Je suis plutôt contente d'avoir pu réutiliser une idée que j'avais eu pour une autre fic :3
Vous n'avez aucune idée du temps que ça m'a pris pour trouver le nom exact du bâillon xD J'ai même mis un pote sur la recherche ! Et, comme bien souvent, il a droit à une ligne, snif.
"Treats" (un Jehd x Link sur AO3, au compte orphelin) a été une bonne source d'inspiration P:
Grande question : faut-il modifier le rating du recueil, sachant que ce serait un M parmi pleeein de K+ ou laisser le rating d'origine et juste prévenir pour lui ?
Vous avez la réponse.
Attention : rating M
Bonne lecture !
S'il y avait bien quelque chose d'extraordinaire dans leur dynamique, c'était à quel point Jehd avait la main haute sur lui.
Link était un esprit sauvage, un esprit libre difficile à contenir.
Enfermez-le, retenez-le et il se laissera à mourir après avoir tenté de se rebiffer.
Il avait de la force à revendre, il était le héros, mais un froncement de sourcils chez l'érudit et il abandonnait tout ce qu'il faisait, attentif.
Ce n'était pas quelque chose qui sautait forcément au visage de leur entourage. Même les plus proches avaient quelques doutes sans certitudes.
Bien sûr, ils avaient pour la plupart remarqué que peu importait la concentration de Link, à la seconde où Jehd entrait dans la pièce, il quittait tout ce qu'il faisait et le cherchait du regard, tel un chiot réclamant l'approbation de son maître. Mais pour eux, c'était anecdotique, juste un bon prétexte pour les taquiner.
Ce qu'ils ignoraient, consciemment ou non, c'était combien de fois Link se tournait vers lui dès que l'un ou l'autre prenait la parole, validant chacune de ses décisions, même d'un simple hochement de tête ou d'un cillement. Il fallait être particulièrement observateur et patient pour isoler ces moments, et surtout s'être rendu compte de quelque chose. Ils étaient bons pour rester discrets.
Le jeune héros n'était qu'une jeune âme perdue, un bateau à la dérive scrutant l'horizon pour repérer la lueur lointaine d'un phare. Et Jehd était son phare.
Égaré dès qu'il n'était plus question de la vie simple à Toal ou sa quête héroïque, il se référait constamment à son ami, s'appuyant sur ses connaissances et son aisance à vivre à la capitale, lui obéissant aveuglément, même quand Jehd ne lui ordonnait rien, dévoué à sa cause.
Et ça, c'était quand ils étaient en public.
Allongés tous les deux sur le canapé du salon – le salon de Jehd, le leur – les deux jeunes adultes s'embrassaient paresseusement, particulièrement satisfaits de leur intimité actuelle.
Jehd était celui installé initialement et Link s'était faufilé entre ses jambes jusqu'à son torse, reposant là jusqu'à obtenir l'attention dont il se languissait. Il n'eut pas à patienter longtemps, l'érudit lui caressant les cheveux en parallèle de sa lecture, quelques baisers les parsemant de temps à autre.
Il abandonna son livre sur la table basse pour se concentrer uniquement sur son compagnon, enlaçant sa tête et poursuivant ses attentions, embrassant le sommet de son crâne, son front, son nez… tout en jouant avec les mèches soyeuses, massant du bout des doigts le cuir chevelu.
Affalé contre sa poitrine, Link se laissait faire, poussant régulièrement des soupirs de satisfaction. Il avait replié les bras contre lui, la joue pressée contre la laine épaisse du pull porté par Jehd, et fermé les yeux, somnolant paisiblement, partant de plus en plus loin sous les attentions affectueuses, à deux doigts de s'endormir complètement. Mais à chaque fois que ses paupières lui paraissaient plus lourdes que juste auparavant, des dents particulièrement tranchantes se refermaient sur l'extrémité sensible de ses oreilles, le tirant efficacement de sa léthargie.
Au bout de plusieurs minutes, Jehd l'attrapa par les épaules, le tirant plus haut vers lui, et l'embrassa franchement sur la bouche avant de l'écarter, ne lâchant pas sa prise.
— Quelqu'un a l'air d'avoir de la suite dans les idées, sourit Link.
— Quelqu'un s'est proposé.
Les baisers qui suivirent furent moins appuyés, mais toujours menés par Jehd qui lui immobilisait les bras, le rapprochant et l'éloignant au rythme qu'il décidait.
Il était en contrôle. Il était toujours en contrôle, peu importe qu'ils soient dans le secret de leur appartement ou dans les rues de la Citadelle.
Link se laissait totalement faire, ne tentant même pas d'aller au-delà de ce qui lui était offert, d'approfondir les baisers ou de se libérer de l'étreinte. Il en avait la force, il en avait le pouvoir, mais non. Il était bien comme ça.
Les mains larges de l'érudit quittèrent ses épaules, glissant jusqu'aux omoplates puis à la colonne vertébrale, la suivant dans un sens puis dans un autre avant d'enfin s'immobiliser sur son fessier ferme et musclé, le pétrissant et remontant au début des cuisses, tirant légèrement les jambes, les pliant et les écartant, le réhaussant un peu, crochetant les genoux de manière à ce qu'il le chevauche plus franchement, sans cesser les embrassades. Cela fait, il repoussa Link et l'observa le surplomber, le contemplant avec la suffisance d'un dresseur observant l'animal docile qu'était devenu le grand défi que la nature lui avait imposé.
Le souffle court, le visage rougi, les cheveux malmenés, Link l'admirait comme un croyant face à sa divinité, ne bougeant pas un muscle, attentif au moindre soupir qu'il pousserait, impatient de lui plaire.
— Déshabille-toi.
L'ordre claqua dans l'air réchauffé, aussitôt suivi par les mains brusques de Link qui se battit contre sa boutonnière. Il savait très bien ce qui se passerait s'il envoyait valser les boutons, la dernière occurrence l'avait rendu incapable de s'asseoir le lendemain et sa démarche contrariée les jours qui suivirent.
Mais aussi un sourire absolument pas repentant avec un rien d'espièglerie qui fit écho au sien, surtout quand il fallut appliquer la crème.
La tunique atterrit quelque part sur le tapis, mais il décida de ne pas lui en porter rigueur. Après tout, il n'avait rien indiqué pour cette partie. Elle fut sans doute rejoint par la ceinture et l'espèce de obi qui ceignaient les hanches de Link, le laissant torse nu, une immensité de peau nue caressée par le soleil et rayée de cicatrices variées, témoignage de sa quête mais aussi de la vie rude à la campagne. Mais n'oublions pas non plus celle dont il était l'auteur…
— J'ai dit : déshabille-toi, répéta-t-il.
La poitrine large s'élevait lentement sous la respiration profonde alors que l'expression adoratrice de son amant prenait lentement une tournure plus taquine. Ce n'était pas très surprenant, il lui arrivait parfois de vouloir tenter les limites, de ruer dans les brancards, que ce soit par réel refus, envie de pimenter les choses ou pure effronterie. Selon la motivation de base, Jehd adaptait son comportement. Et là, c'était clairement ses tendances insolentes qui refaisaient surface.
Dardant un regard autoritaire, il resserra sa prise sur ses cuisses, ses ongles et ses doigts s'enfonçant douloureusement dans les muscles. Un cillement et un air inconfortable traversèrent le visage le surplombant, mais ça ne suffit pas, le sourire revenant.
— Je t'ai donné un ordre, Link.
Là encore, au lieu de lui répondre ou de lui obéir, celui-ci se pencha sur lui, attrapant son visage pour l'embrasser à son rythme, cette fois, suivant la bordure de ses oreilles de ses doigts, tirant sur les mèches rousses, appuyant son entrejambe contre la sienne.
Il avait parfaitement conscience que son impertinence sera punie mais, au lieu d'en avoir peur, il devenait de plus en plus fébrile.
Loin de rester inactives, les mains de Jehd migrèrent de leurs positions. Des cuisses, l'une appuya sur l'érection mettant à mal les coutures du pantalon de Link, l'autre glissant dans l'espace entre le pantalon et la peau, pinçant les marques fraîches zébrant ses fesses.
En réaction, Link cassa le baiser, se crispant. Il tenta de se déplacer, de trouver une position plus commode, mais Jehd n'en resta évidemment pas là, suivant le mouvement. Il se redressa pour coller ses lèvres à son oreille, y chuchotant :
— Tu devrais le savoir, depuis le temps, qu'il vaut mieux m'obéir. Je vais finir par croire que tu aimes êtres punis… Je devrais peut-être changer ma méthode, tu sembles y trouver beaucoup trop de plaisir…
Pour souligner sa déclaration, il resserra ses deux prises, tirant une plainte. Il relâcha aussitôt, dorlotant la peau endolorie avec adresse.
— Dernière fois que je le dis, avant de sévir. Déshabille-toi.
Mais il ne retira pas ses mains et Link avait dû mal à se déplacer dans cette position. La braguette était gênée par son érection, d'une part, mais surtout par la présence de la main de Jehd. Celui-ci savait parfaitement ce qu'il faisait, pensez-vous, mais il n'avait pas l'intention d'aider. Il avait l'intention de la jouer franc jeu, à la base, mais si Link voulait rendre ça sale… Alors il allait la jouer sale.
Un sourire prédateur déforma son visage alors qu'il l'observait se tortiller, le regret clairement visible dans ses yeux, alors qu'il variait sa prise sur son entrejambe, mais ne la retirait pas pour autant. Il avait donné un ordre simple, Link avait simplement décidé de n'en faire qu'à sa tête. Il ne pouvait s'en prendre qu'à lui.
— Jehd, pleurnicha-t-il.
Au lieu de lui répondre, il ouvrit la main un instant, mais cela suffit au héros pour enfin sortir maladroitement de son pantalon qui disparut de son champ de vision, et qu'il reprit sa place, nu cette fois.
— Ce n'était pas bien difficile, tu vois, le taquina-t-il à son tour.
Il déplaça de nouveau ses mains, caressant la longue étendue de peau, éveillant la chair de poule mais aussi des frissons d'excitation, mais Link resta en place, ayant compris la leçon. Pour cette fois.
Pressant contre ses reins, il l'invita à s'allonger contre lui, pianotant le long de sa colonne vertébrale, leurs lèvres si proches et si loin à la fois.
— J'ai bien l'impression que mes plans pour la soirée doivent changer, énonça Jehd. C'est dommage, ça t'aurait bien plu…
Un geignement lui répondit et Link tenta de lui offrir ses plus beaux yeux de chiot, tentant de se faire pardonner pour plus tôt, mais c'était mal le connaître.
Une claque vive atterrit sur une fesse, si rapide que Link eut à peine le temps d'enregistrer le choc ou d'y réagir que déjà c'était fini. Il baissa la tête, repentant, renfonçant son visage dans la laine douce. Il savait qu'il était inutile de négocier. Peut-être avant, mais là, il pouvait juste arrêter la scène. Il savait qu'il ne pouvait que fermer les yeux et glisser dans le bon état d'esprit, apprécier ce qui lui sera donné et ne pas le contester à moins de ne pouvoir le supporter.
Un gémissement d'anticipation le quitta malgré lui, l'excitation montant crescendo.
— Regarde-toi… Je n'ai encore rien fait et tu es déjà dans tous tes états… Je devrais peut-être profiter de l'occasion pour tester ta patience… Après tout, tu as bien tenté de faire de même avec la mienne…
Une autre claque visa l'autre fesse, plus basse, la douleur durant plus longtemps.
En sa qualité d'ancien héros, Link avait une bonne résistance à la souffrance, en tout cas plus élevée que la moyenne, mais ici, dans les bras de Jehd, quand c'était celui-ci qui l'appliquait, c'était autre chose. Elle avait quelque chose de cathartique, de libérateur. Combien de fois s'endormait-il sanglotant dans ses bras pour se réveiller l'esprit plus léger qu'il ne l'avait été depuis des années ? Beaucoup trop pour qu'il s'amuse à compter.
Un nouveau baiser fut déposé contre le sommet de son crâne, lui rappelant le début et lui tirant un miaulement, espérant que c'était le signe annonciateur d'un moment plus doux, plus lent… Jusqu'à ce que ses cheveux soient tirés brusquement, lui faisant arquer la tête en arrière, dégageant ainsi l'accès à sa gorge, ce dont Jehd profita, y suçotant la peau fine et la mordillant, sans lâcher sa prise.
La position était clairement inconfortable, mais là encore Link se contenta de serrer les poings, geignant doucement sous l'attention.
De temps à autre, la main libre de Jehd appliquait de nouvelles fessées, variant leur intensité et l'endroit où elles atterrissaient, n'oubliant pas non plus de pétrir la chair malmenée, passant de la peau rougissante aux zébrures récentes, oscillante entre les simples caresses, les petits pincements et les pressions plus franches.
Les premières larmes commencèrent à couler, dévalant les joues et la gorge, Jehd se reculant alors qu'il goûtait au sel, examinant l'expression de son partenaire. Celui-ci tremblait, mais son sourire et son regard flou étaient un bon indicateur : rien d'alarmant, les endorphines avaient commencé à faire leur office, le plaisir supplantant tout le reste.
Il nota distraitement la sensation humide s'étendant sur l'avant de son pantalon et un peu son ventre.
Lâchant ses cheveux pour attraper son menton, il le guida pour quelques baisers plus doux, suivant un rythme plus léger, plus tendre, son autre main flattant le creux de ses reins comme pour s'excuser du traitement rude administré plus bas.
— Ça va ? chuchota-t-il à son oreille.
Il sentit les genoux de Link rentrer dans ses flancs alors qu'il tentait de serrer ses cuisses, oubliant qu'il le chevauchait, un faible gémissement quittant ses lèvres entrouvertes et gonflées. La main sur son menton lui caressa une joue, essuyant les larmes et repoussant quelques mèches derrière les longues effilées, frôlant le bord d'un doigt léger.
— Link ? On continue ou on s'arrête là ?
L'érudit haussa à peine plus la voix, ne souhaitant pas briser l'ambiance, patientant jusqu'à ce qu'il obtienne une réponse, qu'elle soit une invitation à poursuivre ou une supplique pour cesser séance tenante.
Link cilla longuement avant de se redresser en prenant appui contre son torse, l'observant de là avec difficulté, dodelinant un peu de la tête. Il roula des hanches, soupirant de frustration alors qu'il n'obtenait pas la friction nécessaire pour jouir, trop loin dans ses pensées pour réfléchir à une meilleure solution.
C'était une sacrée vue et Jehd l'appréciait grandement, mais il avait vraiment besoin de sa réponse.
Un bras autour des épaules du héros, il prit appui de l'autre pour se redresser en position assise puis l'enlaça, frottant doucement la peau refroidie.
— Chéri ? Tu es encore avec moi ?
— Oui oui.
Sa voix était lointaine alors qu'il appuyait sa tête contre son épaule, revenant doucement à la réalité.
— Que choisis-tu ? Tu en veux plus ? On bascule sur autre chose ?
— T'étais pas sensé sévir ? marmonna-t-il. Ou alors, tu te fais vieux, c'est ça ? Besoin de ralentir, papy ?
Au lieu de répondre, Jehd enfonça brusquement les dents dans un pectoral saillant, obtenant un cri surpris, mais aussi plus d'humidité s'infiltrant dans ses habits, les salissant contre toute attente, alors que son partenaire arquait le dos en réaction
La respiration rauque et profonde de Link s'éleva à son tour, celui-ci reprenant sa pose de tantôt, cherchant son souffle.
— Tss tss, old boy, tu devrais apprendre à surveiller ta langue… Surtout quand elle n'a qu'une fonction pathétique à remplir… Ou bien devrais-je ressortir ce bâillon ? Il avait l'air de beaucoup te plaire…
Un gémissement lui échappa au souvenir, mi excité et mi repentant, alors qu'il lui revenait en mémoire. Le cuir ceignant sa tête et creusant dans ses joues, le métal froid en contact avec sa peau, l'anneau derrière ses dents, la languette pressant contre sa langue, l'immobilisant… L'incapacité de parler, sa bouche entièrement dévouée au bon vouloir de Jehd…
— Je préfère ça.
Il embrassa précautionneusement la marque de morsure avant de les écarter l'un de l'autre, examinant les dégâts, réfléchissant. Un simple regard en direction de son ami le renseigna sur son état. Il était clairement épuisé après l'orgasme qu'il lui avait arraché de force et n'était pas en état de faire quoi que ce soit en-dehors de dormir.
Le manipulant doucement, il l'allongea à son tour sur le canapé, le bordant précautionneusement de la couverture épaisse trônant sur un autre fauteuil, puis s'étira, endolori par sa posture de tantôt, et quitta le salon pour récupérer dans la salle de bain de quoi soigner Link.
La punition attendra une autre fois.
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