Mot de l'auteur : Je tente ce soir une publication programmée, le hasard dira bien si ça a marché ou non haha. Je n'en dit pas plus car la suite est dispo, et c'est sûrement tout ce qui vous intéresse.

Kiss kiss


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Donne-moi ton cœur baby

Partie VI

Marcus Flint

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- Ce n'est pas très prudent de laisser ta porte ouverte, railla une voix familière.

Oliver sursauta depuis son canapé en se tournant vers l'agent Flint. Droit dans ses bottes de motard, il semblait frais comme s'il sortait de sa douche, pas comme s'il avait monté trois étages d'un coup. Le cœur affolé, Oliver réalisa alors qu'il s'était mit à somnoler devant sa télévision, et ça le contraria fortement.

Son casque de moto sous le bras, le policier portait la même veste en cuir que l'autre jour et un jeans sombre. La seule fantaisie dans ses habits austères résidait dans la chaîne argentée autour de son cou. Son expression, elle, était assez détendue, comme amusée d'anticipation. Ça donnait à Oliver une envie irrépressible de le taquiner. De voir jusque où ils pouvaient aller, dans une nouvelle partie de leur jeu.

Avec précaution, le policer déposa son casque dans l'entrée au même endroit que l'autre fois, avant de s'appuyer nonchalamment contre le mur. Oliver se demanda un instant s'il se rendait réellement compte du magnétisme qu'il exerçait sur lui. Bien sûr qu'il le savait, il ne serait pas là sinon.

- Les gens normaux frappent avant d'entrer, fit remarquer Oliver d'un air taquin en se tournant de trois-quart, un bras étendu sur le dossier du canapé.

- Les gens normaux entendent quand on frappe chez eux.

- Je peux faire ça très longtemps, tu ne gagneras pas, avertit Oliver en se levant, son énergie retrouvée à présent. Voilà comment ça se passe en général : j'ai raison, et tu as tort. C'est aussi simple que ça.

Il s'était planté devant le policier, le défiant avec malice. Quelque chose s'alluma dans le regard sombre et Oliver frissonna en se perdant dedans.

- Et si j'ai raison ? demanda l'agent à voix basse, la tête légèrement penchée vers lui.

- Tu trouves le moyen de me faire taire ? suggéra Oliver avec un haussement de sourcil suggestif.

Le policier souffla un rire amusé avant de poser ses mains les hanches d'Oliver, l'attirant à lui sans résistance. Même pas un centimètre encore et leurs bustes se toucheraient.

- Tu es horripilant, chuchota-t-il à son oreille.

Sa voix était tellement chaude qu'Oliver sentait déjà sa bouche s'assécher et son cœur s'accélérer.

- Non, je suis un garçon charmant, répondit-il sur le même ton.

- Bien évidemment.

- Bien évidemment.

Leurs front se touchaient maintenant et Oliver se permit un instant de jouer innocemment avec la chaîne en argent, le regardant par en dessous. Il savait que ça rendait ses yeux plus brillants, ça avait toujours fait ses preuves. La prise sur ses hanches se fit instantanément plus pressante, alors il lâcha le bijoux, et autorisa ses mains à passer sur le blouson en cuir, dont il baissa la fermeture avec une lenteur calculée.

Le premier baiser que lui offrit l'agent Flint fut aérien, comme une caresse, et définitivement, pas ce qu'Oliver voulait, puisqu'il lui attrapa de lui même la nuque pour le coller à lui, sans cérémonie. Le rire grave qui s'ensuivit l'enflamma littéralement, et le policier exauça son souhait ; il le dévora comme lui seul savait le faire, le reculant sans ménagement contre son buffet.

Pris à son propre jeu, Oliver subit ses assaut sans plus savoir où donner de la tête. En un rien de temps, le brun glissait déjà une large main sous son t-shirt et Oliver se fit un devoir de lui faire quitter son satané blouson. Le parfum de l'agent Flint lui emplissait le nez, sa barbe le chatouillait, et il fondait sous ses attentions comme une proie dans l'étreinte d'un chasseur.

Est-ce que l'agent savait seulement ce qu'il provoquait chez lui ? Tout était intense, dans l'excès dès que ça l'impliquait. Oliver avait pensé être celui qui menait leur jeu, mais il réalisait seulement que le policier l'avait toujours eu dans le creux de la main. Ce type le rendait dingue. Sa bouche sur sa peau allumait un brasier partait où elle passait, et quand il trouva la partie sensible juste à la jonction de son oreille, Oliver laissa filer son premier gémissement franc. Le premier d'une longue série, c'était certain.

D'une main à l'aveugle, Oliver tenta pitoyablement de se rattraper au buffet avant de raviser sa prise sur la manche du policier à laquelle il s'accrocha comme un fou, submergé par les baisers. Les lèvres de l'agent Flint revenaient à lui sans répit et Oliver lui-même sentait l'urgence qui grandissait en lui.

- Tu me disais que tu savais faire quelque chose avec des menottes ? demanda le policier à son oreille.

La paume de sa main s'était nichée d'elle-même au creux de ses reins et Oliver brûlait de la sentir ailleurs.

- Pas cette fois, répondit-il en laissant le sous-entendu s'échouer entre leurs lèvres.

- J'aime bien cette réponse. Chambre ?

- Porte de gauche.

Il lui fallu lutter pour se dégager du buffet, mais il n'y avait aucune rudesse dans les gestes de l'agent Flint, seulement une fermeté en accord avec leur tension du moment. Tout était une question de dosage, et il lui semblait que son corps acceptait sans concession ce qui lui était offert. L'appréhension reculait doucement, et Oliver était sûr de lui quand il ouvrit la porte de sa petite chambre.

Il ne fallut pas longtemps avant qu'il se retrouve à nouveau plaqué contre le mur et il se cambra de lui-même, laissant libre accès à sa gorge que l'autre s'appliquait à ravager de nouveau. Les mains de l'agent Flint était à nouveau sous son haut et Oliver en frissonnait d'anticipation. Il le voulait lui, son corps le réclamait partout. Sur lui, en lui, peu importait, mais après tant de temps à se faire plaisir seul, il en avait terriblement besoin à présent. S'il devait y avoir de la découverte et plus d'attention, ça ne serait pas maintenant.

Entre deux baisers brûlants, Oliver réussi à repousser le policier le temps de retirer son propre haut, laissant un sombre regard appréciateur couler sur son corps. D'une main posée sur son torse, le policier le ramena dos au mur, prenant son menton en coupe. Son regard était tellement empli de désir qu'Oliver en eut le souffle coupé un instant.

Les mains de l'agent Flint partirent alors de nouveau à l'exploration, et la peau d'Oliver se grêlait partout où elles passaient, ses flancs, son dos. Son sexe lui rappelait son existence à chaque fois que leurs corps se frottaient et c'était aussi électrisant que frustrant. Ce fut ce qui le motiva à glisser son genoux entre les jambes du brun, lui arrachant un souffle rauque. Correctement exécuté, le mouvement provoquait des sensations délicieuses, et Oliver su qu'il avait atteint son objectif lorsque l'agent Flint lui saisit fermement les hanches et le plaqua à lui pour accentuer leurs frottements.

D'une simple impulsion, Oliver le fit reculer vers son lit dans un emmêlement de jambes et de bras tout simplement chaotiques.

Alors qu'il avait prévu de se retrouver assit sur lui, Oliver se retrouva dos plaqué au matelas, l'agent Flint à quatre patte au-dessus de lui. Il était incroyable avec ses cheveux désordonnés et ses yeux obscurcis chargés de désirs. Une de ses mains passait toujours sur les flancs sensibles d'Oliver qui releva son genoux et recommença son massage à travers le pantalon. Le policier captura à nouveau ses lèvres en gémissant, montrant son appréciation des traitements qu'Oliver lui procurait.

Et à nouveau, le châtain avait envie de jouer, de voir jusqu'où ils pouvaient aller.

- Enlève-ça, ordonna Oliver en tirant sur son tee-shirt.

Il fut obéit instantanément et lorsque le policier se redressa sur ses genoux pour s'exécuter avant de jeter son habit au sol, Oliver ne put contrôler la façon dont ses yeux s'écarquillèrent.

- Oh mon Dieu, murmura-t-il en posant une main sur son torse puissant comme pour s'assurer qu'il était réel.

Un dieu grec, c'était un putain de dieu grec.

Au vu de sa physionomie, Oliver s'était douté qu'il était carré et solide, mais il n'était pas prêt à la manière dont les muscles roulaient sous la peau à chaque mouvement, ni au V saillant qui disparaissait sous le jeans. D'abord timidement, ses paumes parcourent la peau chaude pensivement. Profite de ce qu'il a à t'offrir. Jamais Draco n'avait eut de paroles aussi justes.

- Tu vas t'en remettre ? railla l'agent avec un sourire en coin.

- J'ai comme qui dirait un léger complexe qui ressort, là, sourit nerveusement Oliver.

- N'importe quoi.

La sensation sous ses doigts était sans pareille. Ça, c'était une première. Il s'était attendu à un corps rude, marqué par les entraînements, pas une peau aussi souple et lisse. C'était terriblement déboussolant, et Oliver se rendit compte qu'il devait être très impoli de le dévisager pareillement. Il se ressaisit en l'attirant à lui par la nuque.

- Pardon, se rattrapa-t-il.

En appui sur un coude, le policier parsema son cou de baisers brûlants avant de lui prendre le menton en coupe comme il le faisait souvent. Oliver en frissonna d'autant plus en plongeant dans l'abysse de ses yeux.

- Tu as des choses à me dire ? demanda l'agent à voix basse.

Le cœur d'Oliver battait sauvagement dans sa cage thoracique. Allez, ça il pouvait y arriver. Il était trop loin pour se dégonfler maintenant.

Il avait juste à être clair et concis.

- Normalement il n'y a rien que je ne peux pas encaisser, mais vas-y doucement au début. Protection et lubrifiant obligatoire. Ah, ça peut être impressionnant, mais je suis circoncis. Je ne sais pas si ça peux te gêner.

L'agent Flint secoua simplement la tête avant de reprendre ses lèvres et Oliver se sentait ridiculement soulagé. Sans qu'il s'en rende compte, la main de l'agent était déjà en train de caresser la bosse qui déformait son jogging, arrachant toujours plus de sons à Oliver.

Puis la langue du policier s'imposa à lui et Oliver l'accueilli avec impatience. Les caresses devenaient moins lascives, plus pressantes, et Oliver batailla bien assez vite pour dégager ses jambes, retirant jogging et boxer dans le même mouvement. Une fois libéré, il laissa une main experte tâtonner le jeans du policier dont il fit facilement sauter les boutons sans avoir à lâcher ses lèvres, non pas sans une certaine fierté. Il n'était pas si rouillé que ça, en fait.

Ce fut plus difficile d'atteindre son objectif pour se redresser, parce que le policier lui infligeait toujours plus de traitements agréables. Ils n'avaient carrément pas la même carrure, car Oliver était svelte et tout en longueur, cependant il n'en demeurait pas moins souple. Ses jambes s'emmêlèrent et crochetèrent les cuisses puissantes, et il réussi à le renverser, passant au-dessus avec facilité. Là, c'était mieux, c'était son terrain favori. Non sans impatience, il tira sèchement les derniers vêtements et les laissa s'échouer quelque part.

Lorsque le policier leva vers lui un sourcil sombre, il jubilait en se penchant à sa rencontre, saisissant les poignets solides avant de les réunir au-dessus de la tête sombre.

- Maintenant tu me laisses faire, exigea Oliver, savourant l'effet de ses mots.

Il le voyait, le tic à la mâchoire qui induisait que le policier n'avait qu'une envie : le prendre sur le champs. Tout son corps le hurlait, son sexe dressé tressautait déjà, et pourtant il hocha la tête en un accord silencieux. Oliver lui-même n'en pouvait plus, cependant il devait ménager son corps avant tout.

Il profita d'une nouvelle série de baisers haletant pour s'étirer et attraper lubrifiant et préservatifs dans la foulée. Lentement, Oliver laissa sa bouche dériver comme il l'entendait, jouant lascivement avec un téton sous sa langue, se gorgeant de tous les sons qu'il était capable de provoquer. Sage mais avec la tension d'un animal près à bondir, l'agent Flint le dévorait des yeux, un bras replié sous sa tête, le sexe fièrement au garde-à-vous. Ses yeux noirs étaient voilés par des mèches de cheveux moites, et il était juste un appel à la luxure, accentuant la pression dans le ventre d'Oliver. Tant pis, il prendrait son temps une autre fois, même s'il était sûr d'ne payer le prix plus tard.

C'était totalement à l'arrache qu'il ouvrit le préservatif, bien qu'il fut plus consciencieux au moment de le poser puis de l'asperger de lubrifiant, enduisant ses propres doigts au passage.

- Je t'aide ? proposa le policer en se redressant sur ses coudes, les joues colorées.

Oliver l'incita à se rallonger d'une main appuyée sur son torse, un sourire narquois sur le visage.

- Non, toi tu profites. Bon garçon.

La bouche de l'agent Flint s'ouvrit sûrement pour répondre, mais seul un long gémissement franchit ses lèvres quand Oliver entreprit de le masturber franchement. Prenant appui seulement sur ses genoux, son autre main lubrifiée glissait déjà vers sa propre intimité.

Ce fut le tour du policer de bloquer son souffle quand il comprit ce qu'Oliver était en train de faire. Ça ne lui prit pas de temps parce qu'il connaissait son corps par cœur, et que la manière obscène et sans retenue dont l'agent le dévorait du regard ne faisait que l'exciter davantage. Ses doigts filaient sans résistance, même s'il savait que ce serait le cas plus tard. Pour le moment, le plaisir et l'impatience surpassaient l'inconfort, et il s'appliqua à donner son meilleur spectacle à l'agent Flint dont les pupilles étaient à présent dilatées comme un fauve.

Déjà les mains du brun étaient reparties, avides sur son corps, tendu d'impatience. Et Oliver le récompensa dûment. A peine ses doigts retirés, il saisit la verge tendue et la présenta à son entrée, donnant son accord d'un léger mouvement de tête.

Les mains du policier saisirent ses hanches fermement, et Oliver fut hypnotisé par la manière dont les abdominaux de l'autre se gainaient. La sensation d'étirement de la première poussée le surpris et le ramena sur Terre en un éclair. Il avait été trop ambitieux, la sensation de ses chairs s'étirant de cette manière était tellement étrange, tellement inconfortable qu'il en était presque en colère contre lui-même.

Putain, il aurait assurément des courbatures, mais il ne pouvait plus s'arrêter, il en crevait d'avoir toujours plus. Juste se savoir rempli. La douleur partirait, il le savait. Son corps allait se rappeler, il le devait.

Le souffle court et le cœur battant à tout rompre, Oliver laissa ses propres mains recouvrir celles de l'agent Flint en hochant la tête comme un pantin pour l'encourager à continuer.

- Vas-y, ça va le faire, souffla-t-il.

- Tu es certain ? J'ai l'impression de te casser en deux et ça ne me plait pas trop, commenta l'agent, les sourcils froncés.

- Non, je t'assure. Je te le dirais. Ça va le faire.

- J'attendrai ton feu vert, décida le policier, et Oliver le trouva extrêmement bienveillant.

- Hmm.

Il avait simplement fermé les yeux, concentré sur ses sensations et bordel, il garda un moment la tête en arrière après avoir finit de s'empaler. Ses cuisses le brûlaient d'être sollicitées de cette manière, l'obligeant à s'appuyer d'un bras près de la tête de l'agent Flint qui avait délaissé ses hanches pour cajoler son dos et sa nuque.

- Ça va ? demanda le brun à son oreille.

Pour toute réponse, Oliver lui baisa la joue avant de ronronner de bonheur quand son sexe fut saisit fermement et que l'agent Flint et y imprima un va-et-vient bienvenu. C'était la première fois qu'une autre personne le masturbait depuis son accident aussi il avait l'impression étrange de redécouvrir son corps.

La main restée sur sa hanche se fit plus forte pour l'accompagner quand il amorça les premiers mouvements, et bordel, ça y était, il retrouva bien vite ce qu'il cherchait. Son intimité s'adaptait et s'étirait à chaque va-et-vient, et la douleur refluait. L'inconfort ne dura pas plus longtemps et Oliver lâcha son premier cri quand les cuisses du policier se redressèrent d'un coup, changeant tout l'axe de la pénétration.

Ça, ce n'était pas prévu et putain, ça l'électrisa jusque dans les orteils, et il lui sembla qu'il n'arrivait plus à reprendre une inspiration correcte. Sous lui, le policier avait un air plus que satisfait. Sa mine préoccupée et attentionnée avait été remplacée par autre chose, et Oliver retrouvait cet aspect joueur, loin du masque du policier mesuré.

- Bordel, mais… mais refais-ça ?! s'exclama Oliver sans reconnaître sa voix.

- A ton service.

C'était juste dément, et ce n'était pas juste son bras tremblant de supporter son poids ni la façon dont son oreille était malmenée par la dentition de l'agent Flint, c'était un tout.

C'était la manière dont le pouce de l'agent glissait sur son gland quand il se rapprochait de l'extrémité, celle qu'il avait de lui attraper les bourses, pas trop fermement, mais assez pour qu'il sente son emprise. C'était la façon dont il sentait le sexe taper en lui, et putain mais il voyait juste des putains d'étoiles.

Son esprit se déconnecta après un gémissement brisé, parce qu'il n'était plus capable que de ça ; sentir, et se laisser submerger. La tension dans son corps ne faisait que grimper, mélangée à un plaisir dévastateur, tellement différent de ce qu'il pouvait obtenir seul.

Oliver avait chaud, sa respiration se faisait la malle et il suivit le mouvement sans résistance quand le policier l'amena sur le dos, se replaçant avec aisance. De nouveaux, ses hanches furent attrapées fermement, et Oliver saisit de lui-même sa verge à présent délaissée.

- Bon garçon, lui retourna l'agent et sa voix provocante lui envoya des frissons dans le dos.

A présent à genoux et d'une facilité déconcertante, l'agent Flint lui releva une jambe sur le côté, et quand il se rengaina sèchement en lui, Oliver eut l'impression que son corps ne lui appartenait déjà plus. Il n'arrivait plus à synchroniser ses mouvements. Le sang battait dans ses oreilles, les sensations ne faisaient que se bousculer sans qu'il réussisse à les démêler.

Leur peaux claquaient de manière presque obscènes, et l'agent Flint le dévorait du regard, perdu sous ses mèches brunes en désordres. Ses lèvres qu'Oliver avaient malmenées plus tôt laissaient filer des sons hachés et tout son corps était tendu à l'extrême.

Oliver lui-même ne savait même plus à quel moment ça avait basculé en baise torride, mais il sentit son corps se tendre, proche de la jouissance. Sa main libre attrapa le draps sous lui et l'agrippa violemment quand son orgasme lui fut arraché. Ses jambes tremblaient quand les vagues de plaisir le fauchèrent, et il se déversa dans sa main, un cri bloqué dans la gorge.

Comme s'il n'avait attendu que ce moment, l'agent Flint lui releva le bassin d'une main sous les reins et lui offrit de délicieux coups de butoir à lui occuper le souffle, prolongeant son orgasme en une série des spasmes presque douloureux, avant de lui-même jouir dans un râle grondant.

Le coeur battant furieusement, Oliver l'attira à lui dans une étreinte chaude et l'agent se laissa glisser sur son côté en s'étirant à la manière d'un chat, l'embrassant chastement avant de se redresser sur un coude.

- Attends juste un peu, quémanda-t-il après avoir reprit son souffle.

Sa respiration était encore rapide quand il s'appliqua à retirer proprement le préservatif et le jeter dans la poubelle près de la table de chevet.

Après seulement, il se cala à nouveau sur un côté face à Oliver, ses larges mains parcourant ses flancs avec délice le temps qu'ils retrouvent une respiration plus calme. Celle d'Oliver était à présent légèrement sifflante, et il peinait réellement à retrouver son souffle.

- Hey, ça va pas ? demanda finalement l'agent après avoir chassé les mèches qui tombaient devant ses yeux.

- Alors ne te moque pas, mais je crois…, commença Oliver d'une voix rauque avant de tousser bruyamment dans sa main.

Les mots n'arrivaient même plus à sortir de sa bouche et il se sentait terriblement honteux.

- Je crois que j'ai besoin de mon aérosol...

oOo

- Ne me dis pas que c'est pour moi ? demanda l'agent Flint en s'installant à table, une expression indéchiffrable sur le visage.

Il avait encore la trace du drap sur la joue malgré sa douche récente, et le col de son haut n'était pas ajusté. Oliver arborait un sourire timide en posant une énorme portion de pancakes devant lui.

- Je ne savais pas trop ce que tu aimais. Donc prends ce que tu veux, je finirai les restes.

Le regard sombre passa sur les différentes assiettes fumantes qui jonchaient la table. D'accord, Oliver s'était peut-être laissé emballer sur la charcuterie. Et les gaufres, les œufs, les tomates rôties...

- Tu veux dire que tout ça…

Le policier désigna la table d'un mouvement ample avant de pointer un index curieux sur lui.

- … est sensé rentrer là-dedans ?

- J'ai un métabolisme nerveux, se justifia Oliver en le rejoignant à table. Bon appétit.

- Merci, à toi aussi.

Oliver le regarda piquer quelques pancakes et piocher un peu de charcuterie. Le réveil avait sonné tôt pour sa prise de service (cinq heures bordel, c'était inhumain), et cette fois Oliver avait refusé qu'il parte pendant son sommeil. Ça lui avait coûté, parce qu'après sa ridicule crise d'asthme de la veille, et le deuxième round qui avaient suivit dans sa douche, Oliver était littéralement mort de fatigue.

Il avait finit d'émerger lors de la préparation du petit déjeuner, en profitant pour étirer le plus possible son corps perclus de courbatures. Naïvement, il ne s'était pas attendu à ce que son corps soit au supplice dès le réveil, alors que ça lui semblait tellement évident maintenant.

- Tu devrais prendre un bain, aujourd'hui, commenta l'agent avec un sourire en coin.

- C'est une invitation ?

- J'aimerai bien, mais je suis pris ce soir. On doit faire du repérage au Foirail. La fête de Pré-au-lard approche, mais je pense que tu dois le savoir.

- Hm, acquiesça Oliver en piquant des saucisses à présent. Madame Rosmerta sert toujours sa spécialité pendant cette semaine. C'est une sorte de bière avec du beurre et du miel. C'est gras et sucré, ça se digère super mal, mais qu'est-ce que c'est bon. Enfin, je dis ça si tu veux venir goûter, ajouta-t-il en le regardant du coin de l'œil.

Ça y est, il avait osé poser la question qui lui brûlait les lèvres, bien que la formulation laissait à désirer. Il y avait une expression de curiosité mitigée sur le visage de l'agent.

- C'est bien, tu sais comment promouvoir les produits de ta patronne, dis-donc.

- Bien évidemment, répondit Oliver avec un sourire coupable.

- Bien évidemment.

Toujours pas de réponse claire.

Le reste du petit-déjeuner se poursuivit dans la même ambiance, rythmée par le tintement des couverts et de leurs mastications. A la fin, l'agent Flint buvait son café avec un sourcil relevé pendant qu'Oliver finissait d'engloutir sa troisième gaufre, un peu gêné de se goinfrer de la sorte. Ce n'était quand même pas sa faute si le petit-déjeuner était son repas préféré de la journée.

Quand six heures et demi sonna, Oliver finissait sa cigarette, en peignoir sur son petit balcon. Le soleil ne tarderait pas à pointer ses premiers rayons, mais les lampadaires fournissaient un semblant de lumière dans la rue calme. Il se les pelait dehors, mais la première cigarette du matin avait une saveur toute particulière qui le motivait à surmonter le froid. Plus que tout, elle l'aidait à calmer la tension qui l'avait envahit à nouveau.

Est-ce qu'ils allaient se revoir ?

C'était ça la grande question. Parce qu'Oliver n'était plus vraiment sûr de ce qu'il voulait, mais il savait parfaitement ce qu'il ne voulait pas. Il ne voulait pas que ça finisse comme ça.

Totalement prêt dans ses habits de la veille, l'agent le rejoignit en passant par la baie vitrée, son casque de moto sous le bras. C'était incroyable qu'il paraisse aussi frais alors qu'il était si tôt, et qu'Oliver se sentait comme une loque en guenille.

- Du coup, osa demander Oliver après avoir écrasé son mégot dans le pot de fleur. On se revoit ?

- Il me semble que j'aurais des tupperwares à rendre. Et un boxer, éluda l'agent avec un air entendu en s'appuyant au montant de la fenêtre.

Ce n'était toujours pas une réponse, ça. Qu'est-ce qu'il s'était imaginé ? Que deux splendides parties de jambes en l'air avaient créé une sorte de contrat tacite entre eux ? Harry avait raison, il s'était laissé avoir à son propre jeu. Il avait franchit une limite à laquelle il ne pouvait plus revenir en arrière. Ça le rendait plus que nerveux.

- Donc pas de Biéraubeurre ? tenta Oliver d'un ton se voulant léger.

Il y avait une pointe de déception dans sa voix, il le savait, mais il ne pouvait pas la contrôler.

- Seulement si tu te montres plus persuasif, répondit l'agent Flint avec une expression amusée. Parce que ça à l'air immonde.

Sa réplique arracha un sourire défait à Oliver qui lui fit signe de rentrer en resserrant son peignoir contre lui.

- Je te raccompagne, je caille dehors.

Il traînait littéralement les pieds dans l'entrée et étouffa un bâillement quand l'agent Flint enfila sa veste sombre. Oliver ne trouva rien à dire qui ne lui semblait pas gênant, alors il se contenta de le regarder se préparer.

- Merci pour le petit déjeuner royal, fit le policier, une fois prêt sur le pallier de sa porte.

- Merci pour la nuit royale, répondit Oliver sans trop réfléchir.

Le brun hocha la tête avec une fossette sur le côté.

- Je vais me coucher, enchaîna Oliver en désignant la chambre avant d'ajouter une nouvelle bourde. Passe une bonne journée.

- Marcus, répondit l'agent en le fixant les yeux.

- Hein ?

Le policier esquissa un pas vers lui et arrangea le nœud de son peignoir comme si de rien n'était. Oliver fut fasciné par sa dextérité alors que son regard accrochait toujours le sien. Y avait-il une chose que cet homme ne sache pas faire ?

- Tu ne m'appelles jamais par mon prénom, reprit l'agent après avoir exécuté un nœud complexe qui laissa Oliver stupéfait. Je m'appelle Marcus Flint.

Cette toute petite phrase rendait Oliver ridiculement heureux, à présent. Ils allaient se revoir, c'était une garantie que lui servait le policier sur un plateau d'argent.

- Ça ne va pas être facile, répondit Oliver un peu trop honnêtement. Tu es toujours globalement impressionnant.

- Même avec ce que je t'ai fait hier ? demanda Marcus d'un air narquois.

- Encore plus, pour le coup.