Deux semaines après leur départ, Neji et Mina arrivèrent enfin à destination. Ils purent s'installer dans un studio d'une petite auberge à quelques pas de l'école de danse. Ils avaient déjà enlevé leurs bandeaux bien avant leur arrivée et prirent le temps de mettre des vêtements civils avant de se rendre à l'école pour s'inscrire à des cours et faire une reconnaissance. Ils se dirigèrent vers une femme à l'accueil qui semblait avoir tout juste 18 ou 19 ans, elle était grande, brune et élancée et Mina la trouva magnifique.

- Bonjour ! entonna Mina à l'adresse de la dame de l'accueil. Nous serions intéressés pour nous inscrire à des cours, serait-il possible d'avoir de plus amples informations ?

- Bonjour ! répondit la jeune femme en leur adressant un sourire jovial. Je suis une des professeurs de l'école mais je m'occupe des enfants. Je peux vous aider à vous inscrire à des cours cependant. Qu'est-ce qui vous intéresserait ?

Mina, sachant Neji peu à l'aise, décida de conduire l'entretien.

- Des amis à nous se marient dans deux mois et nous sommes les témoins. Nous aimerions apprendre rapidement certaines danses de couple afin d'être à la hauteur pour la fête.

- C'est une super intention, entonna la danseuse. Et vous êtes disponibles comment ?

- Nous sommes en vacances actuellement donc complètement disponibles.

- Ah ! J'ai plusieurs formats qui devraient vous convenir ! Nous faisons un stage intensif d'initiation au rock à raison de 7 heures par jour du lundi au vendredi et sur une durée de deux semaines. Nous proposons également des cours de valse les mardi et jeudi soirs.

- Ca me semble absolument parfait, répondit Mina avec un franc sourire.

Elle n'osa pas se tourner vers Neji de peur de le voir afficher une mine déconfite. En revanche, la jeune femme lui adressa un très beau sourire tout en le détaillant du regard avant de se concentrer à nouveau sur Mina.

- Vous êtes en couple ? demanda la danseuse.

- Euh… N… Non, répondit-elle en rougissant.

Le sourire de la professeure s'élargit davantage et elle lança un furtif regard à Neji qui haussa les sourcils. Elle sortit des formulaires et leur expliqua comment s'inscrire. Mina ne put s'empêcher de constater qu'elle semblait très intéressée par Neji. Elle ne cessait de le fixer droit dans les yeux et de lui adresser des sourires pleins de charme. Elle ressentit une boule se former dans son ventre et se demanda si Neji se rendait compte de la même chose qu'elle.

Après avoir rendu leurs documents, ils attendirent patiemment qu'elle prenne connaissance de leurs coordonnées.

- Oh… Aoi… C'est un très beau prénom ! minauda-t-elle envers Neji.

Neji s'inclina légèrement et lui adressa un sourire en coin et un regard que Mina ne lui connaissait pas.

- Arigato, répondit-il. Et quel est le votre ?

- Je m'appelle Aya, minauda-t-elle.

- C'est très joli, répondit Neji avec son flegme habituel. Est-ce que ce serait possible de visiter l'établissement afin de repérer les salles de classes pour notre stage ?

- Oh mais bien sûr, je vous fais visiter avec grand plaisir ! dit Aya avec enthousiasme. Je reviens tout de suite.

Elle se dirigea dans une autre pièce et referma derrière elle. Neji se tourna vers Mina qui le regardait avec des yeux ronds comme des billes.

- Quoi ? demanda Neji face à la mine ahurie de sa coéquipière.

- Est-ce que… J… Je rêve ou… Tu viens de la draguer ? demanda une Mina choquée.

Neji haussa les épaules avant de se pencher vers elle.

- Elle montrait clairement de l'intérêt envers moi, je n'ai fait qu'aller dans son sens pour obtenir ce qu'on veut.

Elle n'eut pas le temps de répondre car Aya revint aussitôt. Mina vit clairement qu'elle s'était absentée pour mettre du rouge à lèvre et ne put s'empêcher de ressentir une pointe d'agacement.

- Suivez-moi, dit Aya avec un grand sourire.

Elle mena la visite en marchant devant eux, sa queue de cheval se balançant de droite à gauche à chaque pas. Elle leur montra toutes les salles de classes et les vestiaires au rez-de-chaussée et au premier étage, la salle de pause et la cour extérieure.

- Il y a un deuxième étage ? demanda Neji en sachant parfaitement la réponse.

- Hai, répondit Aya. Mais c'est privé, ce sont les logements de certains professeurs.

- Vous y êtes logée ? demanda Neji.

- Non ! répondit Aya en rougissant. Je vis dans un appartement près du centre-ville.

Ils redescendirent les escaliers calmement, jusqu'à ce qu'Aya se tourne à nouveau vers Neji.

- Vous pratiquez déjà un sport n'est-ce pas ? demanda-t-elle.

Neji haussa les sourcils, un peu pris de court. Toujours répondre à une question par une question, se rappela-t-il.

- Comment le savez-vous ?

- Oh… Et bien… Vous semblez très musclé, minauda-t-elle. J'en ai déduit que vous deviez sûrement pratiquer un sport en particulier.

Pour la première fois de sa vie, Mina commença à avoir de l'animosité envers quelqu'un qui ne lui avait rien fait de mal.

- Très bonne déduction, répondit Neji. Vous sauriez deviner lequel ?

- Oh… pouffa Aya. Et bien, eum…

Elle le détailla du regard de haut en bas.

- De la musculation ? suggéra-t-elle.

- Bingo, répondit Neji.

Aya se mit à rire tandis que Mina songea que la réponse de Neji n'avait rien de drôle. Ils retournèrent à l'accueil où ils payèrent pour leurs prochaines semaines de cours, puis elle les raccompagna jusqu'à la sortie et les salua en prenant bien soin d'ignorer complètement Mina et de dévorer Neji du regard. Une fois dans la rue, ils partirent volontairement dans la direction opposée de leur logement et firent un détour pour s'y rendre.

- C'est un bon début, on a une idée des locaux, dit soudain Neji.

Mina releva la tête vers lui, il avait complètement perdu l'attitude qu'il avait pris avec Aya et était à nouveau très sérieux et concentré.

- J'aurais voulu utiliser mon byakugan pendant qu'on visitait mais elle ne me lâchait pas des yeux ce n'était pas évident, grommela-t-il.

- Oui, elle était… Très fan de toi, se contenta de dire Mina en essayant de dissimuler son amertume.

Elle voulait croire de tout cœur qu'il avait joué un rôle avec elle, mais elle ne pouvait pas s'empêcher de se demander comment il avait appris à être si « charmant » envers la gente féminine. Elle s'en voulut énormément de bougonner intérieurement.

- Tout va bien Mina ? demanda Neji qui se doutait un peu du fond du problème.

- Hai, excuses-moi, répondit Mina. Je ne t'avais jamais vu comme ça… C'est… juste un peu déroutant.

- Comme ça quoi ? demanda Neji.

- Disons… Dans le rôle de séducteur, répondit-elle en rougissant.

Ils venaient de rentrer dans leur studio. Mina se dirigea vers la kitchenette pour faire chauffer de l'eau et Neji l'observa faire en s'appuyant contre le mur.

- Tu es bien consciente que j'ai joué un rôle n'est-ce pas ? demanda Neji avec une pointe d'inquiétude dans la voix.

Mina se stoppa net et se tourna lentement vers Neji.

- Bien sûr que oui, répondit-elle avec un sourire gêné.

- J'ai eu une opportunité de faire une avancée pour la mission, je l'ai prise.

- Et tu as eu raison, répondit Mina en rougissant.

- Alors pourquoi est-ce que j'ai l'impression que quelque chose t'embête ? insista-t-il.

- Rien ne m'embête Neji, répondit-elle. Je ne m'attendais pas à te voir performer aussi bien ce rôle c'est tout. Et ce n'est pas un reproche, juste un constat. C'est comme si on t'avait appris à le faire.

- Mais on m'a appris à le faire, répondit Neji comme si c'était évident.

- Q- Quoi ?! demanda Mina en écarquillant les yeux.

- Evidemment qu'on me l'a appris Mina, ça fait partie de la formation de Jônin.

- Ah bon ?! Je n'en avais aucune idée ! s'exclama-t-elle.

- La séduction n'a rien de naturel, en tout cas pas pour moi. Ils nous ont donné des cours.

- Théoriques ? demanda Mina avec curiosité.

Neji grimaça légèrement.

- Et pratiques, répondit-il.

Elle afficha une mine ahurie et son cœur se serra.

- Q… Quel genre de pratique ? s'inquiéta la kunoichi.

- Juste des mises en situation, répondit Neji en haussant les épaules.

Il ne détailla pas plus mais constata que sa réponse ne satisfaisait pas la curiosité de sa coéquipière. Il comprit alors ce qui l'inquiétait sûrement et émit un petit rire.

- Quand je parle de pratique je fais référence à des mises en situation où nous les hommes devions courtiser une femme, il n'y a pas eu de réels rapprochements physiques.

- Oh… Oui, bien sûr, répondit Mina en se sentant un peu bête.

- Qu'est-ce que tu t'imaginais ? demanda Neji en riant.

- J- Je ne sais pas, répondit Mina en se mettant à rire. Une sorte d'école de-

Elle s'arrêta net, comprenant pourquoi elle avait eu si peur et ce que ça avait fait ressurgir en elle.

- Je veux dire, je ne sais pas du tout, justement je voulais comprendre. Qui vous a fait ces cours ?

- Anko-sensei et Kurenai-sensei, répondit Neji.

Mina se mit à rire. Evidemment, ils ont choisi les deux senseis les plus sexy de Konoha ! songea-t-elle. Elle prépara deux tasses de thé et en donna une à Neji.

- Et les femmes aussi ont eu des cours ? demanda-t-elle en buvant une gorgée de thé.

- Hai, ils nous ont séparés mais je sais que les femmes ont eu cours avec Kakashi-sensei.

Mina fut tellement surprise qu'elle recracha son thé. Neji s'était attendu à la voir réagir ainsi et l'observa avec amusement.

- N- Nani ? s'exclama Mina. Tu te moques de moi ?

- Non, je t'assure, répondit Neji.

- Je ne pourrai jamais passer Jônin, s'exclama Mina en se couvrant le visage de ses mains.

- Pourquoi donc ? demanda Neji.

- Je ne me sens déjà pas capable de suivre des cours de séduction, alors si en plus ça doit être dirigé par Kakashi-sensei…

- Kakashi-sensei a toujours été un très bon pédagogue. Quant à la séduction… Je ne sais pas, je pense que c'est juste une question de maturité, c'est pour ça qu'il ne suffit pas d'être fort pour passer Jônin. Sinon on aurait été plus à être promus.

- Tu penses que je manque de maturité ? demanda Mina avec une trace d'inquiétude dans la voix.

Neji la détailla du regard un moment avant de parler.

- Tu es très mature sur beaucoup d'aspects : tu es sérieuse, assidue, intelligente et prudente.

Mina rougit de plaisir face à tous ces compliments, son cœur s'emballa et elle but une nouvelle gorgée de thé pour cacher son état.

- Mais sur le plan émotionnel… Disons que tu as un axe de progression.

- Comment ça ? demanda Mina en haussant les sourcils.

- Tu es très expressive, et plutôt émotive.

Mina se mordit la langue, embarrassée.

- Ne te méprends pas, je pense que ce sont de grandes qualités, en amitié par exemple. Mais il faudra tôt ou tard que tu apprennes à mettre tes émotions de côté à certains moments si tu veux évoluer davantage en tant que kunoichi. Il faut savoir faire preuve de sang-froid pour être Jônin.

Mina intégra les paroles de Neji et constata qu'il avait entièrement raison.

- Tu penses que je ne suis pas capable de faire preuve de sang-froid ? demanda Mina.

- Et bien… Je pense te connaître un peu et… Actuellement, non je ne pense pas. En tout cas ce n'est pas l'impression que tu donnes. Mais je me trompe peut-être.

- Je pense que je pourrais tuer quelqu'un, répondit Mina avec beaucoup de sérieux. Je veux dire, un vrai criminel, si ma mission me l'ordonne.

- Je n'en doute pas, je ne parlais pas de ce sang-froid-là, répondit Neji.

- Alors quoi par exemple ? demanda-t-elle.

Neji but une gorgée de thé, songeur, se demandant à quel point il devait pousser la provocation pour qu'elle comprenne. Il reposa sa tasse et la fixa droit dans les yeux.

- Fais-moi des avances, ordonna-t-il.

Mina piqua un gigantesque far tandis que son cœur se mit à battre la chamade.

- Quoi ? Là ? Comme ça ? demanda-t-elle.

Il afficha un sourire victorieux et elle comprit ainsi à quel point ses émotions prenaient facilement le dessus. Au-delà du fait qu'elle ignorait complètement comment s'y prendre, il lui était absolument impossible de faire des avances à Neji sans devenir rouge comme une tomate.

- C'est trop facile, répondit-elle sur la défensive. On est amis, ce n'est pas comme si tu me demandais de draguer un inconnu.

- Tu veux qu'on essaye avec un inconnu ? proposa Neji.

Mina rougit, gênée, et baissa les yeux.

- Non… Ça ira merci. Tu as raison, je ne m'en sens pas capable.

- Tu n'as que 16 ans, c'est bien normal, répondit Neji. Un jour tout cela te paraîtra beaucoup moins insurmontable. Tu as juste besoin d'un déclic et il viendra tôt ou tard.

- J'espère, marmonna Mina. Mais je me demande bien comment tu fais pour réussir à être imperturbable comme tu l'as été tout à l'heure.

Neji haussa les épaules.

- Je ne la connais pas, je n'ai aucun sentiment pour cette fille, aucune pression. J'applique simplement mes cours. J'ai repéré qu'elle manifestait de l'intérêt, j'y ai répondu comme on m'a appris à le faire. Dans le meilleur des cas, ça ouvre des portes pour la mission, dans le pire des cas ça fait un flop. Ça ne pouvait que valoir le coup d'essayer, d'autant plus que c'est elle qui a commencé. Si ça n'avait pas été le cas je ne me serais pas lancé dans ce jeu-là.

- Hai, tu as raison, répondit Mina.

Ils finirent leur thé en silence, puis Neji s'affaira à déballer du sac leur matériel de surveillance.

- Je vais aller faire quelques courses alimentaires, proposa Mina.

- Je viens avec toi, répondit aussitôt Neji.

- C'est gentil mais ça ira, la plupart de ce dont on a besoin est déjà stocké dans mes parchemins, il ne manque pas grand-chose.

- Laisses moi t'accompagner, ça nous permettra de faire une reconnaissance de la ville.

- Hai ! Tu as raison.

Neji savait pertinemment que s'il avait donné à Mina la vraie raison pour laquelle il tenait à l'accompagner, elle aurait catégoriquement refusé. Il n'était pas tranquille à l'idée de la laisser errer seule dans une ville où de potentiels ennemis pourraient la reconnaître, et même s'il la savait très forte, il préférait être à ses côtés en cas de pépin.

Ils se baladèrent un moment dans la ville afin de se familiariser avec les quartiers, puis ils firent quelques courses. Une fois rentrés, Mina prépara le dîner tandis que Neji alla se laver. Elle adorait cuisiner et pouvoir enfin se retrouver dans une cuisine après deux semaines de trajet lui avait donné envie de les régaler. Elle prépara minutieusement de délicieux ramens dont l'odeur faisait saliver.

- Ca a l'air délicieux ce que tu nous prépares, lui dit Neji en sortant de la salle de bain.

Il avait les cheveux complètement lâchés et quelques mèches rebelles retombaient devant son visage. Mina le trouva particulièrement beau ainsi.

- J'espère que ça le sera oui ! répondit Mina avec enthousiasme.

Il mit la table tandis qu'elle terminait d'assaisonner et ils s'installèrent, heureux de pouvoir profiter d'un moment de détente avec un bon repas chaud.

- Itadakimasu, se souhaitèrent-ils en chœur.

Lorsque Neji prit une première bouchée, il trouva le plat tellement succulent que ses yeux se mirent à briller.

- Mina-chan, ils sont dignes de chez Ichiraku tes ramens ! C'est un régal !

Mina lui offrit son plus beau sourire tandis que ses pommettes se tintèrent d'un rouge prononcé.

- Arigato Neji-kun, répondit-elle d'une petite voix.

Ils prirent le temps de savourer leur repas tout en discutant.

- On a 36 heures à passer avant notre premier cours, qu'est-ce que tu crois que l'on peut faire en attendant ? demanda Mina.

- J'irais bien sur le toit de notre auberge cette nuit pour observer l'école avec le byakugan.

- C'est une bonne idée, il faudra être prudents, il y aura peut-être des espions sur le toit de l'école.

- Hai.

- On prendra de quoi dessiner les plans. En soit je pourrais le faire d'ici mais j'aurai une meilleure visibilité si je suis en hauteur.

- Je m'occuperai de surveiller les alentours pendant que tu seras concentré sur les plans.

Ils attendirent patiemment que la nuit soit tombée depuis plusieurs heures avant de monter discrètement sur le toit de l'auberge. Ils s'installèrent derrière une cheminée avec un grand carnet à dessin et un crayon. Neji activa son byakugan pour surveiller les toits alentours.

- Il y a deux hommes sur le toit de l'école, chuchota Neji. Ils ont des lunettes de vision nocturne mais tant qu'on reste derrière cette cheminée ils ne peuvent pas nous voir. Je ne vois personne d'autre sur les toits alentours. En revanche, il y a des personnes à chaque coin de rue qui semblent également être en poste de surveillance car ça fait 5 minutes qu'ils n'ont pas bougé.

- Ils sont combien en tout ?

- Une dizaine.

- Ca fait beaucoup de personnes pour un local en plein centre-ville, il doit sûrement s'y tramer quelque chose de très important, constata Mina qui prenait en note tout ce que Neji lui disait.

- Je vais me concentrer sur l'intérieur du bâtiment maintenant.

- Hai.

Il s'arrêta de parler pendant une bonne dizaine de minutes. Mina le regarda faire, fascinée par cette capacité qu'il avait de voir à 360 degrés et à travers les murs. Elle observait silencieusement son regard concentré, les veines de ses tempes gonflées, sa mâchoire contractée tandis qu'il pompait dans ses réserves de chakra. Il prit le carnet et commença à dessiner tout en lui parlant.

- Le sous-sol est gigantesque, il fait la taille du bâtiment plus de la cour intérieure. Et il y a deux étages souterrains.

- Tsunade avait raison ! s'exclama Mina à voix basse.

- C'est étrange… On dirait qu'il y a beaucoup de chambres, ça doit être des sortes de logement. Il y en a une quinzaine.

- Il y a beaucoup de monde ? demanda Mina.

- Hai, répondit Neji en griffonnant.

Soudain, il s'interrompit dans son geste et resta un moment ainsi, le crayon suspendu en l'air.

- Il y a un problème ? demanda Mina.

- Je ne sais pas… marmonna Neji. Il y a du monde, mais pas autant que le nombre de chambres.

- Peut-être que les autres sont ceux qui sont postés sur le toit et dans les rues ?

- Peut-être…

- Et au deuxième étage ? Il y a vraiment des logements ?

- Hai, trois appartements plutôt luxueux. Deux occupés et un actuellement vide.

- Donc potentiellement les appartements de ceux qui dirigent ce repère.

- Probablement oui.

Il prit encore un bon quart d'heures à griffonner les plans en silence tandis que Mina se focalisait sur leur entourage. Enfin, il referma le calepin pour signifier qu'il venait de finir, son byakugan toujours en éveil.

- Il y a beaucoup plus de femmes que d'hommes dans ce repère, déclara Neji. Et je ne peux pas tout voir avec mon byakugan mais j'ai le sentiment qu'elles sont pour la plupart très jeunes.

- C'est sans doute pour ça qu'il est camouflé sous la forme d'une école de danse.

- Quelqu'un vient d'en sortir, on la suit ? suggéra Neji.

- Il te reste assez de chakra ? demanda Mina.

- Je crois bien.

Ils retournèrent dans l'auberge pour en ressortir par la porte principale, Neji avait mis sa capuche et marchait tête baissée afin que personne ne voit son byakugan en éveil. Une fois dans la rue, il lui prit la main et la guida. Mina se laissa faire, consciente qu'il le faisait volontairement afin que l'attention d'éventuels espions ne soit pas dirigée vers eux. Ils se retrouvèrent près d'un bar lorsque Neji s'arrêta et désactiva son byakugan.

- C'est elle ! chuchota-t-il à Mina tandis qu'une femme blonde qui ne devait pas avoir plus de 20 ans entrait dans le bar.

Elle était habillée avec goût, ses vêtements mettaient parfaitement en valeur son corps et elle semblait pleine d'assurance.

Décidemment, songea Mina.

- Allons boire un verre, décida Neji.

Il lui reprit la main et l'entraîna dans le bar. Ils s'assirent à une table dans un coin qui offrait une vue dégagée sur l'ensemble du bar et commandèrent deux verres de soft. Mina faisait face à la salle contrairement à Neji qui était face à elle. Elle observa chaque table en essayant de repérer d'éventuels comportements suspects. La jeune femme blonde était au bar avec un homme bien plus âgé qu'elle et ils semblaient très proches. Elle arrêta de les observer lorsqu'elle vit Neji se frotter les tempes.

- Tu es à cours de chakra ? demanda-t-elle, inquiète.

Il ne répondit pas tout de suite, visiblement en proie à une migraine.

- Ca va aller, il faut juste attendre un peu que mes réserves se refassent.

- Je peux soulager ta migraine avec mon chakra, proposa Mina.

- Pas ici, répondit-il. Ca va aller, concentres-toi sur la cible.

La jeune femme blonde était en plein jeu de séduction avec l'homme qui l'avait abordé. Elle remarqua qu'une autre jeune femme tout aussi bien habillée et sexy assise à une table semblait observer la blonde avec animosité.

- La blonde est en train de se faire draguer par une personne qui doit bien avoir le double de son âge. Et il y a une jeune femme brune qui l'observe et qui a l'air énervée.

- Une jeune femme brune du même âge ?

- Oui, je ne sais pas pourquoi mais j'ai l'impression qu'elle la connait.

- Est-ce que la blonde est en train de remballer celui qui la drague ?

- Pas du tout, au contraire elle a l'air de se plaire à ce petit jeu.

- Il est séduisant ? demanda Neji.

Mina haussa les sourcils et analysa le quarantenaire qui se trouvait au bar.

- Pas vraiment… Il a l'air… Il n'est pas beau et il a un air assez lubrique.

- C'est étrange… constata Neji.

« On t'apprendra à plaire aux hommes »… Cette phrase résonna en elle et elle songea alors à cette fameuse école où elle aurait dû être envoyée à l'âge de ses 15 ans. Se pourrait-il que ce cet établissement soit cette fameuse école ? songea Mina avec une boule au ventre.

Elle se demanda si elle devait en faire part à Neji et décida que ce n'était pas nécessaire pour le moment. Ils restèrent un moment, jusqu'à ce que la blonde reparte bras dessus bras dessous avec le quarantenaire qui semblait ravi. Peu de temps après, la brune se leva et se mit à parler à voix haute à son amie que Mina ne voyait pas.

- Mais quelle pétasse ! Si elle croit qu'elle va avoir des avantages aussi facilement ! Je vais lui niquer son plan moi.

Elle partit, en trombe, suivie de près par son amie qui semblait amusée. Mina ne l'aperçut que quelques secondes et pourtant, elle eut l'étrange sensation d'avoir déjà vu cette jeune femme.

- Ca risque d'être suspect si on les suit ? Non ? demanda Mina.

- En effet, répondit Neji.

- Toutes ces femmes sont vraiment très belles, dit Mina. Ce n'est sans doute pas le fruit du hasard.

- Tu as sans doute raison, répondit Neji.

Ils finirent leurs verres et rentrèrent dans leur studio. Neji se servit un grand verre d'eau et s'assit sur le bord du lit et Mina constata qu'il semblait toujours migraineux.

- Laisses-moi te soulager, offra-t-elle.

Elle apposa ses mains sur la tête de Neji et produit le chakra vert typique des médi-nin. Quelques secondes après, sa migraine s'envola comme par magie.

- Arigato, tu es très douée, dit Neji avec reconnaissance.

Mina lui sourit avant d'aller dans la salle de bain pour se laver. Alors qu'elle prenait sa douche, elle se demanda longuement où elle avait pu croiser cette jeune femme auparavant. Etait-ce lors de la mission au dernier repère ? Ou bien lors d'une autre mission ?

Neji s'assit sur le canapé et reprit les plans de l'école de danse qu'il avait dessiné. Il analysa tout dans le détail et nota plusieurs théories à étudier. Lorsque Mina ressortit, elle bailla franchement et s'assit sur le bord du lit en face de lui.

- Tu veux qu'on fasse comment pour les rotations ? demanda Neji.

- Tu penses que c'est nécessaire ? demanda Mina.

Neji repensa à leur appartement soufflé par une explosion et à la phrase écrite au sang sur le mur de la chambre de Mina.

- Hai, dit-il. On coupe la nuit en 4 périodes ?

Mina acquiesça silencieusement.

- Je commence la surveillance, dors. Tu as l'air d'en avoir besoin.

- Arigato, répondit la kunoichi.

Elle se coucha et s'endormit quasiment instantanément tandis que Neji reprit le cours de ses pensées et activait régulièrement son byakugan quelques secondes afin de s'assurer que personne ne les surveillait. Ils se relayèrent ainsi toute la nuit et même le matin jusqu'à ce que les deux aient leur quota de sommeil. L'après-midi, ils décidèrent de prendre un peu de temps pour eux et d'aller aux bains puisqu'ils ne pouvaient pas surveiller l'établissement en pleine journée. La journée passa vite et ils se retrouvèrent vite à la nuit tombée. Neji constata qu'il y avait toujours le même nombre de gardes postés autour de l'école et ils n'osèrent pas se rendre sur le toit une deuxième fois. Ils reprirent leur roulement de surveillance jusqu'au lendemain matin où ils se levèrent pour se rendre à leur premier cours.

Ils furent surpris de constater qu'il n'y avait que 4 couples présents. La professeure était une femme d'une trentaine d'années, souriante et charismatique. Elle leur expliqua les rudiments du rock et les fit enchaîner les pas individuellement pendant un moment avant de les mettre par binôme. Elle leur demanda de se prendre par la main et par la taille et ils se retrouvèrent l'un en face de l'autre à se regarder un peu bêtement.

- Allez, ne soyez pas timides ! C'est de la danse, il faut laisser vos corps s'exprimer, s'exclama la professeure avec une voix chantante.

Mina se rapprocha timidement de Neji et ils se prirent la main. Neji posa une main très chaste sur sa taille et Mina sur son bras. Ils se regardèrent dans les yeux avec les joues roses. S'en suivit alors un exercice où ils devaient enchaîner les pas de base sans se marcher dessus. Rapidement, ils se concentrèrent tellement sur l'exercice qu'ils en oublièrent la gêne qu'ils éprouvaient à cause de cette proximité imposée. Plusieurs fois même, ils pouffèrent de rire alors que Mina écrasait le pied de Neji. Et contre toute attente, ils furent les premiers à enchaîner les pas de base sans la moindre difficulté. La professeure leur fit faire cet exercice pendant un temps interminable jusqu'à ce que les 4 couples se sentent suffisamment à l'aise pour ne plus vraiment réfléchir à leurs pas.

- Maintenant on va apprendre les figures ! annonça-t-elle.

Ils apprirent donc ensemble deux figures qu'ils firent tourner plusieurs fois. Puis, ils réalisèrent un exercice où ils devaient danser et où l'homme, qui dirigeait, devait entamer une des deux figures sans prévenir pour voir si la femme réussissait à suivre. La matinée s'arrêta là-dessus et Neji et Mina reçurent des éloges de la professeure. Ils se rendirent dans la cour extérieure car ils ne voulaient pas être avec du monde dans une salle de pause et ils déjeunèrent en tête à tête.

- Est-ce que c'est moi ou… C'est plutôt amusant comme cours ? osa demander Mina.

- Je reconnais qu'on s'en sort plutôt bien, répondit Neji avec un sourire.

Ils échangèrent un regard complice et Mina rougit une fois de plus.

- Je vais activer mon byakugan pour voir ce qui se passe en bas. Tu me couvres ?

- Hai ! répondit Mina.

Elle se posta devant lui afin de s'assurer que personne n'arrivait dans la cour.

- Visiblement il y a une sorte de cantine, il y a une vingtaine de femmes qui déjeunent ensemble dans la même salle au sous-sol.

- Du monde dans les autres pièces ?

- Pas vraiment non. Il y a une pièce étrange, je n'avais pas remarqué ces détails quand j'ai fait les plans. C'est une grande salle vide avec des sortes de barres métalliques verticales qui vont du sol au plafond. Elles sont postées à intervalle régulier. Et il y a comme des petites plateformes en dessous de chaque barre.

- Tu penses que ça sert à quoi ?

- Je n'en ai aucune idée, répondit Neji en désactivant son byakugan.

L'après-midi, ils apprirent de nouvelles figures et à réaliser des enchaînements. Mina constata que pour les autres couples, cela semblait difficile pour les femmes de laisser complètement leur partenaire mener et de lâcher prise. Elle devait reconnaître que Neji était très doué pour mener, il n'avait jamais une once d'hésitation et la dirigeait avec douceur et fermeté à la fois. Quant à elle, elle avait une telle confiance en lui qu'elle n'avait aucun mal à se laisser complètement porter par la musique et par lui. Elle trouva même cela extrêmement apaisant. Le soir, ils quittèrent la salle après avoir reçu de vives félicitations. Ils ne firent que quelques pas dans le couloir lorsqu'une tornade prénommée Aya se jeta sur Neji et l'agrippa par le bras.

- Bonsoir Aoi-kun, j'ai entendu dire que tu étais un élève épatant ! minauda Aya.

- Bonsoir Aya-chan, répondit Neji.

Mina remarqua comme Neji s'était crispé au contact d'Aya, il ne laissa rien paraître mais elle le connaissait suffisamment pour remarquer le peu de fois où il était mal à l'aise.

- Tu sais je connais un bar dansant très sympa en ville, tu pourrais me montrer comme tu apprends vite ! Je suis une très bonne danseuse de rock. Je pourrai te donner quelques tuyaux.

- Oh… Et bien, oui c'est une excellente idée. Tu veux bien attendre la fin de mon stage pour ça ? Je voudrais être un minimum à la hauteur si ma cavalière est une danseuse.

Le visage d'Aya s'illumina.

- Hai, j'attendrai patiemment, lui susurra-t-elle à l'oreille.

Elle le relâcha et fila vers une autre salle de danse. Mina entendit Neji soupirer de soulagement dès le moment où Aya l'avait relâché.

- Tu détestes vraiment le contact physique n'est-ce pas ? constata Mina.

- Hai, grommela Neji. Je ne suis pas du tout à l'aise avec ça.

Mina se demanda intérieurement s'il s'était senti mal à l'aise toute la journée à danser avec elle mais préféra ne pas poser la question. Ils passèrent devant une porte légèrement entrouverte d'où s'échappait une musique assez sensuelle. Le regard de Mina fut attiré par la lumière rose qui s'y dégageait et elle s'arrêta net, les yeux écarquillés. Neji fit quelques pas avant de se rendre compte qu'il avançait seul.

- Qu'est ce qui se passe ? demanda Neji en se retournant.

- Je crois que je sais ce qu'il y a dans la pièce du sous-sol, chuchota Mina avec un teint blême.

Neji se rapprocha pour se mettre à sa hauteur et regarda par l'entrebâillement également. Une dizaine de femmes étaient en train de danser de façon très sensuelles sur des barres de pole. Elles réalisaient des figures que Mina estima comme très impressionnantes. Elle rougissait de plus en plus au fur et à mesure de son observation, se sentant tout d'un coup comme une femme sans la moindre capacité de séduction.

- Qu'est-ce que c'est que ce truc ? demanda Neji avec une trace d'aversion dans la voix.

Mina vit alors un homme suffisamment âgé pour avoir l'air d'un professeur passer dans le couloir.

- Excusez-moi ! l'interpella-t-elle.

- Oui ? répondit l'homme en lui adressant un sourire.

- Je… Je voudrais m'inscrire à ce cours, dit Mina en pointant la salle du doigt. Mais j'ai oublié comment ça s'appelait.

- Ça c'est du pole dance trésor, c'est une danse très sensuelle et très sexy.

- Ça existe depuis longtemps ?

- Dans les strip-club et dans les boîtes de nuit oui, mais ça se répand de plus en plus vers le grand public. C'est très intéressant, tu adoreras !

Il lui adressa un clin d'œil avant de s'éloigner. Mina se tourna vers Neji qui regardait le professeur s'éloigner avec animosité. Mina se rapprocha de lui pour chuchoter.

- On est d'accord, les strip-clubs ce sont bien ces endroits où les femmes se déshabillent pour le plaisir des hommes ?

- Oui, je crois bien… Mais comment est-ce que tu sais ça toi ?! s'exclama Neji en oubliant d'être discret.

- Et toi ? répondit Mina sur la défensive.

- Laisse tomber, viens.

Il prit les escaliers pour sortir de l'école, suivi de près par Mina, puis ils empruntèrent leur détour habituel pour se rendre à leur studio. Ils marchèrent en silence jusqu'à arriver à leur destination car ils ne voulaient pas attirer l'attention sur eux. Une fois rentrés, Neji prit la parole en premier.

- On l'a notre réponse, Tsunade s'est complètement trompée ! ragea Neji.

- Comment ça ? demanda Mina.

- Les jeunes femmes, les chambres, la salle de « pole dance »… Ce n'est pas un repère de brigan, c'est une maison close !

- Une quoi ? demanda Mina en clignant plusieurs fois des yeux.

- Une maison close, répéta Neji. C'est un endroit où les hommes se rendent et payent des femmes pour avoir des relations sexuelles avec elles.

Mina laissa échapper une exclamation et plaqua sa main devant sa bouche.

- Mais… Ça existe pour de vrai ça ?

- Evidemment… soupira Neji. Mais c'est illégal, alors ils en ont créé une cachée. C'est pour ça qu'il y a des gardes la nuit, c'est pour ça que la femme qu'on a suivie est repartie avec un homme plus que douteux.

- Attends, il y a peut-être une autre explication, dit Mina. Après tout, ils ont bien vu Motoko y passer du temps.

- Mina… soupira Neji.

- Quoi ?

Il attendit patiemment que l'information monte jusqu'à son cerveau. Ce qui mis plus de temps qu'il ne le pensait. Un temps pendant lequel il ne put s'empêcher de trouver sa naïveté touchante.

- Oh c'est pas vrai… Tu penses que Motoko s'est rendu là juste pour… Pour…

- Evidemment que c'est ce que je pense ! répondit Neji.

- Mais attends, Tsunade a dit que c'était à l'opposé de la carte par rapport au repère où on était la dernière fois et par rapport au repère où on m'a trouvé. Qui ferait un tel détour juste pour se rendre dans une maison close ?

- Un homme ! répondit Neji.

Mina haussa les sourcils et fit un pas en arrière, secouée.

- Comment ça « un homme » ? demanda-t-elle avec appréhension.

- Ecoute, c'est comme ça, une fois adultes les hommes ne pensent qu'à ça. C'est presque obsessionnel. Naruto a mis à terre un nombre de senseis incalculable avec son sexy meta.

Mina déglutit difficilement. Elle avait eu une fois le malheur de demander naïvement à Naruto de réaliser son fameux sexy meta dont tout le monde parlait et avait mis quelques temps à s'en remettre.

- Il y a ceux qui savent se tenir et qui ne succombent pas à la tentation, et il y a tous les autres. Crois-moi, un brigan comme lui… Il est sans foi ni loi, il n'aurait aucun scrupule à aller dans ce genre d'endroit.

- Je ne doute pas qu'il s'y rende, je dis juste que c'est un détour de plus d'une semaine.

- S'il y a passé plusieurs jours… répondit Neji en haussant les épaules. C'est peut-être qu'il voulait « rentabiliser » son détour.

Mina afficha une mine écoeurée. Et tandis qu'elle se recouvra le visage de ses mains, elle eut une révélation. La jeune femme qui lui semblait familière l'autre soir… Elle se rappela soudainement où elle l'avait déjà vue.

- On va écrire à Tsunade ce qu'on a constaté jusque-là et notre théorie, l'envoyer et attendre sagement son accord pour rentrer. On continuera le stage en attendant.

- Neji, je ne sais pas, je…

Neji soupira et se rapprocha d'elle pour poser une main sur son épaule.

- Ecoute Mina, je sais que c'est choquant pour toi d'imaginer ça, mais je t'assure qu'il n'y a pas de doutes à avoir.

- Non, je veux dire… Et si c'était… Et si c'était vraiment un repère ?

- Comment ça ?

- Et bien… Ca pourrait être géré par la même organisation, non ?

Neji s'assit au bord du lit, songeur.

- Ça pourrait… admit-il. Pour autant je ne vois pas trop quelles informations cruciales…

- Et ces femmes ? insista Mina.

- Quoi ces femmes ? demanda Neji.

- Et si elles… Et si elles n'étaient pas consentantes ? Et si elles étaient forcées ?

Neji soupira et se gratta l'arrière de la tête.

- Tu as raison il faut qu'on s'en assure, capitula Neji.

- Alors comment on procède ? demanda Mina.

- On envoie un rapport à Tsunade, on attend sa réponse et pendant ce temps on continue les cours et les observations.

- Hai, répondit Mina.

Mina sortit de quoi écrire d'un de ses parchemins de scellage et ils s'installèrent à table pour écrire. Ils firent un rapport détaillé des plans du site, de ce qu'ils avaient constaté jusque-là et de leur théorie.

- Je vais sortir du village et invoquer un rapace pour l'envoyer.

- Je viens avec toi, dit Neji en se levant.

- Non, va sur le toit surveiller l'école, on ne sait jamais.

- Mina-chan, je préfère t'accompagner.

- Je suis une grande fille ! râla Mina. Fais-moi confiance je serai discrète.

Neji n'eut pas le temps de répondre car Mina fila droit vers la porte, le parchemin à la main. Il voulut la poursuivre mais se retint, conscient qu'elle n'allait vraiment pas apprécier. Il soupira et se décida à monter sur le toit. Derrière la cheminée, il activa son byakugan, mais au lieu d'espionner l'école, il suivit Mina avec attention. Au bout d'une dizaine de minutes, elle finit par s'arrêter au milieu de la forêt et invoquer un rapace. Il fut soulagé de constater que personne ne la suivait.

Au milieu de la forêt, Mina s'accroupit, posa le parchemin sur un rocher et prit le crayon qu'elle avait apporté avec elle. Elle ajouta une note personnelle à leur message : « Hokage-sama, c'est Mina, j'ajoute une note personnelle dont je n'ai pas parlé à Neji. J'ai reconnu une femme qui semble loger dans cet établissement. Elle était une enfant de mon repère il y a plusieurs années, elle n'a qu'un an de plus que moi ce qui veut dire qu'elle est probablement mineure. Je pense qu'il ne s'agit pas seulement d'une maison close mais bien de la fameuse « école » où ils emmènent les jeunes filles une fois qu'elles ont 15 ans. Je suis persuadée qu'ils en ont également emmené certaines alors qu'elles avaient encore moins que ça. J'en ai beaucoup parlé à Kakashi-sensei, il vous expliquera de quoi je parle. Nous continuons notre enquête en attendant de vos nouvelles mais je crois bien qu'il va nous falloir du renfort pour libérer toutes ces jeunes femmes. »