Dossier n°5 : Héros un jour, héros toujours (partie 7/7)

Le jeu de culture générale s'est achevée sur la victoire de Jabu et de Maske De More. Les équipes Shun/Seiya et Shiryu/Dohko ayant terminées à égalité, un départage fut nécessaire pour déterminer laquelle gagnerait la médaille d'argent. Dohko et Shun, prêts à céder cette place à leurs adversaires, se sont contentés de regarder leurs coéquipiers s'affronter. Et contre toute attente, Seiya a vaincu Shiryu !

Après que Shun lui ait remonté le moral, et suite à cette victoire contre le cérébral des Experts, peut-être Seiya va-t-il enfin réintégrer les Experts ?

Le lendemain matin de la finale du concours, au fief des Experts, Shiryu est absent. Perdre contre Seiya a été pour lui plus indigeste que d'avaler un kilo de riz périmé. Quant à Saori, elle s'impatiente.

Saori : C'est le dernier jour où Seiya peut revenir sur sa démission ! Je pensais qu'il allait enfin se décider après mes encouragements d'hier...
Hyoga : Peut-être. Mais il est sûrement encore au lit, à cette heure-ci.
Saori : Il va donc nous faire mijoter jusqu'au bout !

La journée se passe sans que rien ne se passe. Personne ne vient plus demander de l'aide à la police scientifique depuis que M. Saint n'y est plus.

En fin d'après-midi, en entendant le carillon de la porte d'entrée, Saori regarde sur son écran et se redresse soudain.

Saori : C'est lui ! ! C'est la mascotte ! ! !

Elle donne vite ses ordres à Hyoga et à Ikki.

Saori : Pour le bien des Experts, n'oubliez surtout pas ceci : quoi qu'il dise, quoi qu'il fasse, restez toujours aimables avec lui ! S'il ne revient pas parmi nous, on fait faillite !

En voyant arriver Seiya, Saori fonce vers lui et le prend dans ses bras. Le jeune homme en est déconcerté.

Saori : Seiya, tu nous as tellement manqué ! Si tu savais combien je regrette de t'avoir si mal jugé !

Maintenant, le chef tire sur une corde et une pluie de confettis tombe du plafond, ainsi qu'une banderole où il est écrit : "Bienvenue chez toi, Seiya !".

Saori : Viens donc prendre un verre avec nous !

Confus, Seiya suit Mlle Kido. Cette dernière jette des regards insistants vers les deux autres personnes présentes. Après avoir réuni tout son courage, Hyoga fait un pas vers la star nationale et lui tend la main en souriant.

Hyoga : Seiya ! Si tu savais à quel point je suis content de te revoir ici !

Ce qui n'est pas tout à fait faux, puisque le retour de Seiya implique la reprise du travail. Et donc, Hyoga va pouvoir continuer à étudier le dossier du naufrage.

Quant à Ikki, dans son coin les bras croisés, il ne bouge pas d'un millimètre, malgré le regard insistant puis implorant de Saori.

Saori : Tu as été fantastique hier, Seiya. J'ai été complètement époustouflée !
Seiya (interloqué) : Ah oui ?!
Hyoga (renchérissant) : Ton équipe était incontestablement la meilleure, celle de Jabu et de Maske De More a eu une chance insensée !
Saori : Allez, buvons à la santé de notre Héros !
Seiya : Et Shiryu, il n'est pas là ?
Saori : Ah, Shiryu... Il est en congé, il ne supportait plus de venir ici si tu n'étais pas là.
Hyoga : Tu ne peux pas savoir comme ce lieu est terne et vide sans toi, Seiya.
Seiya : Ikki, tu ne viens pas boire avec nous ?
Ikki : Non.

Saori est inquiète, Ikki risque de se laisser aller et de tout faire rater. Il faut abréger au plus vite.

Saori : À propos, Seiya, quel était le but de ta visite ?
Seiya : Ah oui, j'allais oublier : je ne veux plus démissionner.

Saori soupire de soulagement. Jusqu'à ce que Ikki ouvre la bouche.

Ikki : Et pourquoi as-tu changé d'avis ?

Saori le fusille du regard. Mais le seul effet que cela a sur Ikki, c'est que l'attaque se retourne contre elle.

Seiya : Je me suis rendu compte que ma place était ici, à vos côtés. Les liens qui nous unissent sont si forts, nous formons en quelque sorte une famille !
Ikki (grimaçant) : Je ne me sens pas bien, tout à coup. Je vais faire un tour aux toilettes !

Le grand frère de Shun disparaît. Saori se dit qu'il faut vite en finir avant qu'il ne revienne. Elle court à son bureau et revient avec un document.

Saori : Tiens, Seiya, j'avais déjà préparé ce document. Tu n'as plus qu'à signer pour revenir parmi nous !

Hyoga lui pose chaleureusement sa main sur l'épaule.

Hyoga : Tu vas enfin pouvoir réintégrer ta famille, Seiya.
Seiya (ému) : Vous êtes si gentils... Pourquoi j'avais voulu démissionner, déjà ?
Saori : Quelle importance ! Pourquoi remuer le passé alors que nous pouvons vivre l'avenir ensemble ?
Seiya : Tu as raison !

Et le moment dont Saori rêvait depuis près d'une semaine est enfin arrivé : Seiya signe son annulation de démission. Toutefois, il faut veiller à ce que Ikki ne vienne pas casser l'ambiance. La patronne sort son chéquier, griffonne dedans et tend ensuite un chèque à Seiya.

Saori : Tiens, c'est ton cadeau de re-bienvenue.
Seiya (surpris) : Mais... J'ai jamais eu de cadeau de bienvenue, moi !

Contrariée, Saori remplit un nouveau chèque.

Saori : Désolée, le voilà. Et pour le retard, j'ai rajouté un zéro !

M. Saint regarde son deuxième chèque.

Seiya : C'est quel zéro que t'as rajouté ?
Saori : Peu importe.
Seiya : Si c'est un des zéros derrière la virgule, ça ne change rien.

Commençant à ressentir de l'énervement, Saori essaie de se calmer et désigne un des zéros à Seiya.

Saori : C'est celui-là que j'ai rajouté !
Seiya : Ah, très bien... Mais j'ai encore une question.
Saori : Laquelle ?
Seiya : Si je démissionne encore une fois et que je reviens après, j'aurai droit à un cadeau de re-re-bienvenue ?
Saori (lasse) : Non !
Seiya : Dommage... En tout cas, merci pour ces deux chèques !
Saori : Tu devrais aller dépenser tout ça avant que les magasins ne ferment.
Seiya : Je peux attendre demain si tu veux, qu'on rattrape le temps perdu.
Saori : Mais n'oublie pas que demain, comme tu reprends le travail, tu n'auras plus le temps d'aller faire des courses.
Seiya : Ah oui, tu as raison... Vous êtes sûrs que ça ne vous dérange pas ?
Saori et Hyoga (à l'unisson) : Non !
Seiya : Moi, ça me gêne de vous laisser là...
Saori : Et nous, ça nous gêne si tu n'y vas pas.
Hyoga : Fais-nous plaisir en allant t'offrir des cadeaux !
Seiya : Très bien, puisque vous insistez...

Le jour suivant, au petit matin. Shiryu n'est pas encore revenu. Quand on lui a appris le retour de Seiya, il a prolongé sa période de congés. Quant à Seiya, il a bien entendu décidé de faire la grasse matinée.

Hyoga : Pourquoi il ne vient pas ?
Saori : On s'en fout ! Il a annulé sa démission, on n'a pas besoin de l'avoir dans les pieds tant qu'on ne fait pas appel à nous !
Hyoga : Ce serait quand même plus pratique pour nous. Si on poste Seiya à l'entrée, les gens vont le voir et répandre la nouvelle de son retour !
Saori : Mais oui, tu as raison ! Appelle-le !
Hyoga : Pourquoi moi ?
Saori : Parce que j'en ai marre de lui lécher les bottes !
Hyoga : Pareil pour moi !
Saori (autoritaire) : Et moi, je suis le chef ! !

Tout en grognant, Hyoga se saisit d'un téléphone et compose le numéro de Seiya. Étonnamment, celui-ci répond dès la première sonnerie. M. Cygnus en est déconcerté.

Hyoga : Seiya ?!
Seiya : Oui, c'est moi. Je m'excuse d'être en retard.
Hyoga : Ne t'excuse pas, voyons ! Si tu veux, tu peux encore rester un peu au lit.
Seiya : Trop tard, je suis déjà sorti.
Hyoga : Ah bon... Tu as déjà fait tous tes achats hier ? Tu peux y retourner, il n'y a pas de souci !
Seiya : À propos de mes achats...
Hyoga : Ils ne sont pas en bon état ? Va au service après-vente, on comprendra !
Seiya : Non, c'est pas ça.
Hyoga : Tu veux t'amuser avec toute la journée ? Vas-y !
Seiya : Non plus !
Hyoga : Tu veux les échanger ? Pas de problème, prends ton temps !
Seiya : Tu es bizarre. On dirait que tu n'es pas pressé de me revoir !
Hyoga : Mais non, c'est pas ce que tu crois ! Il faut que tu fasses attention sur la route, ta vie est trop précieuse !
Seiya : T'inquiète pas, je suis déjà arrivé.
Hyoga (inquiet) : Où ça ?
Seiya : Chez nous, pardi ! Et j'ai des paquets dans la voiture. Tu peux venir m'aider à les porter, dis ?

Hyoga a quelques secondes d'hésitation.

Seiya : Hyoga ?
Hyoga : Mais bien sûr, j'arrive !

Le fan de frigos raccroche et peste.

Hyoga : Il est déjà là et en plus, je vais devoir porter ses joujoux !

Le blond rejoint Seiya à l'extérieur et se force à sourire.

Hyoga : Seiya ! Quelle joie de te revoir !
Seiya : Pareil !
Hyoga : Je peux t'aider, mon ami ?
Seiya : Oui, merci. Prends cette boîte-ci... Celle-là aussi... Encore celle-ci...

Seiya pose toute une pile de boîtes dans les bras de Hyoga.

Seiya : Voilà, tu peux y aller ! Je m'occupe du reste.

Une minute plus tard, tous les paquets sont étalés sur la table.

Seiya : Shiryu est encore absent ?
Saori : On dirait, oui.
Seiya : Et Ikki ?
Saori : Dans son bureau.
Seiya : Tu peux aller le chercher, Hyoga ?

Deux minutes plus tard, Ikki se joint à eux. Hyoga a eu un mal fou à le convaincre !

Seiya : Alors, les paquets sans papier-cadeau sont pour moi. Les autres sont pour vous !

Cela surprend tous ses collègues. Seiya leur fait des cadeaux, et en plus, ils sont bien emballés !

Seiya : Allez-y, servez-vous, j'ai écrit vos noms dessus ! Et j'ai aussi pensé à Shun.

Méfiants, les amis de Seiya prennent leurs cadeaux. Ils attendent avant de les ouvrir, de peur d'en découvrir le contenu.

Seiya : Eh bien, allez-y !
Hyoga : À vous l'honneur, chef.
Saori : Non merci...
Ikki (insistant) : Si, chef.

Le chef déballe lentement son cadeau avec appréhension.

Saori (surprise) : Ooooh...

Elle sort de son paquet un calendrier avec des photos de chevaux.

Seiya : Ça te fait plaisir ?
Saori : Oui. Merci Seiya !

Précision : Saori est sincère !

Seiya : Alors, à qui le tour ?
Ikki : Moi !

Après avoir vu l'expression comblée de Saori, le médecin légiste espère lui aussi être satisfait de son présent. Il le déballe en arrachant le papier. Puis il prend un air ahuri.

Ikki : C'est quoi, ça ?!
Hyoga : Fais voir !

Gros plan sur le cadeau somptueux : un grand bac à glaçons !

Seiya : Je ne me souviens pas en avoir vu un de cette taille dans ta grande cuisine. Ça te plaît ?

Avant que Ikki ne montre trop sa mauvaise humeur, Saori intervient.

Saori : Déballe ton cadeau, Hyoga !
Ikki (criant) : Minute !

Ouille... Il semble qu'il va y avoir un carnage !

Ikki : D'abord, je vérifie le cadeau de Shun !
Seiya : Mais...
Ikki : Discute pas !

Ikki arrache de nouveau le ruban et le papier. Dans le paquet, il découvre un livre sur la culture des bonzaïs.

Ikki (grommelant) : Et merde...
Seiya : Quoi ?
Ikki : Non, rien.
Seiya : Ça ne lui plaira pas ?
Ikki : Si, au contraire.
Seiya (confus) : Alors, quel est le problème ?

Évidemment, après un tel cadeau pour son petit frère, Ikki doit refouler ses pulsions sauvages.

Seiya : À ton tour, Hyoga !

Le mangeur de glaçons ouvre son petit paquet et y trouve... un briquet !

Seiya : Il fait toujours froid dans ton bureau. Voilà de quoi te réchauffer !

Voyant la moue de dépit de Hyoga, Saori reprend la parole.

Saori : Et quel beau cadeau as-tu acheté pour Shiryu ?
Seiya : Un livre de légendes.
Saori : Les Légendes Légendaires ?
Seiya : Oui. Tu le connais ?
Saori : Bien sûr. Shiryu l'a déjà.
Seiya (déçu) : Zut... Si j'avais su, je lui aurais acheté quelques chemises de rechange.
Saori : Ne t'inquiète pas, ça lui fera sûrement plaisir d'avoir ce livre en dou ble ! Il en aura un chez lui, et un autre ici.

À présent, Ikki regarde le cadeau de Hyoga. Et Hyoga regarde le cadeau d'Ikki.

Seiya : Un problème ?
Ikki : Pourquoi j'ai pas eu le briquet, moi ?
Hyoga : Et moi, pourquoi j'ai pas eu le bac à glaçons ?
Seiya : Excusez-moi, les amis... Je vais me rattraper !

Sans prévenir, il reprend les cadeaux des deux mécontents. Il n'a plus qu'à les faire changer de mains.

Seiya : Ce soir, je retourne au magasin et je les échange !
Saori (confuse) : Comment ça ?!
Seiya : C'est simple : j'échangerai le briquet contre un bac à glaçons, et le bac à glaçons, je l'échangerai contre un briquet !

Tous les autres le regardent, sidérés. Il a l'air encore plus bête qu'avant ! Seiya fronce les sourcils.

Seiya : Attendez une minute... Et si je donnais plutôt le briquet à Ikki et le bac à glaçons à Hyoga ? ... Mais oui !
Saori (flatteuse) : Brillante idée ! On n'y aurait jamais pensé, nous. Tu es un génie !
Seiya : Merci !
Saori : Et les paquets restants, qu'est-ce que c'est ?
Seiya : Un panier de basket, une balle, un baby-foot... Vous pouvez m'aider à installer tout ça dans mon bureau ?

Silence.

Seiya : Vous pouvez m'aider ?
Saori : Oui, bien sûr... Hein, Hyoga ?

Un quart d'heure plus tard, M. Cygnus s'attèle toujours à la tâche avec Seiya. Soudain, le téléphone sonne. Le boss répond.

Saori : Police scientifique de Saori Kido, avec à mes côtés Seiya Saint, je vous écoute !
Voix : C'est moi, chef !
Saori (surprise) : Shiryu ?!
Shiryu : Oui. Je suis au cap Sounion et on a trouvé trois corps dans l'eau. C'est le moment de retrouver notre gloire d'antan !
Saori : Oui. Bien joué Shiryu !

Elle raccroche et va trouver les deux amis qui installent le baby-foot.

Saori : Il y a trois morts au cap Sounion. Seiya ! Hyoga ! Je vous confie cette enquête.
Seiya (joyeux) : Enfin, j'y retourne ! Et avec mon pote Hyoga, en plus !

Ledit Hyoga a l'air beaucoup moins motivé...

Saori : Va déjà à la voiture, Seiya. J'ai encore quelque chose à dire à Hyoga.

Une fois que la vedette est loin, Saori et le disciple de Camus peuvent s'exprimer librement.

Hyoga (plaintif) : Pourquoi moi ?!
Saori : Parce que tu es le seul qui sache garder son sang-froid assez longtemps en présence de cette andouille ! Arrange-toi pour le mener aux indices. Il faut qu'il ait l'impression de résoudre cette enquête tout seul. Tu as compris ?

Quelques minutes plus tard, ils arrivent sur la scène de crime. Plusieurs agents de la police locale sont déjà présents sur les lieux. En voyant Seiya arriver vers eux, ils s'inclinent tous devant lui.

Policier #1 : Mes respects, Héros !
Policier #2 : Nous ne savions pas que vous étiez de nouveau en service. Toutes nos excuses !
Policier #3 : Maintenant que vous êtes là, on vous laisse cette affaire. Vous la réussirez sans doute cent fois mieux et plus vite que nous !
Policier #4 : Les corps ont été ramené sur la rive. Et celui qui a trouvé le premier corps est là-bas.
Policier #5 : Bonne chance, champion !
Policier #6 : Arrête de le charrier, il n'a pas besoin de chance pour réussir !

Seiya et Hyoga vont d'abord trouver Shiryu. M. Saint se saisit de son bloc-notes et d'un stylo.

Seiya : Alors, c'est vous le témoin de l'accident ?
Shiryu (confus) : Tu ne me reconnais pas ?!
Seiya : Je suis un agent de police, monsieur ! Alors, veuillez me vouvoyer !
Hyoga : Mais enfin Seiya, tu vois bien que c'est Shiryu !
Seiya : Il est en civil, on doit se vouvoyer !

Seiya se retourne vers Shiryu.

Seiya : Bon, alors... Pouvez-vous me donner vos nom et prénom ?
Shiryu (râlant) : Shiryu Draco !
Seiya : "Shiryu", c'est votre nom ou votre prénom ?
Shiryu (criant) : À ton avis !
Seiya : Monsieur ! Si vous continuez, je serai forcé de vous coller un PV ! Alors, "Shiryu", c'est votre nom ou votre prénom ?
Shiryu : Mon prénom !
Seiya : Et votre nom ?
Shiryu : Draco !
Seiya : Et vous avez été témoin de l'accident ?
Shiryu : Comment ça, un accident ?! C'est un meurtre !
Seiya : Ça, c'est à nous de le déterminer ! Avez-vous vu quelque chose de suspect ?
Shiryu : Oui, un corps qui flottait !
Seiya : Et les deux autres corps ?
Shiryu : Ils étaient plus loin !
Seiya : Êtes-vous impliqué dans l'accident ?
Shiryu (agacé) : Non !
Seiya : Bien. J'en ai terminé avec lui. Il est à toi, Hyoga.
Hyoga : Je n'ai pas de question.
Seiya : Monsieur Draco, veuillez ne pas quitter la ville tant que cette enquête ne sera pas résolue. Merci pour votre collaboration !

La paire d'Experts va maintenant trouver les corps pendant que Shiryu laisse exploser sa rage. Hyoga reconnaît les victimes.

Hyoga : Mais... Ce sont Serpent, Requin et Pieuvre, les trois compagnons de Gyste Geist !

M. Cygnus s'accroupit près des corps. Ceux-ci sont blessés à plusieurs endroits, comme s'ils avaient été frappés par une arme pointue. Hyoga doit s'efforcer de faire arriver Seiya à cette conclusion.

Hyoga : Regarde dans quel état ils sont. À ton avis, est-ce un meurtre, un accident ou un suicide ?
Seiya (songeur) : Oui...
Hyoga : Oui, quoi ?
Seiya : L'un a pu être assassiné, le second mort accidentellement et le troisième se serait suicidé !

Finalement, Hyoga va déjà devoir changer de tactique.

Hyoga : On en saura plus une fois que Ikki les aura autopsiés.
Seiya : Oui. En attendant, je propose d'aller là où le premier mort est mort pour récolter des indices.

Silence. Hyoga est consterné.

Seiya : Qu'en dis-tu ?

Attention, il faut éviter de rabaisser la mascotte !

Hyoga : Excellente idée !

Maintenant, Seiya court vers Shiryu et l'appelle.

Seiya (criant) : M. Draco ! M. Draco !

Le malheureux tatoué s'attend au pire.

Seiya : Nous avons besoin de vous pour notre enquête. Nous allons aller là où vous avez croisé le premier corps.
Shiryu : Et ça va servir à quoi ?!
Seiya : À pêcher des indices, voyons !

Quelques instants plus tard, Seiya, Hyoga et Shiryu sont sur l'eau, à bord d'un petit bateau motorisé. Hyoga conduit et Shiryu les guide.

Seiya : Alors, c'était ici ?
Shiryu : C'est difficile à dire...
Seiya : Mais enfin, faites un effort !
Shiryu : Ok. Disons que c'était ici !
Seiya : Très bien. Hyoga, tu peux t'arrêter.

L'enquêteur très spécial regarde maintenant autour de lui.

Seiya : C'est bizarre...
Hyoga : Quoi ?
Seiya : Pas une trace de sang...

Hyoga et Shiryu sont sur le point de tomber à la renv... euh, par-dessus bord !

Seiya : Ça veut dire qu'on l'a déposé ici une fois mort. Il a été tué, s'est tué accidentellement ou s'est suicidé ailleurs.

À présent, Seiya regarde en l'air.

Seiya : Il ne semble pas qu'il soit tombé, il n'y a rien en haut. Pas même un nuage.

Consciencieux, la star utilise une bouteille vide pour recueillir un échantillon d'eau.

Seiya : Bien ! Allons maintenant où sont morts les deux autres.

Hyoga et Seiya reviennent au bercail avec très peu d'indices.

Seiya : Que savons-nous jusqu'à présent ? Il y a trois victimes et pour simplifier, quatre façons de mourir : meurtre, accident, suicide, ou autrement. Cela nous donne en tout 3x4 possibilités, c'est à dire 12. N'est-ce pas, Hyoga ?

Règle n°1 : Toujours être d'accord avec Seiya pour ne pas qu'il songe à démissionner à nouveau.

Hyoga : Tu as entièrement raison.
Seiya (s'exclamant) : Faux !

Incroyable ! Seiya se corrige lui-même !

Seiya : Il est aussi possible de tuer quelqu'un accidentellement, ou de se suicider accidentellement. Tu me suis ?
Hyoga : Bien sûr...
Seiya : Mais ici, je pense que nous sommes en présence d'un suicido-meurtre.

Le disciple de Camus regarde son collègue, hébété.

Seiya : Tu as l'air largué. Ne t'inquiète pas, je vais t'expliquer. Nous savons que Gyste, la patronne des trois victimes, a été tuée. Jusque là, ça va ?
Hyoga : Oui...
Seiya : Et que les trois gus ont eu beaucoup de mal à accepter la mort de leur maîtresse. Ok ?

En effet. Ils avaient arrosé copieusement Hyoga de larmes. Ce jour-là, Nachi avait lui aussi marqué son territoire en urinant sur le Verseau.

Seiya : Donc, il est compréhensible que ces trois-là veulent rejoindre Gyste dans l'autre monde. Tu comprends ?
Hyoga : Je crois... Mais quel rapport avec le... crimo-suicide ?
Seiya : Suicido-meurtre. Serpent, Requin et Pieuvre veulent retrouver Gyste, donc ils choisissent de mourir de la même façon qu'elle, c'est-à-dire assassinés. Conclusion : ils se tuent mutuellement. Mais comme ils sont consentants, c'est aussi un suicide. Ce qui nous donne un suicido-meurtre !

Hypothèse peu probable, surtout que les victimes ont été blessées plusieurs fois. Mais Hyoga ne peut pas se permettre de contredire Seiya.

Seiya : Tu n'as pas l'air convaincu. Dans ce cas, rien de tel qu'une reconstruction !

Traduction : une reconstitution. Seiya s'empare maintenant de trois figurines : un boa, un squale et une méduse.

Seiya : Pour simplifier, disons que le boa représente Requin, le squale Pieuvre, et la méduse Serpent.

Hyoga ne dit rien et essaie de rester concentré. Seiya fait maintenant parler les figurines.

Boa : La patronne me manque tellement !
Squale : Et moi donc !
Méduse : Et si on allait la rejoindre ?
Boa : Oui mais si on se suicide, on ira au paradis des suicidés ! Alors que Gyste est morte tuée.
Squale : Alors, tuons-nous entre nous et retrouvons-là au paradis des assassinés !
Méduse : Ouais ! Excellente idée ! Gyste, nous voilà ! Qui m'aime me tue.
Boa : À tout de suite, Méduse. Pan !
Méduse : Je meurs !
Boa : Squale, tue-moi s'il te plaît.
Squale : D'accord. On se revoit dans un instant. Pan !
Boa : Je meurs aussi !
Squale : J'ai tué Boa, Boa a tué Méduse, maintenant il faut que Méduse me tue.

Et Seiya s'arrête, se rendant compte que quelque chose cloche. Méduse étant mort, il ne peut pas tuer Squale. Le Héros est en train de reprendre le chemin de la déprime.

Seiya : Comment ai-je pu être aussi bête...

Hyoga, fais quelque chose !

Hyoga : Mais quoi ?

Tu veux garder un oeil sur le dossier du naufrage, oui ou non ?

Hyoga : Seiya, tu es brillant !
Seiya (étonné) : Ah oui ?!
Hyoga : Grâce à toi, nous savons maintenant qu'ils ne se sont pas assassinés à tour de rôle !
Seiya : Mais oui, tu as raison ! Donc, ils se sont suicido-tués en même temps !

Avant que Seiya et ses figurines ne testent cette nouvelle piste, Saori les interrompt.

Saori : Seiya, un client pour toi à l'accueil.
Seiya : Merci, Saori. Tiens, tant que tu es là, Hyoga va t'expliquer notre théorie de suicido-meurtre.
Saori (interloquée) : Suicido-quoi ?!

M. Saint se lève et rejoint le client.

Client : Ah, Seiya ! Vous voir me rassure déjà !
Seiya : Bonjour. Qui êtes-vous, que puis-je faire pour vous, et voulez-vous un autographe ?
Inconnu : Je suis Mozes Cetus et j'ai été attaqué cette nuit ! J'étais en train de nager au cap Sounion quand soudain, un bateau est arrivé vers moi. Puis j'ai été frappé par une sorte de harpon. Le salaud m'a crevé un oeil ! Et oui.
Seiya (confus) : Oui, quoi ?
Mozes : Oui pour l'autographe !
Seiya : Ah oui ! Pardon. Avez-vous vu votre agresseur ?
Mozes : Oui, il était barbu et portait une casquette. Et il avait le nez rouge.
Seiya : Merci pour toutes ces informations. Vous pouvez rentrer chez vous l'esprit tranquille, je m'occupe du reste.

Quelle bonne nouvelle ! Seiya va s'occuper personnellement de cette affaire. Mozes est donc grandement soulagé. Et en bonus, il repart avec un autographe de la célébrité la plus célèbre d'Athènes.

Seiya : Maintenant, nous allons interroger Résoucrime pour retrouver l'homme au nez rouge !
Saori : Shiryu n'est pas là. Tu sais t'en servir ?
Seiya : Oui, Shun m'a montré.

La star nationale prend la place du fan de dragons et s'empare de la souris.

Seiya (cherchant) : Mais où est Résoucrime ? Je ne le vois pas !

Il est quelque part au milieu de toutes les icônes éparpillées.

Seiya : Là, le voilà ! C'est quand même pas pratique de le retrouver dans ce foutoir, je vais faire un peu de ménage !

Il sélectionne maintenant toutes les autres icônes et appuie sur la touche "Delete".

Seiya : "Êtes-vous sûr(e) de vouloir effacer" blablabla... Oui !

Clic.

Seiya : Voilà ! Maintenant, je lance Résoucrime...

Paf ! Et un message d'erreur s'affiche.

Seiya (étonné) : Tiens, il y a un bug ! Shun ne m'a pas appris ce qu'il fallait faire dans ce cas-là...

Heureusement, la vedette a prévu un plan B.

Seiya : Il faut retourner sur la scène de crime.
Saori : C'est quoi, ton plan ?
Seiya : Fais-moi confiance !

Une demi-heure plus tard, au Cap Sounion...

Hyoga, Saori et Ikki ont suivi leur mascotte. Ce dernier crie dans un haut-parleur.

Seiya : Ici Seiya, votre héros préféré ! Aujourd'hui est un jour très spécial, car j'ai décidé d'offrir des objets personnels à certaines personnes dont les caractéristiques seront tirées au sort ! Je vais en tirer quatre au hasard, ce sera un peu comme une loterie !

Des dizaines de fans viennent s'agglutiner autour d'eux. À présent, l'idole du peuple plonge sa main dans un seau et en retire un papier.

Seiya : Première caractéristique : il faut avoir une casquette !

Plusieurs spectateurs s'empressent maintenant d'aller en chercher une chez eux. Seiya tire un second papier.

Seiya : Il faut aussi avoir le nez rouge !

Il tire de nouveau.

Seiya : Il faut également être barbu !

Il tire un dernier papier.

Seiya : Et enfin... Il faut posséder un harpon ! Toutes les personnes qui se reconnaissent sont attendues sur la rive pour recevoir leur prix ! Les premiers arrivés seront les premiers servis !

Les minutes passent et personne ne se montre. Le visage du Héros s'assombrit. On dirait qu'il n'est pas si doué, finalement. Il envisage de nouveau de remettre sa démission quand soudain, une personne court vers eux. Elle a le nez rouge, porte une casquette, est barbue, et tient un harpon dans la main. Seiya reprend espoir.

Inconnu : Il n'est pas trop tard, j'espère ?
Seiya : Non, pas du tout ! Vous avez le choix entre une manette cassée que mes doigts ont manipulé des heures et des heures, un tee-shirt rouge dédicacé, un yo-yo avec mes empreintes digitales dessus, ou un morceau d'une de mes dents de lait que la Petite Souris a oublié de reprendre.
Inconnu : C'est génial ! Mais je sais pas quoi choisir...
Seiya : Après quoi, je vous placerai en état d'arrestation !
Inconnu (interloqué) : Pourquoi ça ?!
Seiya : Tu le sais très bien.

L'inconnu et Seiya se défient du regard. Et c'est bien sûr l'enquêteur qui gagne.

Inconnu : Très bien, je me rends...
Seiya (content) : Parfait !

L'inconnu retire son nez de clown et sa barbe postiche.

Inconnu (triste) : J'ai été tellement tenté par votre loterie... Snif...

Ce n'était pas le tueur. Plus le temps passe, plus Seiya a des doutes sur son plan et plus il pense à re-démissionner. Jusqu'à ce qu'une autre personne s'approche d'eux. Celle-ci a le nez rouge, porte une casquette, est barbue, tient un harpon en main et a une forte poitrine.

Inconnue : J'espère que la loterie n'est pas terminée !

Seiya rencontre pour la première fois une femme à barbe et en est déconcerté.

Seiya : Euh... Non. Je vous en prie, choisissez votre cadeau !
Femme : Les quatre sont tellement tentant !
Seiya : Mais vous ne pouvez en prendre qu'un.
Femme : Dans ce cas... Je prends le morceau de dent !

Seiya lui remet solennellement, puis la dame lui donne un bisou. Seiya est gêné.

Femme (aux anges) : C'est le plus beau jour de ma vie ! ! !

Seiya la laisse filer et cela étonne ses coéquipiers.

Seiya : Mozes n'a pas précisé que son agresseur avait des seins, donc ce n'est pas elle.

Deux minutes plus tard, un nouveau suspect potentiel arrive en courant. Il a toutes les caractéristiques des gagnants de la loterie de Seiya. Il s'agit du Captain Glouglou, cousin éloigné du Captain Iglo. Il est beaucoup moins connu et très porté sur la bouteille.

Glouglou (essoufflé) : Je suis enfin arrivé ! Quelle chance qu'il reste encore des lots à gagner !
Seiya : Un des trois cadeaux restants est pour vous ! Après, je serai au regret de vous arrêter.
Glouglou (surpris) : Pourquoi ?
Seiya : Nous le savons tous les deux.

À présent, Glouglou transpire davantage.

Glouglou : Sapristi ! Je suis tombé dans votre piège subtil !
Seiya : Hélas pour vous, oui !
Glouglou : J'ai quand même droit à un cadeau ?
Seiya : Bien sûr !
Glouglou : Je prends le yo-yo !
Seiya : Maintenant, passe aux aveux, ça vaut mieux pour toi.
Glouglou : Cette nuit, j'ai constaté que je n'avais plus beaucoup de poissons. Alors je suis parti en pêcher en prenant de quoi me rafraîchir. Je n'ai pas réalisé tout de suite pourquoi certains poissons criaient "aïe !", "ouille !", "ça fait bobo !", ou "Arrêtez ! J'suis déjà mort, moi !" quand je leur donnais des coups de harpons. J'ai tué quelqu'un ?
Seiya : Non.
Saori : Si, trois personnes.
Seiya (étonné) : Mais il n'y avait que Mozes, et il est encore en vie !
Saori : Tu oublies les trois gugusses de Gyste.
Seiya : Ah, c'était lui aussi, le responsable ? ... Comment ai-je fait pour ne pas comprendre...

On dirait que la mascotte est sur le point de sombrer de nouveau dans la dépression. Saori se rattrape.

Saori : Mais tu sais Seiya, en arrêtant Glouglou, tu as résolu les deux affaires d'un coup !
Seiya (sursautant) : Mais oui, c'est vrai ça ! !
Saori : Et même quatre, je devrais dire : tu as trouvé le meutrier de Serpent, de Requin, de Pieuvre et l'agresseur de Mozes Cetus ! Quel coup de maître !
Seiya (heureux) : Ouais, du quatre en un ! Je suis encore plus doué que je le croyais !

Quel génie ! Jamais enquête n'a été résolue aussi vite ! Les journalistes ne tardent pas à débarquer sur les lieux et Seiya donne plusieurs interviews devant les caméras, radieux. Le héros national a définitivement repris confiance en lui, la police scientifique d'Athènes est sauvée !

La cote des Experts remonte enfin ! Shiryu ne reviendra peut-être plus, mais contrairement à Seiya, il n'est pas irremplaçable, lui !

Shiryu (vexé) : Hé !

Shun va-t-il enfin remplacer Shiryu ?

Shiryu : PAS QUESTION !

Quels acteurs auront la chance de faire leur première apparition lors du prochain dossier ? Qui sera le malchanceux à jouer le rôle du mort ? Quelles nouvelles aventures inoubliables les Experts vont-ils encore vivre par la suite ?