Disclaimer : ni l'univers ni les personnages de m'appartiennent. Seule l'histoire des Fallen (et les personnages qui s'en rapportent) sont ma propriété. Pour tout emprunt, merci de me demander.


Chapitre 5

Étant donné que Rogue n'avait pas les ingrédients pour faire l'invocation, Raven avait décidé d'aller parler avec sa grand-mère et d'obtenir enfin des réponses.

Elle avait besoin d'en savoir plus sur les dons des Fallen et cela devenait d'une importance capitale à ce rythme là.

Dans une tentative d'installer un climat un peu plus apaisant entre elle et Sirius, la jeune femme lui avait proposé de l'accompagner et elle ne s'était pas attendue à ce qu'il soit aussi excité par une simple visite à ses grands-parents.

Elle ne s'était pas attendue non plus à ce qu'il sorte le grand jeu niveau fringue.

Alors qu'elle s'était contentée d'enfiler un jean moulant, un tee shirt bleu avec l'emblème de Serdaigle dessus et des bottines, Sirius avait sorti le pantalon cintré, la chemise noir dont les premiers boutons étaient ouverts et le trench long. Il avait vraiment fière allure et n'avait jamais autant ressemblé au descendant des Black qu'il était.

•Tu sais que nous allons juste voir ma grand-mère, n'est-ce-pas ? Le taquina-t-elle.

•Je veux faire bonne impression.

•Allons-y, Don Juan, sourit-elle.

Ils sortirent de la maison et elle lui prit la main pour les faire transplaner à la limite du terrain de sa famille.

•Tu connais un peu les Selwyn ? Lui demanda-t-elle pendant qu'ils remontaient le petit chemin les menant à la maison.

•Vaguement. J'ai très rapidement pris mes distances avec ma famille et leurs fréquentations, alors je ne sais pas trop.

•Comment t'es-tu éloigné ?

•Quand j'ai eu seize ans, j'ai fugué. Je suis parti avec les vêtements que j'avais sur le dos et je ne suis jamais revenu.

•Où es-tu allé ?

•Là où j'ai toujours été le bienvenu. Chez James. Ses parents m'ont accueilli sans poser la moindre question.

•Comment étaient-ils ? Les parents de James ?

•Merveilleux. Ils pensaient ne pas pouvoir avoir d'enfant et ils ont eu James très tardivement. Ils avaient toujours rêvé d'avoir une grande famille, du coup, ils ont énormément gâté leur fils et ils m'ont accueilli comme si j'étais leur propre enfant.

•Ils sont morts de la dragoncelle, c'est ça ? Je l'ai lu dans un livre.

•Oui. Ça a été très dur pour James. Perdre ses parents alors qu'il n'avait que dix-sept…

•Ça a dû être dur pour toi aussi.

•Pas autant que James.

•Arrête de minimiser ta douleur. Ils n'étaient peut-être pas tes parents mais ils t'ont aimé comme tel et c'était réciproque. Toi aussi, tu les as perdus.

•Ils auraient adoré Harry. (Il ricana). Ce gamin aurait été pourri gâté.

•Je crois que Sarielle l'aurait adoré aussi.

•Vraiment ?

•Quand je l'ai vu dans mon rêve, elle tenait Lily dans ses bras et elle était en adoration devant son bébé. Je lui ai dit qu'elle avait eu un fils et elle était heureuse de savoir qu'il existait encore une trace de sa fille.

•J'aimerais vraiment pouvoir revenir en arrière et faire les choses différemment.

•Si c'était possible, nous avons tous quelque chose que nous voudrions changer. (Ils arrivèrent devant la maison et la jeune femme s'arrêta en soufflant un grand coup). Bon, deux trois petites choses à savoir concernant Magdalene Fallen Selwyn.

•Je t'écoute.

•Ma grand-mère a brûlé notre arbre généalogique avec le recensement de tous les dons des Fallen après la disparition de ma mère, comme je te l'ai dit. Et ce n'était pas uniquement dans le but de nous protéger.

•C'était quoi alors ?

•Magdalene a toujours détesté être une Fallen, même si elle me disait toujours que c'était un honneur. Elle est persuadée que c'est une malédiction plus qu'autre chose. Je me souviens d'une dispute qu'elle a eu avec ma mère quelques jours avant qu'elle ne disparaisse. Ma mère l'avait accusé d'être en réalité jalouse d'être une Fallen sans don et que c'était pour ça qu'elle refusait obstinément de parler de notre famille.

•Et qu'est-ce-que tu en penses toi ?

•J'en pense que ma grand-mère en a toujours voulu à ma mère d'avoir intégré l'Ordre du Phénix à l'époque et qu'elle ne lui a jamais pardonné de m'avoir eu hors des liens du mariage. Surtout que Latimer avait déjà tout prévu.

•Sérieux ?

•Sérieux. Je crois que l'heureux élu était Eliott Parkinson. Avant que ma mère débarque enceinte jusqu'aux yeux et qu'il préfère épouser Alicent Yaxley et qu'ils aient la délicieuse Pansy.

•Autre chose que j'ai besoin de savoir ?

•Je crois que le digne descendant Black que tu es arriveras à s'en sortir avec le reste.

•Allons-y alors.

Raven sourit en voyant son enthousiasme et poussa la porte, les faisant entrer dans le hall d'entrée.

La première chose qu'elle vit fut l'immense tableau, que n'importe quel visiteur voyait automatiquement en entrant.

Le portrait de sa mère.

•Wouah, murmura Sirius en le voyant.

•Ouais, la subtilité dans sa plus grande splendeur.

Le portrait n'était pas un tableau classique, mais une véritable reproduction à taille réelle. En plus, comme il s'agissait d'un tableau qui était censé devenir mouvant à la mort d'Hunter, les détails étaient absolument saisissants. Sa mère devait avoir une vingtaine d'années sur le portrait, un peu avant qu'elle ne tombe enceinte de Raven. Elle portait une longue robe noire qui la moulait jusqu'aux hanches avant de s'évaser à mi-cuisses. La couleur de la robe faisait ressortir son teint pâle et ses cheveux tout aussi noirs qui étaient retenus en un chignon très élégant. Ses yeux bleus semblaient littéralement transpercer les invités et elle était élégamment assise sur une chaise plus qu'ostentatoire.

•On dirait le portrait pour un enterrement, marmonna Sirius.

•C'est censé être le cas. Il est censé s'animer à la mort de ma mère.

•C'est pour ça que tu es persuadée qu'elle est toujours en vie.

•En partie. Et je crois que si ma mère était morte, je l'aurais vu.

•Argument percutant.

•Raven ?

Détournant le regard du tableau qui l'avait toujours dérangé, la jeune femme regarda en direction du salon et vit sa grand-mère.

Visiblement, Magdalene vivait très mal la dernière conversation qu'elles avaient eu car la brune n'avait jamais vu sa grand-mère en aussi mauvais état. Ses cheveux n'étaient pas coiffés et tombaient négligemment autour de son visage, sa tenue ne ressemblait à rien et elle n'était pas maquillée.

•Salut, Grand-Mère.

•Tu es venue avec de la compagnie.

•Bonjour, Madame Selwyn.

•Sirius Black. Je dirais bien que c'est un plaisir de t'avoir dans ma maison, mais j'ai horreur du mensonge.

•Tu as horreur du mensonge, sérieusement ?

•Es-tu venue me rendre visite ou m'accuser de tous les maux de la terre ?

•Tu n'es pas la victime dans cette histoire, Grand-Mère.

•Vous connaissez la sortie. (Magdalene tourna les talons). Je ne vais pas me faire insulter dans ma propre maison.

•Je ne partirai pas. (Raven la suivit, Sirius sur les talons). J'ai parlé avec Sarielle. (Cela eut le mérite de figer sa grand-mère). Je dois savoir quel don elle avait.

•À quoi cela peut servir ?

•Grand-mère…

•Je sais que tu penses comme ta mère, que je suis amère parce que je n'ai pas eu le don de ma génération.

•Je n'ai jamais pensé ça, Grand-Mère et je sais que Maman ne le pensait pas non plus.

•Oh si, crois moi, elle le pensait. Ça a toujours été une qualité que nous ne pouvions pas retirer à ma fille. Son honnêteté. Peut-être un peu trop honnête parfois.

•Que sais-tu sur les dons ?

•Tous les Fallen en avaient à une époque, tu le sais. (Elle s'assit sur le canapé et Sirius et Raven en firent de même). Nous avons cherché à protéger notre héritage et comme pour beaucoup de familles de sang-pur, nous avons versé dans la consanguinité.

•Je sais.

•Ce n'est pas la période la plus réjouissante de notre histoire. Voyant que cela ne faisait que faire naître des enfants cracmols ou mal formés, ils ont décidé d'épouser d'autres sorciers à nouveau. C'est à ce moment-là que nous avons commencé à être persécutés.

•Pourquoi ? Demanda Sirius.

•Je ne sais pas, répondit Magdalene. C'est une histoire qui se transmet de porteur de don à un autre. Sarielle connaissait cette histoire, mais elle a disparu avant que Hunter soit en âge de l'écouter.

•Ma mère savait.

•Je le pense aussi. Elle était obsédée par cette histoire mais elle n'a jamais voulu me la raconter.

•Qu'est-ce-qui s'est passé ensuite ? Voulut savoir Sirius.

•Lors des chasses aux sorcières, des moldus comme des sorciers nous ont pourchassés. Nous avons fini par comprendre qu'il valait mieux se cacher et nous avons arrêté de porter le nom de Fallen pour prendre le nom des époux ou des épouses et avons arrêté de laisser l'aîné de chaque fratrie prendre Fallen comme nom de naissance.

•Je sais déjà tout cela, Grand-Mère. Je ne comprends pas le rapport avec nos dons.

•Notre nombre diminuant, nous avons remarqué que les enfants qui naissaient n'avaient pas forcément de dons. Petit à petit, il n'y en avait plus qu'un par génération. Et plus les générations passées, plus les dons étaient puissants.

•Comment ça ?

•Mon grand-oncle pouvait contrôler l'eau. Ce n'était pas le premier à en être capable, mais lui pouvait carrément manipuler tout ce qui trouvait à l'état liquide. Il pouvait noyer une personne en utilisant l'eau qui constitue notre corps.

•C'est un pouvoir vraiment puissant, murmura Sirius.

•Vous n'avez pas idée. Ma mère était capable de détecter un mensonge ou une vérité à des kilomètres à la ronde. Pire qu'un chien renifleur. Impossible de lui cacher quoi que ce soit. (Magdalene se laissa aller à un petit rire). Je détestais ça quand j'étais jeune.

•Aucun adolescent n'apprécie que sa mère puisse savoir quand il ment ou non, sourit Sirius.

•Et Sarielle ? Et Maman ?

•Ma soeur avait le pouvoir de voir l'avenir, dit enfin sa grand-mère.

•Elle voyait l'avenir ?

•Voir l'avenir est peut-être un peu fort. Disons qu'elle avait le don de voir des petits instants du futur. Et ce n'était pas toujours très réjouissant. Cela l'avait rendu extrêmement fragile psychologiquement.

•C'est pour cela que tu as pensé qu'elle pouvait être vraiment capable du meurtre de Gabriel.

•Tu dois savoir que Sari pouvait parfois entrer dans des phases d'hystérie complète. Elle se mettait à hurler, à balancer des objets. Elle était même parfois violente. J'aurais aimé pouvoir dire qu'elle était incapable de faire ce dont les Aurors l'accusaient mais…

•Mais elle en aurait été capable…

•J'aimais ma sœur, Raven, de tout mon cœur. Mais j'étais aussi tout à fait lucide concernant ses défauts.

•Et Maman ?

•Ta mère… Par Merlin, j'aurais tellement préféré qu'elle n'ait pas ce dont.

•C'était quoi, Grand-Mère ?

•Elle était télépathe.

•Vous voulez dire qu'elle était légilimens ? Dit Sirius en fronçant les sourcils.

•Non, la légicilimencie nécessite d'utiliser sa baguette, de faire appel à la magie. Ce n'était pas le cas de Hunter. Elle entendait tout, tout le temps, que ce soit les pensées, les rêves, le moindre bruit parasite. C'était un véritable enfer pour elle.

•C'est pour ça qu'elle était toujours si taciturne, dit Sirius. Je me souviens qu'elle était assez solitaire et qu'elle avait tendance à s'isoler.

•Elle était épuisée en permanence. La seule personne dont elle n'entendait pas les pensées, c'était les tiennes, Raven.

•Elle n'entendait pas mes pensées ?

•Non. Comme si le fait que tu sois sa fille t'avait naturellement doté d'un esprit impénétrable. Elle pouvait passer des jours entiers, juste avec toi, dans votre appartement. Elle l'avait fait protéger pour l'insonoriser. Ta mère n'était jamais aussi heureuse que lorsqu'elle ne passait du temps qu'avec toi. Elle appelait ça ses cures de jouvence.

•La télépathie est un don courant dans notre famille ?

•Non. Tout comme le tien d'ailleurs ou celui de Sarielle. Vous êtes les trois Fallen les plus puissantes depuis plusieurs générations. Même l'oncle Lestat ou ma mère n'étaient pas aussi puissants.

•Qu'est-ce-que cela implique exactement ?

•Je n'en sais rien, Raven.

•Et à propos de la disparition de Maman ?

•Je ne t'ai jamais menti concernant le départ de ta mère. Elle a débarqué en pleine nuit chez nous, avec toi et tes affaires. Elle nous a juste dit qu'elle devait partir en voyage quelques jours. Le lendemain, nous avons appris la mort tragique de Potter et nous avons compris que cela devait avoir un lien avec le départ de Hunter. Nous avons tenté de la retrouver, en vain. C'était comme si elle avait totalement disparu de la surface de la terre.

•Personne ne peut totalement disparaître, dit Sirius. Nous laissons forcément des traces derrière nous.

•Hunter est une télépathe extraordinaire. Elle pouvait sentir le danger s'approcher d'elle et elle était capable de recouvrir ses traces. Comment croyez-vous qu'elle a pu disparaître pendant les six premiers mois de sa grossesse ?

•Quand j'ai parlé à Sarielle dans mon rêve, elle m'a dit que pour comprendre sa disparition, je devais poser mes questions à Gabriel.

•Raven, tu sais mieux que moi à quel point c'est dangereux de parler à un esprit aussi tourmenté.

•Je ne suis plus une enfant, je peux gérer.

•Je n'en doute pas et je ne t'empêcherai pas de le faire. Je veux juste que tu t'assures d'avoir une ancre assez puissante pour te garder dans le monde des vivants.

•Ne t'inquiète pas pour ça. (Raven tourna la tête et croisa le regard de Sirius qui lui sourit). J'ai tout ce qu'il me faut.

Après tout, si sa grand-mère disait vrai, elle était l'une des Fallen les plus puissantes depuis plusieurs siècles.

Si quelqu'un avait la possibilité de parler avec un esprit torturé, c'était bien elle.

Elle allait appeler Gabriel Prewett et enfin comprendre pourquoi les femmes de sa famille disparaissaient.


Note de l'auteure : Raven se confronte une nouvelle fois à sa grand-mère et la questionne sur les dons des Fallen.

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A très vite !

Bye !