Titre : Adhara Black
Genre : Romance/Famille
Rating : M
Résumé : Alors que Hermione, Harry et Ron s'attendaient enfin à passer une septième année paisible à Poudlard, l'arrivée d'une fillette venue du futur bouleverse tout. Surtout qu'elle se trouve être la fille de Hermione et Sirius Black ?! Mais pourquoi a-t-elle été envoyée dans le passé ? Et quel sombre avenir son arrivée cherche-t-elle à déjouer ?
Couple : Hermione/Sirius
Disclamer : Harry Potter ne m'appartient pas.
Spoiler : Les sept livres
Notes : Hello ! Me revoici avec une nouvelle histoire ! Un Sirius/Hermione encore. J'espère qu'elle vous plaira. Il y aura 6 chapitres et je publierais en fonction de mes disponibilités cette fois mais ils sont tous écrits donc vous aurez une fin ;) Bonne lecture à vous !
Chapitre 1 : Tombée du futur
Si Hermione, Harry et Ron pensaient enfin passer une année tranquille à Poudlard, ils se trompaient lourdement. Oh, tout avait pourtant bien commencé, même très bien ! Après un été mouvementé suite à la chute de Voldemort, le calme était revenu en septembre, et une certaine stabilité s'installait dans le pays. Ils avaient hâte de retourner à Poudlard, cet endroit qu'ils considéraient comme leur véritable maison, rempli de souvenirs inoubliables. Mais il y avait une autre raison à leur impatience : pour la première fois depuis des années, ils allaient enfin avoir un bon professeur de Défense contre les forces du mal. Remus Lupin, la seule exception aux enseignants désastreux qu'ils avaient eus, revenait pour enseigner ! Cette nouvelle avait grandement soulagé Dumbledore, qui avait déjà fort à faire pour trouver un professeur de Potions.
Et comme par miracle – ou plutôt grâce à une discussion entre Remus et son vieil ami Sirius Black – Sirius s'était proposé pour ce poste. Un véritable coup de chance ! Inespéré même, car trois mois plus tôt, tout le monde pensait encore que la lignée des Black était éteinte. Mais lorsqu'à des kilomètres de là, Molly Weasley avait terrassé Bellatrix Lestrange, au même moment au Ministère, Sirius avait été soudainement expulsé du voile mystérieux où il avait disparu.
Pourquoi ? Comment ? Personne n'en avait la moindre idée, mais Sirius adorait plaisanter en appelant Molly sa "sauveuse", surtout quand elle lui faisait des reproches.
Ainsi, début septembre, un Poudlard Express bien rempli filait vers l'école. Minerva McGonagall avait prévenu Dumbledore : Remus seul, c'était déjà une chose, mais avec Sirius à ses côtés, et en ajoutant le trio infernal Harry, Ron et Hermione, elle s'attendait à tout.
« Mais non, Minerva, » avait protesté Dumbledore avec un geste nonchalant de la main. « Remus est marié maintenant, et il a un enfant. »
« Oui, et Nymphadora va vivre ici avec lui et le petit Teddy, si je ne m'abuse. Elle n'était pas vraiment l'élève la plus… sérieuse, » avait répliqué Minerva, un sourcil haussé.
Dumbledore lui adressa un regard malicieux par-dessus ses lunettes en demi-lune. Ce n'était pas ainsi qu'il aurait décrit Tonks, et cela l'amusait beaucoup. Que ce soit Remus, Sirius, Tonks ou encore le fameux trio d'Harry, Ron et Hermione, tous avaient été des esprits turbulents et imprévisibles. À vrai dire, il voyait déjà venir les années où Teddy Lupin foulerait à son tour les couloirs de Poudlard comme élève.
« Voyons le bon côté des choses, Minerva. C'est leur dernière année, Tom est mort, et je suis sûr qu'Harry, Ron et Hermione seront entièrement concentrés sur leurs études, » ajouta-t-il avec confiance.
Minerva lui lança un regard sceptique, mais ne répondit pas. Elle voyait bien qu'il était décidé à rester optimiste. Cela dit, elle n'avait aucun doute qu'elle lui rappellerait cette conversation plus tard.
Cela ne tarda pas. En réalité, les premiers jours furent riches en émotions. Beaucoup, dont le trio, étaient restés une partie de l'été pour participer à la reconstruction de Poudlard, et revoir le château restauré à son ancienne splendeur, avec cette atmosphère si familière, les avait profondément émus.
Les cours de Défense contre les forces du mal avec Remus étaient incroyables, surtout qu'il s'adaptait au niveau des septièmes années. Après tout, presque tous avaient combattu lors de la bataille finale. Lors des premiers cours, il suivit le programme de manière classique, mais très vite, il s'en éloigna pour répondre à leur très bon niveau.
Sirius, en revanche, ne pouvait pas en dire autant de ses classes. Oh, il y avait de bons éléments, mais il devait constamment rester sur ses gardes. Même s'il n'était pas maître en Potions comme Severus l'avait été, il se débrouillait très bien et appréciait enseigner. Cela changea radicalement l'ambiance des cours de Potions, tout en modifiant aussi la perception que le trio avait de lui. Ils ne l'avaient jamais imaginé en professeur, patient et pédagogue, mais à leur grande surprise, cela lui allait parfaitement. S'ils savaient que Sirius avait toujours eu de bons résultats à Poudlard, ils réalisèrent rapidement, après quelques cours, qu'il avait probablement eu des résultats exceptionnels.
Remus le leur confirma lorsqu'ils lui posèrent la question :
« Ah, Sirius… Peu importe à quel point je m'efforçais de travailler, j'avais toujours un point de moins que lui. C'était rageant, mais j'ai fini par m'y faire. C'est un génie, et quand quelque chose le passionne, il ne s'arrête jamais. Il avait même envisagé de devenir Maître en Potions, mais il avait besoin de plus d'action, et comme James voulait devenir Auror... »
Il haussa les épaules.
« Ce n'est pas pour rien que Dumbledore a sauté de joie en voyant sa candidature. Vous apprendrez beaucoup avec lui, j'en suis certain. »
Les trois autres restèrent silencieux, stupéfaits par ce portrait. Mais, d'une certaine manière, cela collait. Au fil des semaines, ils commencèrent à mieux comprendre cette facette de la personnalité de Sirius. Étonnamment – ou pas –, cela le rapprocha d'Hermione. Ils partageaient déjà de nombreux points communs, et il n'était pas rare de les surprendre en pleine discussion animée dans les couloirs. Harry et Ron abandonnaient souvent la partie lorsqu'ils les voyaient plongés dans leurs débats, et si Remus se joignait à eux, c'était définitivement perdu.
S'ils eurent un peu de mal à vouvoyer Remus et à le traiter comme un professeur, il fut quasiment impossible de faire de même avec Sirius. Tout le monde savait qu'il était le parrain d'Harry, à tel point qu'Harry l'appelait "Sirius" une fois sur deux. Hermione le reprenait toujours, mais Sirius riait en haussant les épaules, amusé.
Depuis son retour, après deux mois de remise sur pied – et quelques semaines passées à Sainte-Mangouste –, Sirius retrouvait peu à peu ses marques. Ce poste à Poudlard lui apportait une stabilité qui lui avait manqué. Il avait retrouvé son sourire malicieux, ses éclats de rire contagieux et sa bonne humeur. Remus avait parfois l'impression de revoir le Sirius de leurs années à Poudlard, ce qui réchauffait son cœur... mais aussi l'inquiétait.
Remus avait Dora et Teddy, sa famille. Ils vivaient avec lui à Poudlard, et un passage par cheminée spécialement relié au Ministère permettait à Tonks de continuer son travail d'Auror. Sirius, quant à lui, avait bien sûr Harry, Ron et Hermione, qui étaient comme sa famille, mais il n'avait pas ce qu'il avait toujours rêvé d'avoir. Peu de gens le savaient, car rares étaient ceux à avoir connu Sirius aussi intimement que Remus. Derrière son insouciance, son côté joueur et taquin, Sirius avait toujours été un rêveur et un optimiste. Il avait toujours voulu avoir une famille à lui.
Ce n'était pas un sujet dont il parlait souvent, surtout parce que c'était précisément ce que ses parents avaient voulu pour lui, et jamais il n'aurait voulu leur faire ce plaisir. Mais c'était un fait, et Remus savait que ce désir était toujours là : il voulait se marier et avoir des enfants.
Avec son rôle de professeur, et l'investissement qu'il y mettait, Remus ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter. Il craignait que Sirius ne se ferme des portes, croyant qu'il était trop tard. Pourtant, il décida de ne rien dire pour l'instant. Sirius venait à peine de retrouver un certain équilibre, et il avait encore besoin de temps pour se réhabituer à ce nouveau rythme.
Les semaines, puis les mois passèrent, et novembre arriva. Ce vendredi soir-là, Sirius avait invité les Lupin ainsi qu'Harry, Hermione, Ron et Ginny à dîner dans ses appartements. C'était habituellement les Lupin qui recevaient, mais cette fois, Sirius avait voulu changer. Il souhaitait tester une recette qu'il avait découverte dans une émission télévisée moldue. Depuis qu'Hermione avait installé une télévision au Square Grimmaurd, Sirius en profitait chaque fois qu'il y passait le week-end, même s'il n'avait pas cet appareil à Poudlard.
L'émission en question portait sur la cuisine moléculaire, qui lui rappelait étrangement les potions. Intrigué, il avait décidé de s'y essayer. Cela faisait plusieurs soirs qu'il menait des expériences, et il espérait que ses essais seraient concluants ce soir.
Harry, Ron, Hermione et Ginny furent les premiers à arriver et furent accueillis par le chevalier en armure, qui ornait le tableau grandeur nature à l'entrée des appartements de Sirius.
« Nebula Noctis », lança Harry au chevalier.
Celui-ci s'inclina et le portrait pivota, dévoilant une étrange odeur qui les prit de court dès qu'ils franchirent le seuil. Ils pénétrèrent dans une pièce spacieuse, semblable à la salle commune de Gryffondor. Le sol en pierre était recouvert d'un épais tapis persan aux arabesques rouges et or, et les murs étaient bordés de bibliothèques débordant de livres anciens, de globes mystérieux, et d'objets magiques dont l'usage restait incertain. Quelques rares portraits ornaient les murs, tandis que de hautes fenêtres offraient une vue imprenable sur le lac de Poudlard.
Dans le salon, une grande cheminée en pierre dominait la pièce, entourée de fauteuils confortables et d'une table basse en bois. Sirius passait souvent ses soirées là, assis à même le sol, adossé au canapé en cuir usé, perdu dans ses pensées ou plongé dans un livre. La salle à manger et la cuisine étaient ouvertes sur le reste de la pièce par une arche élégamment sculptée en bois sombre, et quelques plantes suspendues ajoutaient une touche de verdure.
Ils accrochèrent leurs capes au porte-manteau et rejoignirent Sirius dans la cuisine. Un tablier autour de la taille, concentré sur ses préparations, il ne les avait pas entendus entrer. La cuisine, avec ses larges fenêtres et ses plans de travail en tomette ocre, était un espace chaleureux. Au milieu trônait une grande table fermière, semblable à celle du Square Grimmaurd.
« Ah ! » s'exclama Sirius en les apercevant.
Ses cheveux mi-longs étaient attachés à moitié, dégageant son visage. Ses yeux gris brillaient de malice, et son sourire espiègle était familier. Il étreignit Harry chaleureusement, fit une accolade rapide à Ron, puis se tourna vers Hermione, qui tenait un livre à la main.
« Tu as lu le livre que je t'avais recommandé, je vois », dit-il, amusé par son air presque coupable.
Il lui en avait parlé seulement deux jours auparavant. Hermione esquissa un sourire et Sirius éclata de rire. Cela promettait de passionnantes discussions à table.
« Besoin d'aide ? demanda-t-elle en voyant les nombreuses casseroles bouillonnantes.
- Non merci, j'ai presque fini. Il ne reste plus qu'à dresser la table. »
D'un geste de baguette, les assiettes et couverts volèrent à travers la pièce, et en un instant, la table fut prête. Le tableau pivota à nouveau pour laisser entrer Remus et Tonks, avec le petit Teddy dans les bras de sa mère. Le bébé avait les yeux écarquillés. Ils changeaient d'ailleurs constamment de couleur, passant du noir au vert comme ceux d'Harry, puis à l'ambre comme son père. Ses cheveux devinrent instantanément roses lorsqu'il aperçut tout ce beau monde, et il fut vite attrapé par son parrain, qui le serra fièrement dans ses bras.
Sirius sourit largement.
« Bon, annonça-t-il alors que tout le monde prenait place, c'est une expérimentation. J'attends vos avis. »
Son enthousiasme était palpable, mais les autres échangèrent des regards hésitants. Le plat était joliment présenté, c'était indéniable. Cependant, ils étaient incapables d'identifier ce qu'ils avaient sous les yeux. Même Remus, malgré son odorat affûté, semblait perplexe.
« Qu'est-ce que c'est ? demanda finalement Hermione, hésitant à avancer sa fourchette.
- Je vous laisse deviner, c'est tout le jeu », répondit Sirius avec un sourire en coin.
Sans hésiter, Tonks prit la première bouchée. Elle ouvrit de grands yeux.
« Une… ratatouille ? » demanda-t-elle, surprise car l'apparence n'y correspondait pas.
Cela avait pourtant le goût de la ratatouille estivale que sa mère préparait, réveillant en elle des souvenirs d'enfance. Sirius haussa les épaules, toujours aussi malicieux, tandis que les autres goûtaient à leur tour, intrigués. Hermione fut stupéfaite de reconnaître le gratin que sa propre mère faisait souvent lorsqu'elle était enfant. Elle déposa sa fourchette, sentant une boule se former dans sa gorge. Harry, Ron et Ginny savouraient quant à eux des lasagnes qui leur rappelaient les meilleurs plats de Molly.
Remus, pour sa part, fut frappé d'émotion. Sa mère était décédée lorsqu'il était encore enfant, et il avait presque oublié le goût de ses tartes. Le souvenir était si vivace qu'il pouvait presque sentir ses bras autour de lui. Tonks, sentant son trouble, lui serra doucement la main. Remus, la gorge serrée, lui rendit son sourire.
« Alors ? s'enquit Sirius, qui n'avait pas encore goûté.
- Délicieux ! s'exclama Ron, la bouche pleine. Maman serait impressionnée !
- Oui, approuva Harry. Ça me rappelle vraiment ses lasagnes du dimanche. »
Ginny hocha la tête avec un sourire.
« Sirius, c'est vraiment incroyable ! Tu nous avais caché tes talents. »
Sirius rougit légèrement, se tournant ensuite vers Hermione et Remus, dont l'émotion semblait plus marquée. Il connaissait l'histoire d'Hermione, qui avait retrouvé ses parents en Australie cet été et leur avait rendu leur mémoire. Si leurs retrouvailles avaient été émouvantes, leur relation n'était plus la même qu'avant. Ses parents, inconsciemment ou non, avaient pris leurs distances, et Hermione, bien qu'elle comprenait leur réaction, ne pouvait s'empêcher d'en être affectée. Le plat de Sirius réveillait en elle des émotions qu'elle avait soigneusement enfouies.
Elle tenta de prendre une seconde bouchée, mais sa vision se troubla. « Excusez-moi », murmura-t-elle en se levant précipitamment pour quitter la table.
Elle se réfugia dans la salle de bain, au fond du salon, près de la cheminée. Assise contre la baignoire sur pieds, elle tenta de calmer ses émotions. La pièce, avec ses murs bleu nuit et ses vasques en pierre, offrait une atmosphère apaisante. La lumière de la lune se reflétait doucement sur le carrelage blanc orné d'arabesques dorées.
Harry fut le premier à franchir le seuil, silencieux, s'asseyant à côté d'Hermione avant de glisser un bras réconfortant autour de ses épaules. La cuisine de Sirius l'avait surpris, certes, mais elle était savoureuse, lui rappelant les repas au Terrier. Il ne comprenait pas encore pourquoi Hermione pleurait, mais il savait que quelque chose la bouleversait.
Des larmes coulaient doucement sur les joues d'Hermione. Ginny s'agenouilla face à elle, l'inquiétude dans ses yeux.
« Qu'est-ce qu'il se passe, ma belle ? » demanda-t-elle avec douceur.
Ron s'assit de l'autre côté, en silence, son regard plein de soutien. Hermione essaya de parler, hoquetant faiblement.
« C'était... comme maman... le plat qu'elle faisait... quand j'étais petite... »
D'un coup, tout prit sens. Ses amis connaissaient bien la situation délicate avec ses parents depuis leur retour d'Australie. Ils savaient aussi que le temps seul pourrait panser certaines blessures. Alors, sans un mot de plus, ils se blottirent contre elle.
Dans la cuisine, Remus, la voix vibrante d'émotion, expliquait ce que le plat de Sirius lui avait fait revivre. Tonks et Sirius comprirent aussitôt ce qui avait affecté Hermione.
« Je vais aller la voir », déclara Sirius en se levant, la mine inquiète.
Il n'avait pas imaginé que sa tentative culinaire déclencherait une telle vague d'émotions. Frappant doucement à la porte entrebâillée de la salle de bain, il découvrit une scène touchante : les quatre amis enlacés dans un silence empreint de tendresse.
« Hé, tout va bien ? » murmura-t-il, un sourire mince aux lèvres.
La petite tête d'Hermione se leva légèrement, et elle hocha la tête, essuyant ses larmes.
« Oui, comme tu peux le voir, je suis bien entourée. »
Sirius avança doucement.
« Je suis désolé, souffla-t-il. Je ne voulais pas raviver de souvenirs douloureux. Je n'aurais jamais pensé que ma petite expérimentation… enfin… provoquerait ça. »
Hermione secoua la tête.
« Ça va, Sirius. C'était juste... surprenant. Mais je me sens mieux. Et Remus ? »
Sirius baissa les yeux un instant avant de répondre.
« Tonks est avec lui. »
Puis il releva ses yeux gris, pétillants malgré la situation.
« J'ai fait un gâteau au chocolat pour le dessert. Pas d'expérimentation cette fois. Ça vous tente ? »
Ron, toujours pragmatique, se redressa.
« Moi, je compte bien finir le plat ! » déclara-t-il, faisant rire tout le monde.
Rassurés, ils retournèrent à table. Hermione, déterminée à ne plus laisser ses émotions la submerger, finit son assiette avec un sourire apaisé. Les souvenirs poignants s'étaient estompés, laissant place à un repas délicieux. Remus, visiblement touché, finit également sa portion, tout comme le reste de la table. Tous, sauf Sirius, qui ne goûta pas à son propre plat, absorbé dans une discussion passionnée avec Hermione au sujet du livre qu'il lui avait recommandé. Remus se joignit à eux, tandis que Tonks et les autres discutaient joyeusement du petit Teddy, endormi dans son couffin.
Le gâteau au chocolat de Sirius fut, comme toujours, un franc succès, et Remus ne put s'empêcher de se resservir plusieurs fois, sous les rires amusés de l'assemblée.
La soirée se poursuivit dans le salon, autour d'un jeu de plateau inventé par George, avec l'aide de Ron. Entre les questions et les gages farfelus, Ron se retrouva avec les cheveux verts, Harry vieilli de dix ans, et Sirius affublé de deux oreilles de chat au milieu de ses cheveux – un contraste ironique avec son animagus. Il prit la chose avec humour, et Ron et Harry ne purent s'empêcher de rappeler en riant leur deuxième année à Poudlard, faisant rougir Hermione.
« Mais je ne pouvais pas deviner que c'étaient des poils de chat ! » protesta-t-elle, faisant éclater de rire toute la pièce.
Sirius et Remus échangèrent un regard complice, amusés de constater qu'ils ne seraient jamais au bout de leurs surprises avec cette génération. Le lendemain s'annonçait tout aussi animé.
Le matin suivant, après une nuit courte mais joyeuse, Harry, Ron et Hermione rejoignirent la grande salle pour le petit-déjeuner. Seule Hermione semblait vraiment éveillée. Les Lupin prenaient leur repas dans leurs appartements, évitant ainsi à Tonks d'alimenter davantage les ragots du château. Quant à Sirius, il était déjà assis entre Minerva et Pomona, en pleine discussion sur des plantes rares.
Ginny arriva peu après, retrouvant Harry et Ron toujours grognons au réveil. Mais une fois leur petit-déjeuner servi, les visages se détendirent.
« Ça vous dit une partie de Quidditch après ? » proposa Ginny avec un sourire en coin.
Harry et Ron relevèrent aussitôt la tête, visiblement conquis.
« Tu sais comment leur parler, plaisanta Hermione sans quitter des yeux sa revue.
- C'est l'avantage d'avoir grandi avec six frères », répliqua Ginny avec un clin d'œil, provoquant un sourire complice chez ses amis.
Ils étaient en pleine discussion sur l'organisation de leur match amical de Quidditch quand une sensation étrange traversa Hermione, comme une vague d'énergie magique familière qui l'étreignit brusquement. Jamais elle n'avait ressenti quelque chose de semblable. Elle se redressa aussitôt, les sourcils froncés, et sortit sa baguette. Presque simultanément, le silence envahit la grande salle, tandis que tous les élèves ressentaient cette puissante magie.
« Que se passe-t-il ? » demanda une première année, la voix tremblante.
L'intensité magique monta en crescendo. Instinctivement, les baguettes se levèrent, toutes pointées vers l'endroit d'où semblait émaner cette énergie : juste devant la table des professeurs. Pourtant, à première vue, il n'y avait rien. Puis, soudain, une lumière dorée commença à baigner l'air. L'éclat se fit de plus en plus vif, forçant les élèves à fermer les yeux sous la violence de la lumière. Un souffle puissant parcourut la pièce, comme un vent soudain qui ébouriffa les cheveux et fit claquer les capes.
Tout cela ne dura que quelques secondes. Lorsque le calme revint et que les paupières se rouvrirent, une petite fille se tenait là. Elle ne semblait pas avoir plus de cinq ans, debout, avec une allure égarée. Ses longs cheveux noirs bouclés tombaient en pagaille autour de son visage, et elle était couverte de terre et d'égratignures. Dans une main, elle tenait un loup en peluche noir, et son regard gris intense balayait la salle avec méfiance et peur. Sa robe rose était déchirée, ses collants troués et tâchés, et il lui manquait une chaussure. Plusieurs marques rougeâtres, inquiétantes, couvraient son petit corps. Il était évident qu'elle venait de loin, et son voyage n'avait pas été facile.
La fillette tourna lentement la tête vers la table des professeurs, et son expression changea radicalement quand elle aperçut Sirius. Ses lèvres tremblèrent, puis elle éclata en sanglots, ses petits bras tendus vers lui. Un silence pesant s'abattit dans la salle tandis que son désespoir déchirait le cœur de toutes les personnes présentes.
Sirius, les yeux écarquillés, ne perdit pas un instant. Il s'élança vers elle, les professeurs sur ses talons, bien qu'il ne sembla pas les remarquer. Il s'accroupit à sa hauteur, et la petite s'effondra dans ses bras, accrochée à lui comme à une bouée. Ses petites mains agrippaient désespérément sa robe de sorcier, tandis que ses larmes inondaient son épaule.
« Elle n'est pas blessée physiquement, murmura Poppy, examinant la fillette de près. Mais elle a clairement été exposée à une forte concentration de magie. Il faut l'emmener à l'infirmerie. »
Dumbledore, baguette en main, scruta les alentours.
« Il n'y a plus de danger immédiat, annonça-t-il calmement. Allez-y, je vous rejoins. »
Sans un mot, Sirius se releva, la fillette nichée contre lui, et traversa la grande salle, les regards des élèves rivés sur eux. En passant, il croisa celui d'Hermione, et lui renvoya un sourire inquiet, mais qui se voulait confiant.
Pendant ce temps, Dumbledore rassura les élèves d'un ton assuré. Il expliqua que l'enfant avait été amenée ici par un puissant sortilège de magie blanche, et qu'elle ne représentait pas une menace. Tout serait bientôt clarifié. Cela n'empêcha pas les quatre Gryffondors de se jeter un regard surpris. Que venait-il de se passer ?
À l'infirmerie, malgré tous les efforts de l'infirmière, la petite refusait de lâcher Sirius. Entre deux sanglots, ses paroles étaient incompréhensibles. Poppy dut lui administrer une potion calmante et une autre pour l'aider à gérer les effets de la magie intense qu'elle avait traversée. Alors que les potions commençaient à faire effet, Dumbledore arriva et ils se mirent à débattre de l'origine possible de l'enfant, émettant plusieurs hypothèses. Sirius, absorbé, se concentrait uniquement sur la petite fille dans ses bras, caressant doucement son dos pour l'apaiser.
Peu à peu, ses larmes s'estompèrent, et Sirius tenta de l'amener à parler.
« Ça va aller, tu es en sécurité maintenant », murmura-t-il d'une voix douce, espérant capter son regard.
Il plongea dans ses yeux gris acier, et fut frappé par une étrange familiarité. Ce regard, il le connaissait, mais d'où ?
Remus entra à ce moment-là, ayant été informé de la situation. Il s'arrêta net en voyant Sirius tenant l'enfant, un étrange sentiment le traversant aussi. Sirius fit apparaître un gant humide et essuya délicatement le visage sale de la petite, révélant des traits fins et déterminés, malgré sa confusion évidente.
« Comment t'appelles-tu ? » demanda Sirius avec douceur.
Elle renifla, encore agrippée à lui.
« Tu sais… tu sais comment je m'appelle », balbutia-t-elle, avant de reposer sa tête contre son épaule, comme si elle trouvait un réconfort familier dans ses bras.
Sirius échangea un regard perplexe avec les autres, secouant discrètement la tête. Il n'avait aucune idée de qui elle était.
« Et moi ? intervint alors Albus, la voix chargée d'une intuition soudaine. Moi aussi je connais ton prénom ? »
La petite le dévisagea, fronçant les sourcils.
« Bah oui, Papi Albus ! »
La pièce entière fut figée par la stupéfaction.
« Papi Albus ? répéta Minerva, les yeux ronds. Et moi, comment m'appelles-tu ? »
La petite leva les yeux au ciel avec une moue qui leur parut étrangement familière.
« Mamie Neva ! » dit-elle d'un ton évident.
Des sourires incrédules se dessinèrent sur leurs visages. Remus avança d'un pas.
« Et moi ? »
Elle lui sourit faiblement.
« Tonton Remus ! »
Sirius ne put retenir un rire, repoussant une mèche bouclée de son visage.
« Et moi ? » demanda-t-il enfin, curieux.
La réponse de la petite les laissa tous bouche bée.
« Toi, tu es Papa ! »
Le silence qui suivit était palpable. Sirius, figé, la bouche entrouverte, dévisageait l'enfant. Il se tourna vers les autres, incapable de prononcer le moindre mot.
« Quel âge as-tu ? » reprit Albus pour briser la tension.
La fillette montra fièrement cinq doigts.
« Cinq ans comme ça ! »
Sirius, abasourdi, murmura pour lui-même : « Il y a cinq ans, je venais juste de m'échapper d'Azkaban...
- Se pourrait-il que... ? » commença Albus, mais Sirius secoua la tête, un rire nerveux échappant de ses lèvres.
Oh il n'avait fréquenté aucune femme à ce moment-là, il en était plus que sûr. Il avait bien d'autres choses en tête alors.
« Non, c'est impossible. Tout à fait impossible. »
La petite leva doucement une main vers son visage.
« Maman a dit que tu serais mon papa, mais pas vraiment mon papa. »
Sirius écarquilla les yeux.
« Qu'a dit ta maman ? » demanda-t-il avec précaution.
Les larmes de la fillette refirent surface.
« Elle a dit beaucoup de choses… mais… elle… elle est restée là-bas… avec les méchants... »
Ses pleurs redoublèrent, et Sirius la serra plus fort contre lui.
Dumbledore soupira doucement.
« Nous allons procéder autrement. Peux-tu essayer de te souvenir de tes parents et des événements qui t'ont menée ici pour moi ? »
Elle hoqueta entre ses larmes et opina difficilement.
« Tu es courageuse », encouragea Sirius avec un regard doux.
Elle se concentra et Albus la guida. D'un mouvement fluide, il récupéra les souvenirs de l'enfant, les plaçant dans une fiole qu'il versa dans une Pensine.
Sirius, toujours portant la petite, s'avança avec les autres. Tous se jetèrent un regard déterminé, puis plongèrent ensemble dans les souvenirs.
Ils se retrouvèrent à Poudlard, mais dans une version légèrement différente des appartements de Sirius. Un parc de jeux pour enfants occupait une partie du salon, des vêtements étaient éparpillés sur un fauteuil, et un couffin se trouvait près de la porte d'entrée. L'ambiance était familiale et intime.
Devant eux, un bébé trottinait maladroitement sur le tapis. Ses cheveux noirs bouclés ne laissaient aucun doute sur son identité : c'était Adhara, mais à quelques mois. Un Sirius presque identique à celui qu'ils connaissaient s'accroupissait devant elle, les bras tendus, avec un sourire éclatant.
« Allez, Ada ! Viens voir Papa, » l'encouragea-t-il.
Le bébé gazouilla joyeusement, fit quelques pas incertains avant de se précipiter dans les bras de son père. Sirius la souleva en riant, la couvrant de félicitations bruyantes, et la petite éclata de rire à son tour.
Sirius, observant la scène, semblait perdu.
« C'est… bizarre, murmura-t-il, comme s'il cherchait une explication rationnelle. Enfin, ce n'est pas... »
Il n'eut pas le temps de formuler ses doutes. Un bruit les fit se tourner vers l'entrée, où le portrait coulissa pour laisser apparaître une jeune femme. Ils la reconnurent immédiatement, bien que son apparence soit différente. Hermione Granger, vêtue d'une robe de sorcière rouge foncé aux motifs dorés, entra dans la pièce. Elle portait sous sa robe un pantalon de velours marron et une chemise blanche. Ses cheveux, généralement attachés en chignon, étaient cette fois tressés avec soin, et un maquillage discret soulignait son visage. Ce contraste troubla les observateurs.
« Salut, » dit-elle doucement en déposant négligemment une sacoche sur la table.
Sirius se redressa immédiatement, excité, tenant toujours le bébé.
« Attends, attends, » lança-t-il, l'air visiblement ravi.
Il posa doucement Adhara au sol et lui tint les mains pour l'aider à marcher vers Hermione. Cette dernière, visiblement tout aussi émue, s'agenouilla et tendit les bras vers leur fille.
« Tu viens me voir, mon amour ? » sourit-elle avec tendresse.
Sirius lâcha une main de la petite pour qu'elle puisse aller vers sa mère. Adhara, après quelques hésitations, marcha maladroitement vers Hermione, titubant légèrement.
« Va la voir Adhara, va voir Maman », sourit Sirius en désignant Hermione qui l'attendait.
Hermione l'appela à nouveau et voulant rejoindre sa maman, le bébé n'eut d'autres choix que de lâcher la main de son papa. Elle chercha son équilibre, finit la tête en bas, les fesses en l'air, les mains sur le sol sous les rires attendris de ses parents, et se redressa avec précaution. Elle fit un pas sous les exclamations d'Hermione. La petite tituba et ses pas furent plus sûrs soudainement. Elle se précipita un peu et Hermione la récupéra au dernier moment dans ses bras. Le rire joyeux d'Hermione résonna alors qu'elle la serrait contre elle.
« Bravo, ma chérie ! Bravo ! » s'exclama-t-elle, les yeux brillants de fierté.
Sirius, les observant, avait un regard empreint de tendresse.
Puis, l'image s'effaça, avant qu'ils ne puissent réagir, pour les propulser dans un autre souvenir. Ils étaient de retour dans les mêmes appartements, mais cette fois, les jouets avaient changé, le parc pour bébé avait disparu, remplacé par des jeux d'enfants plus âgés. La table basse était jonchée de dessins colorés. Adhara, maintenant âgée de trois ans peut-être, ouvrit la porte de la chambre de ses parents d'un geste déterminé.
Ils la suivirent, comme attirés par une force invisible. À l'intérieur, ils découvrirent Sirius et Hermione, endormis ensemble sur le lit à baldaquin. Sirius, torse nu, reposait sur le dos, Hermione blottie contre lui, ses boucles emmêlées dans son dos. Elle portait une chemise noire qui ne lui appartenait certainement pas et l'atmosphère intime les força à rester en retrait, particulièrement Minerva, Remus et Albus, tandis que Sirius observait la scène, décontenancé.
Adhara grimpa sur le lit et posa ses petites mains sur son père.
« Papa ? » murmura-t-elle doucement.
Sirius bougea à peine, resserrant son étreinte sur Hermione. Celle-ci soupira, les yeux toujours fermés.
« Ada… Il est trop tôt... tu veux te recoucher ? » proposa-t-elle d'une voix endormie.
Mais la petite insista.
« Non, Papa a dit qu'on ferait des pancakes aujourd'hui, » répondit-elle avec un air déterminé.
Sirius grogna, passant une main sur son visage, tandis qu'Hermione caressait doucement son ventre.
« C'est vrai, murmura-t-il. D'accord, j'arrive. Tu m'attends dans la cuisine ? »
Adhara, excitée par la perspective des pancakes, descendit du lit avec un cri de joie. Mais elle n'était pas dupe et resta à proximité, vérifiant qu'il se levait vraiment. Hermione laissa échapper un rire léger tandis que Sirius l'attirait un peu plus contre lui.
« Et si tu venais nous aider ? » proposa-t-il avec un sourire malicieux.
Hermione, les yeux mi-clos, répondit en riant : « Tentant, mais je crois que je vais prolonger ma nuit. »
Leur échange était tendre, intime, et Sirius, l'observant de l'extérieur, peinait à concevoir cette réalité si différente de la sienne. Hermione Granger, la brillante élève de vingt ans sa cadette, était ici sa compagne, et ils formaient une famille avec cette enfant.
La scène se brouilla à nouveau, les propulsant dans un autre souvenir, cette fois à l'extérieur du Terrier, où un grand rassemblement avait lieu. Des enfants couraient un peu partout, le plus grand affichant des cheveux bleus éclatants. Adhara, plus âgée à présent, s'approchait de la table où les adultes, assis, discutaient gravement. Tous les Weasley étaient présents, sauf Charlie, et leurs visages étaient empreints de tension.
« C'est le troisième, disait Harry, assis aux côtés d'une Ginny visiblement inquiète.
- Ce n'est pas normal, » ajouta Hermione, lançant un regard angoissé à Sirius.
L'atmosphère était lourde, et le groupe d'observateurs se rapprocha, sentant que cette conversation leur apporterait peut-être des réponses.
« Vous avez des pistes ? demanda Molly, un bébé endormi dans ses bras.
- Quelques-unes, répondit Harry, sérieux. Mais ils semblent toujours avoir plusieurs coups d'avance. Nous voulions surtout vous prévenir, pour que vous soyez sur vos gardes. »
Ron approuvait près de lui, bras croisés.
Leur échange laissait présager un danger imminent. Soudain, la vision se troubla et les ramena brusquement à Poudlard, dans le bureau de Sirius.
Les murs étaient tapissés d'étagères débordant de grimoires anciens et de potions mystérieuses. Au centre, trônait un immense bureau en acajou, recouvert de parchemins, de livres, de plumes, formant un chaos organisé. Adhara, assise sur le tapis, crayonnait avec application sur la table basse, tandis que Sirius, lunettes sur le nez, était penché sur une copie, concentré. Le calme régnait.
Ils étaient sur le point de se demander ce qu'ils faisaient là, quand la porte du bureau s'ouvrit brutalement. Hermione entra, le visage défait, le regard terrifié.
« Sirius ! »appela-t-elle d'une voix tremblante.
Il se leva d'un bond, l'inquiétude gravée sur ses traits, et elle se précipita dans ses bras. Elle l'enlaça, éclatant en sanglots contre son cou.
« Hermione ? Qu'est-ce qui se passe, mon amour ? » demanda Sirius, caressant doucement son visage baigné de larmes.
Adhara, ayant rejoint ses parents, leva des yeux inquiets vers eux.
« Qu'est-ce qu'elle a, Maman ? »
Sirius secoua la tête, le cœur serré.
« Je ne sais pas, ma princesse… Je ne sais pas… » murmura-t-il, impuissant devant la douleur de Hermione.
Il était évident que cela le bouleversait profondément.
« Ron… sanglota soudain Hermione. C'est Ron. »
La réalisation frappa Sirius en plein cœur. Il secoua la tête, refusant d'y croire, son front frôlant celui d'Hermione.
« Non, non… pas après Harry. Ce n'est pas possible… »
Adhara, pressée contre eux, pleurait en silence, tandis que leurs corps se laissaient glisser au sol sous le poids du choc.
« Je veux pas que Tonton Ron parte ! » hurla la petite, enfouie dans les bras de ses parents.
La vision s'effaça brusquement, laissant dans son sillage une sensation d'étouffement, une douleur sourde. Un étau invisible se resserrait autour de leurs cœurs.
La vision s'effaça brusquement, laissant dans son sillage une sensation d'étouffement, une douleur sourde. Un étau invisible se resserrait autour de leurs cœurs.
Ils se retrouvèrent à nouveau dans les appartements de Sirius. Adhara se tenait dans l'entrebâillement de la porte de la salle de bain, observant en silence. Ils se positionnèrent derrière elle, voyant la scène à travers ses yeux.
Sirius et Hermione se tenaient là, proches l'un de l'autre. Hermione, visiblement secouée, avait les yeux pleins de larmes.
« Hermione, chérie, dit Sirius doucement, sa main caressant son bras. C'est une bonne nouvelle, une très bonne nouvelle », ajouta-t-il avec un sourire timide.
Mais Hermione secoua la tête, ses bras entourant son propre corps, comme pour se protéger. Des larmes silencieuses roulèrent sur ses joues.
« Non… non, je ne peux pas… murmura-t-elle, une main se posant instinctivement sur son ventre encore plat. J'ai déjà tellement peur de vous perdre. Je ne peux pas prendre ce risque. »
Ils comprirent alors : Hermione était enceinte.
Sirius s'approcha, posant son front contre le sien.
« Ça ira. Les nouvelles sont bonnes. Trois mangemorts ont été attrapés. Il faut y croire », la rassura-t-il, même si son propre sourire trahissait une légère appréhension.
Elle tremblait dans ses bras, se laissant doucement aller contre lui.
« J'aimerais être heureuse, mais… »
Sa voix se brisa, et Sirius la berça tendrement.
L'image s'effaça, les laissant désemparés, avec la sensation que l'avenir était bien plus sombre qu'ils ne l'avaient anticipé.
Ils ouvrirent les yeux dans la chambre d'Adhara. Hermione, désormais visiblement enceinte, était agenouillée devant sa fille, dont les cheveux noirs bouclés tombaient en cascade sur ses épaules. Surtout : elle portait sa petite robe rose.
« C'est très important, Adhara, expliqua doucement Hermione. Là où tu vas, nous serons là, mais différents. »
Elle jeta un regard anxieux vers la porte, signe que le temps pressait.
« Il faudra que tu sois courageuse, mon amour. Je sais que tu y arriveras. »
Elle caressa tendrement la joue de sa fille avant de sortir deux petites enveloppes et de les glisser dans la poche de sa robe, qu'elle scella d'un sort.
« Tu vas voyager dans le passé, dans un temps où ni moi ni ton père ne sommes encore mariés. C'est là que tu seras en sécurité. »
Adhara fronça les sourcils, ne comprenant pas comment un monde sans ses parents mariés pouvait exister.
« Je veux pas ! protesta-t-elle. Je veux rester avec vous !
- Je sais, mon amour. Mais nous n'avons pas le choix. Tout dépend de toi maintenant. Nous viendrons te chercher, je te le promets. »
Les larmes roulaient silencieusement sur les joues d'Adhara tandis qu'Hermione la serrait dans ses bras, l'embrassant tendrement.
L'image devint floue avant de basculer dans la forêt interdite. Hermione courait, tenant Adhara par la main, les joues de la petite striées de larmes. Une chaussure manquait à son pied, et sa robe était déchirée. Hermione, déterminée, traçait un chemin droit à travers la végétation dense.
Elles débouchèrent dans une clairière où la magie semblait palpiter dans l'air. Hermione plaça Adhara au centre et lissa tendrement ses cheveux en bataille, murmurant des paroles réconfortantes malgré les cris des poursuivants qui se rapprochaient.
« Nous t'aimons, mon amour. Nous t'aimons tellement », souffla Hermione en levant sa baguette.
L'incantation qu'elle prononça était dans une langue ancienne, inconnue.
« Un très haut niveau de magie blanche », souffla Albus, stupéfait.
Une bulle dorée se forma autour d'Adhara, tandis qu'Hermione se retournait pour parer un sort. Six silhouettes encapuchonnées émergèrent des ombres, ricanant de manière sinistre.
« Enfin… la sang-de-bourbe se montre, ricana l'un d'eux. Tu vas bientôt rejoindre ton traître de mari en Enfer ! »
Hermione serra sa baguette, refusant de céder à la terreur. Elle devait gagner du temps. Pour Adhara.
La seconde suivante cependant, les sorts fusèrent de toutes parts. Elle se protégea, en déviant d'autres. Dernière elle, la bulle dorée protégeait sa fille mais elle avait besoin de plus de temps et de puissance magique pour que l'incantation fonctionne. Elle se força à se concentrer là-dessus pour ne pas penser à ce qu'ils venaient de dire.
« Mais c'est qu'elle sait se défendre ! commenta un des mangemorts. Mais est-ce que tu seras toujours aussi combative quand tu auras vu le sort qu'on a réservé à ton mari ? »
Les autres éclatèrent de rire et Hermione resserra sa prise sur sa baguette. Elle devait se concentrer pour Adhara. Son autre main sur son ventre arrondi, elle sentit les larmes couler sur ses joues. Avaient-ils… ? Elle savait que c'était peine perdue et qu'à elle seule elle ne pourrait pas les vaincre. Elle ne pourrait pas protéger son bébé mais Adhara… À présent, elle se raccrochait à cela.
Ils furent surpris de la voir attaquer violemment et l'un d'eux se retrouva assommé contre un arbre. Elle eut un cri de rage et ses sorts redoublèrent. La bulle dorée d'Adhara brilla de plus belle. Il manquait encore un peu de puissance cependant, juste encore un peu. Hermione savait que si elle mourrait, l'incantation serait rompue. Elle devait tenir.
Un sort lui écorcha le bras et elle se jeta sur le côté. Elle se redressa tout de suite après et esquiva physiquement le sort suivant. Un autre la toucha de plein fouet et elle tomba au sol. Elle se releva avec les yeux brillants de détermination. Trop de choses reposaient sur elle. Harry, Ron, et d'autres. Elle devait y arriver.
« Je crois qu'elle a besoin d'un petit retour sur Terre », fit un des hommes.
Soudain, un corps apparut devant elle. Dans un état lamentable, respirant à peine, c'était Sirius.
« Sirius ! » cria Hermione, se précipitant à ses côtés.
Il était froid, et son flanc était béant, une plaie horrible.
« Her… mione… murmura-t-il, chaque souffle lui coûtant.
- Ne parle pas mon amour », fit la jeune femme, posant une main sur sa joue.
Il était affreusement froid. Elle ne pouvait que retarder l'inévitable. Ses ennemis frappèrent avec plus de férocité, et elle se retrouva submergée, la vie s'échappant de Sirius entre ses doigts sans qu'elle ne puisse rien y faire.
« Ada… Adhara… », marmonna-t-il, tentant de lever une main vers elle.
Elle la prit dans la sienne et opina, penchée vers lui.
« Je t'aime Sirius, je t'aime », souffla-t-elle, l'embrassant.
Il esquissa un sourire et son regard se voila en quelques secondes. Hermione sentit son cœur s'arrêter dans sa poitrine. Non ce n'était pas possible. Sa baguette toujours levée vibra alors qu'elle tenait toujours la main de Sirius dans la sienne.
« Sirius ? Sirius ?! »
Il ne répondit pas, ses yeux gris à jamais ouverts. Ils ressentirent la douleur d'Hermione les transpercer de toutes parts alors qu'elle l'appelait désespérément en vain et une vague de magie pure non contrôlée émana d'elle, projetant les Mangemorts au sol. Dans un dernier élan de désespoir et de rage, elle se dressa, prête à tout affronter.
« Je vous attends », dit-elle, d'une voix sombre.
Soudainement inquiets quant à la réussite de leur plan, ils lancèrent le même sortilège en même temps.
« Endoloris ! »
Hermione renforça son bouclier, sachant qu'il ne tiendrait pas. Une main sur son ventre et elle sentait son corps entier frissonner. Les sorts brisèrent le protego et la touchèrent. Une lumière incroyable se dégagea d'elle au même moment et elle hurla. Les mangemorts voyaient bien que leurs sortilèges ne fonctionnaient pas. C'était comme si elle les repoussait sans pour autant se servir de sa baguette. La puissance qu'elle dégageait se répercuta sur la bulle dorée qui retenait toujours Adhara et leur vision se floueta petit à petit. Tout s'atténua.
La dernière chose qu'ils virent avant d'être expulsés de la pensine fut Hermione, jetant un dernier regard empli d'amour à sa fille avant de s'effondrer près de Sirius.
Sirius, de retour dans le présent, serrait Adhara contre lui, ses propres larmes roulant sur ses joues. Remus posa une main sur son épaule, silencieux, le cœur brisé par ce qu'ils venaient de vivre.
« Par Merlin... souffla Minerva, aussi bouleversée que les autres.
- Elle l'a envoyée ici pour empêcher que tout cela n'arrive, dit Sirius en essuyant ses larmes. Il faut faire quelque chose. »
Albus hocha la tête, son expression marquée par un étonnement profond.
« Vraiment la sorcière la plus brillante de sa génération... murmura-t-il, le regard fixé sur Adhara.
- Est-ce que Maman est morte ? demanda la petite fille d'une voix tremblante. Et toi, Papa ? Toi aussi, tu étais mort ! »
Sirius inspira profondément et l'assit doucement sur le lit, s'agenouillant devant elle.
« Ta maman t'a envoyée dans le passé, expliqua-t-il doucement. Ici, tu n'existes pas encore.
- Je suis où alors ? » demanda Adhara, sceptique, son regard perçant.
Sirius hésita, cherchant les bons mots pour un terrain aussi délicat.
« Je ne sais pas exactement, répondit-il finalement, mais ne t'inquiète pas. Tu retrouveras tes parents, je te le promets. »
Il sortit les lettres de sa poche et les tendit à Albus, qui se tenait à ses côtés.
« En attendant, je vais m'occuper de toi, dit-il en essayant de sourire.
- Et Maman ? » insista Adhara.
Sirius échangea un regard avec les autres, la question d'Hermione flottant dans l'air. Fallait-il la mettre au courant ?
« Il y a deux lettres, fit Albus en brisant le silence. Une pour toi, Sirius, et une pour Miss Granger. »
La réponse à leur question. Albus rendit la première lettre à Sirius, qui la déplia avec des mains légèrement tremblantes. À l'intérieur se trouvait une liste de noms – ceux des Mangemorts en fuite – accompagnée de lieux, plusieurs pour chaque personne.
« Voilà ce qu'il s'est passé, commenta Remus, en scrutant la liste. Les Mangemorts ont cherché à se venger. »
Sirius sentit son corps frissonner en ouvrant le deuxième papier, sa respiration retenue.
« Sirius,
Si tu lis cette lettre, c'est qu'elle a réussi. Je savais qu'elle y arriverait. C'est Hermione, après tout. Si quelqu'un pouvait réussir, c'était elle. Je sais que cela doit être un choc et qu'à ton époque, tu ne la vois que comme la meilleure amie d'Harry. Mais, les choses vont changer. Dans le futur, nous sommes mariés et avons une adorable petite fille, Adhara. Elle est aussi vive que sa maman, et tu verras, c'est un amour.
Mais il faut que je t'explique pourquoi nous avons dû la renvoyer dans le passé. Il y a quelques mois, d'anciens membres de l'Ordre ont commencé à disparaître. Nous avons su que nous étions en danger lorsque Harry et Ginny ont été enlevés à leur tour... »
Le cœur de Sirius se serra douloureusement. Harry, encore... Des formes ondulèrent sur le parchemin, comme si l'auteur avait eu du mal à écrire ces mots.
« Harry... » murmura-t-il pour lui-même, à peine conscient des regards tournés vers lui.
Il poursuivit :
« Ce fut un cauchemar. Les Aurors ont travaillé sans relâche, mais Tonks... elle n'est jamais revenue. »
Sirius releva brusquement la tête vers Remus, sentant son cœur se briser pour son ami. N'avaient-ils pas souffert assez dans leur vie ? Pourquoi est-ce que lorsqu'ils pensaient enfin être heureux, le destin les rattrapait aussi cruellement ?
Il continua de lire :
« Ron a disparu peu de temps après, et c'est alors que nous avons appris que nous attendions un autre enfant. Ce n'était pas le moment, mais cela nous a donné une lueur d'espoir au milieu de ce désespoir. Nous avons élaboré un plan. Tu as dans cette lettre une liste des Mangemorts encore en fuite et les endroits où ils se cachent. Trouvez-les avant qu'il ne soit trop tard. Si vous y parvenez, Adhara n'aura plus besoin d'être envoyée dans le passé, et tout pourra redevenir comme avant... je l'espère. En attendant, prends soin d'elle, et de sa maman.
Avec toute mon affection,
Sirius »
Sirius serra la lettre, ses mains tremblant d'émotion. Remus posa une main réconfortante sur son épaule, tandis qu'Albus étudiait attentivement la liste. Sirius, incapable de parler, tendit la lettre à Remus qui la lut à son tour. Il sut qu'il était arrivé à l'annonce de la disparition de Tonks lorsque son visage se durcit.
« Nous ne laisserons pas ça arriver, assura Sirius, caressant doucement la joue d'une Adhara épuisée.
- Je peux voir ma maman ? demanda la petite d'une voix faible.
- D'abord, tu vas manger quelque chose, d'accord ? Ensuite, tu prendras une douche, et après avoir dormi un peu, tu verras ta maman, » assura Sirius, conscient qu'il ne pouvait pas la laisser sans sa maman après ce qu'il venait de voir.
La petite hocha la tête, satisfaite de cette promesse.
Poppy prit soin d'elle, l'aida à manger, même si son appétit était faible. Ensuite, elle rétrécit quelques vêtements pour elle, et la doucha avec Sirius. Il ne voulait pas s'éloigner d'elle et savait que, malgré son silence, Adhara avait probablement vu l'inimaginable. Et cela, c'était déjà trop.
Pendant ce temps, Albus, Minerva et Remus se réunirent dans le bureau du directeur pour organiser une réunion urgente de l'Ordre. Le Ministère serait également informé, mais avec prudence. Albus jugeait inutile que les détails sur les voyages dans le temps ne parviennent aux oreilles des autorités.
Comme promis, Adhara s'endormit après que Sirius l'eût bordée tendrement.
« Préviens-moi dès qu'elle se réveille, » dit Sirius à Poppy, avant de quitter l'infirmerie.
Puis, il se rendit sans attendre au bureau d'Albus, où les trois adultes discutaient d'un air grave.
« Elle dort, » annonça Sirius en entrant.
Albus hocha la tête et lui tendit l'autre enveloppe.
« Elle est pour Hermione, » précisa-t-il.
Sirius reconnut immédiatement l'écriture sur l'enveloppe.
« Moi qui pensais qu'ils allaient enfin avoir une année normale... » soupira-t-il, en passant une main fatiguée dans ses cheveux.
Minerva partagea son soupir, visiblement du même avis.
« Doit-on vraiment lui dire ? » demanda-t-elle, hésitante.
Sirius fut catégorique.
« Adhara a besoin d'elle. Elle a vu ses parents mourir devant elle. »
Albus et Remus acquiescèrent en silence.
« Je vais la prévenir, dit Sirius en se levant.
- Prenez la pensine », ajouta Albus.
Sirius grimaça, sachant à quel point voir ces souvenirs serait difficile. Mais il savait qu'Albus avait raison : Hermione devait comprendre.
Il quitta le bureau et se dirigea vers la bibliothèque, devinant qu'Hermione y serait. Et il ne se trompa pas. À sa table habituelle, elle étudiait avec concentration. À son approche, elle releva la tête, percevant immédiatement que quelque chose n'allait pas. Son regard chocolat, interrogateur, plongea dans celui de Sirius. Il déglutit, cherchant comment lui annoncer la nouvelle.
Comment pouvait-il lui dire que la petite fille mystérieuse apparue dans la Grande Salle était leur fille venue du futur, envoyée parce qu'ils avaient tous deux été tués par des Mangemorts en fuite ? Qu'ils l'avaient envoyé ici pour qu'elle empêche un tel futur d'arriver ? Qu'elle était leur dernière espoir… C'était insensé, incroyable... et pourtant, c'était la réalité.
Voici le premier chapitre de cette histoire. J'ai fait une variante Hermione/Drago il y a un moment et me voilà avec une version Sirius/Hermione ahahah ! Bon les histoires restent différentes. Je posterai la suite en fonction de mon planning et du temps que j'ai. J'ai déjà du mal à me tenir à un chapitre par semaine pour mon autre histoire donc je ne veux pas m'avancer. En attendant, n'hésitez pas à me laisser une review si cela vous a plu ! À très vite !
