Très sincèrement, Loki ne peut pas se rappeler grand-chose du mortel Stark, le prince marchand de Midgard, si ce n'est qu'il parle trop et démontre une maîtrise remarquable de la forge, suffisante pour que les Nains de Nidavellir daignent l'admettre parmi leurs rangs afin de discuter de leurs arts.

Il se rappelle que le mortel n'avait pas l'air d'un soldat, capable de combattre certes mais ce ne serait pas son activité privilégiée quand il pouvait se retirer dans son domaine privé et travailler sur ses armures et ses jouets.

Peut-être que sa mémoire lui a fait faux bond. Ou bien le mortel a définitivement changé, Midgard est une planète propice à l'évolution après tout, un lieu de contraste et d'imprévisible.

Parce qu'Anthony Stark a mis définitivement fin à la furie du Titan fou et de ses armées, au prix de sa vie.

C'est inattendu. C'est assez pour que Loki se sente petit et mesquin, jamais une sensation agréable, en plus de la confusion qui traîne dans son sillage, depuis que la réalité s'est penchée de travers et a vacillé en l'espace d'un clin d'œil, et que Thor a mystérieusement grossi tel une outre si remplie que les coutures menacent de craquer.

En parlant de Thor, celui-ci s'est approché pour passer un bras sur les épaules du sorcier brun, un bras qui tremble et grelotte à la manière d'une feuille morte dans la bourrasque, tremble si intensément que cela ne peut être que le fruit d'une terreur éteinte si soudainement que le soulagement n'arrive pas à venir.

Loki se dégagerait avec une remarque cinglante s'il pouvait, mais tout est trop confus. Et puis, Thor n'est probablement pas le seul à nécessiter le réconfort d'un contact physique.