Chapitre 14: Chloé

J'étais de patrouille frontalière.

Je m'appelle Chloé, et je suis une fille d'Hébé. L'avantage? Mon corps guéri plus vite que la moyenne. L'inconvénient? Je fais plus jeune que mon âge. Et ça, c'est pas cool, maman! Adieu, boite de nuit, tabac, alcool...Pour infos, j'ai 18 ans (même si on dirait que j'ai deux ans de moins), j'ai donc l'âge légal pour ces choses.

Que dire de plus sur moi? J'ai les cheveux roux, que j'attaches souvent en une tresse peu élaborée. J'ai des tâches de rousseurs sur le nez, un piercing à l'arcade droite. Je chausse du 37 et demi, et je ne mets que des Adidas. Jamais de robe, sauf pour les soirées. Jogging et sweet-shirt ample me suffisent. J'adore les films, surtout ceux qui sont gores, avec pleins de sang qui giclent de partout et...pardon, je m'égare. Les travaux manuels, très peu pour moi (sauf si c'est pour astiquer une arme). J'ai découvert que j'étais une demi-déesse à 14 ans. Je suis conseillère de mon bungalow. Dernière chose à savoir: ne jamais, au grand jamais, me demandez mon ressentit sur mon premier jour à la colonie (ragots juteux, je ne vous raconterais).

Bref, avec Malcom (un fils d'Athéna), on devait surveiller les horizons, à la recherche d'éventuels monstres à dégommer.

Quelques heures plus tôt, Kayla et Lou-Ellen étaient revenues à la colonie. Elles ont bafouillé comme quoi une armée se dirigeait vers nous, contrôlé par Chaos. Puis elles se sont écroulées. Et même si elles étaient réveillées, Will les gardait à l'infirmerie. Il avait préféré nous mettre dehors, car il était évident qu'on allait faire du bruit. Or, elles avaient besoin de repos. C'est pas parce qu'on a fait du tapage tout à l'heure qu'on en refera! Mais mieux vaut ne pas discuter avec Will, surtout sur la santé de ses patients.

Malcom m'informa des dernières nouvelles, à savoir comment allez Annabeth. Cette fille d'Athéna restait cloîtrée dans sa cabine. Pas par choix, juste pour éviter qu'elle ne remue ciel et terre pour retrouver Espérance. La meneuse de quête n'était toujours pas réapparue. Et on était tous inquiets.

Au loin, les nuages se rassemblaient autour de Manhattan, comme pour signaler un orage. Peu à peu, la ville plongea dans l'obscurité. On décelait du mouvement ça et là, se rapprochant de la colonie. Malcom braqua ses yeux sur moi. La lueur qui les animait s'était éteintes. Je détournais le regard, mes yeux fixant la masse sombre.

-C'est l'heure. Soufflais-je.

Maintenant, on voyait nettement qui menait le cortège. Et cette vision me glaça d'effroi. Les lèvres tremblantes, je murmurais à Malcom:

-Préviens Annabeth qu'on a retrouvé Espérance.

Il me regarda avec confusion.

-Où est-elle?

Sans le regarder, je pointais du doigt la vile créature.

-Là-bas. La fille – ou la déesse, vu la puissance qu'elle dégage – à la robe rouge, au bras de Chaos.

Malcom loucha de stupeur, et détala les prévenir. Quant à moi, j'armais mon arc, encochais une flèche, et visais la déesse.

On était en guerre contre la plus puissante des demi-dieux.

Par chance, l'échec ne fait pas parti de mon vocabulaire.

-Espérance, pour l'amour des dieux, faites que tu ne te sois pas faites corrompre par le mal. On a tellement besoin de toi, ici.

Mon monologue ne lui parvint pas, mais ça me soulagea.

Je lâchais la flèche, qui s'abattit sur une empousa. Un de moins, plus que mille à tuer.