Point de vue de Éridanie

Je dois reconnaître une chose, le talent qu'a lady Fawley pour organiser une soirée de mauvais goût est remarquable. La salle de bal où je me trouve est remplit de décorations plus criardes et voyantes les unes que les autres, rendant le résultat difficile à supporter pour les yeux. La musique est exagérément forte, ne permettant pas aux invités d'avoir une conversation tranquille et les lourds rideaux de la pièce, au lieu de l'orner ne font que l'alourdir.

Présentement cachée derrière une colonne en pierre, je tente d'être la plus discrète possible afin qu'aucun des vieux gâteux présent dans la pièce ne m'invite à danser, il y a bien sûr la danse obligatoire mais celle-ci ne commence qu'après le repas et comme ce dernier n'a pas encore commencé, je vais m'efforcer de rester caché.

– Qu'est-ce-que tu fais là Éridanie ?

Je suis tellement surprise par l'intervention de ma tante que je lâche ma coupe de champagne qui se déverse sur ma robe.

– Oh non c'est pas vrai. Moi qui pensais que ce moment ne pouvait pas être pire.

– Ne t'énerve pas.

Un coup de baguette de la part de Daphné et ça y est ma tenue est de nouveau immaculée.

– Tu veux bien répondre à ma question maintenant ?

– Je me cache.

– Mais encore ?

– Vu la moyenne d'age, je n'ai pas envie de me montrer.

Elle comprend tout de suite mon sous-entendu et jette un regard dégoûté à la salle de bal.

– Bon eh bien dans ce cas-là ma nièce préférée, tu vas devoir me suivre.

Avec un plaisir non dissimulé, elle m'entraîne par le coude sans attendre ma réponse et se dirige d'un pas vif vers la terrasse.

– Ouf, moi non plus je ne voulais pas me faire tripoter le cul par un de ces vieux pervers.

Aaa j'adore ma tante, malgré son éducation sang-pur, elle a la langue bien pendue et n'hésite pas a utilisé un langage plus que fleuri quand elle est énervée.

– Toi au moins tu es marié, ces vieux gâteux sont peut-être libidineux mais touché de la sorte une femme mariée est contraire à leur si précieuse étiquette. D'autant plus que ton mari se ferait un plaisir de les recadrer.

– Et je me fais un plaisir de le remercier ensuite.

Je rigole à sa remarque. Dans une conversation mondaine elle aurait été catalogué de femme vulgaire pour avoir osé sortir une telle infamie mais moi j'adore lorsqu'elle est ainsi. Elle me prouve qu'on peut réussir à être aussi naturel que possible malgré une éducation sang-pure archaïque.

– A propos, où est-il ? Sa présence est bien utile, il nous sert de bouclier et vu l'ambiance le repas va être avancé, par conséquent la danse obligatoire aussi.

Ma tante grimace et je crains d'avoir mis les pieds dans le plat.

– Il a été alpagué par tes grands-pères.

– Oh !

J'attrape la main de Daphnée avec douceur et la serre doucement en signe de soutien. Être coincé entre deux chefs de famille aussi insupportable qu'eux lorsqu'il sont ensemble est un calvaire que je ne souhaite à personne.

– Enfin, je devrais m'estimer heureuse que Lucius n'ait pas fait d'esclandre en me voyant. J'ai juste eu droit à un regard meurtrier.

– Tu penses bien qu'il ne va pas provoquer de scandale à un bal et encore moins avec un membre de la famille Rosier par alliance, même si la gifle que tu lui as donné à Noël t'aurais normalement valu un sortilège si tu n'avais pas transplanné après pour te calmer.

– Il la méritait, ton grand-père n'est qu'un sale con. Dès son arrivée il a tout critiqué comme si son avis avait plus d'importance que celui des autres et je ne compte plus le nombre de piques qu'il a lancé durant toute la soirée. Narcissa n'a pas arrêter de s'excuser à sa place et c'est uniquement pour ça que je n'ai pas craqué avant, mais franchement, oser me dire que mes enfants sont une honte parce qu'ils n'ont pas de fiancés à vingt ans passé a été la goutte d'eau, nous ne sommes plus au Moyen-âge par Merlin.

– En tout cas après ton départ il était tellement sous le choc qu'il est resté figé pendant environ cinq minutes avant que grand-mère ne se décide à le ramener.

– Et c'est uniquement à ce moment-là qu'on a pu passer une bonne soirée.

J'acquiesce le regard dans le vague, revivant avec bonheur la soirée de Noël avec ma famille. Les sourires de mon cousin Mathieu, les câlins de ma cousine Iris, les blagues de mon oncle Félix, les cadeaux de mes grand-parents maternel, la bonne humeur constante de mon père et de mon frère, la bataille de boules de neige après le repas, le chocolat chaud spécial de ma tante Daphnée... Ça a été un très bon Noël.

– Dis-moi ma chérie, est-ce-qu'il y a quelque chose entre Gidéon Nott et toi ?

Je manque de m'étouffer sous la surprise.

– Bien sûr que non.

– Ah, vu les regards qu'il te lance depuis que tu es arrivé j'aurais cru le contraire.

– C'est...compliqué.

– Tu veux en parler ? Me demande-t-elle en mettant sa main sur mon épaule dans un geste de réconfort.

En soupirant je hoche positivement la tête et commence mon récit.

– On se connaît depuis toujours tout les deux comme nos deux pères sont meilleurs amis, mais on n'a jamais été très proche dû à la différence d'âge et de sexe j'imagine. Vers mes quatorze ans j'ai eu le béguin pour lui mais comme il enchaînait les filles, je suis rapidement passé à autre chose. Ce n'est que depuis sa sortie de Poudlard qu'on a commencé à vraiment parlé et j'ai découvert un gars vraiment sympa, taquin, plein d'humour, un peu pervers sur les bords mais profondément attachant, quand il veut bien montrer son vrai lui.

– Je vais finir par croire que c'est une maladie de cacher son vrai visage parmi les aristocrates. Marmonne Daphnée.

– Peut-être. Quoi qu'il en soit Gidéon est devenu une des rares personnes à qui je tiens beaucoup. Il est plus âgé que moi alors je le considérait comme une sorte de grand frère, sauf que lui ne m'a jamais vu comme une sorte de petite sœur.

– Qu'est-ce-qui te fais dire ça ?

– Il y a environ trois semaines je me suis disputé avec Enzo et il m'a balancé que Gidéon et d'autres garçons étaient amoureux de moi.

– Et tu l'as cru ?

– Pas quand il me l'a dit non. Mais après j'ai passé du temps avec un des garçons qui selon Enzo étaient amoureux de moi, ça c'est avéré vrai.

Ma voix flanche sur la dernière partie de ma phrase, le souvenir de la non-confession de Franck et mon rejet est quelque chose d'encore douloureux pour moi.

– Alors depuis je suis mal à l'aise lorsque je croise un des garçons qu'Enzo a cité, je ne veux pas provoqué de malentendus ou paraître prétentieuse dans le cas où je n'intéresse pas le garçon.

– Je comprends Éridanie. Mais tu ne vas pas pouvoir éviter Gidéon éternellement, d'autant plus qu'il a l'air déterminé à te parler, tu penses qu'il y a une raison particulière ?

– Je n'ai pas répondu à sa dernière lettre qui date de deux semaines.

– Eh bien ma nièce chérie, je te conseillerai d'accepter lorsqu'il viendra te demander une danse.

– J'en avais déjà l'intention.

Daphnée me serre tendrement par la taille et nous retournons ensuite à l'intérieur de la salle pour le début du banquet.

Heureusement pour moi je suis placé à côté de mon frère et d'un homme semblant plus intéressé par la nourriture que par ces voisines de table, ce qui me laisse l'immense plaisir de ne pas faire de sous-entendu menaçant ou répondre à une attaque sous forme de compliments comme c'est le cas habituellement.

Pourtant plus le temps passe plus je sens une lourde appréhension me nouer les entrailles. Depuis le début du repas je sens deux regards fixés sur moi et autant l'un n'est pas dangereux comme il s'agit de Gidéon, autant l'autre me remplit d'effroi.

Une main se pose sur la mienne et je sursaute presque.

– Tout va bien Éri ? Je te sens tendue.

– J'appréhende juste un peu la danse Scorp.

– Mmm je vois ce que tu veux dire, tu es considérée comme une adulte ici maintenant et comme tu n'es ni marié ni fiancée les vautours vont se masser autour de toi.

– Effectivement, à moins que toutes mes danses soient réservées ou que je simule un malaise, tu crois que papa m'en tiendrai rigueur si je fais ça ?

– Lui non mais moi oui, parce que si tu simules un malaise il va tout de suite profiter de l'occasion pour s'échapper et je devrais rester seul jusqu'à la fin de cette hypocrisie qui se fait appelée bal.

– Vois le bon côté des choses, tu pourras entretenir ton réseau.

– T'en as d'autres des idées brillantes comme celle là ?

L'air dégoûté de Scorpius me fait pouffer de rire.

– En temps que représante de la famille Malefoy tu dois danser au moins cinq fois, alors je ne peux pas me dédoubler mais je peux réserver ta première danse si tu le souhaite, comme ça tu commenceras en douceur.

Ne pouvant pas me permettre plus, je serre doucement sa main en guise de remerciement et termine de manger mon dessert, le nœud de mon estomac s'étant un peu dénoué.

Bien trop vite à mon goût le son des violons entamant une valse commence et après un soupir de lassitude, mon frère me tend la main, indiquant par là que nous devons entrer en scène.

Nous nous dirigeons à pas mesuré vers la piste et après une révérence formelle nous commençons à danser.

– Ce n'est pas si désagréable en fin de compte, si on oublie les regards nous considérant comme de simple morceaux de viande je pourrais presque prendre plaisir à danser devant tout le monde.

– Plaint-toi va, les femmes qui te regardent ont environ la trentaine, moi la majorité pourrait passer pour notre grand-père.

– J'en vois pourtant deux de ton âge qui semblent attendre la fin de la danse avec impatience.

Je jette un œil dans la direction qu'il m'indique du menton et tombe sur Enzo et Gidéon. Gênée par leurs regards admiratifs je me cache dans le torse de Scorpius.

– A mon avis il vont tout les deux te demander une danse.

– Ça sera toujours ça de pris, je demanderais à papa pour la quatrième et j'espère tomber sur un gentleman pour la cinquième.

– Si ce n'est pas le cas tu pourras toujours aller te plaindre à oncle Félix, il est assez imaginatif en terme de remontage de bretelles.

– Il aurait du t'offrir un livre sur ses plus belles corrections au lieu de quidditch à Noël, tu aurais plus apprécié.

– C'est fort probable. Me répond Scorpius le sourire aux lèvres.

Je souris à mon tour devant son attitude, mon frère ne changera jamais.

La valse finie, tout le monde s'incline devant son partenaire et je me dirige vers une des colonnes de la salle afin de m'y cacher.

– Éridanie...

Je me fige à l'écoute de cette voix.

– Tu vas m'éviter encore longtemps Éridanie ?

– J'aurais préféré avoir un peu plus de temps avant d'avoir à te parler Gidéon. Admets-je.

– Si c'est par rapport à ce que j'éprouve pour toi, Enzo m'a déjà fait un résumé de la situation.

Je fais volte-face et plonge mon regard très surprit dans le sien.

– Qu'est-ce-que tu crois Éridanie ? Il s'en voulait tellement de te l'avoir dit qu'il m'a envoyé une lettre dès le lendemain pour s'expliquer et me demander pardon par la même occasion.

Je reste muette face à cette révélation, Gidéon en profite pour m'attraper la main et nous dirigez vers la piste de danse.

– Depuis quand est-ce-que vous vous entendez aussi bien tout les deux ? Dis-je en reprenant mes esprits tout en commençant à valser.

– Depuis que j'ai quitté Poudlard, à croire que mon diplôme m'a ouvert les yeux sur les personnes à fréquenter.

La légère dureté de sa voix me fait comprendre que c'est un sujet délicat et qu'il n'en dira sans doute pas d'avantage.

– Cela fait longtemps que tu m'attires Éridanie, je ne le nierais pas, mais contrairement à ce que tu sembles croire je me suis fais une raison depuis bien longtemps.

Je manque de trébucher face à cette information.

– Ça te prend souvent de dire ce genre de choses de manière aussi désinvolte ?

– Quoi, tu aurais préféré qu'on se retrouve tout les deux dans un petit salon, aussi gêné l'un que l'autre et voulant terminer de parler le plus rapidement possible ? Là au moins si tu es gênée tu auras juste à changer de cavalier.

– Non, mais ton attitude...on dirait que tu te moques de mes sentiments et tu ne m'as pas habitué à ça.

– Je sais que je ne t'ai jamais intéressé Éridanie alors...

– C'est faux.

Cette fois c'est lui qui manque de trébucher face à mon annonce.

– Que...

– J'ai eu le béguin pour toi et durant pas mal de temps aux alentours de mes quatorze ans.

La surprise lui fait perdre la parole puis une fugace tristesse traverse son visage.

– J'imagine parfaitement la raison pour laquelle tu ne m'en as pas parlé, j'étais le pire coureur de l'école à ce moment-là et jamais tu n'aurais accepté de sortir avec moi même si je te l'avais demandé.

– Je n'en sais rien, tu n'as pas essayé.

– Même si je l'avais fait, ça n'aurait pas marché nous deux.

– Qu'est-ce-que tu en sais ?

– Je me connais Éridanie, j'étais un jeune con à cette époque et j'avais beau avoir des sentiments pour toi moi aussi, tu avais quatorze ans et j'en avais dix-sept. Les...besoins physiques durant ces deux âges ne sont pas les mêmes, jamais je ne t'aurais forcé à passer à l'acte avec moi, mais moi je l'aurais sans doute fais, sauf que ça n'aurais pas été avec toi et tu aurais de toute façon fini par l'apprendre.

– Probablement de ta bouche d'ailleurs, tu as beau être un coureur tu es quelqu'un d'honnête Gidéon et jamais tu ne cacherais ce genre de chose à ta copine.

– Nous sommes donc d'accord ?

– Sur le fait qu'à cette époque nous deux ça n'aurait sans doute pas marché, oui, mais j'aimerais bien savoir pourquoi tu sembles si certain du fait que toi et moi ça ne se fera jamais.

Pour toute réponse Gidéon désigne mon coeur et ma tête.

– Les deux ne me voient pas comme un potentiel petit-ami et ça fait bien longtemps que je l'ai compris.

– Mais...

– Non Éridanie, je veux bien croire que lorsque j'étais à Poudlard ce n'était pas une bonne idée pour nous de sortir ensemble, mais si en deux ans de vrais conversation tu n'as jamais pensé à moi de cette façon, je ne pense pas que tu le feras un jour.

Il a beau avoir l'air triste sa voix est très tranquille, il semble en paix avec lui-même, aussi je ne peux rien faire d'autre qu'accepter.

– Tu restes quand même quelqu'un d'important pour moi, ne doute pas de ça s'il te plaît.

– Je ne le ferais pas.

Souriant tendrement tout les deux nous continuons à valser. Une fois la dernière note retenti, Gidéon, au mépris de toutes les convenances m'embrasse doucement sur le front. Sachant ce que veux dire ce baiser je me laisse faire et je pense que c'était ce qu'il lui fallait pour définitivement tourner la page. Après la révérence de rigueur, mon cavalier s'éloigne et je le regarde partir en souriant.

– Je vois que tu t'amuses bien.

Un léger frisson de peur me parcourt suite au ton de cette phrase. Sans me demander mon avis, mon grand-père m'attrape le bras et m'entraîne dans une danse forcée.

– Depuis quand t'entends-tu aussi bien avec le fils Nott Éridanie ?

Mon grand-père doit être vraiment énervé pour oublier le vouvoiement de rigueur, ce qui me fait appréhender les prochaines minutes.

– Cela doit bien faire deux ans que nous conversons de temps à autre par lettre grand-père.

Son emprise sur ma main se resserre et je grimace dû à la douleur.

– Je t'interdis de le revoir Éridanie, il n'est pas convenable pour une jeune fille de ton rang de fréquenter un tel débauché.

– Avec nos pères meilleurs amis il va être difficile pour moi de respecter cet ordre grand-père.

L'emprise de Lucius sur ma main se resserre encore et je manque de crier de douleur, son regard se fait également plus dur et je peine à continuer à danser face à la peur qui m'envahit.

– Excusez-moi Lucius, mais me permettez vous d'emprunter votre charmante petite-fille pour une danse.

Marcus Flint !

– Bien évidemment mon cher.

Je change aussitôt de partenaire sans que ni l'un ni l'autre ne me demande mon avis ou ne m'adresse le moindre regard.

– Vous semblez contrariée mademoiselle Malefoy, y a t'il un problème ?

Son sourire hypocrite me donne envie de vomir.

– Vous savez parfaitement ce qui ne va pas monsieur Flint, inutile que je le répète une nouvelle fois.

– Il serait en effet fort dommage que vous provoquiez un scandale en ces lieux mademoiselle Malefoy.

Son air suffisant me donne une furieuse envie de le gifler, mais comme s'il avait lu dans mes pensées, mon cavalier resserre sa prise et je ne peux que continuer à suivre ses pas. Nous continuons à danser et malgré tout mes efforts, Marcus Flint se rapproche peu à peu de moi.

– Veillez vous écarter monsieur Flint, j'ai de la difficulté à me mouvoir avec un cavalier aussi proche de moi.

– Allons ma chère, tout le monde ici présent sait parfaitement que vous êtes une excellente danseuse, que nous soyons proche ou pas n'affectera pas votre talent j'en suis certain.

Il m'entraîne d'avantage dans un brusque mouvement et je retiens une grimace dégoûtée devant son air victorieux.

J'ai l'impression que je danse avec lui depuis une éternité, la musique ne s'arrête pas et j'ai de plus en plus envie de vomir dû au parfum capiteux qu'il porte, soudain je sens un effleurement au niveau de mes fesses, je jette un œil à mon partenaire de danse et son petit sourire arrogant me fait savoir que c'était délibéré.

Je m'apprête à répliquer lorsque je sens un autre effleurement plus prononcé.

– Je vous conseille vivement d'arrêter votre petit jeu monsieur.

– Pourquoi donc mademoiselle Malefoy ? Après tout...

– QUOI ?

Le rugissement que nous venons d'entendre est si puissant que la musique ainsi que les danseurs s'arrêtent immédiatement pour découvrir la source de ce vacarme. Je me mets moi aussi à la recherche de l'origine du bruit et j'ai la plus grande surprise de découvrir qu'il s'agit de mon grand-père en pleine dispute avec mon père.

– Cesser vos enfantillages père, tout le monde nous regarde.

– Mes enfantillages ? Parlons plutôt des tiens Drago.

– Je ne vois pas en quoi le fait de dire qu'Hermione Granger...

– Ne finit pas cette phrase si tu tiens à ton héritage mon fils.

– Mon héritage ce sont mes enfants père.

– Non, c'est notre nom, notre fortune, nos domaines, notre prestige...

Mon père coupe la parole au sien en éclatant d'un rire froid qui surprend toute l'assemblée pendue à ses lèvres.

– Je n'arrive pas à croire que vous croyez encore à ces inepties.

Lucius semble sur le point d'exploser sous la pression suite à la phrase de son fils tellement son visage est écarlate.

– Maintenant si vous avez fini de vous donnez en spectacle j'aimerais finir cet excellent bordeaux.

Sans ajouté un mot de plus, mon père lève son verre comme pour porter un toast en direction de l'assemblée, puis se détourne et se dirige tranquillement vers la terrasse.

Se rendant compte suite au départ de papa que tous les invités du bal avaient les yeux rivés sur lui, mon grand-père lance un regard glacial qui enrobe toute la salle et une fois l'attention des autres détournée, sort d'un pas rageur.

– Eh bien ton grand-père est toujours aussi aimable.

Intensément soulagée de l'entendre à cet instant, je me retourne et adresse un sourire éblouissant à Enzo.

– Tu ne peux pas savoir à quel point je suis heureuse de ton apparition là tout de suite.

– Attention Éri, on pourrait croire que je te fais de l'effet.

– Qui sait.

Nous avons beau plaisantez tout les deux, depuis qu'on s'est excusé mutuellement la dernière fois qu'on s'est vu, il m'est déjà arrivé à l'occasion de me demander ce qui se passerait si on sortait ensemble. Pensée fugace, tout de suite remplacée par mes préoccupations du moment, même si je dois bien avouer qu'Enzo est particulièrement séduisant ce soir.

– M'accorderez-vous votre dernière danse Lady Malefoy ?

– Avec grand plaisir Lord Zabini.

Je prend la main qu'il me tend avec un sourire espiègle et nous nous dirigeons vers la piste, de nouveau prise d'assaut.

– Alors comme ça ton père n'est plus célibataire ?

– Tu es au courant ?

– Tu l'as sans doute remarqué mais ils n'étaient vraiment pas discret tout les deux, je n'ai eu aucun mal à suivre leur conversation. Si ça peut te rassurer ils étaient quand même assez à l'écart avant le cri de ton grand-père, par conséquent je suis le seul avec Scorpius à avoir entendu tout ce qu'ils se sont dit.

– Et pourrais-tu m'en faire part ?

– Le point de départ a été Scorpius rapportant à votre père qu'Albus lui a écrit une lettre suite à une révélation qu'avait fait sa tante le jour de Noël, de là ton grand-père a voulu savoir en quoi cela concernait la famille Malefoy et vu ce que j'ai entendu, tu dois probablement savoir de quoi je parle.

– Effectivement, même si j'aurais aimé un autre résultat. Je commence à croire que ma tante Daphnée dis vrai, mon grand-père est vraiment un sale con.

Le ricanement moqueur d'Enzo me fait lever les yeux vers lui et sans que j'y sois préparée, je me noie dans son regard.

Nous nous fixons tout les deux sans plus échanger un seul mot. Ce n'est qu'à cet instant que je remarque tout les petits détails que j'avais occulté à propos de mon ami. Ses yeux qui brillent quand il rie, son sourire chaleureux qu'il réserve aux personnes qu'il estime, ses cheveux ondulés qui tombe en vagues douce sur ses joues, sublimant son visage déjà très beau.

– Tu es magnifique Enzo.

Mon ami ne répond rien, il se contente de me serrer plus étroitement contre lui.

– Et toi tu l'as toujours été. Me murmure-t-il à l'oreille.

La danse finie nous nous saluons et avant de partir Enzo se penche vers moi et m'embrasse sur la joue, laissant traîner ses lèvres après son baiser. Je ne peux empêcher de s'envoler les quelques papillons de mon estomac. J'ai tout d'un coup très chaud et une brusque envie qu'Enzo recommence ce qu'il vient de faire, sauf qu'avant que je ne puisse formuler ma requête il me fait un clin d'œil et quitte la piste.

A contrecœur je rejoins mon père qui vient de revenir dans la salle de bal.

– Tu vas bien Éridanie ? Tu es toute rouge.

– Ju...juste un coup de chaud je pense.

– C'est vrai que la température de la pièce est assez élevée.

Il n'ajoute rien de plus et je passe le reste de la soirée à repasser dans ma tête ce qui vient de m'arriver.

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Oh oh, le cœur d'Éridanie va-t-il être pris par le beau Serpentard ? Son père va-t-il l'accepter ? James restera-t-il sans rien faire ? A moins que la personne voulant du mal à Éridanie ne réussisse ce qu'elle a manqué les deux premières fois...

N'hésitez pas à me faire part de vos idées et on se retrouve la semaine prochaine pour la suite qui se déroulera dans le Poudlard Express et à l'école. Passez une bonne semaine