"J'ai servi sous vos ordres à Bela", indique Nasir lors de sa rencontre avec Blake et Mortimer.
Vous ne vous êtes jamais demandé ce qu'il s'était passé, dans cette localité au nord-ouest de Karachi... ?
Merci à Kronos, du forum centaurclub, pour toutes ses précieuses et précises recherches et informations sur le Baloutchistan, le M.L.C... et tant d'autres choses encore !
N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez ! Bonne lecture !

13 –

Bela.

Londres, 1946.

– Capitaine Blake, que savez-vous du Baloutchistan ?

L'interpellé réfléchit un bref instant. De l'autre côté de la table, l'Amiral Gray le sondait du regard, tandis que le colonel Menzies consultait son denier rapport sur les communications de Zhang Hasso. Au dehors, par la fenêtre du bureau du War Office, Blake pouvait apercevoir Whitehall enveloppé dans une gangue de brouillard crépusculaire.

– Il s'agit d'une province du Raj britannique, à la frontière ouest de l'Inde, si je ne m'abuse... Une région désertique, traversée par une ancienne piste de caravanes reliant le Moyen-Orient au continent indien...

– Exact.

Le chef du MI-6 tapota de l'index un passage du dossier qu'il avait sous les yeux.

– Or, d'après votre informateur, ZH22, Basam-Damdu s'intéresserait tout particulièrement à cette région. Nous le soupçonnons de vouloir étendre son emprise sur le plateau iranien et au-delà, à la Turquie. Une véritable brèche vers l'Europe.

– Cela concorde avec les rapports de nos agents sur le terrain, ajouta l'Amiral.

Il tira une bouffée de son cigare, pendant que Stewart Menzies dépliait une carte du Raj britannique et invitait Blake à la consulter de plus près.

– Voici Bela, dit le colonel en pointant une localité, à environ cent milles au nord ouest de Karachi. C'est un avant-poste rebelle, idéalement placé à la frontière du Sindh. Une situation stratégique, comme vous pouvez le constater, sur la position de couvrement britannique... du moins, pour le moment, car cet avant-poste se trouve actuellement dans une situation alarmante.

– L'un des deux officiers anglais à la tête du Makran Levy Corps a été tué dans une escarmouche, poursuivit Gray alors qu'il expirait une partie de la fumée de son cigare. Les assaillants, des autochtones à la solde de Basam-Damdu, se sont retranchés à Bela, aussitôt encerclée par le MLC : tous les ravitaillements sont coupés depuis deux jours. Mais d'autres clans armés ne manqueront pas de secourir les assiégés... Il m'est, je pense, inutile de vous rappeler que si la ville tombait aux mains de l'Empire jaune, cela lui assurerait une porte d'entrée sur le Baloutchistan. Basam-Damdu ne serait alors plus qu'à quelques encablures du Golfe d'Oman... et du détroit d'Ormuz, par la même occasion.

– Ce que nous devons à tout prix empêcher, confirma le chef du MI-6 en enroulant la carte.

L'Amiral Gray confirma d'un signe de tête et recula sa chaise. Aussitôt, Blake, qui avait croisé les mains derrière le dos, se figea, la tête haute, les bras le long du corps, au garde-à-vous.

– Le lieutenant Jackson, l'officier survivant, a installé son QG de campagne à quelques milles à l'ouest de la rivière Porali, précisa l'homme à la tête de la Royal Navy. Vous y accompagnerez le lieutenant Sheppard, que l'Amirauté vient de nommer, pour prendre ses fonctions à la tête du MLC. Vous aiderez ensuite les lieutenants Jackson et Sheppard à reprendre la ville de Bela. Vos connaissances tactiques constitueront un avantage certain sur le terrain.

Le capitaine Francis Blake porta la main à sa tempe, et salua.

– À vos ordres.

oooOOOooo

Le vent, brûlant et sec, soulevait de légers tourbillons de poussière. Sous un soleil impitoyable, écrasées de chaleur, les tentes dressées par les soldats du Makran Levy Corps claquaient légèrement.

Le QG de campagne avait été installé sur une hauteur, en partie dissimulé par un bosquet de tamaris. Deux soldats baloutches, assis en tailleur à même la terre caillouteuse, surveillaient les allées et venues, la main presque nonchalamment posée sur la poignée de leur fusil. D'autres s'affairaient avec discrétion dans le campement, démontant et nettoyant les armes à feu, ou aiguisant coutelas et poignards.

Le lieutenant Sheppard écarta les jumelles de ses yeux.

– C'est bien la rivière Porali ? demanda-t-il.

Le nouvel officier était harassé de fatigue, son uniforme froissé lui collait à la peau et se tachait de sueur. Du voyage qui l'avait conduit jusqu'ici – le vol interminable en avion, dans l'inconfort du Havilland Mosquito piloté par Blake, les deux courtes étapes de ravitaillement, l'atterrissage sur la piste sommaire d'un aérodrome de campagne, puis le trajet en half track sur les sentiers poussiéreux crevés d'ornières –, Sheppard n'avait jamais proféré la moindre plainte. Son stoïcisme, égal à celui de Blake, avait forcé le respect des deux baloutches du MLC chargés de les mener jusqu'au campement. Ses rudiments d'arabe leur avaient également permis de se faire une première idée de la situation à Bela.

– Affirmatif, répondit Jackson. C'est ce qu'on appelle un wadi, une ravine qui ne contient de l'eau qu'en période de pluie.

Blake prit les jumelles que lui tendait le lieutenant Sheppard et observa à son tour Bela, cinq milles en contrebas, à l'est. Le village miroitait, comme à travers une nappe de brouillard. Le capitaine distingua un dédale de ruelles étroites, des dais de toile colorée tendus entre de modestes maisons en briques de terre cuite, quelques acacias épineux et rachitiques suivant le lit asséché de la rivière.

Derrière lui, Jackson déroula une carte sur un plateau de bois, posé en guise de table sur deux tréteaux, à l'ombre des tamaris.

– Nos hommes sont postés un peu partout autour de la ville, expliqua-t-il. Ici, sur les hauteurs à l'est, pour empêcher toute tentative de fuite par les montagnes. Le Wazir Zahan, accompagné des meilleurs de ses soldats, a rejoint notre unité du MLC stationnée ici, à Gondrani. Et là, au sud de Bela, à distance des tirs ennemis, deux autres chefs de clans fidèles au Raj britannique attendent nos ordres. Autrement dit, la ville est encerclée, et tous les ravitaillements sont coupés.

– Un véritable siège, ma parole ! s'exclama Sheppard.

– Exact. Cela va bientôt faire une semaine.

– Mais vous n'avez pas encore donné l'assaut, constata Blake. Alors que vous êtes, d'après vos éclaireurs, en supériorité numérique, et mieux préparés. De plus, vous prenez le risque que d'autres clans armés viennent à la rescousse...

– Parce qu'il y a un problème, et de taille, cracha Jackson. Ces lâches, en se retranchant à Bela, ont pris les habitants et leurs familles en otage ! Le temps presse : les réserves de nourriture finiront par s'épuiser, et ce sera alors la famine... aussi bien pour nos ennemis que pour des civils innocents !

oooOOOooo

Le lieutenant Jackson envoya son homologue et le capitaine Blake prendre un peu de repos, arguant que des hommes dispos seraient plus efficaces pour une opération aussi périlleuse. Un soldat baloutche les conduisit jusqu'à une tente, où des lits de camp avaient été installés. Une fraîcheur toute relative mais bienvenue les accueillit à l'ombre des pans de toile fine. Les deux hommes prirent un repas frugal, fait de pain plat, appelé naan, de dattes, de viande séchée et de thé, avant de s'octroyer quelques heures de sommeil.

À leur réveil, le camp était plongé dans la pénombre, seulement illuminé par la clarté de la lune et des étoiles. La température s'était considérablement rafraîchie. Le lieutenant Jackson, qui connaissait aussi bien ses hommes que le terrain, leur exposa son plan, à la lueur d'une torche électrique braquée sur la carte.

– Nos éclaireurs nous ont communiqué les principales positions ennemies à Bela. Ici, ici... et encore ici. Principalement autour de la maison où sont gardés les otages. D'autres surveillent les abords de la ville et effectuent des rondes. Capitaine Blake, vous vous rendrez à la faveur de la nuit au nord d'ici, à Gondrani, avec une dizaine d'hommes du MLC. Avec le Wazir Zahan, à qui vous remettrez ce pli, vous vous mettrez en marche vers le sud, jusqu'au coude formé par la Porali... ici. Vous devriez pouvoir vous placer à couvert sous les bosquets de tamaris et d'acacias, en attendant l'aube pour agir...

All right.

– Lieutenant Sheppard...

– John. Nous avons le même grade, après tout. Et quitte à ce que l'on travaille ensemble, autant que vous m'appeliez par mon prénom.

All right, John, répondit Jackson avec un sourire. Dans ce cas, appelez-moi Daniel. Vous et moi allons suivre la piste jusqu'à la porte au sud de la ville, où nous rejoindrons les unités présentes sur les lieux. Là, nous occuperons nos ennemis avec de prétendues négociations...

– Une diversion, s'amusa John Sheppard. Le temps que le capitaine Blake, le Wazir Zahan et les hommes sous leurs ordres traversent le wadi, s'infiltrent par les murs nord et ouest, neutralisent les gardes restés en arrière, et libèrent puis sécurisent les otages.

– Exact. C'est également l'occasion pour le MLC de montrer son nouvel officier... histoire que ces lâches comprennent que nous bénéficions de l'appui du gouvernement britannique. Cela pourrait saper leur moral.

Blake admit que ce plan était parfaitement réfléchi. Le lieutenant Daniel Jackson avait en effet pris en compte le risque d'une diversion plus spectaculaire : les hommes retranchés à Bela pouvaient, devant un feu nourri d'artillerie par exemple, se servir d'otages comme boucliers humains et en exécuter certains. Mais ils ne se sentiraient pas autant menacés si les deux officiers anglais engageaient des négociations !

– Messieurs, en route ! s'exclama Jackson.

oooOOOooo

Entouré de ses gardes personnels, le Wazir Zahan était un guerrier fier, à l'impressionnante stature, et ses yeux, gris comme un ciel d'orage, se fixèrent sur les nouveaux venus avec une austère perspicacité. Toutefois, il offrit immédiatement l'hospitalité à Blake et aux hommes du MLC sous les ordres de l'anglais, et leur proposa de se reposer à l'abri de sa khaïma, une tente de forme pyramidale, aux pans de toile de coton montées autour d'un mât central. Sur un geste du Wazir, Blake s'assit sur l'un des épais tapis qui couvraient le sol, et accepta un verre de thé, pendant que le chef de clan parcourait la missive du lieutenant Jackson.

– Soit, dit-il simplement.

Leur troupe, constituée d'une vingtaine d'hommes, se mit aussitôt en chemin, en laissant les chevaux à l'arrière pour plus de discrétion. Ils longèrent une piste de cailloux et de poussière, sous l'éclat blême d'une lune gibbeuse. Le léger frottement de leurs pas, dans le sable, faisait rouler les pierres. Un souffle de vent, sifflant entre les formations rocheuses. Le bruissement des feuilles. Un chœur de stridulations. Le jappement d'un chacal.

Ils parvinrent au coude formé par le wadi trois heures plus tard, au moment où les premiers rayons du soleil venaient effleurer les contreforts montagneux, et prirent position derrière un bouquet d'arbres rachitiques. Blake, armé d'une paire de jumelles, scruta les allées et venues des sentinelles ennemies.

– Quatre sur les toits, indiqua-t-il dans un murmure. Au moins cinq dans les rues.

– Nous nous chargeons de ceux en hauteur, dit le Wazir. Nous couvrirons votre avancée dans la ville.

– Très bien. Allons-y !

Le chef de clan baloutche émit un bref sifflement, et ses gardes et lui s'avancèrent vers la rive en silence, traversèrent d'un pas vif le lit asséché de la rivière. Les troncs d'acacias et les quelques rochers fournissaient les abris nécessaires à leur progression. Très vite, les guerriers atteignirent les maisons bordant les limites de la ville, et se hissèrent, un à un, sur les toits en terrasse, se faufilant derrière les sentinelles... et dans un synchronisme parfait, les combattants bondirent sur leurs ennemis, enfonçant leur poignard dans leur cœur, tout en accompagnant leur chute au sol.

Mais Blake, suivi des soldats du MLC, parvenait à son tour de l'autre côté de la ravine creusée par le wadi et se glissait dans les ruelles tortueuses de Bela. Le capitaine se coula silencieusement derrière un premier garde, abrité sous un dais de toile, le ceintura d'un bras puissant et plaqua une main sur sa bouche et son nez, bloquant ses voies respiratoires. L'homme se débattit avec une rage désespérée, puis son corps, dans un dernier spasme, se relâcha. Blake tira le cadavre dans l'encoignure d'une porte et fit un signe aux baloutches du MLC. Postés en hauteur, les hommes du Wazir leur indiquaient les positions ennemies ; alors, aussi agiles et silencieux que des tigres, les guerriers jaillissaient de l'ombre et leur tranchaient la gorge.

Il ne leur fallut pas longtemps pour atteindre la maison que leur avait indiquée le lieutenant Jackson. Située au bout d'une place déserte, plongée dans le silence derrière un grand tamaris dont les racines soulevaient le sol, la bâtisse trapue aux murs ocres ressemblait à toutes les autres. La porte et les fenêtres étaient fermées par des pans de tissus aux couleurs éclatantes. Blake et ses hommes s'avancèrent à pas prudents – le calme absolu de la place ne leur disait rien qui vaille.

C'est alors que, de l'encadrement de la porte, une sentinelle surgit, poussa un cri d'alarme, épaula son fusil, et ouvrit le feu. Un soldat du MLC s'effondra, mortellement touché. Des dizaines d'hommes jaillirent des maisons disséminées autour de la place

Une embuscade ! songea Blake.

... et la fusillade commença.

– À couvert ! lança le capitaine à ses hommes.

Lui-même se mit à l'abri des balles qui fusaient et sifflaient tout autour de lui, derrière un mur de briques. Des éclats d'argile explosaient là où frappaient les projectiles. Le capitaine vérifia rapidement la chambre de son pistolet automatique, visa un de ses assaillants, et tira. L'homme s'écroula dans la poussière.

La bataille fit rage. Un des guerriers du Wazir, atteint au cou, tomba du toit et s'écrasa en contrebas. Un autre se noya dans son propre sang, la gorge ouverte par un poignard. Les balles crachaient, fauchaient, traversaient les chairs, déchiraient les muscles, fracassaient les os. Un homme sembla exécuter une danse macabre avant de s'effondrer dans une mare grenat. Et les cris. Cris de rage, cris d'agonie, cris de mort. Ordres jetés. Lamentations, gémissements. Appels à l'aide. Blake élimina un autre de ses ennemis, fonça vers la maison, esquiva de justesse le coup de crosse du garde posté derrière le rideau, le frappa dans les côtes et abattit violemment son arme sur son crâne, qui émit un craquement sinistre.

Dans l'unique pièce du rez-de-chaussée, à genoux sur les nattes de jonc qui couvraient le sol de terre battue, se tenaient, étroitement serrées, une trentaine de personnes. Le capitaine distingua du coin de l'œil un éclair métallique meurtrier, se rejeta en arrière, saisit le poignet de son assaillant et lui tordit la main. Le jeune garçon poussa un cri strident et lâcha son coutelas.

– Nous sommes venus vous aider ! s'exclama Blake.

Au dehors, le crépitement de la fusillade s'atténua, puis se tut. Des clameurs victorieuses s'élevèrent. Le Wazir Zahan fit à son tour irruption dans la pièce. Une estafilade lui barrait la poitrine, ses mains et ses bras étaient couverts de sang, mais un large sourire faisait briller ses yeux gris.

– C'est fini, dit-il. La victoire est à nous !

oooOOOooo

Les lieutenants Jackson et Sheppard avaient très vite compris que les émissaires envoyés pour négocier les menaient en bateau. Leur nervosité, presque palpable, les trahissait... ainsi que l'absence de guerriers pour maintenir les anglais dans leur ligne de mire. Personne n'était posté sur les toits autour de la porte sud de la ville ; pas une sentinelle vigilante ne s'était montrée à l'angle des murs poussiéreux.

Aux premiers coups de feu, les lieutenants Jackson et Sheppard, suivis des chefs de clan et de l'unité du MLC, avaient donc lancé une attaque pour désorganiser les forces ennemies et s'étaient à leur tour engagés dans les ruelles, sous un soleil de plus en plus écrasant.

Quand les dernières poches de résistance furent écrasées, et que les civils, à nouveau libres, purent regagner leurs foyers en toute sécurité, Jackson, Sheppard et Blake s'occupèrent des blessés – une habitante indiqua une maison qui servait de dispensaire, où l'on installa un hôpital de fortune –, et comptèrent leurs morts. Une quinzaine de soldats du MLC, les deux chefs de clan, des guerriers baloutches. Ils reçurent, dès la tombée de la nuit, les hommages liés à leurs coutumes, et par respect, on fit de même pour les ennemis morts au combat. Les prisonniers, quant à eux, s'ils n'étaient pas blessés, furent conduits sous bonne garde dans une petite habitation sans fenêtres, et laissés sous l'étroite surveillance de soldats du MLC.

Le Wazir Zahan, les guerriers baloutches et les anglais, tous installés sur des coussins et des tapis confortables, partagèrent un repas festif, mêlant rations militaires et offrandes des habitants, lesquels, malgré leurs maigres possessions, tinrent à remercier leurs libérateurs en leur apportant viande de chèvre, lait, dattes, miel, légumes épicés, naans...

Au petit matin, Jackson, Sheppard et Blake prirent congé du Wazir Zahan. Ses gardes personnels étaient tous tombés, pris au piège sur les toits de la ville ; il accepta de bonne grâce des deux officiers anglais qu'un détachement, composé de soldats du MLC, l'accompagne jusqu'à ses terres. L'escorte repartirait ensuite vers Turbat, son lieu de stationnement.

– Capitaine Blake, déclara le lieutenant Jackson en se tournant vers lui. Nous ne pourrons jamais assez vous remercier pour ce que vous avez fait. Grâce à vous, l'autorité britannique a été restaurée dans la région.

L'interpellé serra chaleureusement la main qu'on lui tendait.

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Blake posa le pied sur le sol londonien trois jours plus tard. Il avait à peine salué sa logeuse, Mrs Benson, et pris le temps de se rafraîchir, qu'un agent de liaison lui portait un télégramme.

By Jove... souffla Blake en déchiffrant le message lapidaire du colonel Menzies.

PRESENCE REQUISE AU WAR OFFICE - URGENCE - CONCERNE USINE S-F

Il enfila son trench-coat, ajusta sa casquette, s'élança dans la rue et arrêta un taxi.

Whitehall, please. Le plus vite possible !

Les pneus crissèrent sur l'asphalte, et le véhicule bondit en avant.

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