Bonjour, bonsoir,
Merci à ceux qui m'ont laissé des reviews, ça me fait toujours plaisir d'en recevoir, et surtout, ça me booste! Alors merci, merci. Spécialement pour vous, voici la suite (et un peu pour les autres aussi).
Enjoy,
Likocham.
Granger
— Aaaaaaah ! Hahaha !
Hermione courait, criait et riait tout en même temps dans les couloirs du château.
— Reviens ! Je te jure qu'elle… est gentille !
— Hors... de question !
La jeune femme tentait d'échapper à son poursuivant, mais rire et courir ne faisait pas bon ménage et elle commençait à manquer de souffle. Si quelqu'un lui avait dit qu'après avoir échappé à des mangemorts, c'était finalement son ami Neville et la Finimanbule qu'il trimbalait partout avec lui qui réussirait à l'attraper, elle ne l'aurait pas cru. Mais celui-ci s'était mis en tête, en voyant Hermione plongée dans ses pensées, qu'elle devait se faire une nouvelle amie. Il avait alors approché la plante qu'il faisait pousser depuis la rentrée. Et Hermione avait fui. Car si l'intention paraissait louable, il fallait savoir que la Finimanbule était une jolie plante jaune, dont les branches ressemblaient à des petites tentacules mobiles. Et que ces mêmes branches étaient extrêmement chatouilleuses, si on s'approchait un peu trop près d'elles.
Neville réduisait de plus en plus la distance alors qu'ils arrivaient à une intersection. Hermione dérapa, perdant presque l'équilibre pour tourner vers la droite. Et elle s'arrêta net. Neville, entraîné dans son élan, la percuta de plein fouet. Ils furent un peu déstabilisés, mais réussirent à rester debout. Le sorcier regarda alors ce qui avait stoppé son amie.
— Mais ? Qu'est ce qu'il se passe ?
Devant eux, un petit attroupement d'élèves s'agitait à quelques mètres. Des cris et des lumières de sortilèges s'élevaient au-dessus des têtes rassemblées. Les deux amis crurent même entendre quelques rires et applaudissements.
— Je ne sais pas, mais ça ne me dit rien qui vaille.
Les sourcils froncés, suspicieuse, Hermione s'avança. Elle ouvrit également le petit carnet que McGonagall lui avait donné dans le Poudlard Express. Celui qui servait à enregistrer les évènements en cours. Elle le gardait toujours dans la poche de sa robe. Quand elle fut juste derrière un petit sorcier de troisième année, elle put distinguer ce qui avait ameuté autant de monde. Une fille aux couleurs de Serpentard et deux garçons de Serdaigle se tenaient au centre du cercle formé par les élèves. Hermione les reconnut comme étant en cinquième année d'étude.
— T'en veux encore, sale Mangemort ? s'écria un des garçons.
La jeune fille se tenait à genoux sur le sol, il lui manquait ses chaussures et l'intégralité de ses affaires était répandu par terre. Elle regardait les deux Serdaigle avec haine, le menton fier.
— Mais tu te crois meilleure que nous en fait ? Je vais t'apprendre à baisser les yeux, vipère ! s'insurgea le deuxième, et il leva sa baguette vers la serpentard. BOURSOUFL...
— EXPELLIARMUS !
Hermione rattrapa la baguette au vol et se faufila jusqu'au centre du cercle.
— Je peux savoir ce que vous faites ? Il est interdit de lancer des sortilèges dans les couloirs. Et encore moins des maléfices !
Elle s'était placée entre la jeune fille et les deux garçons.
— On a rien fait de mal ! se défendit le premier.
— Toute façon, elle mérite pas d'être là, c'est une mangemort ! ajouta le deuxième.
— Ce n'est certainement pas à vous d'en décider. Vingt points en moins pour Serdaigle. Chacun ! Et maintenant, retournez en cours.
Hermione se tourna vers la foule :
— Et ça vaut pour tout le monde !
Aussitôt les élèves commencèrent à se disperser. L'un des garçons s'approcha d'Hermione.
— Je peux récupérer ma baguette ?
— Ce sera à la directrice d'en décider.
Elle sentit un mouvement dans son dos. La Serpentarde s'était relevée.
— Bande de bouffons, marmonna cette dernière.
Assez fort pour que la Gryffondor l'entende. Et à priori, pour que le garçon l'entende également. Immédiatement, il contourna la Préfète pour attraper le col de la jeune élève.
— Ne pense pas que c'est terminé. Toi et les tiens n'avait rien à faire là. D'une façon ou d'une autre, vous aurez quitté l'école avant la fin de l'année.
Hermione n'en revenait pas, elle voulut intervenir pour les séparer mais il la lâcha presque aussitôt, mains en l'air, comme pour signifier qu'il n'avait rien fait de mal. Il recula de quelques pas et s'éloigna dans le couloir, accompagné de son ami.
La Gryffondor se concentra donc sur la jeune Serpentard.
— Est ce que tout va bien ? Tu as été blessée ?
Elle tendit la main vers la jeune fille mais celle-ci la repoussa avec véhémence.
— C'est bon, je vais bien. J'ai pas besoin de ta pitié.
Hermione eut un mouvement de recul, perplexe.
— De ma pitié ? (Elle laissa échapper un gloussement). Je n'ai certainement pas pitié de toi. J'ai vu comment tu les fixais, tu aurais pu les stupéfixier avec un regard.
— Bien sûr, je n'allais certainement pas baisser les yeux devant ces débiles.
— Et c'est tout à ton honneur, répondit une voix masculine.
Les deux sorcières se retournèrent. Neville avait ramassé les parchemins et grimoires qui étaient éparpillés dans le couloir et les tendait vers elles.
— Tiens.
La serpentarde attrapa ses affaires.
— Fais quand même attention à toi, ajouta Neville, et n'hésite pas à demander de l'aide.
— Comment tu t'appelles ? demanda Hermione.
— Mélissandre, répondit la jeune fille, l'air incrédule. Et pas besoin de vous présenter, je sais qui vous êtes. D'ailleurs, comment ça se fait que vous soyez si gentil avec moi ?
Neville et Hermione échangèrent un regard.
— Pourquoi ne le serions-nous pas ? interrogea la Gryffondor.
Mélissandre passa d'un pied sur l'autre, soudain mal à l'aise.
— Eh bien... Je suis à Serpentard et vous... Vous êtes des héros de guerre ! Ceux qui ont terrassé le Seigneur des Ténèbres. Vous devriez me détester comme tous les autres !
Neville grimaça à l'appellation glorifiante de Voldemort, mais ne pipa mot. C'est Hermione qui reprit la parole.
— Je… On ne va pas te juger pour ta maison et tes origines. Peut-être que les autres le font mais — et je te dis ça en connaissance de cause — ça ne te définit pas. Tu étais en difficulté, je suis préfète en chef, alors c'est mon devoir de t'aider.
Hermione regarda sa montre.
— Et tu devrais retourner en cours. Je ferai part de l'incident à la directrice, ne t'en fais pas. Sois prudente.
— Ah oui... Ok. Merci. À plus tard alors.
Serrant son sac contre sa poitrine, la jeune fille s'éloigna d'eux, jusqu'à complètement disparaître.
Hermione se retourna vers son ami.
— J'avais vraiment espéré que ce genre de problème ne toucherait pas l'école. Il va falloir redoubler de vigilance et...
— Elle l'a appelé le Seigneur des ténèbres, l'interrompit Neville le regard dur. Ses parents sont sûrement des mangemorts.
— Peut-être pas, tenta Hermione. Ou peut-être que si. Mais même si c'était le cas, elle est trop jeune pour avoir participé activement à la guerre.
Neville croisait les bras sur sa poitrine, l'air peu convaincu.
— Neville, tu ne m'as jamais jugé parce que j'étais une née-moldue ?
Les bras de Neville en tombèrent.
— Quoi ? Jamais ! Hermione, jamais !
La sorcière sourit et posa une main sur l'épaule de son ami.
— Alors, laissons le bénéfice du doute à cette Mélissandre. Les idéologies de ses parents ne sont pas forcément les siennes, tu sais.
Neville secoua la tête.
— Tu es incroyable. Je ne sais pas comment tu fais pour être si compréhensive après tout ce que tu as subi.
Le regard du sorcier s'attarda sur l'avant-bras gauche d'Hermione. Là où se trouvait cette horrible cicatrice. Gênée, la jeune femme se recula et rabaissa vite sa manche. Aussitôt, son ami commença à bredouiller des excuses :
— Pardon, je ne voulais pas...
— Ce n'est rien, Neville. Il… Il faut que j'aille prévenir le Professeur McGonagall de ce qu'il vient de se passer. On se retrouve plus tard.
Elle remonta la bretelle de son sac sur son épaule et s'éloigna à grande enjambée sans attendre de réponse.
Tout en marchant, les pensées de la Gryffondor se bousculèrent : venait-elle de défendre une mangemort en puissance ? Non, bien sûr que non. Faire des amalgames était la porte ouverte à la haine. Et Hermione avait déjà bien trop de colère en elle. Surtout quand les souvenirs de cette horrible journée se faisaient vifs comme à cet instant.
Elle se revoyait sur le marbre noir et glacé de cette immense salon. Elle sentait sur ses hanches le poids de la sorcière qui lui faisait subir un véritable supplice. Elle voyait les reflets blancs du lustre en cristal au-dessus d'elle. Et surtout, elle entendait ses propres hurlements alors que Bellatrix Lestrange brûlait lentement la peau de son bras. Le manoir Malefoy et ses habitants étaient devenus son pire cauchemar. Alors, quelle joie malsaine quand elle avait lu dans le journal que leur demeure avait été réquisitionnée par les aurors. La famille Malefoy n'avait plus de foyer, Bellatrix était morte et, même si elle aurait préféré qu'elle paye ses crimes durant des années, Hermione avait fini par s'en réjouir. Lucius croupissait à Azkaban, Narcissa était assignée à résidence. Il n'y avait que Drago Malefoy qu'elle devait encore supporté. Ce vil serpent, même s'ils s'étaient détestés depuis la première année, n'avait pas levé le petit doigt pour empêcher sa tante d'agir. Il n'avait rien fait. Et maintenant il déambulait dans les couloirs de l'école où elle-même se trouvait. Pire, elle avait l'impression qu'il était constamment dans les parages. Elle sentait sa présence et son regard à chaque cours qu'ils avaient ensemble. Il était toujours là quand elle allait à la bibliothèque. Il se mettait à côté d'elle en arithmancie. Et il agissait de façon de plus en plus étrange, presque gentiment si elle osait le dire. Comme cette fois où il lui avait tenu la porte à la bibliothèque ou encore ce jour où il lui avait donné volontairement une gousse d'ail quand Seamus Finnigan avait pris la sienne.
Elle le détestait, par Merlin, et son comportement actuel la mettait vraiment mal à l'aise. Pourquoi cette omniprésence ? Pourquoi faisait-il comme s'ils n'étaient plus ennemis mais seulement de simples camarades ? Comme s'ils ne se connaissaient pas... Préparait-il un mauvais coup ? Ou au contraire était-ce la culpabilité qui le faisait agir ainsi ? Elle repensa aux cernes qui assombrissaient son visage chaque jour, aux siestes qu'il faisait à la bibliothèque : il devait très mal dormir. Peut-être avait-il des remords. Hermione ne sut si cette idée la réjouissait ou si elle avait de la peine pour lui. Quoiqu'il en soit, cette nouvelle manière d'appréhender leur relation soulevait trop d'interrogation à son goût. Elle en venait presque à regretter le temps où il lui envoyait des insultes chaque fois qu'il la croisait, au moins elle savait à quoi s'en tenir.
Hermione secoua la tête et étira ses doigts tremblants d'émotion : il fallait qu'elle se ressaisisse. Elle avait des choses bien plus importantes à gérer. Comme ce qu'elle allait raconter à la directrice. Et justement, elle arriva devant la gargouille de son bureau.
— Animagus, déclara-t-elle à la statue.
— Évidemment, répondit celle-ci.
Puis elle pivota sur elle-même, dévoilant un escalier en colimaçon. Hermione s'engouffra dans l'ouverture et grimpa les marches jusqu'à atteindre une épaisse porte en bois. Elle entendit alors les bruits étouffés d'une conversation. Elle frappa à la porte et la conversation se tut.
— Entrez… Ah ! Miss Granger ! Nous vous attendions.
Hermione s'engouffra dans la pièce où se trouvait le professeur McGonagall mais également Padma Patil, sa binôme préfète en chef.
— Vous m'attendiez ?
— Oui Miss Granger, j'ai tout de suite reçu l'événement que vous avez enregistré. J'ai donc convoqué Miss Patil, pour que nous fassions un point ensemble. Je vous en prie, asseyez-vous.
Hermione regarda sa collègue qui haussa les épaules. Elles prirent donc place sur les chaises installées devant le bureau directorial. Cette pièce avait toujours fasciné la Gryffondor. Les meubles étaient d'une grande qualité, faits de bois et de dorure. Les murs étaient parcourus par des étagères, remplis de potions, de livres et d'objets magiques en tout genre. Hermione rêvait d'en découvrir le contenu. Et les espaces vides des murs étaient complétés par de grandes fenêtres ou bien par les portraits des anciens directeurs. Elle reconnut d'ailleurs, parmi les plus récents, le professeur Dumbledore et le professeur Rogue. Un pincement lui serra le cœur.
— Très bien, je voulais vous parler à toutes les deux car les évènements que vous m'avez rapportés confirment mes craintes sur la fragilité de la paix, même au sein de l'établissement. Miss Granger, sachez que votre camarades à enregistré pas plus tard que cette semaine, une conversation entre des élèves de sa maison. Je vous laisse le soin d'en découvrir le contenu.
La directrice tendit alors vers Hermione un carnet noir ressemblant à celui qui lui permettait d'enregistrer ce qu'elle voyait mais en quatre fois plus grand. Elle le récupéra et en lut le texte inscrit sur la page ouverte.
« Le 23 septembre, salle commune de Serdaigle.
Mr Vince Howard, Mr Justin Smythe et Mlle Hortense Finchester sont assis sur un canapé et discutent doucement.
Howard : il faudrait réussir à convaincre plus de monde de se joindre à notre plan.
Finchester : Oui et rapidement, mes parents m'ont encore envoyé un courrier pour être sûr que tout se passait bien. Ils sont mort d'inquiétude que je sois dans la même école que ces psychopathes. Heureusement que je ne leur ai pas dit que nous partagions certains cours avec eux, il m'aurait déjà déscolarisée.
Smythe : Ça devrait aller assez vite, j'ai encore parlé avec un élève de Poufsouffle hier, il est du même avis que nous.
Finchester : Tant mieux alors, plus vite ces serpents dégagerons d'ici et mieux nous nous porterons. »
Hermione était consternée. Sur la page suivante se trouvait la retranscription de l'altercation qu'elle venait d'endiguer. Les mêmes noms s'affichaient pour les garçons qui avaient agressé Mélissandre : Vince Howard et Justin Smythe.
— Vous pouvez le donner à Miss Patil.
La Gryffondor tendit le carnet à Padma qui en fit aussitôt la lecture. Minerva McGonagall et Hermione attendirent qu'elle ait fini.
— C'est n'importe quoi ! Deux contre un ! Et tous ces élèves qui riaient et regardaient sans rien faire. Vous devez les renvoyer professeur ! s'insurgea la préfète.
— Je suis heureuse de voir votre mécontentement face à cette situation Miss Patil. Malheureusement, je ne peux pas renvoyer tous les élèves qui s'en prennent à ceux de la maison Serpentard.
La directrice reprit sa version du carnet et joignit les mains devant elle, l'air grave.
— Trois de vos collègues préfets ont retiré une centaine de points à la maison Serpentard depuis le début de l'année et ce sans aucune raison valable. Personne ne s'en est plaint mais je l'ai découvert. Bien entendu, j'ai restitué ces points aux Serpentard et puni les préfets responsables de cette injustice. Je vais également m'occuper de ces cinquièmes années à Serdaigle. Je compte désormais sur vous pour rappeler à l'ordre ceux qui abuseraient de leur pouvoir, et pour promouvoir l'équité entre chaque maison lors de votre prochaine réunion des préfets. Et j'aimerais vous renouveler ma demande de créer des liens entre les maisons. Je tiens d'ailleurs à vous féliciter Miss Granger pour votre impartialité et votre gentillesse envers cette élève victime de harcèlement.
— C'est normal, Professeur.
— Cela ne l'est apparemment pas pour tout le monde, souffla la directrice. Je sais que je vous en demande beaucoup cette année, ce ne sont normalement pas des tâches que l'on incombe à des préfets en chef. Mais en tant que sorcières qui avons combattu ensemble, il est de notre devoir d'essayer de maintenir la paix que nous avons eu tant de mal à obtenir. N'êtes vous pas d'accord ?
— Si, Professeur, répondit Padma la mine grave.
— Je ne suis pas certaine, avec mes qualités d'adulte et de représentante de l'autorité, d'avoir un assez grand pouvoir de persuasion sur les élèves de cette école. Interdire et punir n'est pas toujours la meilleure des méthodes.
La Directrice fit une pause et son regard s'attarda un instant sur Hermione. Cette dernière approuva ses propos mentalement. Il était vrai que les enfants écoutaient rarement les adultes et que les interdits étaient faits pour être bravés. Harry, Ron et elle avaient enfreint plus d'un règlement durant leur scolarité. Jamais au dépend des autres élèves, toutefois.
— C'est pour cela, reprit McGonagall, que je compte d'avantages sur votre exemple, et peut-être celui de vos amis, pour endiguer une situation qui risque probablement de s'envenimer à l'avenir.
Les deux jeunes femmes hochèrent la tête, convaincues.
— C'est comprit Professeur, nous ferons de notre mieux, assura Hermione.
— Très bien, je vais vous laisser vous restaurer alors.
Toutes trois se levèrent de leur chaise. Et alors que les deux préfètes se dirigeaient vers la porte, McGonagall les rappela.
— Une dernière chose mesdemoiselles, vous n'êtes pas obligé de venir à ma rencontre quand vous enregistrez avec votre carnet. À moins d'une urgence, je consulte assez régulièrement le mien. Voilà, je ne vous retiens pas davantage. Bon appétit.
Hermione et Padma marchaient côte à côte sans parler, perdue dans leurs pensées. C'est finalement la Gryffondor qui rompit le silence après quelques minutes:
— Je suis sûre qu'on peut réussir, si on s'y met ensemble tu sais.
— Oui je comprends l'enjeu désormais, et je ferais tout ce que je peux pour resserrer les liens.
Une pause.
— Mais certains ne méritent pas le pardon.
— Tu parles de Blaise Zabini ?
Padma la regarda, étonnée.
— Comment sais-tu ?
— Tu l'as abordée une fois. Dans le train, en fait.
— Ça ne devrait plus me surprendre mais tu as vraiment une mémoire de dingue, Hermione, ria l'indienne.
— À vrai dire, ça m'a surtout interpellé. Assez pour que je m'en souvienne. Est ce que c'est Zabini qui a... enfin, ta sœur, est ce que c'est lui qui lui a fait ça ?
— Par Merlin non ! Si c'était lui, il ne serait pas en capacité de marcher dans ces couloirs, ça je peux te le dire.
Elle marqua un temps d'arrêt et ferma les yeux une seconde. Comme pour se calmer.
— Celui qui a lancé l'Incendio à Parvati est à Azkaban. Zabini nous a d'ailleurs aidé à le mettre derrière les barreaux en le dénonçant.
Padma cracha cette dernière phrase comme si c'était la pire chose qu'on pouvait lui faire.
— Je ne comprends pas, c'est plutôt bien qu'il est témoigné en votre faveur, pourquoi... ?
— Oui c'est bien, l'interrompit la jeune femme. Sauf que s'il a pu dénoncer ce mangemort, c'est parce qu'il était là quand ce salopard à lancer le maléfice sur ma sœur ! Il était présent, il aurait pu la protéger mais il n'a rien fait. J'étais trop loin quand c'est arrivé, j'ai couru de toutes mes forces pour arriver jusqu'à elle et la défendre. J'ai dépassé Zabini qui regardait la scène sans bouger. Il a peut-être aidé après coup mais le mal était fait. Jamais je ne pourrais pardonner ça.
Ces paroles firent écho dans l'esprit d'Hermione et elle comprit. Elle ressentait exactement la même chose envers Drago Malefoy. Elle vit la sorcière essuyer une larme d'un geste rageur.
— Bref, n'en parlons plus. (Padma sourit à Hermione.) C'est une exception, et je sais que tous les Serpentard ne sont pas comme lui. Nous arriverons à faire mieux qu'eux.
Elle prit le bras de sa collègue et commença à avancer plus vite.
— Allez viens, je meurs de faim.
Hermione sourit, et elles trottinèrent presque jusqu'à la Grande Salle.
Elles allaient faire mieux.
