – mais leur parole ne faisait plus foi, qu'importe le camp. D'autres acteurs avaient fait leur apparition et en faisaient plus pour terminer cette guerre sans forcément passer par les champs de bataille, à commencer par l'absence d'Harry Potter à tous les rendez-vous d'Albus Dumbledore, faisant comprendre à la population que ce n'était clairement pas à lui tout seul qu'il allait vaincre l'ennemi qu'ils avaient créé.

Sirius avait donc décidé de jouer dessus. Avec l'aide de plusieurs chefs de clan, ils avaient créé des «cours du soir» dans lesquels les professeurs qu'ils avaient engagés enseigneraient aux sorcières et aux sorciers qui s'étaient inscrits les sorts de base pour se défendre, protéger leur habitation ou même créer des médaillons pour la protection des plus jeunes. Grâce aux annonces qu'ils avaient publié dans les journaux, ils avaient également indiqué que tous les bénéfices reviendront à un fond de réparation des conséquences de la guerre contre Voldemort qui serait uniquement géré par les gobelins. Comprenant que leur argent n'allait pas gonfler les poches des bureaucrates – et que les cours étaient vraiment accessibles financièrement parlant – les volontaires s'inscrivirent en masse, à un tel point que rapidement, la population gérait par elle-même les attaques des mangemorts, les aurors venant assez régulièrement uniquement constater la mise hors d'état de nuire des belligérants. Certains d'entre eux avaient tenté de s'en prendre aux «écoles» mais les protections des créateurs avaient déjoué leurs mauvaises intentions.

Nul doute que l'émancipation de la société sorcière n'allait pas plaire à certains …

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Malcom Granger s'était rendu au centre des services sociaux britanniques pour définitivement régler le cas d'Harry Potter.

Même si le jeune homme était majeur côté sorcier, ce n'était pas encore le cas côté non magique pour une seule raison: sans que quiconque ne le sache, Dumbledore avait tout simplement annulé la procédure qui voulait que le ministère de la magie transmette au ministère moldu la liste de tous les élèves de Poudlard nés et vivants dans le monde moldu qui devenaient majeurs dans le monde sorcier. Si cela avait outré Hermione, Sirius et Severus, en tant lord et représentant de leurs familles, avaient priorisé leurs actions et avaient décidé de s'en préoccuper après la disparition de Voldemort et la mise à l'écart définitive de Dumbledore de la société sorcière, quand ils pourront légitimement effectuer une grande révision des lois passées par l'ancien président du Magenmagot.

En l'état, la situation d'Harry était transparente: si dans les faits, Harry ferait toujours partie de leur famille, aux yeux de la loi, Helen et Malcolm en étaient responsables seulement jusqu'au 31 juillet prochain. Une émancipation à ce stade serait totalement inutile, puisque leurs excellentes relations ne justifieraient pas une indépendance d'urgence, et ils géraient tout le danger qui tournait autour du brun depuis des années.

Ce qui amenait Malcolm aux services sociaux, c'étaient les découvertes que leur petit groupe avait faites après la rencontre entre Dudley Dursley et Harry pendant les fêtes de fin d'année. Si tout le monde avait été stupéfait de la manière dont ça s'était passé, Severus, sur les indications du brun, avait pu démêler la situation. En effet, après examen, Dudley avait bien été ensorcelé pour se montrer odieux avec Harry, peu importe ses sentiments sur la question. Oh, il n'appréciait toujours pas son cousin mais après le passage de Severus, il n'avait plus envie de le mettre plus bas que terre à sa seule vue.

Autre point qui avait attiré l'attention de Severus et d'Harry, la localisation inédite du dossier d'Harry et par extension, la manière dont les Dursley avaient pu faire croire que leur «charge» était un délinquant en puissance alors que personne n'avait pu assister à ses méfaits et que le doute était plus que permis. Après de nombreuses recherches, il s'était avéré qu'il y avait bien un rituel d'indifférence sur le nom d'Harry Potter qui faisait croire à tous les adultes un tant soit peu crédules dans une zone donnée que tout ce que faisaient les Dursley à l'égard de leur neveu était vrai et tout à fait normal et surtout, qui classait sans suite tout signalement qui aurait pu être fait.

Malcolm avait exigé récupérer tous les documents qui avaient été piégés dans le rituel et pour l'une des premières fois de sa vie, il avait eu envie de tabasser quelqu'un à mort. Si l'auteur du rituel avait été relativement facile à déterminer – encore et toujours Albus Dumbledore – ses conséquences étaient allés au-delà de tous les pires cauchemars qu'il avait pu avoir. Si la majorité de la population de Little Whinging n'avait jamais été aveugle concernant la véritable personnalité des Dursley, la petite minorité qui s'était révélée sensible à la suggestion induite par le rituel avait créé une sorte de bouclier particulièrement efficace autour de la petite famille et de ses actes. Les premiers signalements dataient des premiers jours d'Harry dans ce foyer abusif et avaient continué toute son enfance. Présence de l'enfant à l'extérieur à des heures indues, port de charges trop lourdes pour sa force alors que son cousin courrait partout, libre de toute corvée, les carrures opposées des deux cousins, leurs tenues, à la dernière mode pour Dudley et complètement inadaptées pour Harry, les bleus et le corps émacié de ce dernier … Toutes les preuves étaient là mais le rituel avait clairement empêché d'agir. Oh, il ne se faisait pas d'illusion, la nature humaine étant ce qu'elle était, la situation du brun aurait pu ne pas être découverte avant qu'il ne soit trop tard mais là, il voulait en vouloir au rituel et à son auteur.

-Bonjour, Malcolm Granger, se présenta l'homme. J'ai rendez-vous à quatorze heures trente.

-Bienvenue, monsieur Granger, salua l'hôte d'accueil. Veuillez prendre place dans la salle d'attente, je vous prie.

-Merci, fit Malcolm.

Dix minutes plus tard, il était dans le bureau de l'agent des services sociaux qui avait traité le dossier de Dudley Dursley et d'Harry Potter.

-Je ne comprends pas vraiment votre présence, avoua l'assistante sociale, Gladys Monroe.

-Il y a quelques mois, j'ai reçu une convocation pour présenter mon pupille à un entretien avec son cousin qui a été indiqué comme partie prenante dans les sévices qu'il a subi au sein de la famille Dursley, rappela durement Malcolm. Le psychologue qui devait suivre Harry quand ses anciens tuteurs ont été traduits en justice pour leurs actes sur lui a réalisé deux séances avant de décréter qu'il n'en avait clairement pas besoin. Je suis psychologue, j'ai pris le temps de me renseigner et de demander à un collègue pédopsychiatre de confirmer son diagnostic. Vous savez ce qu'il m'a dit? Que mon pupille aurait dû bénéficier d'une thérapie de plusieurs années et non être abandonné à son sort. Vous devez le connaître, il s'agit de l'un de vos spécialistes qui a reçu un blâme particulièrement salé il y a quelques années et qui a dû quitter les services sociaux.

Gladys grimaça. Effectivement, quelques années auparavant, le service avait dû se séparer d'un psychologue à la suite d'une recommandation de l'ordre des psychiatres qui ne voulait plus qu'il pratique auprès de mineurs. Personne n'avait compris pourquoi mais si c'était parce qu'il avait clôturé sans justification la thérapie d'Harry Potter, qui était l'un des pires cas de maltraitance de ces dernières années, alors c'était amplement justifié.

Ce fameux entretien avait d'ailleurs entraîné des répercussions retentissantes, ramenant à la surface des éléments apparus pendant des heures noires du service. Les dysfonctionnements des services du Surrey avaient déclenché une immense enquête interne au niveau national et une réforme de plusieurs procédures. Si le dossier Dursley était connu pour être un cas difficile – il n'était pas si fréquent qu'un enfant pourri gâté soit confié aux services sociaux après avoir découvert que toutes ses figures parentales étaient inaptes à prendre soin d'un enfant et il en avait fait voir de toutes les couleurs avant de définitivement se calmer – le retour sur le devant de la scène de celui d'Harry Potter avait entraîné un sentiment de malaise persistant. Les enfants abusés étaient normalement plus surveillés et si «oubli» il y avait, c'était pour une période d'un an maximum. Or, cela faisait presque quatre ans que personne ne s'était préoccupé de lui au niveau des services sociaux et leurs chefs étaient en train de s'en mordre les doigts.

Car oui, quelques jours après le désastreux entretien entre les deux cousins, un avocat avait déposé un recours pour savoir pour quelle raison les services sociaux avaient cessé de suivre Harry Potter et pire, ne s'étaient pas enquis de l'état de santé psychologique de l'adolescent avant de le mettre en présence de l'un de ses tourmenteurs. Quand la demande était arrivée au service correspondant, il avait blêmi car elle émanait du cabinet Lotus, l'un des cabinets d'avocats les plus confidentiels du pays et surtout, en charge des affaires du clan Potter.

Quand les services sociaux avaient enfin fait le lien entre Harry Potter et l'héritier de l'un des clans les plus puissants du Royaume-Uni, ils avaient tous tremblé car les manquements s'accumulaient. Même si tous les enfants signalés étaient égaux devant le service, perdre un membre de l'aristocratie dans les méandres du système aurait toujours bien plus de conséquences qu'un enfant lambda, c'était triste à dire, et là … c'était encore pire.

Gladys Monroe avait donc repris le dossier depuis le début et l'avait étoffé. Curieusement, Harry Potter était toujours indiqué inscrit à St Brutus alors qu'il fréquentait la même école d'élite que la fille Granger, Poudlard, l'un des instituts privés les plus sélectifs du pays. Par acquis de conscience, elle avait demandé son dernier relevé de notes et un résumé de son dossier disciplinaire et elle avait stupéfaite de voir que l'adolescent était parmi les premiers de sa classe et qu'il était loin d'être violent. Ne tenant pas en place, certes, mais ce n'était ni une brute ni un harceleur. La partie cercles sociaux l'avait fait se sentir encore plus mal car outre son héritage, il côtoyait des filles et des fils de lords et de ladies et selon leur degré d'intimité, l'opprobre pourrait tomber sur tout le service.

-Je veux savoir ce qui se passe avec mon pupille, décréta Malcolm. Vous possédez des informations que je suis en droit d'obtenir en tant que tuteur et je ne tiens pas ce que lui comme moi ne tombions dessus par hasard.

-Monsieur Granger, je … fit Gladys.

-Je veux des réponses, madame, fit Malcolm. Après la défection de son psychologue, j'ai pris sur moi de me charger de la thérapie de mon pupille et briser les schémas inculqués par les Dursley. J'ai cru … ma famille, Harry et moi avons cru que cette histoire était derrière nous mais vos services n'ont pas hésité un seul instant à le convoquer, pas même à le convier, à un rendez-vous avec l'un des responsables de son malheur dans son enfance, sans même s'enquérir s'il n'avait pas gardé de traumatisme. Ma femme et moi avons déjà du mal à avaler que le dossier de notre pupille ait été classé alors qu'il a fait l'objet d'une décision de justice, je ne tiens pas à ce qu'il y ait d'autres surprises de ce genre avant qu'il ne devienne majeur … et même après.

Gladys ne put que déglutir tandis que Malcolm souriait intérieurement. En tant que psychologue, il avait une bonne idée de la nature humaine. En mettant l'accent sur les manquements des services sociaux, il les poussait à faire leur mea culpa et à livrer des informations qu'ils auraient en temps normal gardé pour eux pour que leur petite famille puisse toujours garder un coup d'avance. C'est de la manipulation, il ne s'en cachait pas, mais toute la situation était un beau bordel dans lequel ils sortaient tout juste. S'ils pouvaient avoir des avantages, il ne disait pas non.

-Je vous renouvelle tous nos excuses pour ce qui s'est passé avec le dossier de votre pupille, fit Gladys. Je n'invoquerais pas le fait que nous traitons des dizaines de dossiers en même temps et donc, qu'une confusion a pu être possible.

Malcolm hocha la tête. C'était l'excuse la plus probable quand on n'avait pas connaissance de la magie et plus précisément du rituel d'indifférence. Mais maintenant que le rituel avait été défait, il voulait avoir des réponses.

-Je vais aller droit au but, fit Gladys. En reprenant le dossier, j'ai notamment découvert qu'une consigne avait été laissée pour qu'en cas d'évènement grave voire de décès, nous devions prendre contact avec l'avocat personnel d'Harry Potter. J'ai été surprise car il s'avère que cette personne n'appartient pas au cabinet Lotus.

Malcolm fronça des sourcils.

-Son nom? demanda Malcolm

-Monsieur Granger … protesta Gladys.

-Harry est toujours mineur, je suis donc toujours responsable de lui, rappela Malcolm. Même si je ne peux pas m'interposer entre un avocat et son client, j'ai toujours un droit de regard sur ses fonds. Son nom. Maintenant.

-Elias Doge, déglutit Gladys.

Malcolm n'eut pas à réfléchir trop longtemps. A force de côtoyer Sirius et Severus, il connaissait les noms des principaux soutiens de Dumbledore, dont un certain Elphias Doge.

-J'en informerai Harry, décréta Malcolm.

-Bien, fit Gladys. Il y a également une autre consigne dans le cas où le jeune Potter devrait quitter le foyer des Dursley avant sa majorité.

-Laquelle? demanda Malcolm, surpris

-Il disposerait d'une maison parfaitement adaptée à ses besoins dans un village nommé … attendez un instant, fit Gladys en consultant ses notes. Voilà … Little Hangleton. Le domaine Riddle, pour être exact, des lointains cousins, d'après Me Doge.

Malcolm sentit un frisson glacé couler dans son dos. Pourquoi aurait-on voulu qu'Harry vive sur les terres où les parents de Voldemort auraient vécu?

-Pourquoi cette consigne ne s'est-elle pas appliquée? demanda Malcolm

-Nous l'avons reçue quand nous avons pris contact avec Elias Doge, révéla Gladys. À ce moment-là, vous étiez à l'étranger et visiblement …

Ils ont oublié, termina intérieurement Malcolm. Le rituel avait quand même eu un effet positif.

-Soit, fit Malcolm. Quoi d'autre?

-Ce n'est pas lié directement au dossier du jeune Potter, hésita Gladys. Il se pourrait même que ce ne soient que des rumeurs …

-Madame … coupa Malcolm.

-Pétunia Dursley a demandé une libération conditionnelle, lâcha Gladys.

-Quel serait l'impact si cela est accepté? demanda Malcolm

-Si elle survient après la majorité, nulle, assura Gladys. Si elle survient avant … puisque le jeune Harry est en internat, rien ne pourra être fait avant son retour de l'école. Ensuite, il faut qu'elle réclame sa garde …

-Même pour un mois? s'étonna Malcolm

-C'est possible, même si cela n'a que peu d'intérêt, avoua Gladys. Mais puisqu'on l'a déchu de sa tutelle, sa demande n'aura aucune valeur.

Ce n'était pas pour autant qu'il n'était pas inquiet. Une situation ne présentant pas d'intérêt ne voulait pas dire une situation impossible, la menace Pétunia Dursley devait donc être neutralisée. Après de nouvelles questions cette fois techniques, Malcolm salua l'assistante sociale et quitta les lieux pour se diriger vers les locaux non magiques du cabinet d'avocats Lotus, en charge des affaires du clan Potter. Ils avaient une visite de courtoisie à effectuer chez un confrère …