Introduction
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« Évolution et Extinction ont longtemps été associés comme faisant partie intégrante du cycle darwinien de la vie, où les espèces les moins adaptées à un changement naturel étaient éliminées, laissant place à de nouvelles espèces animales plus aptes à leur nouvel environnement que leurs prédécesseurs. Mais la fin du XXe siècle a vu la prise de conscience que l'extinction n'était pas confinée à des raisons naturelles et lointaines dont on n'en retrouvait les traces que dans la roche et les fossiles. Notre surpopulation a causé la disparition des zones habitables, le défrichement des forêts pluviales, la pollution de l'air et des eaux et la modification des conditions climatiques globales. Simultanément, quantité d'espèces furent menacées ou frappées d'extinction. Il apparut clairement alors que l'extinction n'était pas le simple résultat d'un défaut d'adaptation. Les changements rapides de notre planète menacent l'écosystème de la Terre, c'est indéniable, mais qu'est-il de nous, êtres humains à l'esprit conformiste, borné et autodestructeur ? Je tiens à ajouter que tout autre jugement sur notre espèce ne serait qu'illusion complaisante, merci d'avance… »
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« L'Humanité donc, survivra-t-elle à la propre crise qu'elle a provoquée ? Rien n'est moins sûr et ce qui sera le clou de notre cercueil est aussi ce qui nous a vu quitté le règne animal pour nous ériger comme la seule espèce capable de tuer son prochain à cause de « croyances » différentes : notre comportement. La technologie est un parfait exemple de notre avenir. À mesure que nous progressons dans le domaine de la physique, de la chimie ou de l'informatique, nous finissons par tarir en innovation. Non pas parce que nous avons tout découvert, mais parce que nous sommes passés d'un état de découverte/recherche à celui d'un développement/richesse. Nous ne cherchons plus à percer de nouveaux obstacles mais à rentabiliser sur ce que nous avons déjà découvert. La recherche devient fixée sur des priorités matérialistes plutôt que sur un ensemble plus important et cela conduit à une stagnation de notre civilisation. En ce qui me concerne, nous sommes arrivés à ce stade. Regardez autour de vous : nous pouvons voir chaque année telle entreprise présenter un nouveau gadget, à peine plus différent que la version sortie l'année précédente, que cela soit une voiture capable d'aller quelques kilomètres plus loin en consommant un peu moins d'énergie ou bien un téléphone avec plus de fonctionnalités. Notre cerveau se détache d'une vision portée vers le lointain pour se concentrer sur ce qui se passe dans l'instant T. Coupez le courant d'une ville dans les années 1910 et les gens auraient haussé les épaules et travaillé à la bougie, faites-le maintenant et vous obtenez des émeutes, des scènes de panique généralisées et des personnes traumatisées par un écran éteint. Vous commencez à comprendre… »
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« La théorie du chaos suggère exactement cela. C'est notre comportement, et non notre adaptabilité, qui peut brusquement cesser de réagir à notre environnement et entraîner notre déclin et la mort. Nous ne pouvons plus qu'espérer qu'il ne soit pas trop tard pour empêcher cela. »
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Extrait d'une conférence donnée par le professeur en dynamique non linéaire IAN MALCOLM, à l'Institut de Santa Fe, Canyon Road.
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