Point de vue de Éridanie

Après une bonne minute à me fixer, voyant que son message est bien passé, l'élu sort de sa poche un gallion argenté et me le tend.

- C'est votre système d'alarme portatif monsieur Potter ? Dis-je afin de me redonner contenance

- Tout à fait, il vous suffit d'appuyer en son centre pour qu'une alarme se déclenche sur le gallion de la personne à prévenir.

- Qui sont les personnes à qui je peux demander de le faire ?

- N'importe qui mademoiselle Malefoy, mais je vous conseillerais quand même quelqu'un d'expérimenté, de préférence un auror.

- Est-il possible de relier deux gallions argentés à un seul ?

- Eh bien, techniquement c'est possible oui. Vous avez une idée en tête ?

- Je connais mon père monsieur Potter et jamais il n'acceptera que ce gallion revienne à un autre que lui, or comme vous l'avez dit il serait plus sage de faire appel à quelqu'un avec de l'expérience.

La compréhension semble se faire sur le visage de l'élu.

- J'imagine que je devrais lui cacher l'information qu'il n'est pas le seul à en avoir un, n'est-ce-pas ?

Je souris d'une manière narquoise un bref instant et rajoute quelque chose.

- J'aimerais, si c'est possible bien sûr, que madame Granger en ai un.

- Si c'est parce qu'elle sort maintenant avec votre père...

- Ne continuez pas cette phrase si vous ne voulez pas insulter mon intelligence monsieur Potter. Dis-je d'une voix vexée et faussement féroce.

Le survivant à un sursaut de surprise avant de répondre.

- Excusez-moi mademoiselle Malefoy, c'était déplacé de ma part.

Je le toise pendant une bonne dizaine de secondes avant de reprendre.

- Je mettrais ma main à couper que c'est madame Granger qui a découvert de quelle sorte de malédiction j'étais victime et je suis sûr que c'est elle qui a trouvé la solution pour m'en débarrasser. Fis-je en rivant mes yeux à ceux de monsieur Potter. Comme vous l'avez dit, la personne qui m'en veux est dangereuse et intelligente, alors n'aurais-je pas intérêt à faire appel à des gens dangereux et intelligents moi aussi ?

L'élu prend une seconde de réflexion avant de répondre.

- Corrigez-moi si je me trompe mademoiselle Malefoy mais vous souhaitez avoir non pas deux mais trois gallions relié au votre n'est-ce-pas ?

- Qu'est ce qui vous fait croire cela monsieur Potter ?

- Vous venez de dire à l'instant que vous voulez faire appel à des gens dangereux et intelligents.

Je souris face à son air prudent.

- Vous avez également dit que votre père aurait obligatoirement un gallion, personnellement je le catégorise plutôt comme une personne dangereuse qu'une personne intelligente quand on en vient à faire du mal aux gens qu'il aime.

- Continuez monsieur Potter.

- Vous avez demandé à ce que Hermione, la sorcière la plus douée de sa génération, ait également un gallion. Vous l'avez fait de manière très polie mais vous savez pertinemment qu'elle ne va pas refuser. Outre son sens des responsabilités très développé, jamais Hermione n'accepterais de rester sans rien faire alors que la fille de l'homme qu'elle aime est en danger de mort, ce qui fait d'elle la personne intelligente dont vous avez besoin.

Je grimace lorsqu'il évoque les sentiments de madame Granger envers mon père.

- Ce qui me fait dire que vous voulez un troisième gallion c'est parce que comme vous l'avez dit, vous êtes intelligente et parce que vous savez pertinemment qu'en tant que ministre, Hermione ne pourra jamais se déplacer comme bon lui semble, à l'inverse de votre père qui lui contrairement à elle n'hésitera pas à faire un carnage s'il voit la moindre égratignure sur vous.

Un sourire arrogant éclaire mon visage durant une fraction de seconde face à l'exactitude de son raisonnement.

- Malgré tout il aura besoin de quelqu'un à ses côtés avec suffisamment d'autorité et de crédibilité s'il y a un « accident », cette personne devra également être libre à tout instant et si en plus elle avait de l'expérience dans les situations de ce genre ce serait un bonus non négligeable. Voilà pourquoi je mettrais ma main à couper que vous alliez également me demander de prendre un gallion, parce qu'après tout, qui de mieux que le sauveur du monde sorcier pour remplir cette tâche ? Mon raisonnement vous convient-il mademoiselle Malefoy ?

Je ne prends même pas la peine de paraître gênée.

- Acceptez-vous alors monsieur Potter ?

L'élu hausse un sourcil et plante son regard dans le mien. D'un seul coup la tension dans l'infirmerie monte d'un cran. Ses yeux me fixent avec une telle intensité que je me sens de plus en plus mal à l'aise. Le silence s'éternise et je me met à me demander si je ne suis pas aller trop loin.

- Vous avez beau être plus intelligente que la plupart des adultes mademoiselle Malefoy, vous n'en êtes pas une.

- Qu'est-ce-que vous voulez dire par là monsieur Potter ? Fis-je un brin vexée.

- Que ce n'est pas la peine de vous donnez des grands aires. Vous êtes terrifiée mademoiselle Malefoy et à juste titre.

- Je ne suis pas...

- Osez me dire que vous n'avez pas une peur bleue de sortir de cette infirmerie, osez me dire que vous ne voulez pas que votre père parte afin qu'il puisse vous rassurez à chaque fois que vous en aurez besoin, osez me dire que vous n'êtes pas horrifiée à l'idée que ce soit un de vos amis qui veuille vous tuez, osez me dire que vous ne paniquer pas à l'idée que la personne après vous trouve une autre manière de vous avoir la prochaine fois, osez me dire que vous n'avez pas peur de mourir à seulement seize ans.

Je sais que je devrais dire quelque chose, n'importe quoi qui puisse aller à l'encontre de son affirmation, mais rien ne vient et la terreur que j'avais réussi à refouler revient en force suite aux paroles du survivant.

- C'est uniquement pour cela que j'accepte de prendre le troisième gallion mademoiselle Malefoy, parce que vous êtes absolument terrifiée et que je refuse qu'une adolescente comme vous ressente la même peur que j'ai moi-même connu à votre âge.

- Monsieur Potter...Dis-je d'une voix faible.

- Reposez-vous maintenant mademoiselle Malefoy, vous en avez bien besoin et ne vous inquiétez pas, votre père restera aussi longtemps que possible auprès de vous.

L'élu s'éloigne ensuite de mon lit puis s'arrête et murmure d'une voix si basse que je doute qu'il veuille que je l'entende.

- J'espère vraiment que la prochaine fois que je vous verrai, ce ne sera pas dans un cercueil mademoiselle Malefoy.

C'est sur ces mots glaçants que monsieur Potter sort finalement de l'infirmerie me laissant avec la plus grande appréhension de ma vie.

Je reprends rapidement mes esprits en voyant mon père s'avancer vers moi, une mine très inquiète sur le visage.

- Est-ce-que ça va Éridanie ? Il ne t'as pas fait mal ?

- Non père ça va, il m'a simplement montré le système d'alarme portatif et fait quelques recommandations.

- Bon tant mieux alors.

D'une douce pression il me repousse sur le matelas.

- Tu devrais dormir Éri, tu es pâle et ton corps à besoin de repos après tout ce qui t'es arrivé.

J'approuve d'un hochement de tête et ferme les yeux, rassurée par sa présence à mes côtés. Lorsque j'ouvre à nouveau les yeux, le soleil illumine l'infirmerie et mon père est allongé sur l'un des lits. Ces derniers étant prévu pour des enfants, son corps d'adulte n'y est pas vraiment à son aise.

Cette vision me fait pouffer malgré moi. En effet, voir son père tout habillé, un filet de bave sur l'oreiller, une jambe pratiquement par terre et le corps en travers d'un matelas pour enfant aurait fait rire n'importe qui.

Ne voulant pas le vexer j'attrape ma baguette et fait un léger bruit afin de le réveiller, sauf que j'aurais sans doute dû m'abstenir, sa tête ahurie lorsqu'il se réveille me fait tout de suite rigoler, ranimant la douleur de mes blessures.

- Aïe ouh.

En une seconde mon père se trouve à mon chevet et appelle l'infirmière d'une voix pressée. Celle-ci arrive rapidement et après quelques sort de diagnostics affirme qu'il suffit juste que je n'appuie pas sur mes côtes pendant les jours prochains si je ne veux plus avoir mal.

Une fois madame Longdubat partie, mon père s'assure que je mange bien tout le petit-déjeuner apporté par les elfes. J'avoue avoir du mal à avaler sous son regard scrutateur mais heureusement il s'absente quelques instants afin d'aller voir la directrice.

Une fois seule, je m'allonge sur mon lit et fixe le plafond en essayant de me détendre. Ce n'est que lorsqu'une douce somnolence arrive que le bruit de la porte se fait à nouveau entendre.

Intriguée, je tourne la tête et vois Enzo arriver vers moi. Un mélange de gène et de bonheur s'empare de moi quand je le vois afficher une mine soulagée de me voir en meilleur forme que la dernière fois.

- Salut Éri.

- Bonjour Enzo.

- Tu vas mieux ? Me demande-t-il en s'asseyant.

- Oui beaucoup mieux, merci.

- Madame Longdubat t'as t'elle dit combien de temps tu devras rester à l'infirmerie ?

- Non, mais j'imagine que je ne retournerai pas en cours tout de suite.

- J'espère bien, tes blessures n'étaient pas de la rigolade Éri, il faut que tu te remette entièrement avant de ne serait-ce que penser à te lever.

- Tu n'exagère pas un peu là Enzo.

D'un regard il me fait comprendre que je ferais mieux de ne pas plaisanter avec ce genre de choses.

- Je ne prends pas tout ça à la légère Enzo, je t'assure. C'est juste que j'espère ne pas rester trop longtemps à l'infirmerie, ça peut être pesant de rester seule toute la journée, tu ne crois pas ?

Il bougonne son accord mais ne peux s'empêcher de me faire une mise en garde.

- Je te préviens Éri, si jamais je te vois en dehors de ce lit avant l'autorisation de l'infirmière, je te jure que je t'y attache.

Je lève un sourcil.

- Tu vas m'attacher à un lit ? Vraiment ?

Avisant son air perdu, je ne peux résister à l'envie de le taquiner d'avantage.

- Tu te rappelles la fois où on a surprit ton père en...charmante compagnie ?

Le rouge lui monte aussitôt aux joues et il cri presque sa prochaine phrase.

- Pas dans ce sens là enfin.

- Cette dame avait pourtant l'air d'apprécier, peut-être que moi aussi.

- Arrête tout de suite de te moquer de moi Éri, je doute fortement que tu sois prête à faire face aux conséquences.

Décidée à me moquer de lui jusqu'au bout, je pousse ma blague un peu plus loin.

- Dans ce cas, tu n'as qu'à me faire taire.

Mais j'aurais mieux fait de ne rien dire, parce qu'il avait raison, je n'étais vraiment pas prête aux conséquences.

D'un mouvement aussi précis que rapide, Enzo s'avance vers moi et pose ses lèvres sur les miennes. Mon cerveau se met immédiatement en pause, mon cœur à tambouriner dans ma poitrine et mon estomac à danser la salsa.

Sauf que moins de trois secondes plus tard il s'éloigne de moi. Mon cerveau étant toujours en pause, je ne prend pas le temps d'analyser ce qui vient de se passer, par contre, je suis certaine de n'avoir jamais vu Enzo aussi embarrassé que déterminé.

- Je suis désolé Éri, je ne voulais pas que...ça se passe comme ça, mais ça fait tellement longtemps que tu m'attires que...

- Tu m'as embrassé...

Un peu surpris que je l'interrompt Enzo met un peu de temps à me répondre.

- Oui.

- Tu m'as embrassé !

- Toujours oui

- Tu m'as EMBRASSÉ

- Il va falloir que tu le répète combien de fois encore pour l'intégrer ?

- Mais...mais tu m'as embrassé.

- Et je recommence dans la seconde si tu sors à nouveau cette phrase.

Je ferme immédiatement la bouche.

Enzo me fixe pendant ce que je considère un temps incroyablement long, accentuant mon malaise. Finalement il soupire et reprend son explication.

- Tu m'attires Éri, depuis longtemps, sauf que je ne m'en suis pas rendu compte tout de suite, je mettais les sentiments que j'avais pour toi sur le compte de l'affection que se porte les amis d'enfance. Quand tu as commencé à sortir avec James je n'arrivais pas à comprendre pourquoi ça m'énervais, pourquoi je ne voulais pas que tu sois dans ses bras. C'est Sally qui m'a aidé à y voir plus clair. Elle m'a fait comprendre que ce que je ressentais c'était de la jalousie et que si je ressentais ça, c'est parce que j'avais des sentiments pour toi.

Trop abasourdie parce que je viens d'entendre je ne peux prononcer le moindre mot.

- Lorsque tu as rompu avec James j'ai été au comble de la joie. Je me disais que je pourrais te faire tomber sous mon charme petit à petit et peut importe le temps que ça prendrait, sauf que l'incident au cours de potion m'a fait réaliser une chose très importante.

Je déglutis devant son air déterminé.

- Tu as failli mourir ce jour-là Éri, n'importe qui dans la classe a pu le constater et le fait de prendre conscience de cela, le fait de me dire que ça aurait pu être le dernier jour où je t'aurais vue vivante m'a glacé de terreur.

Je n'ose pas faire le moindre geste pour le réconforter afin de ne pas le gêner dans sa tirade de peur de le déconcentrer.

- C'est pour ça que je ne veux plus perdre la moindre seconde.

Il prend une grande inspiration et me sort une phrase que je n'aurais jamais cru entendre de sa bouche.

- Éridanie Aquilae Malefoy, tu m'attires énormément et je serais le plus comblé du monde si tu acceptes de sortir avec moi.

Si je n'étais pas à moitié allongée, je crois bien que je me serais effondré sous le choc.

Voyant bien mon trouble, Enzo me caresse la joue et d'un sourire doux continu à parler.

- Tu n'es pas obligée de me répondre tout de suite Éridanie, tu peux prendre le temps dont tu as besoin pour le faire et je te promet que dans le cas d'une réponse négative je ne te blâmerais absolument pas. Je voulais juste te transmettre mes sentiments avant qu'un autre problème n'arrive.

Tout aussi doucement il m'embrasse sur la joue et remonte ma couverture qui avait glissée.

- Remet-toi vite Éridanie, tu nous manques à tous.

C'est sur ces derniers mots qu'Enzo sort de l'infirmerie, la démarche un peu plus raide que d'habitude, seule preuve que cette conversation l'a autant chamboulé que moi.

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Alors ça vous à plût ? Vous ne trouvez pas la déclaration d'Enzo trop mignonne ? A votre avis, comment va réagir Éridanie ?

Malheureusement, la réponse à cette dernière question devra attendre au moins quelques mois. En effet, il s'est produit plusieurs évènements dans ma vie qui ne m'ont absolument pas laissé le temps d'écrire, ce chapitre est donc le dernier que j'ai en stock et afin de ne pas vous faire de vaines promesses je préfères vous retrouvez dans quelques mois avec suffisamment de chapitre d'avance.

J'espère que vous ne m'en voulez pas trop et que vous continuerez à lire mon histoire lors de la reprise. Gros bisous et à bientôt.